[Note de l'auteure : Bonjour, bonsoir ! Je suis un peu en retard sur la publication, j'avais prévu de le publier fin juin mais après plusieurs péripéties, j'ai abandonné l'idée ! J'espère que le chapitre vous plaira, je pense qu'il est temps que certains de nos protagonistes avancent dans leur relations. Le chapitre est un peu long, j'espère que ça vous ira tout de même. Bonne lecture ! ]

Chapitre 06 : Veille de départ

Luffy se retourna pour la énième fois dans son lit. Les secondes, les minutes et les heures avaient beau s'écouler, il n'arrivait pas à dormir. Il retira l'oreiller derrière sa nuque pour l'écraser sur son visage. La première seconde, le tissu froid lui fit un bien fou. La deuxième, il avait de nouveau les jambes agitées... donc il se mit à battre l'air avec celles-ci pour retirer la sensation désagréable dans ses muscles. La troisième, il se leva d'un bond, son coussin dans les bras sans un bruit. Il ne prit pas la peine de mettre ses tongs et s'avança vers le lit d'un certain bretteur. Il sonda la pièce et surtout son bras droit. Pourquoi tout le monde arrivait à dormir sauf LUI ! Il mit une petite tape sur le bras du vert. Rien. Une seconde, toujours rien. Il loupa la suivante quand Zoro lui tourna le dos en grognant. Il contourna le lit et le frappa avec son oreiller. Plusieurs fois.

- BORDEL LUFFY !?

La main du vert agrippa l'objet et il se redressa dans son lit sans cesser ses injures. Dans leur chambre timidement éclairée par la lune, il vit le visage tiré par la fatigue de Luffy. Cet abruti le fixait avec des grands yeux ronds sans ciller. Le brun tenta un sourire qui ne procura qu'un désagréable frisson de gêne chez le bretteur. Dans la pénombre, ses billes marrons, son sourire de dégénéré et ses cheveux en batailles, Zoro le prit pour un fou sorti de l'asile.

- J'espère que tu as une bonne raison pour venir m'emmerder, cracha-t-il.

- J'arrive pas à dormir.

- SANS DÉCONNER !? J'AVAIS PAS REMARQUÉ !

- Tu vas réveiller les autres en criant.

- Non, mais tu te fous de ma gueule ?!

Excédé par son culot, le bretteur l'attrapa par le bras en abandonnant définitivement son matelas pour quitter la pièce. Luffy le laissa le traîner dans les couloirs et les escaliers de la guilde. Il ne prêta pas attention aux outils de charpentier éparpillés un peu partout, ni aux matériaux. Les réparations du bâtiments avaient bien avancé en une semaine mais son esprit était focalisé sur autre chose. Quelque chose qui n'avait aucun rapport avec les travaux. Ses yeux savaient où était cette chose. Non tout son corps savait où elle était. Même si son cerveau l'empêchait de l'atteindre. Cette chose était derrière la porte à l'opposé de sa chambre. Dans la chambre des filles. Entre Robin et Yamato. Ce qu'il convoitait se dessina plus nettement dans son esprit. Pourtant tout s'estompa quand Zoro le traîna à l'arrière de la guilde sur le balcon. Le bretteur lui fit passer la porte de force, toujours de mauvaise humeur. La chaleur extérieure malgré l'heure tardive, n'arrangea rien, puisqu'il jeta son capitaine sur les pavés. Le brun roula puis s'assit à même le sol, silencieux, l'oreiller dans les bras. Son ami lui, croisa les bras sur la poitrine, accentuant sa musculature.

- Bon tu m'expliques ? C'est quoi ton PUTAIN de soucis ?! Tu as trop dormi pendant ces quatre derniers mois ou tu me caches un truc ? Luffy se contenta d'observer le ciel. Ne me réveille pas si c'est pour rester muet comme un con !

- Nami était terrifiée par moi.

Sa réponse désarçonna le bretteur. Alors c'était pour ça que Luffy passait ses journées après la navigatrice ? Comportement que celle-ci ne semblait pas trouver étonnant. C'était donc la vraie raison derrière ses agissements depuis l'attaque des «Death's Head Skulls». Zoro ne l'obtenait que maintenant, sur le toit en caleçon, accompagné d'un Luffy perdu dans ses pensées et tout autant vêtu que lui. Quelle situation ridicule avec du recul.

- Nami n'a pas peur de toi, prononça sérieusement Zoro.

- Tu crois ? Le regard fuyard, il continua. Je l'ai déçu...

- Si c'était le cas, elle ne resterait pas à tes côtés.

Le bretteur soupira. Son capitaine se laissa aller sur le dos, le visage enfouit dans son oreiller. Il se cala contre le mur tout en cherchant ses mots. C'était une chose simple de rassurer Luffy en temps normal. Le rassurer au sujet de la navigatrice de l'équipage par contre, s'en était une autre...

- Tu penses vraiment qu'elle accepterait ta présence à ses côtés si elle était terrifiée par toi ?

- Ça ne change rien au fait que je n'aurai pas dû agir comme ça, il s'ébouriffa les cheveux.

Le Haki de Luffy se diffusa à son insu. La colère de son capitaine rampa tout autour de lui au point de le submerger. Zoro le rappela à l'ordre. En soufflant par le nez, il se calma et s'excusa.

- Écoutes Luffy, Nami n'a pas peur de toi. Elle ne serait jamais venu vers toi après ça si c'était le cas. Tu étais en colère parce qu'elle était blessée. Tu ne l'as pas supporté et tu as laissé ta colère prendre le dessus. Ça pourrait arriver à n'importe qui.

- Même à toi ?

Zoro resta silencieux. Lui ? Perdre le contrôle et laisser la colère prendre le dessus ? Ça lui arrivait tellement souvent...

- Oui, moi aussi ça m'arrive.

- Et...pour quelle raison ?

Sa question hésitante lui indiqua que son capitaine s'était déjà fait une idée de ces «raisons». Sauf que contrairement à lui, Zoro n'avait pas cherché à connaître la raison. Son cerveau balaya toutes les scènes de son passé. Contre Kuina, plusieurs fois. C'était d'ailleurs une des raisons pour laquelle il perdait continuellement face à elle. Luffy le regarda pour la première fois depuis leur arrivée sur le toit.

- Lorsque ça concerne Chopper peut être.

- Seulement Chopper ?

Zoro fronça les sourcils. Où voulait-il en venir avec ses questions à la con ? Son esprit sembla se léguer contre lui aussi car une nuée de souvenir éclata dans son crâne. La colère l'avait envahit quand Eneru avait foudroyé Robin. Il s'était précipité quand Kusan s'en était prit à elle. Une colère qu'il avait ressentit une fois de plus face à Kaku quand cette saleté de Girafe avait osé dire que Robin ne pouvait pas leur échapper. Un sentiment qu'il avait ressentit accompagné de la culpabilité quand l'archéologue avait été chassée par le CP-0 à Wano. Une colère qui récemment avait refait surface ici. Quand on avait tenté de la kidnapper. Luffy sembla lire en lui car il sourit de toutes ses dents.

- J'en sais rien, grogna Zoro pour achever la conversation.

- Tu devrais y réfléchir. Le bretteur se figea face à son toupet. Ma colère apparaît lorsque les être que j'aime sont en danger ou blesser. Mais... il fixa ses yeux dans les siens. Quand ça la concerne... Je suis prêt à massacrer la personne qui s'en prend à elle. Je suis prêt à détruire.

- C'est moi ou tu me fais la morale ? Tss. Comment tu peux être aussi débile quatre vingt dix neuf pour-cents du temps et faire preuve de maturité pour le reste ?

Pensant que la discussion était terminée, Zoro bougea vers la sortie. Luffy se remit sur ses jambes mais le brun n'avança pas dans la même direction. Le second se tourna vers lui, son silence n'apportait rien de bon... Son ami se mit à siffloter en sautillant d'un pied à l'autre. Quelque chose le turlupinait et ça, ce n'était pas bon signe.

- Tu as oublié de me dire quelque chose ?

- Hum... Il hésita. Nami ne manque...

Le bretteur eut un rire nerveux. Nami lui manquait ? Sérieusement ? Le rire nerveux se transforma en fou rire face au regard perdu de son capitaine. Il se mit à tenir ses côtes sans pouvoir s'arrêter.

- Tu es collé à elle toute la journée et ça ne te suffit pas ?

- C'est pas ce que tu crois... je...

- C'est quoi alors ? S'impatienta le bretteur.

- Je... Je ne veux pas juste la prendre dans mes bras ou l'embrasser.

- Attend. Zoro blêmit. Tu veux... avec Nami ? Luffy devint écarlate. OH BORDEL !

Devant les rougissements du capitaine, Zoro frappa sa tête de ses mains pour oublier ce qu'il venait d'apprendre. Pourquoi sur toutes les discutions possibles avec lui, c'était de ça qu'il voulait parler ! Non, non, non ! Luffy était censé être un crétin sans aucune expérience ou connaissance sur le sexe ! Le bretteur n'était pas prêt pour une discussion pareille et encore moins si ça concernait Nami !

- Putain, il inspira profondément. Je ne veux pas savoir ce qu'il se passe entre vous deux !

- C'est toi qui m'a demandé ?! S'étrangla le capitaine, plus rouge les flammes du soleil.

- Et je regrette !

Le bretteur se pinça l'arrête du nez pour reprendre contenance. Il avait envie de mourir... pourquoi ça lui tombait dessus ?

- C'est normal de ressentir du désir, il regrettait déjà d'avoir ouvert sa gueule. Tu en es pas au point de lui sauter dessus non plus, faut pas abuser.

- JUSTEMENT SI ! Parce que Nami est ULTRA BANDANTE !?

- LUFFY !?

Zoro hurla de gêne. Savoir la vision de Luffy vis à vis de Nami, était définitivement un pur cauchemar.

- Ça fait une semaine que vous êtes ensemble c'est pas un peu tôt pour avoir des envies pareil ?

- J'en avais envie bien avant idiot de bretteur ! Deux ans au moins !

- Écoutes, il ne releva pas l'insulte. Tu devrais en discuter avec elle.

- Comment je suis censé parler de ça avec elle ?! Je vais me taper la honte de ma vie !?

- Pourquoi tu aurais honte d'avoir de l'attirance pour elle ? Zoro chercha ses mots. Je suis pas le plus qualifié pour t'aider là... Si ça devait arriver, il souffla en levant l'œil au ciel. Tu le sauras.

- Pourquoi tu n'es pas qualifié ? Luffy pivota la tête d'incompréhension.

- Parce que je n'ai jamais eu de relations sérieuses. Luffy écarquilla les yeux. Juste des coups d'un soir.

- Parce que des gens couchent ensemble sans amour ?

- Tu es con ou quoi ?

Le bretteur le regarda comme un idiot. Luffy était donc bel et bien à l'ouest finalement. Lui expliquer que deux adultes consentants pouvaient avoir des relations sexuelles sans amour, fût plus compliqué que prévu. Tout ça parce que le capitaine ne jurait que par la version de son enfance inculquée par Makino. Au final, Luffy l'abandonna pour retourner se coucher après une heure de discussion déplaisante... Son second resta un instant sur le balcon pour tenter d'oublier leur échange, observant le soleil amorcer son levé. Quand il comprit que ça ne servait à rien de retourner se coucher, il descendit dans la taverne renouvelée pour s'entraîner et par la même occasion boire. S'il se mettait une mine, il pourrait peut être oublier. Les marches des nouveaux escaliers grinçaient à chacun de ses pas alors qu'il était perdu dans ses pensées. Il repéra une faible lumière dans la salle, son esprit lui montra l'aura de Robin. Il se dépêcha de la rejoindre, intrigué par sa présence ici aussi tôt. Son œil analysa la pièce éclairée. Elle n'était pas là. Seul les odeurs de peintures fraîches et de café planait. Une autre lampe, lui indiqua qu'elle se trouvait dans la buanderie. Il se dirigea vers elle, en silence. La brune était là, un arrosoir à la main. Concentrée sur les pousses, elle ne l'entendit pas se caler dans l'encadrement de la porte.

- Qu'est-ce que tu fais ?

L'archéologue lâcha son arrosoir sous la peur. Par réflexes, elle fit fleurir ses membres sur la possible menace qu'était le bretteur. Lui ne bougea pas, laissant ses mains bloquer son menton vers le haut. À bout de souffle, elle se tourna enfin vers lui, la panique maquillant son visage. Ses yeux papillonnèrent un instant avant de le relâcher. Elle était tellement concentrée qu'elle n'avait pas reconnu sa voix. Si d'apparence Zoro n'avait rien montré, il s'en voulait quand même de l'avoir effrayée. La brune calma sa respiration tout en prenant le temps de l'observer. Elle ne s'attendait pas à le voir ici. Elle se remit de ses émotions négatives avant de comprendre qu'elle se retrouvait seule avec lui. Lui et la faible quantité de vêtements qu'il portait... Elle lorgna sans vergogne le corps d'Apollon face à elle. Elle devait admettre que la vue était loin d'être déplaisante. Le corps du bretteur était sculpté à la perfection, le fantasme pour de nombreuses femmes. Elle secoua la tête pour effacer ces pensées.

- Tu es en caleçon, nota-t-elle en ramassant son outil.

- Tu peux parler.

L'archéologue plissa les yeux d'amusement avant de lui tourner le dos. Laissant au bretteur, le loisir de regarder ses jambes nues dévoilées par un mini short. Ainsi que le bas de son dos, ses épaules et ses bras fins complètement à découvert avec son haut à bretelles s'arrêtant sous sa poitrine. À l'instar de Robin, la vue lui plaisait tout autant... jusqu'à ce qu'il se remette en question et supprime cette pensée de son cerveau.

