Bonjour. Bonsoir. Mes petits chats.

Allez, qu'on soit honnête, TOUT LE MONDE l'attendait, obviously et ça n'a de surprise que le titre initial, d'accord, mais il n'empêche que c'est avec un plaisir SANS NOM que je vous présente le dernier OS de mon Kinktober, au titre qui parlera à un certain nombre d'entre vous, je suppose :

The Manly Vampires

THE BOYS ARE BACK XD Et je me suis pas foutu de vous, ce truc a 28 pages au compteur et surtout un fun IMMENSE à l'écrire, ceux qui savent connaissent mon amour immense pour mes trois pignoufs adorés. Alors mette des vampires dans le schmilblick ? chef kiss

Je laisse 2 jours d'exclusivité ici avant de le poster aussi sur The Manly Bottoms, en petit bonus^^.

ON REMERCIE LiliCatAll, encore et toujours adorable, à jamais parfaite, qui m'a béta-lecturé ce chapitre ET qui a trouvé ce titre PARFAIT ! Merci ma douce !

Et je vous souhaite une très, très, très bonne lecture ^^.


Résumé pour ceux qui n'auraient pas lu The Manly Bottoms : Un micro résumé de cette précédente et fort longue fic (que vous n'avez pas besoin d'avoir lu pour comprendre et apprécié cet OS) : Eijirô et Katsuki, s'emmerdant dans leur vie sexuelle, ont l'idée brillantissime d'inviter leur meilleure ami, Izuku Midoriya himself, à pimenter cette dernière. Après moult sessions de baises plus ou moins légales (les soirées pro ça compte pas. Et les fêtes d'anniversaires chez les amis non plus), et un bon paquet de kink et fantasmes débloqués, ce qui devait arriver arriva : ils ont fini par former un throuple. Et bien que la fic soit finie depuis un an et demi, je rajoute quelques fois quelques chapitre bonus pour le plaisir de tous, d'où celui-ci à thématique Halloween ^^.

Trigger Warning : Du sang, tellement de sang (en même temps, vu le titre, on se doute on va pas faire du tricot…). Le retour de Princess Explosion, cette reine.


Kinktober 2023 : The Manly Vampires

« Bon, si j'en crois le… le compte-rendu... »

Ou le peu qu'Izuku pouvait en lire, compte tenu de l'obscurité quasi complète du salon, volet fermés et rideaux tirés, sans une seule lumière pour l'aider à déchiffrer. Si l'on rajoutait la fébrilité de son organisme propre à faufiler un léger tremblement dans ses mains, c'était un désastre d'étude. Heureusement qu'il avait compulsé frénétiquement ledit compte-rendu dans la voiture du retour, à en mémoriser l'essentiel, sans quoi il aurait dû aller se réfugier dans la salle de bain pour finir sa lecture à la lumière de son portable.

« Ce genre de… d'effet, on peut appeler ça des effets, hein, des effets secondaires, j'imagine ? Bon, ben ce genre d'effet dure moins d'une journée, en général… Et... »

À l'étage, un cri étranglé suivit d'un lancer d'objet – Izuku penchait volontiers pour le réveil de la table de chevet, vu le son très morcelé qui suivit le choc sur le mur – interrompit une seconde son monologue, qu'il attaqua en ignorant fort volontairement le bordel :

« Et c'est sans danger ou presque, ils ont déjà fait quelques études sur le sujet ! Bon, c'est pas courant, bien sûr, mais... »

« Deku… »

« … Mais c'est quand même assez exhaustif et précis, donc je pense qu'on peut s'y fier, dans la limite des informations disponibles, est-ce que tu crois qu'on pourrait éventuellement vous faire remplir un rapport ? Ça pourrait passablement… »

« Deku. »

« … étoffer le compte-rendu, surtout qu'avec deux héros touchés en même temps, on va avoir un point de vue différent et ça serait intéressant de voir si les sensations sont les mêmes ou si elles évoluent en fonction des alters des héros touchés ? J'avoue que ce n'est pas dans le compte-rendu, ils n'ont pas dû avoir le temps de s'intéres... »

« Mon cœur, s'il te plaît, regarde-moi. »

La douceur de la requête et l'utilisation du surnom, comme toujours, le firent céder : il releva enfin le museau du tas de papiers, de toute façon illisibles, pour tenter de soutenir un instant le regard de Kacchan. Un vague malaise à l'âme sous les prunelles rougeoyantes, étrangement trop perçantes et il se sentit tressaillir malgré lui en détournant le regard presque aussitôt, comme brûlé par l'attention de son homme. Bien conscient de son inconfort, Kacchan ferma les yeux pour lui éviter d'avoir à contempler le plafond :

« Tu sais qu'on est pas en danger ? Que tout va bien ? »

« Oui, je sais, merci, le médecin nous a assez bassinés avec ça. »

« Et ça va durer moins de vingt-quatre heures. » reprit Kacchan, faisant visiblement de son mieux pour le rassurer, avec un ton si… Si Eijirien que c'en était flippant. Pas autant que les yeux couleurs incendie, mais pas loin derrière. « Pourquoi ça t'angoisse à ce point ? C'est pas la première fois qu'on subit des effets d'alters, dans notre job. »

« Oh, oui, pourquoi ça m'angoisserait ? » ironisa Izuku, avec un geste autour de lui pour souligner l'évidence que le calme de Kacchan tentait d'effacer. « Pourquoi ça m'inquiéterait de me retrouver dans le noir absolu parce que vous supportez ni la lumière, ni le son et que vous semblez avoir échangé de personnalité, je me le demande ? »

« Échangé de personnalité ? »

« Hé bien… Tu le prends étrangement bien. Toi. »

Pour souligner son persiflage bon enfant, Eijirô balança subitement quelque chose dans leur chambre et vu la vibration dans le mur, c'était lourd. S'il avait dézingué leur lit ou la commode, effet secondaire d'alter ou pas, Izuku allait le tuer. Sur le canapé, Kacchan sourit avec lassitude, massant ses tempes pour endiguer les informations sensorielles de son organisme.

« C'est… le monde est bruyant, genre vraiment très bruyant, avec ce truc. « Hyper sensibilité », c'est pas assez pour expliciter à quel point l'ouïe devient… Forte, sous cet alter. » tenta-t-il d'expliquer, avec toujours ce murmure posé, si éloigné de sa personnalité qu'un frisson glissa le long de la nuque d'Izuku. C'était bien trop étrange, de le voir assis sur leur canapé avec une sérénité olympique, concurrençant la sienne et celle d'Eijirô réunis – enfin, un Eijirô normal.

« C'est très… c'est presque douloureux, d'entendre autant et de façon si intense le plus petit bruit. J'ai l'habitude de dealer avec des acouphènes ou des problèmes d'auditions, vu mes appareils, mais pas Eij. Et ça peut être… compliqué à gérer. »

« Ça, j'avais compris quand il s'est mis à hurler sur Princess Explosion parce qu'elle nous a accueilli en ronronnant ! Mais ça n'explique pas pourquoi toi, tu le prends aussi bien ? »

« Parce que je suis trop occupé à profiter pour gueuler. »

« Profiter de ? »

« Pouvoir réentendre sans appareils. »

C'était d'une évidence folle, encore plus compte tenu qu'il avait lui-même glissé les appareils auditifs de Kacchan dans son sac et Izuku se maudit de ne pas y avoir pensé avant, si embarrassé qu'il rougit de gêne tant il se sentit con. Et un brin insensible, en outre. Il ouvrit la bouche pour s'excuser, avant de réaliser que dans le canapé, Kacchan s'était tendu comme pas possible, agrippant un coussin d'une main dans ce qui semblait un effort titanesque de maîtrise. Tant et si bien qu'il referma la bouche, le temps que le blond se reprenne assez pour murmurer dans leur salon, presque suppliant :

« Oh, fait pas ça, s'il te plaît. »

« Mais qu'est-ce que j'ai fait ? »

« Rougir comme ça. Quoi, t'as pas lu tout ton rapport ? » le taquina son homme, juste pour le plaisir de le faire frénétiquement rechercher la liste des effets secondaires dans sa pile de document. « Page 13, dernier paragraphe. »

Izuku lui jeta un regard ébahi et dans le silence entrecoupé de son tournage de page, il nota mentalement la mémoire prodigieuse à ajouter à la liste des effets secondaires. Et bien entendu, page 13 du rapport, dernier paragraphe :

« Possibles effets secondaires de l'alter sur les civils touchés : sensibilité exacerbée à la lumière, au son, au toucher ; perte du sommeil ; perte de l'appétit ; à l'inverse, attirance surdimensionnée pour… Oh... »

« Exactement. »

« Mais t'es mignon toi, comment tu veux que je contrôle mon système sanguin ? Je peux pas arrêter mon cœur juste parce que vous avez subitement des envies de smoothies d'hémoglobines ! » siffla Izuku, sans s'arrêter au gloussement de rire de Kacchan face à sa formulation, plus digne de Denki que lui. Dépité, il se leva de sa chaise pour aller piquer un verre d'eau à l'évier, y dissimulant sa gêne en s'adossant au comptoir dans l'espoir de paraître bien plus assuré qu'il n'était. Une gageure, alors qu'il ne supportait pas les yeux de Kacchan sur lui.

« C'est moi, ou tu rougis encore plus ? »

« Puisque je te dis que je maîtrise pas ça ! »

« T'inquiètes. C'est que pour une journée, le temps que les effets se dissipent. »

« Arrête d'être aussi rationnel et calme ! T'es flippant comme ça ! » jappa-t-il en perdant son calme une poignée de seconde. Si peu habituel que Kacchan rouvrit les yeux pour le dévisager, surpris de cette réaction viscérale au possible. Avec la sensation d'expirer dix kilos de plomb, Izuku reprit sa respiration lentement, attentif à ne surtout pas laisser sa voix se fêler d'une quelque manière que ce soit, ni dépasser le niveau sonore d'un murmure lorsqu'il s'excusa :

« Je suis désolé de paniquer ainsi. Je sais que je ne devrais pas et que vous êtes pas en danger, mais… ça souligne le fait que vous l'avez été à un moment. »

« De ? »

« En danger. »

« Mais Deku… C'est notre métier et puis franchement, c'est quand même l'hôpital qui se fout de la charité, vu ce que tu te murges dans la tronche constamment dans tes mi… »

« Tous les deux en même temps. » le coupa Izuku. « C'est la première fois que vous êtes touchés, et donc en danger, tous les deux en même temps. Depuis qu'on est… ensemble. »

Kacchan conserva un silence quelque peu inquiet, lui laissant le temps d'avaler une ou deux gorgées d'eau pour diluer le nœud dans sa gorge, avec un succès des plus mitigés. Sans un seul bruit, pas même un bruissement du canapé, ce qui était plus inquiétant que tous les fracas du monde, le blond se leva à son tour pour le rejoindre. Prenant grand soin de ne pas le toucher, il lui ôta délicatement le verre des mains, ce qui renoua derechef le truc dans la gorge d'Izuku lorsque la voix terriblement douce de son mec s'insinua contre lui :

« Je suis désolé qu'on t'ait fait peur. »

« Sans déconner. »

« Vraiment... »

« Hé ba reste-le. »

« Mon cœur... »

« Kacchaaaan... » singea Izuku, agacé de son petit ton tout doux et tout mièvre à la con, alors qu'il savait pertinemment qu'il avait merdé en beauté. Tout les deux d'ailleurs.

« T'es toujours fâché ? »

« Oh, nooon, pourquoi devrais-je être fâché, dis-moi ? »

« Hey, j'ai pas demandé à Eij de se jeter devant moi au moment où le type balançait sa poudre de merde ! »

« Mais t'étais complètement à découvert ! Et tu le sais très bien, me prends pas pour une poire ! Monsieur a voulu faire l'intéressant et s'est fait attraper comme un débutant de première ! Tout ça pour faire le joli-cœur devant les caméras ! »

« Attends, t'es jaloux ? Des journalistes ? » s'amusa Kacchan, ses putains de crocs brillant bien trop fort dans son sourire et Izuku lui balança une tape à l'arrière du crâne pour lui apprendre à rembarrer ce sourire imbécile. « Aoutch ! Ok, ok, pardon, je savais pas que t'étais si tatillon ! »

« Espèce d'andouille, tu trouves rien d'autre à dire que de te foutre de ma gueule ?! »

Kacchan rouvrit la bouche pour le vanner ou l'insulter, au choix, mais par une de ses fameuses voltes faces dangereuse à souhait, préféra garder le silence et se contenter de le fixer. Ou plutôt de fixer un point quelque part sur son front, vu qu'Izuku ne se sentait toujours pas capable de soutenir l'éclat malsain des prunelles plus d'une fraction de seconde. Ce qui rendait étrangement plus facile de continuer, son propre regard perdu dans l'épi rebelle sur la nuque de son amoureux, rendu bleuté par la pénombre du salon :

« J'ai cru avoir une crise cardiaque en vous voyant touchés tous les deux. Ça a toujours été difficile, mais… enfin, c'est pas la même chose que d'être deux pour s'occuper d'un blessé que d'être seul face à ses amoureux en mauvais état. Et pendant une fraction de seconde… j'ai imaginé ce que serait un monde sans vous. »

Kacchan eut le réflexe de se pencher sur lui pour coller son front au sien, arrêté immédiatement par Izuku ne savait quel son, peut-être celui-ci de son cœur ou de sa respiration, bien trop fort pour la nouvelle sensibilité auditive de son mec. Si désireux de le toucher qu'il en vibrait presque de frustration. À défaut d'avoir la douceur de sa peau contre la sienne, Izuku se laissa couler dans l'intention en elle-même, brute de douceur et d'amour, à l'image du chuchotement :

« C'était pas voulu. Je te jure, et Eij aussi, qu'on a fait aussi attention que possible. Et qu'on fait toujours aussi attention que possible, on veut pas t'inquiéter ainsi. »

« Hé ba, c'est raté. »

« Moi aussi, je t'aime. » s'amusa Kacchan face à son persiflage de sale gosse, ce qui eut le mérite de lui tirer un sourire. La lueur était un brin moins inquiétante dans ses yeux, une fois adoucie de son amour, mais pas assez pour qu'Izuku ne se tape pas un frisson des plus désagréables en croisant son regard. Sans bouger, il étira une main pour rattraper le rapport et tenter de le consulter à nouveau, en dépit de l'immobilité absolue de Kacchan contre lui, qui attendait avec une patience certainement pas familière, mais déjà rodée qu'Izuku se lance à nouveau. Ce qu'il fit une fois arrivé à la page deux du compte-rendu :

« Et puis… ça me met mal à l'aise, ces trucs. »

« L'attirance pour le sang ? »

« Un peu, mais le pire c'est vos yeux. Je suis sûr et certain que y'a une raison rationnelle, un truc débile du style « réaction animale à une menace », mais je supporte pas vos regards, ça me fout des frissons ! »

« Ça, j'avais remarqué, mais « réaction animale à une menace » ? » répéta Kacchan à la limite du rire, « Tu te sens comme une proie, mon cœur ? »

« Grave. » renifla Izuku en continuant de compulser son ouvrage, agacé de voir l'inutilité de la chose. C'était bien mignon de claquer une liste des effets secondaires, mais comment on y faisait face, qu'est-ce qui permettait de les canaliser, devait-on prendre des précautions particulières compte tenu de la sensibilité exacerbée des victimes ? Bernique.

