Chapitre 10 - Failles

Note de l'auteure : Bonjour, bonsoir ! On reprend la suite avec le retour de Zoro et Robin ! J'ai tout relu et corrigé depuis le début ! Pire idée du monde. J'avais tellement bâclé les corrections ! D'où le long délai d'attente en plus d'une reprise du travail et du sport intense… J'ai eu du mal à être satisfaite de ce chapitre ! Je suis légèrement exigeante avec moi-même. Je vous laisse découvrir pourquoi ! J'espère que vous aimerez le chapitre ! N'hésitez surtout pas à commenter ! Ça me motive à écrire plus vite !


Le bretteur se réveilla grâce à la douleur. Une gêne qui irradiait ses côtes, un rappel désagréable de son voyage sous-marin. Son œil, naturellement attiré, trouva un pansement autour de sa taille. Il décala les bandes, puis le coton imbibé d'alcool pour découvrir sa blessure suturée avec maladresse. Le vague souvenir d'une rencontre avec des enfants apparut dans son esprit. Des enfants et… d'autres personnes sans visage. Une image floue dans la tête, il sentit sa transpiration dégouliner dans son dos. Il faisait chaud et la couverture sur lui accentuait d'autant plus ce détail. Toujours en train d'émerger, un poids sur sa droite l'obligea à tourner la tête. De dos, collée contre lui, Robin dormait à poings fermés. En écartant un peu l'immense couverture sur eux, il vit qu'ils étaient tous les deux en sous-vêtements. Lui avec un boxer qui ne lui appartenait pas. Elle, avec des sous-vêtements qu'il ne reconnaissait pas. Cette réflexion fraîchement présente dans son esprit, il se rendit compte qu'il l'observait trop. Savoir qu'il la regardait autant le mit mal à l'aise. Une odeur qui n'appartenait pas à l'archéologue planait dans la chambre. Une chambre ? Il déplaça son œil le long des murs. Rien ne lui sembla familier et quand il vit une ombre au coin d'un feu, l'adrénaline monta dans ses veines. « Rassure-toi, ta petite amie va bien. »

Instinctivement, le bretteur mit son corps en rempart de celui endormi de l'archéologue. Il fusilla la présence du regard, son Haki explosant autour de lui pour éloigner un potentiel ennemi. La vague ne perturba pas la présence qui, assise sur un fauteuil de cuir, sourit dans l'obscurité. « Quel drôle de pouvoir tu as… »

Sortant de son siège, la silhouette se dressa et avança lentement dans la lumière. Une vieille femme menue apparut dans son champ de vision. Dotée d'une petite taille, de cheveux grisonnant soigneusement attachés en chignon, la grand-mère ajusta sa position avec l'aide de sa canne. Toujours sur ses gardes, Zoro l'analysa. Soit il était trop faible, soit cette vieille n'était pas ordinaire. Avec le sentiment que cette vieille femme cachait un sombre secret, il ne la lâcha pas du regard. Tremblotante, elle s'avança de quelques pas. Si elle avait un aspect inoffensif, le regard écarlate qu'elle posa sur lui accentuait sa méfiance. « Vu ton regard, j'aurai dû m'effondrer avec cette pression.
- Vous êtes qui ?
- Ne sois pas si méfiant, jeune voyageur. Il tiqua. On m'appelle Grand-mère Tia. Je suis la fondatrice d'un orphelinat. Nous sommes en voyage avec les enfants pour découvrir l'histoire de notre pays.
- On est où ? Demanda-t-il sans baisser sa garde.
- Dans une auberge d'un ancien village restauré par un groupe d'archéologues. Ces jeunes gens nous réservé cet endroit pour le voyage. Votre repos sera bien plus reposant ici que près des ruines du village. Elle sembla peinée, un instant, seulement le temps d'un battement de cils. Nous sommes venus pour que les enfants puissent découvrir le métier d'archéologue, mais des pilleurs nous ont empêché de visiter le temple des dragons.
- Vous allez pouvoir accéder au temple, Robin tourna dans le lit pour enrouler son bras autour de lui. On en vient. Les pilleurs ont quitté les lieux.
- Grâce à vous visiblement. Encore ce regard étrange. Tout de même, elle tapa le bout de sa canne sur le sol. Vous étiez dans un piteux état toi et ta petite amie.
- Ce n'est pas ma petite amie, rougit-il alors que la brune collait son nez contre sa peau. Nous sommes seulement du même équipage.
- Oh... La malice étira son visage ridé. Pourtant, ton comportement m'indique le contraire. Il fronça les sourcils face à cette conclusion. Vos vêtements ont été lavés et ne seront secs que demain matin. Pour l'instant, reposez-vous dans cette chambre. Tes sabres sont sur la table, je ne voulais pas que les enfants puissent s'amuser avec des armes. Je les ai donc surveillés en attendant le réveil de l'un de vous.
- Où sont nos sacs ? »

Elle pointa de sa canne les sacs au sol près du lit. Le bretteur s'empara de celui de Robin pour fouiller dedans. Entre les carnets trempés et les affaires diverses, il retrouva leur escargophone. En tentant de l'allumer, il constata que leur moyen de communication était complètement foutu... Au moins, l'escargot allait bien, car celui-ci papillonna des yeux quand le bretteur chercha à le réparer. « Merde…
- Quel étrange objet. »

La vieille était maintenant devant lui. Elle pouvait se déplacer plus vite qu'elle ne le prétendait. Lui prenant l'objet des mains, elle l'étudia. Il ne l'avait pas entendu s'approcher. Cette femme âgée était vraiment étrange et il avait beaucoup de questions à lui poser. Grand-mère Tia, silencieuse, se concentra sur l'objet. Quand il vit l'escargophone se reconstituer, il comprit qu'elle utilisait la magie. En plus de l'escargot, il vit les carnets de Robin reprendre leurs apparences. « Ma magie permet de faire revenir en arrière les objets non-vivants et les êtres vivants non-sensibles. Elle soupira en lui rendant. Je ne m'habituerai jamais à ce corps, je crois. Surpris par ses mots, il reposa l'escargophone sur la table de chevet. Il est tard, je te conseille d'attendre avant de prendre contact avec tes amis. »

Elle s'appuya sur sa canne et se dirigea vers la porte de sortie. D'un claquement de doigts, leurs affaires allèrent se ranger d'elles-mêmes sur une commode. Zoro ne dit rien, fixant la vieille femme arrivée lentement au niveau de la porte. Cette grand-mère était mystérieuse et il était persuadé qu'elle cachait de nombreux secrets. Ses paroles ne faisaient pas sens. Pourquoi une personne avec un âge aussi avancé se plaindrait de son corps comme si ses changements étaient récents ? Sa curiosité délia sa langue. « Vous êtes quoi au juste ?
- Une jeune femme au corps flétri. Encore un commentaire étrange, elle rit devant son expression. Ne te fie pas à mes délires. La vieillerie est taquine.
- Vous avez l'air d'en savoir beaucoup… Tenta-t-il.
- Je sais beaucoup de choses, oui. Notamment, que vous n'êtes pas d'ici, toi et cette charmante jeune femme. Elle ouvrit la porte ignorant le visage étonné du bretteur. Reposez-vous, la nuit est tombée, depuis un moment déjà, je répondrai à vos questions demain. Oh et n'oubliez pas de vous blottir l'un contre l'autre devant la cheminée si vous avez trop froid cette nuit ! »

Sans un mot de plus, la vieille femme disparue dans l'encadrement de la porte. Le cerveau du bretteur supprima instantanément la dernière phrase qu'elle avait prononcée. Il ne savait pas où voulait en venir cette femme quand elle disait qu'ils n'étaient pas d'ici. Ses connaissances semblaient défier toute logique et il préféra mettre ses intuitions de côtés pour la nuit. Attentif au moindre son, il l'entendit descendre des escaliers et se diriger dans une pièce à l'opposé d'eux. Il se concentra pour trouver les âmes de plusieurs enfants, au vu de la taille de celles-ci. Tous dormaient en dehors de l'étrange vieille femme. Ils étaient maintenant seuls. Cette grand-mère Tia et des archéologues les avaient soignés et les hébergeaient. Il ne savait pas vraiment quoi en penser d'ailleurs. La présence à ses côtés lui fit changer de focus. Allongée contre lui, Robin cherchait une position plus confortable dans son sommeil et sans surprise, cette gêne c'était lui. Lui, qui assit dans le lit, était un obstacle pour elle. Il se faufila sous la couette, s'allongeant sur le flanc, la tête posée dans le creux de sa main, son coude en appui, pour l'observer. La brune arrêta de gesticuler, moulant son corps contre le sien, apaisée. Trop concentré sur la vieille femme, il n'avait pas remarqué qu'elle était gelée. Elle grelotta contre lui, les sourcils inclinés, symboles de son inconfort. Il s'allongea entièrement pour glisser son bras sous sa nuque et l'aider à se rapprocher de lui. Il grimaça quand le corps frais de Robin se colla au sien. Soit il était brûlant de fièvre, soit elle s'était transformée en bloc de glace. L'image de Robin transformée en statue de givre par Aokiji lui revint en tête. Quand il pensait à sa réaction ce jour, il comprit qu'à chaque fois qu'une situation semblable à celle-ci arrivait, il fonçait sans réfléchir pour la secourir. C'était instinctif... Un besoin. Repoussant sa réflexion à plus tard, il se contenta de sortir du lit, faisant geindre la femme qui profitait de sa chaleur. Zoro s'amusa à l'entendre se plaindre en grommelant. En la traînant pour la sortir hors du lit, il l'entendit murmurer. « Froid…
- Je sais, il remit la couverture sur elle. Tu auras plus chaud devant la cheminée. »

Il ne savait pas pourquoi il s'embêtait à répondre à la brune. Elle parlait en dormant. Avec la couverture en travers de son chemin, il s'excusa mentalement de la transporter comme un sac. Il était clair qu'il pouvait être plus gentleman, mais cette couverture épaisse l'emmerdait au plus haut point. Il posa l'archéologue devant le feu le temps de reprocher un tas de bûches. Il devait éviter de trop secouer sa nakama pour qu'elle puisse bénéficier d'un repos complet. Il s'assit en tailleur, puis ramena la jeune femme contre lui. Il la cala contre lui avant de s'emmitoufler avec elle sous l'immense couverture. La brune soupira dans sa nuque et il s'apaisa de la sentir décontractée. Même si son idée ne relevait pas du génie, elle fonctionnait. Robin ne tremblait plus. Il ferma l'œil, s'endormant presque aussitôt. Impossible de se raviser.

