lesaccrosdelamerceri Merci ! J'espère que la suite te plaira.

Lou Suzuki La mélasse est vraiment inflammable, oui, les usines de bonbons sont d'ailleurs une grosse source d'incendies pendant l'été.


Loi de Murphy : "Quand dans une cage on enferme un lion affamé, un homme affamé, et une côtelette, ce n'est jamais la côtelette qui gagne."


Chapitre 5 :

Tête de gorille géante

Dudley avait sa tête coincé dans une tête de gorille géante et il fendait les airs à toute vitesse en resserrant sa main sur son cornet de glace comme si leur vie en dépendait (la sienne et celle de sa glace, il l'avait appelé Yuki).

"Euuuh... on peut avoir un petit rappel de la situation ?!" cria Harry en resserrant son emprise sur le raton laveur.

Oh, bien sûr. Où avais-je la tête ?

Les Dursley avaient eu l'idée saugrenue de fêter l'anniversaire de Dudley au zoo... malheureusement, le zoo était l'endroit le plus dangereux pour Harry Potter et sa fameuse Loi d'Harry, sortie du dictionnaire avant d'avoir pu y entrer. C'est en sauvant un raton laveur qu'il s'était retrouvé perché sur une centaine de ballons et comme ça n'était pas suffisant, une mélasse en feu s'était déversée sur les visiteurs du zoo qui hurlaient en courant dans tous les sens. Le gros garçon blondinet était actuellement pris dans ce mouvement de panique qui le souleva jusqu'à la zone arctique... il fut jeté sans ménagement dans l'enclos des ours polaires et sans doute serait-il resté paisiblement là loin des flammes si les ours n'en avaient pas eu après sa glace.

"Mais c'est ridicule, les ours ne mangent pas du chocolaaat !" cria-t-il désespérément.

Les ballons d'Harry s'étaient envolés comme si le destin voulait les rapprocher... étrangement, le petit orphelin n'avait pas encore fouillé son sac-à-dos pour imaginer une solution qui sauverait tout le monde. Dudley comprenait et maintenait ses propos : sa vie irait nettement mieux si son cousin n'était jamais venu pourrir leur existence.

"Ce n'est pas le chocolat qu'ils veulent, c'est le bacon !"

"Harry !" cria Pétunia qui s'était précipité vers eux avec l'équipe de secours. "Comment oses-tu traiter ton cousin de bacon ?!"

"Oh non, ma tante, ce n'est pas de ça qu'il s'agit : la Glace de la Savane mélange chocolat et vanille dans une fidèle reproduction du pelage des lions, leur crinière est faite en chantilly et leur estomac est rempli des proies de la savane. Ici, les antilopes sont enroulées dans le cornet... ce sont des morceaux de bacon croustillant, garanti 20% plus gras que le plus gluant des bacons du marché." récita-t-il. "Vous ne lisez jamais les publicités de ce que vous achetez ? C'est encore pire que succomber au capitalisme !"

L'ours immobilisa Dudley au bord de son ice-berg... l'enfant secouait vainement ses bras mais tenait bon : il n'avait pas besoin d'Harry pour se tirer de là, non. Non, il pouvait très bien survivre tout seul. Lui aussi était incroyable, lui aussi pouvait imaginer des miracles quand tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné. Il pouvait s'en sortir et prouver que son cousin n'était qu'un parasite qui n'amenait que le désordre. Rien d'autre. Jamais.

"Dudley, fait attention au..." cria Harry.

"TAIS TOI !"

"Donne-lui ta glace, mon petit Dudleynouchet."

"JAMAIIIS !"

L'ours leva sa patte pour lui asséner un coup qui ne l'aurait pas tué mais bien amoché, le garçon grassouillet fut sauvé par la Loi d'Harry (ou son surpoids) qui brisa la glace sous ses pieds. Il glissa dans l'eau gelée et entendit vaguement un "tiens bon" avant de se retrouver immergé chez les pingouins. Son corps roula dans l'eau glaciale et il vit à travers la vitre des spectateurs la débandade : le feu embrasait tout le zoo et malgré ça, les visiteurs des sous-sols restaient à l'abri dans leur ignorance en frappant si fort contre les vitres qu'il fut tout sonné en émergeant à la surface.

"Dudley, attrape mon ballon !" l'invita Harry.

"POUR QUE T'EN TIRE TOUTE LA GLOIRE ?! AUTANT MOURIR !"

Il voulut s'enfoncer d'avantage dans l'eau glaciale pour échapper au ballon de son cousin mais son corps était soulevé par une force invisible... grrr... fichu Harry : pourquoi ne pouvait-il pas le laisser mourir seul ?! IL N'AVAIT PAS BESOIN DE SON EXISTENCE !

