Bonjour à tous !
Le site étant toujours grognon sur les stats, je vous remercie fortement pour vos reviews qui me donnent le sourire et me motivent. Continuez comme ça, c'est très précieux.
Dans ce chapitre, Harry présente à ses amis sa version des faits concernant la mise en place du lien. Il ne le présente pas exactement comme ça, mais dans une hypothétique suite en cours de réflexion, j'ai imaginé sa version des faits un peu comme ça : touché par la douceur et l'attention des deux vampires, par leur tendresse comme il n'en a jamais reçu, Harry a voulu faire durer ça, en profiter encore et c'est pour ça qu'il les a lié à lui. Un peu une manière de retourner la situation. J'ai juste ajouté une phrase au texte que j'avais écrit ici pour exprimer cette vision des choses… La question du consentement lors du premier chapitre reste très présente dans cette fic et ça m'ennuie parce que c'est un thème vraiment important pour moi et je n'arrive pas à trouver les bons mots pour que la situation ne soit pas dérangeante… Voilà, merci pour votre tolérance par rapport à cette maladresse et voici le nouveau chapitre.
Bonne lecture.
Chapitre 4 : Comment gérer la première disputeQuand il pénétra dans la grande salle, Harry s'attendit à être le centre des regards et des chuchotements mais il réalisa rapidement qu'il n'en était rien. Ou du moins, pas plus que d'habitude. La réalité lui sauta au visage, si lui était totalement plongé dans ce lien depuis deux jours, la population sorcière n'en savait rien. Pas encore, précisa son cerveau. Alors d'un pas plus assuré, il alla s'asseoir un peu de force entre ses deux amis. Hermione le prit aussitôt dans ses bras et il sourit de sa tendresse.
- Je vais bien, Mione.
- Je le vois mais… nous avons eu peur, Harry…
Il hocha doucement la tête, inquiet de la conversation qui allait immanquablement suivre et se servit à manger en pensant avec tendresse aux recommandations de Séverus à ce sujet. D'ailleurs, il remarqua que sa meilleure amie surveillait aussi ce qu'il choisissait de mettre dans son assiette et acquiesçait, validant ses choix pour elle même. Il sourit.
- Ne t'inquiète pas, j'ai eu des consignes strictes au sujet de mon alimentation, Mione.
Elle rit sous cape et Ron qui avait enfin terminé son bacon reporta son attention sur lui.
- Tu sais, mec, quand j'ai vu que tu avais découché, j'étais sincèrement heureux pour toi. Je me suis dit qu'il était temps que tu te laisses aller. Mais quand je t'ai pas vu au déjeuner j'ai paniqué.
Il rit en réponse, imaginant bien que pour son ami manquer un repas était l'indice ultime indiquant que quelque chose n'allait pas.
- J'ai mangé là bas, Ron.
- On a fini par le comprendre, Harry, mais Ron était inquiet et, je dois avouer que moi aussi…
- Alors on a pris la carte du maraudeur. On a hésité, tu sais… Hermione ne voulait pas…
- Tu ne nous avais pas parlé de ton amant, je ne voulais pas violer ton intimité…
- Alors je l'ai fait sans son avis mais… quand j'ai vu où et avec qui tu étais… Franchement, mon pote, toi aussi tu aurais paniqué, non ?
- Peut-être…
Pour être honnête avec lui même, oui, il aurait paniqué. S'il avait vu sur la carte que l'un de ses meilleurs amis était dans la chambre du maître des potions avec le père de Drago, il aurait imaginé les pires situations. D'autant plus que…
- Tu avais compris la nature de Sé- du professeur Rogue, Hermione ?
- Putain, tu l'appelles par son prénom !
- Voyons, Ron ! C'est évident. Le lien est récent, ils ont passé le week end à le consolider. Évidemment qu'il les appelle par leurs prénoms !
- Non, Hermione, pitié ! Je veux bien avoir toute la tolérance que tu veux mais, je t'en supplie, n'impose pas de telles images à mon esprit !
Harry explosa de rire, rapidement suivi par ses deux amis. Puis, à sa demande, Hermione termina le récit.
- On regardait la carte en imaginant un plan pour te sortir de là depuis peut-être cinq minutes quand le professeur Rogue a quitté ses appartements pour rejoindre le bureau du directeur. Nous avons décidé d'un plan d'action à toute vitesse et nous l'avons intercepté sur le chemin du retour.
