Il y a dans ce chapitre et dans le suivant un petit clin d'oeil au concept de gui ensorcelé rencontré dans la FF de 99karie, "A Magic Gift".
Au passage : elle est fantastique. Et encore : allez la lire.
( s/13257297/1/A-Magic-Gift)

Chapitre 10

Décembre avait gaiement apporté dans sa besace tout ce qui rendait la période de Noël si particulière à Poudlard. Le château étincelait de glaces enchantées, les portes étaient ornées de couronnes et de guirlandes de houx. Au plafond, ça et là, pendaient des boules de gui ensorcelées. Dans les couloirs, les armures fredonnaient et les habitants des portraits avaient endossé leurs parures de fête. Des parfums de cannelle et de thé aux épices flottaient dans l'air, des cachots aux sommets des tours. Même les repas se faisaient plus gras. Le parc somnolait sous une épaisse couche de neige qui ne fondait plus jamais complètement. Partout s'y étaient disséminées des sculptures finement ciselées et autres bonhommes de neige bien plus artisanaux. On ne pouvait plus s'y déplacer sans bottes et guêtres. Fort heureusement, Hermione n'avait à suivre ni cours de soins aux créatures magiques, ni de botanique, et elle pouvait, la plupart du temps, se cantonner à l'intérieur du collège la plupart du temps. La température y était supportable, avec le secours d'un bon pull. Seuls les entraînements de Quidditch lui imposaient de braver le froid glacial, la neige et la boue. Elle s'en accommodait plutôt aisément par le plaisir que lui procurait le vol et la perspective d'une douche brûlante au retour.

Durant les jours qui suivirent son entrevue dans le bureau du professeur Rogue elle vérifia, tous les matins au moins, que le parchemin à duplication instantanée était toujours vierge. Le plus souvent, elle le contrôlait également à midi, dans l'après-midi, et le soir, voire fébrilement toutes les heures si elle l'avait sous la main. L'événement tant attendu survint un soir, alors qu'elle bouclait un devoir de sortilèges. « Ve 11/12 15h45 » s'inscrivit soudainement sur le parchemin posé face à elle.

Hermione bondit sur l'objet qu'elle glissa sous le livre posé devant elle, sur son bureau. A sa droite, Isobel l'observait, sourcils froncés.

Depuis qu'Hermione s'était confiée, le comportement d'Isobel à son égard avait connu des hauts et des bas. Si elle semblait avoir été bouleversée sur le moment, elle avait en réalité très vite de nouveau adopté une attitude plutôt amicale à son égard.

Avant même que le maître des potions ne revienne vers elle au sujet d'un hypothétique rendez-vous avec le professeur Dumbledore, Hermione avait pris l'habitude d'utiliser très régulièrement le passage secret d'Elizabeth Beurk. Cela lui permettait non seulement d'éviter de parcourir tout le château pour se rendre en salle de potions, lui épargnait les foules et les mauvaises blagues. Ainsi, elle ne croisait ni Weasley, ni Potter, ni Zacharias Smith, ni Blaise Zabini, ni Faucett dans ses moments d'angoisse.

Elle avait des raisons de penser que personne d'autre ne se risquait à se faufiler derrière Beurk, et cela lui allait très bien.

Pour cette raison, le fameux vendredi 11 décembre à 15h45, elle fut si surprise de voir Ginny Weasley campée devant la toile qu'elle se dissimula derrière une vieille armure rouillée, comme prise en faute.

- Adonis vernalis ! Non… Arum italicum ? Non plus ?

La rousse pestait devant le grand portrait dont la vieille femme austère et courbée restait impassible. Elle faisait les cent pas, vérifiant parfois à droite, puis à gauche, si personne ne venait.

- Digitalis purpurea ! Ricinus communis ? Drimia maritima ? Mais ouvre-toi, vieille bique ! pesta-t-elle finalement.

Hermione ne put se retenir de pouffer et sortit de son refuge. Ginny sursauta et fit un instant semblant d'observer la toile, comme si de rien n'était. Elle se rendit rapidement compte qu'elle n'était pas crédible et qu'Hermione avait tout vu.