« Une proie, vraiment ? »

Le murmure amusé, toujours aussi inquiétant dans sa tranquillité nonchalante, reporta son attention sur son homme. Déconcerté de le trouver occupé à le fixer avec une intensité telle qu'Izuku sentit quelque chose semblable à de l'inquiétude lui couler le long de la nuque, le faisant balbutier une réponse d'une intelligence remarquable :

« He bien… Oui on… On-On peut dire ça ainsi.. »

Son bouquin quitta ses mains sans qu'il puisse ne serait-ce que contracter un seul des muscles de sa main, son couinement de protestation passant complètement à la trappe, vu le vol plané que fit la pile de papier. Les braises réapparurent sur le visage de Kacchan, fixées sur lui à brûler sa taquinerie et la voix grave s'enfonça quelque part, au niveau de son cœur :

« Ha ouais ? »

Dangereux, ça. Bien trop dangereux pour sa santé mentale et physique et avant qu'il n'ait eu le temps de froncer les sourcils, Kacchan s'avança sur lui à une vitesse monstrueuse. Il n'eut pas l'impression de le voir bouger que déjà sa bouche effleurait presque la sienne, pour y murmurer avec un sourire :

« Peur de tes grands méchants petits amis ? »

C'était une pure taquinerie, bien sûr, rien que l'habituel sale caractère du blond que tous les miracles auditifs du monde ne pouvaient adoucir. En tout cas, certainement pas assez pour qu'il ne se foute pas de sa gueule dans les règles de l'art. Rien qu'une taquinerie absurde et couteau sur la gorge, Izuku n'aurait jamais pu expliquer pourquoi le souffle de son homme sur ses lèvres suffit à envoyer une décharge d'appréhension le long de ses nerfs. Inquiétude balayée par l'immobilité de Kacchan, ou plutôt, submergée par la vigilance quasi fébrile de ce dernier, avec un truc qui n'allait pas tant son attention se faisait intense. Son regard devenu presque trop étrange s'infiltra dans la gorge d'Izuku, qui s'entendit souffler sans pouvoir s'en empêcher, étrangement absent :

« Oui. »

Son aveu le prit bien plus par surprise que Kacchan, dont le rictus s'élargit contre ses lèvres. Lorsqu'il s'avança un peu plus, Izuku eut à peine le temps de noter qu'il avait la peau affreusement fraîche, à mille lieux de son feu habituel. Comme si tout le brasier de son être s'était niché dans ses prunelles. Et pourtant, ses lèvres lui brûlèrent le bas-ventre d'un désir presque douloureux, si intense qu'il se pressa immédiatement contre lui pour ne pas laisser échapper le moindre millimètre du sourire de son homme sous ses lèvres. La langue de Kacchan balaya son expression surprise avec gourmandise, douce à crever et dans la seconde où il sentit le souffle du blond se raccourcir face à ses propres réactions, une partie de son esprit réalisa l'influence d'un pouvoir qui les dépassait. Salive ? Hormones ? Ondes psychiques ? Aucune idée. Il n'avait pas assez de neurones disponibles pour entamer une analyse poussée et rationnelle sur ce truc, qui devait être la même chose l'ayant forcé à répondre aussi ouvertement lorsque Kacchan lui avait demandé s'il avait peur d'eux. La même chose qui lui ouvrait présentement la bouche sur une esquisse de gémissement.

Avec cette vivacité inhumaine dont il allait finir par devenir familier, Kacchan déserta ses lèvres pour sa gorge, si rapide qu'il réussit à y lécher la fin de la plainte. Le froid incongru de sa langue contre lui, rehaussé de l'empreinte qu'elle laissait sur sa peau, fit réagir Izuku à l'instinct, raccrochant ses mains sur le t-shirt de son amoureux. Ses joues désormais en feu de ses réactions indécentes et l'afflux de sang sur ses pommettes crispa Kacchan dans la microseconde. Il lui saisit les hanches pour le plaquer contre lui, refusant le moindre centimètre d'espace entre eux, tant et plus que Izuku fut obligé de se cambrer, coincé comme il était entre le comptoir et Kacchan, dont l'évidente excitation mettait en relief chacun de ses mouvements.

« Oh, merde... »

Le murmure rauque d'une émotion qui relevait autant de l'appétit que de la luxure lui mordit les reins, rendant l'inspiration suivante plus longue encore et la voix de Kacchan devint absolument dépravée :

« Ce que tu sens bon... »

Du bout du nez, son mec effleura sa gorge avec une envie si audible, dans la manière dont il se shootait à son odeur, qu'Izuku faillit en gémir. D'un brin de peur et d'une tonne de désir, définitivement envoûté par la voix contre lui et les mains de Kacchan ancrées sur ses hanches. La délicatesse du toucher sur sa peau accrochait tout son être dans l'attente de la prochaine caresse, du prochain souffle sur lui, dans une tension qui rapetissa sévèrement son jean et la patience de son homme :

« J'ai tellement, tellement envie de te mordre… »

Exprimée si crûment, sans fausse pudeur ni retenue aucune, l'envie de Kacchan fit mourir un peu plus Izuku de son propre désir. C'était tout sauf normal, de réagir ainsi, il en avait largement conscience, mais il envoya la normalité paître en penchant légèrement le cou pour offrir une meilleure prise, dans un geste qui fit gémir Kacchan.

« Si… si t'en as besoin… »

« Deku, je... »

« Si t'en as besoin, tu peux. C'est pas grave ! » insista Izuku, priant pour que sa quasi-supplique échappe à Kacchan et que ce dernier ne remarque pas la tension de sa voix, à deux doigts d'être plaintive parce que son être entier se tendait dans l'attente impatiente de la morsure. L'infime peur de la douleur épiçait son excitation d'une fébrilité étrange, qui semblait embrumer son monde pour n'y laisser que le regard brûlant de Kacchan, contre sa peau, précédant d'une fraction de seconde ses lèvres sur sa gorge.

« J'en ai pas besoin. »

« Si c'est juste de l'envie, ça me va aussi ! » s'entendit répondre Izuku. Maudit alter de merde, qui se faufilait dans sa gorge avec la même facilité que le souffle de Kacchan pour lui interdire ne serait-ce que songer à mentir ! Cette fois-ci, Kacchan marqua un temps d'arrêt face à sa réponse, mais s'il en avait perçu l'étrangeté, il était bien trop absorbé par le parfum d'Izuku pour se détacher de sa gorge. Ou pour protester davantage.

« T'es… T'es vraiment sûr ? » demanda Kacchan, entre deux inspirations profondes et sa langue râpa un peu plus la gorge d'Izuku de désir. Si la substance qui lui embrouillait l'esprit était contenu dans la salive, il était foutu.

« On sait pas si je vais pouvoir… M'arrêter à… À une… » bredouilla son mec, à mille lieux de son habituel ton moqueur et Izuku réalisa avec un temps de retard que chaque hésitation dans sa phrase suivait un de ses propres battements de cœur. Parce que chaque pulsation de sang effaçait toute réflexion de Kacchan, en même temps que sa voix.

Et l'idée même que l'envie presque animale de le mordre soit si forte qu'elle exigeait de son homme des efforts démesurés, ne serait-ce que l'énoncer, en raison de son odeur à lui sur son palais, massacra proprement le peu de retenu qu'il restait à Izuku

Il tendit sa gorge sans réfléchir pour l'offrir à Kacchan, lequel ne résista pas une seule seconde à la brusque avancée du pouls de son mec contre sa langue. Dans un son affreux, sa mâchoire s'ouvrit avec un claquement sec, maisses crocs n'eurent pas le temps de s'enfoncer d'un millimètre qu'un écho rauque quelque part dans la baraque les figea tous les deux.

Dans la même réalisation, terrifiante au possible, que tout à leur exploration du nouvel appétit de Kacchan, ils avaient un tout petit peu omis le fait que celui-ci n'était pas le seul affamé dans la maison. Une manière plus élégante de dire qu'ils avaient complètement oublié Eijirô et son ouïe exacerbée, qui n'avait pas dû perdre une miette du moindre de leurs gestes.

« Ho-ho. »

« Oups. »

La porte de leur chambre envoyée contre le mur fut la seule indication d'un quelconque mouvement. Et l'univers soit loué que le roux ait dû l'ouvrir dans son trajet, sans quoi jamais Izuku n'aurait réalisé qu'il s'était déplacé, tant Eijirô était vif. Inhumainement vif. Plus silencieux qu'une ombre quand il se matérialisa purement et simplement dans la volée de marche menant à leur salon, le nez retroussé de colère. Vitesse extrême, se rappela la mémoire d'Izuku au moment où son mec apparaissait dans son champ de vision, sur eux en une fraction de seconde. Avec un halo de mèches pour encadrer sa rage et des lambeaux de sa patience abandonnés dans ses pas, en illustrant à merveille le paragraphe 1 des effets secondaires observés.

Ilarracha Kacchan de la gorge d'Izuku d'un geste nonchalant, sans réussir à dissimuler tout son agacement et lui ploya la nuque en arrière, main enfouie dans l'explosion capillaire jusqu'à ce que la gorge du blond lui soit offerte.

« N'y pense même pas. »

Un grognement animal se faufila dans son murmure, un truc qui coupa le peu de respiration qui restait à Izuku et il faillit défaillir quand Eijirô tourna son attention vers lui. Kacchan était devenu angoissant, de ce côté-là, Eij, proprement terrifiant. Son regard gommait la gentillesse de son sourire et la douceur de ses expressions, remplacés par un mélange de froideur aussi choquante qu'une lame en plein cœur.

« Vous vous faites pas chier, vraiment ! » souffla Eijirô, aussi peu sonore que Kacchan en raison de leur nouvelle capacité d'écoute. « On est malades comme des chiens à cause d'un alter de merde et vous… vous décidez de vous amuser ? »

« On s'amusait p… »

Une secousse sèche dans les mèches de Kacchan interrompit sa protestation et l'immobilité d'Eijirô, qui ne semblait pas avoir eu besoin d'utiliser le moindre muscle pour le faire taire, décida Izuku de garder le silence. Bien plus prudent.

Mais la réaction relativement impressionnante de son mec suffit pour allumer une alarme le long de sa nuque, une ébauche de pressentiment seulement, accompagné d'une pointe d'adrénaline dans son cœur. Lequel se contracta un tout petit peu plus fort, trois fois rien, juste de quoi se faire tourner Kacchan vers lui, tandis que le regard d'Eijirô s'allumait d'un désir viscéral. Qu'Izuku eut l'impression de voir couler jusqu'à ses lèvres et il ne le sentit même pas bouger, lorsque son mec lui attrapa la nuque pour l'immobiliser à son tour d'une supplique :

« Ha ne recommence pas toi ! »

« Ça va te surprendre, mais j'en suis pas tellement capable, amour... »

« J'ai envie de m'arracher les oreilles rien qu'au frottement de mon t-shirt sur ma peau… alors tes battements de cœur... »

« Je les maîtrise pas, Eij ! » réitéra Izuku, dans le vide pour ce qu'il en voyait. Ça passait par l'une desdites oreilles d'Eijirô pour ressortir de l'autre sans qu'aucun mot ne se soit imprimé au passage, puisqu'il se tourna vers Kacchan toujours maintenu à bout de bras :

« Comment tu fais ? »

« Faire quoi ? » demanda Izuku, perdu, pour se voir ignorer royalement par la réponse de Kacchan :

« Mais je fais pas, puisque j'allais mordre ! »

« Et baiser après, mm ? »

« On avait pas l'intention de baiser, promis ! » renifla le vert, un brin agacé de ce raccourci on ne peut plus mensonger, que le roux étaya avec un plissement des lèvres de mauvais aloi :

« Pas l'intention ? Petit chat, j'entends le sang pulser dans ta queue d'ici ! »

Évidemment, face à une telle remarque, Izuku ne put que rougir et forcément, ce qui devait arriver arriva : Kacchan et Eijirô prirent une brusque inspiration au même instant, se gorgeant de l'embrasement de ses joues et soupirèrent de concert.

« Là, tu vois ? Toi non plus, t'aurais pas résisté ! » ronchonna Kacchan en se tortillant au bout de la main d'Eij. Agacé de ne pas avoir la liberté de sniffer l'arôme du sang de plus près, sans nul doute. Avec pour seule réponse de la part du roux un sourire qui ressemblait plus à un de ceux qu'ils voyaient habituellement fleurir sur les lèvres du blond, rictus qui devenait hostile avec la dentition d'Eijirô pour le souligner :

« Jamais dit que j'allais résister. »

Le temps que le sens des mots arrive à sa compréhension. C'est le seul délai qu'Izuku eut avant qu'Eijirô loge ses crocs juste sous sa mâchoire et le morde au sang.

Ça devait définitivement être contenu dans la salive, le truc euphorisant, ou bien il était désormais arrivé à un tel stade de perdition que son corps en était devenu cinglé, mais le cri qu'il laissa échapper était choquant. Choquant de désir et de plaisir, lesquels lui firent abandonner le t-shirt de Kacchan pour refermer ses mains sur les mèches rousses et appuyer, enfoncer de lui-même les crocs du roux dans ses veines. Dans une absence criante de tout instinct de survie, même basique.

Dans ses boucles, la main le plaqua plus encore contre ses crocs et Izuku perçut fort bien, en dépit de son corps d'humain, la gorge du roux déglutir le liquide maculant sa peau en même temps que son gémissement. Lequel s'émaillait autant de plaisir que de douleur, mélange excitant au possible qui renfonça la mâchoire d'Eijirô pour rajouter une nouvelle cicatrice à venir, sur sa gorge.

Une minuscule partie rationnelle de son esprit enregistra que le but premier de cette dentition était de permettre d'atteindre plus facilement le sang, déduction balayée par la langue sur les plaies laissées sur sa peau. La fraîcheur de sa salive sur le feu douloureusement gravé dans sa chair fit gémir Izuku derechef et l'air se contracta autour de lui d'un feulement de chat furieux. Kacchan bien sûr, toujours éloigné d'une poigne de fer, ôta la bouche d'Eijirô du gémissement de leur homme :

« Eij, c'est de la triche ! »

« Non. » s'amusa Eij, en léchant une traînée de sang sur sa lèvre, qu'Izuku mit une seconde entière à réaliser que c'était le sien, tout comme celui qui gouttait sur son menton. Une quantité étonnante pour une simple morsure et il ne voulait même pas imaginer l'état de son cou, vu le résultat sur la peau de son mec. « T'avais qu'à te retenir, au lieu de lui sauter dessus sitôt que j'avais le dos tourné et peut-être que je t'aurais laissé faire. »

« Menteur ! » gronda le blond avec une telle rage dans la voix que c'était un miracle qu'Eij ne fasse pas une combustion spontanée sous toute cette animosité. « Tu m'aurais jamais laissé le mordre en premier ! »

« Ba alors, pourquoi tu chouines si tu le savais ? » se moqua Eij, toute son attention focalisée sur le truc qu'Izuku sentait couler lentement sur sa gorge. Un filet de sang, donc. « Tu croyais tout de même pas que j'allais te laisser la préséance, mm ? »

Izuku sentit la tentative de rébellion de Kacchan jusque dans ses os, tant le mouvement fut vif de puissance quand il rejeta sa tête en arrière dans l'espoir de se libérer. Et qu'Eijirô n'ait toujours pas daigné reporter son regard sur lui, encaissant son attaque comme une simple broutille, était terrifiant. Tout comme le fait qu'il ne cessait de suivre des yeux les mouvements de respiration d'Izuku, ceux qui contractaient sa gorge d'infimes éclats de douleur dus aux morsures encore trop fraîches pour avoir cessé d'irradier. Ça, ou le truc en train de couler sur le creux de sa clavicule, salive teintée de sang s'il en croyait la réaction de ses hommes à chaque fois que son corps tentait désespérément de guérir ses plaies, envoyant un sang qui ne coagulerait jamais au creux des marques de dents du roux.

