SWEET BLOOD - carriejack03
Traduction : Cactus
Chapitre 3 - Terrifying visit
Furihata se réveilla dans son lit avec la gorge sèche et un début de migraine.
Il était désorienté, mais cette situation lui était bien trop familière et il se redressa brusquement, essayant de se rappeler comment il était arrivé dans sa chambre alors qu'il ne se rappelait même pas être rentré chez lui. Il était allé à l'école, avait évité Kawahara et Fukuda toute la journée, était allé à l'entraînement avant de sécher, était reparti dans les vestiaires et... Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Ses souvenirs étaient flous et la douleur dans son crâne n'aidait pas.
Il toucha inconsciemment son cou et sentit qu'il n'y avait pas de bandage, juste sa peau marquée et douloureuse.
Sa migraine sembla s'estomper un peu et Furihata inspira profondément. Il devait rester calme et ne pas paniquer. Inspirer, puis expirer.
Ça ne marchait pas. Il avait tellement peur que ses mains tremblaient et il ne pouvait rien attraper sans le faire tomber au sol.
Cependant, malgré son esprit embrumé, il commença à se rappeler qu'il y avait quelqu'un d'autre dans les vestiaires... cette personne... qui était-elle... ? Furihata était sûr que c'était un homme, mais... quelque chose le bloquait... comme un mur qu'il n'osait pas escalader de peur de trouver une chose terrible de l'autre côté.
Ses pensées furent mises de côté lorsqu'il entendit du bruit en bas.
Comme quelqu'un qui... parlait ?
Il y avait quelqu'un chez lui ? Un voleur ? Non, ce n'était pas possible, son ordinateur était toujours là, tout comme sa télévision, mais il ne souvenait pas attendre quelqu'un... qu'est-ce qu'il se passait ?
Lentement et en essayant de ne pas tomber, Furihata se leva et sortit de la pièce aussi discrètement que possible. Son cœur battait si fort qu'il craignait que la ou les personnes présentes chez lui l'entendent.
Il descendit l'escalier sur la pointe des pieds. Il entendait les voix devenir de plus en plus fortes et elles semblaient... se disputer ? Elles semblaient aussi familières, mais Furihata essayait tellement d'être discret qu'il n'arrivait pas à se concentrer sur elles.
S'arrêtant en bas des escaliers, il comprit que les personnes (il était désormais certain qu'elles étaient plusieurs) qui étaient chez lui discutaient dans son salon et avaient toutes des opinions différentes. Mais Furihata ne pouvait pas comprendre ce qu'ils disaient et, même s'il était terrifié, il était aussi curieux.
Toujours sur la pointe des pieds, il se dirigea vers le salon avec une main sur la bouche pour ne pas faire de bruit.
Les voix étaient de plus en plus fortes et claires et Furihata se concentra sur elles. Elles étaient si familières... mais où les avait-il entendues... ?
BAM !
Furihata était si occupé à écouter qu'il n'avait pas vu le meuble sur sa droite. Il fonça dedans, trébucha et tomba sur les fesses en criant de douleur et de surprise.
Les voix se turent et Furihata entendit des pas se rapprocher de lui. Il était si terrifié qu'il ne pensa même pas à se relever. Pétrifié, il vit une seconde trop tard qu'une paire de jambes se tenait juste devant lui. Il déglutit difficilement et leva la tête pour tomber sur... Aomine Daiki de Touhou ?!
L'adolescent semblait énervé. Il portait son uniforme, sa cravate à moitié nouée, et il donnait l'impression de vouloir tuer la première personne qu'il croiserait. Et Furihata se tenait justement devant lui. Il était vraiment malchanceux.
« Tch... C'est le chihuahua, déclara Aomine en regardant de haut Furihata qui tremblait. »
Il ne semblait cependant pas lui parler, mais le brun commençait à comprendre qui se trouvait dans son salon... même s'il espérait se tromper.
Aomine grommela quelque chose dans sa barbe en se penchant pour attraper le bras de Furihata d'une grosse main. Il avait l'impression qu'il lui brisa tous les os du bras et Aomine le releva d'un coup, comme s'il ne pesait rien. Le brun cria de surprise et trébucha en avant avant de retrouver son équilibre en enfonçant ses ongles dans le bras d'Aomine.
« Hé ! »
Inutile de dire qu'Aomine n'était pas heureux d'avoir des marques d'ongles sur son corps.
« A-Ah... Pardon… ? demanda le brun en priant tous les dieux qu'il connaissait de ne pas se faire assassiner.
- Tch, c'est ça... »
Aomine traîna l'adolescent dans le salon où il fut accueilli par une vue incroyable (et terrifiante). Son cauchemar s'était réalisé (pourquoi ne pouvait-il pas avoir tort pour une fois ?)
Toute la Génération des Miracles était là et ils le regardaient tous avec une expression différente : Akashi était complètement impassible et il était assis sur le canapé, comme s'il était le maître des lieux ; à côté de lui se trouvait un Midorima qui semblait anxieux et le regardait avec les yeux plissés ; Murasakibara était accroupi à côté de la table basse et mangeait des chips, un air ennuyé au visage.
