Lorsque Vesna revint de la chasse le lendemain, Dragan était en train de servir un verre à Clatia, leur marraine. Vesna les salua tous les deux avec bonne humeur, et elle se retint de faire une quelconque remarque sur l'état dans lequel se trouvait son frère. Son chef était un sacré con, et avec lui, les entraînements n'étaient pas seulement musclés – il fallait se préparer au pire, Vesna en convenait –, ils étaient bien plus dangereux que les missions de toutes natures. Il y avait déjà eu un mort en entraînement d'ailleurs. Jamais en opération.
Vesna posa sur la table ses trouvailles du jour, puis elle se chargea de raviver le feu tout en rattrapant la discussion entre Clatia et Dragan.
Clatia, c'était son modèle, en tous points. Elle était forte, intelligente, magnifique, gentille. C'est elle qui lui avait appris à se battre, qui lui avait donné le goût du dépassement de soi. Vesna était presque jalouse de ses grands yeux gris lumineux et de ses boucles châtains élégantes. Ses parents et Clatia elle-même avaient beau lui répéter souvent qu'elle était très belle et très mignonne, Vesna savait qu'à côté de Clatia elle était fade. Mais bon, elle n'y pouvait rien. Tout ce qui lui était possible de faire, c'était de s'entraîner encore et encore, d'apprendre toujours.
Depuis que leurs parents étaient partis définitivement travailler à travers tout Teyvat pour montrer au monde entier leurs talents de commerçants, c'était Clatia qui se chargeait de vérifier régulièrement que Vesna et Dragan se portaient bien, qu'ils n'avaient pas détruit la maison confiée par leurs parents, qu'ils ne faisaient pas de trop grosses bêtises.
« Alors, comment se passe les entraînements ? finit par s'enquérir Clatia à l'intention de Vesna.
— Bien bien, mais j'ai un peu de mal à trouver des adversaires dignes de ce nom, répondit la jeune femme dans un haussement d'épaules. Je croise quelques monstres parfois, mais rien de méchant, et puis mon frère se porte volontaire régulièrement, mais on peut pas dire qu'il constitue un challenge…
— Déjà, je t'emmerde, se défendit Dragan. Ensuite, je te le redis, t'as qu'à t'engager, comme moi ! T'auras plein d'entraînements collectifs, tu voyageras au-delà de Snezhnaya, tu découvriras de nouveaux monstres, de nouveaux ennemis !
— Je te le redis, j'ai rien contre la Tsaritsa, mais l'idée de me retrouver subordonnée à une ribambelle d'imbéciles ne me dit vraiment rien. Obéir aveuglément à des incompétents, ça ressemble plus à une punition qu'à un accomplissement personnel et professionnel.
— … On voyage beaucoup ? tenta timidement Dragan, visiblement à court d'arguments. Et tous les officiers ne sont pas –
— Oui oui, mais je compte pas jouer ma vie sur l'espoir d'une possibilité que l'entièreté de la chaîne de commandement tienne la route.
— Laisse tomber, Dragan, intervint Clatia d'une voix douce en remarquant que l'aîné s'apprêtait à poursuivre sa tentative de persuasion. C'est rien, Vesna est jeune, elle a tout le temps de trouver sa voie. »
Tout en parlant, Clatia couva Vesna d'un regard bienveillant mais aussi mélancolique. Les rides de son visage semblaient plus visible que jamais aux yeux de Vesna, si bien qu'elle s'imagina que Clatia venait de se reprendre en plein visage d'anciens souvenirs immergés dans sa propre jeunesse. Vesna aurait été curieuse de savoir ce qui se cachait d'autre dans ce regard lointain, mais Dragon l'interrompit avant qu'elle ait pu formuler à voix haute la moindre question :
« Si tu rejoignais les Fatui, on pourrait peut-être être affectés dans la même unité, et on se verrait plus souvent…
— Ça, c'est l'argument qui me fait hésiter parfois », répondit Vesna en souriant.
Dragan lui adressa un grand sourire ravi en retour, et Vesna s'approcha de lui avant de le prendre dans ses bras. Son frère lui rendit son étreinte, et ils se serrèrent fort l'un contre l'autre sous un « oooow » attendri de leur marraine. Cette dernière les rejoignit bientôt, les enlaçant tous les deux.
« Je vous adore mes chéris.
— Nous aussi ! » répondirent-ils en cœur.
Ils passèrent tous ensemble une excellente soirée, riche en rires et en paroles passionnées, en échanges de tout genre, comme s'ils étaient une vraie famille au complet.
Note : pour le moment je ne relis pas, ou très peu, alors je m'excuse d'avance pour les lourdeurs ou les fautes !