Le crépitement d'un feu et une présence chaleureuse lui fit ouvrir les yeux. Engourdie, Robin laissa ses yeux s'adapter à la faible luminosité. Elle prit conscience qu'elle n'était pas allongée mais recroquevillée contre quelque chose. Dans le gaz, elle referma un instant les yeux pour retrouver les derniers fragments de sa mémoire. Elle se souvint du temple, de la trouvaille du grimoire et… De sa chute dans l'eau. En rouvrant les yeux, Robin vit plus clairement les environs. Elle se trouvait devant une cheminée, le feu n'était pas vif, mais il suffisait à la réchauffer. Bien que ses doigts et ses orteils lui semblaient gelés. Sa peau capta qu'elle était emmitouflée dans une couverture incroyablement douce. Rien à voir avec les haillons qu'ils utilisaient pour camper... En plus de la chaleur émise par le feu, elle ressentait la présence d'une personne. Elle bougea ses membres engourdis et leva la tête pour voir qui partageait sa couette. L'odeur de métal et de saké lui donnant déjà une idée de la personne. Sans grande surprise, elle trouva Zoro et comprit un peu mieux dans quelle configuration ils se trouvaient. Le bretteur dormait en tailleur, en la tenant près de lui dans ses bras. Un bras en soutient dans son dos, l'autre sous ses cuisses pour la maintenir en cas de chute. Sa tête penchée en avant, il dormait profondément. Robin s'en voulait déjà de devoir le réveiller de la sorte. Elle sortit une main de sous la couverture, dévoilant leurs corps enlacés et surtout très en sous-vêtements. Zoro ne portait qu'un boxer tandis qu'elle portait des sous-vêtements, qui ne lui appartenait pas. Face à cette réalité, elle sentit son cœur pulsé et son corps s'échauffer… En particulier ses joues. Elle glissa néanmoins ses doigts dans la crinière négligée du bretteur pour l'inciter à ouvrir l'œil. Son geste délicat le sortit de ses songes. Les doigts du bretteur se contractèrent sur sa peau alors qu'il baillait bruyamment. La main sur sa cuisse bougea sur sa fesse pour la ramener inconsciemment contre lui. Il émergea assez vite, fixant son œil dans les siens. Robin, les joues rouges, l'observait sans un mot. « Désolée de te réveiller comme ça, murmura-t-elle. Tu ne dois pas être bien dans cette position et- ?! »

Le bretteur l'enlaça avec fermeté tout en logeant son nez dans sa nuque. Surprise, l'archéologue se laissa aller sur lui. Soit elle rêvait, soit elle était en pleine hallucination, soit tout était bien réel, mais ce n'était pas Zoro. « Ne me refais plus jamais ça… »

Si la réaction du bretteur étonna un instant la brune, cette phrase la laissa sans voix. Visiblement, il avait eu la peur de sa vie et tout ça, par sa faute. Zoro ne bougea pas de son cou quand elle caressa ses cheveux. Au contraire, le contact le fit décompresser dans un soupir. « Je suis désolée…
- Comment tu as su que je n'avais plus d'air ? Toujours dans sa nuque, le bretteur ne relâcha pas son étreinte.
- Parce que tes doigts ne pressaient plus dans mon dos pour me garder près de toi. Elle hésita un instant. À l'inverse de maintenant. »

Il ne dit rien, préférant prolonger cette étreinte. Tant pis si elle se posait des questions à partir de maintenant. Il en avait besoin. Robin ne chercha pas plus de réponses, préférant profiter aussi de cet étau délicat. Pendant quelques secondes lui semblant une éternité, Robin sentit le bretteur prendre de longues inspirations pour se calmer. Quand il décida enfin de se redresser, Zoro évita son regard. « Je... J'ai vraiment eu peur, avoue-t-il enfin. Peur, qu'il t'arrive quelque chose de grave.
- Mais je vais bien. Elle pressa sa tête contre son torse pour le rassurer. Tu étais là.
- Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce qu'il peut t'arriver si je ne suis pas avec toi. »

Les perles océans de l'archéologue s'arrondirent. Il s'inquiétait donc bel et bien pour elle. Cette réaction lui fit chaud au cœur. Être la seule à connaître cette facette mignonne lui plaisait beaucoup. Il était attachant. Quand il décida enfin de s'éloigner d'elle, il ne lui jeta aucun regard. Il retira son bras de sous ses cuisses pour prendre ses doigts dans la main. Certainement pour fuir la situation actuelle. « Tu es encore gelée... Il fuyait son regard. Reste sous la couverture.
- Je vais bien. »

Il tira la couverture de ses épaules pour emmitoufler complétement la brune à l'intérieur. Elle ne dit rien, appréciant le geste. La chaleur se diffusa dans son corps, à l'intérieur de ce cocon moelleux, elle sentit ses muscles se détendre et se réchauffer. La peau de son dos encore en contact direct avec le torse du bretteur, la sensation de chaleur lui sembla dupliquée. Elle soupira de bonheur, cette étreinte inattendue était la plus agréable qu'elle avait connue depuis longtemps. La dernière en date étant son étreinte avec Chopper et Nami le jour de son sauvetage. Derrière elle, Zoro jeta un morceau de bois gardé près d'eux pour alimenter le feu. La flamme se raviva, éclairant leur visage. La tête contre son épaule, Robin remarqua qu'il frissonnait. La chair de poule le long de ses bras en était une preuve évidente. Il avait passé la nuit à l'a réchauffer et maintenant qu'il n'était plus sous la protection de la couverture, il se rendait malade. Elle leva le regard sur lui, mais n'eut aucun contact visuel. Il fixait les flammes, prit d'une réflexion profonde. « Toi aussi, tu as froid, dit-elle pour elle-même.
- Je ne me suis pas noyé, contrairement à toi.
- Viens sous la couverture avec moi. »

Elle voulut se couper la langue et quand Zoro la regarda enfin, elle voulut s'évaporer pour échapper à la honte. Il n'avait pas sursauté malgré l'envie. Lui ? Sous la couverture ? Avec elle ? Maintenant, qu'elle était réveillée ? Hors de question. C'était une mauvaise idée. Quand elle dormait, il trouvait déjà son idée de la réchauffer de cette façon assez osée, là, c'était gênant. Il refusa et elle insista. Elle ne savait même pas pourquoi elle continuait de s'enfoncer dans sa demande gênante. Sa langue parlait sans son accord. Il lui dit qu'il n'avait pas froid. Elle le traita de menteur. Il refusa une nouvelle fois l'offre et elle perdit patience pour de bon. D'un geste brusque, elle retira l'étoffe pour la jeter sous le regard inquisiteur du bretteur. « Si tu n'en as pas besoin, moi non plus.
- Ne fais pas l'enfant Robin.
- Ne fais pas le fier Zoro. »

Le bretteur poussa un soupir en pinçant son nez, la brune toujours dans les bras. Elle croisa les bras sur la poitrine faussement agacée. Il abdiqua en fermant l'œil, laissant l'archéologue ramener la grande couverture sur le dos du bretteur puis sur eux, les enfermant dans la douceur du tissu. La chaleur regagna son corps, la satisfaisant. Elle questionna son ami sur leur situation et il la rassura. Il lui donna tous les détails dont il avait connaissance et la resserra contre lui pour constater qu'elle se réchauffait. Même si sa peau contre la sienne lui semblait reprendre une température normale, quand il glissa sa main sur sa cuisse pour rejoindre ses orteils, sa peau restait fraîche. Avant de les atteindre, son premier constat fut que sa peau était incroyablement douce. Le second, que l'extrémité de ses pieds était gelée. Robin détecta le froncement de sourcils avant qu'il ne remonte cette dite main jusqu'aux siennes. Frôlant de nouveau au passage sa cuisse. Ses doigts pressant les siens, elle se laissa aller sur lui. Ces caresses, certainement involontaires, étaient agréables. Ne pas en profiter serait du gâchis. Un Zoro tendre qui laissait transparaître ses émotions était rare. Encore plus avec quelqu'un d'autre que Chopper. Si l'action première du bretteur était de la réchauffer, elle se concentra sur un détail insignifiant et absurde. Sortant de son étreinte, Robin posa sa main contre la sienne, paume à paume. Il la regarda faire, sans chercher à comprendre cette nouvelle lubie. Elle observa, silencieuse. Ses mains étaient plus larges et plus grandes que les siennes. Une seule de ses mains pouvait englober les deux siennes. Avec du recul, elle ne les imaginait pas aussi grandes. Par exemple, celles de Luffy et Usopp étaient de la même taille que les siennes, certainement dû à sa différence de taille avec ses deux-là. « Tes mains sont grandes ! »

L'exclamation dans sa voix fit hausser un sourcil au bretteur. Alors c'était ça qu'elle faisait depuis deux minutes ? Comparer la taille de leurs mains ?
- Celles de Sanji sont plus minces... Cette phrase donna un arrière-goût amer à sa bouche. Quand on comparaissait le cuisinier avec lui, ça avait le don de l'irriter. Même jusqu'aux bouts des doigts, tu es tout en force.