- Paris quadrifolia, lança cette dernière.

Elizabeth Beurk glissa sur le côté dans un frottement discret.

- Faites bien attention, mes petits renards ! grinça-t-elle.

Ginny leva ses sourcils feu.

- Pourquoi est-ce qu'elle dit ça ?

- Aucune idée, répondit Hermione en haussant les épaules. Elle le répète à chaque fois.

Des voix s'élevèrent un peu plus loin dans le couloir et les deux jeunes filles grimpèrent en hâte dans le passage.

- Lumos, lança Ginny.

Sa baguette éclaira un long escalier de pierres lisses, propres, aux marches larges et progressives. C'était le passage secret le plus confortable qu'Hermione connaissait.

- Mes frères… Fred et Georges… m'ont souvent dit qu'ils allaient jusqu'aux cuisines depuis le couloir du septième étage en passant par Elizabeth Beurk. Elle est censée "aimer les plantes toxiques".

Elle dirigea sa baguette vers le plafond, plissant le front.

- C'est plutôt un joli passage.

- Très commode pour aller aux cachots, oui.

Le chemin était si large qu'elles pouvaient y circuler toutes deux de front. Les claquements de leurs pas résonnaient le long des murs.

- Tu viens souvent ici ? questionna Ginny.

- Plutôt. A chaque fois que je dois aller aux cachots depuis la salle commune des Serdaigles, en fait.

La Gryffondor hocha la tête.

- Et toi, tu… pourquoi est-ce que tu as besoin d'utiliser ce raccourci ?

- Oh, j'en ai marre du gui ensorcelé, commença Ginny. Harry… enfin… Potter n'arrête pas de me sauter dessus à chaque fois que je n'y fais pas attention et que j'y suis bloquée.

Elle détourna le regard, un peu gênée. Le gui ensorcelé avait cette particularité agaçante d'immobiliser sous lui tout individu passant à proximité, et de ne la relâcher que sous un baiser offert par une personne libre. Plusieurs élèves et enseignantes avaient milité pour qu'il soit banni, mais le pouvoir de la tradition avait eu le dessus sur leurs revendications.

- Ah bon, il fait ça ? s'étonna Hermione, les yeux écarquillés.

L'autre soupira.

- Je ne me souviens pas avoir déjà été… attends… ah oui…

Hermione venait de laisser remonter à la surface de ses souvenirs des images de Drago Malefoy posant sa bouche sur la sienne dans un baiser si délicat qu'elle n'avait pu s'empêcher de lui demander de recommencer… Ils s'étaient vus un moment et puis… Hermione avait rompu, comme toujours.

Ginny eut un rire un peu hautain.

- Oui, avec Malefoy. Ça avait fait la une des discussions à Poudlard.

- Moi, j'aurais préféré que ça reste discret.

La rousse lui lança un regard éberlué.

- Quoi ?

- Tu es vraiment bizarre ces temps-ci, Granger. J'étais sûre que tu étais le genre de fille à aimer être sur le devant de la scène et à tout faire pour qu'on parle de toi.

- Vraiment ? s'étonna Hermione, pas tellement étonnée.

- On dit que tu as pris des trucs pour changer, être plus performante en cours, ce genre de choses… c'est vrai ?

Ginny avait tourné le visage vers elle, tout attentive à sa réponse.

- Non, mentit-elle à moitié.

Un long silence s'installa entre elles et les bruits de leurs pas remplirent l'espace.

- Avec qui est-ce que tu vas au bal de Noël ? lança finalement la rousse, l'air de rien.

- Le ba.. le bal ? Le bal de Noël ?

« Ah… oui. Le bal de Noël » : Hermione se souvint. Bien évidemment, comme tous les ans, il y aurait un bal juste avant les vacances de fin d'année. Y seraient conviés les élèves majeurs de Poudlard et leurs professeurs, mais également les représentants des divers services du Ministère. Il ne fallait pas se voiler la face, cette petite fête au demeurant fastueuse était surtout un prétexte pour entretenir son réseau et parfaire de futures relations professionnelles.