Et ce dernier sourit, d'un coup. Il avait une idée, claire et nette, et Izuku voulut entamer une discussion sérieuse sur le concept, sans avoir ne serait-ce que le temps de songer à sa phrase d'amorce :

« Attention à ta tête. »

Il se sentit redressé avec tant de rapidité et d'aisance que c'était à se demander s'il pesait encore quelque chose, pour son mec, lui ou Kacchan d'ailleurs, pour ce qu'il en voyait. La poigne d'Eijirô le jeta négligemment au sol, sans tenir compte de son grognement de douleur lorsque sa tête heurta le plancher. Autant pour l'avertissement, complètement inutile. Le choc tournoya en un bref étourdissement de sa conscience, que le souffle de Kacchan sur ses lèvres amplifia aussitôt d'un désir familier, lequel lui coula dans la gorge en même temps que l'envie de se redresser pour embrasser son mec. Sans que ce dernier ne puisse faire autre chose que de rester là, à quelques millimètres d'Izuku, maintenu par la main d'Eijirô sur sa nuque.

« Eij... »

Le grondement animal lâché à si peu de distance de lui hérissa le corps d'une réaction viscérale de fuite, tendant ses muscles sur un sursaut incontrôlable qui le fit poser les mains sur le t-shirt du blond, sans savoir si c'était pour l'attirer ou se protéger en cas d'attaque. Il devait tout de même lui rester une lichette d'instinct de survie finalement, et il réalisa d'un éclair douloureux que celui-ci s'appliquait uniquement à Kacchan, son organisme déjà trop imbibé de la salive d'Eijirô pour se rappeler la dangerosité de ce dernier. Donc, ça avait forcément un rapport avec les morsures. Et la bouche, rajouta sa capacité de déduction, qu'il maudit dans la foulée, ainsi que sa foutue manie d'analyser la moindre putain d'information, comme si ça avait une importance quelconque, présentement !

À mille lieux de ses réflexions on ne peut plus déplacées, Eijirô s'agenouilla au-dessus de lui sans lui prêter la moindre attention, occupé à soutenir le regard furibond dont Kacchan le défiait. Terriblement amusé de voir à quel point une seule main suffisait pour le retenir – ce qui inquiétait Izuku plus qu'il n'aurait osé l'avouer, parce que toute cette histoire allait forcément se finir par un Kacchan passant ses nerfs sur lui. Un truc dont il avait pas foncièrement envie, vu la taille des canines dans le grognement de ce dernier.

« Euh… Eij ? » essaya-t-il d'interrompre l'engueulade en cours, avec l'exact même résultat que précédemment : il se vit ignoré plus magistralement que cette pauvre Princess Explosion recroquevillée sous le canapé, avec qui il échangea un regard inquiet.

« Je te lâche, mais tu mords pas. »

« Et pourquoi pas ?! »

« Parce que je t'ai dit non. »

« Mais c'est mon tour ! »

« Depuis quand ? T'as pris un ticket ? »

Le très léger étourdissement, dû à la douleur sur l'arrière de son crâne, sans doute, n'empêcha pas Izuku de reconnaître parfaitement le ton qu'avait pris le roux. Presque vibrant tant sa voix avait glissé dans les graves, rauque d'un plaisir purement anticipé. Et merde.

« On est parti pour baiser, hein ? » soupira-t-il en se frottant les yeux, désabusé de la tournure des événements. Dix minutes à peine, il avait le plus grand mal à soutenir le regard d'un seul de ses mecs et désormais, les deux se mettaient à le dévorer des yeux en attendant de pouvoir le faire de la manière la plus littérale possible. « Vous allez totalement essayer de baiser dans cette situation. »

« J'vois pas pourquoi on baiserait pas. » renchérit Eijirô et sans s'embarrasser d'aucune autre forme d'explication, il déplaça Kacchan de quelques centimètres pour l'éloigner de la gorge offerte sous lui. Et il lâcha sa prise sur sa nuque une fois le visage du blond au-dessus du bras d'Izuku, en un message limpide que Kacchan prit au mot en déposant un baiser appuyé sur son avant-bras, pile là où les veines se dessinaient si nettement. Izuku tenta d'ignorer la sensation de glace charriée par son sang, emportant dix degrés de sa température corporelle entre les lèvres de Kacchan, pour protester :

« Eij, arrête ! Vous êtes malades ! Vous avez des problèmes de santé en raison d'effets secondaires d'un alter, vous pouvez pas vous envoyer en l'air ! »

« J'ai pas l'impression de problème de santé en ce qui me concerne – et toi, mon amour ? »

« Juste un peu plus d'appétit. » plaisanta Kacchan au creux du coude d'Izuku, parti pour remonter le fil de son sang jusqu'à sa clavicule, si léger dans ses baisers que ceux-ci se fondaient dans un simple brouillard. Marbrant la peau du vert d'un frisson à la limite de l'irréel et l'étourdissement le reprit, comme si son corps ne supportait pas l'afflux de désir qui accompagnait chaque caresse. Et qui commençait à se transformer en douleur lancinante, au niveau de son boxer – et en une idée toute aussi lancinante, mais infiniment plus drôle, vis-à-vis de ses hommes.

« Vous pouvez pas ! »

« On va se gêner. » ricana Eijirô, pour sa part occupé à fourrer sa bouche sur l'épaule libre d'Izuku, retraçant l'arrondi de celle-ci à travers le t-shirt et ce dernier ne suffisait pas pour atténuer le froid irradiant de sa peau. Couplé à sa main, enfouie sur sa taille pour mieux le retenir, ou massacrer sa patience en lui volant sa chaleur, au choix, la sensation était enivrante. Si enivrante qu'il fallut bien une minute à Izuku pour reprendre le fil de son explication, jetée aux orties sous la lente remontada de ses mecs le long de son corps :

« Non, je veux dire, physiquement, vous pouvez pas baiser. Vous avez pas remarqué ? »

Pour le coup, ça arrêta net l'exploration minutieuse de son anatomie. Ses amoureux relevèrent le nez de son col, où ils avaient enfin réussi à atteindre sa peau nue, et le dévisagèrent avec un brin de suspicion, assez pour qu'il se recompose un visage des plus sérieux, savourant d'avance leur réaction :

« Vous avez pas remarqué qu'en dépit de nos activités, vous n'avez pas d'érection ? »

S'il avait été possible de blêmir davantage, Kacchan et Eijirô auraient sans doute arboré une teinte proche de celle de la neige, tant le peu de sang qui leur restait déserta leur visage. Et ils firent la même vérification paniquée vers leurs entrejambes sous le fou rire monumental qu'Izuku laissa enfin échapper, à s'en briser les côtes, et Kacchan siffla :

« Arrête de te marrer, on a un problème, là ! »

« On devrait peut-être rappeler le spécialiste de cet alter, non ? »

« Y'a pas de soucis, vous êtes pas en danger, c'est normal. »

« D'où c'est normal ?! » s'agaça Kacchan en glissant une main dans l'élastique de son jean pour tirer sur celui-ci et pouvoir jeter un regard meurtrier à l'absence de trique dans son boxer. S'il n'était pas présentement épinglé sur le sol à deux doigts de perdre tout contrôle sur la situation, Izuku aurait supplié les dieux qu'une vidéo de cet instant existe. À moitié étranglé par son propre rire, il souffla longuement, désespéré de ne pas réussir à gommer toute hilarité de sa voix :

« Oh, la peau gelée, le souffle court et un rythme cardiaque inexistant, ça me paraît évident que votre corps est simplement figé. C'est pour ça que vous avez soif de sang, parce que le vôtre ne circule plus ! »

Les autres symptômes ne trouvaient aucune explication, cela dit, mais l'important était de rassurer une lichette ses hommes si paniqués de voir l'une des parties les plus précieuses de leur anatomie prendre congés de la sorte.

« Vous n'avez plus de système sanguin et sans système sanguin, pas de sang et sans sang, pas de trique ! »

« Pas de sang, pas de trique ? » répéta Kacchan avec incrédulité, et Izuku le lui confirma d'un hochement de tête, grand sourire aux lèvres, dans un silence méditatif qui ne dura pas plus de deux secondes avant qu'Eijirô explose de rire.

Sans qu'il arrive à déterminer si c'était en raison de la formule ou de l'absurdité de la situation, ce qui n'avait aucune sorte d'importance, vu la teneur du rire profond, raclant la gorge du roux d'un amusement malsain. Un truc qui dégoulina sur l'assurance d'Izuku en la rongeant purement et simplement, instillant une méfiance de mauvais aloi le long de sa nuque. Eijirô avait un plan, ça se lisait dans ses yeux, à l'éclat si acéré qu'il s'y coupa le souffle lorsque le roux se pencha sur lui pour l'embrasser furtivement, presque aussi immatériel qu'un rêve. Ou qu'un cauchemar, parce qu'en dix ans de carrière, il n'avait pas combattu un seul vilain dont le rictus lui avait autant fichu la frousse que celui que son mec alla enfouir contre son ventre.

« Pas de sang, pas de trique. » ronronna Eijirô, laissant ses mèches chatouiller le creux des hanches d'Izuku, là où il avait retroussé son t-shirt pour mieux y laisser l'empreinte de ses lèvres. « Dans ce cas, y'a pas de problème, mon petit chat, on va bien trouver un moyen de t'effacer ce petit sourire insolent. Et en parlant d'insolence... Ça, ça me gonfle. »

Il glissa un index sous son t-shirt, tira jusqu'à tendre le tissu qu'il observait comme s'il s'agissait d'une offense personnelle, avis très visiblement partagé par le grondement agacé de Kacchan.

« Eij, c'est un de mes rares t-shirts professionnellement correct, je t'interdis de faire ce que tu penses fai... »

Une suite d'explosion dosée à la perfection, comme d'ordinaire, couvrit complètement la fin de sa phrase. Étouffé d'une quinte de toux, Izuku sentit ses fringues partir en tisons, brandons et particules de tissus, proprement vaporisés par les flammes qui ne roussirent même pas sa peau, tant c'était maîtrisé. Et remarqua au passage qu'il était le seul incommodé par la fumée, avec Princess Explosion qui miaula de dépit en foutant le camp dans un coin plus tranquille de la maison.

« Kacchan ! »

« Tu m'as rien interdit, à moi ! » fanfaronna ce dernier, insupportablement fier de lui en effleurant la courbe de ses épaules des lèvres, suivant cette dernière pour pouvoir enfouir son nez glacé contre la gorge d'Izuku. Et il résista tout juste à l'envie d'y planter les dents en lapant la morsure qu'Eijirô y avait laissé pour compenser, avec un gémissement sous le goût métallique.

« Là. Maintenant, on peut s'amuser. »

Le sourire d'Eijirô était terriblement doux, malgré l'éclat dans son regard et l'agrandissement de ses canines qui les faisait un brin saillir de sa bouche. Comme si sa dentition originale ne suffisait pas, Izuku en goûta toute la ligne acérée lorsqu'il se fit mordre les hanches, juste de quoi lui arquer un peu le dos sous un mélange de plaisir et d'appréhension. Avec pour résultat un déplorable bégaiement :

« Mais-mais-mais ça va pas, on va pas baiser alors que vous êtes dans cet état et... »

« Tu voulais pas étoffer ce putain de rapport ? » s'amusa Kacchan, sa langue redessinant son pouls sur sa gorge et Izuku n'eut pas l'audace de le contredire, pas avec ses crocs démesurés raclant sa peau d'une caresse menaçante. Excitante.

« Oh, parce que te faire pomper le sang par tes mecs, pas de soucis, mais baiser avec, c'en est un ? » taquina Eijirô et Kacchan émit un gloussement des plus menaçants :

« Après, il a jamais précisé de quelle manière fallait le pomper ! »

« Vrai. Et en plus, notre expert ci-présent, » ronronna Eijirô contre lui, promenant sa langue sur le torse d'Izuku à le faire miauler, « nous a indiqué la marche à suivre pour pouvoir le baiser, alors... »

Il remonta jusqu'aux lèvres d'Izuku, dont il ourla le dessin de la pointe de la langue, avec ce même putain de sourire qui menaçait arrêter son cœur à chaque instant, pas perturbé de voir son pauvre humain d'amoureux déglutir contre lui. Avaler chaque mot en regrettant ne pas être libre de ses mouvements pour pouvoir enfouir ses mains dans les mèches blondes et rousses. À peine si Izuku comprit la suite, qu'Eijirô glissa sur sa langue avec une délicatesse bien trop excitante, surtout avec la bouche de Kacchan occupée à explorer une improbable zone à découvrir sous sa mâchoire. Lui qui connaissait chaque cicatrice, chaque grain de beauté et tache de rousseur de leurs corps, sans jamais se lasser de parfaire son savoir.

« Pas de sang, pas de trique, mais avec le tien, de sang, ça peut s'arranger hein ? T'en dis quoi, mon amour ? Te faire prendre par une queue animée de ton propre sang ? »

C'était à la limite de l'ignominie comme image, et il n'avait pas le narcissisme nécessaire pour que le concept de se faire baiser par son propre fluide l'excite plus que ça. Mais derrière la grossièreté d'Eijirô, derrière la vulgarité de la proposition, un concept s'enfonça dans ses reins en lui ouvrant la bouche sur une plainte qu'Eij inspira littéralement. Laissant son excitation descendre en échange au creux de la gorge d'Izuku, à l'attention de Kacchan dont le gémissement se faufila le long des nerfs du vert, dévastateur. Parfait pour souligner l'idée d'Eijirô, celle qu'Izuku allait fournir l'exact élément manquant pour qu'ils le ravagent et… non. Non, ce qui l'excitait au point de sentir un tremblement comprimer son torse, c'était de pouvoir toucher du doigt le fait qu'il leur appartenait.

« Ha… je m'en doutais. »

Il était vraiment, mais vraiment dans la merde. Pas parce qu'il considérait d'une normalité effarante d'offrir sans retenue aucune corps et âme pour ses amoureux, au sens le plus terre à terre de la chose, si évidente qu'elle n'avait pas même besoin d'être énoncée. Mais parce que ça l'excitait désespérément, de leur donner l'autorisation de s'arroger sa personne, au point que même son sang était à eux.