- Il m'en a parlé. Il m'a dit qu'il avait fait exprès de parler par sous-entendu pour perdre Ron…
- Et ça a bien marché, mais je pense surtout qu'il ne voulait pas gérer la réaction à chaud de Ron.
- Oh, ça va !
- Il a eu raison, Ron. Avant que je ne t'ouvre les yeux, tu aurais pu dire des choses qu'un vampire tout juste lié n'était pas capable d'entendre avec calme.
- Tu… tu m'en veux, Ron ?
- Hey ! Mon pote ! Hermione m'a juste aidé à voir l'essentiel : tant que tu es heureux, je m'en fous avec qui, OK ? Je te dis pas que ça sera le grand amour entre la chauve-souris des cachots et moi mais je peux l'accepter si c'est ton choix.
- À ce sujet…
Hermione semblait plus attentive à ses mots, semblant les chercher, et Harry comprit aussitôt vers quel sujet elle tentait de faire dériver la conversation. Ses vampires et lui avaient suffisamment parlé de ça ce week-end et même si les deux hommes assumaient parfaitement leur choix et leur manière de faire, ils ne pouvaient s'empêcher de culpabiliser un peu parce qu'ils avaient… ou auraient pu, faire beaucoup de mal à leur calice. Harry tenta d'abord une entourloupe :
- C'est mon choix aujourd'hui, Mione.
- Harry, insista-t-elle.
- Séverus m'a dit qu'il t'avait laissé entendre qu'ils m'ont un peu forcé la main… Et c'est vrai… et nous en avons longuement parlé ce week-end. Ils s'en veulent un peu même s'ils ne regrettent rien… Et je comprends pourquoi ils ont fait ça. Je ne leur reproche rien même si c'est sûrement influencé par le lien…
- Est-ce que tu veux bien… me dire… nous expliquer, ce qu'il s'est passé ?
- D'accord, mais après je veux que ce sujet soit définitivement clôt et qu'on n'en parle plus, ni entre nous ni avec eux. C'est à prendre ou à laisser.
Hermione acquiesça et Ron sembla hésiter mais fini par hocher la tête sous le regard insistant de la jeune fille. Harry soupira et prit le temps de finir son jus de citrouille avant de commencer son récit.
- Pour ne rien vous cacher, j'ai eu peur au début. Quand je suis arrivé ils étaient… en train d'échanger leurs sangs. J'ai tout de suite compris que j'étais face à deux vampires et que je ne pouvais pas fuir. Quand ils se sont approché et m'ont mordu, j'ai vraiment cru que mon heure était venue. En fait, j'étais surtout très confus parce qu'ils étaient doux même s'ils m'empêchaient de me dérober et que je ne sentais aucune animosité venir d'eux. Puis ils m'ont fait boire leur sang mêlé et j'ai un peu déconnecté, c'était… étrange, j'en voulais plus… J'étais déjà cotonneux d'avoir perdu beaucoup de sang… J'ai pourtant compris qu'ils n'allaient pas me tuer alors j'ai cru qu'ils allaient faire de moi un vampire… mais ils m'ont détrompé… J'étais perdu, mon cerveau était ralenti mais… ils étaient si doux, si attentifs… et… et c'était si bon. Personne n'avait jamais été comme ça avec moi avant… J'ai fini par comprendre ce qu'ils avaient réellement l'intention de faire. Et puis…
Harry se mit à rougir alors que Hermione était déjà gênée de ce qu'il devait raconter depuis un moment et que Ron avait beaucoup de mal à imaginer la scène d'un Séverus Rogue doux et tendre avec Harry Potter. D'ailleurs, une part de lui remerciait Merlin pour cette aberration car ça lui évitait de mettre des images sur les mots.
- Lucius a été le premier à… compléter le lien. Avant de le faire, je l'ai entendu prier… C'était tellement sincère… il priait la magie que ce qu'ils essayaient de faire fonctionne. Je… j'ai été touché par cet instant de faiblesse chez lui… Je…
- Tu es tombé amoureux.
