Rebonsoir,
Je voulais absolument couper là, pour '' tourner la page'', mais c' était tout petit. Alors je rajoute celui là. J'espère qu'il vous plaira ;)
OoOoOoOoOoO
Harry était en cours.
Tout simplement.
Son protecteur s'était dit qu'il fallait l'occuper et qu'écouter ses professeurs et se forcer à être attentif serait une saine occupation.
Sauf que lorsque le brun allait en classe, habituellement il y avait Draco. Et que l'humain n'avait plus réellement écouté depuis plusieurs mois maintenant.
D'ordinaire, il était concentré sur Draco et uniquement Draco.
Sur les mains de Draco sur son bras.
Sur les doigts de Draco le long de sa cuisse.
Sur le pied de Draco qui jouait avec le sien.
Sur la cuisse de Draco collée à sa jambe.
Sur le sourire de Draco et ses lèvres qui bougeaient, exhalant le parfum merveilleux.
Là, présentement, tout de suite, Harry avait juste l'impression d'être tout seul.
Il avait froid.
Il tremblait légèrement et il se retenait de pleurer devant les autres.
S'asseoir sur une chaise en bois, au milieu d'autres humains pour essayer de comprendre un cours dont il y avait désormais plus du tiers des notions dont il ne se souvenait pas avoir déjà entendu parler était juste une torture.
Point.
Il voulait Draco.
Il avait replié ses bras autour de lui, ne faisant même pas semblant de prendre des notes.
C'était trop difficile.
Les mots du prof, ce baragouinage incompréhensible, dansaient devant ses yeux.
Il avait même oublié comment écrire certains d'entre eux.
Il avait pourtant essayé les 5 premières minutes. Sachant que le blond en aurait pour la journée. Sachant que ni Natacha, ni Vladimir ne pourraient venir le soutenir.
Mais ce fut cinq minutes atroces.
Il avait juste voulut écrire la date, et il avait inversé le mois avec le jour, et le jour avec l'année.
Incompréhensible..
Il avait juste voulu noter les mouvements du nouveau sortilège. Mais le mouvement arrondi vers la droite avait était retranscrit comme étant un mouvement arrondi pas droit.
Il s'était relu. Avait froncé les sourcils, avait repris son écriture.
Et lorsqu'il s'était enfin corrigé il s'était rendu compte que le professeur Flitwitck était déjà passé à la pratique.
Il n'avait même pas noté le nom du sort, ni ses applications…
Il venait de découvrir que même lorsqu'il essayait, il était à la ramasse la plus totale.
Où donc était passé sa curiosité pour le monde sorcier ?
Où donc étaient passées ses bonnes notes des premières années ?
Son envie d'approfondir ?
Sa fierté de réussir quelque chose par lui-même ?
Pire, alors qu'il regardait ses camarades essayer le sortilège pas un ne regarda dans sa direction. Personne ne vit qu'il était en panique devant sa page blanche, comme si les autres avaient pris le pli de le laisser, comme si il n'était déjà plus qu'un visiteur lambda dans la salle de classe.
Cette constatation horrifia Harry !
Il se savait dépendant d'une odeur.
Il se reconnu comme étant un pantin !
Cette prise de conscience sur son propre cas, sa vie et son avenir lui fit mal. C'était tellement facile de se mettre des œillères avec Draco à côté, tellement plus simple.
Il resta à regarder quelques minutes, cette effervescence qu'il ne pigeait plus.
Puis il se mit à réfléchir, ne se rendant pas compte, plus tard que le capitaine des gardes l'emmenait de classe en classe.
Ses pensées tournaient en boucle, comme une litanie malfaisante, comme un refrain immonde, comme une rengaine insolente.
- Dire à Draco de le laisser partir ?
À une époque oui, il en aurait eu envie. Il se serait, il s'était même battu pour cela !
Mais plus maintenant.
Non plus maintenant.
- Dire à Draco de le laisser respirer, de le laisser reprendre pied ?
Ce serait difficile. Très difficile, parce qu'Harry, honnête avec lui-même, savait qu'il aimait cela. Il adorait lâcher prise, ne plus penser à rien, se laisser vivre en sachant que quelqu'un prendrait soin de lui à sa place.
Quand Draco faisait ça, il avait l'impression d'être son monde, comme un joyau délicat qu'il fallait chérir.
Il réalisa rapidement qu'il n'avait même pas envie de reprendre pied en fait. C'était cela la réalité.
Si Draco réduisait son aura, en admettant qu'il le veuille bien, cela voudrait dire qu'Harry n'aurait plus jamais cette sensation de plénitude absolue. Et c'était… Triste ? Supposa t'il.
- Arrêter les études ? Pour de vrai ?