Pour appuyer ses mots, elle tenta de forcer sur ses phalanges pour faire ployer les siennes vers l'arrière. Rien ne bougea et elle cala de nouveau sa main contre la sienne en douceur. « C'est impressionnant.
- Toi, les tiennes sont trop délicates.

Se prenant au jeu, Zoro entrecroisa ses doigts dans les siens. L'étonnement virevolta dans les iris bleus de l'archéologue. Est-ce qu'il dépassait les bornes en agissant de cette manière avec elle ? Le fait qu'elle se love contre lui en accentuant la pression de leurs doigts lui prouva le contraire. Il en profitera pour caler sa main libre plus près de sa taille. Puisqu'elle venait à lui, pourquoi se priver de faire de même. C'était bien la première fois qu'il partageait une étreinte aussi intime avec quelqu'un. Le fait que ce soit avec elle lui plaisait bien. Robin, toujours concentrée sur le lien que formaient leurs mains, créa un silence que le bretteur se sentit obligé de briser. Il voulait l'occuper pour conserver ce contact le plus longtemps possible. Sauf qu'il ne savait pas quoi lui dire. Tes mains sont petites ? Tes mains sont fines ou encore elles sont douces ? Rien de pertinent ne lui venait à l'esprit. « Je pourrais te briser les doigts par accident, marmonna-t-il pour lui-même.
- Fufu !
- Quoi ? Il se sentit idiot tout un coup. C'était tout ce qu'il avait trouvé à dire ?
- Rien, juste un vieux souvenir. Elle retira une mèche derrière son oreille avec sa main libre. Je me suis rappelée qu'à l'époque, tu ne voulais en aucun cas que je ne m'approches de toi.
- C'est parce que tu t'étais présentée comme une ennemie ! S'agaça Zoro en rougissant pendant que Robin riait de nouveau. Je crois en toi, tu le sais ça ? Il fixa son regard sur leur lien. Je t'ai montré tellement de fois mon dos que je ne pourrais pas les compter…
- C'est ta façon de montrer ta confiance ?
- Aaah… Tes mains sont si fragiles… Dit-il pour esquiver sa question.
- Fufufu. Mes mains ont tué de nombreux hommes, tu sais ?
- Je devrais en avoir peur ? La gêne quitta le bretteur pour laisser place à la moquerie.
- Tu as quelque chose à te reprocher ?
- À toi de me dire... Il pinça la taille de la brune qui sursauta dans un rire. De nous deux, c'est toi la plus vulnérable.
- Tu es sûr de ça ? »

La brune le défia du regard. Zoro sourit malgré lui. Conscient que s'il rentrait dans son jeu, il prenait le risque de dévoiler son attirance pour elle. Il remarqua en décalage que cette fois, elle n'était pas ivre. Donc elle jouait sincèrement avec lui. Une question le taraudait... Est-ce qu'il devait plonger tête baissée dans son jeu ou calmer ses ardeurs avant qu'elle ne les enflamme plus ? L'archéologue mit fin à son questionnement en lâchant sa main pour la poser contre son torse. Prit au dépourvu, il l'observa, sa main à lui retournant sur sa cuisse. Maintenant, qu'il y pensait, c'était plutôt déplacé envers une camarade de son propre équipage. Elle murmura une excuse pour lui donner une raison à son comportement. « Je te taquine. Je ne fais pas le poids. Quand je suis gelée.
- Mais bien sûr, se moqua le bretteur et collant son menton sur son crâne. Même sous adrénaline, je te tiens.
- Tu me sous-estimes je trouve…
- Prouve-moi que je me trompe alors.
- Plus tard. »

Les deux Mugiwara se turent, le sourire aux lèvres. Robin garda sa position, contente de pouvoir profiter de cette surprenante étreinte. Elle laissa son corps réchauffer le sien dans un bâillement. Zoro lui proposa de se rendormir, elle refusa gentiment prétextant qu'elle avait encore trop froid et que ça l'empêcherait de s'endormir. La vérité étant qu'elle ne voulait pas s'endormir au risque de se réveiller loin de cette étreinte. De son côté, Zoro laissa ses doigts glisser sur sa peau pour faire de petits cercles. Le geste donna la chair de poule à Robin. Est-ce qu'il se rendait compte de ses gestes ? Elle ne dit rien, appréciant cet instant incontrôlé. Pour éviter de briser ce moment entre eux, elle mit en silence toutes les questions que son esprit imposait. Elle ne voulait pas que ça s'arrête. Les caresses mécaniques du bretteur s'accentuèrent quant à son tour, l'archéologue laissa ses ongles chatouiller sa peau. Un geste délicat que Zoro s'étonna d'apprécier. Un geste qui provoqua chez lui une envie irréversible de la toucher plus. Cette révélation poussa ses petites attentions à devenir plus appuyées. Il accepta cette invitation pour continuer et prit comme référence sa réaction pour savoir jusqu'où il pouvait aller avec elle. Il voulait se rapprocher d'elle. Ses doigts remontèrent progressivement le long de sa cuisse pour atteindre sa hanche. Robin ne changea pas d'attitude et Zoro décida de la tester. De sa hanche qu'il engloba avec sa main, il surveilla la brune tout en continuant son ascension. S'il perçut pendant une demi-seconde une hésitation de sa part, celle-ci continua ses caresses sur son bras. Il laissa ses doigts danser subtilement vers le tissu qui épousait ses formes, joueur. La lingerie était fine et quand il glissa une phalange en dessous, Robin arrêta de respirer. La tête toujours contre son épaule, elle griffa son avant-bras. Ses ongles laissèrent au passage une égratignure qui rappela à l'ordre le bretteur. En voulant jouer, il venait de dévoiler d'une certaine façon son attirance pour elle. Il s'attendait à recevoir une gifle monumentale de sa part, mais il ne reçut qu'un regard confus et une suite de mots qu'il aurait préféré ne pas entendre. « Pourquoi tu agis comme cette nuit… »

Les dernières nuits de Robin lui revinrent en tête, en particulier celle de l'inauguration. Elle avait rêvé de lui un nombre de fois hallucinant depuis cette nuit et à cet instant, elle ne pouvait pas croire qu'il agissait pour de vrai. La gorge nouée, elle s'imagina que toutes ses interactions avec lui n'était qu'un songe. Sa douceur, son inquiétude, leur jeu. Zoro serra davantage sa hanche. Il pinça sa peau, suffisamment pour la tirailler mais elle ne se réveilla pas. « Cette nuit ?
- Non rien... Elle dévia son regard vers la cheminée. Ce n'est rien.
- De quelle nuit tu parles Robin ?

La main de Zoro quitta son dos pour s'emparer de sa mâchoire. Par ce geste, son bras remonta dans son dos, rapprochant l'archéologue contre son torse. Coincée dans l'angle de son bras, sa tête assez proche de la sienne pour sentir son souffle, elle devient écarlate. L'air collé sur son visage était un mélange de sérieux et d'inquiétude. Ravagé par toutes les possibilités dans son esprit, il cala son second bras en rempart de ses jambes. Elle ne pouvait pas parler d'une autre nuit que celle de l'inauguration. Il avait soudain peur de la voir s'enfuir. Le cœur pulsant à toute allure, ses muscles se contractèrent sur son rythme cardiaque. Robin, qui ne se réveillait toujours pas de son rêve, couina quand l'étreinte continua de se resserrer sur elle. L'envie de trouver une échappatoire piqua ses nerfs. Zoro était omniprésent et lorsqu'il voulait obtenir une réponse, il devenait étouffant. Ses doigts appuyaient fortement sa mâchoire au point où les larmes commencèrent à monter. Elle voulait se réveiller. Elle suppliait pour se réveiller. « Dis-moi à quoi tu pensais !
- Pourquoi tu insistes autant ?! Elle haussa le ton. Tu es trop proche ! Tu prends trop de place !