Au point que chaque parcelle de son être, chaque minuscule atome qui le composait, de la moindre fibre tissant son cœur au plus infime fragment d'esprit, leur appartenait, et l'idée même que c'était leur droit le plus absolu d'en user à leur convenance suffisait à lui couper le souffle. Il crevait d'envie qu'ils le mordent, qu'ils le marquent, qu'ils inscrivent dans sa chair l'essence même de la meilleure décision de toute sa vie, celle de dédier son âme aux leurs. Avec l'empreinte caractéristique de leurs dents en guise de lettrage, pour que le vestige de leurs baisers soit à jamais entremêlé à son âme.

Et bien entendu, il fallut que toute la prescience absurdement précise d'Eijirô le fasse murmurer, quelque part dans les boucles :

« T'es à nous. »

La faute aux morsures, à la tension de la journée, à leurs mains trop habiles et leurs bouches bien trop enflammées de froid sur lui, mais Izuku gémit sous les mots. Une preuve de plus, comme s'il en avait eu besoin, que ses protestations n'étaient faites que de fumée, chassée par ses amoureux de la pointe de la langue. Eijirô y glissa même un fredonnement de plaisir, pour faire bonne mesure. Une de ses mains cadenassa les poignets d'Izuku au-dessus de sa tête, sans crier gare, la rapidité du geste faisant claquer plusieurs articulations qu'il aurait aimé traiter avec un brin plus de délicatesse.

« Aïheu ! Eij ! » protesta-t-il, sa voix avalée par l'ordre qu'Eijirô lâcha une désinvolture presque insultante, si elle n'avait pas excité Izuku à ce point :

« Kat, tu peux y aller. »

Les crocs de ce dernier démolirent sa peau d'un plaisir glacial, à mille lieux de ce qu'Eijirô avait déposé sur lui quelques minutes plus tôt. Cette morsure-là était faite pour broyer toute frontière entre eux, construite pour faire couler le sang et prendre ce dernier sans remords ni arrière-pensée, sans même une once de retenue pour refréner l'avidité avec laquelle Kacchan lécha sa hanche.

Cette fois-ci, la douleur fut assez forte pour le faire jurer un truc qui aurait fait la fierté de Lord Murder Explosion premier du nom, si ce dernier n'avait pas été trop occupé à gémir contre lui. Izuku n'avait pas besoin de le voir pour savoir qu'il avait la bouche dégoulinante de sang, le même qui criblait sa peau de gouttelettes oscillantes entre glace et braises, selon qu'elles soient restées longtemps sur les lèvres de son homme ou non.

Sur son épaule, la même fraîcheur mortelle que les baisers de Kacchan, là où Eijirô posa les lèvres sur lui. Et une poussière de seconde plus tard, ce froid lui coula dans le cœur quand les crocs d'Eijirô s'enfoncèrent dans sa peau.

L'odeur métallique devint proprement suffocante, imprégna résolument chaque inspiration d'Izuku de cette odeur de rouille, tant et plus qu'il aurait pu y goûter rien qu'en tirant la langue. Et si délicate, dans la manière dont elle coulait dans sa gorge pour enduire ses gémissements d'écarlate, qu'il comprenait presque l'attrait que ses amoureux avaient pour ses veines. Presque.

Le problème avec cet attrait, c'est que le corps humain n'était fait que de sang, au final. Des milliers et des milliers de mètres de vaisseaux sanguins en une multitude de tailles et de circonvolutions, dont l'immense variété n'enlevait rien au fait qu'ils étaient partout.

Il suffisait à Eij ou Kacchan d'effleurer n'importe quelle partie de son corps pour sentir immédiatement, sous les muscles, l'épiderme et les nerfs, leur drogue parcourir chaque centimètre de son être. Et la sensibilité de leurs langues et lèvres était trop fine pour qu'ils puissent résister aux légères vibrations de son cœur. Ça se sentait, à la manière dont chaque baiser se faisait plus pressants, presque violents, si appuyés qu'Izuku aurait presque pu entendre les bleus issus de ces derniers s'ancrer sous sa peau. Se rependre sur lui comme une traînée d'encre. Le moindre hématome était cartographié du bout d'une langue gourmande dont il aurait bien été en peine de dire à qui elle appartenait, accompagné d'une plainte de plaisir quand l'arôme du sang éclatait sur le palais d'un de ses mecs.

Et à chaque fois qu'une morsure prélevait sa dîme de sang, une écharde de désir s'enfonçait un peu plus dans ses reins, lui tordant le ventre et les nerfs d'une envie impitoyable. Si impitoyable qu'il aurait pu entendre son âme crier grâce, uniquement raccrochée au bout des doigts qu'il enfonçait avec désespoir quelque part sur le poignet d'Eijirô, où il se gelait le sang sur leur absence d'humanité.

Lorsqu'ils arrivèrent au niveau du cœur, où son rythme cardiaque enfiévré de plaisir contractait ce muscle à une cadence presque douloureuse, Eij et Kacchan gémirent de concert. La chaleur d'Izuku n'arrivait pas à compenser la sensation de leur langue, comme un éclat de fer sur lui, qu'il aurait tenté de chasser par pur réflexe s'il n'avait pas eu les mains immobilisées. S'accordant sur ses battements de cœur, Kacchan remonta le long de son torse jusqu'à laisser le givre de sa bouche infuser sa peau directement au-dessus de son cœur, aussitôt rejoint par Eijirô et d'un mouvement synchronisé à la seconde près, ses amoureux le poignardèrent de leurs sourires.

Izuku eut la sensation de se faire dévorer vivant. Littéralement. Rien qu'une offrande à la merci sans restriction aucune de créatures bien plus dangereuses qu'il ne le serait jamais et qui n'avaient posé les crocs sur lui que pour le marquer comme leur. Leurs mâchoires traversaient juste assez la peau, sans abîmer les muscles dessous, se logeaient le long de ses veines avec une précision quasi chirurgicale. Sans ses mains, il n'avait pas d'autre option que se tendre sous le plaisir, s'efforcer de ne pas gémir trop fort pour éviter qu'une grimace de douleur se glisse dans les sourires de Kacchan et d'Eijirô.

En dépit du froid qu'ils instillaient à chaque morsure, à chaque lapement sur sa peau et soupir de plaisir contre lui, il ne s'affola même pas en sentant son sang dégoutter sur ses côtes, filer jusqu'au plancher. Bien trop perdu dans le plaisir incendiaire de leurs mains libres sur lui. Et du souffle d'Eijirô empli de murmures amoureux et compliments en tout genre et de la passion avec laquelle Kacchan embrassait chaque centimètre atteignable de son corps. Si perdu qu'il se laissa tomber dans le léger tournis au creux de ses artères, savourant son monde redessiné par le désir de ses hommes.

« Eij... »

Affreusement floue, la voix de Kacchan arrêta net la caresse de son souffle sur lui, uniquement prolongée par l'impatience d'Eijirô et sans pouvoir se retenir, Izuku laissa une plainte retrousser le nez de ses mecs de mal-être. Ce qui n'arrêta pas une seule seconde Eij, et le ton de Kacchan se fit étrangement autoritaire :

« Eij, arrête ! Il va pas bien ! »

À son grand désespoir, la bouche d'Eijirô s'éloigna aussi et le roux se pencha sur lui pour vérifier la véracité de la chose, sans que ça soit réellement nécessaire vu le grésillement que sa vision avait décidé d'entamer afin de refaire un focus qui tardait à venir. Izuku rattrapa de justesse la protestation de Kacchan, presque incompréhensible parce qu'il allait forcément bien, sous eux.

« Si, si... je, je vais bien. » balbutia-t-il, papillonnant des yeux pour retrouver une vision débarrassée de ses maudits points noirs qui lui enlevait des morceaux de ses amoureux. Le sourcil gauche de Kacchan, par exemple. Ou la cicatrice sur la moue inquiète d'Eijirô, dont il entendit vaguement la voix de tendre sous son état :

« Izuku ? On arrête, OK ? »

« Nnoon... »

« T'es pas en état » grogna Kacchan, dont les doigts glacés s'enroulèrent autour de sa taille pour le secouer légèrement, avant d'abandonner en l'entendant gémir. « T'es complètement hs. »

« Même pas vrai ! »

« T'es pas en état, je te dis ! T'arrives même pas à te redresser ! »

« C'est toi… Toi qui va trop vite, aussi ! » protesta Izuku, sourcils froncés. Aussi délicates qu'un baiser, les mains d'Eijiro effaçaient doucement le pourtour des plaies. Pour qu'il puisse vérifier s'il saignait toujours, sans doute, songea Izuku, des calculs éperdus tournant à plein régime en arrière-plan :

« Vous… Vous avez pas dû me prendre plus… Plus d'un demi-litre… C'est pas grave… »

« Pas grave ? T'as vu ta gueule ? T'es plus pâle que nous deux réunis ! »

« Ce que veut dire Izuku, c'est que c'est uniquement la vitesse avec laquelle on l'a… saigné, qui a provoqué le malaise. C'est ça, amour ? »

« Exactement ! » souffla le vert en luttant contre une vrille de migraine présentement occupée à lui trouer la tempe. La déshydratation, couplée à la baisse de tension, bien entendu. Une grenadine et il serait d'attaque, mais lorsqu'il tenta de rassurer davantage son amoureux, il n'arriva qu'à balbutier une suite affreusement inaudible de mots, détricotant sa phrase avant même qu'il ait pu mentalement l'achever.

« T'es chiant Deku. » siffla Kacchan et poussant légèrement Eijirô de l'épaule, il réaffirma sa prise, souleva avec le plus de délicatesse possible un Izuku complètement étourdi. Qui grimaça en entendant sa peau se décoller du sol dans un bruit mouillé ignoble, le rendant incapable de ne pas jeter un coup d'œil par-dessus l'épaule de Kacchan pour voir les dégâts quand ce dernier l'emporta vers le canapé. Holà. C'était à lui, tout ça ? Pas étonnant qu'il avait la tête qui tourne, on pouvait mettre au moins deux Princess Explosion allongée dans la flaque de sang sur leur parquet, qui allait être une horreur à nettoyer soit dit en passant, et le plafond déchanta, quand Kacchan le reposa délicatement sur le canapé. Fou comme l'architecture de cette baraque était changeante.

« Tu bouges pas, ok ? Le temps que ton vertige passe ? »

La question n'en était pas une et pourtant il essaya de protester, alors que le blond récupérait d'un pas vif un oreiller pour lui surélever la tête :

« Mais… mais je me sens bien, juste un peu faible ! »

« Vu ce qu'il y a sur le parquet, je crois que Katsuki a raison. » murmura Eijirô en se penchant sur lui pour lui déposer un baiser sur le front, décorant sans nul doute au passage celui-ci d'une traînée de sang supplémentaire.

« Bien sûr que j'ai raison ! » grommela Kacchan et Eijirô lui dédia un sourire lumineux, qui jurait avec l'éclat dans ses yeux, particulièrement accordé à la teinte qu'avaient prise son menton et le col de son t-shirt. Tient, ça aussi, c'était à Izuku. Ça expliquait encore plus le vertige, mais ça ne résolvait pas sa frustration du tout – bien au contraire. Il grommela sur son canapé une protestation ridicule au possible :

« Mais il faut un à deux jours à un organisme classique pour reconstituer un demi-litre de sang ! On va pas rien faire pendant tout ce temps ! »

« Tiens, tiens, regardez donc monsieur « on peut pas baiser avec vous dans cet état ». » ironisa Kacchan, ravi de voir le grognement qui fusa en guise de réponse. « On a plus de scrupule à l'idée de profiter de tes pauvres mecs sous effets secondaires ? »

« T'exagères Kat, c'est nous qui l'avons mis dans cet état ! »

« Hé ba qu'il y reste, du moment qu'il bouge pas d'une oreille et qu'il se repose ! Aucune envie que tu nous claques dans les pattes parce que t'es toujours pas foutu de respecter tes limites ! Et si tu t'ennuies, t'as qu'à te concentrer sur le spectacle. » ajouta le blond à son adresse, dans un mouvement des plus prévisibles et qui pourtant réussit à soulever un des sourcils d'Izuku d'amusement. Ça, il prenait volontiers aussi.

La force avec laquelle Kacchan se jeta sur les lèvres d'Eijirô faillit proprement renverser le canapé quand ils s'y écrasèrent, décollant deux pieds du meuble du sol sous un glapissement effrayé d'Izuku :

« Hé, hé, y'a un humain très mortel dans l'affaire, doucement ! »

Tu parles, parler au putain de chat aurait plus d'effet, car la langue de Kacchan s'amusant à récolter le goût d'Izuku sur les lèvres d'Eijirô massacra toute leur attention et son instinct de survie lui pardonne, la sienne aussi. Son univers entier se nicha dans la respiration hachée d'Eij, parce que s'il y avait bien un truc qui l'excitait à crever, c'était le désir sans fard que Kacchan étalait pour eux deux.

Rien n'était plus excitant, plus terriblement érotique que l'avidité avec laquelle le blond mordit le sourire d'Eijirô, tout de crocs et de soupirs de plaisir quand il dévora les traces de sang, corrodées comme fraîches. Izuku se demanda brièvement si le goût d'Eijirô s'était mélangé au sien, lorsque son sang avait parcouru ses veines, si Kacchan avait la gourmandise ultime de pouvoir les goûter tous les deux d'une même gorgée – et puis la question disparue.

Emportée par le regard qu'il descendit sur les mains du roux, agrippées au cul de leur amoureux avec assez de force pour lui décoller les genoux du canapé, laissant Kacchan s'occuper de redécorer la nuque d'Eijirô de griffures. Dix ans de sa vie pour voir le roux lui arracher son maudit jean à la con, qui était une aberration sur la perfection du cul de Kacchan, mais il n'eut pas ce plaisir, car Eij préféra caler ses mains sur la taille du blond. Sa putain de taille fine à crever qu'Izuku aurait mordu jusqu'à pouvoir concurrencer leurs crocs par son seul acharnement, si son vertige lui avait laissé le loisir de se redresser.

Bien sûr, il aurait fallu qu'il se rappelle de respirer, pour que le vertige s'apaise, et ça, c'était compliqué face à la vision de ses mecs en train de se rouler la pelle du siècle. Ses mecs, les mots s'imbibèrent du léger gémissement d'Eijirô, comme toujours incapable de résister au désir si palpable de Kacchan, pour s'enfoncer dans les reins d'Izuku, noués autant d'envie que d'une certitude : il était l'homme le plus chanceux de l'univers.

Déjà foutrement malmené par ses ponctions de fluide, son cœur se compressa en voyant la douceur avec laquelle le roux infiltrait ses mains sous le t-shirt de Kacchan. Remercia l'univers entier que la faible lumière de leur salon lui permette encore de suivre des yeux la houle des muscles, sur le ventre du blond, dans les interstices laissés visibles par les doigts affamés de leur mec. Une alternance de peau lisse, au grain aussi parfait que Kacchan tout entier, et de cicatrices dont il connaissait le plus petit relief, en un dégradé d'érotisme qui lui noua la gorge quand il roula des hanches sur l'érection d'Eij. Et Izuku remonta aussitôt les yeux pour ne pas risquer louper une seule seconde de leurs expressions, dévorant des yeux le soupir de plaisir qui leur monta aux lèvres.