- Probablement quelque chose comme ça… Mais quand le lien a commencé à se former, quand je l'ai senti, j'ai réalisé que nos magies s'imbriquaient trop fortement et qu'il n'y aurait pas de place pour Séverus alors… je ne sais pas, j'ai agis par instinct… j'ai influé sur le lien en cours de formation, j'ai forcé la magie, j'ai… j'ai demandé à Séverus de me donner son sang pendant que Lucius… finalisait le lien… Et j'ai tiré sur la magie, je l'ai pliée à ma volonté… et le lien s'est formé mais aéré, lâche, pas trop serré pour qu'une autre magie puisse le rejoindre.
- Tu as forcé ma magie a accepter un lien triple alors qu'elle n'était pas encline à le faire ?
- Je… quelque chose comme ça, je suppose.
- Et ça a marché…
- Oui… Quand Séverus a… à son tour… finalisé le lien, sa magie s'est insinué dans tous les interstices laissés libres par le lien avec Lucius et le nœud de magie s'est renforcé et refermé en l'accueillant. En fait, c'est comme si c'était moi qui les avais liés à moi et non l'inverse.
Il fit une pause, chassant ses souvenirs et reprenant pied dans le présent. Ron était plus rouge que ses cheveux, ayant bien saisi ce que cachait la pudique métaphore « finaliser le lien » que Harry avait utilisée. Hermione, elle, était subjuguée.
- Tu veux dire que tu n'es pas le calice de deux vampires distincts… vous n'avez pas noué deux liens mais un seul pour vous trois ?
- Oui, c'est un seul lien, Hermione. Un lien puissant.
- Merlin, c'est incroyable ! Tu es incroyable, Harry. Je comprends mieux pourquoi le professeur Rogue disait que tu avais pris une part active dans la réalisation du lien. Ça me surprenait de sa part qu'il fasse une allusion graveleuse mais c'était au premier degré. C'est ta magie qui a soudé ce lien et…
- Avec un autre, ça n'aurait pas marché, oui, ils me l'ont dit plusieurs fois…
Parler du lien et de cette fameuse soirée avait fait monter en lui le besoin de sentir le contact de ses vampires et il s'empressa de finir son petit déjeuner avant de conclure la conversation.
- Je… je vais dormir là bas, désormais et… et peut-être y prendre la plupart de mes repas… surtout cette semaine, d'après eux. Mais… mais vous êtes les bienvenus là bas… je… je dois y aller, je… j'ai besoin… je vous retrouve dans la salle de potion.
En le regardant s'enfuir comme un voleur, Hermione sourit. Indubitablement, Harry n'était en rien contraint dans cette relation, il semblait désirer les deux hommes avec sincérité. Elle imaginait assez mal aller chez le professeur Rogue pour voir Harry, surtout si Lucius Malfoy était aussi présent, mais elle ne doutait pas qu'ils trouveraient une solution. Ron, réalisant quelque chose, la coupa dans ses pensées :
- Il n'a pas dit devant la salle mais dans la salle…
Et de fait, après avoir fondu contre les lèvres de Lucius et dans son étreinte, Harry avait avalé ses potions de régénération sanguine et revigorante avant d'aller rejoindre Séverus dans sa salle de cours. Les deux hommes étaient sauvagement agrippés l'un à l'autre dans un baiser passionné quand la cloche sonna. Le professeur s'écarta alors doucement et remis ses vêtements et son masque de froideur bien en place avant d'aller ouvrir la porte. Harry s'était installé au premier rang, au plus près du bureau et attendait innocemment que les autres entre.
Quand il croisa le regard de Malfoy, il vit celui-ci ouvrir les yeux de stupeur avant de se reprendre rapidement mais il l'entendit tout de même souffler :
- Par Salazar, vous l'avez vraiment fait !
Le professeur Rogue lui lança un regard perçant l'intimant au silence et lui ordonna avec froideur d'aller s'installer. Néanmoins, Harry compris que Lucius avait prévenu son fils de son choix de calice avant de le transformer et il chercha à comprendre pourquoi. Il était confus et Séverus senti aussitôt le trouble de son calice. Avec rage il ferma la porte de la salle et lâcha, en remontant l'allée :
- Monsieur Malfoy, cinq point de moins pour Serpentard, apprenez à tenir votre langue.
Un brouhaha suivi cette tirade. Le professeur Rogue ne retirait jamais de points à sa maison ! Comment était-ce possible ? Et qu'avait dit de jeune homme déjà ? Personne n'y avait vraiment prêté attention. Dans un mouvement de cape, le professeur fit face à ses élèves et donna les consignes de cours puis, d'une voix toujours aussi ferme, il rappela Harry au moment présent.