- J'ai simplement chaud, sourit la brune en coupant son observation. Toi par contre, elle lui jeta une œillade moqueuse. Il me semble que tu ne te balade pas en sous-vêtements d'ordinaire.

- Luffy m'a sortit du lit.

L'une des fleurs de l'archéologue retira de l'étendoir un jogging, qu'elle lui lança en riant discrètement. Le bretteur la remercia en grognant, enfilant le pantalon sans la lâcher du regard. Il se sentait déjà plus à l'aise qu'en caleçon. Silencieuse, la brune abreuva ses précieuses plantes. Leur journée s'annonçait chaude et Robin ne voulait pas voir ses jeunes pousses s'assécher. Dans son dos, le bretteur observait en suivant son attitude. Une fois certaine que les futures fleurs étaient en pleine santé, elle reposa son attention sur lui.

- On joue ?

L'étincelle dans son œil lui donna la réponse. Elle posa l'arrosoir alors que le bretteur partait dans la salle pour préparer le plateau de jeu. Alors qu'il l'attendait sagement à une table, elle passa derrière le comptoir pour récupérer son café et une bouteille d'alcool. Comme à leur habitude, elle s'installa près de lui après avoir déposé sa boisson.

- Un café ? Il lui donna ses pierres. Combien de tasses tu t'es enquillé déjà ?

- C'est la troisième. Elle fit sauter le bouchon de la bouteille avant de lui tendre. Tiens.

Il lui offrit un sourit en acceptant son offre. Donc, elle était levée depuis un moment déjà. La brune lança le jeu, il suivit. Ses doigts enlacés sur la hanse de sa tasse, elle observa son compagnon de jeu, faire ses placements.

- Alors ? Elle s'accouda à la table. Que voulait notre capitaine ?

- Tu n'as pas écouté ? La moquerie voilait ses paroles. Tu n'as pas fait ta curieuse, je suis étonné.

- Il m'arrive d'être sage.

Sa partenaire prit ses marqueurs, l'obligeant à se recentrer sur le plateau.

- Crois le ou non, notre crétin de capitaine vient de m'apprendre que Nami était ultra bandante. Robin avala de travers. Il vient de découvrir sa libido.

- Mon dieu, le visage de l'archéologue se décomposa. Que lui as-tu dis ?

- Qu'il devait en parler avec elle car je ne suis pas le mieux placé pour parler sexualité en couple alors que je n'ai jamais eut de relation sérieuse.

Il gagna le tour. Robin fronça les sourcils. Elle croisa ses jambes et s'accouda un peu plus sur la table, vexée d'avoir perdu des pions aussi facilement. Sa curiosité finissait toujours par lui mettre des bâtons dans les roues... Elle changea de tactique mais le bretteur lui fit face sans jouer.

- Tu lui aurai dit quoi à ma place ?

- Oh ? Le preneur à la droit à une question ?

- Je te rappelle que c'est toi qui a changé les règles de notre jeu la dernière fois.

Ne s'attendant pas à ce que le bretteur veuille jouer de cette manière, elle mit un certain temps avant de répondre. Si Luffy était venu vers elle pour discuter, elle lui aurait très certainement répondu la même chose que son compagnon de jeu.

- C'est une discussion qu'ils doivent avoir ensemble. Tout comme toi, mes relations n'étaient basés que sur le sexe.

Zoro reprit le jeu. Plus ou moins satisfait de sa réponse. Satisfait car elle lui confirmait ses inquiétudes sur la façon de gérer les problèmes de Luffy. Beaucoup moins en apprenant que la belle archéologue s'adonnait à des activités nocturnes de ce genre. Elle était tellement sérieuse que son esprit avait considéré qu'elle n'était pas adepte des relations sans lendemain. Finalement, il ne la connaissait pas si bien que ça. Robin prit ses galets dans cette nouvelle manche. Elle vida sa tasse de café et laissa ses pouvoirs lui en préparer une nouvelle.

- Ma réponse à l'air de t'avoir perturbé. Pourquoi ?

- Je ne savais pas que tu pratiquais ce genre d'activité c'est tout. Ça ne te va pas.

Robin appuya son menton sur la paume de sa main. Son silence força Zoro à la regarder. Elle lui sourit avec malice alors qu'il croisait les bras sans la lâcher du regard. Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille. Le bretteur semblait agacé, ce qui l'amusa particulièrement.

- Parce que tu me voyais comment ?

- On ne joue plus ? Grogna le vert.

- Si, elle plaça un marqueur sur le plateau, mais... on peut discuter tout en le faisant.

- Tu changes encore les règles ?

- Je ne m'en lasse pas.

Tout deux reprirent leur jeu en silence. Zoro tenta d'ignorer les regards insistants de la brune à ses côtés. Il finit par abandonner et lui fit face, le visage chiffonné par les réflexions.

- Tu es un rat de bibliothèque, tu es sérieuse et prudente. Elle continua de sourire. Je ne te voyais pas avoir une sexualité aussi libre.

- Tous les humains ont des besoins à assouvir. Le sexe en fait partie intégrante.

Il serra les poings. Savoir que l'archéologue se mettait en danger, le mettait hors de lui. Du moins, pour lui c'était la raison de son agacement. La brune voulut se lever pour récupérer son café, mais la poigne du bretteur engloba son bras pour l'en empêcher. Elle l'interrogea du regard. La colère et l'inquiétude mélangées dans son iris, la fit abdiquer. Muette, elle reprit sa place bien que lui ne relâcha pas son bras.

- Je ne prends pas de risque tu sais ? Je ne couche pas avec n'importe qui.

- C'est pas la définition d'un coup d'un soir.

- Je ne couche qu'avec des hommes en qui j'ai confiance.

Cette réponse l'énerva encore plus. Gardant son bras dans sa main pour l'empêcher de s'échapper, il l'obligea à se rapprocher de lui. Surprise, la brune resta stoïque et s'accouda à la table. Si le bretteur avait déjà fait preuve de véhémence sur son habitude à se mettre en danger, là, il était à son paroxysme.

- Donc... Tu pratiques souvent ce genre de jeu ?

- Rarement. L'iris du bretteur brilla d'un éclat vif. Pour tout t'avouer, j'ai dû le faire une ou deux fois avant de vous rencontrer et ce n'est arrivé qu'une seule fois depuis mon arrivée au sein des Mugiwara.

- Quand ?

- Très récemment.

La brune pencha la tête sur le côté tout en frappant de son ongle manucuré, la table. Zoro fulminait. Elle tentait d'éviter la discussion et ça avait le don de le rendre fou. Robin retenu un rire face à sa colère. Peut être que c'était mal, mais le voir réagir de cette façon lui procurait une délicieuse envie de continuer à le faire sortir de ses gongs. L'archéologue fit sauter les dernières barrières de son calme avec un sourire séduisant.

- Qui ? S'agaça-t-il. Dit le moi tout de suite.

- Tu le connais.

- Je ne joue pas. Répond.

- C'était Law.

Zoro écarquilla l'œil. Le capitaine des Hearts ? Lui et la belle archéologue ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'avait attiré chez ce gars ? Désarçonné, il l'a libéra. Le premier réflexe de la brune fût de combler un peu plus l'espace entre eux. Étonnamment, son geste n'en engendra aucun de son coté. Zoro écrasa ses phalanges dans son poings. La seule pensée qui lui comblait l'esprit était celle de refaire le portrait de leur allié. Ce mec avait eu le culot de se faire l'une des femmes de leur équipage. Non, Robin était consentante... mais pourquoi choisir ce gars ? Elle lisait visiblement en lui car elle lui donna une explication.

- Notre relation était purement physique.

- Était ? Parce que tu ne t'enverras plus en l'air avec le beau brun ténébreux ?

Le sarcasme dans sa voix, élargit le sourire de Robin. Elle avança le buste, sa poitrine s'écrasant sur la table. Le bretteur ne bougea pas. Trop énervé par les révélations de sa partenaire de boisson.

- Crois le ou non... Elle approcha ses lèvres de son oreille. Nous ne jouons plus tous les deux.

- Pourquoi lui ?

- Physiquement, on se plaisait. Une chose en entraînant une autre...

- C'est toi qui lui a proposé ce jeu ?

Robin recula pour voir son expression de colère devenir subitement sérieuse. Elle remonta son short et tira un peu sur son haut à bretelles. Zoro observa. Silencieux et visiblement très en colère. Elle frôla son épaule avec sa main. Le geste le détendit une seconde, sa rage revenant à l'assaut aussitôt.

- Non. Il se crispa en sentant sa main caresser son biceps. C'était sa proposition.

- Et toi... Tu as accepté ça ?

- Pourquoi pas ? Elle haussa les épaules.

- Pas de sentiments, juste de la baise occasionnelle. Elle hocha la tête. Je ne te voyais pas adepte de ce genre de relation.

- Tu sais, être l'enfant du démon n'aide pas à trouver l'amour. Qui voudrait s'encombrer d'une femme maudite ?

- Un mec maudit lui aussi ?

- Fufufu. N'essaie pas de me faire plaisir avec des mensonges.

- Je ne mens pas.

- Zoro, outre notre équipage. Le reste du monde me voit comme une menace ou un avantage stratégique. J'ai arrêté de me faire des illusions depuis bien longtemps.

- Demande à Sanji, claqua le bretteur. Je suis sûr qu'il se ferait une joie de t'aider.

- A l'évidence... Mais Sanji n'est pas mon type d'homme. Et il ne serait jamais assez sérieux pour faire ça. Ça l'impacterait trop. Il n'est pas fait pour les relations d'une nuit.

Étrangement, il se sentit soulagé par son explication. Il n'avait pas envie de voir la belle archéologue être tripotée par leur cuisinier. Bien qu'elle est précisé cela, la frustration prenait beaucoup de place dans son esprit. Ces révélations l'affectaient plus qu'il ne le voulait. Robin s'appuya sur son bras pour se mettre debout et rejoindre le bar. Pour calmer ses nerfs, il vida d'une traître sa bouteille. Le liquide alluma un feu dans sa gorge, cette sensation lui fit tourner la tête. Il reposa avec une certaine agressivité la bouteille vide avant d'étudier l'archéologue. Tout en se servant en caféine, elle écarta de sa vue une mèche rebelle. Le bretteur laissa son attention divaguez sur le reste de son corps. Il ne comprenait pas l'intérêt de la brune pour l'autre médecin... mais en l'observant, il comprit l'intérêt de ce capitaine arrogant pour elle. Robin n'était pas seulement une Mugiwara. Elle était une femme. Une femme sublime, féroce et mystérieuse de l'extérieur mais pourtant si fragile à l'intérieur... Une fragilité qui pouvait en pousser plus d'un à vouloir se l'approprier. Cet aspect d'elle n'était pas sa seule qualité, son physique l'était aussi. Sa grandeur, la forme de son corps et sa taille fine. Ses longs cheveux noirs dansant dans son dos quand elle revint vers lui. Ses grands yeux couleur océan, pouvant fasciner n'importe quelle créature qui lui faisait face. Lui comprit. Le bretteur sentit ses oreilles chauffer quand les lèvres parfaitement dessinées de cette femme esquissèrent ce sourire qui l'a définissait si bien. Lui qui avait eut la chance de la voir au naturel comprenait l'attirance qu'avait éprouvé Law pour elle. Avec ou sans artifice, elle était sublime. Cette pensée le fit détourner le regard. L'alcool n'était pas le problème. Il était sobre. Sobre et maintenant conscient d'une chose. En tant que femme, elle était une pure tentation. Une tentation maintenant limpide dans son esprit. Une tentation à laquelle il ne pouvait pas accéder et surtout pas succomber...sous aucun prétexte. La brune reprit sa place, sa tasse à la main. Elle entama lentement cette nouvelle coupe en profitant de l'arôme. À ses côtés, le bretteur fuyait son regard et sa présence. Il s'était décalé d'un centimètre lorsqu'elle était revenue. Ce n'était pas grand chose, mais ça voulait dire beaucoup de sa part. Était-il encore en colère ? Ou contrarier ? Elle reposa la tasse, à l'écart. Le voir agir de cette façon l'a rendait confuse. Il était d'une humeur massacrante depuis son aveu.

- Tu t'inquiètes pour moi ? Sa phrase n'extorqua qu'un grognement à son compagnon. Tu veux savoir pourquoi j'ai accepté son invitation ?

Le bretteur pivota la tête si vite qu'elle sursauta. Alors il était seulement curieux ? Son intérêt pour sa relation avec le chirurgien de la mort n'avait aucun sens pour elle. Il agissait comme un enfant lorsque ça la concernait. Un comportement qu'il n'avait montré qu'à elle et à aucun autre Mugiwara. Son regard curieux raviva son envie de l'agacer un peu plus. Elle s'éleva en s'installant sur la table. Son corps bougea devant le sien avec lenteur, lui n'esquissa pas un geste. Observant la grande brune s'asseoir face à lui et l'obligeant à lever la tête pour garder un contact visuel. Il inspira quand elle plaça ses jambes entre les siennes. Son sourire malicieux lui rappela sa première rencontre avec elle. Sa rencontre avec Miss All Sunday. Le souvenir se raviva d'autant plus qu'en elle croisa les jambes. Son pied frôla son torse mais il ne bougea pas. Dommage, la dernière fois, il avait paniqué et ça avait été très distrayant de son point de vue. D'un geste fluide, elle attrapa son menton entre ses doigts. Le bretteur écarquilla l'œil, conscient qu'elle prenait un avantage considérable sur lui.

- Tu sais Kenshi-san, te taquiner est une activité très plaisante. Zoro s'empourpra. Elle ne l'avait pas appelé ainsi depuis plus de deux ans. Tu sais pourquoi j'ai excepté la proposition de Law ? Il déglutit. Parce qu'il a eut l'audace de le faire. Law me voulait et ne s'est pas gêné pour me le faire comprendre. Alors...