- Je… balbutia Hermione. Je pense que je vais y aller seule.

- Tu as raison. Moi aussi, approuva Ginny avec ferveur.

Elles atteignirent le dos du portrait d'Elizabeth Beurk, qui s'ouvrit devant elles sur le couloir vide du troisième cachot.

- Allez, salut Granger.

Le sourire dont Ginny ponctua son au revoir fit chavirer le cœur d'Hermione. Un instant, elle avait partagé un vrai moment de complicité avec Ginny, son amie… Par Merlin, elle n'aurait jamais cru une telle chose possible, dans ce monde-ci.

Elle choisit néanmoins de ne pas trop s'appesantir sur le sentiment de manque qui tiraillait ses entrailles car en face d'elle se dressait une porte, empâtée, au vernis brillant. Elle n'affichait aucune plaque, aucune étiquette, mais Hermione le savait… il s'agissait de l'accès au bureau du professeur Dumbledore.

Après une profonde inspiration qui lui offrit un peu de courage, elle toqua. Le panneau pivota sur ses gonds presque instantanément, et elle entra dans une pièce plutôt sombre, pas très différente des cachots. L'ambiance était à l'exacte opposée de celle qui régnait dans le bureau de Dumbledore qu'elle connaissait, et à laquelle elle s'était attendue. La salle, assez étroite, ne disposait d'aucune fenêtre enchantée et seules quelques torches ondulantes participaient à éclairer le décor. Tout était sobre, dépouillé, à l'allure générale d'une cellule monastique.

Derrière une longue table où s'entassaient des dossiers parfaitement empilés se tenait le professeur Dumbledore. Il était debout, sur la pointe des souliers, et cherchait à tâtons un volume classé sur l'étagère haute de la bibliothèque dont était couvert le mur face à la porte d'entrée. Ses cheveux argentés tombaient jusqu'à sa taille par-dessus une longue cape de voyage aubergine. Finalement, il tendit sa baguette de bois blanc et attira d'un geste bref un minuscule livre. Hermione se sentit saisie d'une joie inexplicable. Enfin ! Enfin elle rencontrait Albus Dumbledore. Il pourrait l'écouter et peut-être même pourrait lui apporter des solutions. Mais quand il fit volte-face, la surprise fut telle qu'elle laissa échapper un hoquet. Il ne s'agissait pas du tout d'Albus Dumbledore.

- Bonjour.

La grande femme qu'elle avait croisée en quittant le bureau du professeur Rogue, quelques jours auparavant, la salua.

Elle tenait, entre ses mains, le petit volume intitulé : « Mutatis Mutandis, la potion de seconde chance » et posait sur elle un regard aussi indéchiffrable que celui d'un chat.

- Vous semblez avoir vu un spectre, Miss Granger.

Elle paraissait attendre qu'Hermione réagisse.

- Prenez place, l'invita-t-elle au bout d'un moment. Je suis…

- Ariana Dumbledore, coupa Hermione, incrédule.

Contre toute attente et malgré l'intensité du choc, elle ne fut pas happée par le vide, mais demeura bien présente, cramponnée à son siège.

- Bien sûr, mais cela, je pensais que vous le saviez ?

La vieille sorcière eut un sourire discret et joignit ses index devant ses lèvres, dans une pose quasiment identique à celle que prenait si souvent son frère.

- Le professeur Rogue m'a mise au courant de votre situation, poursuivit-elle sans la quitter des yeux. Je crois qu'il vous a conseillé la lecture de mon étude sur la potion Mutatis Mutandis ?

- Oui, j'ai… j'ai tout lu. Je pensais y trouver un…

- Un antidote ?

- Pour tout vous avouer, oui.

Ariana Dumbledore croisa les bras sur sa poitrine et s'appuya au dossier de sa chaise, son visage basculant dans la pénombre.

- Je n'ai pas fait d'essais, je ne suis pas maîtresse des potions. Mais j'ai en ma possession presque toutes les données nécessaires à la préparation d'un antidote. Néanmoins, j'aimerais entendre votre histoire, ce que vous avez vécu, là-bas.