- Monsieur Potter, voulez-vous bien arrêter de rêvasser et vous concentrer sur l'essentiel.
Ils eurent un long échange de regard sous les yeux ébahis des élèves et Harry ressenti, malgré l'apparente froideur de son vampire, toute la force du lien. L'essentiel. Ils étaient liés, ils l'avaient choisi… ils l'aimaient. Il souffla un « Oui, Monsieur » et sorti son livre de cours. Là encore les élèves ne comprirent pas. Comment était-il possible que le professeur Rogue retire des points à Drago Malfoy et non à Harry Potter ? Mais la difficulté de la potion à réaliser ne leur laissa pas le loisir de continuer à se poser la question.
Personne ne remarqua non plus, que Harry était le dernier dans la classe quand les élèves partirent. Enfin, personne sauf Hermione Granger, mais le professeur Rogue lui claqua la porte au nez avant de se tourner vers son calice et de le prendre fermement dans ses bras et de l'embrasser avec passion.
- Tu en parleras avec Lucius ce soir, petit chat, et je peux t'assurer qu'il rampera à tes pieds pour te demander ton pardon. Il a été idiot et a posé des questions sur toi à son fils avant de se décider à me proposer ton nom. Drago est loin d'être un imbécile et il a deviné nos projets. S'il s'est montré offusqué au début, soit certain qu'il a vite compris qu'il ne devait plus montrer la moindre animosité à ton égard. Détends toi, maintenant, tu dois aller en cours et je sens l'odeur de Miss Granger et de Monsieur Weasley, ils t'attendent dans le couloir.
Après un dernier baiser le jeune homme rejoignit ses amis pour aller au cours suivant.
Quand Harry revint dans les appartements de Séverus à la pause déjeuner, Lucius posa aussitôt sa plume, délaissant la lettre qu'il écrivait au milieu de sa rédaction et se leva pour s'avancer vers lui. Face au regard polaire de son calice, il se décomposa. Séverus l'avait prévenu que non seulement son fils avait gaffé mais qu'en plus Harry lui en voudrait sûrement.
- Amour…
- Qui d'autre est au courant ?
- Personne, amour…
- A part tous ceux à qui il en aura parlé.
- Drago ne dira rien !
- Tu lui fais peut être confiance, mais pas moi, Lucius. Ton fils n'est pas mon ami, loin de là !
Harry avait crié et Séverus entra soudain dans la pièce pour le serrer dans ses bras. Lucius avait lui aussi senti la colère de son calice et il lui fallait toute sa maîtrise pour contenir les sentiments que cela provoquait en lui. Il avait l'impression de brûler de l'intérieur, comme si ses entrailles fondaient, et la douleur était atroce. Il avait le souffle court et il souffrait de la distance que la magie de son calice lui imposait, de cette forme de rejet. Séverus raffermit sa prise sur jeune homme et se pencha à son oreille :
- Harry, s'il te plaît, reprends toi. Tu n'as pas conscience de l'impact que ta colère a sur lui. Il souffre physiquement de ton rejet.
Incapable de supporter davantage la pression de la magie de son calice et la douleur provoquée par sa colère, Lucius mis un genou à terre et cela fit aussitôt réagir Harry qui se jeta sur lui pour le prendre dans ses bras. Un gémissement passa les lèvres du vampire alors qu'il se sentait enfin libéré de cette souffrance et envahit par la présence de son calice. Celui-ci lui ordonna d'ailleurs d'un ton dur :
- Mords moi.
Alors le vampire obéit et plongea ses crocs dans la chair offerte, soulageant ainsi toutes les parcelles résiduelles de brûlure. Son calice ne le rejetait pas, il s'offrait à lui, il lui donnait sa force, sa puissance, sa magie… son sang. Sa vie. Sans s'en rendre compte, Lucius se mit à pleurer dans les bras de son amant.
Séverus s'installa sur le canapé et observa les deux hommes. Il réalisa que le jeune calice n'avait aucune idée du pouvoir que ses vampires lui avaient donné sur eux. En tant que serpentard, il préférait les choses ainsi car il craignait toujours d'être manipulé mais il avait donné sa confiance à Harry et il était nécessaire qu'il sache tout ce que cela implique pour éviter des douleurs de ce type.