- Et tu acceptes ça ? Il fronça les sourcils. N'importe qui peut te dire : « vient on baise », et tu marches ?

- Seulement si il est de confiance et que son physique m'attire.

La brune recula sans lâcher son menton. Un sourire diaboliquement sexy sur les lèvres, elle le surplomba. Zoro sentit son corps devenir raide en entrevoyant la poitrine de la brune partiellement dissimulée. Il ne pouvait pas laisser son esprit être tenté par elle. Pas par cette femme. Est-ce qu'elle était consciente de ses pensées ou ne faisait-elle pas exprès.

- Quand tu rougis comme ça, Zoro serra les poings. Ça me donne encore plus envie de te taquiner.

- Je ne rougit pas, ragea-t-il, piqué.

- Bien sûr, elle ne lâcha pas le contrat visuel. Alors si tu ne rougit pas, est-ce la colère qui dépeint sur tes joues ? Ou bien... De la jalousie.

Un flottement passa. L'archéologue regretta instantanément sa question quand le bretteur se dressa sur ses jambes, envoyant le banc sur lequel il était assit s'écraser au sol, pour la surplomber. Son attitude passa de la gène à la confiance. De la jalousie ? Ça n'avait rien à voir avec ça. Ses pensées ne faisait que de divaguer depuis sa révélation sur l'attirance que la brune pouvait créer sur lui. Non ce n'était de la jalousie. Elle était maîtresse de son corps et lui n'avait pas son mots à dire. Il n'était pas soûl, il était sobre. Il ne l'a voyait plus comme une Mugiwara, il l'a voyait comme une femme attrayante et inaccessible. Il craqua quand la brune le défia du regard.

- Ni l'un, ni l'autre.

C'était de la frustration. Frustré qu'elle soit sexuellement si libre. Frustré qu'elle se mette en danger pour ça. Frustré qu'elle le traite comme un enfant. Frustré d'avoir réalisé à quel point elle pouvait être désirable. Frustré de ne pas pouvoir se permettre l'audace de la soulever de cette table pour l'emmener dans une chambre et lui faire regretter ses taquineries.

- Je ne suis pas un gosse en pleine puberté. Évite de me chercher.

- Oh je le sais ça. Sa main en suspens depuis qu'il lui faisait face, elle la posa sur son torse. Tu n'as pas le corps d'un enfant. Il retira sa main de son torse. Pardon, je suis aller trop loin visiblement.

L'attitude de l'archéologue changea. La femme séduisante s'adoucie drastiquement. Retrouvant sa conduite habituelle tout en délicatesse. En brisant le contact visuelle, elle poussa sur ses épaules afin d'avoir la place nécessaire pour sauter au sol. Sa poitrine frôla la sienne un instant, le temps de le contourner. Stoïque, le bretteur resta indécis. Son cerveau ravagé par ses pensées.

- J'aime beaucoup te taquiner, Zoro fronça le regard alors qu'elle passait dans son dos. Je sais très bien que je me suis pas ton genre de femme. Tout comme je ne suis pas du goût des hommes de cet équipage. Il sursauta. Si j'étais certaine du contraire, j'aurais déjà tenté ma chance avec l'un de vous.

Elle aurait tenté sa chance ? Il la rattrapa par le bras. Si l'un deux lui avait prouvé de l'intérêt pour autre chose que de l'amitié et de la confiance, elle aurait proposé une relation sans lendemain ? Il allait peut-être regretter ses paroles mais sa langue prononça ses mots sans l'accord de sa fierté.

- Tu es sûre de ça ? Elle battit des cils. De connaître mes goûts en matière de femme.

- Les femmes fortes. Comme toi. Comme... Erza ?

Erza ? Le bretteur ouvrit la bouche sans laisser de sons sortir. Alors c'était comme ça qu'elle le voyait ? Comme un homme qui ne s'intéressait qu'au femme qu'il estimait digne de lui ? Pour quel genre de machiste, passait-il ? Encore une fois, sa langue ne prit pas en compte sa fierté.

- C'est pas mon idéal. Je préfère les femmes-!?

- Douce et attachée comme la princesse Hiyori ?

Cette nouvelle réponse, le prit de court. Pourquoi elle mettait la sœur de Momo sur le tapis ? L'aura de Sanji déboula dans la salle. Zoro lâcha l'archéologue prit d'une décharge. Le cuistot ne sembla pas surpris de les voir. Il salua gaiement la belle brune et ignora le bretteur qui avait lâché sa partenaire de jeu pour fourrer ses mains dans ses poches. Le blond rejoignit les fourneaux pour préparer le petit déjeuner. En silence, Robin et Zoro le regardèrent faire. La brune prit son coude dans sa main, prête à reprendre leur conversation. Le bretteur échappa à son regard en frottant l'arrière de sa nuque. Elle ouvrit la bouche.

- Je vais m'entraîner.

Son partenaire tourna les talons pour sortir à l'arrière de la guilde. La brune resta interdite devant sa fuite. Un sentiment de solitude rampa le long de son échine. La réaction du bretteur la blessait. Ses océans bleus se figèrent sur la table où ils étaient. Depuis quand ne s'était-elle pas sentit aussi éloignée de lui ? Déçue par la tournure des événements, elle jura contre son côté taquin. Décidément, elle n'était pas douée avec les gens. À croire qu'elle était maudite. Les yeux rivés sur le sol, elle usa de ses pouvoirs pour ranger le plateau de go. Maudite ? Les larmes aux yeux, elle fût prise d'un soubresaut quand Sanji l'interpella. Elle le rejoignit dans la cuisine. Le cuisinier la gratifia d'un large sourire, étirant le sien malgré ces pensées négatives. Elle s'installa au bar pour le regarder cuisiner. Ses pensées reprirent le fil de sa conversation avec Zoro. Il avait nié être attirée par les femmes du même acabit que lui. Quand elle avait mentionné Hiyori, le bretteur était resté muet. Avait-elle vu juste ou complètement faux ? Elle n'avait rien à dire sur sa sexualité, après tout il ne lui devait rien. Pourtant elle était intriguée. Zoro était bel homme, de bonne constitution et beaucoup de femmes devaient craquer pour lui. Sa curiosité prit le dessus sur sa morale.

- Dis-moi Sanji...

- Oui Robin d'amour ?

- Zoro aime quel genre de femme ?

Le blond suspendit ses gestes. Il reposa ses ustensiles pour allumer une cigarette. Ses mains engouffrés dans ses poches, il chercha son briquet. L'archéologue patienta. Sanji était drôlement calme. Alors qu'il s'appuyait contre le meuble de cuisine, il agita la flamme devant sa cigarette. L'odeur se mélangea à celle du café qu'elle avait emporté avec elle. Une longue aspiration plus tard, il prit la parole.

- Pourquoi cette question ?

- Simple curiosité, esquiva la brune.

- Tu ne lui as pas demandé ?

- Je pensais que les femmes puissantes et caractérielles lui correspondaient. Il a nié. Sanji repoussa sa mèche. J'ai ensuite évoqué Hiyori, mais il ne m'a pas répondu.

- Hiyori ? Elle hocha la tête. En toute honnêteté, je n'en ai aucune idée. Elle soupira. Mais.. je pense que tu te trompes sur toute la ligne.

- Comment ça ?

- Ce débile n'est pas du genre à s'attacher rapidement. Une femme trop caractérielle ne ferait que l'agacer. Une fleur délicate et trop passionnée comme la princesse de Wano serait trop collante pour lui. Il aime sa tranquillité.

- Je vois, marmonna la brune. Merci pour ta franchise, Sanji.

Le cuisinier reprit sa routine. Entre deux étapes de préparation, il servit un nouveau café à l'archéologue. Celle-ci le remercia mais n'entama pas la tasse. Les yeux dans le vide, elle se mit à touiller le liquide avec sa cuillère. Sanji la laissa cogiter, finalisant le repas. Dans quelques minutes, le reste de l'équipage se lèverait pour partager le petit déjeuner. Sauf Zoro, car il semblait bien parti pour éviter la brune tout la journée et... certainement la soirée organisée pour l'inauguration de la reconstruction de la guilde ce soir. Sanji n'avait pas tous les détails, mais ses deux là semblaient en froid ou gênés par une conversation trop personnelle. Face au silence pesant, il s'accouda au bar, là où Robin se perdait dans ses pensées.

- Robin d'amour ? Aucune réaction. Jusqu'où va ton intérêt pour Marimo ?

Ses mots furent entendu, car elle lâcha sa cuillère en sursautant. Dans son geste, elle tapa dans sa tasse qui manqua de tombée si Sanji ne l'avait pas stabilisé par réflexes. Déstabilisée par le blond, elle chercha un point d'accroche pour reprendre ses esprits.

- Je... ne vois pas de quoi tu parles.

- Ne me mens pas. Il se passe un truc entre vous deux depuis qu'on a débarqué sur cet île. Vous passez vos nuits ensemble, vous vous êtes indéniablement rapprochés en quatre mois. Quand vous êtes avec nous, vous essayer de nous cacher ce rapprochement. Elle baissa les yeux. Vous picolez pour vous donner une excuse sur votre relation. Il posa sa main sur la sienne. Tu es perturbée. Il est perturbé. Même si vous restez muets à ce sujet, les signaux que vous nous renvoyez ne me rassures pas.

- Je... Je ne sais pas. Elle serra le poing. Il... m'intrigue. Je crois qu'il m'a toujours intrigué... Je n'ai jamais été aussi sereine que depuis mon entrée dans l'équipage. C'est seulement qu'avec lui... je me sens-?!

- En sécurité ? Elle acquiesça. Robin chérie, tu vas devoir sérieusement reconsidérer tes sentiments pour lui.

- Attends, je ne suis pas -?!

- Amoureuse ? Ses joues prirent une teinte écarlate. Face à cette réaction, Sanji ne pût empêcher un sourire sincère de fendre ses lèvres. Ce n'est pas ce que j'allais dire, mais... Sa main quitta la sienne pour se poser sur son crâne. Tu dois envisager cette possibilité. Je ne suis pas assez proche de Zoro pour comprendre ses sentiments envers toi. La seule chose dont je suis sûr, c'est qu'il tient à toi.

Il remit de l'espace entre eux. Si jusque ici, elle n'avait jamais envisagé un changement dans sa relation avec le sabreur, les paroles de Sanji avait provoqué un véritable tsunami dans sa tête.

- Tu sais, il ramassa un carnet de notes sur le plan de travail. Je préférerai que ton intérêt pour lui soit seulement lié à son physique, elle fit les gros yeux. Ne me regarde pas comme ça. Cet idiot plaît aux femmes, pourquoi ce ne serait pas ton cas ?

- Si ce n'était pas le cas. Si je me rends compte que le physique n'est pas la seule raison de mon intérêt pour Zoro... Il reprit une nouvelle cigarette. Qu'est-ce que tu en penserais.

- Robin d'amour, peu importe avec qui les femmes les plus importantes de ma vie sont... Tant que vous êtes heureuses, Nami, toi et Yamato-chan... Tout me va.

- C'est pour cette raison que tu n'as pas étripé notre capitaine.

Il fit la moue. Cette réaction la fit rire, ce qui rassura enfin le cuisinier. Il tira un siège pour s'asseoir à ses côtés. Il mit entre eux son carnet, suscitant la curiosité de Robin.

- Tu m'aides à préparer le banquet de ce soir ? Je suis sûr que tu as eu le temps d'analyser toute la guilde et donc, de connaître leur nourriture favorite.

- Je suis si peu discrète ?

- Seulement quand on te connais. Elle prit enfin une gorgée de café tiède. Ça te permettrai aussi de reposer ton cerveau avant de remettre tes idées en place. Profites en pour décompresser aujourd'hui. Tu te poseras des questions plus tard.

Robin accepta de faire cet effort, mais dans sa tête, l'analyse avait déjà commencé. Avec Sanji, elle décida d'une partie du banquet. Le reste de l'équipage les rejoignit pour manger. Sauf Zoro, comme l'avait prédit son meilleur ennemi. L'archéologue ne montra rien mais elle se sentit mal de pas le voir revenir. Nami engagea la conversation sur les projets d'inaugurations et les futurs déplacement qu'ils allaient devoir effectuer pour finir la traduction du livre. Pour cela, elle donna des tâches à chacun.

- Pour pouvoir profiter au mieux de la cérémonie de ce soir, nous allons préparer le départ de demain ce matin et garder notre après-midi pour nous apprêter. Elle sortit son calepin et Luffy bougea de sa place pour passer dans son dos et poser son menton dans le creux de son cou. Pour information, nous avons localisé les manuels de traductions. Le cryptage ancien se trouve actuellement dans la bibliothèque royal. Le maître a exceptionnellement reçu l'accord de la reine pour emprunter le livre. Lucy et Kana devraient revenir en fin de matinée avec. Pour ce qui est des runes draconiques, Dame Anna nous a contacté. Elle ne connaît pas le langage mais elle nous a apprit qu'il n'existait qu'un seul exemplaire. Encyclopédie qui n'a jamais quitté les ruines de Dragonof, l'ancien royaume où coexistait humains et dragons.

- Des dragons et des humains ?, Jimbe se gratta la nuque. L'avantage c'est qu'on aura pas à changer de continent.

- POURQUOI DES DRAGONS ?!, paniquèrent Usopp et Brook.

- Ce royaume a été réduits en cendres, planta l'archéologue. Les dragons ne sont plus qu'une minorité et nous avons très peu de chance d'en croiser un.

- On est quand-même pas obligé de venir ? Le sniper trembla de la tête au pieds. Si ?