Après avoir dégluti avec difficulté face à la perspective de devoir, une troisième fois, raconter sa tentative de suicide, Hermione parla, en prenant la précaution de ne pas donner trop de détails. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune traître idée, mais cela lui paraissait prudent. Ariana ne l'interrompit pas et suivit son récit sans broncher jusqu'à ce qu'il se tarisse.

- Bien, conclut-t-elle. Je suis curieuse…

Elle prenait parfois le même ton joueur qu'Albus. Ses yeux pétillèrent.

- Pouvez-vous me dire pourquoi vous avez paru tellement choquée de me voir derrière ce bureau ?

- Eh bien… commença Hermione en gigotant discrètement sur sa chaise. Je ne vous ai jamais connue, là-bas. Je n'ai rencontré que vos frères. Albus était directeur du collège Poudlard, et Abelforth, propriétaire du pub la Tête de Sanglier. Quant à vous, vous étiez… morte.

Si Ariana ne sembla pas étonnée, elle ne broncha pas.

- Abelforth nous a raconté que… vous aviez été agressée par des moldus au simple motif que vous étiez une sorcière.

Cette déclaration sembla soudain piquer l'attention de son interlocutrice, qui fronça légèrement les sourcils.

- Votre père vous a vengée et a été emprisonné à Azkaban pour cela. Vous n'avez plus jamais été la même et… vous avez rejeté la magie qui était en vous. Vous êtes devenue très instable, et seule votre mère et Abelforth parvenaient à vous maîtriser. D'après mes lectures, votre trouble décrit par Abelforth correspond exactement aux symptômes causés par un Obscurus.

Ariana semblait de plus en plus absorbée par les paroles d'Hermione et ne cacha même plus son intérêt.

- Je pense que, dans le monde où j'ai grandi, vous étiez une Obscuriale. Et cela a causé votre mort autour de quatorze ans. Votre Obscurus a même peut-être… tué votre mère.

Le professeur Dumbledore eut un sourire éteint et secoua légèrement la tête.

- En vérité… commença-t-elle en se redressant. Je suis une Obscuriale.

Elle posa ses mains à plat devant elle, les observa un instant, puis releva ses yeux glacés vers Hermione.

- J'ai vaincu l'Obscurus.

Ce fut au tour d'Hermione d'être sonnée. D'après ses recherches, il n'y avait aucun cas de maîtrise d'un Obscurus recensé. Avant l'instauration du Code International du Secret Magique au dix-septième siècle, les Obscurus étaient courants, puisque les sociétés sorcières et moldues étaient étroitement intriquées. Les témoignages concernant des Obscurus détruisant maisons et villages entiers étaient nombreux, sans parler des assassinats. Pour autant, il n'existait, d'après Hermione, pas de récit d'Obscuriale ou Obscurial survivant.

- Mais comment…

- Le pardon, la résilience, la puissance de l'amour. Mon père ne m'a jamais vengée. Mon Obscurus s'est généré, mais n'est jamais monté en puissance. Les Obscurus sont des égrégores qui se nourrissent et s'enrichissent de la peur, de la haine et du rejet. J'ai intégré le mien. Je l'ai accepté, aimé, et j'ai même pu rejoindre Poudlard.

- La Magie de l'Amour… murmura Hermione pour elle-même.

- La Magie Noire n'est pas indépendante de la Magie de l'Amour. Ce sont les deux faces d'une même médaille. Je suis professeur de Magie Noire car je maîtrise aussi la Magie de l'Amour, vous me comprenez ?

- Je ne sais pas, avoua Hermione, qui tentait de digérer l'information selon laquelle la Magie Noire était réellement enseignée à Poudlard, ici.

- Vous venez d'un monde où la Magie Noire était mal comprise. Tout type de magie peut causer le mal. La Magie Noire n'est pas la magie du mal. La magie n'est pas dualiste, il y a des quantités de pratiques et la magie traditionnelle peut aussi engendrer le mal.

La cervelle d'Hermione fonctionnait à plein régime. Cet échange devenait plus enrichissant que toutes les discussions qu'elle avait eues depuis des années. La révélation était peut-être même aussi révolutionnaire que celle de ses pouvoirs.