- Harry, tu dois manger.
Le calice leva le regard vers son vampire mais il n'osa pas bouger. Bien que Lucius ne soit plus en train de boire son sang, il sentait sa détresse et ne voulait pas s'en éloigner. Séverus sourit et se dirigea vers la table où était apparu le repas. Il s'installa face à la place d'Harry et désigna celle-ci.
- Lucius, viens donc t'asseoir ici avec Harry sur tes genoux, que nous puissions discuter pendant qu'il mange.
Le blond plongea dans le regard vert de son calice et, après un dernier baiser, il se releva en le prenant par la main. Lucius s'assit sur la chaise et installa Harry sur ses genoux en le ceinturant de ses bras et plongeant son visage dans son cou. Séverus l'observa faire avec attention, son ami était silencieux et quelque peu ailleurs.
- Luce ? Tu veux une potion anti-douleur ?
- Non, c'est bon, le sang de Harry a fait effet… je suis juste un peu sonné.
Harry fronça les sourcils et passa sa main dans les cheveux blonds avant de lancer un regard interrogatif vers l'autre vampire.
- Mange, petit chat, je t'explique.
Alors que Harry commençait à manger sans le quitter du regard, Séverus prit le temps de réfléchir pour bien choisir ses mots. Finalement, il étendit sa jambe pour caresser celle de Lucius et prit la parole :
- Le lien entre calice et vampire est mal connu. En général on présente le calice comme étant soumis au vampire, source de sang et de satisfaction sexuelle pour le vampire et surtout incapable de supporter la distance et le rejet de son vampire. En fait, l'avis populaire est que le calice perd son libre arbitre et que le vampire profite impunément de lui. Tu peux déjà sentir combien cette description est biaisée.
- Ton cours en sixième année disait clairement que le lien était bilatéral et équilibré.
- Bien sûr. Mais ça n'est pas l'image qu'on en a et je n'ai pas détaillé le pouvoir du calice car le cours portait principalement sur le vampire.
- Le pouvoir du calice ?
- Tu ne l'as peut être pas remarqué mais si le vampire a un caractère plutôt dominateur il est totalement aux ordres de son calice. Il t'a suffit d'ordonner à Luce de te mordre tout à l'heure pour qu'il le fasse. Et comme il te l'a déjà dit, il te suffit d'un mot voir d'un regard pour avoir accès à nos corps. Rien n'indique que nous soyons toujours ceux qui te pénètrent, par exemple.
- Vraiment ?
- Penses-tu que je te mentirai sur ce sujet ? Il est évident qu'en tant que Serpentards et hommes de pouvoir nous préférerions que tu n'en ais pas totalement conscience. Mais notre relation est basée sur la confiance et il n'est pas question que nous doutions de tes intentions à notre égard.
- Je… je n'avais pas compris… je ne veux pas vous forcer à faire quelque chose que vous ne voulez pas…
- Ça n'est pas exactement comme ça, Harry. Le désir du vampire est de protéger et de plaire à son calice. Nous n'avons pas forcément l'impression de nous soumettre à toi, c'est plutôt que tes désirs deviennent les nôtres. Et aucun vampire ne souhaite ébruiter ce fait. Imagine la réaction de Monsieur Weasley s'il savait que tu as cet ascendant sur nous.
Harry recracha presque ses haricots à cette pensée. Il imaginait bien Ron lui proposer de ridiculiser ses vampires en influant leurs comportements. Il retint un rire et secoua la tête.
- Ça n'arrivera pas. Et je n'entrerai jamais dans un jeu qui cherche à vous porter préjudice.
- Et pourtant c'est déjà arrivé, Harry… Repense au cours de ce matin. Les mots de Drago t'ont bouleversé et j'ai enlevé des points à Drago, ce que je n'avais jamais fait, sans t'en retirer à toi, ce que je fais toujours.
- Merlin… Ne change pas ton comportement pour moi, Séverus !
- Je ne peux pas, petit chat. C'est hors de mon contrôle. D'autant plus que je sais que tu en souffrirais. Si je te critique en cours et te retire des points, même si ton esprit et ta raison savent que c'est de l'apparence, que c'est pour donner le change, ton cœur de calice ne le supportera pas. Le moindre geste ou mot de rejet venant du vampire fait souffrir le calice psychologiquement.