La panique tordant son ventre, elle secoua la tête et passa ses mains là où elle pouvait pour gagner du terrain. Elle échappa à sa main de fer, libérant enfin sa mâchoire de la pression. Elle voulait courir pour se cacher. Se cacher et ne plus jamais se montrer. Pourquoi était-il aussi obstiné ? Pourquoi avait-elle laissé fuir ses pensées ? Pourquoi ne se réveillait-elle pas ? Elle ne voulait pas le faire fuir... Car si elle ne s'évadait pas rapidement de cette situation et qu'il obtenait d'elle une réponse. Il s'éloignerait d'elle. Zoro s'opposa à sa démarche, ses doigts à lui empoignant chaque partie accessible de son corps pour la maintenir à disposition. Quand elle réussit à pousser sur son buste et à se redresser afin de s'extirper, Zoro bloqua sa main à l'arrière de son genou. Avec cette prise, il tira la grande brune sur ses hanches l'obligeant à monter sur lui. À califourchon, Robin sentit le bras du bretteur envelopper son dos. Le peu d'espace qu'il lui accorda lui permit de poser ses doigts sur ses épaules. Leurs respirations erratiques, Zoro engloba l'arrière de sa cuisse. Toujours plus proche de lui, elle comprit que la couverture ne protégeait plus sa peau de sa vue. Le regard dur, tout autant essoufflé qu'elle, il craqua. « Je prends trop de place ?! Sa voix monta en volume pour redescendre brutalement et devenir mauvaise. Parce que toi non, peut être ? J'en ai marre d'être hanté par toi toutes mes nuits ! »

Sa tirade mourut au fond de sa gorge. Il blêmit. Devant lui, l'océan bleu dans ses yeux s'agrandit. Sa bouche séductrice s'ouvrant de stupeur. Il venait de lâcher une bombe. La vision d'une Robin muette et abasourdie lui donna envie de l'embrasser. Au point où il en était, ça ne pouvait pas être pire. Il réprima cette idée folle, écrasant sa langue entre ses dents. Dans un souffle, ils laissèrent leurs muscles se détendre. Leur étreinte devenue plus douce, il laissa son front se poser un instant sur son épaule. Son silence le stressait et il pria pour se réveiller d'un mauvais rêve. Les doigts fins de l'archéologue vinrent cajoler l'arrière de sa nuque. Une requête silencieuse qui poussa celui-ci à quitter sa cachette. Pourquoi avait-elle ce regard ? Pourquoi le regardait-elle avec espoir ? Elle prit son visage en coupe. Zoro l'ignora, honteux. « Qu'est-ce que tu viens de dire ?
- Merde... Marmonna-t-il pour lui-même. Tu m'obsèdes… Elle tressaillit. Je ne passe pas une nuit sans que tu ne viennes la perturber. Tu es toujours là et on discute rarement lors de tes visites nocturnes. Alors, oui, j'ai besoin de savoir à quelle nuit tu faisais allusion. »

Zoro n'avait pas pris la peine d'alléger le sous-entendu. Encore une fois, c'était trop tard pour arranger son cas. Il trembla quand elle resserra les cuisses sur ses hanches. Au-dessus de lui, la grande brune avait les joues rouges et elle bégaya. La voix tremblotante, ses mains s'agitèrent alors qu'elle cherchait à formuler sa phrase. « Je parle du soir de l'inauguration… »

Il arrêta de respirer et ancra son œil dans les siens, soudain très attentif. Robin balbutia une flopée d'excuses face à son manque d'assurance. Le bretteur écoutait, son attention rivée sur la gestuelle de l'archéologue. S'il ne la connaissait pas si bien, il ne comprendrait pas pourquoi elle paniquait. Elle était terrifiée, terrifiée par sa façon de prendre son aveu. Il caressa son dos. Elle ne semblait pas remarquer sa démarche, mais inconsciemment, elle se calma. Elle avoua tout, la honte se dégageant d'elle à chaque explication. Elle lui conta son étrange rêve, leur jeu, la façon dont il avait confessé son attirance, ses gestes. Elle se voyait ivre, elle le voyait séducteur et impatient. Elle voulut arrêter de se justifier à plusieurs reprises. Cependant, le regard assidu du bretteur l'empêcha d'avoir cette satisfaction. Quand elle lui parla de baiser forcé à son encontre et sa prétendue réponse à ce contact volé, elle sentit sa main se crisper sur sa taille. Un spasme involontaire qui tira sa peau. « Je comprendrais que tu me prennes pour une folle, après tout il ne s'est rien passé entre nous. »

Il ne s'était rien passé ? La déception coula dans sa gorge… Pourquoi ? Car il ne supportait pas l'idée qu'elle se souvienne de cette nuit et qu'elle transforme ça en rêve éveillé. Robin en rajouta quand elle lui parla de véritables rêves qu'elle faisait avec lui. Il aurait dû être rassuré… Il aurait dû confirmer ses aveux. Il aurait dû lui dire qu'elle s'était tout imaginée. Il aurait dû mentir. Il n'en fit rien. « Putain… Tu n'étais pas censée te souvenir de cette nuit… La soirée de la guilde, tout est vrai. Tu n'as rien imaginé. On s'est embrassé. »

Clouée par sa confession, elle garda la bouche ouverte. Alors elle n'avait rien imaginé ? Elle papillonna des cils quand un masque de sérieux voila l'iris du bretteur. Il prit son silence comme une réclamation et lui donna les détails. « Tu étais complètement ivre avec le cocktail de Mirajane. Je t'ai couru après dans les escaliers car tu voulais te balader.
- J'ai honte, elle posa ses mains sur ses joues cette fois. Je n'ai plus l'âge de me comporter de manière infantile…
- C'est la faute de cette démone. Il soupira. J'ai fini par abandonné l'idée de te raisonner et je t'ai accompagné à l'arrière de la guilde. Tu as volé une bouteille, mais je l'ai bu pour que tu n'aggraves pas ton cas. Tu te souviens de ce que l'on faisait avant que Mirajane ne te propose une boisson ?
- On jouait à ton jeu. Je venais de te demander quel genre de femme t'attirait…
- Et tu ne m'as pas lâché avec cette question une fois bourrée. La gêne s'empara d'elle. Dans ton état, je me suis dit que tu ne te rappellerais pas de mes paroles. Tu avais déjà oublié une soirée entière à cause de l'alcool, alors pourquoi pas celle-ci.
- Nami a une plus grande descente que toi quand de l'argent est en jeu…
- Comme tu insistais, il garda de côté cette information. Ses questions attendraient. Je t'ai balancé que tu m'attirais. Tu étais gênée, mais Nami et Luffy ont débarqué.
- Notre navigatrice t'a fait la morale et tu as dû me raccompagner dans ma chambre.
- Et après, tu sais très bien ce qu'il s'est passé. »

Robin se mordit la lèvre. Elle avait très envie de l'entendre parler du reste, mais elle ne voulait pas non plus le forcer. Elle préféra ne rien dire quand elle sentit la main du bretteur recommencer inconsciemment ses caresses à l'arrière de sa cuisse. Elle réprima ses questions, cette envie de lui poser une flopée d'interrogation. Son ventre se creusa quand sa mémoire refit surface. Le souvenir de leur baiser provoqua une bouffée de chaleur dans son estomac. Zoro l'entendit déglutir. Il vit sa main manucurée trembler au-dessus son épaule. Elle n'osait même plus le toucher. Elle détourna le regard quand il tenta un contact visuel avec elle. Le bretteur glissa ses doigts sous son menton pour la forcer à le regarder. Son œil gris lui montra qu'il attendait patiemment ses questions. Il fronçait tout de même les sourcils, comme à son habitude. Elle posa enfin les doigts sur lui. Mal à l'aise, elle constata qu'aucun d'eux n'avait pris la peine de se couvrir. Ses doigts ancrés dans ses épaules, sa langue fourcha. « Pourquoi tu n'as pas continué ? Les doigts du bretteur tressautèrent. Je t'ai embrassé en première…
- Tu étais ivre, coupa-t-il.
- Mon âge te dérange ? »

Cette question plissa le regard de Zoro. Ça n'avait aucun sens… Si son âge le dérangeait, il n'aurait aucun mal à la repousser et n'aurait jamais plongé tête baissée sur ses lèvres. L'archéologue moula son bassin contre le sien. Elle s'installait mieux, rien de plus. En-tout-cas de son point de vue. Du sien, il arrêta de respirer une seconde. Sa naïveté le rendait fou. « Je n'ai pas de problème avec ton âge. Robin sourit. Tu n'étais pas toi-même.
- Kenshi-san, est-ce que je t'attire ?
- Oui.

Zoro serra les dents sur la langue pour se punir. Devant lui, la grande brune se moqua de sa franchise. C'était toujours comme ça. Il n'arrivait jamais à mentir avec elle. Plus confiante, Robin gratifia sa nuque de légères chatouilles. Le soupir du bretteur lui confirma qu'il appréciait le geste. Ils prirent un instant pour se regarder, s'empêchant mutuellement d'embrasser l'autre. Robin croisa les doigts derrière son cou, les mains de Zoro montant derrière sa taille. Des gestes quasi-anodins, qui, petit à petit les rapprochèrent au point de sentir plus clairement l'odeur de l'autre. L'odeur des fleurs dévorée par celle de l'acier. « Je ne veux pas que les choses changent entre nous. La voix profonde de Zoro murmura à ses oreilles.
- Les choses ont déjà changé entre nous…
- Arrête. »

Il dévia son visage vers la cheminée. Les flammes dansaient et crépitaient. Leur chaleur n'était rien comparée à celle qui se propageait au creux de son ventre. Sur sa peau, celle de Robin le brûla, pourtant, il ne s'éloigna pas. « Pourquoi on ne couche pas simplement ensemble ? »

Il ressentit la voix de l'archéologue comme une gifle. Un soufflet sec et dur. « Je te demande pardon ? »

Il rencontra le sérieux habituel de l'archéologue. Elle ne recula pas, contrairement à lui, quand son nez toucha le sien. Ses océans bleus, assurés de ses paroles sans sens, le clouèrent sur place. « Si je t'embrassais de nouveau, il ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte, tu serais capable de me repousser ?
- Ce n'est pas la question, claqua-t-il. Et coucher ensemble n'est pas une solution envisageable. Sa voix baissa drastiquement en volume. Ça ne fera qu'empirer les choses. »

Il savait que son attirance pour elle ne s'effacerait pas d'un clin d'œil. Il s'éloignerait d'elle un temps pour remettre de l'ordre dans sa tête et quand il atteindrait de nouveau sa limite, il recommencerait. Un schéma de vie désagréable, car maintenant qu'elle était au courant, il savait qu'elle en jouerait pour obtenir ses faveurs. Robin était comme ça et malheureusement ça lui plaisait. Il garda ses poings contre sa poitrine, perdu dans ses pensées. « Réprimer nos désirs ne fonctionnera pas. »