- Tu crois qu'on va te laisser te la couler douce alors qu'on cherche le seul moyen de rentrer chez nous ?, balança le cyborg en terminant son cola. On a besoin de tout le monde.

- Des dragons on en a déjà croisé, rit Luffy en regardant par dessus l'épaule de sa navigatrice. Moi j'ai hâte.

- Comme c'est étonnant, se moqua Sanji.

- Vous avez fini ? Tout le monde reporta son attention sur Nami. Je vais décider des équipes d'expéditions avec le maître et Laxus dans la matinée. Le royaume Dragonof est immense et Hibiki n'a pas trouvé la localisation précise du livre. Qu'en a vous, j'ai des tâches à vous attribuer. Les garçons vous continuerez d'aider aux réparations. Il ne reste que les finitions pour achevés les travaux mais ils ont besoins de mains pour ranger, nettoyer et préparer la salle pour ce soir. Sanji, tu restes aux fourneaux pour aider Mira et Lisanna. Robin et Yamato, vous serez chargées d'acheter le nécessaire pour le voyage. J'ai fais la liste avec les demandes de chacun et en début d'après-midi, nous iront toutes les trois acheter des vêtements décents pour tout le monde.

- On peut pas mettre les fringues qu'on a acheté après l'attaque ? Usopp regretta sa question quand la navigatrice le fusilla du regard.

- Vos guenilles ? Tu veux nous faire honte ? C'est non négociable. Je choisirai vos tenues. C'est une cérémonie d'inauguration. La guilde a invité toute la ville et le maître a été clair, tout le monde doit être sur son trente-et-un. Maintenant que vous avez les informations, vous pouvez vaquer à vos occupations. Quelqu'un peu dire à notre idiot de bretteur de rester ici aider ?

- Je vais aller le voir, répondit du tac à tac Luffy. On se voit plus tard.

Le capitaine embrassa la joue de rousse sans aucune retenue avant de partir en courant de la cuisine. Nami piqua un fard, ce qui lui valut une moquerie de la part d'Usopp. Les membres de la guilde ne tardèrent pas à arriver pour reprendre les travaux. Robin et Yamato furent les premières à exécuter leurs tâches. La liste était si longue qu'elles avaient décidés de ne pas perdre une seule secondes. C'était aussi une façon pour Robin de s'aérer l'esprit. Alors que Sanji s'activait en cuisine tout en suivant le plan construit avec l'archéologue, tous les hommes de l'équipage s'activaient sous les directives de Franky. Un peu à part, Nami avait déployé une carte papier de l'ancien royaume offert par Lucy. Laxus à sa gauche et le maître en face d'eux en tailleur sur la table, elle présenta son plan.

- Bien, il est temps de constituer les groupes d'expéditions. Chaque groupe partira avec les notes de Robin pour s'assurer de la concordance des runes.

- On est obligé d'utiliser une vieille carte, maugréa le blond hirsute. Tu sais qu'on a des outils plus moderne à disposition...

- Je préfère le papier, coupa la rousse. Zeus sortit de son bâton en baillant. Va aider Luffy mon petit nuage.

- À tes ordres Nami !

Après le départ du nuage, le maître entoura les emplacements à explorer avec son bâton. La tour perdue du savoir, la bibliothèque royale, les ruines du temple des dragons, et le cimetière du triomphe.

- D'après nos informations, la tour a été en partie immergée. Makarov pointa la zone proche de l'océan. Jubia est parfaite pour cette mission.

- Grey peut l'accompagner. Laxus nota leur nom sur la carte. Ses deux là forment un duo solide.

- Jimbe sera dans son élément, il les accompagnera avec Sanji. Ces deux là s'entendent bien. Ils sauront aider. Pour la bibliothèque du palais, Usopp et Franky pourront s'en occuper avec Arzak et Biska. Ils ont prit l'habitude de travailler ensemble.

- Pour le cimetière, Wendy et Charuru. Nami nota son nom. Elle pourra utiliser son sort « Voie Lactée » pour invoquer les âmes perdues.

- Des âmes ? Nami tenta d'imaginer. Elle peut invoquer des âmes avec sa magie ? Comme Brook peut contrôler la sienne ?

- Le cimetière doit regorger d'esprits, tu la penses capable d'en supporter autant ?

Laxus se tourna vers la voix dans son dos. Erza le surplombait, une poutre sur l'épaule. Le blond réfléchit un instant, son menton dans la main.

- Elle est jeune mais c'est une mage puissante.

- Je le sais, je m'inquiète seulement pour elle. Laisse moi l'accompagner. Le maître cacha son sourire.

- Non, toi tu te rends au temple avec Jellal, Levy et Gajeel. L'endroit est entouré de guildes noires, votre passif à toi et le double de Mystogan sera plus utiles là-bas.

- Tu as pensé à Emma ?

- Elle ne part pas avec vous. La guerrière se sentit soulagée. Lily reste avec elle ici. Gajeel et Levy ont proposé cette solution pour se joindre à l'expédition.

- Nous irons avec elle, Erza. La rousse abdiqua. Luffy, Zoro, Brook et moi l'accompagneront. Luffy ne sera pas tenable ailleurs que là-bas et je dois garder à l'œil Zoro et son sens de l'orientation médiocre.

- Natsu, Lucy et Happy aussi. Leur présence rassurera Wendy.

- NAMI !

Luffy s'étira à travers la salle. Il passa au dessus du maître de la guilde pour atterrir accroupi sur la table devant elle. Elle lui mit une tape sur le crâne avec la tranche de sa main en lui rappelant de faire attention. Dans sa voltige il avait faillit bousculer le maître.

- Mets Zoro avec Robin.

- Quoi ?, elle leva un sourcil. Pourquoi ?

- Fais ce que je te dis.

Il lui vola un baiser avant de s'enfuir. Bouche bée, Nami supporta le sourire narquois du dragon de la foudre et celui écarlate de la chevalière. Elle raya le nom du bretteur pour l'ajouter à la liste de ceux rejoignant le groupe d'Erza. Soit, Robin, Chopper et Yamato. Luffy lui revaudrait des explications ! Elle contempla les groupes inégaux en termes de nombre. Un coup d'œil sur l'horloge de la guilde, la navigatrice se rendit compte que la matinée passait vite. Lucy et Kana revinrent de leur mission, le manuscrit en leur possession. Manuscrit vite volé par la mage des mots qui s'enferma dans la bibliothèque pour l'étudier. Au retour de Robin et Yamato, elle traîna les deux femmes et Lucy dans les boutiques. Laissant aux hommes le rangement et la préparation des sacs pour le lendemain. Le choix des tenues pour les hommes du groupe fût rapide. Convaincre Yamato de mettre une robe fût un échec total... elle porterait donc un costard comme les autres. Elles quittèrent le magasin pour laisser les tenues au premier pressing qu'elles croisèrent. Pour patienter, Lucy les emmena dans un café réputé de Magnolia où Yamato dévora un assortiment de pâtisserie. Récompense pour sa patience et pour avoir laissé les autres jouer à la poupée avec elle. Une fois leurs tenues récupérées, la mage céleste les abandonna pour se préparer chez elle. Les femmes des Mugiwara, prirent le chemin de la guilde pour faire de même. Une fois dans la guilde, elles furent surprise de voir le bâtiment entièrement décoré où Sanji terminait de préparer la table du banquet.

- Mes femmes préférées sont de retour ! Il tournoya vers elles. Vous avez trouvez votre bonheur ?

- Yamato a refusé de porter une robe, fit la navigatrice légèrement déçue.

- Je n'étais pas à l'aise ! La princesse démone agita les bras. Je suis désolée !

- Je te taquine, tu seras magnifique dans ton costard. Sanji voilà vos tenues, les noms sont sur les sacs.

- Oh Nami chérie, gémit le blond. Je n'ai pas terminé de dresser la table, Robin d'amour tu peux passer à notre chambre ? Usopp est là-bas. Il les distribuera.

Robin accepta sa requête, un large sourire marquant son visage. En vitesse, elle prit les escaliers pour mener à bien sa tâche. La fête débuterait dans deux heures et elle devait encore se doucher et se préparer. Nami lui répéta de se dépêcher quand elle arriva en haut des escaliers. Elle traversa le couloir pour atteindre la chambre improvisée des garçons. De bonne humeur grâce à son après-midi shopping, elle toqua à la porte en chantonnant. Avec tout ce qu'elle avait à faire aujourd'hui, elle en avait presque oublié son altercation avec le sabreur. Elle ne l'avait pas croisé une seule fois depuis la matinée... Pas une seule. Cette pensée, cassa son humeur. Peut être qu'il fuyait sa présence, elle et ses taquineries de mauvais goût. Le grincement de la porte la ramena à la réalité. Le regard sur les lattes de planchers, elle assembla les sacs pour les tendre à Usopp.

- Je vous ramène vos tenues, je te laisse les distribuer aux autres.

Son bras et sa tête se levèrent d'un même mouvement. Ses océans bleus percutèrent l'œillade grise du bretteur. Sa mâchoire se décrocha en réalisant que l'homme qu'elle tentait de sortir de son esprit était bel et bien en face d'elle. En face d'elle et visiblement agacé d'avoir été forcé à quitter sa douche précipitamment. Le fait qu'il soit totalement trempé, en sous-vêtements et une serviette autour de la nuque, en était la preuve évidente. Muette, elle laissa ses yeux suivre une goutte d'eau chuter de ses mèches rebelles pour glisser entres ses pectoraux et sa chaîne abdominales. Elle remonta vite ses yeux au ciel quand elle atteignit la bande élastique de son boxer. Sa conversation avec Sanji revint brusquement dans son esprit. La possibilité qu'elle porte un intérêt particulier pour lui, crispa ses phalanges sur les hanses en papier des nombreux sacs qu'elle apportait. Une chose était certaine, le cuisinier lui avait menti.

- Entre.

La voix du bretteur fit tordre son ventre. D'un pas hésitant, elle franchir le seuil pour s'exécuter. La gêne monta d'un cran quand le regard du bretteur fixa sa nuque. Il la dépassa pour retourner vers la salle de bain en fermant la porte derrière eux. La vue de son dos lui donna chaud et elle secoua la tête pour revenir à la réalité. Pour qui elle se prenait de le lorgner de cette façon ? Elle posa les sacs sur la table basse en prenant soin de mettre les prénoms inscrits sur chacun, en évidence. Ceci fait, elle n'avait plus qu'à fuir en vitesse. Son envie de le voir était à présent submergé par sa honte de l'avoir dévisager de la sorte. Elle se hâta vers la sortie. Elle ne pouvait pas rester plus longtemps ici. La porte qu'elle commença à ouvrir, fût brutalement refermée sans son accord.

- Tu vas où ?

Son corps se raidit violemment, sa voix résonnant dans chacun de ses muscles. Elle bégaya une excuse bidon tout en réitérant sa fuite. Geste arrêter par la main de Zoro qui l'obligea à se retourner avant de la plaquer contre la porte.

- On doit parler. Elle chercha un échappatoire. Désolé de t'avoir ignorée toute la journée.

La grande brune planta des orbes surprises sur lui. Il recula tout en lâchant son bras. Ainsi, elle remarqua que l'homme qui lui faisait face avait eut la décence de mettre un pantalon.

- Je n'avais pas à m'énerver vis à vis de ta sexualité. Il s'évada de son regard. Ne culpabilise pas pour le reste, j'étais juste... inquiet.

- Je suis désolée d'en avoir profité. Elle entrelaça ses doigts entre eux. J'ai beaucoup de mal à te cerner donc... je peux parfois être trop envahissante quand je veux en savoir plus sur quelqu'un.

- Donc... il se gratta la nuque. Tout va bien entre nous ?

- Oui, elle sourit sincèrement. Tout va bien.

Zoro laissa échapper un immense soupire de soulagement. Il avait passé la journée à ruminer sur cette matinée. Quand il lui demandait si tout allait bien entre eux, il omettait complètement le fait qu'il avait une flagrante attirance pour elle. Il ne pouvait pas se leurrer, elle était captivante sous toutes les coutures. Il avait passé la journée à se convaincre du contraire... un échec cuisant. Pour envenimer les choses, elle se retrouvait seule avec lui, gênée par sa présence... et ça, ça la rendait encore plus attirante. Ces réactions lui donnait envie de la taquiner. Il s'étonna d'une telle pensée. Il n'avait jamais eu ce genre d'envies auparavant. Alors qu'elle l'observait sans perdre son sourire, il fourra ses mains dans ses poches et avança d'un pas. En réduisant la distance entre eux, il la vit trembler et rougir légèrement, le satisfaisant. Donc, il était capable de provoquer ça chez elle ? La malice prit la place de la raison.

- Si tu es autant curieuse, il te suffit de me montrer une femme qui pour toi, me convient. Je répondrai sincèrement.

- Tu es sérieux ?

- Tu crois être la seule à pouvoir proposer des jeux bizarres ? Elle s'offusqua de ses paroles. Je pourrais faire pareil, évidemment.

- D'accord ! Une lueur joueuse passa dans son regard. On commence ce soir.

Sa main empoigna, la clenche de la porte, les rapprochant une fois de plus. La brune ne cessa de sourire. Sa soirée s'annonçait bien plus fascinante que jamais. Tout ses tracas venaient de s'envoler, grâce à lui. Il arrivait toujours à piquer sa curiosité. Elle entendit la porte s'ouvrir dans son dos.

- Les garçons arrivent. On se voit plus tard.

- J'ai hâte.