« Ça va ? » murmura Eijirô au creux de la bouche de Kacchan, si putain de sexy qu'Izuku ne réalisa pas que cela s'adressait à lui avant que son mec lui tapote le genou pour le sortir de sa béatitude :

« Oui, oui ! Je profite ! »

Un peu en déca de la réalité, comme description, parce qu'il prenait son pied de manière pas possible en accompagnant chaque glissement des lèvres d'Eijirô sur la peau de Kacchan, lors de sa déviation maîtrisée vers sa gorge. Il s'absorba avec adoration dans la manière dont les canines surdimensionnées ne cessaient d'en effleurer les contours, le roux s'amusant visiblement de voir Kacchan se tendre dans l'attente de l'inévitable morsure dans des allers-retours frustrant à souhait. Qui réduisaient la patience du blond à l'état de confetti, si Izuku en croyait le plissement du haut d'Eijirô sous ses doigts, malmené de son agacement. À mille lieux de la plainte de plaisir de Kacchan, qui souffla Izuku de désir, quand la morsure du roux lui tatoua la peau. Incomparable avec ce qu'ils lui avaient fait, puisqu'Eijirô n'avait pas eu besoin de se retenir, et pourtant, seule une infime quantité de sang coula sur la courbe de son cou, illustrant à merveille l'immobilité de leurs organismes.

Ce qui n'empêcha pas Eij de gémir, sans doute en raison de leurs goûts mêlés, vu le délicat et pourtant très déterminé acharnement qu'il déploya pour ne pas perdre une seule goutte couleur rubis sur la peau sous sa langue. Vision à oublier tous les tournis du monde, que cet homme désirable au possible qui déposait une envie phénoménale sur les soupirs de leur mec, tout aussi terriblement excitant. Et quand Kacchan retroussa le t-shirt d'Eij d'un geste ample à souhait, dans le seul but évident de souligner la musculature ô combien parfaite du roux, Izuku ne put s'empêcher de gémir sourdement entre ses dents.

« À ce point ? » cracha Kacchan, dans le peu d'air que la morsure d'Eijirô sur sa gorge lui laissait et à ce stade, vu son état, Izuku n'avait pas énormément d'option :

« T'as pas idée. » avoua-t-il, se tortillant vaguement dans l'espoir que la rugosité de son jean aide à soulager une lichette la douleur de son érection. Sans autre conséquence que d'ôter la bouche d'Eijirô de Kacchan, où apparaissaient déjà les vestiges de son excitation, en une corrosion à la forme de lune sur la peau pâle :

« T'es pas raisonnable... »

« Vous avez qu'à pas être si sexy et mon corps réagirait pas ainsi ! » bouda Izuku, fâché de se faire lever aussi facilement, la faute à leur ouïe bien trop fine.

« Si on fait tout le travail… » suggéra Kacchan, parsemant sa tentation de baisers plus légers qu'un souffle sur la mâchoire de leur mec. Et son bassin roula sur les hanches d'Eijirô, suggestif à souhait quand il continua à ronronner sa suggestion contre sa peau : « Il se fatiguera pas... »

Oui. Exactement. Comme disait Kacchan, il se fatiguerait pas, il n'aurait plus le tournis et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La proposition lui assécha la bouche d'une envie presque viscérale, en une réaction si incontrôlable qu'Eijirô lui jeta un coup d'œil circonspect, doutant très visiblement de sa capacité à rester inactif plus d'une demie-seconde et Izuku hocha frénétiquement la tête :

« Promis, je bouge pas un petit doigt. »

C'était le mensonge le plus éhonté de la soirée, mais de sa vie, il n'allait pas laisser passer l'occasion de retrouver leurs mains sur lui et leurs souffles au creux de sa langue, même s'il devait se priver du plaisir démentiel de les toucher. Il survivrait. Large. Eijirô hésita davantage — comme s'il était possible de résister aux baisers entremêlés de lichette de chat amoureux que Kacchan déposait sur lui, lentement, agrémentés de quelques murmures de plaisir. Et Izuku appuya le tout du meilleur regard suppliant de son répertoire, comptant sur les battements de son cœur pour achever de convaincre Eij de l'absolue nécessité de suivre l'idée brillantissime de Kacchan. À deux doigts de sourire quand le roux soupira :

« Allez, viens là. »

Eijirô se redressa sur le canapé sur lequel il se débarrassa de son pantalon et de son boxer en une fraction de seconde, renseignant Izuku sur la justesse impeccable de ses déductions : avec une trique pareille, nul doute que son sang avait été efficace, dans les veines du roux.

Son t-shirt ayant été réduit à l'état de traînées de suie sur sa peau et celle de Kacchan, Eij n'eut qu'à agripper les passants de son jean pour proprement déchirer celui-ci, dézinguant le boxer par la même occasion. Résigné, Izuku le laissa lui ôter les lambeaux encore accrochés à ses hanches et ses cuisses, que Kacchan parcourut sans même attendre que le pantalon soit au sol. La manière dont ses mains s'enfonçaient dans sa peau, d'une gourmandise familière, était pourtant devenue si intense que ça suffit à raccourcir le souffle d'Izuku, déséquilibré par la force qu'il mit à décorer de nouveaux bleus son corps.

Eij l'attrapa par les hanches pour l'installer sans grâce aucune sur lui, heureusement assez vif pour l'empêcher de s'affaler complètement dans le canapé. Sans s'arrêter au grognement frustré de Kacchan qu'il fit cesser d'un bref claquement de langue, le roux releva Izuku juste assez pour caler son dos contre son torse, cracha ce qui devait être une quantité respectable de salive sur sa main tout en menaçant :

« Tu bouges pas d'un iota, promis ? »

« Promis, juré, craché ! Promis sur le petit doigt même ! » taquina Izuku, sentant vaguement les doigts glacés de Kacchan lui soulever le bassin pour laisser libre champ à Eijirô. Il eut une fraction de seconde pour remercier tous les dieux de sa connaissance que leurs activités quasi-quotidiennes aient entraîné son corps de la sorte, et la salive, car son amoureux ne prit pas le temps de seulement songer à le préparer avant de laisser Kacchan l'asseoir sur sa queue.

« Oh sa race ! » glapit Izuku tant c'était putain de froid.

Ça n'aurait absolument pas dû être une surprise, mais l'érection d'Eijirô était tout aussi fraîche que le reste de son organisme et il en couina sous la sensation atroce. Qui ne le resta qu'une fraction de seconde parce que cette différence de température considérable lui faisait ressentir chaque centimètre de ses reins que la queue d'Eij incendiait de froid, sensation suffocante s'il en était.

Et le blond n'arrêta la pression sur son bassin qu'une fois Izuku assis complètement sur les cuisses d'Eijirô. Tremblant d'autant de manque de sang que de froid, avec la persistante impression que la température surnaturelle émanant de son mec s'infiltrait jusque dans son esprit, colonisant la moindre pensée. Tout se saturait de toute façon d'un plaisir sourd, encore engourdi par manque de mouvement d'Eijirô en lui. Mais largement suffisant pour qu'il sente sa respiration s'achopper de ce même plaisir, à chaque fois qu'il oscillait légèrement, la faute à ses poumons se gonflant d'air et à son humanité soumise aux lois de la physique.

Contre lui, Eijirô lâcha un infime fredonnement de bien-être, sans doute plus en raison de ce qu'il sentait de son excitation au creux de son odeur que pour le plaisir réel de le prendre, son sourire en filigrane de la caresse qu'il laissa sur l'épaule d'Izuku. Si légère qu'elle fit naître aussitôt un frisson supplémentaire, propre à fissurer la patience de leur impatiente explosion ambulante.

Kacchan vira son t-shirt, sans totalement réussir à maîtriser sa vivacité qui eut raison du pauvre vêtement : le truc vola à travers le salon pour finir par accrocher l'une des lampes, qui explosa sur le sol et lui valut un regard de reproche d'Izuku. Et sans nul doute d'Eijirô, vu que le blond lui lança un sourire moqueur :

« Ben quoi ? »

« Toi, tu bouges pas. »

Izuku n'eut pas le temps de profiter de l'air abasourdi de Kacchan, pourtant sublime d'indignation : dans son dos, Eijirô le souleva rien qu'à la force de ses hanches. Ça n'avait pas dû être plus difficile que de réajuster sa position vu ses nouvelles capacités musculaires, mais ça suffit pour qu'Izuku s'étrangle proprement sous le plaisir de sentir son érection s'enfoncer aussi profondément en lui. Il dut se mordre les lèvres pour ne pas gémir aussitôt, maîtriser encore un peu son ton pour éviter d'attiser la rage dans le regard de Kacchan, ulcéré d'entendre Eijirô lui expliciter, tout en continuant un coup de rein dévastateur :

« Toi, tu bouges pas, parce que t'as tenté de gruger. »

Ses mains redescendirent le long des cuisses d'Izuku pour les ouvrir un peu plus, en une moquerie d'une subtilité proche du néant dans la pincée d'étincelles agacées que Kacchan créa avec son coup de pied dans le canapé.

« Dézingue pas celui-ci aussi, s'il te plaît mon amour. » grogna Eij contre son oreille, ôtant dans la foulée ses hanches des siennes. « On a pas encore fini de se débarrasser du bois cramé du précédent. »

« Je m'en contrefous, de ton canapé à la con. » lâcha Kacchan en observant très attentivement les mains d'Eijirô rasseoir Izuku sur sa queue, uniquement troublées dans leur geste par le tremblement dans la voix du vert. C'était absurdement bon, à sentir son désir s'enflammer de la luxure frustrée du regard du blond, parfait pour aggraver le plaisir en train de lui ciseler les reins. Et de lui réduire l'esprit en poussière, évaporée dans la plainte sourde dans sa gorge.

« Et... » reprit Eijirô, s'interrompant pour laisser le gémissement d'Izuku mourir de sa belle mort. Ce qui n'arriva jamais, vu que le roux le souleva derechef pour pouvoir recommencer à s'enfouir en lui, bien trop conscient de la manière dont son érection détruisait les nerfs d'Izuku de plaisir pour lui accorder le plus petit répit. Et il se paya même le luxe de le reprendre de ce putain de ton faussement agacé, alors qu'il soulevait ses hanches une énième fois, perdant le décompte mental d'Izuku dans le plaisir :

« Petit chat, j'essaie d'expliquer à notre cher et tendre pourquoi il a pas le droit de te toucher, tais-toi un peu, tu veux ? »

« Pa... pardon... » miaula Izuku, mortifié de se sentir obligé de s'excuser, lui. Comme s'il n'était pas dans l'incapacité de faire quoi que ce soit d'autre, à part gémir son plaisir vu qu'Eijirô n'avait pas la courtoisie d'arrêter trente secondes de ruiner ses reins de sa queue.

« Mieux. Quant à toi, non seulement t'as voulu gruger, mais en plus, t'as avoué être parfaitement conscient que t'aurais pas dû mordre Izuku avant moi. Ce qui ne t'a pas empêché de tenter. »

Les crocs de Kacchan brillèrent à quelques millimètres de sa propre bouche, quand le blond agrippa le dossier du canapé de part et d'autre d'Eijirô dans son dos, ignorant royalement sa proximité avec Izuku dans son agacement :

« J'ai obéi à tes ordres de merde ! »

« Mmm ? »

La relance n'était faite que de pur amusement, dissimulée dans le creux de sa nuque, où sa langue prolongea le gémissement d'Izuku jusque dans le souffle de Kacchan. Rendu plus enragé encore par le plaisir qu'il inspirait à même ces lèvres, ce dernier faillit le mordre dans sa protestation. Complètement insensible à son halètement en contrepoint des mots, dans une tentative désespérée d'Izuku de suivre la conversation – tâche rendue quasiment impossible par l'application qu'Eijirô mettait à le baiser.

« J'ai pas mordu en premier et j'ai suivi la moindre de tes directives à la con après ! J'ai le droit de le baiser ! »

« Non. » fit seulement Eij en guise de réponse, capable de sentir la contraction de colère des lèvres de Kacchan sans pouvoir les voir, vu qu'elles étaient à deux doigts de s'écraser sur la plainte d'Izuku. Et celui-ci aurait donné l'univers entier pour pouvoir avoir le goût de son mec sur sa langue en prime de la queue d'Eijirô en lui, lier les morsures dont il savait le blond impatient de marquer sur sa peau au plaisir que le roux y gravait déjà. De la pointe de ses canines, à peine un effleurement sur sa nuque, mais un effleurement suffisant pour qu'un spasme envoie les mains d'Izuku se raccrocher aux mèches blondes avec le désespoir de ne pouvoir se retenir de gémir.

L'évidente proximité de son être, qu'il imaginait bien volontiers comme éreintante de son et de sang, fit glisser la bouche de Kacchan sur son bras et il fallut toute la volonté du monde à e dernier pour résister. Izuku n'aurait pas pu, lui. Certainement pas avec cette envie absurde de sentir encore une fois son corps céder sous la volonté de ses hommes, retrouver cet instant où la peau s'effondre pour laisser place au plaisir pur. Le même que son mec ancra d'un autre roulement de hanche, envoyant un cri mourir dans sa gorge et le peu de volonté qu'il avait foutu le camp. L'absence de retenue lui fit glisser ses mains sur la nuque de Kacchan pour appuyer le tracé de sa langue, sur la peau fine de son coude. Où le blond ronronna, en sentant une plainte sourde se répercuter contre sa bouche, et lorsque les lèvres de Kacchan déposèrent un baiser appuyé sur son poignet, Izuku sentit le manque d'oxygène nécroser les bords de sa vision. Le tournis que sa respiration malmenée rajoutait au manque de sang le fit perdre un peu plus pied, trembler sous les mains d'Eijirô qui ne cessa pas une seule seconde de ravager ses reins d'un plaisir à hurler.

« S'il te plaît... »

« J'ai dit non. » grogna le roux, amusé de l'insistance de son mec qui écorchait les gémissements d'Izuku d'une supplique. Lequel le sentit réévaluer la chose, rien qu'à l'infime ralentissement des allers-retours que ses mains imprimaient à son bassin, et la voix rauque enchaîna, entre deux de ses plaintes, crispant plus encore ses vampires de petits amis.

« Mais… j'avoue que tu as bien écouté... T'as le droit à une récompense. Ouvre. »

La rapidité avec laquelle le si fier, si rebelle Kacchan obéit à Eijirô, dans la fraction de seconde qu'il lui fallut pour entrouvrir la bouche contre son poignet, fit tressaillir Izuku d'un fragment de désir plus coupant que les autres. L'idée vague de pouvoir à son tour voir Kacchan obéir en un battement de cœur, docile, offert, fut suffisante pour que sa gorge se contracte d'envie. Nœud qui enfla davantage encore, quand il comprit l'intention d'Eijirô, incompatible avec son état physique et la panique accéléra son rythme cardiaque d'appréhension.