- Alors… Mutatis Mutandis n'est pas forcément une potion de Magie Noire ?

- Je la classe comme telle.

Hermione fut presque déçue. Au fond, elle avait toujours l'espoir de ne pas avoir pratiqué la Magie Noire et de ne pas devoir la pratiquer à nouveau.

- Je la classe comme telle car elle intervient avec la Magie du Sang. La Magie Noire est aussi la magie des corps, des fluides. Elle nécessite un véritable investissement. Vous avez donné de votre sang et vos larmes pour la préparation initiale de votre potion, n'est-ce pas ?

- Ou… oui bien sûr, répondit Hermione presque timidement.

- Cela fait d'elle une potion de Magie Noire.

Sa voix, pourtant douce, avait un ton implacable.

- Et vous aurez besoin de faire intervenir vos fluides dans la préparation de l'antidote. J'en reviens à l'investissement. Cette potion n'est pas n'importe quelle potion Miss Granger, mais vous le savez, je crois ?

Hermione ne répondit pas.

- Vous savez bien évidemment qu'elle est facile à préparer. Il est aisé de l'utiliser pour se suicider. En revanche… il est bien plus difficile de s'en servir comme potion de seconde chance. Connaissez-vous les détails de cette seconde chance ?

La Serdaigle secoua le visage et le professeur Dumbledore sembla étonnée, sans pour autant juger le comportement d'Hermione qui, elle le savait, pouvait paraître complètement immature et inconséquent.

- Vous savez sûrement que si vous ne faites rien, vous mourrez dans les deux mondes ?

Hermione fut un instant affolée. Cette version d'elle qui n'avait rien demandé allait-elle être éliminée juste pour satisfaire l'envie de mourir de son alter ego ?

Ariana remarqua son malaise, mais conserva la même expression mystérieuse, cependant toujours digne de confiance.

- Si vous vous sauvez ici, vous mourrez là-bas. Si quelqu'un vous sauve là-bas, vous mourrez ici. Vous comprenez, à présent ?

- Oui.

- Je n'ai jamais personnellement vécu l'absorption de la potion, mes arguments ne tiennent qu'à l'observation d'un cas. Cela ne peut être considéré comme un faisceau de preuves suffisantes. Et vous voilà à présent, un second cas connu. Je vous avoue que je n'avais plus l'espoir de rencontrer d'autres victimes de cette potion. J'avais même commencé à douter de sa réalité.

- Mais… Cette personne, « M. »… vous l'avez connue, étudiée ? Elle était bien réelle, n'est-ce pas ?

Ariana Dumbledore eut un sourire aimable.

- Bien sûr.

- Et elle a survécu !

- Elle a survécu.

À nouveau, le professeur Dumbledore réunit ses mains devant ses lèvres et laissa un silence prendre ses aises.

- Réfléchissez, Miss Granger. Mettez-vous au point avec vous-même. Quand vous serez absolument sûre de ce que vous voulez, rester ou partir, survivre ou mourir, et que vous serez catégoriquement prête à tout pour satisfaire cet objectif, vous reviendrez me voir. Demandez à Severus de me contacter. Je pourrai alors vous orienter.

Ariana Dumbledore croisa les mains sous son menton.

- Je sens le trouble en vous. Que voulez-vous ? À quel prix ? Quand vous pourrez répondre fermement à ces questions, vous serez prête. Cela peut paraître anodin. Vous et moi savons que cela ne l'est pas.

Hermione baissa les yeux. Finalement, elle aurait préféré continuer à se voiler la face et ne pas avoir connaissance des détails des conséquences de la prise de cette potion. Elle avait seulement voulu mourir, en espérant peut-être secrètement une vie meilleure… Peut-être un peu, oui… Mais pas à ce prix. Pas au prix de la vie d'un autre être humain et du désarroi des proches de deux personnes.

- Vous avez mis le doigt dans l'engrenage, Miss Granger. C'est aussi cela, la Magie Noire. Vous ne pouvez plus faire demi-tour. Il vous faut assumer, et avancer.