La poigne de Zoro sur son dos se resserra. Il lança un regard stupéfait à l'archéologue. De toutes les inepties qu'il avait entendues dans sa vie, celle-ci se posait juste en dessus de la précédente. Sûre d'elle, Robin cassa encore la distance entre eux. Sa mâchoire se serra quand elle plissa les yeux. Cette soudaine confiance en ses propos assécha sa bouche. Robin gagnait toujours les débats, il devait couper court à cette discussion, mais leur regard provocateur qu'elle fixa sur lui le fit plonger une fois de plus dans cette conversation sans issue. « Parce que leur succomber, oui ?
- Je préfère plonger dans mes désirs les plus sombres et me perdre avec eux plutôt que les refouler.
- Tu es folle… »

Elle pencha son buste vers l'avant et glissa ses doigts fins à la base de ses cheveux. Il leva le menton pour garder l'œil dans les siens. Pas question de retomber dans le piège de la dernière fois. La peau de son ventre frôla la sienne et elle colla son bassin au sien. Le visage chiffonné du bretteur fit étirer un sourire charmant à l'archéologue. Quand il chercha à mettre de la distance entre eux, elle entrelaça ses doigts pour le bloquer. Zoro plaqua ses mains sur l'arrière de ses cuisses. Ses doigts palpant sa chair, elle sourit. Il ne pouvait visiblement pas s'empêcher de la toucher et elle adorait ça. Elle adorait le voir prendre des couleurs et perdre son masque d'insensibilité. « Une nuit de dérive. Elle s'avança encore sur lui. Une seule nuit. Au moment même où l'un d'entre nous quittera cette chambre… Ses lèvres proches des siennes, elle susurra. On oublie tout.
- Tu fais chier… »

Il fixa ses lèvres sur les siennes dans un élan de vulnérabilité. Robin glissa enfin ses doigts dans ses cheveux tout en répondant avec ardeur à son baiser. Le bretteur saisit pleinement la chair délicate de ses cuisses dans l'espoir de rapprocher son corps du sien. Si l'envie d'une telle proximité l'avait seulement effleuré à son réveil. Elle était devenue une véritable nécessité depuis quelques minutes. Elle soupira quand une main agile remonta le long de sa colonne vertébrale, dégrafa son soutien-gorge et cajola l'arrière de sa nuque. « Ouvre la bouche. »

Le timbre de sa voix fit contracter son estomac. Elle ne laissait jamais aucun homme la dicter, pourtant, elle obéit. Avec lui, elle se laissa aller. Sa langue rencontra la sienne et il remarqua cette gêne caractéristique au niveau de son entre-jambes. Il la désirait. Ardemment. C'était si évident... Comment ça ne pouvait pas l'être... Entre deux baisers, Robin laissa son haut tomber, offrant sa poitrine à la vue du bretteur. Un regard sombre sur celle-ci, ses doigts s'infiltrèrent sous l'infime tissu qui lui servait de culotte. « Putain… Pourquoi tes sous-vêtements sont si fins, grogna l'aile du futur roi.
- J'en ai d'autres. Son regard perdu l'amusa. Ce n'est pas grave si tu la déchires. »

Zoro siffla, sa mâchoire contractée au maximum, ahuri par ses propos. La gêne au niveau dans son bas-ventre augmenta drastiquement. Une phrase et elle le rendait fébrile, pourtant, il en avait eu des conquêtes. Comme elle ? Jamais. Ramené à la réalité par le balancement de ses hanches, il haleta. Le regard de l'archéologue le fit rager. Cette garce... Elle savait ce qu'elle provoquait chez lui. « Sorcière… »

Il tira d'un coup sec l'élastique. Celui-ci céda sous la pression et claqua l'intérieur de la cuisse de l'archéologue. Elle siffla à son tour, ce petit incident allait lui laisser une belle marque rouge... Zoro n'y prêta pas attention, trop occupé à les allonger sur la couverture au sol. Il regarda un instant les lueurs de la cheminée danser sur la peau laiteuse de Robin. Les flammes dessinaient des ombres sur son corps, hypnotisantes. Les mains de l'archéologue cachaient sans le vouloir sa large poitrine. Le geste n'était pas intentionnel, mais ça le frustrait. Il jeta l'amas tissu plus loin, son regard fixé sur elle et son corps à damner un dieu... Les mains libres, Zoro prit le temps de caresser le ventre de la femme sous lui, tout en se glissant entre ses cuisses galbées. Elle l'invita au rapprochement en écartant les bras. Le bretteur remonta la paume de sa main gauche sur son sein, tout en plongeant ses lèvres dans son cou. Elle, l'encercla d'un bras fin pour caresser l'arrière de son crâne, l'autre se faufila entre leurs corps. Il l'aida a retirer son caleçon tout en mordant sa clavicule. Sentir sa main cajoler son sexe le fit trembler. Ces caresses étaient douces, appuyées par instant, un délicieux combo qui lui fit tourner la tête. « Si tu ne veux pas que je finisse dans ta main, arrête…
- Sensible ? Elle haussa un sourcil, amusée.
- Je te ferai payer ça, Robin. La menace dans sa voix titilla sa malice.
- Ne fais pas de promesse en l'air Kenshi-san. »

Un sourire carnassier en réponse à sa ruse, il inspira pour calmer son envie de la tourmenter. Elle, qui l'avait toujours vu faire preuve de patience, s'étonna de le voir abandonner leur étreinte aussi vite. Des fourmillements dans le creux de son ventre, elle le regarda attraper son poignet. Curieuse, elle arrêta ses caresses. Son nouvel amant amena ses doigts manucurés vers sa bouche sans la lâcher du regard. Pourquoi tant de confiance tout un coup ? Elle qui aimait tant le voir rougir d'émotion diverse. Il mordit et lécha son index tout en caressant son sexe du sien. Elle frissonna, son désir croissant. Il n'allait quand même pas... Elle posa sa main libre sur le bas de ses abdominaux quand il poussa très légèrement l'entrée. « Tu ne vas pas oser…
- Tu crois ? Il enferma son deuxième poignet dans sa main avec le premier.
- Je ne pense pas être prête à t'accueillir aussi rapidement, elle arrêta de respirer quand il poussa lentement en elle.
- Serais-tu en train de regretter de m'avoir demandé de tenir ma promesse ? Elle ouvrit la bouche pour rétorquer, mais il la coupa. Rassure-toi, tu es trempée, je n'aurais aucune difficulté à entrer. Elle vira au rouge devant sa vulgarité. À l'avenir Robin... Évite de me chercher. Je n'ai rien à voir avec Law. »

Sans attendre, sans prendre le temps de respirer, il plongea en elle, lui faisant rejeter la tête en arrière dans un gémissement, contractant ses doigts. Il était allé loin, confiant, certain de ne pas la briser. Son corps balayé par un frisson de plaisir, elle fut torturée par ces derniers mots. Pourquoi mettre sur le tapis son étreinte avec le chirurgien ? Elle fut surprise de parvenir à accueillir aussi facilement un homme. Un homme puissant et d'une telle vulgarité. Pourquoi quand il faisait preuve de grossièreté, elle n'était pas outrée ? Son trouble amusa le bretteur qui, immobile, lisait en elle avec satisfaction. « Law devait être si délicat avec toi, elle pinça des lèvres face à cette vérité. Si facile à manipuler.
- Je ne l'ai pas manipuler, maugréa-t-elle.
- Non... Tu l'as ensorcelé. Elle resta silencieuse. Tu fais cet effet Nico Robin. Elle remua les hanches, quémandeuse. C'est frustrant…
- Pourquoi une telle fixette sur lui ? Devant son mutisme elle le charia. De la jalousie ? Un tic nerveux tira sa lèvre. As-tu peur de ne pas faire mieux que lui ?
- Je suis mieux que lui, ils s'échangèrent un regard joueur. Sinon tu ne t'amuserais pas à me rendre fou.

Il lécha sa lèvre en la sentant se resserrer sur lui. Avait-il toujours été si complice avec elle ? Ses mains épousèrent ses avants bras et il utilisa cette prise pour initier le mouvement de son bassin. La brune sous lui serra les dents pour rester silencieuse, son corps appréciant chaque poussée. La voix de Robin s'échappa par mégarde. Ces petits sons lui ressemblaient bien. Délicats comme elle, presque suppliant. Enivrante, sublime et bourrée de failles. Des failles qui ne le laissaient pas indifférent. Robin avait évoqué la jalousie. Elle avait raison. Il était agacé d'imaginer ce capitaine prétentieux à cette place, bien avant lui... Pas qu'il soit plus méritant, il était juste agacé par ses propres failles. Sa fierté. Sa méfiance. S'il ne les avait pas écoutées, se seraient-ils rapprochés plus tôt ? « R-ralentit... Sa poitrine dansa au rythme de son bassin. C'est trop - !?
- Trop ? Son propre souffle se coupa. Trop quoi Robin ? »

Cette fois, sa voix monta dans les aigus. Il libéra ses bras et glissa ses mains sur ses hanches pour l'aider à accompagner son mouvement. Robin le supplia de réduire la cadence en fixant l'endroit où leurs corps se confondaient. Elle tendait les mains, suppliante, ses ongles griffant par à-coups son ventre. La voir tiraillée par le plaisir gonfla sa fierté. Nico Robin, l'enfant du démon, haletait et gémissait sous lui. Grâce à lui. Les yeux mi-clos de l'archéologue s'ouvrirent un peu plus et un voile d'inquiétude s'infiltra dans ses océans bleus. Elle maintenait son regard sur son ventre, l'obligeant à faire de même. Le pansement de sa blessure se teintait de sang. Il ne ralentit pas pour autant. Il ne sentait rien. Rien d'autre que Robin et sa chaleur. Elle et sa peau délicate. Elle, la femme la plus séduisante qu'il ait pu aborder… « Zoro... Ta plaie…
- Oublie, soupira-t-il en s'enfonçant plus loin. On s'occupera de ça plus tard.
- Tu dois souffrir le martyre !
- Souffrir ? Il s'allongea sur elle, ses bras de chaque côté de son visage. Je ne sens aucune douleur grâce à toi. »