« Oh, mon petit chat... »

Les mains du roux quittèrent ses hanches pour remonter le long de sa taille, le plonger dans un câlin si froid qu'il eut l'impression qu'une avalanche lui tombait dessus en dépit de toute la délicatesse qu'Eij mit à le serrer contre lui. Le murmure dans sa nuque, étouffé par sa propre peau, acheva de hérisser cette dernière de frisson :

« Je sais, je sais qu'on t'a déjà pris beaucoup. » et Izuku gémit de douleur, de plaisir, de la douceur absurde dans la voix d'Eijirô, aux antipodes absolus de sa demande, mais tellement gentille, tellement adorable qu'il le laissa continuer, « Mais rien qu'un petit peu, mm ? Pour Kacchan ? »

Cette voix allait être sa perte, un jour prochain. Il le savait. Pour l'heure, envoûté par cette saloperie de substance dont il ignorait la provenance, à moins que ça ne soit de la simple voix de son amoureux ou de la vision de Kacchan fébrile d'attente, il acquiesça d'un hochement de tête. Aggravant la perte d'équilibre au point que seule la poigne du roux sur ses hanches le maintienne à peu près d'équerre et en retournant légèrement ses doigts, il offrit un peu plus son poignet à Kacchan.

À sa décharge, le blond ne contracta ses mâchoires qu'une seule fois, ouvrant ses veines en d'un unique mouvement qui repeignit menton et poignet de rouge. La douleur était insignifiante, en comparaison de celle qu'ils avaient laissée sur son corps, mais le soupir de plaisir de Kacchan, shooté au goût de rouille, emporta un peu plus de sa respiration. Proprement anéantie quand il réalisa ce qu'Eijirô faisait, en lui saisissant délicatement le poignet pour l'abaisser vers son érection.

Le sang martela les tempes d'Izuku, lorsque le mélange d'écarlate et de salive coula entre eux, et il y avait tout de même une minuscule partie de son esprit assez rationnelle pour s'affoler un instant de la vue de sa queue engluée de son propre sang. Un instant seulement, le temps que Kacchan tombe au pied d'Eijirô, indécent d'érotisme entre sa quasi-nudité et la luxure sourdant de chaque mouvement de prunelle sur Izuku. Le genre de regard qui avait le chic pour lui assécher la gorge d'envie en une fraction de seconde.

Et l'avancée brusque de Kacchan entre ses cuisses ne fit rien pour arranger ça, surtout vu sa bouche entrouverte sur une plainte qu'il aurait bien été incapable de l'entendre, vu que son univers s'était recouvert de l'unique musique de son pouls affolé. À l'observer caler ses paumes sur ses genoux pour aider Eij à lui offrir libre accès, Izuku avait failli en oublier le roux, contre son dos. Lequel claqua la langue à l'attention de Kacchan, avec la même nonchalance qu'il aurait eue pour siffler un chien lorsqu'il désigna l'érection d'Izuku d'un simple mouvement de tête.

La langue de Kacchan sur lui le fit hurler. Une main dans les mèches ébouriffées entre ses cuisses et l'autre sur la nuque d'Eijirô, pour éviter de voler en éclat sous le plaisir que leurs actions combinées instillaient dans sa chair. Tant pis s'il tâchait le blond sous ses doigts d'écarlate, tant que sa prise lui permettait de s'enfoncer dans cette combinaison de glace et de braises qu'était la bouche de son mec, et tant pis s'il gravait ses cris à la marque de ses ongles sur l'épaule du roux, tant que ce dernier ne songeait pas une seule seconde à arrêter de le baiser.

Trop de caresse, de sensation, de stimulation, trop de sang sur eux et pas assez en lui, et trop peu de plaisir, ce plaisir innommable que la langue de Kacchan raclait sur sa queue. Divin au-delà de l'ordinaire, parce que leur vivacité surnaturelle autorisait Kacchan à suivre les mouvements d'Eijirô à la perfection, à mille lieux de l'habituelle et très humaine maladresse que ce genre de position impliquait. Et sa langue, qui ne quitta pas une micro-seconde l'érection d'Izuku, l'envoya plus sûrement que n'importe quelle caresse dans un paradis à se damner.

Un paradis qui lui monta à la tête aussi vite que les hanches d'Eijirô redessinaient son monde de plaisir, un paradis qui envahit son système sanguin à saturer son corps des imperceptibles soupirs étouffés de ses amoureux. Épicés de la combinaison de leurs talents sur lui, presque mortelle s'il en croyait l'affolement de son cœur. Cet organe cognait à faire mal, dans sa poitrine, comme si le plaisir l'intoxiquait trop pour continuer de fonctionner normalement, et vu la force en train de tendre ses nerfs, inhumaine d'intensité, ça semblait une réaction logique. Il allait en crever, mais c'était bien trop bon pour qu'il regrette sa mort imminente une seule seconde.

Visiblement fort conscient de l'état de ses reins, Kacchan descendit brusquement ses lèvres jusqu'à pouvoir contracter sa gorge autour de lui et là, c'était trop. Izuku se tendit sans se soucier de faire mal à Eijirô ou Kacchan, noyé par la brusque décharge de plaisir sur ses nerfs, où il sentit son orgasme se délier. Pas assez rapidement.

« Hey, hey, stop, une seconde. »

La bouche de Kacchan se volatilisa comme par malédiction, lui laissant le corps tendu d'un plaisir déjà volé et le son qui sortit de sa gorge était pour moitié gémissement, pour moitié cri de rage. La tension dans ses reins devint pure douleur, anéantissant tout plaisir par la brûlure atroce de la frustration, laquelle s'infiltra jusqu'à ses doigts pour les froisser sur ses amoureux et remplacer son cri par un sanglot.

« Eij ! »

Plus amusé qu'autre chose de son énervement, Eijirô lui déposa sur la pommette un baiser léger, qu'il étira en douceur le long de sa joue. Et se décida à embrasser chaque tache de rousseur qu'il croisait, en prenant tout son temps à chaque fois que ses lèvres se posaient sur Izuku pour effacer la rougeur de sa peau, au rythme de ses battements de cœur. Une tactique qui aurait pu marcher, sans les mains de Kacchan sur ses cuisses qui empêchaient tout désir de s'évaporer, avec l'impatience qu'il mettait à parcourir leur moelleux. Ou sans la frustration cousue à même son cœur :

« Eij, pourquoi t'as fait ça ?! »

« T'allais venir ! » se défendit le roux, comme si c'était un problème en soi et Izuku faillit céder à l'idée fort tentante de lui foutre un coup de crâne en plein dans le sourire amusé qu'il sentait contre sa nuque. Ou dans le nez, au choix.

« C'est un peu le point quand on baise, sombre imbécile ! Et toi, pourquoi t'as suivi ? » siffla le vert à l'attention de Kacchan, à qui il aurait volontiers craché à la gueule rien que pour y gommer son sourire. Le bond haussa les épaules, férocement sexy lorsqu'il se pourlécha la lèvre, nettoyant d'une lichette le sang d'Izuku encore accroché à sa peau.

« Moi, je suis ce que Sir dit... »

« Ben tient, c'est nouveau ça. » ronchonna Eijirô dans son dos, à peine entendu parce qu'Izuku passa au niveau supérieur — il avait les nerfs en feu et une patience aussi effilochée que sa peau, se corrodant sur la frustration présentement en train de réduire la plus petite pensée en lambeaux, il avait envie, non, besoin de se défouler, rien qu'une seconde :

« Espèce de sac à merde ! »

« Mais, amour... »

« Je vais vous cramer. »

« Izuku, att... »

« Nan mais laissez, c'est décidé, je vais vous cramer la gueule ! Ha, vous aimez plus la lumière ? Vous allez voir, je vais tellement allumer toutes les ampoules de cette foutue maison que ça serait pire que sur la surface du soleil ! Lâche-moi Eij ! »

« C'est toi-même qui nous as expliqué qu'on avait plus de système sanguin ! »

« Et ? » grogna Izuku, pas le moins du monde intéressé par les justifications de son amoureux, tout à sa tentative d'échapper aux doigts d'Eijirô crochetés sur son corps dans une prise absolument inextricable. Et agaçante au possible.

« Ben… On risque d'avoir du mal à avoir un orgasme. »

« Et c'est une raison pour me priver du mien ? »

« On ne te prive pas, mon amour ô si impatient, on te fait patienter. On te fait patienter, » renchaîna Eij directement parce qu'il entendit parfaitement Izuku prendre une subite inspiration, « pour que ton corps ait le temps de redescendre en pression et que tu puisses profiter aussi longtemps que nous, mm ? »

« J'ai pas besoin de redescendre en pression ! »

« Tu sais que tu vas pas tenir un dixième de ce que nous, on peut tenir, avec ces effets. »

« Hé ba, allez-y, on a qu'à essayer ! »

« Arrête de faire ta tête de mule, on dirait Katsuki. »

Izuku se dévissa le cou pour jeter un regard courroucé à son mec, position hautement inconfortable vu qu'il ne pouvait toujours pas bouger d'un centimètre ses hanches.

« Bah laisse. »

Le rictus de Kacchan allait à merveille avec son ton de sale gosse et s'infusa sur les lèvres d'Eijirô sur sa joue, qu'il embrassa furtivement avec une lenteur si acide qu'elle éclaboussa le sourire d'Izuku d'une certitude. Que le blond aggrava en désertant la bouche d'Eij pour la sienne, arrêter son souffle à quelques millimètres de ses lèvres de la plus sadique des façons.

Quel petit con fini. Une pure saloperie au sourire bien trop large, bien trop affamé, capable d'enflammer la plus petite parcelle d'égo de leurs êtres pour les détruire de l'envie de le remettre à sa place. Izuku voyait très bien ce qu'il était en train de faire et putain, qu'il l'aimait ainsi.

« Si Deku pense qu'il peut tenir plus longtemps que moi, on a qu'à vérifier. »

« Challenge accepté. » lui cracha Izuku sur sa langue, une seconde avant de la lui attraper entre les dents, pinçant aussi fort qu'il l'osa pour lui rappeler qu'il n'était pas le seul à pouvoir mordre.

« Deux sales gosses. » soupira Eijirô, pas dupe pour trois sous de leur échange. « Je dois vous laisser régler ça entre vous ? »

« Toi, tu bouges pas ! » et Izuku renchérit d'un « Reste là ! » presque aussi agressif que leur homme, qui se débarrassa de toute fringue restante avec une célérité frôlant la fébrilité. Et ce défi à la con valait le coup rien que pour le voir se redresser complètement nu, comme toujours, absolument magnifique. Qu'Izuku ait parcouru son corps des centaines de fois de la langue ou du bout des doigts ne l'empêcha pas de sentir sa gorge arrêter sa respiration un instant. Au diapason de la brève hésitation d'Eij dans son dos, contre ses boucles, parce qu'il devait convenir que la vision de Kacchan enjambant ses cuisses pour s'y installer, ça valait tout l'or du monde. Presque aussi sublime que le voir cracher sur ses doigts sans seulement imaginer pouvoir être embarrassé une seconde de ses actions et enduire la queue d'Izuku sans cesser de lui dédier le sourire le plus machiavélique existant. Et celui-ci avait beau être parfaitement conscient que ce con s'amusait un peu trop à remonter la courbe de son érection de son pouce, histoire d'amenuiser son endurance un peu plus, c'était bien trop bon pour qu'il dise quoi que ce soit.

« Kat, triche pas. »

Kacchan tira la langue à Eijirô avec une moue de gamin prit en pleine bêtise, adorable au possible, mais qui ne l'empêcha pas de soulever ses hanches dans un geste pire qu'érotique. Et glissa la queue d'Izuku en lui, sans qu'aucun d'eux trois n'arrive à réprimer son gémissement.

« Oh, sa race... » murmure Kacchan, avec une ferveur qu'Izuku lui avait rarement entendue, immédiatement gravée dans ses souvenirs par la bribe de rationalité que la sensation du corps de Kacchan autour de lui n'avait pas encore effacé. Tâche ardue, vu les reliques de plaisir saturant encore ses nerfs et la sensation affolante de leur changement, sur lui.

C'était. Putain. De froid.

Et pourquoi il avait cru que ce serait différent, pour Kacchan ? Sans doute parce qu'il avait oublié, avec sa langue sur sa queue, que l'habilité du blond avait transformé en feu liquide sur son excitation. Ou parce que cette maudite langue, réchauffée de son propre sang, avait suffi à tromper ses sens, déjà malmenés par les coups de rein d'Eijirô. Mais c'était tout aussi glacé, propre à souligner la moindre friction d'une manière délicieuse, n'eut été la mémoire de son propre organisme frustré de ce changement. Il connaissait si bien le corps de son homme, à jamais irradié d'un brasier aussi accordé à son alter qu'à sa personnalité, que l'esprit d'Izuku rechigna face à l'absence de chaleur, laquelle lui retroussant les lèvres sur un grognement agacé.

« C'est que pour vingt-quatre heures. » ronronna Kacchan sans cesser de lentement faire descendre ses hanches sur sa queue. « Tu pourras tenir jusque-là ? »

Sa moquerie passa loin au-dessus d'Izuku parce que dans son dos, Eij avait appuyé celle-ci d'un infime mouvement, suffisamment pour qu'un éclair de plaisir zèbre ses reins quand la queue du roux se renfonça de quelques millimètres en lui. Rendant toutes pensées terriblement floues, pour la seconde où il rejeta la tête en arrière pour juguler sa plainte. Au-dessus de lui, les prunelles de Kacchan s'étrécirent lorsque le plaisir d'Izuku éclata sous ses doigts, malencontreusement posés sur le haut de son torse pour s'équilibrer. Et inutiles au possible, vu leurs capacités surnaturelles.

« Je vais te laminer, mon cœur. »

« Rien que des mots, ça. »

En se rapprochant, Kacchan se colla davantage contre lui avec un frisson, anéantissant si bien la notion d'espace entre leurs corps qu'Izuku aurait pu suivre mentalement le dessin de ses abdos, contre lui, au relief de froid qu'ils faisaient. Une différence de sensation qu'il ne fut étrangement pas le seul à trouver excitante :

« T'es brûlant... » murmura le blond sur ses lèvres, laissant son goût achever de rendre Izuku cinglé dans la délicatesse avec laquelle il l'embrassa, lentement, très lentement. Trop, pour les nerfs du vert, qui gémit dans sa bouche en regrettant ne pas pouvoir rester là toute sa vie.

« Vous allez tenir ni l'un ni l'autre, pour ce que j'en vois. » s'amusa Eijirô dans leur dos. Ironique au possible, vu les légers mouvements qu'Izuku sentait sous lui et qui trahissaient l'excitation du roux. Terriblement érotique, sa voix, son ton rauque, l'absence de retenue dans sa tournure de phrase et Izuku se décala juste à temps, pour offrir une meilleure prise à Kacchan lorsque ce dernier glissa le long de sa pommette pour embrasser Eijirô.

Contre sa joue, la peau de Kacchan était gelée, renvoyant à peine sa propre chaleur à Izuku et profitant du baiser qui emprisonnait les lèvres du blond entre les crocs d'Eijirô, il se pencha juste assez pour déposer un baiser sur sa gorge offerte. Ravi d'y sentir un sourd gémissement sur sa langue, dont il regretta que ses pauvres sens humains l'amoindrissent de la sorte.