Furihata vit aussi Kise, adossé contre le mur, un rictus aux lèvres, mais le stress, le choc et la terreur qu'il ressentait étaient si forts qu'il n'enregistra même pas qu'il était là.
Enfin, le visage de Furihata sembla s'illuminer un peu quand il vit les yeux bleus de Kuroko, mais il fronça les sourcils en voyant que son ami détourna le regard et semblait désolé.
Furihata ne savait pas quoi penser et il ne bougea pas, même quand Aomine le lâcha pour aller à côté de Kuroko. Il avait si peur qu'il arrêta même de respirer.
Les humains étaient des créatures étranges : quand ils se sentaient en danger, ils faisaient des choses qu'ils seraient habituellement incapables de faire. Alors, après une minute de bataille de regards (qu'il perdait), il prit la parole.
« Quelqu'un veut du thé ? »
Akashi haussa les sourcils, Midorima fronça les siens, Kuroko fut bouche-bée, Kise trébucha et tomba presque (même si Furihata ne le vit pas), Aomine grimaça et sembla se demander si Furihata avait pris des substances étranges et Murasakibara ne sembla pas perturbé, même s'il arrêta de manger pendant un instant.
En voyant leurs réactions, Furihata continua (sa bouche bougeait, mais son esprit était vide) :
« J'ai aussi des cookies... »
Le visage de Murasakibara s'illumina et il se releva, jetant le paquet de chips vide sur la table, et se dirigea vers Furihata pour le pousser vers la cuisine.
« Je veux aider Chihuahua-chin à préparer le thé, dit-il d'une voix étrangement intéressée. »
Furihata se dirigea machinalement vers la cuisine, suivi d'un géant aux cheveux violets plus qu'heureux. S'il n'était pas aussi choqué, il aurait ri tellement les membres de la Génération des Miracles semblaient surpris.
Après s'être suffisamment calmé pour se frapper la tête du plat de la main, il commença à chercher le thé qui avait disparu comme par magie. Pendant ce temps, Murasakibara avait trouvé les cookies et il commença à les manger bruyamment en observant d'un air ennuyé les mouvements de l'adolescent.
Furihata remarqua enfin la présence de l'autre garçon et finir par prendre la parole peureusement.
« Pourquoi vous êtes tous ici ? »
Murasakibara leva les yeux, comme s'il avait du mal à se souvenir de la réponse.
« Mmmhh... commença-t-il en continuant de mâcher le cookie avant de regarder de nouveau Furihata, Kise-chin a montré sa véritable nature à Chihuahua-chin et maintenant on doit réfléchir à ce qu'on va faire de toi. »
Murasakibara semblait n'en avoir rien à faire, mais Furihata sentit un frisson remonter le long de son échine. Ce qu'ils allaient faire de lui ? Le tuer, peut-être ? Pourquoi n'était-il pas simplement resté chez lui hier ?
Cependant, avant qu'il puisse poser plus de questions, ils entendirent un cri venant du salon. Ils échangèrent un regard rapide avant de se précipiter dans l'autre pièce, oubliant le thé.
Ce qu'ils virent les surprirent (ou plutôt, Furihata était sous le choc et Murasakibara continua de manger ses cookies avec des yeux à peine intéressés) : Kuroko était furieux et il tendait les bras vers Kise qui avait un rictus amusé au visage, même s'il semblait un peu surpris de la réaction de son ami. Aomine, lui, avait attrapé Kuroko par la taille et essayait de le calmer alors que Midorima réprimandait Kise pour être aussi stupide. Akashi se tenait toujours sur le canapé et attendait que la scène passe.
Furihata sembla comme frappé par la foudre et commença à trembler, l'esprit vide.
« Chihuahua-chin ? demanda Murasakibara en remarquant sa réaction étant donné qu'il se tenait derrière lui. »
Mais il ne sembla pas l'entendre, trop fixé sur Kise. Il ne put empêcher la terreur qui le prit, son cou sembla lui faire de nouveau mal et il se mit à trembler. Quand il était entré dans la pièce un peu plus tôt, il avait été trop effrayé pour croiser ce regard affamé, mais maintenant il remarquait enfin la présence du blond.
Le pire fut lorsque Kise croisa le regard de Furihata. Ce dernier se souvint de la terreur, de la douleur, du sang et... c'était trop.
Les larmes lui montèrent aux yeux et il essaya de faire un pas en arrière, mais sa force sembla le quitter et il s'écroula au sol, ramenant toute l'attention sur lui.
Kuroko arrêta de se débattre dans les bras d'Aomine et il se retourna vers Furihata qui était terrifié. Il sentit son cœur se serrer et il s'approcha de son ami, Aomine le lâchant en sentant qu'il ne ferait rien à Kise maintenant qu'il était préoccupé par le brun.