Sans plus de formalité, elle quitta la pièce. Zoro referma une fois que la brune disparue de son champ de vision. Il s'adossa quelques secondes au mur pour inspirer avec force. Sa proposition pouvait les rapprocher comme les éloigner. Si elle venait à lui demander ce qu'il pensait d'elle, il n'était pas certain de réussir à mentir. Ni d'en avoir envie... mais il préférait que ce soit le plus tard possible. Il zieuta le sac où son prénom était inscrit. Lui aussi devait se préparer. Luffy déboula dans la pièce avec Usopp. Les deux meilleurs amis fouillèrent aussi dans leur sac en le voyant faire. Sanji arriva peut de temps après. Il vit le bretteur sourire discrètement, un papier à la main. En plissant les yeux, le cuisinier réussit à déchiffrer le mot écrit dessus : « Désolée ».

Robin termina d'attacher son collier avant de s'admirer dans le miroir. Le tissu de sa robe antique blanche se croisait sur sa poitrine, laissant son dos nu et tombant à ses chevilles. La fente sur sa cuisse droite laissait apercevoir ses longues botes à lanières et un fin bijou autour de sa cuisse. Bijou du même acabit que ceux entourant sa taille, ses poignets et sa gorge. Nami passa derrière elle, s'emparant des mèches encadrant son visage pour en faire un chignon qu'elle décora d'une broche.

- Tu es magnifique dans cette robe.

- Pas autant que toi.

Nami leva les yeux au ciel. Sa robe courte moulant son corps allait faire des ravages à cette soirée. Luffy allait devoir surveiller de prêt les hommes qui croiserait la rousse. Yamato tournoya autour d'elles. Habillée d'un pantalon de costard gris et d'une chemise fleurie rouge enfoncée dedans, elle termina de mettre sa ceinture en cuir sous l'œil avisé de la navigatrice. Le look oversize lui allait à la perfection. Nami l'obligea à mettre sa veste pour parfaire la tenue. La princesse démone se laissa faire, satisfaite. Une fois changées, elles rejoignirent les garçons qui les attendait sur le palier de l'étage. Usopp dû mettre un coup de coude à Luffy quand celui-ci fixa avec un peu trop d'intérêt la navigatrice. Navigatrice qui s'empressa d'enrouler son bras avec les siens. Sanji fidèle à lui même s'empressa de complimenter les femmes en courant vers l'archéologue. Aux anges, le blond s'approcha suffisamment d'elle pour qu'elle puisse lui tirer discrètement l'oreille.

- Aïe...

- Tu m'as menti tout à l'heure. Il fit les yeux doux. Ce n'était pas Usopp.

- Ça valait le coup non ? Elle tira plus fort. Pardonne moi Robin d'amour...

- Je devrais te remercier, mais ne me mens plus.

Elle le lâcha en souriant, sourire qui fit craquer une fois encore le cuisinier. Leur groupe s'intégra facilement à la fête. À la fin d'un discours express du maître actuel, chacun s'éparpilla pour profiter de la soirée. Robin se retrouva à discuter avec Levy et Gajeel, observant en parallèle Lily danser avec Emma dans ses bras. Franky, Usopp et Visitor menaient un concours de danse improvisé sur la scène où jouait Brook et Mirajane. Sanji fidèle à lui même s'occupait à admirer les femmes. Yamato buvait comme un trou avec Kana, tout en défiant le père de son amie au bras de fer. Entre eux, Nami et Luffy riaient aux éclats en compagnies de Natsu et Lucy. Zoro aux côtés du capitaine étanchait sa soif. La soirée avança dans un rythme soutenu auquel tous se plièrent. Un groupe d'amis s'infiltra dans le cercle fermé de Luffy. Une femme aux longs cheveux blonds s'assit près du capitaine en lui proposant une choppe. Choppe refusée car le brun se contentait de manger. Lucy taquina Nami quand la femme s'approcha un peu trop de lui. Du coin de l'œil, elle vit une autre femme, cheveux foncés coupés courts, proposer de l'alcool au bretteur. Visiblement il lui avait tapé dans l'œil, mais elle ne prêta pas plus attention à cette femme. C'était celle qui séduisait son homme qui avait toute son attention. Luffy discutait avec elle, sourire aux lèvres comme il en avait l'habitude. Nami observa leur conversation derrière sa boisson. L'alcool avait un goût amer. Une amertume qui augmenta quand la nuisance s'approcha un peu plus du capitaine. Elle l'a vit retirer le chapeau de paille de son crâne tout en blaguant. Si l'instant dura quelques secondes avant qu'elle ne lui remette, pour Nami se fut une éternité. Et surtout, le geste de trop. Elle posa sa choppe violemment au sol et se leva, surprenant la mage céleste à ses côtés. Elle avança sur Luffy qui arrêta de rire en l'entendant s'approcher. D'abord étonné, il le fut d'autant plus quand la navigatrice l'empoigna par le col de sa chemise pour le tirer à elle. La séductrice laissa échapper une exclamation surprise quand la rousse abattit ses lèvre contre celles de son capitaine. L'échange ne passa pas inaperçu bien au contraire. Quand elle mit fin au baiser, en relâchant Luffy, son regard se porta sur l'autre femme. Un regard froid et menaçant. La femme s'écrasa face à elle, se repliant sur elle-même. D'un geste calculé, Nami repoussa ses longues mèches rousse dans son dos, hautaine. Ses talons claquèrent sur le plancher faisant frisonner sa nouvelle ennemie. Un sourire mauvais sur les lèvres, elle fusilla du regard un Luffy bouche bée. Zoro frappa ses omoplates du plat de la main pour le faire réagir. Luffy tourna la tête vers lui. Le visage de son second se fendit d'une grimace tout en l'avertissant de la rattraper tout de suite. Sauf que quand il l'appela, elle marcha droit vers le bar en l'ignorant pour s'installer à côté de Laxus. Pourquoi ce crétin n'avait pas repoussé cette pétasse ? Elle avait certainement trop bu pour réagir aussi puérilement, mais elle voulait éviscérer cette garce... Le dragon de foudre, poussa un verre dans sa direction. Ni une ni deux, elle s'empressa de le vider en jurant.

- Oula ! Le blond regretta de lui avoir donné à boire. Bois moins vite tu veux. Je veux pas être accusé de faire boire une fille fragile.

- Ne me dis pas ce que je dois faire maudit dragon. Elle détacha Zeus de sa cuisse pour le pointer avec. Ou je te grille sur place.

Une gêne s'installa sur la nuque de Laxus. En dirigeant son regard vers l'origine, il remarqua le regard furieux du petit ami de la rousse. Il vit aussi la jeune femme en manque d'affection à ses côtés. Une idée germa dans son esprit. Ces deux là, provoquaient de la jalousie chez l'autre. Ça s'annonçait marrant. Un regard provocateur dans sa direction, il passa son bras autour des épaules de la navigatrice.

- Tu t'es laissé déstabiliser par une fille aussi basique ? Elle fit les gros yeux. Tu es une gamine Nami.

- Tu veux crever, connard ?

- Tu me remerciera plus tard.

La rousse voulut poser des questions. Un bruit familier attira son attention et elle sentit le bras étiré de Luffy s'enrouler autour de sa taille. Elle chercha à s'accrocher au blond près d'elle qui l'esquiva, un rictus moqueur sur le visage. En vitesse, elle se retrouva plaqué contre le torse de son capitaine. Furieux, il l'empêcha de mettre de la distance entre eux, sa main solidement ancrée dans le creux de son dos.

- Ne t'approches pas d'un autre homme que moi.

- Pardon ? Elle explosa. Parce que toi tu peux ?

- Non. Il enfonça son chapeau sur son crâne. Je n'appartiens qu'à toi, idiote.

- Idiote ?

Elle frappa son crâne de son poing. Luffy ne broncha pas et la chargea sur son épaule. Alors que Nami criait à plein poumons, il partit en trombe vers l'arrière de la guilde, à l'extérieur. Sur sa route, il croisa Robin qui s'entretenait avec Gajeel, Emma dans ses bras. La brune les regarda sauter dans la piscine, suivit par Natsu qui jeta sans ménage Lucy La mage céleste bu la tasse et tenta de noyer la salamandre pour se venger. Elle vit la navigatrice horrifiée ressortir de l'eau avec le capitaine accroché à elle.

- Ils sont bizarres tes potes.

- Oui, c'est une habitude chez eux. Levy récupéra sa fille. Emma à l'air épuisée.

Dans un geste délicat, Robin caressa la joue de la petite fille. L'enfant lutait pour garder les yeux ouvert. Le dragon d'acier embrasse sa joue puis celle de sa femme.

- Je vais rentrer, il est tard.

- Je profite un peu de la soirée. La mage des mots sourit. Lily te raccompagne ?

- Oui, il n'aime pas nous savoir seules en pleine nuit.

La jeune maman, fit un salut général suivit de prêt par la panthère. Robin scruta la pièce pour découvrir un peu à l'écart, le bretteur en pleine conversation avec une femme. Bien que jolie et pourvu d'attribues voyants, le bretteur semblait occupé à boire. Elle vit celle-ci tenter un rapprochement en posant sa main sur son torse. Pile là où sa chemise était déboutonnée. Vêtement qu'elle avait spécialement choisit pour se faire pardonner de sa curiosité. Une chemise tartan noir et blanche semblable à l'une de celle qu'il avait dans sa penderie sur le Sunny. C'était un homme à chemise, il aimait en porter. Elle se mordit la lèvre quand le bretteur passa sa main dans ses cheveux pour se recoiffer. Quand il avait les cheveux en arrière, il était séduisant et paraissait bien plus mature que son âge réel. Voilà qu'elle repensait encore à ça. Elle devrait torturer Sanji, lui et ses conclusions hâtives sur elle et ses sentiments.

- Tu es pas très discrète.

Gajeel narquois, acheva sa bière quand elle le dévisagea. Elle reprit son observation en l'ignorant. La jeune séductrice glissa sa main sur son bras, un sourire entendu sur son visage juvénile. Elle s'approcha de son oreille pour chuchoter. Contre toute attente, le bretteur lui sourit et se leva. Robin eut le temps de voir la déception dépeindre sur son sourire avant que Gajeel ne se mette dans son champ de vision.

- Tu devrais le rejoindre, si ça te gêne autant de le voir avec une autre.

- Ce n'est pas ce que tu crois, mentit la brune. Il remua son nez. Qu'est-ce que que tu as ?

- Petite question indiscrète, les pupilles écarlates du dragon la jugèrent. Tu veux te taper Zoro ?

La brune s'étouffa avec sa gorgée. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Elle ? Coucher avec le bretteur ? Elle piqua un fard. Sanji et maintenant Gajeel ? Pourquoi tout son entourage s'imaginait ce genre de chose ?

- Tu es malade ?! Hurla-t-elle.

- Tu dégages des phéromones. Elle voulu mourir de gêne. Je suis quasi sûr que c'est pareil de son côté. Mon nez ne me trompe pas.

- Tu te trompes complètement. Je vais me chercher à boire !

La brune partit en trombe. Gajeel ricana de la voir aussi embarrasser. Ces deux là se tournaient autour, il en mettrait sa main à couper. Robin hors de son champs de vision, il ne trouva pas non plus Zoro. En effet, il se trouvait au bar, attendant sa commande. Lisanna qui gérait les boissons, lui tendit deux choppes pleines. En se retournant, les mains prises par les choppes de bière rempli à ras bord, il fût bloquer par la brune. Il ne s'attendait pas à la voir avec toute cette foule. Sans qu'il puisse réagir, elle lui vola une choppe qu'elle entama instantanément.

- Hé ! C'était pour-?!

- Je sais, elle grimaça derrière son verre. Ta conquête est parti dès que tu t'es levé.

- Tu m'épiais ?

- Peut être...

L'archéologue tourna les talons, en direction du balcon. Zoro jura et lui courut après. Si elle disait vrai, rien ne l'attendait à sa place d'origine. Donc pourquoi ne pas la suivre. Les deux Mugiwara marchèrent en silence à l'étage. Une fois la porte passée, ils allèrent jusqu'à la balustrade. De là, ils avaient une vue parfaite sur la piscine et toutes les personnes festoyant. Il l'observa s'accouder à la rampe pour étudier les fêtards célébrer. Il fit de même après avoir vidé sa choppe avant de la balancer par terre, se plaçant à sa droite. Son œil glissa sur elle et sa tenue. Il n'avait pas fait attention quand ils s'étaient tous retrouvés avant le discours de Makarov, mais l'archéologue était magnifique. Il retraça les courbes de son corps, là où le tissu de sa robe épousait sa peau blanche. L'ornement sur sa cuisse, laissa son imagination divaguer. La décoration entourait suffisamment sa chair pour tenir seule mais il était certain de pouvoir faire passer l'un de ses doigts en dessous pour caresser sa peau. Il quitta ses jambes pour remonter sur sa nuque dégagée son regard bifurqua sur sa gorge. Non.. il se trompait. Elle était alléchante. Cette vision lui donna chaud. Être conscient de son attirance pour elle, allait devenir difficile à supporter.

- Tu sais, il figea son œil dans les siens. Elle était réellement intéressée par toi.

- Pas mon genre.

- Ah oui ? Elle haussa les sourcils. Elle était mignonne pourtant.

- Un mec beau te suffit ? Elle sourit. C'est pareil pour moi.

Elle se décala pour être plus proche de lui. Son corps entier se crispa mais il ne montra rien. L'odeur de sa peau le détendit. Robin ne portait pas de parfum, seule son odeur naturelle, celle de son shampoing et des fleurs suffisait. Ce mélange l'apaisait. Robin se pencha un peu pour mieux voir les fêtards.

- Jouons à ton jeu. Il l'imita pendant qu'elle réfléchissait. Kinana.

- Elle a un mec.

- Tu m'as dis que tu jouerai le jeu non ?

La brune le défia du regard. Putain ce que regard pouvait l'envoûter et l'attirer... C'est vrai, il l'avait promit. Kinana avait un physique sympathique mais elle était niaise. Robin le traita de goujat en entendant son avis. Bien qu'il soit très drôle.