Il mit un terme à ses doutes en déposant un baiser volatile sur ses lèvres. Tremblante, elle glissa ses deux mains sur les joues du bretteur pour attirer sa bouche à la sienne. Il se laisse embrasser, sa main se posant sur le ventre plat de l'archéologue. L'autre bras en soutient, il fit danser ses hanches contre les siennes. Le baiser timide initié par Robin devint peu à peu fougueux, passionné, désespéré. Quand il recula pour reprendre son souffle, ses doigts se mêlèrent à ses cheveux verts. Son envie de l'embrasser devenant plus forte que son besoin d'oxygène. Zoro la pénétrait toujours plus profondément, son rythme plus langoureux, lui tirant de petits cris. Le ventre de Robin se contracta sous sa paume et quand un coup de rein fit frémir la femme sous lui, il le ressentit aussi. Il s'autorisa à souffler contre sa joue, à gémir quand elle tira sur son cuir chevelu et à grimacer dans sa nuque. Elle murmura son prénom quand il recula son bassin. Un dernier supplice. Le genre qui prend aux tripes. Cette poussée mit un terme à leur étreinte alors qu'ils jouissaient. La mâchoire de Zoro se referma sur sa peau. La douleur ne prit pas le dessus sur la tension dans le creux de son ventre. Lentement, il se retira de la chaleur de son corps, gardant sa main sur le ventre de son amante, comme un rappel à leur dérive. Un rappel de leurs failles. Zoro vit la marque laissée par ses dents sur son cou. Sa langue passa dessus, comme pour s'excuser de son manque de retenue. Sous lui, Robin apprécia la douceur de ce contact, mais elle fut vite rattrapée par son inquiétude. Elle ignora la sensation entre ses jambes, cette désagréable sensation après l'amour. Celle qui rendait les jambes flageolantes. Contre sa cuisse, elle sentit Zoro se détendre, lui aussi affaibli par leurs ébats. Elle dressa le buste sans un mot et remarqua la trace de sang sur son ventre et le sien. Du sang en provenance de sa plaie. Le bretteur suivit son regard et fronça le nez, il ne s'attendait pas à saigner autant. Sa main glissa de son ventre pour étaler un peu plus son sang sur sa peau blanche. « Je t'ai tâché, dit-il pour lui-même.
- Idiot, chuchota la brune, un regard inquiet vers lui. Je t'ai dit de ralentir…
- Je n'avais pas mal. »

Il ponctua sa phrase d'un baiser sur sa tempe, étonnant la brune un instant. Elle lui ordonna d'aller sur le lit et se redressa, les joues rouges, pour fouiner dans une pièce au fond de la chambre. Elle trouva là, une salle de bain. Elle s'empressa de sonder l'endroit, à la recherche de quoi nettoyer la plaie et refaire un pansement. Sur un petit meuble en bois, elle trouva une trousse avec à l'intérieur, une flopée de produits à l'odeur médicale et des bandages. Elle ne trouva rien pour recoudre une plaie, mais préféra rejeter l'idée de planter une aiguille dans la peau du bretteur. Ses mains fouillèrent le sac et elle profita d'un instant d'égarement pour observer son reflet dans le miroir en face d'elle. « J'ai couché avec Zoro… »

Dans cet instant de flottement, elle vit les traces laissées par le bretteur. Leur échange avait été pour le moins déroutant. Un échange brûlant, passionné et brutal... Elle avait aimé ça. Elle qui s'indignait à chaque manque de délicatesse. Elle qui n'avait pas l'habitude de laisser l'homme avec qui elle partageait un lit, décider. Le sang sur sa peau commençait à sécher. Étalé sur une large partie de son ventre, Zoro avait laissé l'empreinte de ses doigts... Comme pour la marquer. Son ventre se tordit délicieusement alors qu'elle examinait chaque parcelle de sa mémoire. Il ne s'en rendait pas compte, mais il se comportait de manière possessive. Elle sourit à son reflet. Une facette qu'elle appréciait. « Tout va bien ? »

Zoro se trouvait dans l'encadrement de la porte. Nu et sans gêne apparente. En laissant leur pulsion parler, elle n'avait pas prit le temps d'en profiter pour le lorgner. Son corps encore sous l'effet du sien, elle sourit bêtement. Il était beau. Son regard s'assombrit quand elle fit descendre le sien un peu trop bas. Après tout, elle ne l'avait que toucher et sentit. Quand elle remonta ses yeux dans le sien, elle eut le droit à un sourire arrogant. « Satisfaite ?
- Je ne l'ai testé qu'une fois. Elle croisa les bras sous sa poitrine, taquine.
- On t'a déjà dit que tu n'avais aucune délicatesse ? Il avança sur elle. Un idiot comprendrait de travers.
- Qu'as-tu compris ? »

Espiègle, elle recula d'un pas quand il essaya de la prendre par la taille. Il souffla par le nez, agacé. Toujours et encore son satané jeu du chat et de la souris. Elle le nargua en avançant le buste, le recentrant sur elle. À son tour, il divagua sur sa poitrine écrasée entre ses bras. Il avait été con de ne pas l'observer plus tôt. Il regrettait presque de l'avoir surmené. La prochaine fois, il serait plus doux. La prochaine fois ? Seulement jusqu'à ce que l'un deux ne quitte cette chambre... Quand l'un deux refermera cette faille gigantesque entre eux. La voix de Robin cajola son oreille. Lui, perdu dans son esprit, elle plus proche qu'avant. « Et tu traites le capitaine de l'équipage du Heart d'homme manipulable ? Elle tira la langue devant son haussement de sourcil. Comme tu es mignon.
- Les hommes restent des hommes, il ignora sa pique, surtout devant une sorcière. »

Comme elle pensait avoir le dessus sur leur discussion, Robin s'approcha encore. Sa langue joua avec ses boucles d'oreilles sans atteindre celle-ci. Il tira sur ses poignets pour la plaquer contre son torse. Son nez tapa contre son épaule et elle le frotta du bout des doigts. Zoro colla ses petits poings contre sa poitrine, satisfait. Il ricana quand ses joues prirent une teinte rosée. « Je ne crois pas que Law t'ai fait supplier. Elle détourna le regard, gênée. Si je fais attention à ton discours, je comprends que tu en redemandes. »

Cette fois, ses oreilles chauffèrent devant l'œillade ténébreuse du bretteur. Son souffle contre sa gorge, elle ferma les yeux. Face à sa réaction, il souffla sur sa peau, à l'endroit où il l'avait mordu. Elle sursauta et il la libéra pour se diriger vers l'évier. Robin l'observa en silence, intriguée. Il lui jeta un œil par-dessus son épaule, narquois. Son ventre se contracta. Il retira d'un coup sec le pansement sans prendre en compte la possibilité de tirer ses fils. Inquiète, l'archéologue se précipita sur lui pour vérifier. Le sang séché autour de la plaie l'empêcha de constater les dégâts. Elle imbiba un coton d'eau qu'elle appliqua délicatement dessus. Elle devait nettoyer ça au plus vite et refaire son pansement. La main de Zoro lui arracha le coton des mains, appuyant sur sa plaie pour frotter sa peau. « Tu vas aggraver ta blessure ! Son visage devint sévère. Cesse de faire n'importe quoi !
- Je peux le faire tout seul. Il leva en l'air la compresse pour l'empêcher de la reprendre. Retire mon sang de ton ventre plutôt. Un rictus sur les lèvres, il avança sa tête vers la sienne. Je peux t'aider si tu veux.
- Espèce de… Sors d'ici ! »

La brune le poussa vers la sortie. Sa soudaine rage le rendit euphorique. Il ne la savait pas capable de bougonner aussi facilement. Elle força de toutes ses forces sur ses épaules, l'obligeant à reculer vers la porte. Ses oreilles rouges, ses yeux bleus contrariés et sa bouche pincée. Même piquée, elle restait belle. Avant d'atteindre la porte, il planta ses pieds dans le parquet, rendant la tâche impossible à Robin. Elle pesta et abandonna. Fier de lui, il sourit à son air farouche. Elle ignora son arrogance et se munit elle aussi d'une compresse pour retirer le sang sur elle. Il la regarda faire tout en l'imitant. Quand les deux eurent terminé de retirer les marques cramoisies, elle prit un linge qu'elle mouilla et savonna avant de lui jeter dessus. Il émit un rire discret quand le chiffon claqua sur sa peau. L'agacement lui allait si bien. Elle lui ordonna de nettoyer sa plaie correctement et en prépara une seconde. Elle garda celle-ci pour elle et passa le tissu sur son corps. Elle n'aimait pas quand la sueur collait sur sa peau. Une pression sur ses épaules, elle sentit son regard glisser sur elle. La mâchoire grinçante, il s'attacha à ses mouvements. Comme une envie de reprendre leur jeu, elle ralentit ses gestes. « Tu ne veux toujours pas d'aide ? Elle prit un air satisfait quand il posa sa question. Quoi ?
- Je peux me débrouiller, elle descendit son gant de fortune entre ses seins, mais tu peux regarder… »

