Auteur : Setsunafr - 12/11/2023
Disclaimer : Le monde de Kuroko No Basuke et les personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki
Rating : T
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Hello :)
Merci pour vos reviews. J'avance doucement mais surement. Voici le chapitre 27. J'espère qu'il vous plaira.
Shadow : Tu avais raison, ça a explosé. C'était un peu inévitable vu leurs caractères. Kise et Aomine s'entendent bien, oui. J'aime bien cette idée. Ils sont souvent proches dans mes histoires. Aomine qui passe comme par hasard pas loin du terrain de street ? Mais est-ce vraiment un hasard ? Merci pour ta review.
Bonne lecture à tous.
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Chapitre 27 : Beast (Bête)
Suite de Fortune
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Aomine glisse le long de la haie accolée au grillage qui entoure une partie du terrain de street. Inconsciemment, ses pas l'ont conduit ici et cela l'énerve. Parviendra-t-il un jour à ne pas se faire mener par le bout du nez par l'appel du ballon ?
Il reste caché observant le jeu à travers les branchages, enfin le peu qu'il en perçoit depuis sa place. L'importun rigole, et Kise chouine... C'est une sale manie chez lui qui a le don de l'irriter. C'est un peu pour cela qu'il a tendance à l'asticoter et le bousculer. Juste parce qu'il aimerait qu'il arrête ses jérémiades.
Les rebonds de cuir sur l'asphalte ont repris, accompagnés des claquements de chaussures au sol. Aomine peste. D'où il est, il voit mal mais il n'a pas envie de s'approcher. Il ne souhaite pas que les joueur le voient. Cela leur donnerait bien trop l'impression que ce match l'intéresse...
Alors il se déplace un peu jusqu'à ce qu'il localise un petit coin plus clairsemé dans les branchages d'où il voit Kise en plein Dunk.
Kise en plein Dunk ?
- Oh joli ! s'exclame l'ami du blond.
Kise ne dunke que rarement...
Se pourrait-il... ?
- C'est un peu ton mouvement que tu admires, Kagamicchi. Du coup, c'est presque narcissique comme réaction, constate la voix rieuse du mannequin entre deux respirations.
Il entend ledit Kagami rire lui aussi et s'excuser.
Merde, Kise a reproduit le Dunk de ce mec et du peu qu'il en a vu, le geste semblait… intéressant.
Les félicitations de Kagami quant à la parfaite reproduction de son tir lui arrachent une grimace de dégout. Il a l'air d'avoir un sacré boulard celui-là !
- Je peux savoir ce que tu fais là, Dai-Chan ?
Aomine sursaute ! Trop concentré sur ce qu'il se passe sur le terrain, il n'a pas entendu le pas léger de Momoï dans son dos.
- Ça t'amuse de me faire peur comme ça ? lui hurle-t-il presque pour se donner une contenance.
Momoï se bouche une oreille en fronçant les sourcils tandis qu'Aomine espère que de l'autre côté de la haie, personne ne l'a entendu. Quelle humiliation si l'ami du blond en venait à réaliser qu'en fin de compte, il les observe de loin...
- Qu'est-ce que tu fais là, demande-t-il à la demoiselle en se tournant vers elle.
- Ryou m'a prévenue pour son match. Je viens le voir jouer. Il avait vraiment l'air content et super impatient.
- Je ne vois pas pourquoi, il ne sait même pas s'il est bon, ce mec. Et puis il sait très bien que s'il veut jouer, il n'a qu'à me demander !
- Moi qui te connais bien, j'en viendrais presque à croire que tu es jaloux !
- N'importe quoi ! Je suis le seul à lui donner réellement du fil à retorde au basket et tu le sais aussi bien que moi. Y en a pas un qui le pousse aussi loin dans ses retranchements !
Momoï ne peut décemment pas contrer cette remarque. Parce que ce que dit Aomine à cet instant est la pure vérité... Elle l'observe sans répliquer, cherchant à lire au-delà de ce que veulent bien lui montrer les pupilles bleues mécontentes, mais ces dernières rompent le contact pour se perdre loin de son inquisition. Inutile de creuser davantage pour l'instant. La jeune femme est trop consciente que cela le braquerait et qu'elle n'obtiendrait rien de lui.
-Tu sais quoi ? Allons voir ce que donne son nouvel ami. Je suis certaine que ça sera très intéressant, dit-elle finalement en lui attrapant le bras pour l'emmener vers l'entrée du terrain.
Mais Aomine freine des quatre fers, bloquant net son élan.
- Je refuse d'aller voir ton mec jouer avec ce type.
- Mais pourquoi ? s'étonne-t-elle. D'habitude, tu aimes ça...
Il tourne légèrement la tête en prenant un air bougon avant de croiser les bras sur son torse pour bien marquer son entêtement.
- C'est un emmerdeur, c'est tout !