- À toi, grogna le bretteur. Jellal.

- Hum, elle fit semblant de réfléchir. Il est beau. Très beau. Sa remarque irrita le bretteur. Le problème est, qu'il est très amoureux d'Erza. Il ne voit qu'elle et je ne suis pas une voleuse d'homme. Mirajane.

- Tarée. L'agitation autour de la piscine lui donna sa nouvelle cible. Laxus...

- Je te mentirai si je te disais qu'il n'a pas un physique de dieu grec.

- C'est ce que tu aimes ? Elle joua avec son bracelet. Tu es pas sérieuse...

- Quoi ? Elle l'étudia avec malice. Toi aussi tu dois aimer les filles avec une plastique plaisante non ?

- Un physique agréable à regarder ne fait pas tout. Je te l'ai déjà dit.

- Et je ne dis pas le contraire. Laxus ne m'intéresse pas spécialement, son corps est plaisant, son caractère l'est moins. Il est trop sûr de lui. Tu ne m'as pas dis pourquoi tu n'étais pas intéressé par la fille de tout à l'heure. Qu'est-ce qui te dérangeais chez elle ?

- Trop directe. Robin ne comprit pas. Pas assez intéressante si tu préfères.

- Oh... Alors -?!

- Que faites vous seuls ici vous deux ?

Le duo stoppa son échange pour découvrir Mirajane un plateau chargé de boissons en équilibre sur le bras. Elle avança vers eux, toute souriante.

- Une boisson ? Zoro la toisa. Rassure toi, c'est bien moi la vraie Mira.

- Je sais, grogna-t-il en voyant son aura. C'est plutôt tes boissons louches qui ne me rassure pas.

- Ce sont juste des boissons spéciales. D'ailleurs prend en une Robin ! Je suis sûre que tu aimeras !

La brune se servit, elle huma le liquide doré alors que la barmaid gardait son attitude pétillante. Elle tendit son verre au bretteur qui l'imita. Le liquide avait une odeur de thé noir, d'hibiscus, de miel et... de rhum ? Non, un alcool bien plus fort. Robin prit une gorgée, son visage s'illumina face au goût sucré et fleurit de cette boisson. La démone était douée pour inventer des breuvages atypiques, bien qu'elle faisait souvent n'importe quoi. L'alcool ne prenait pas le dessus sur les autres arômes. Le dosage était parfait. Elle bu d'une traite son verre sous l'œil aiguisé du bretteur.

- C'est délicieux !

- C'est pas un peu trop chargé ?

- Non, elle se resservit un verre. En tout cas je ne le sens pas.

- En réalité, il contient une eau-de-vie excessivement forte mais au bouquet atténué.

Zoro blêmi en comprenant. Son attention quitta la démone pour retrouver l'archéologue. Celle-ci acheva sa deuxième coupe avec un soupire exaltant. Ses joues étaient devenues rouges sous son air satisfait et comblée. Elle était ivre. Elle tangua, obligeant le bretteur à la retenir d'une éventuelle chute. Il voulut réprimander Mirajane mais celle-ci s'était déjà enfuie et distribuait à présent son piège d'alcool à de nouvelles victimes près de la piscine. Il se pencha tout comme Robin l'avait fait un peu plus tôt. Putain il allait lui passer un savon à leur prochaine interaction. Ces quelques secondes d'inattention lui valurent la fuite de l'archéologue. La belle brune l'abandonna, d'une humeur joyeuse. Il la rattrapa dans la cage d'escaliers.

- Tu vas où ?

- Me balader ! Elle avait élevé la voix. Je veux que tu m'emmènes marcher !

- Tu devrais aller te coucher.

Elle lui tira la langue avant de courir dans les marches. Il lui ordonna de s'arrêter mais elle l'ignora tout en se dirigeant vers la porte arrière de la guilde. Celle qui menait en direction de l'entrepôt et de la forêt. Au passage, elle vola une bouteille neuve qui traînait sur une table. Heureusement pour Zoro, la guilde était vide car tout le monde occupait la piscine. Il parvint à l'attraper par le bras et la bloquer contre la porte. Un peu plus loin, Usopp attiré par un bruit, passa la tête par le mur avec Sanji. Les deux hommes, intrigués, étudièrent les deux seules personnes encore dans la salle.

- Dis, c'est pas Zoro là-bas ? Sanji se pencha un peu plus.

- Le Marimo est avec une femme ?

- On dirait Robin non ?

- Robin d'amour ? Usopp hocha la tête. Non impossible, cet abruti n'oserait pas draguer une femme aussi parfaite.

- Toutes les femmes sont parfaites de ton point de vue, articula le sniper dépité. Qu'est-ce qui te fais croire que Zoro drague cette fille ?

- Il la tient par les hanches, il haussa les épaules. Et... elle vient d'enrouler ses bras autour de son cou.

- Merde tu as raison, fit son comparse sous le choc. On va lui mettre la honte ?

- Laisse le, Usopp ne cacha pas sa déception. Il s'humiliera tout seul bien assez vite.

Le cri de Nami les obligea à diriger leur attention vers la piscine. Sa voix perça le brouhaha de la fête et les deux amis virent la rousse s'envoler dans les cieux, accroché à la nuque de leur capitaine. Sanji observa le couple s'échanger un regard tendre. Un échange visuel avec le sniper, ils retournèrent profiter de la fête.

Toujours auprès de la brune, Zoro sentit son envie de lutter s'évaporer quand celle-ci s'accrocha à sa nuque pour lui hurler dans les oreilles. Sans le laisser s'imposer, elle prit son bras avec le sien et le força à passer la porte. Elle le traîna dans le petit chemin de pierre qui longeait le bâtiment. Ils entamèrent une marche nocturne. Elle riant à gorge déployée, lui désappointé par la tournure des événements. Enfin, ce n'était pas désagréable. Elle était seulement beaucoup plus directe dans cet état. Robin pressa son bras contre sa poitrine, un sourire imposant sur les lèvres. Ils prirent des escaliers en pierre pour rejoindre le petit chemin en terre à l'arrière de la guilde. L'allée terreuse rasait les murs du bâtiment en direction de la forêt. Ils passèrent à côtés de plusieurs tonneaux vides, seuls compagnons dans leur promenade. Le bretteur initialement concentré sur la brune, dévia celle-ci sur la bouteille qu'elle tenait avec sa main libre.

- Tu devrais arrêter de boire, se moqua Zoro.

- Je suis en pleine possession de mes moyens, chasseur de pirates !

- Non.

Il mit fin à la marche, Robin toujours accrochée à lui. Elle se concentra sur lui, curieuse. Le bretteur lui prit la bouteille en verre des mains. Elle protesta mais Zoro posa son index sur ses lèvres maquillées tout en s'enfilant la bouteille. La fiole vidée, il la posa sur le tonneau le plus proche. Il lui fit de nouveau face, elle qui refusait toujours de lâcher son bras. Décidément, Mira ne s'était pas loupée sur le surdosage de son cocktail. Une Robin alcoolisée s'avérait difficile à gérer, mais pas désagréable. Elle était encore plus distrayante. La jeune femme pressa son biceps de ses doigts manucurés tout en le collant d'avantage dans le tissu croisé de sa robe blanche. Cette robe antique lui allait à ravir... Voilà qu'il repensait à ça. En regardant de plus près, cette robe la mettait un peu trop en valeur. Le décolleté donnait une vue imprenable sur sa poitrine. Le tissu galbait sa taille accentuant ses courbes déjà bien trop exquises. L'alcool avait rougit sa peau, la rendant plus attirante. Tout ça additionné, rendait les choses difficiles pour lui.

- Ton état d'ébriété est supérieur à celui de notre petite soirée privée sur le Sunny...

- Oublies ce détail ! Tu dois encore me dire pourquoi tu ne voulais pas coucher avec cette fille.

- Tu vois, tu es bourrée. Tu es obnubilée par cette idée.

La brune leva les yeux avec exagération, engendrant un sourire au bretteur. Elle se colla d'avantage à son bras, le tirant vers elle, réduisant encore une fois de plus leur proximité. Donnant au bretteur une vision plus rapprochée de sa poitrine et du collier doré qui ornait sa gorge. Elle chantonna, attirant l'attention du vert. Sa moue boudeuse reprit la précédente... joueuse. Elle avait un charme fou, pensa-t-il en plongeant dans ses orbes bleues.

- Tu as dis qu'elle n'était pas intéressante pourquoi ?

- Elle était trop simple à mon goût, abdiqua Zoro. Même si elle m'avait forcé à la suivre, je n'aurai rien fait.

- Donc, si cette fille te plaisait, tu l'aurais suivit sans broncher ? Je ne te savais pas aussi sage.

- Tu te goure.

Elle haussa les sourcils. La bouche de Zoro se fendit d'un sourire charmeur. Prise au dépourvue, la brune cligna des yeux. Deux mains robustes s'accrochèrent à sa taille pour la soulever. Par réflexe, elle encercla la sienne avec ses jambes tout en enroulant ses bras autour de sa nuque. Cette action écarta l'étoffe de sa robe et le bretteur lutta contre son envie de regarder plus bas. Il la posa sur le tonneau auprès de la bouteille vide. Robin resta accrochée à lui, ce qui obligea son interlocuteur à se pencher au-dessus d'elle, maintenu par ces bras. Zoro ne broncha pas quand la brune logea son nez dans cou. Il ne dit rien non plus quand elle colla son bassin au sien, hormis un léger grognement.

- Tu peux me lâcher tu sais ?

- Non ! Elle gigota sous la panique. Je vais tomber !

- Aaah... Tu ne crains rien. Tu es assise sur un tonneau.

- Oh...

Elle tâta du bout des doigts le bois du fût, un bras toujours autour de sa nuque. Sa panique s'envola aussi instantanément qu'elle était arrivée.

- Je ne crains rien. Elle sourit. Tu n'as pas menti !

- Donc tu peux me lâcher ?

- Non. Pas envie.

Devant sa moue désapprobatrice, il souffla tout en souriant. Elle était capable d'être très mignonne finalement. Elle bougea finalement, décroisant ses jambes pour mieux s'installer sur le tonneau. Le geste extirpa un grommellement au bretteur. En changeant de position, elle avait frôlé son membre avec ses fesses. Membre qui lui rappela vivement son attirance pour elle en gonflant. Merde... maintenant il en était sûr, elle excitait ses pulsions. Il aurait préféré s'être trompé sur toute la ligne. Il pria pour qu'elle ne remarque rien. Les petites mains de l'archéologue pressèrent sur sa nuque pour tenter un contact visuel. Il lui accorda en plaçant ses mains contre le muret en pierre derrière elle. Ses mains de chaque côté de sa tête, il réussit à mettre un peu de distance entre eux. Espace que son propre corps cherchait à combler.

- Tu disais que je me trompais.

- Tu es éméchée mais tu retiens toujours aussi bien les détails...

- Diiiiis-moi !

- Soit sérieuse deux secondes...

La brune gonfla les joues. Expression qui s'effaça quand Zoro la surplomba un peu plus, un masque de sérieux sur le visage. Ses mains initialement sur le mur, glissèrent sur sa taille puis sous ses cuisses nues. Il avait craqué et son esprits ne se préoccupait plus de sa fierté. Ses pouces caressèrent sa peau blanche lascivement. D'un mouvement sec, il rapprocha leur deux corps. Un geste contradictoire avec son envie de mettre de la distance entre eux. Il était incapable de résister à cette attirance. Robin laissa un gémissement quitter ses lèvres sous la surprise. L'entendre réagir de cette façon n'arrangea rien. Leurs hanches emboîtées l'une à l'autre, la brune posa les paumes de ses mains sur son torse pour créer un semblant de distance. Il avança le visage vers le sien, son souffle se mélangeant au sien, cassant encore une fois l'espace entre eux. Alors que son regard brûlait sa peau, elle sentit son majeur passer sous le bijou autour de sa cuisse droite. Une bouffée de chaleur engourdit ses muscles, tout en tentant d'avaler sa salive.

- Si cette fille me plaisait... Je n'aurai pas attendu qu'elle m'emmène dans la forêt ou chez elle. Je l'aurai prise ici. Sur ce tonneau. À l'écart de la fête. Robin s'empourpra. Ta curiosité a-t-elle suffisamment été nourrie ?

- Si... Cette fille ne te plaisait pas. Quel genre de fille te plaît alors ?

Zoro observa le moindre geste de sa part. À la recherche du moindre jeu d'acteur. Elle était ivre. Ivre au point qu'elle ne se souviendrait de rien demain. C'était pour cette raison, uniquement cette raison, qu'il se permettait d'agir ainsi avec elle. Et c'était parce qu'il était certain de ça qu'il avoua. Il avoua tout.

- Le genre séductrice. Celles qui aiment jouer avec moi et mes attentes. Il plongea son regard dans le sien. Celle que tu es au quotidien.

- Tu... Le sol était devenu soudainement très intéressant pour l'archéologue. Tu voudrais jouer avec moi ?

- Ça me plairait.

- Pourquoi tu ne le fais pas ?

- J'ai deux bonnes raisons. La première, ton état actuel. Je ne suis pas un profiteur et tu es ivre. La seconde... Tu fais partie de cet équipage.

- Si ça n'avait pas été le cas alors...

- Je serai pas entrain de parler avec toi mais de te faire crier. Crois-moi.