Le bretteur déglutit devant sa proposition, mais ne refusa pas. Là où le tissu passait, son œil suivait. Il mordit sa joue pour s'empêcher de la plaquer contre un mur. Le chirurgien loin derrière lui, il balança le tissu dans le lavabo et s'adossa contre l'encadrement de la porte. Doucement, avec la légèreté qui la caractérisait, elle fit courir l'étoffe sur son ventre et enfin entre ses cuisses. Mesquine, elle soupira. Le bretteur croisa les bras, sa main serra son biceps pour empêcher ses doigts de trembler. Des picotements dans ses phalanges, il imagina ses doigts à la place de foutu bout de tissu. Tentatrice, Robin se fit violence pour l'ignorer. Son regard brûla sa peau quand elle arrêta. Son envie crevait les yeux et elle aimait se sentir désirée par un homme comme lui. Elle aimait ce regard sans filtre, ce regard sombre. Un sourire en coin, elle posa avec lenteur le tissu au bord de l'évier. Sa manière de ranger ses affaires s'opposait à celle de Zoro. Sans échanger un seul mot avec lui, elle se dirigea vers la porte pour sortir, les bandages propres et le désinfectant dans une main. La main du bretteur se referma sur son autre bras, une évidence qui la rendit tout à coup extrêmement fière. Son visage s'abaissa sur son profil qui regardait droit devant elle. Son souffle chatouilla ses sens. « Donne-moi une bonne raison de ne pas te coller contre un mur pour te faire hurler mon prénom.
- Pas avant que ta blessure ne soit bandée. »

Elle tourna la tête. Sa bouche effleura la sienne, créant une tension plus forte encore. Le nez de Zoro frôla le sien. Leurs mains se lièrent quand il laissa son poignet. Elle le traîna vers le lit, contente de le faire obéir. En passant près de leur sac, il les arrêta un instant pour s'emparer d'un bocal opaque. La curiosité de Robin lui fit perdre la directive. Il passa devant elle, sans lâcher sa main. Arrivé au lit, il lâcha sa main et s'assit. Dos contre la tête de lit. Robin s'installa au bord, ses longues jambes pendantes dans le vide. Il lui balança l'intrigant bocal avant de passer ses bras derrière sa nuque en baillant. « Qu'est-ce que c'est ?
- Un cataplasme de Chopper. Il pointa ses côtes. Dans dix minutes, je serai soigné. »

Elle lorgna sa plaie nettoyée. Il avait raison, ses points de suture n'avaient pas sauté et sa peau commençait déjà à cicatriser. La médecine de leur petit renne suffirait à refermer définitivement la blessure. Elle ouvrit le bocal pour découvrir une pâte épaisse verdâtre. La forte odeur de plantes piqua son nez et ses yeux. Elle étala une couche épaisse du remède sur sa peau. Le mélange épais ne colla pas à ses doigts et elle put badigeonner la plaie sans difficulté. Dans un silence apaisant, elle tira sur les bandes propres, détendant le tissu. Elle rampa sur lui, enjambant son corps pour pouvoir bander la cicatrice et le cataplasme. Il avança le buste ses mains quittant sa nuque pour toucher la taille de la brune sur lui. Assise sur lui, elle sourit en sentant son sexe tressauter sur sa cuisse. « Je te sens, rit-elle en passant la bande dans son dos. Tu n'es pas discret.
- Tu me grimpes dessus, il caressa le creux de ses reins. Tu pensais que je réagirais comment ?
- Combien de relation tu as eu avant moi ? Elle esquiva la question pour l'ennuyer.
- Ta curiosité revient toujours à la charge hein ?
- Tu as dû beaucoup t'entraîner pour obtenir ce charisme... Elle prit une seconde bande. Je me trompe ?
- Mes "conquêtes", comme tu les nommes, n'ont pas été aussi nombreuses que tu le penses et surtout, elles ont été catastrophiques. Elles ne m'ont rien apporté d'autres que des emmerdes. »

Des emmerdes ? Elle l'imagina avec facilité dans diverses situations toutes plus comiques les unes que les autres. Elle devina à son visage qu'il ne mentait pas. Il recommença ses caresses circulaires alors qu'elle terminait de fixer son bandage. Une fois certaine de sa solidité, elle étira son corps vers la table de chevet pour poser le matériel. « Dois-je comprendre que je suis au-dessus des autres pour que tu te laisses embarquer ? Zoro la fit revenir sur lui. Je suis flattée par ton mensonge.
- Ce serait un mensonge de dire que je n'ai pas envie de toi. »

Pour prouver ses paroles, il appuya sur sa taille pour lui montrer l'effet qu'elle lui faisait. Elle sourit à son contact, nouant ses bras autour de ses épaules. Les mains qui pressaient ses hanches prirent d'assaut son ventre, sa taille, alors que son œil glissait sans vergogne sur chaque parcelle de sa peau. « Tu ne me demandes pas où je te situe ? Elle soupira sous ses caresses lentes. Ton ego ne demande pas à être comblé ?
- Pourquoi je te demanderai ? Il continua son ascension sur ses seins. Je connais déjà la réponse. »

La lune se refléta dans l'iris bleuté de Robin. Ses doigts fouillèrent sa peau, passant sans retenue sur ses seins. Il en profita pour la regarder se soulever au rythme lent de leur respiration. Il voulait prendre son temps cette fois. Le buste de l'archéologue cambra vers l'arrière et elle ferma les yeux pour apprécier la sensation brûlante de ses paumes. Son œil descendit sur l'espace entre ses seins, là, pour la première fois, il la remarqua. Cette petite cicatrice, presque effacée. Il arrêta ses doigts dessus, attiré par la marque. « Qui t'a fait ça ?
- Crocodile. Elle ouvrit les yeux pour voir son visage se chiffonner. Un dernier cadeau pour mes bons et loyaux services… »

Devant sa réponse, il resta silencieux. Il déposa un baiser sur l'ancienne blessure, surprenant la jeune femme. Le contact doux de ses lèvres lui provoqua toute une flopée de nouvelle sensation. Opposées à celles qui les avaient unis pour la première fois. Il n'aimait pas l'idée qu'un homme marque l'archéologue de cette façon. Ses lèvres contre sa peau, Zoro fit glisser sa langue dans l'interstice de sa poitrine. La main de l'archéologue monta sur l'arrière de sa nuque. L'œil clos, il dériva sur son sein jusqu'à atteindre ce petit bout de chair qu'il n'avait pas assez flatté plus tôt. Sa bouche s'empara de lui, obligeant la brune à gémir. Il ne le laisse qu'une fois durcit par sa langue. Il remonta sur sa clavicule, sa nuque, son menton et enfin sa bouche. « Tu as de la force pour un nouveau round ? »

Elle gémit en resserrant les cuisses sur ses hanches. Elle déglutit quand il cassa un peu plus l'espace entre eux. Les mains du bretteur initialement sur sa taille, elle sentit l'une d'elles descendre sur son ventre. Une chaleur coula dans son bas-ventre, suivant le même chemin que ses doigts. Incapable de parler, elle écarta mécaniquement les cuisses pour laisser ses phalanges se mouvoir sur sa féminité. Elle l'entendit sourire contre sa bouche quand il constata la moiteur de ses chairs contre la pulpe de ses doigts. « Je serai doux, elle chercha sa bouche avec la sienne. Je te le promets. »

Robin combla l'espace entre eux en l'embrassant. Le touché du bretteur s'accentua et il profita du fait qu'elle ouvre la bouche pour enlacer sa langue avec sa sienne. Se soutenant à ses épaules, elle se laissa aller à ce rythme doux. Des carresses exquises qui lui faisaient perdre la tête. La langue de Zoro explora la sienne, plus vive que ses cajoleries… Plus intenses. Un instant elle imagina sa langue courir sur sa nuque, sa poitrine, la pointe des ses seins, son ventre, l'intérieur de ses cuisses... Une idée qui provoqua chez elle une envie pressante de se lier à lui une deuxième fois. Le bretteur coupa leur baiser pour la découvrir haletante, les joues rougies par le manque d'air, le visage quémandeur. Il infiltra ses doigts en elle, se délectant de la surprise sur son visage. Prise de court, elle tomba sur lui, sa tête sur son épaule, une main sur l'autre. Elle griffa son avant-bras avec sa seconde main, gémissant à chaque fois qu'il percutait un point sensible de son sexe. Quand elle quitta son épaule, son visage suppliant coupa le souffle de Zoro. Sa mâchoire se contracta et il retira ses doigts, arrachant une plainte à l'archéologue. « Redresse-toi. »

Ses mains vinrent pousser sur ses fesses alors qu'il s'allongeait complètement sous elle. Perdue, Robin l'observa sans comprendre. Son visage maintenant sous sa féminité, ses oreilles chauffèrent. Les bras du bretteur s'enroulèrent sur ses jambes pour la faire descendre sur lui. « Qu'est-ce que tu fais ?
- Ce que tu sembles attendre de moi depuis que mes doigts viennent jouer ici. »

Il ponctua sa phrase en soufflant sur les plis de sa féminité. Instinctivement, elle plaqua ses doigts sur sa bouche. Elle frissonna quand il ricana avant de lécher sa main pour l'obliger à retirer celle-ci de son chemin. Elle abdiqua quand il mordilla son index. « Tu devrais te tenir, prévint Zoro en souriant. Ou tu tomberas. »