Il marqua une pause et observa l'autre vampire qui écoutait, la tête sur l'épaule de Harry et les yeux clos, se gorgeant de son odeur et de sa chaleur. Assurément, l'effet que la colère de leur calice avait eue sur lui était étonnant et il faudrait peut être un peu de temps au vampire pour s'en remettre totalement. Il soupira. Ils s'y attendaient, ils avaient pesé le risque, ils savaient qu'ils pouvaient se retrouver pliés de douleurs dès le premier jour si Harry leur reprochait de lui avoir forcé la main. Mais jusqu'à présent ils avaient été dans une parfaite symbiose. Pourtant, au vu de leurs passés et caractères réciproques, il était évident que ça allait finir par arriver. Si le fait d'avoir deux vampires protégeait un peu Harry des effets néfastes du lien, ça n'était pas le cas pour les vampires qui, au contraire, vivaient plus fort le rejet.
- Ce que tu ne dois pas oublier, petit chat, c'est que le lien est équilibré. Si le calice souffre psychologiquement d'un rejet, le vampire, lui, souffre physiquement.
- Quoi ?
Harry s'était redressé brusquement dans les bras de Lucius et il sentait son cœur accélérer. Il était perdu. De quelle douleur physique parlait Séverus ? L'image de Lucius mettant un genou à terre alors qu'il lui criait dessus lui revint brusquement en tête et il se retourna dans l'étreinte de l'homme pour mettre une main de chaque côté de son visage et plonger son regard dans ses yeux gris.
- Je t'ai fait souffrir ?
- C'est fini, ce n'est rien.
- Merlin non, ça n'est pas rien ! Dis moi, dis moi ce que tu as ressenti.
- Mon amour… je ne veux pas te faire de peine… je ne veux pas que tu culpabilises.
- Dis le moi !
Lucius ne put lutter davantage contre l'ordre direct de son calice et gémit en fermant les yeux. Il tremblait et sa voix n'était qu'un murmure :
- C'était… comme une brûlure… comme si l'intérieur de mon corps était en train de fondre, je… je n'y voyais plus et j'avais du mal à… respirer… Je… j'ai cru mourir…
- Comment avez vous pu prendre le risque que je vous fasse subir ça ?
- Nous… nous avons pensé que nous serions capable de tolérer la douleur, nous avons déjà tellement subit de Doloris…
- Est-ce que… bon sang… est-ce que c'était plus fort ?
- Harry, mon amour…
- Réponds moi, Lucius… s'il te plaît.
- Oui.
Harry pleurait et tremblait. Il n'arrêtait pas de répéter « oh mon dieu » tout en serrant son vampire contre lui. Lucius sentait sa détresse et ne savait pas comment l'apaiser et Séverus se leva pour venir les étreindre tous les deux.
- Nous avons encore beaucoup à apprendre et nous savons que tu es impulsif comme nous sommes souvent très froids. Nous devons faire attention les uns aux autres, c'est tout. Mais ça ne doit pas nous empêcher de parler et de tout nous dire parce que laisser des rancœurs s'ancrer et grandir est encore pire.
Ils restèrent silencieux dans cette étreinte à trois jusqu'à ce que Séverus se redresse et pose un baiser sur les lèvres de chacun d'entre eux.
- Tu dois aller en cours, maintenant, petit chat, et moi aussi.
- Non.
- Comment ça, non ?
- Je ne laisse pas Lucius comme ça… je…
- Je vais bien, mon amour. Embrasse moi et file rejoindre tes amis. Je t'attends pour l'intercours, d'accord ?
- Bien…
Soupirant, il embrassa ses vampires et s'éclipsa. Cette fois-ci il revint à l'intercours et le baiser et les caresses qu'il échangea avec Lucius le chauffa tellement qu'il reparti avec une érection difficilement dissimulable. Après son dernier cours, il envoya son patronus à Lucius pour l'informer qu'il allait travailler à la bibliothèque. Ce qu'il ne fit pas exactement. Il alla bien à la bibliothèque mais au lieu de faire ses devoirs, il se renseigna autant que possible avec l'aide d'Hermione sur les vampires et leurs calices. Il ne voulait plus faire souffrir ses amants de cette manière à cause d'un mot de trop.