Le visage de l'archéologue vira au pourpre. Elle tenta de parler mais elle ne fit que bégayer. Zoro souffla par le nez, il avait vidé son sac, il avait envie d'elle, maintenant elle le savait. Heureusement pour lui, cette situation était dû à l'alcool. Il pria pour que la brune oublie tout. Il était sûr d'une chose, jamais il ne serait contrain à avouer de nouveau avec une Robin en pleine possession de ses moyens. Jamais elle l'aguicherait autant qu'à cet instant, lui faisant perdre ses moyens au point où il serait assez désarmé pour ne pas tout lui avouer. Au dessus d'eux, la voix de Luffy et celle de Nami les séparèrent. Le capitaine leur fit signe, sa navigatrice accroché à sa nuque. Zoro remonta ses manches dans la hâte. Il avait besoin d'occuper ses mains. Tout devait paraître normal. Il vit la brune remettre correctement sa robe, toujours aussi rouge. Le jeune couple atterrit près d'eux, prit d'un fou rire. Robin toujours assise sur son tonneau se mit à battre des jambes en les observant. La rousse remit sa robe en place tout en se dirigeant vers Robin. Les deux arrivants n'avaient visiblement rien vu, ni remarqué, rassurant drastiquement le bretteur. Le seul truc qu'il vit, était leurs vêtements trempés depuis leur saut dans la piscine.

- Avec toute cette agitation, je n'ai pas pût discuter avec toi.

- J'ai bu une boisson trooooop bonne !

Nami plissa les yeux. Robin ne parlait pas de cette manière en tant normal. Un coup d'œil vers le bretteur, elle comprit tout de suite la situation. Le vert se grattait la nuque mal à l'aise et cherchait l'aide du capitaine avec les yeux. Robin était ivre, Zoro ne l'avait pas empêché de finir dans cet état et il allait en subir les conséquences.

- Tu ne l'as pas empêché de picoler ? Sa voix agaça le bretteur. Tu es sérieux !?

- Je suis pas son père ! Robin attrapa sa manche en chantonnant, comme si rien ne s'était passé entre eux. La traîtresse c'est Mirajane. Son cocktail était un putain de piège. Je suis pas responsable.

- Pas responsable ? Les mains sur les hanches, elle lui fonça dessus. Toi et ton pif vous auriez dû sentir que la boisson allait avoir raison d'elle. C'est bien toi qui picole avec Robin, non ? Pour appuyer ses propos, elle appuya sur son torse d'un doigt accusateur. Tu connais ses limites mieux que personne. Alors maintenant, assume tes responsabilités.

- QUOI ?

- Nami a raison, gère Robin.

Zoro resta abasourdi face à la réponse de Luffy. Le sale traître ! Il se rangeait du côté de leur sorcière de navigatrice alors qu'il avait passé la fin de sa nuit à rassurer cet enfoiré ?! Le sermon de la rousse continua jusqu'à ce que Robin saute du tonneau pour tanguer contre le bretteur. Son corps lui rappela douloureusement leur échange. Sans délicatesse, il encercla ses épaules pour l'empêcher de tomber. Le geste attira l'attention du capitaine qui ne pût s'empêcher de sourire.

- Ramène là dans la chambre, il lui fit un doigt d'honneur. C'est un ordre. Tu la ramènes, tu la force à se changer, une veine pulsa sur son front. Tu la démaquille et tu la mets au lit. Rassure toi, elle est très obéissante quand elle boit.

- C'est une blague ?

- Fais ce que je te dis. Des éclairs dans les yeux, elle prit la main de son petit-ami. Si tu ne t'en sens pas capable, je peux demander à Sanji. Il pourra lui demander tout ce qu'il veut !

- Va te faire !

Il avait hurlé ça tout en attrapant la brune par la taille pour la charger sur son épaule. Nami sourit, victorieuse. Le bretteur parti d'un pas décidé, ne laissant derrière lui que les échos du gloussement produit par la brune. La navigatrice explosa de rire face à son comportement. Dieu ce qu'elle aimait l'emmerder ! Luffy caressa son dos. Elle se tourna vers lui, de nouveau sérieuse.

- Tu crois qu'ils faisaient quoi tous les deux ? J'ai l'impression d'avoir loupé un épisode. Je demanderai à Robin... Elle fixa la direction où ils avaient disparu. Tu as l'air de vouloir que ces deux là soient le plus souvent ensemble. J'ai bien fait non ?

- C'est juste que..., le brun chercha ses mots. Disons qu'ils ont besoin d'être ensemble.

- Je ne sais pas ce que tu as vu, Nami enroula ses bras autour de son cou, mais je te fais confiance.

- Merci.

Luffy embrassa la commissure de ses lèvres, ses doigts toujours dans son dos. Elle le gratifia d'un sourire tout en capturant ses lèvres. Le couple recula contre le muret. Toujours enlacés, ils profitèrent de leur échange. Nami griffa l'arrière de son crâne en pivotant sa tête pour approfondir leur baiser. En santant les mains de son capitaine glisser sur ses fesses, elle se laissa aller un peu plus contre lui en gémissant. Luffy glissa sa langue contre la sienne pour la goûter. Pour lui, toute la nourriture du monde ne pouvait rivaliser avec la saveur de sa bouche. Quand elle mit fin au baiser, il pût observer son visage rougit par le manque d'air. Le corps de la navigatrice ondula contre le sien quand il pressa ses fesses rebondies à travers sa robe. Face à cette réaction, elle lui lança un sourire entendu, une lueur joueuse dans ses grands yeux marrons. Lueur qui lui provoqua un resserrement dans l'aine. Elle faisait exprès. Sa conversation avec le bretteur se diffusa dans son cerveau. Un deuxième coup de bassin le fit gémir et froncer les sourcils.

- Ne fronce pas autant les sourcils, se moqua la rousse. Futur roi des pirates.

- Tu me cherches ?

- Ose me dire...

La malice déforma son visage alors qu'elle le plaquait plus fermement contre le mur. Elle glissa habillement ses mains sur sa chemise pour la retirer de son pantalon. Le tissus hors de son chemin, elle profita de la chaleur de sa peau. Toujours en ondulant contre lui, elle remonta ses doigts le long de sa cicatrice.

- Ose me dire qu'un simple baiser t'a suffit.

Le brun plongea sa tête dans son cou. L'odeur de mandarinier qui ne la quittait jamais ne calma pas ses ardeurs. En temps normal, cette odeur l'apaisait. À cet instant, c'était le contraire. L'une des mains de sa navigatrice redescendit contre ses abdominaux. Bordel, ce qu'elle pouvait être vicieuse... Bien sûr qu'un simple baiser n'allait pas le satisfaire quand chacune de ses pensées lui rappelait à quel point il avait envie d'elle. Comme vengeance, il passa ses mains sur ses cuisses pour les remonter sous sa robe, dévoilant ses fesses.

- Luffy !

- Tu as commencé... Il alla morde la peau fine de sa nuque. J'ai envie de plus.

Son aveu provoqua un tsunami dans les entrailles de la navigatrice. Luffy échangea leur place, il l'obligea à écarter les jambes en avançant d'un pas pour se caler entre elles. Il roula ses hanches contre les siennes, l'une de ses mains palpant sa fesse, l'autre décidé à flatter son intimité à travers le tissus de sa culotte. La passion assombrit leurs yeux, les faisant haleter. Il l'embrassa, ses doigts glissant entre ses cuisses. L'humidité sur ses doigts le fit grogner alors qu'elle griffait son ventre de ses ongles. Elle mit fin au baiser, essoufflée.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu entends par « J'ai envie de plus » ?

- Tu as pas une petite idée ?

- J-Je... aah...

La navigatrice sortit une main de sous la chemise de son capitaine afin d'appuyer sur sa nuque, en quête de baisers. La tête penchée vers l'arrière, elle pinça des lèvres quand les doigts de son petit-ami se faufilèrent directement sous sa culotte. Zoro avait raison. Le moment arriverait quand ce serait nécessaire. Luffy se sentit soulagé de ne pas avoir à discuter de ça. Mais savoir que Nami en avait tout autant envie de lui, empirait les choses.

- On ne devrait pas faire ça ici, elle le força à rapprocher sa tête de la sienne. N'importe qui pourrait nous...

- Ils sont tous occupés et il fallait penser à ça avant de me chercher.

Elle se crispa sous l'effet de sa voix. Le timbre était rauque et diablement sexy. Elle l'avait toujours imaginé hésitant, perdu et maladroit vis-à-vis de son comportement habituel. Elle était agréablement surprise de constater le contraire.

- Tu veux qu'on arrête mais tout ton corps me prouve le contraire, taquina-t-il en embrassa sa tempe.

Oh bordel, c'était réellement Luffy qui parlait là ? Elle empoigna ses cheveux et serra les dents en sentant l'un de ses doigts la pénétrer. Elle gémit de plus belle quand sa main libre empoigna son sein pour taquiner son téton. Comment pouvait-il être aussi habile ? Elle dû mobiliser tout son courage pour parler.

- L'endroit n'est pas... approprié pour le faire.

- Je sais mais... Bon sang, tu es tellement mouillée Nami, elle piqua un fard. Je sais que ce n'est pas l'eau de la piscine... Je pensais pas que tu en avais autant envie que moi.

Il n'avait qu'une envie : la faire venir avec ses doigts, sur sa main. Pas seulement ça. Il voulait l'entendre gémir plus fort et se perdre en elle. Oui le lieu n'était pas approprié mais putain que c'était dur de ne pas en vouloir plus. Il n'était pas assez fou pour faire l'acte ici. Ce n'était pas ce qu'il voulait pour leur première fois. À contrecœur, il retira sa main pour la ramener contre lui. Entre deux frottements, la rousse perçut la virilité de Luffy frotter contre elle. Elle avait envie de la prendre en main pour lui faire regretter de l'avoir taquiné quelques secondes auparavant. Avant qu'elle ne puisse réagir, le capitaine brisa leur étreinte. Ses mains remirent habillement sa robe en place, puis sa chemise.

- Luffy, pourquoi tu... ? Débuta la rousse, sous le choc.

- Nami tu es là ?

La voix de Lucy les fit sursauter. La blonde apparut dans leur champs de vision. Par tous les dieux, faites qu'elle n'ait rien entendus ou pire, vus ! Luffy posa sa main dans son dos, lui rappelant malgré lui les événements. Lucy ne semblait pas choquée, ce qui rassura la rousse. Elle lui envoya un sourire auquel elle tenta de répondre maladroitement.

- Je vous cherchais, on organise une bataille dans la piscine. Ça vous tente ?

- On te suit, lâcha le brun, sa main dérapant sur les fesses de sa navigatrice.

- Tu-?! Elle le fusilla du regard alors que Lucy leur tournait le dos.

- Quoi ? Ta robe était trempée de toute façon, dit-il narquois. Ça ne devrait pas te déranger.

Nami ne répondit pas, trop choquée par sa perversion et le sous-entendu voilé dans sa phrase. Qu'est-ce qu'elle avait fait à l'univers pour que celui-ci ne transforme l'adorable idiot qu'était son capitaine en pervers sadique ?

Le duo entra en fracas dans la chambre des filles. Le bretteur posa l'archéologue sur ses pieds. Robin tangua dans la pièce, laissant Zoro refermer derrière eux. La brune libéra ses cheveux de la pince qui la coiffait tout en se dirigeant vers la salle de bain. Le bretteur fouilla dans les commodes pour trouver une tenue décontractée à l'archéologue. Sans grande surprise, il ouvrit le mauvais tiroir et ne trouva que des sous-vêtements. Sous la gène, il referma violemment le compartiment, manquant de casser le meuble avec sa force. Après plusieurs tentatives, il trouva un pull trop long et un short trop court à lui donner. Il rejoignit Robin dans la salle de bain pour lui donner. La brune se contorsionnait dans tout les sens pour atteindre l'ouverture de sa robe située dans le bas de son dos. Elle avait jeté ses bottes dans un coin, en même temps que ses bijoux. Son dos nu laissa entrevoir la chute de ses reins, lui remémorant son aveu. Il rougit sans cesser de l'observer. Il réagit quand la brune lâcha un juron.

- Tu veux de l'aide ? Elle manqua de tomber dans une nouvelle tentative. Laisse, je vais le faire pour toi.

- Pourquoi tu t'occupes de moi ?

- Tu as oublié ? Nami m'a ordonné de te mettre au lit puisque je ne t'ai pas empêché de te soûler.

Il dégagea ses cheveux du dos et tira sur la fermeture pour la libérer. Celle-ci était bien coincée, expliquant pourquoi elle n'arrivait pas à le faire seule. La brune prit une grande inspiration comme si elle était libérée d'un corsage trop serré. Elle se tortilla devant lui pour faire tomber le tissu à ses pieds, mais rien ne se passa. L'œil du bretteur remonta le long de son échine pour trouver la solution. Sa main passa sous le tissu autour de sa nuque pour le passer au-dessus de sa tête. Il était hors de question qu'il lui retire sa robe en la passant au-dessus de sa tête. C'était le meilleur moyen pour qu'il la voit totalement nue. Robin ne prit pas la peine de retenir l'ensemble qui croisait sur sa poitrine. Quand l'étoffe glissa le long de son corps, Zoro pivota vivement la tête vers la porte. Cette femme ne portait pas de soutient gorge et il n'était pas assez ivre pour s'en foutre.

- Tu es d'une naïveté déconcertante, grommela le bretteur en fermant l'œil.

- Je ne le suis pas, chantonna-t-elle. C'est toi qui m'a déshabillé !

- Comment t'as put survivre aussi longtemps... Tu as déjà été ivre à ce point avec des hommes ?

- Seulement avec toi !

Elle avait crié si fort que ses tympans l'avaient sentit passer. Il lui tourna le dos, l'œil toujours fermé pour ne pas la voir plus dénudée. Il avait été incapable de se taire plus tôt alors si il l'a voyait nue, il était certain de gaffer. Heureusement pour lui, il l'entendit recouvrir son corps. Une fois prête, elle l'encercla par derrière avec une joie non dissimulée.