« Kat... » cracha Eij dans le peu de souffle que lui laissa Kacchan, entre deux baisers, « Je te laisse gérer ? »

« À vos ordres, Sir. »

Le sourire de Kacchan avait toute la malice du monde, quand il embrassa Izuku une fraction de seconde avant de rouler ses hanches sur lui, dans le mouvement le plus parfait qu'il eut jamais fait. Bien que lessivé de la trop brusque ponction de sang de son organisme, ses mains s'accrochèrent d'elles-mêmes aux hanches de son mec, plus pour se donner un truc à étreindre que pour accompagner le mouvement. Le second roulement de hanche fut divin, plus parfait encore que le premier et avec une certitude absolue, Izuku en déduisit que Kacchan se basait sur ses réactions corporelles pour ajuster sa position. Chaque infime décharge de plaisir le long de ses nerfs, souffle comprimé et soupir avorté devait être soigneusement analysé par les sens décuplés du blond pour les amplifier de la manière la plus impitoyable possible. Quand il sentit un cri se faufiler dans sa gorge, ridicule après seulement une poignée de seconde de baise, même en tenant compte de sa fatigue et de la queue d'Eijirô en lui, le sourire du blond se fit sadique au-dessus de lui.

« Kacchan, sale… saloperie ! » grogna-t-il, presque agacé de savoir qu'avec un tel traitement, il n'allait pas durer longtemps. Et c'était même pas de la triche, il ne pouvait que subir la perfection létale de chaque mouvement sur lui, qui s'arrangeaient pour réarranger son âme au passage.

Les doigts d'Eijirô s'enfoncèrent dans ses hanches avec une force surprenante, même pour lui, l'arrimant de fait contre son torse. Et surtout, renfonçant davantage sa queue en Izuku, rajoutant une nervure de plaisir à la félicité absurde dans laquelle chaque mouvement de Kacchan l'enfonçait et son gémissement parti tout seul. Aussitôt léché par Eij au ronronnement de plaisir si puissant qu'il sentit sa nuque bourdonner, littéralement, du grondement du roux :

« Tu vas pas tenir, hein ? »

Pas certain de ne pas jouir dans la seconde s'il gaspillait la moindre miette d'énergie à autre chose que ses essais désespérés pour retenir la tension de ses reins, Izuku se contenta de faire non de la tête. Espérant dissuader son mec de continuer son petit jeu, sans espoirs aucuns :

« Ça s'entend, dans tes veines. »

Rien à foutre de ce qu'il disait, mais sa voix, merde, sa voix rauque et presque vibrante du plaisir que le roux prenait à même sa peau, ça, c'était vraiment dégueulasse de lui faire ça, comme s'il avait l'endurance de supporter entendre cette putain de voix juste contre lui ! Un bref grondement se faufila dans sa voix, entre deux gémissements étouffés de ses efforts pour ne pas laisser la tension de ses reins claquer et d'un coup, la voix d'Eijirô ricocha vers Kacchan :

« Toi non plus, dis donc. »

Ah ? Dans le brouillard opacifiant sa vision, Izuku tenta un simple coup d'œil vers son mec, manqua défaillir. C'était inhumain, d'imposer une telle vue à n'importe qui, avec ses cheveux en vrac et sa bouche ouverte sur une respiration hachée de plaisir, que tout le surnaturel du monde n'arrivait pas à lisser. Pour tout savoureux que c'était, au point qu'il aurait voulu tatouer ça sur chaque atome de son être, la justesse de la remarque l'aveugla un instant. Eij avait raison et ça lui étira les lèvres en un sourire victorieux qu'il n'aurait jamais dû arborer, parce que ça enragea davantage Kacchan qui se rejeta un brin en arrière pour que l'avancement de son bassin le resserre autour de lui.

La chaleur, donc.

Et ça, c'était un truc dont il ne manquait pas, aux dernières nouvelles. Les restes d'esprit encore à sa disposition tournèrent à plein régime pour trouver une manière d'exploiter ça, dans la minuscule pause que lui octroya Eijirô avec sa moquerie adressée au blond :

« Mais il est vrai que t'as eu droit à plus de sang, avec ton dessert. »

Qu'on fasse référence à sa queue comme un putain de dessert, c'était relativement fort de café, mais la teinte presque rosée qu'arborèrent subitement les joues de leur homme valait l'insulte. Et puis, il comptait se venger autrement. Alors que Kacchan continuait de marteler son corps de luxure, Izuku racla assez de salive sur sa langue pour en recouvrir la queue du blond, la garda en bouche une poignée de seconde afin qu'elle s'imprégne de sa chaleur. Vu l'absence de réaction surprise dans son dos, Eijirô avait déjà dû le voir venir, lorsqu'il se pencha juste assez pour cracher entre eux.

Pas Kacchan.

Il se retint in extremis de crier, vu la contraction de sa gorge. Du métal en fusion aurait pu tomber sur lui qu'il n'aurait pas réagi différemment, avec un spasme que la main d'Izuku autour de lui transforma en tremblement le long de ses cuisses, sous un gémissement pornographique. Rien de moins.

« Bien joué, petit chat. » commenta Eijirô dans ses boucles, ne perdant pas une lichette de la scène, son sourire si audible qu'Izuku aurait pu le sentir s'imprimer sur le mauvais caractère de leur mec. Et ça ne manqua pas, au-dessus d'eux :

« Saleté ! »

« Ha tient, c'est à mon tour maintenant ? » s'amusa le roux, certainement pas fâché au regard de la vue qu'il devait se taper. Lui au moins pouvait profiter sans devoir s'accrocher de toutes ses forces à une résistance réduite à l'état de miette, dans le seul but stupide de s'empêcher de jouir. Izuku l'enviait presque.

Mais il n'aurait échangé sa place pour rien au monde, pas avec la manière dont son homme réagissait entre ses doigts. Izuku n'avait qu'à les crisper une fraction de seconde pour que la sensibilité de Kacchan attise une suite de plaintes et de gémissements, indécente au possible. Et filetés ainsi au creux des imperceptibles tremblements qui brisaient sa maîtrise absolue de ses hanches, sur l'érection d'Izuku, ces sons en devenaient divins, si ravageurs qu'Eijirô lui-même faillit en gémir sur sa nuque. Une sensation plus excitante encore, de ressentir l'excitation du roux face à leur homme, rien qu'à la manière dont ses mains s'enfonçaient dans ses hanches. Il aurait été trop beau d'imaginer que le blond allait laisser passer ça, bien évidemment : en voyant leurs expressions sans nul doute ravagées du spectacle qu'il offrait, il eut un sourire en forme de victoire. Le spécial « saloperie », édition « bâtard de ses morts ».

Parfois, Izuku se maudissait de n'avoir pas réussi à acquérir la moindre résistance à ce putain de sourire de petit con de Kacchan. Et parfois, il remerciait l'univers entier de n'avoir jamais, jamais cessé d'être immunisé à l'envie de le remettre à sa place, parce que ça lui permit d'apprécier à sa juste valeur la proposition qu'Eij lui glissa à l'oreille :

« On l'aide, tu crois ? »

Pour toute réponse, Izuku gémit sous la cascade de mots gravés sur sa peau, dans ses nerfs, noyé dans la façon dont la voix d'Eijirô évoquait des tas d'images indécentes, rien qu'en quelques syllabes soufflées par une esquisse de gémissement. Il n'avait tout simplement pas assez d'oxygène ou de neurone disponibles pour réfléchir à une telle question, surtout posée de la sorte. Et aucune idée de comment il pouvait bien aider Kacchan, parce que pour être d'une honnêteté absolue, c'était plutôt lui qu'il fallait aider face à la détermination du blond de chasser son âme de son corps. Et rien qu'en raison d'un excès de plaisir, s'il vous plaît.

« Mouais, on va l'aider. » décida Eijirô, de ce genre de décision qu'il savourait presque plus que leurs corps et il bougea à une vitesse inimaginable contre Izuku.

Si ce dernier avait perçu le mouvement, c'était qu'Eij avait fait exprès, exprès de ralentir pour ne pas risquer le blesser par inadvertance et la gentillesse de l'attention lui comprima un peu plus le cœur de désir. Pas autant que la vue d'un Kacchan surpris au possible, mais infiniment, irrémédiablement excité par la paume d'Eijirô contre sa gorge. Izuku le sentit se crisper si violemment que le gémissement censé échapper au blond sous le plaisir se faufila dans sa propre gorge, laminée de l'ajout de pression sur sa queue.

Heureusement que l'action avait tellement déstabilisé Kacchan que ce dernier s'était immobilisé un instant pour tenter de déglutir une respiration appartenant désormais à Eijirô, sans quoi Izuku n'aurait pas parié un yen sur sa victoire. Il profita de la micro-seconde de calme pour se caler davantage contre Eijirô, dévorer des yeux leur mec à l'expression si perdue de plaisir – et si fâché.

« Tricheur ! » signa Kacchan d'une main fébrile, le manque d'oxygène n'aidant guère quand on avait si peu de sang à disposition dans les veines pour actionner son propre corps. Eij ricana, contre la peau d'Izuku, mortellement menaçant dans son calme, et ses hanches se décalèrent un brin sous lui :

« J'ai déjà ma queue au fond d'Izuku, faut bien que je rééquilibre un peu le jeu, mm ? »

L'air indigné de Kacchan était savoureux, comme d'ordinaire, mais pas autant que la certitude qui étoila le sourire d'Izuku d'une joie mauvaise. Menteur. Il connaissait bien trop Eijirô pour croire son mensonge éhonté. Pas avec sa main serrée sur la gorge de Kacchan, fantasme ô combien efficace du blond, avec une force tâchant déjà d'hématomes couleurs de nuit sa peau. Juste assez de pression pour lui fermer les yeux de plaisir, une fraction de seconde, tandis qu'Eij diminuait encore un peu l'amplitude de son coup de rein, éloignant subrepticement sa queue de ce point capable de retourner l'âme d'Izuku d'un orgasme en quelques secondes. Et ce dernier sourit, dans son gémissement.

Eijirô allait le faire gagner.

Et que le roux le fasse uniquement pour avoir le plaisir de voir Kacchan défait de plaisir, la faute à la prise implacable sur sa gorge et à son obstination à creuser sa propre tombe en chevauchant Izuku avec toute son habilité habituelle, ça lui convenait parfaitement. Son corps était laminé de fatigue et des douleurs qu'Eij et Kacchan s'étaient fait un malin plaisir de faufiler dans les plus petits recoins de son organisme, mais l'effet que sa queue avait sur le blond le payait au centuple. Et puisqu'Eijirô se chargeait de sa voix de petit con en le réduisant au silence, il allait s'occuper du reste.

Il eut l'impression que chacun de ses muscles criait au martyr, quand il ôta ses mains de l'érection du blond pour les ancrer sur ses hanches, à qui il imprima un mouvement plus prononcé par pur plaisir de l'entendre hoqueter, sur lui. Sans se soucier de lui faire mal, Izuku raffermit sa prise sur Kacchan et recommença en savourant le son étranglé qui dégringola d'au-dessus de lui.

La fierté maladive, l'assurance de gagner, la morgue inhérente de Kacchan se fissurèrent aux coins de ses gémissements, tachant les doigts d'Izuku de la volonté de le baiser à le rendre stupide et tout ça rouillait, sur la peau du blond. Dégoulinait sous la forme de vague de plaisir douloureuse dans ses reins et clouait les hanches d'Eijirô au canapé, trop pris dans la façon dont Kacchan se crispait contre sa paume pour songer à perturber Izuku. À peine si celui-ci le força d'un coup de menton à caler sa tête contre lui, histoire de lui offrir un peu plus d'appui et de poser un baiser sur sa joue. De toute manière, si les légères crispations de la main libre du roux sur sa cuisse étaient fiables, ce dernier profitait tout autant que lui de la baise, puisque sa queue était toujours enfouie dans la chaleur d'Izuku. Parfait pour qu'il ressente le moindre roulement des hanches de Kacchan sur eux, au travers du plaisir qui irradiait Izuku jusque dans sa voix, affreusement rauque de plainte contre le torse d'Eijirô.

Et les contractures et tremblements de Kacchan nervuraient sa queue de pressions indescriptibles. Addictives. Izuku ne se lassera jamais, jamais, jamais de s'enfoncer en lui jusqu'à pouvoir suivre des yeux le plaisir dans les mouvements de son corps, moins maîtrisés, moins parfaits, infiniment plus excitants. Le pencher en arrière, rien qu'un peu, juste assez pour que sa queue arrive à toucher cet endroit qui électrifiait Kacchan de plaisir. Cassait la fierté de son dos dans une cambrure de plus en plus prononcée, avec une respiration que chaque seconde broyait de plaisir, dans une plainte s'aiguisant sous les doigts d'Eij.

« Et d'un. »

Le murmure d'Eijirô avait précédé d'une fraction de seconde, pas plus, l'orgasme de Kacchan. Qui lui arqua le dos sur Izuku avec une plainte que même la poigne du roux n'arriva pas à gommer, de même que toute la volonté du blond ne l'empêcha pas de crisper ses mains sur les poignets d'Izuku à lui faire mal. Il aurait sans doute dû s'inquiéter de l'effet que ça avait sur ses os, mais le plaisir absolument orgasmique que la jouissance de son mec décida de faufiler dans son propre corps ne laissait place à rien d'autre.

« Et deux. »

Le plaisir claqua dans ses reins à peine Eijirô avait-il refermé ses crocs autour de sa gorge. Dans un éclair de lucidité absurde, il réalisa d'où leur venait leur influence surnaturelle au moment où son orgasme remonta dans son souffle, écorchant la langue du roux d'un cri rauque dont Izuku aurait eu honte, si tout son corps n'avait pas décidé d'agoniser de plaisir.

Il avait la sensation que ses nerfs brûlaient à s'imprimer en lui, en un motif d'une complexité affreuse qui n'épargna aucun atome. Tout devient incandescent d'un plaisir si intense qu'il en avait mal, mal de l'encaisser à bout de souffle et de vie, cette dernière ayant lamentablement déserté son être pour n'y laisser que le grésillement de luxure, dans ses nerfs et le sourire de ses amoureux contre lui.

Ça valait toutes les morsures du monde.

Il sentit à peine les lèvres de Kacchan se poser sur lui pour ressentir mieux encore l'intensité de son orgasme, qui devait prolonger le sien d'un reliquat de plaisir suffisant pour que ses hanches roulent d'elles-mêmes, sur son érection. Où la sensation de froid avait subitement disparu, d'ailleurs et le blond lui fournit la réponse en grommelant :

« J'ai l'impression de brûler de l'intérieur, tant ton sperme est chaud. »

Kacchan décida donc de compenser. Il l'écrasa proprement contre Eijirô, abaissant immédiatement la température à moins huit mille, dans ce sandwich de peaux glacé où sa propre respiration paraissait trop bruyante. Trop prononcée, vu l'absence de réaction de leur organisme, sans que ça paraisse les déranger, s'il devait en croire la myriade de baisers qu'Eij s'ingénia à déposer sur lui. Tellement délicat et doux qu'il se força à murmurer, d'une voix rauque qui fit sourire Kacchan contre lui :

« Vos… vos crocs... »

« Quoi ? »

« Le… le... »

Le souffle lui manquait pour expliquer que la substance responsable de son état était contenue dans leurs crocs, déductible rien qu'à la manière dont son orgasme s'était épicé d'un plaisir plus intense encore au moment exact où les canines d'Eijirô percèrent sa peau.

« Le truc, qui… qui m'embrouille l'esprit… C'est dans vos canines. »

Dans leurs putains de canines, ce qui expliquait pourquoi leurs simples respirations le rendaient ivre d'eux et leurs morsures l'intoxiquaient d'un plaisir à annihiler la moindre réflexion, le moindre reliquat d'instinct de survie. Le laissant incapable de quoi que ce soit d'autre que de s'offrir en espérant qu'ils n'ôtent jamais leurs bouches de lui.