- Alors là, il va falloir que tu m'expliques. Parce que je ne vois pas comment tu peux en arriver à une telle conclusion alors que Ryou a fait sa connaissance il y a quelques jours seulement et qu'il semble particulièrement l'apprécier.
- Laisse tomber… De toute façon, il faut que je rentre.
Et sans laisser à son amie le temps de répliquer, il s'éloigne à grandes enjambées et disparait au détour d'un carrefour.
Momoï reste quelques secondes interdite, seule devant la haie. Son ami d'enfance reste parfois un mystère, même après autant d'années à le côtoyer...
Mais peu importe. Elle balaie temporairement l'épisode Dai-Chan d'un haussement d'épaules et se dirige vers la grille donnant accès au terrain. Elle sourit en voyant son compagnon courir sur les talons d'un homme grand, à l'allure athlétique et aux cheveux rouges, et se fige lorsque cet homme s'élève dans les airs à une hauteur qui la laisse sans voix. Le bruit fracassant du dunk et des mains claquant l'arceau résonne contre les immeubles avoisinants, avant celui plus sourd du ballon s'écrasant sur le bitume.
Sous le panier, Kise cherche sa respiration, les mains posées sur les genoux.
- Et tu avais peur... d'être rouillé ? demande-t-il haletant, les yeux quelques peu ahuris.
A côté de lui, Kagami reprend lui aussi son souffle. S'il n'a pas perdu sa technique, son endurance en revanche lui rappelle que le basket n'a rien à voir avec le footing ou le rameur. Il s'éponge le front d'un revers de t-shirt puis trottine derrière le ballon qui poursuit sa course jusqu'au milieu du terrain.
Kise se redresse, toujours essoufflé et marche lentement jusqu'à lui, une main mollement appuyée sur sa hanche. Son nouvel ami l'a rincé en quelques minutes. Mais quel plaisir. Un sourire étire ses lèvres lorsqu'il arrive à la hauteur de Kagami et lui pose une main sur l'épaule.
- Je suis quand même content... de voir que toi aussi, tu trinques ! plaisante-t-il.
Kagami lui rend son sourire et ramasse le ballon. Il dribble quelques instants sur place en s'essuyant une nouvelle fois le visage d'un revers de t-shirt et fait une passe à Kise.
- Go pour les cinq derniers points !
Les deux joueurs n'ont pas remarqué l'arrivée de Momoï. Elle va discrètement s'installer sur le côté du terrain, s'asseyant à même le sol. Les coudes calés sur ses genoux repliés, elle pose son menton dans ses mains en coupe et observe.
De l'autre côté du grillage, quelques promeneuses se sont arrêtées en sortant leur appareil photo. Il est fort à parier qu'elles ont reconnu le mannequin. Elles glapissent entre elles, figeant sur leur écran le blond en mouvement. Momoï les a vues. Elle est habituée. Son compagnon ne lui appartient pas vraiment lorsqu'ils sont à l'extérieur. Et même si cela l'agace de ne pouvoir vivre son amour comme elle le souhaite, elle fait cette concession pour lui. Pour sa carrière qui, elle le sait bien, ne durera pas éternellement. Le monde de la mode est une jungle... la moindre petite ride, la moindre prise de poids, aussi minime soit-elle, peut vous envoyer au placard. Et si cela est particulièrement vrai pour les femmes, les hommes ne gagnent que quelques années de répit tout au plus...
Sur le terrain, Kise n'en mène pas large. Même s'il se défend et parvient à placer un panier, son ami lui mène la vie dure. Et pourtant, le blond est bien loin d'être mauvais. Il est, au contraire, très bon. Cela rend encore plus remarquable le jeu de Kagami aux yeux de Momoï.
Le ballon rentre dans le panier par un fadeaway de Kagami que Kise a frôlé du bout des doigts, insuffisant pour rendre le tir caduc. Mais qu'à cela ne tienne, le mannequin récupère la balle et file vers le panier adverse. Hélas pour lui, Kagami le double et s'interpose, l'obligeant à l'immobilisme. Kise conserve la balle, la faisant rebondir sur le sol sans lâcher son adversaire des yeux. Il ne voit qu'une solution pour passer Kagami. Une solution qu'il va emprunter... Abaissant légèrement son centre de gravité, il amorce un drible à droite, puis à gauche dans un mouvement plutôt lent avant de pratiquement disparaitre du champ de vision de Kagami en direction du panier. L'américain n'a pas le temps de réagir. Il se fait doubler et arrive trop tard pour contrer le tir.
- C'était quoi, ça ? demande Kagami toujours sous le choc en regardant le ballon orange rouler sur le sol.
Ravi de son effet et du point marqué, le blond lui répond malicieusement :
- Un emprunt...
Ce qui laisse le pompier un peu perdu et amuse beaucoup Kise entre deux goulées d'oxygène.
