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Buffy n'en peut plus. Les mains de Spike, sa bouche, sa langue semblent être partout sur son corps. Il est désormais descendu sur ses jambes. Elle sent ses mains sur ses chevilles, ses mollets, ses genoux, mais son souffle est déjà sur ses cuisses… entre ses cuisses.

Elle avait presque oublié ces mains. Ces doigts si longs, si élégants et combien ils étaient capables de se glisser partout avec une dextérité incroyable. De dégrafer un soutien-gorge sans qu'elle l'ait même senti arriver, de frôler, de caresser et la seconde d'après de saisir avec une brusquerie qui l'excitait à l'époque, de griffer avec une douceur languissante…

Ces dernières nuits, elle avait éprouvé une douceur incroyable à se glisser entre ses bras, à dormir là, lovée dans cette odeur enivrante teintée de tabac froid, de cuir et de terre fraîche à caresser doucement son avant-bras, enlacé autour d'elle, à sentir la force de ce corps musclé, mais aussi l'abandon, la vulnérabilité, quand il dormait, la tête posée sur sa poitrine. Et ça l'avait frappé : Spike était vulnérable. Depuis toujours, depuis qu'il l'aimait, il n'avait été que ça : exposant ses sentiments, acceptant l'humiliation de ne pas être aimé en retour, d'être utilisé par elle, restant à ses côtés même quand elle ne lui donnait aucun espoir, rien en retour. Sinon elle-même, sa franchise et sa loyauté. Et cette vulnérabilité était une porte ouverte pour l'accueillir, elle.

Et pourtant, elle avait connu autre chose de lui : son regard lubrique quand elle arrivait dans sa crypte et qu'il savait qu'elle n'allait pas résister longtemps avant de lui sauter dessus, son désir brûlant quand il l'embrassait et la saisissait, sachant que pendant les prochaines minutes, elle serait à lui, rien qu'à lui et à leur désir, sa fierté presque déplacée, après le sexe quand il la dévorait des yeux comme si elle lui appartenait. Il avait raison, elle n'avait jamais rien connu de tel. Pas avec Angel, encore moins avec Riley. Dans ces moments-là, elle était elle-même, entièrement présente à son désir. Avec lui, elle n'avait pas à faire semblant, pas à être autre chose qu'elle-même. Il la voyait pour ça, il la désirait pour ça.

Ses mots à lui résonnaient dans sa tête. « Je connais tes pires et tes meilleures facettes. Je sais précisément ce que tu es. » Elle n'avait jamais connu une telle déclaration. Elle avait alors ressenti une force qu'elle ne se savait pas avoir. Elle s'était sentie pleine, entière.

Cette dernière nuit, passée dans ses bras, avait rendu la chose évidente pour elle : lui aussi, elle le voulait entier. Elle le voulait avec sa tendresse et sa dévotion, avec sa culpabilité et ses sarcasmes, avec son désir brûlant, ses mains exploratrices et son sourire satisfait. Et quand Buffy veut quelque chose, elle va le chercher. Elle était heureuse et fière de ce qu'il était devenu, un autre homme, un homme en qui elle avait une confiance absolue. Mais elle savait aussi quel homme sommeillait là-dessous, quelle passion… et elle voulait la retrouver.

Et elle y était. Ses mains exploraient tout son corps et elle n'en pouvait plus de désir. Elle voulait qu'il ne se retienne plus, qu'il la prenne, qu'il se glisse en elle. La chaleur de son souffle sur son sexe, légèrement altérée par le tissu, et ce baiser sur sa culotte… un mouvement involontaire de sa cuisse sur la joue de Spike lui fit comprendre qu'elle n'en pouvait plus. Elle savait qu'il était joueur mais il savait aussi qu'elle pouvait exiger… et qu'elle ne le laisserait pas la titiller trop longtemps. Avec un immense sentiment de soulagement, elle sentit sa langue soudain écarter sa culotte et se glisser entre ses lèvres.

Le soulagement fut de courte durée, laissant place soudain à une vague de plaisir incontrôlable. La langue de Spike léchait son clitoris, remontant et redescendant avant de se glisser à l'intérieur, dure. Buffy remonta ses cuisses au-dessus des épaules de Spike, l'enserrant dans son étreinte et l'obligeant à poursuivre. Spike sourit malgré lui : quand la tueuse veut quelque chose… il ne faut pas lui refuser. Le mouvement de sa langue s'accéléra, il la buvait, littéralement, le goût métallique de son sexe se répandant dans sa bouche, sur son palais, bien plus enivrant encore que celui du sang.

Il ne put pas s'en empêcher : avec ses dents, il vint titiller ses lèvres, provoquant chez elle de petits spasmes, quelque part entre l'appréhension et le plaisir. Puis il remonta sa main de sous ses fesses et vint glisser un doigt à l'intérieur. Juste un. Qui venait compléter le plaisir qu'il lui apportait avec sa langue. Buffy sentait la folie du plaisir monter en elle. Des informations lui parvenaient de partout dans son corps, le plaisir apparaissait dans des zones qu'elle soupçonnait à peine. Il était partout sur elle et en elle. Et c'est ce qu'elle avait toujours voulu.

Dans son esprit, la chose prit forme avec une réalité presque choquante : il y avait son désir, il y avait son plaisir et il y avait Spike. C'était lui qui lui procurait ça. Personne d'autre. Quelque part dans sa tête, résonnait la voix rauque de Spike « Je t'aime. Tu le sais. » C'est avec cette réalisation que Buffy se sentit soudain partir, emportée par un orgasme qui ne la laissa pas contrôler son volume sonore. Elle cria.