Auteur : Setsunafr - 18/10/2023
Disclaimer : Le monde de Kuroko No Basuke et les personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki
Rating : T
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Coucou :)
Le chapitre précédent semble vous avoir plu malgré mes craintes sur sa qualité. Merci pour vos reviews :)
Prise de risque pour celui d'aujourd'hui. C'est un univers que je connais plutôt bien. Il est assez difficile de s'assurer que les choses soient claires, sans trop rentrer dans le vocabulaire technique.
Shadow : Tu as raison, il n'y a pas l'info sur le costume de Midorima. En revanche, celui de Kuroko est le costume de Sream qui se « déplace tout seul » :D. Je vois bien Nigoo avec un costume d'araignée pour Halloween. Peut-être que s'il poursuivait Kagami avec ce costume, il n'aurait pas peur ? :D Je fais rarement Halloween. Cette année serait une première :) Merci pour ta review.
Bonne lecture à tous
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Chapitre 18 : Saddle (Selle)
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Dans les coulisses de l'immense chapiteau, Aomine attend. D'une main, il tient les rênes de son cheval et de l'autre, il lui flatte la tête, sur le petit espace juste entre les deux yeux. Détendu, Cheyenne ferme les paupières sous la caresse. De tous les chevaux avec lesquels Aomine est amené à travailler pour ses spectacles, cet étalon pie à la robe marron et blanche est celui qu'il préfère. Ils se comprennent, savent lire le moindre mouvement du corps de l'autre.
Une couverture sur ses épaules, Aomine aimerait fumer une cigarette en attendant le moment d'entrer en piste. Mais fumer ici est interdit. Alors il prend son mal en patience, se disant que toute minute passée sans nicotine est une petite victoire contre cette drogue. Son homme lui répète constamment qu'il serait bien qu'il se débarrasse de cette mauvaise habitude, mais Aomine n'est pas encore prêt.
La main toujours posée sur le front de son cheval, il ferme les yeux et bouge doucement le cou, faisant craquer sa nuque. Il entend en sourdine des applaudissements. Cheyenne les a perçus lui aussi et lève la tête en pointant les oreilles vers l'origine du bruit.
- Ça va être à nous mon grand, lui murmure Aomine.
Il ôte la couverture qui lui recouvrait les épaules et installe sa coiffe dont les plumes cascadent jusqu'à ses reins, puis se positionne à la gauche de son cheval. Aucune selle sur son dos et juste une bride pour le guider, à l'image de la monte des indiens d'Amérique. Avec souplesse, il se hisse sur Cheyenne et s'installe à califourchon, contractant ses muscles pour s'installer en douceur sur son cheval.
Dans les gradins bordant l'immense piste rectangulaire, Kagami attend l'arrivée sur scène de son homme. Comme à chaque nouveau spectacle auquel Aomine participe, il réserve une place dans les tribunes VIP pour s'assurer de le voir depuis la meilleure place possible. Ce nouveau rôle, Aomine l'a travaillé durant des mois, chaque jour. Alors il ne veut rien manquer de la première représentation.
Les lumières s'éteignent et le silence s'installe sur la piste désormais vide. Plusieurs roulements de grosse caisse s'élèvent, puis quelques notes de piano. Immédiatement, Kagami reconnait « The ecstasy of gold » d'Ennio Morricone. Un projecteur envoie une lumière pourpre alors qu'entre Aomine, monté sur son étalon, et que des notes de corps anglais s'ajoutent au piano. Sur son visage, des traits de peinture blanche et rouge tranchent avec sa peau mate. Vêtu uniquement d'un pantalon de peau tannée à franges et de sa coiffe de plume cascadant jusqu'à ses reins, son corps bouge au rythme des pas de Cheyenne, faisant danser les dessins tribaux peints sur son torse.
Kagami ne peut détacher ses yeux de son homme qu'il voit pour la première fois sous les traits de son personnage. Il est si… magnifique qu'il en oublie de respirer. Il le voit avancer jusqu'au centre de la piste où il arrête son cheval. D'une caresse remontant jusqu'aux oreilles de Cheyenne, Aomine glisse les doigts dans la bride pour la lui ôter et la laisser tomber sur le sol. Plus de rênes. Seul reste la communication entre l'homme et le cheval par les mouvements du corps et la confiance.