- J'ai quand même réussi à sauver l'honneur en te faisant encaisser quelques points. Il faudra qu'on remette ça !
Essoufflé, Kagami acquiesce, le sourire aux lèvres. Cette séance lui a plu. Ressentir le picotement des doigts battant le cuir granuleux, le bruit de l'arceau malmené, la course, l'adrénaline. Oui, il réalise vraiment que cela lui manquait. Plus encore que lorsqu'il a ressorti la balle des cartons quelques jours plus tôt pour s'entrainer face à des adversaires imaginaires. Et il doit bien avouer que Kise est un adversaire tout à fait correct et qu'il aimerait tenter un jeu en équipe avec lui.
Tandis qu'ils échangent sur le One-on-One, Momoï s'avance vers eux, les bras croisés dans le dos. Kagami reconnait immédiatement ses longs cheveux roses et son visage aux yeux rieurs. Elle lui adresse un sourire avant de reporter son regard vers Kise. Il s'avance vers elle et passe discrètement un doigt sur sa hanche avec un sourire en guise de bienvenue. Les pupilles dorées en amande font écho aux iris roses et Kagami se demande comment ces deux là parviennent à maintenir leur relation secrète tant ils irradient d'amour l'un pour l'autre. Le geste du blond, aussi tenu soit-il, le langage inconscient de leurs corps et leurs regards lui semblent d'une telle évidence... Peut-être parce qu'il est dans la confidence... Un spectateur lambda n'y verrait surement que l'admiration d'une groupie et l'accessibilité bien connue du mannequin. Et tout à coup, il en viendrait presque à s'inquiéter pour eux alors qu'il ne les connaissait pas il y a peu de temps. Il réalise combien l'humanité et la bienveillance du blond ont marqué son cœur, allant jusqu'à faire germer en lui un instinct protecteur encore plus prononcé que lorsqu'il a vu Aomine s'en prendre à Kise.
- Kagamicchi, je te présente Satsuki.
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Assise en tailleur sur le grand lit double de sa chambre, les lombaires calées contre son oreiller, Momoï attend que son interlocuteur décroche. Comme d'habitude, Aomine se fait prier. Et comme d'habitude, elle ne laissera pas de message sur le répondeur, préférant relancer la sonnerie jusqu'à ce qu'il décroche, ou qu'il éteigne son portable. Alors là, elle lui laissera quelques mots aimables sur l'intérêt qu'il lui porte et le fait qu'il aurait pu s'agir d'une urgence, qu'il a un sale caractère, qu'il n'est joignable que lorsque cela l'arrange, et bien d'autres mots doux qu'il lui arrive de prononcer lorsqu'il s'agit de son ami d'enfance… qu'elle ne lâcherait pourtant pour rien au monde.
- Hm… , exprime la voix grave à l'autre bout du fil.
Une petit moue étire les traits de Momoï à l'accueil plus que sommaire qu'elle reçoit.
- Dai-Chan, moi aussi je suis contente de t'entendre, ironise-t-elle.
- On s'est vu en fin de journée, pourquoi t'appelle ? Si c'est parce qu'il te manque du sel pour la bouffe, sonne Kise…
- Ne dis pas de bêtises, Dai-Chan. Et puis Ryota est justement dans la cuisine. Il m'a promis un ramen ce soir.
- Super, mais je m'en fiche…
Momoï fronce les sourcils et prend un air sévère.
- Si je t'appelle, c'est parce que Ryou m'a parlé de ce qu'il s'est passé pendant le shooting tout à l'heure. T'as pas été très sympa avec Kagami. Je comprends que tu aies besoin de concentration mais quand même…
- C'est pour me faire la morale que tu me déranges ? Parce que si c'est pour ça, tu peux lâcher l'affaire, je me fiche de ton sermon.
- Non, ce n'est pas pour ça. Mais je pense que de temps en temps, te faire remonter les bretelles ne peut que faire du bien à ton petit égo, dit-elle en plaisantant à moitié.
Et avant qu'il n'ait le temps de répliquer, elle enchaine :
- Non, si je t'appelle, c'est pour le basket !
- Quoi, le basket ?
- Tu n'as pas voulu assister à l'échange entre Ryou et son pote tout à l'heure…
- Ça ne m'intéresse pas, je te l'ai déjà dit.
- Je sais très bien que tu ne le penses pas. Ecoute un peu. Quand tu es parti, j'ai regardé le reste de leur One-on-One. Juste le temps de quelques paniers... Et tu veux que je te dise ?
Elle entend Aomine soupirer puis répondre avec lassitude :
- … Dis toujours...
- Ce Kagami, c'est une vraie bête !
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Dawlly : tu m'as scotchée avec tes hypothèses. Ao qui s'approche en catimini, c'est exactement ce que j'avais écrit... Décidemment, nos cerveaux sont encore et toujours connectés :D
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A très vite :)