Il n'aurait plus à supporter le regard des autres, arrêterait de se morfondre sur des notions dont il ne se souvenait pas… Ou plus. Voire même qu'il n'avait jamais entendues.
Mais arrêter les études ça voulait dire plonger complètement avec Draco, ne plus avoir de retour en arrière possible.
Harry aimait la vie pourtant. Il la trouvait belle et attrayante.
Est-ce qu'il était prêt seulement pour cela ?
Il admettait que c'était foutrement tentant. C'était la comparaison avec les autres élèves qui le rendait dingue. Une histoire d'acceptation de différence de tout à chacun, impossible à concilier véritablement dans son cas, car quel humain sensé accepterait ce que lui proposait Draco ?
Si il partait, si il faisait en sorte de ne plus pouvoir faire des analogies entre lui et les élèves ne serait-ce pas plus simple ?
Un frisson descendit sans son dos.
Mais alors,…
- Etait-il prêt ? Prêt à vivre au beau milieu de vampires ?
Il n'avait aucun doute que si il demandait à quitter Poudlard, Draco dirait oui. Il ne l'emmènerait pas forcément tout de suite chez lui, puisqu'il devaient attendre son anniversaire, mais il quitterait l'école.
Draco répétait souvent que c'était une organisation horrible de diriger son peuple depuis une école, à travers un tunnel, il répétait aussi que la peur des humains emplissait l'air et que le château puait.
Non, il ne se sentait pas capable… C'était impossible. Il était humain nom d'une pipe ! Il ne pouvait vouloir habiter chez des suceurs de sang de son plein gré.
Draco tout seul, oui cent fois oui, mille fois oui !
Mais les autres ? Non ce serait trop bizarre, il n'aurait plus rien qui le rattacherait à la vie humaine stricto sensu.
Harry ne voulait pas. Il allait le lui dire d'ailleurs. Il ne se sentait pas capable vraiment d'aller vivre dans le clan.
Au beau milieu du nid.
C'était inconcevable.
Mais alors,…
- Devait-il rester ? Au risque d'être catalogué à vie comme étant le dingue de service ?
Et après Poudlard donc ?
Comment feraient-ils ?
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Il n'avait rien suivi.
Rien de rien.
Du tout.
La journée était passée mais il ne s'en était pas rendu compte.
Le capitaine des gardes avait été pourtant adorable. Il l'avait guidé, tenant ses affaires. Lui rappelant de manger, d'aller aux toilettes et sous la douche.
Les gestes avaient été mécaniques.
Harry avait eu froid et il avait réfléchit.
Et c'était tout.
Il était près de minuit et il avait toujours froid et il réfléchissait encore.
Partir de Poudlard ?
Rester mais faire face aux regards des autres ?
Faire machine arrière avec le blond ?
Il ne pensait pas encore à son vampire, enfin plutôt qu'il n'osait pas. Alors il trouvait dans le silence de son esprit des subterfuges pour réussir à le nommer.
Il était encore un peu mal à l'aise avec la notion de vampire, quand au possessif c'était un gouffre à franchir.
Le blond, Draco, mon ami, le géant étaient des termes adéquats, lambda, qu'Harry pensait vrai.
Il tournait en rond dans la chambre incapable d'aller dormir, et d'ailleurs son protecteur du jour n'avait même pas essayé de le lui proposer.
OoOoOoOoOoO
Lorsque Draco arriva, le sang d'Harry ne fit qu'un tour. Ce qui est habituellement une expression, décrivit en réalité ici plus que bien la sensation que le brun ressentit.
Son sang sut.
Il sut avant lui-même que le roi arrivait.
Draco s'apprêtait à ouvrir la porte et Harry gémit.
C'était encore plus fort qu'avant.
Cela lui prit les tripes et le corps entier, comme un feu brûlant.
Il avait besoin de Draco à ses côtés maintenant.
Le capitaine des gardes sourit en le voyant. Il adorait l'odeur que dégageait Harry lorsqu'il était concentré sur la présence de son roi. C'était une odeur subtile, aérienne, un peu sucrée. Une odeur enivrante d'abandon totale. Le vampire qu'il était n'en revenait toujours pas : son roi n'était même pas encore lié à cet humain, et pourtant…
Lorsque la clenche s'abaissa Harry s'était déjà levé prêt à bondir, et effectivement c'est ce qu'il se passa.
Il referma les bras autour des épaules de Draco, fermant les yeux et resta là, debout, de longues minutes.
L'enfer de la journée n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Et lorsque le capitaine des gardes, Talen, respectueusement quitta la pièce, la magie de l'adolescent le suivit, comme pour dire merci.
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Bon lui aussi, il était tout petit...