« Ça doit être un venin ou… ou un truc du genre… Peut-être une substance qui réagit avec le sang... »

« Ha, tu vois ? » attaqua Kacchan, sans qu'une once d'essoufflement entache son rictus arrogant au possible, « Tu peux l'étoffer, ton putain de rapport. »

« J'vais te niquer. »

« Déjà fait ça, mon cœur. Et plutôt pas mal, en plus. »

« Plutôt pas mal… Je t'en foutrais moi, du plutôt pas mal ! Qui a laminé l'autre, mm ? »

« C'était que le premier round, ça compte pas ! » s'agaça le blond, avec son incomparable mimique au nez retroussé de colère, la seule expression qui lui allait tant sa rage auréolait ses yeux d'une étincelle inimitable. « En plus, Eij t'aidait ! Vous vous êtes mis à deux contre moi, c'est de la putain de triche! T'as pas été foutu de te débrouiller seul ! Et tu penses que t'as gagné ? Sérieusement ?! T'es encore plus… quoi ? » aboya-t-il subitement et Izuku n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'Eijirô posait sur Kacchan le même regard énamouré que lui. « Quoi ?! »

« Rien, juste... » commença Izuku, cherchant la meilleure manière de désamorcer la grenade chargée à bloc présentement sur ses genoux, ce qui menaçait une partie fort sensible de son anatomie au passage, avant de diriger la charge ailleurs. « C'est juste que t'es… Eij, tu dirais quoi ? »

« Putain de bandant quand t'es énervé ainsi. » lui relança Eijirô, bien trop expérimenté pour tomber dans le piège. Saloperie sur patte. Évidemment, Izuku se recroquevilla dans l'attente de la gueulante magistrale qu'il allait se murger de plein fouet, en voyant Kacchan se redresser… et rougir. Furieusement.

« Amour ? » fit Eijirô, interloqué de cette réaction qui ressemblait si peu au blond qu'Izuku gloussa un « Tu rougis ? » qui n'eut pas l'heur de plaire à leur amoureux :

« Ta gueule ! C'est ton putain de sang de merde, ça me contamine ! »

« Awww, c'est adorable ! »

« Mais je veux pas être adorable ! » hurla Kacchan derechef, frottant ses joues frénétiquement pour y gommer la rougeur fautive, ce qui ne fit que l'aggraver davantage, encore plus quand Izuku y porta la main pour y déposer une caresse. Complètement surréaliste comme vision, mais tellement, tellement mignonne qu'Eijirô s'engouffra dans la brèche avec un sourire machiavélique :

« Alors ça… Mmm t'as intérêt à te remettre vite, petit chat, je meurs d'envie d'avoir moi aussi droit à son cul. Tu crois qu'il va rougir, si tu t'assois sur son visage pendant que… Ho ça marche ! » s'émerveilla Eijirô en voyant l'effet de sa phrase, étalé en une teinte proche de l'écarlate sur les joues de Kacchan, terriblement assortie à l'état de son menton.

« Ouais, ouais je crois que ça ferait l'affaire, mais uniquement à la condition que tu lui murmures les saloperies les plus salaces que tu puisses imaginer ! Oh, non, Kacchan, c'est vraiment trop facile ! » pouffa Izuku devant l'air catastrophé de ce dernier, sa peau désormais en feu sous ses propos.

Incapable de ne pas s'attendrir devant l'expression de leur amoureux, si embarrassé de sa propre réaction qu'il n'arrivait même plus à s'énerver, Izuku l'attrapa par les joues et l'attira à eux. Déposa un baiser sur sa pommette, qui avait presque recouvré une température normale en raison du fard qu'il se tapait, et savoura l'infime son de bien-être qu'il tira à Kacchan, qu'Eijirô embrassa par-dessus son épaule.

« On te rassure, même avec ça, t'es putain de bandant. » chuchota Izuku sur le relief de sa pommette, certain que ça suffirait à prolonger le rougissement une poignée de minute supplémentaire, en toute discrétion.

« Yep. Et ma proposition tient toujours, on peut laisser Izuku se reposer – et profiter, oui, t'inquiète – pendant qu'on… qu'est-ce que... »

Le museau de Princess Explosion apparut brusquement dans le champ de vision d'Izuku, expliquant à lui seul le bafouillement d'Eijirô vu les reniflements insistants du chat. Affreusement chatouillante avec ses moustaches et sa fourrure, elle inspecta avec acharnement la ligne du visage du roux, dévia jusqu'à ses propres boucles pour continuer ses tentatives de décryptage d'odeur – qu'Izuku imaginait fort bien déconcertantes, vu l'état d'Eijirô et Kacchan. Mais lorsqu'elle commença à humer les traînées de sang sur le menton de son maître adoré, son museau se plissa d'un feulement de méfiance à son égard, complètement justifié vu le bruit qui émana de Kacchan :

« Kacchan ? »

« Faim. » répondit Eijirô à la place de Kacchan, quelque part dans ses boucles, ce qui indigna prodigieusement Izuku entre eux :

« Comment ça, « faim » ?! »

« Elle sent la bouffe, c'est tout. » et le regard de Kacchan sur son propre chat, l'amour de sa vie, la prunelle de ses yeux, tant et si bien qu'Eij et lui avaient déjà fait pas moins de vingt crises de jalousie en raison de cette maudite boule de poils, fit blêmir Izuku. Et encore plus quand il sentit les mains d'Eijirô se crisper sur sa peau sous le miaulement interrogatif de Princess Explosion, avec un grognement de mauvais aloi dans sa nuque.

« Eij, n'y pense même pas ! »

« Elle me fait chier, avec tous ses bruits. »

« Et elle sent bon. » répéta Kacchan, désormais hypnotisé par les infimes mouvements de museau sur eux, qui essayaient de déterminer l'infinité de nouvelles odeurs émanant d'Eij et Kacchan. Le blond se redressa d'un coup, si brusque que Princess Explosion faillit glisser à bas du canapé dans un réflexe de fuite la faisant vaciller sur ses appuis, toutes griffes dehors. Le grondement de Kacchan en réponse au bruit de ses griffes sur le tissu, bien trop strident pour leurs ouïes, fut la goutte de trop pour Princess Explosion. Elle sauta sur le sol avec la queue aussi hérissée qu'un plumeau et fila à travers le salon sous un miaulement de protestation, lequel déclencha automatiquement l'instinct de chasse des deux hommes.

Ou ce qu'Izuku supposa être un instinct de chasse, parce qu'il n'allait certainement pas prendre le risque de les laisser chasser Princess Explosion – et possiblement en faire un ragoût : vif comme seul son alter le permettait, il fit glisser ses mains des joues de Kacchan jusqu'à sa nuque, qu'il attrapa à plein bras pour le cadenasser contre lui. Il jeta une jambe en avant et appuya dans le même geste de toutes ses forces sur la table basse, devant le canapé, pour épingler Eijirô contre le dossier de celui-ci. Il s'y attendait, mais la frustration de voir son sandwich sur patte foutre le camp, doublé de l'agacement d'être retenu par son pauvre humain d'amoureux, enragea Kacchan de plus belle.

Le blond le mordit à la jonction entre son épaule et sa nuque, affreusement précis dans la souffrance qu'il infligea à Izuku. L'inspiration subite d'Eijirô, de l'autre côté, lui glaça le sang presque autant que le « Oh, Izuku... » suppliant que le roux pria, rien de moins, sous l'odeur du sang affluant. Une seconde avant de lui enfoncer ses crocs dans les veines. Il avait beau être bien plus en sécurité que le chat, entre ses deux vampires à lui, la douleur de la double morsure, moitié vengeance, moitié désir, le fit hurler :

« Tu me revaudras ça, sale chat ! »


Et voila un essai de Kinktober achevé !

J'ai adoré et j'espère de tout mon cœur que tout ça vous a plu, malgré la qualité un peu rushée T-T. C'était un putain de plaisir de vous lire et de pouvoir échanger avec vous, merci infiniment pour m'avoir lu !

J'adorerais avoir vos retours sur si c'était une bonne idée ou pas, si vous avez apprécié, si vous aimeriez une édition 2024, si oui, qu'est-ce que vous changeriez/désireriez, plus de textes moins longs, moins de textes plus longs, etc... Bref, un retour sur l'expérience de votre côté de la lecture ! Je vous en serais immensément reconnaissante ^^ !

Et comme toujours, je réponds à vos reviews ici ^^ !


Milie : Haaaaa ma douce, que tu m'as fait rire avec ta première review XD ! J'ai sentit toute la joie de cette découverte du titre XD. Et je suis ravie que ça soit une telle source de joie et de fangirlisme XD ! (au passage, j'ai rep à ta review sur le chap précédent, bien entendu XD)

Aaaaw que ça fait plaisir que tu ais apprécié au point de le sacrer "Meilleure surprise" du Kinktober ! Merciii ! Oh merci pour tes retours sur ce Kinktober ! Je note donc que c'était à peu près correct et que je peux refaire la même XD. Oui j'ai largement exagéré sur la longueur du dernier mais je me voyais pas faire un truc pareil en 8 pages alors qu'on sait tous tres bien que mes chapires TMB sont LONGS XD. Ho tu n'as pas l'air hystérique du tout, tu aurais du voir la réaction de Lili ou de Omiya sur wattpad, c'était pareil XD! Et j'avoue que ça fait toujours hyper plaisir de voir qu'un truc écrit il y a deux ans est toujours aussi apprécié, c'est vraiment incroyable ! Haha la vibe de Noël, j'adore XD !

J'adorais l'idée d'échanger la réaction de Kat et Eij pour mieux démontrer que c'était genre PAS NORMAL du tout et c'est SI FUN à écrire XD ! Eij en mode "Sir" activé XD. Aaaaw ça me fait si plaisir si leur dynamique plait toujours, ouiii ! Je trouvais ça important de mettre le fait qu'il profitait du fait de pouvoir réentendre, même quelques heures, sans aide, c'était choupi. Princess Explosion a eu effectivement un peu chaud aux poils mais l'on remercie tous Izuku pour son sacrifice XD ! Oui j'avoue ne pas avoir vraiment insisté sur le côté vampirique mais j'ai un faible pour tout le côté "extra-perception de l'autre" avec ce genre de nouvelle sensibilité XD. Du coup, très heureuse si ça t'a plu ainsi à toi aussi ^^ ! (L'expression du smoothie est attribuée à Denki, sûre et certaine XD).

Mais de rien pour tout ^^ ! C'était un vrai plaisir de te relire et d'avoir tout tes retour au fur et à mesure, merci infiniment ! Je suis ravie si ça t'a plu et j'espère que j'aurais autant d'idée pour l'édition 2024 XD (j'ai un an pour la préparer, ça vaa XD). J'espère aussi que tu sautilleras pas trop aujourd'hui XD ! Merci encore et encore, du fond du coeur et au plaisir de te relire sur TTK ^^ !

ViMiKi : Je SAVAIS que tu allais apprécier XD ! En même temps, je savais que les personnes qui me suivent religieusement depuis TMB allaient être heureuses de les retrouver XD.

Katsuki calme c'est flippant XD. Meilleur film d'horreur de tout les temps XD ! On m'en parle tout le temps de ce petit moment sur son audition, je suis très heureuse que ça fasse mouche, c'est cool ^^. HAHAHAHA "fini de rigoler papa arrive" MAIS J'AI HURLÉ DE RIRE XD ! J'adore XD. Si un jour je leur fais avoir des gosses, tu peux être certaine qu'Izuku et Katsuki vont le faire CHIER avec ça h24 et ça sera de ta faute XD. Ouais alors, le petit soleil d'amour n'est un déjà pas un dans The Manly Bottom (Monsieur "tient, j'vais ramener des plugs vibrants à une soirée pro" et "tient, pourquoi qu'on ferait pas un pari qui implique baiser dans la maison de notre ami en pleine fête" XD) mais disons que le côté vampirique accentue ça.

Il l'a promit et J'AI promis, donc, PROMIS sur le petit doigts, tu auras Izuku en mode chienne entre ses jambes ! Parce que ça sera fantabuleux (non pas parce que je vais bien l'écrire hein, je me jette pas des fleurs, juste parce que le concept est fun XD). ha non mais Izuku c'est devenu UNE LOQUE la fin du chapitre, bichette XD.

Mmmm je sais, je suis pas la plus "light" à lire XD. Surtout à 2h du mat XD. Mille excuses mais je suis quand même heureuse que cela t'ai plu ^^ ! Katsuki est toujours mon chouchou à écrire et ça se sent tellement XD. Lui et Denki, c'est une horreur, j'ai beau essayé, ils reviennent toujours sur le devant de la scène.

Merciii pour ton retour sur le Kinktober ! Un chapitre par semaine, bien bien bien, je me le note XD ! En vrai j'aurais aimé faire plus long dès le départ mais comme je m'y suis prise 20 jours à l'avance, j'ai un peu chié dans la colle, comme qui dirait XD. On verra l'année prochaine.

Hé bien merci merci infiniment pour tes reviews, pour avoir prit le temps de tout lire et de commenter, milles merci ! Au plaisir de te revoir ailleurs ^^ (et pas de soucis pour le lemon, avec plaisir mais tu as déjà reçu ma review, je présume XD)

BadMoy : Bonjour bonjour ^^ ! Haaa ça fait plaisir si t'as apprécié à ce point ^^ ! Et je suis ravie que le "pas de sang, pas de trique" ait été aussi aimé parce que moi, j'ai prit un tel fou rire à l'écrire XD. J'avoue qu'ils m'avaient manqué de fou, ces pignoufs XD. Ha non mais le nettoyage ils se démerdent, Izuku va pas lever le petit doigt et tout laisser ça aux deux autres (sous la houlette maniaque de Katsuki, of course xD).

Oh mercii ! Faut que j'aille le poster sur la fic originale, d'ailleurs, tu me le rappelles XD. Alors j'ai pas du tout envisagé d'en faire pour Noël, principalement parce que je ne vois pas trop comment faire rentrer des OS dans une thématique de Noël (à part le 1er bonus de The Manly Bottom, qui était plus un délire qu'autre chose)... Le truc qui aurait été fun c'est un calendrier de l'avent en version mini-OS quotidien mais la masse de travail serait bien trop importante pour que je fasse de la qualité. Je crois que pour le coup, c'est plus un manque d'inspiration de ma part, désolée T-T.

Je suis SI HEUREUSE que tu ais eu la ref, SI HEUREUSE ! MERCI ! Merci infiniment d'avoir été là tout le long et d'avoir laisser des reviews, c'était un plaisir de te lire ^^ !

Ploupipou : Je me suis (un peu) beaucoup amusé sur la longueur du chapitre mais en même temps, pour le retour de notre trio, je pouvais pas faire moins XD ! Aaaw c'est adorable, merci beaucoup ! Je suis soulagée que ça ait plu ! Du génie rien que ça XD ? Je crois pas mérité mais ça fait super plaisir, merci infiniment et merci d'avoir lu et laissé des reviews ^^ ! Au plaisir de te relire sur Tie the Knot ou ailleurs ^^ ! Mercii !