« Furihata-kun ? Furihata-kun ? Est-ce que ça va ? demanda Kuroko en s'accroupissant devant son ami. »
Il posa ses mains sur ses épaules et le secoua, mais il n'obtint aucune réponse. Furihata ne pouvait même pas ouvrir la bouche pour répondre parce que Kise était là et semblait plus que sérieux alors qu'il le regardait de haut en bas.
« Kise-kun ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu lui fais peur, va-t-en ! siffla Kuroko. »
Il se mit devant Furihata pour le protéger du regard or qui devint rouge, faisant trembler Furihata de plus belle. Mais il ne pouvait même pas bouger et son regard continua de passer de Kuroko à Kise.
Le blond regarda Kuroko comme s'il était stupide.
« Je sais qu'il a peur, même un idiot le verrait ! grogna-t-il, faisant sursauter ses amis de stupeur (sauf Akashi qui semblait intéressé.)
- Hé, Kise ! »
Aomine se rapprocha de lui en sentant le danger, mais Kise ne le regarda même pas – ce qui était étrange, le blond vivait pour qu'Aomine le remarque.
« Imbécile, tes yeux sont rouges, le réprimanda Midorima en remontant ses lunettes pour se donner un air calme malgré la tension régnante dans la pièce. »
Murasakibara avait arrêté de manger, mais puisque Akashi lui avait fait signe d'attendre il se tenait simplement derrière Furihata, attendant de voir ce que le roux lui dirait. Mais Kise se fichait de ce que les autres faisaient et, d'un mouvement brusque, envoya valser Kuroko sur Aomine, comme s'il n'était qu'un vulgaire pantin.
« Kuroko-kun ! »
Furihata était horrifié et réussit à reculer de quelques centimètres, même s'il était toujours par terre. Kise haussa un sourcil en le voyant faire avant de l'arrêter en attrapant son poignet d'une poigne de fer. Le brun laissa échapper un cri (plus à cause de la peur que de la douleur) et il ne put que regarder avec terreur Kise approcher sa main de son visage. Il pouvait entendre le son de son cœur s'accélérer, effrayé à l'idée de se faire mordre une nouvelle fois. Les événements de l'autre nuit l'avaient laissé traumatisé.
Mais Kise ne le mordit pas. Il se contenta de renifler sa main, comme un chien, à la recherche de quelque chose qu'il ignorait. Furihata le vit froncer les sourcils et retint un nouveau cri lorsque les yeux rouges et furieux de Kise le regardèrent.
« C'est quoi cette blague ? grogna Kise avant de lâcher le poignet de Furihata, je croyais que mon odorat me trompait, mais je comprends maintenant que j'avais raison... »
Kuroko qui avait réussi à reprendre son calme grâce à Aomine fut alarmé par le sérieux de Kise. C'était la première fois qu'il le voyait ainsi.
« Ryouta, explique-toi. »
Akashi prit la parole pour la première fois depuis l'arrivée de Furihata et tous portèrent son attention sur lui. Il semblait intéressé, amusé et... ses yeux avaient une couleur différente. Furihata se souvint de Kuroko mentionnant sa deuxième personnalité, mais il n'appréciait pas la façon dont il le regardait... Il avait un mauvais présentiment.
« Ce type... expliqua Kise, la mâchoire serrée, en faisant un mouvement de la tête vers Furihata, il avait une odeur différente... Hier elle n'était pas aussi attirante... Elle n'était pas mauvaise, mais pas aussi délicieuse. »
Le blond le fusilla ensuite du regard, comme s'il avait fait quelque chose d'impardonnable. Il ne savait pas de quoi ils parlaient, mais il sentit la pression autour de lui s'intensifier et Kuroko se figea.
« Ah... n'est-ce pas intéressant ? Je pensais me débarrasser de lui, mais si Ryouta dit qu'il y a quelque chose d'étrange, je suis curieux de voir ce que c'est. »
Akashi se leva et s'approcha de Furihata qui gémit et essaya de fuir, mais son corps semblait paralysé.
« Daiki, retiens-le, ordonna Akashi en cherchant quelque chose dans une étagère. »
Aomine sembla dérangé par cet ordre, mais il s'accroupit et passa les bras autour du torse du brun, l'empêchant de bouger. Ce dernier avait trop peur pour se débattre, mais il vit les yeux de Kise briller, Kuroko baisser la tête, Midorima détourner le regard et Murasakibara se figer.
« Kise, tu veux bien nous dire en quoi il est différent de hier ? »
Akashi tenait fermement quelque chose dans sa main, mais Furihata ne pouvait pas voir ce que c'était et cela rendait la situation encore plus terrifiante.
« Bien sûr, Akashicchi ! »
Sa réponse était effrayante, mais il ne pouvait pas bouger, la prise d'Aomine l'empêchant de faire un seul mouvement. Il était piégé.
« Bien. »
Le sourire d'Akashi était terrifiant et il s'approcha de Furihata, lui permettant de voir l'objet qu'il tenait. Il écarquilla les yeux alors que le roux s'approchait de lui avec un couteau menaçant.
« Je commence ? »