Robin eut juste le temps de s'agriper à la tête de lit quand il abattit sa langue sur son sexe. Ses hanches collées contre sa mâchoire, le membre chaud et humide de sa bouche arpenta sa féminité. La brune hoqueta quand sa langue découvrit son sexe pulsant. Avachie sur le dosseret, Robin tentait de fuir la chaleur dévorante qu'elle ressentait au creux de son intimité. Un son pleurard s'échappa de ses lèvres ouvertes quand il figea ses doigts dans ses hanches pour la maintenir en place. Immobilisée, elle tira sur ses cheveux verts, répéta son prénom entre deux supplications tout en ondulant son bassin. Une boule se forma à l'intérieur d'elle, une boule qui doubla quand le regard brillant de désir du bretteur scruta le sien. Elle rejeta la tête vers l'arrière quand une paire de doigts écarta les replis de son intimité pour retourner à l'intérieur. Sa langue prit possession de son clitoris, tournant autour, passant dessus ou le suçant dans un soupir satisfait. Son pouce prit le relais quand Zoro reprit son souffle. Les ongles de Robin se resserrèrent sur le bois du meuble au moment où ses dents se refermèrent sur la peau de sa cuisse. Gratifiée d'un rictus narquois, elle le vit rejoindre ce point sensible. Les doigts à l'intérieur d'elle se courbèrent, la pénétrant plus fortement. Ses gémissements constants se mêlaient à son souffle, l'encourageant à lui donner plus. Il appuya alors sa langue sur son clitoris humide et gonflé, la faisant exploser sous son œil affamé. Son cri, étouffé par ses dents sur sa lèvre, fit contracter ses abdominaux. Un signe douloureux de la retenue qu'il s'imposait. Au-dessus de lui, Robin tremblait, son corps submergé par les picotements de sa jouissance. Profitant du peu de force qu'elle avait, il souleva ses hanches avec facilité pour s'extirper. Il se redressa, essuyant sa bouche luisante sans la quitter du regard. La tête contre le mur, Robin se laissa porter par lui et allonger sur le ventre. Elle lui jeta un regard par-dessus son épaule, ses lèvres embrassaient sa colonne avec une douceur inattendue. Des baisers brûlants furent posés sur ses épaules tandis que les doigts rugueux du bretteur vinrent choyer ses fesses. Elle dressa le buste, sa respiration saccadée. « Un instant… Mes jambes sont trop faibles…
- Reste sur le ventre, il embrassa sa joue. Je ne te demande pas de t'agenouiller devant moi.
- Pourtant, elle ne put s'empêcher de sourire, les hommes n'attendent que ça en général.
- Je ne suis pas contre. Je t'ai promis d'être doux. »

Zoro posa une main près de son visage, l'autre aida sa verge a se frayer un chemin. Si leur première fois avait été brutale, cette fois, il la pénétrait avec tant de délicatesse qu'elle ressentait chaque paroi de son vagin épouser son sexe. Devant ses mouvements parfaitement calculés, Robin planta ses ongles dans les draps. Les yeux fermés sous cette nouvelle sensation, elle releva le menton pour laisser le bretteur parsemer son cou de baisers. Tout est trop bien coordonné, sa tête se vida et lors de la première poussée, elle cria. Zoro se figea, Robin lâcha les draps pour couvrir sa bouche, le sourire carnassier du bretteur revint à la charge. « Chut… Il approcha ses lèvres de son oreille. Tu n'as pas envie de réveiller les enfants, n'est-ce pas ? Elle enfonça sa tête dans la couverture. Tu es une fleur parfaite Robin… »

Il glissa en elle avec lenteur quand elle se cambre, s'empalant centimètre par centimètre, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus l'accueillir. Il n'hésita pas à enfoncer ses doigts sur sa fesse, suffisamment fort pour laisser la trace de ses doigts dessus. Sans changer de cadence, il passa sa langue le long de son dos, claquant ses hanches contre ses fesses. Moite de désir, Robin chercha son regard. Il reporta son attention sur elle, remontant en la pénétrant pour l'embrasser. Il joua avec sa langue, mordant sa lèvre, ravageant sa bouche de la sienne. À chaque poussée, son corps frémissait sous le sien, la grande brune gémissait et quand il arrêta de l'embrasser, il se retint d'accélérer devant son visage suppliant. Il voulait être doux, il voulait la choyer, alors pourquoi l'archéologue le regardait de cette façon ? Il ne posa pas sa question, mais Robin lui répondit d'une voix languissante. « Plus vite… S'il te plaît…
- Tu es trop sensible pour me demander ça.
- Tu n'en as pas envie ? Il retourna au fond d'elle, lui arrachant un son plaintif.
- Bien sûr que j'ai envie de t'entendre hurler mon prénom, sa voix rauque se coupa en la sentant se resserrer sur lui. Putain Robin… Si je pouvais ravager ton corps sans m'inquiéter de réveiller tout le village, je le ferais. »

Elle souleva les hanches, juste un peu, pour les balancer brutalement contre les siennes. Il haleta sur son épaule, jurant contre son empressement. Il dut faire preuve d'une grande volonté pour ne pas perdre le contrôle de son propre corps. Robin réitéra son mouvement, l'obligeant à gémir lui aussi. « Si tu ne veux pas qu'on m'entende… Il serra les dents, alors fais moi taire.
- Putain Robin, il la fusilla du regard. J'essaie d'être gentil… Mords ma main si tu as mal. »

Il retira son sexe pour l'enfoncer jusqu'à la garde. Il remonta ses hanches contre les siennes modifiant l'angle de pénétration. Robin se raccrocha à sa main qu'il avait laissé près de sa tête depuis le début en étouffant sa voix dans l'épais couvre-lit. Elle voulut lier ses doigts aux siens, mais il bougea celle-ci pour englober sa mâchoire. De l'autre main, il tira dans l'angle de son coude pour la redresser et la cambrer vers l'arrière. Il obligea sa bouche à rejoindre la sienne avant de reprendre ses mouvements de hanches. Les gémissements maintenant étouffés de Robin, lui faisaient perdre la tête. Perdue entre désir et fatigue, Robin couina sous ses assauts. Quémandeuse, ses propres hanches accompagnèrent son mouvement. C'était la première fois qu'elle se sentait complète… La première fois qu'elle ne voulait pas que cette sensation, qui la faisait trembler, s'estompe. Ce plaisir grandissait en elle, détruisant tout sur son passage. Zoro ne ralentissait pas, à son tour, il gémit, la femme sous lui, lui rendant chaque coup de rein qu'il appliquait. Cette femme parfaite malgré ses failles. Il calma son ardeur pour reprendre son souffle. L'embrasser pour la faire, l'obligeait à respirer plus profondément. Robin cala son bras derrière sa nuque pour se soutenir. De cette façon, il put lâcher son coude pour empoigner son sein. La main sur sa gorge caressa sa joue. Il s'assit presque, forçant la brune à le suivre. Le changement de position fit resserrer la brune sur son sexe. Elle frôla son nez du sien avant d'articuler une phrase qui acheva la patience du second. « Encore… Le regard suppliant, une larme coula sur sa joue. Ne t'arrête pas.
- Si ton but est de me faire perdre la tête, sa langue écrasa la goutte salée sur sa pommette. Tu as réussi… Ne te plains pas d'avoir des courbatures demain matin. Ne te plains pas si j'en redemande jusqu'à ce qu'on nous oblige à quitter cette chambre. »

Il poussa sur son dos pour la faire ramper sur le matelas, ses hanches bien en l'air. Sans lui laisser le temps de respirer, il s'enfonça durement entre ses cuisses. Il emprisonna ses poignets dans une main, claquant sa fesse de l'autre. Elle vibra, étourdit pas la vigueur dont il faisait preuve. Clouée sous lui, elle n'arrivait plus à respirer. Les grognements de Zoro se mêlèrent à ses lamentations. Sa volonté chancela quand il souffla son prénom. Elle n'était pas seulement attirée par lui. Sur cette pensée, la boule au creux de son ventre éclata. Elle se tordit de plaisir, la tête plongée dans un oreiller. Entre ses jambes, elle sentit le bretteur finir en elle. Elle le vit trembler, un son rauque en guise de soupir. Lorsqu'il se retira d'elle, il la ramena contre lui en s'allongeant. Ses bras, fermement refermés sur elle, Robin se tourna dans ses bras pour l'embrasser. Le bretteur répondit à son baiser tout en l'approfondissant. Il cajola même son dos de légères caresses. Dans un flash, Robin revit chaque geste tendre, chaque petite attention, chaque moment privilégié que Zoro lui avait donné. Son cœur se mit à battre étrangement fort face à constat qu'un homme comme lui l'étreignait avec autant d'affection. Un homme dont toutes les précédentes "relations" n'ont été que des galères. La bouche de Robin se mouva contre la sienne. Se souvenant de chacune de leurs interactions, de chaque jeu du chat et de la souris, de chaque tentation, il sentit son ventre se tordre délicieusement et son cœur sursauter. Robin ne lâchait jamais prise, sauf maintenant. Elle n'avait jamais laissé l'homme avec qui elle couchait, décider… Elle ne suppliait pas. Il savait qu'il était le seul à avoir profité de cette facette attachante qu'elle voyait certainement comme une faiblesse. Plus forts, plus réguliers, plus soutenus, leurs cœurs se mirent à battre à l'unisson. Leur baiser ralentit et ils s'endormirent dans les bras de l'autre, sans aucun mot sur leur dérive.

Ne te plains pas si ma soif ne s'étanche pas…
Ne fais pas battre mon cœur… Pas comme ça…
Ne te plains pas si mon corps réclame le tien…
Ne te lasse pas de moi…
Ne laisse pas cette faille se refermer, je t'en supplie.
Ne me laisse pas t'aimer, je t'en supplie.