- Hé ! Le bretteur se figea. Qu'est-ce qu'il te prend ?

- Je te fais un câlin.

- J'ai remarqué merci... Ce que je ne comprend pas c'est pourquoi.

- Pour te remercier.

- Tu es consciente qu'un homme pourrait se méprendre ?

- Pas toi.

Si, lui aussi. La brune le délaissa pour farfouiller dans un placard. Il la vit prendre un flacon ainsi que plusieurs cotons pour lui tendre. Zoro comprit que c'était pour la démaquiller alors il la suivit dans la chambre. L'archéologue s'assit sur le lit et tendit le visage vers le plafond en fermant les yeux. Le vert ne bougea pas tout de suite. Ne comprenant pas ce qu'elle faisait.

- Tu ne me démaquille pas ? Elle ouvrit un œil. Je vais le dire à Nami.

- C'est bon, j'arrive.

Agacé par la menace, il se posta devant elle. Première étape, imbiber le coton, deuxième étape, attraper le visage de l'archéologue avec sa main libre. Comme elle avait les yeux fermés, il en profita pour retirer le trait noir et le truc qui recouvrait ses cils. Il n'avait aucune idée de ce que c'était. Nami avait raison, Robin était très docile quand l'alcool prenait le dessus. Il changea de coton quand ses yeux furent complètement nettoyés. Robin ne portait de fond de teint, elle ne s'encombrait pas d'autant d'artifice, lui facilitant la tâche. Elle ne maquillait que ses yeux et ses lèvres. Lèvres sur lesquelles il passa une première fois le démaquillant. Alors qu'il était concentré sur sa bouche, elle ouvrit les yeux. Fixant son regard océan sur son visage concentré. Son rouge à lèvres s'étala légèrement, le frustrant. Il pressa son pouce sur sa lèvre inférieure pour retirer la marque. Quand il termina, il prit du recul. Son cerveau s'arrêta quand il vit pleinement son visage. Les yeux rivés sur lui, elle avait les joues teintées de rose et la bouche entrouverte à cause de son pouce. Cette vision en créa une beaucoup plus érotique dans son cerveau. Une seconde, il l'imagina ailleurs qu'assise sur un lit. Sa bouche à la recherche d'air alors que sa main dégageait les cheveux de son visage en lui imposant un rythme. Il serra le coton usagé entre ses doigts alors que son pouce glissait sans réfléchir dessus. En comprenant que son geste était déplacé, et que son esprit était complètement corrompu, il recula violemment. Il ramassa la bouteille et les déchets pour tout jeter dans la salle de bain. Il devait se barrer d'ici et vite. Il était instable et se retrouver seul avec elle alors qu'elle était éméchée n'arrangeait rien. Il se répéta en boucle que l'archéologue ne se souviendrait de rien le lendemain matin. Il se répéta aussi qu'il devait partir tout de suite avant de faire une immense connerie. Sans était trop pour lui, il s'était prit en pleine face que Robin l'attirait. Il n'arrivait pas à rester calme face à elle et ses désirs ne faisaient que de croître quand elle agissait aussi naïvement. En sortant de la salle de bain, il fonça directement vers la porte. Porte bloquée par l'archéologue qui se tenait devant, les bras croisés sous sa poitrine. Il s'arrêta net.

- Tu vas où ?

- Je vais me coucher, il inspira par le nez. Comme tu devrais le faire.

- On a pas terminé notre discussion.

Zoro sentit le piège arriver. Sa curiosité n'avait pas disparu et l'étincelle dans ses grands océans bleus n'annonçait rien de bon. Il savait pertinemment de quelle discussion elle parlait, mais ce n'était pas une bonne idée. Elle avança sur lui, son corps toujours en barricade pour l'empêcher de fuir.

- Si je suis ton genre de femmes, il se referma sur lui-même. Qu'est-ce qui t'empêche de coucher avec moi ?

- Je te l'ai déjà dit. Tu es ivre, il regrettait plus que jamais de ne pas avoir arrêté sa putain de langue.

- Si je ne l'étais pas. Pourquoi ?

- Encore une fois, ce n'est pas possible car tu fais partie de l'équipage.

Elle avança encore mais lui ne bougea pas. Une fois devant lui, elle entoura ses bras autour de sa nuque. La seule réaction du bretteur fût de plonger ses mains dans son pantalon comme pour s'empêcher de la toucher. Elle s'approcha de lui mais il évita son regard. Sa main remonta sa nuque pour prendre sa joue. Il refusa de bouger. Si il lui refusait toute attention, elle se lasserait peut être.

- Et si... ,elle le força à la regarder. Si moi j'en ai envie aussi ?

La mâchoire du bretteur manqua de se détacher. Elle ? Avoir envie de lui ? Il se rappela qu'en pleine possession de ses moyens, elle avait avoué que si lui ou un autre avait montré de l'intérêt pour elle... un intérêt autre que de l'amitié... elle aurait sauté le pas. Non, elle avait dit ça pour le taquiner, ça ne pouvait pas être réel. Un rire nerveux s'empara de sa gorge. Il devait se barrer.

- Quand bien même, il serra les poings dans ses poches. Le jour où tu me rediras ça sans alcool dans les veines. Mots pour mots. Je reconsidérerai la chose.

Robin glissa ses mains sur son torse. Le geste força Zoro a fermé l'œil. Il ne pouvait pas le nier, l'attitude de l'archéologue lui faisait perdre la tête bien plus qu'il ne le voulait. Il devait absolument mettre un terme à tout ça, sinon il allait craquer... La brune lui répondit par le silence. Il devait lui dire d'aller au lit, qu'ils en reparleraient une fois la nuit passée. Bien que demain, elle aurait tout oublié. Un sentiment étrange l'envahie. Oui, elle allait tout oublié. Elle l'avait déjà fait d'après une anecdote de Nami. Alors pourquoi savait-il pertinemment qu'il serait déçu si sa mémoire se réinitialisait ? Pourquoi maintenant qu'elle lui avait dit ça... Pourquoi maintenant qu'elle avait fait germer un maigre espoir... il ne voulait plus qu'elle oublie. Sa raison vola en éclats quand la brune déposa ses lèvres sur les siennes. Ses mains coincées, il s'agita. Dans la panique, il la força à se plaquer contre la porte de la chambre. Il dégagea ses mains à temps, les plaquant contre le mur pour se soutenir. Solidement attachée à sa nuque, il trembla en sentant sa langue passer sur sa lèvre inférieur. L'esprit embrumé, il se figea au lieu de la repousser. Prenant son manque de réaction pour un accord, elle remonta ses doigts sur sa nuque, caressant sa peau halée de ses ongles. Ce dernier geste brisa le peu de retenue qui lui restait... et le désir l'emporta sur la raison. La paume de ses mains quitta le mur pour agripper les hanches de la brune. Il la plaqua plus fermement contre la cloison, sans briser le contact de leurs lèvres. Leurs corps se pressèrent l'un contre l'autre pendant que Zoro approfondissait leur baiser. Sa langue glissa contre sienne, la faisant couiner. Son self contrôle détruit, le bretteur remonta les jambes de le belle archéologue autour de ses hanches. Le geste la fit gémir et il la souleva du mur pour l'emmener sur le lit. Robin souffla contre sa bouche, quand son dos entra en contact avec le matelas. Le bretteur au-dessus d'elle, elle desserra ses jambes de sa taille pour lui facilité l'accès à son corps. Elle avait la tête qui tournait au point qu'elle dû se stabiliser en gardant un appui sur la nuque musclée de son compagnon. Zoro quitta ses lèvres pour sa gorge, la comblant de baisers appuyés. Allongés l'un à côté de l'autre, la brune inspira par le nez tout en se collant plus contre le bretteur. Les mains robustes du bretteur se frayèrent un chemin sous son pull, caressant ses côtes et son ventre. Elle bascula la tête en arrière en sentant sa langue parcourir sa jugulaire alors que ses doigts descendaient vers l'élastique de son short. Zoro stoppa sa descente quand un soupire moins sonore que les précédents s'échappa de la bouche pulpeuse de l'archéologue. En se redressant sur un coude, il vit la poitrine de la brune se soulever à un rythme régulier. Sa raison reprit peu à peu possession de son corps. En poussant son observation plus haute, il la vit avec les yeux fermés alors que les bras autour de lui chutaient pour rejoindre le matelas. Elle dormait. Sa tête tomba sur son épaule prit d'un rire maladroit. Il avait frôlé la catastrophe. Il ferma l'œil, soulagé de s'être arrêté à temps mais terriblement frustré. Si elle ne s'était pas endormie, il n'aurait jamais été capable de reprendre ses esprits... Dans sa folie, il avait laissé une marque de succion sur sa clavicule. Bien que légère, il pria pour que celle-ci disparaisse avant son réveil. Lui qui s'était promis de ne pas déraper avec elle, c'était complètement raté. Leur matinée lui avait fatalement fait comprendre que cette femme ne le laissait pas indifférent et voilà qu'il lui sautait dessus alors qu'elle était ivre. Il se haïssait. Passant de la position allongée à assise, il prit le temps de caresser quelques secondes sa joue. Maintenant, il méritait encore moins d'être à ses côtés.

- À ses côtés ? Il suspendit son geste. Putain, mais à quoi je pense moi... Qu'est-ce que tu m'as fais... Nico Robin.

La culpabilité le rongeant, il prit la grande brune dans ses bras pour l'installer plus confortablement dans son lit. Il l'a glissa sous les draps puis quitta en vitesse la chambre. Il avait besoin d'une douche. Une douche froide. Glaciale. De façon à détruire toutes ses pensées honteuses. Il fourra ses mains tremblantes dans ses poches. Ça devenait une habitude. Son esprit coincé dans une boucle tortueuse, il repassa en boucle les dernières secondes de sa soirée. Le corps fascinant de Robin, la courbe de seins, de ses hanches et le creux de son dos. Ses lèvres divines qui s'assemblaient parfaitement aux siennes. Sa voix et ses soupires qui lui faisaient perdre tous ses moyens. Il rougit violemment tout en accélérant le pas. Bordel, pourquoi parvenait-elle à cocher tous les critères qui le faisait fantasmer !

- Fais chier !

Le bretteur grogna et jura, le rouge aux joues. Sa course fût arrêtée par la voix niaise du cuistot et du sniper. Dans l'angle d'un couloir, le duo lui barra la route, bras dessus, bras dessous.

- Oh Marimo ! Sanji sourit de toutes ses dents. Tu n'es plus avec ta brune ?

Zoro se crispa. Sa brune ? Putain cet abruti l'avait vu avec Robin. Non impossible. D'ici, ses deux débiles ne pouvait pas deviner qu'il sortait de la chambre des filles, n'est-ce pas ? Comme pour le punir de sa perte de contrôle, Usopp en rajouta une couche.

- On t'a vu avec une inconnue. Le soulagement ne l'envahi pas. Il craignait d'entendre la suite. Tu as fini ta soirée avec elle ?

- Euh...

- Tu veux te marrer, cet idiot au long nez à cru que tu étais avec Robin ! Ahaha !

Le sniper s'offusqua. Voilà pourquoi la crainte s'était accentuée. Pourtant, la peur échangea sa place avec la colère. C'était si improbable que ça de le voir avec Robin ? L'envie d'écraser le crâne du blond contre la cloison grimpa comme une flèche. Ce débile avait vraiment le don de se pointer au pire moment et à l'agacer furieusement. Le bretteur le fusilla du regard. Sanji vit au travers de ce regard, une haine bien plus virulente que d'ordinaire.

- En quoi c'est un soucis si c'était Robin ? Le cuistot devint soudainement sérieux. Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

- Rien, temps que c'est ce qu'elle veut... mais ce n'était pas elle n'est-ce pas ?

- Bien sûr que non !

- Dis donc, ta soirée c'est mal fini. Zoro le bouscula en passant. Tu sais, des fois tu devrais baiser ! Tu sais pour te détendre !

- Occupe toi de ta queue avant de t'occuper de la mienne, connard !

Le regard venimeux du bretteur rencontra une dernière fois celui choqué du cuisinier. Sans lui laisser le temps de répondre, il reprit sa route à grands pas vers la chambre des hommes et surtout la douche. Le silence l'accueillit dans le dortoir. Tant mieux, il avait besoin d'être seul. Seul avec sa culpabilité et ses envies inassouvissables. Il s'enferma dans la pièce d'eau sans retenir sa force. Il retira sa chemise et le reste de ses vêtements pour les jeter dans la panière avant d'ouvrir l'eau gelée sur son crâne. Le choc thermique ne parvint pas à remettre ses idées en place. Toujours hanté par les dernières images de l'archéologue, il frappa à plusieurs reprises son front contre le carrelage de la douche. Une main sur la paroi pour se tenir, l'autre passa sur son visage pour pincer l'arrête de son nez alors qu'il continuait de frapper son crâne. Sa main passa sur son torse là où Robin était passée une minute plus tôt. Il osa un regard vers le bas, geste qu'il regretta en constatent l'excitation au niveau de son entre-jambe. Il était en plein érection et l'eau glaciale ne suffisait pas à lui faire oublier ses envies. Il allait devoir se soulager... Son incapacité à résister à ses désirs le fit grincer des dents. Depuis quand il n'était plus maître de son corps pour ce genre de chose ? C'était désagréable. Humiliant même. Ce n'était pas lui ça. Ce n'était ce qu'il voulait montrer à Robin. Elle méritait mille fois mieux qu'un chien chaleur. Encore cette pensée. Il ferma les yeux. Il avait honte de sa réaction. Ce n'est pas ce qu'il voulait pour elle. Sa main engloba sa virilité, ne pouvant pas faire preuve de retenu, une fois encore.