Dans des gestes quasi imperceptibles pour les non-initiés, Aomine demande à Cheyenne de reprendre le pas, et de se déplacer latéralement en croisant les jambes d'un côté durant quelques foulées, puis de l'autre. Artistiquement, il poursuit par un tour sur lui-même sans bouger ses postérieurs de place puis s'installe dans un petit trot sur la piste. Malgré l'allure saccadé, Aomine semble collé au dos de son cheval, amortissant les mouvements par un bassin souple et une ceinture abdominale solide, donnant l'impression que l'homme et le cheval ne font qu'un. Et alors qu'il avance sur la piste, les plumes de sa coiffe ondulent dans son dos de manière hypnotique, leur couleur variant au grès des projecteurs qui se succèdent sur son trajet.
La musique devient plus marquée, montant crescendo alors qu'au centre de la piste, Cheyenne arrondit son encolure et souffle des naseaux, faisant éclater toute la magnificence de sa race. D'un trot rebondi donnant l'impression qu'il est monté sur ressorts, il jette ses antérieurs en avant à chaque foulée, sous l'impulsion d'Aomine. Puis, alors que son cavalier ouvre les bras en croix, Cheyenne s'arrête et se cabre de toute sa hauteur, l'éclairage projetant une immense ombre étirée derrière eux.
Dans les gradins, Kagami ne réalise pas qu'il ne cligne plus des yeux, les pupilles aimantées au couple cavalier cheval qui évolue comme un rêve dans la lumière pourpre des projecteurs. Il voit Cheyenne se mettre au galop et faire une fois le tour complet de la piste, sans qu'un harnachement ne s'impose à lui, juste les mouvements d'Aomine sur son dos et la douceur dont il peut faire preuve dans leur symbiose. Sa respiration se bloque alors qu'il voit son homme passer une jambe au-dessus de l'encolure de son cheval et se réceptionner souplement à pieds joints sur le sable pendant que Cheyenne poursuit sa route. Tranquillement, Aomine marche jusqu'au centre de la piste tandis que son cheval ralentit l'allure et se promène durant quelques instants, seul, puis il vient doucement se positionner derrière lui et poser ses naseaux sur son épaule. L'homme flatte le cou robuste de celui qui est un peu une extension de lui-même et qui lui donne un petit coup de tête contre l'épaule en signe d'amitié. Sans le savoir Aomine et Kagami étirent le même sourire sur leurs lèvres.
Aomine et Cheyenne marchent lentement l'un à côté de l'autre durant quelques pas paisibles. Puis dans un mouvement souple, une main dans la crinière épaisse marron et blanche, Aomine se hisse de nouveau sur le dos de son cheval. Il lui gratouille le haut du dos dans un sourire puis, ils s'installent sur un grand cercle et se mettent au galop. Durant un tour, l'homme et le cheval profitent de cet instant partagé. Puis Aomine passe une jambe au-dessus de l'encolure de son cheval toujours en mouvement, pose les deux pieds sur le sable pour un unique rebond qui le remet à cheval. Une fois… deux fois… trois fois, sous les applaudissements du public.
Kagami, voit alors entrer sur la piste une jument noire et son poulain en liberté. Puis un second couple mère poulain, un troisième… Au total, sept juments trottinent sur la piste sans contrainte, crinière au vent, leurs poulains collés à leurs flancs comme si un lien invisible les reliait. Au centre de la piste, Aomine et Cheyenne galopent toujours en cercle, ignorant volontairement les nouveaux venus, jusqu'à ce que le cavalier siffle. Alors, son cheval prend les commandes, retrouvant l'instinct des étalons au milieu de leur troupeau. Il se met à la poursuite des juments pour les rassembler en une masse compacte, sa tête rasant le sol comme y serpentant. Les oreilles plaquées en arrière en signe d'autorité, il passe au galop derrière chaque jument, lui intimant l'ordre de se regrouper. En moins d'une minute, il encercle l'ensemble de son troupeau. Aomine saute une dernière fois de son cheval et ne bouge plus pendant que Cheyenne, d'un hennissement, intime l'ordre à son troupeau de le suivre. A la tête des juments et de leurs poulains, il entame un tour de piste puis les amène vers la sortie dans des bruits de sabots battant le sol.
Les applaudissements retentissent dans les gradins. Les bras ouverts devant son public, Aomine remercie les spectateurs d'une révérence, puis siffle une fois. Le projecteur se braque alors sur l'entrée de la piste où Cheyenne réapparait au galop. Il remonte jusqu'à son cavalier, s'arrête à côté de lui et se cabre sous les acclamations du public debout sur les gradins, et des sifflets de Kagami qui, pour la première fois depuis le début du numéro, peut enfin ancrer ses yeux dans ceux de son homme.
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J'espère que la lecture a été aussi plaisante que l'écriture. On sort un peu de Knb et des perso du manga mais je trouve que le rôle va bien à Aomine.
A demain :)