"C... comment tu fais ça ?!" demanda Harry, fasciné.

"Arrête, c'est toi qui fait ça !"

"Mais pas du tout !"

Dudley flottait dans les airs comme l'un des ballons sur lesquels son cousin était encore perché... faut dire que marcher était plus dangereux pour lui que flotter dans les airs, en quelques sortes : le chaos avait une limite, être en danger de mort était un étrange moyen de ne PAS ÊTRE en danger de mort. La Loi d'Harry, allez comprendre.

"Accroche-toi !"

L'un des sauveteurs lui jeta une bouée de sauvetage et Dudley s'accrocha à elle comme si sa vie en dépendait... faut dire que la situation était critique. Il glissa dedans avec beaucoup trop de facilités et se retrouva bêtement bloqué au niveau du ventre. Il agitait mollement ses bras, ce n'était pas censé faire ça mais ça fonctionnait quand même. En tirant de toutes leurs forces, les agents de sécurité l'éjectèrent de l'enclos des ours sans comprendre comment ses pieds avaient pu fusionner à ce point avec la glace mais peut-être était-ce lié à l'étrange phénomène l'avait tiré de l'eau... une science bizarre qui avait sauvé sa vie en défiant une bonne dizaine d'autres lois scientifiques.

Dudley était balloté dans les airs comme si son corps était soudain aussi léger qu'une plume, tracté par la bouée vers les sauveteurs. Il... il avait réussit ?! Il avait réchappé à l'impitoyable Loi d'Harry par ses propres moyens ?! Alors ça signifiait qu'il avait raison : son cousin pouvait disparaître et sa vie n'en serait que meilleure. Il n'y aurait plus que lui, son père, lui, sa mère et lui... lui, lui, lui ! Il raflerait tous les cadeaux de l'univers et il n'y aurait plus jamais un regard vers l'Autre, l'anormal.

"Je vole !" cria-t-il, extatique.

"Oh toi aussi ?! C'est formidable !" l'encouragea Harry, perché à quelques centimètres de lui.

... euh... HARRY ?! Si proche ? La corde qui rattachait la bouée aux sauveteurs se brisa dans un 'craaak' caractéristique de la Loi d'Harry et sa course vers les airs l'envoya bouler jusqu'à l'enclos des singes.

"HARRY !" hurla-t-il.

Tant pis pour sa dignité... tant pis, il ne pouvait pas prouver que son cousin était un parasite, sans doute ne l'était-il pas d'ailleurs ?! Si vous demandiez à Dudley Durlsey ce qu'il pensait d'Harry Potter, à ce moment précis, il vous répondrait sûrement qu'il était la personne la plus importante de tout l'univers. Ouais... après être tombé dans la bouche ouverte d'un hippopotame, après avoir réchappé par miracle à la gueule d'un crocodile et d'autres dangers que je dois taire pour ne pas devoir monter les ratings de cette histoire, des situations à faire frémir, Dudley avait vu sa mort défiler tant de fois qu'il avait cédé. À chaque fois que la Loi d'Harry se manifestait, c'était toujours Harry qui les sauvait... peu importe qu'il soit à l'origine du mal, il était leur salut et sa seule chance de survivre.

"Oui, oui, je m'en occupe." jura son cousin en se balançant sur ses ballons, recouvert de mélasse, il tenait son raton laveur en sécurité contre lui. "Promis, je te tire de là, cousin."

Et comme toujours, il le tira de là car une promesse, c'est une promesse. Harry avait toujours tenu les promesses les plus absurdes : il dressa le tigre blanc avec beaucoup trop de facilités, grimpant sur son dos comme un puissant chevalier... il ne s'en servait pas pour combattre mais pour impressionner le gorille (pas son cousin, le VRAI). Il en tira un Dudley tremblant et hoquetant de terreur et récolta toute la gloire, une fois de plus. Peut-être l'avait-il mérité ?

"Wouhaaa, c'était INCROYAAABLE !" le félicita un sauveteur en passant une main affectueuse dans les cheveux noirs du garçon. "Je n'arrive pas à en croire mes yeux, tu ferais un sacré sauveteur."

"Faut dire qu'on vous a engagé à plein temps parce que j'atterri de temps en temps dans ce zoo, c'est la moindre des choses." répondit un Harry aux joues roses d'émotions.

"Si tu désire la moindre chose, tu peux..."

"Oh oui !" s'écria Harry. "Emmenez-moi loin d'eux, je ne voudrais pas gâcher la journée d'anniversaire parfaite de mon cousin Dudley... en plus, j'ai un raton laveur qui a besoin de mon aide et ce zoo bénéficie d'une clinique vétérinaire privée, spécialisée dans les bestioles sauvages, ça tombe bien."

Dudley ouvrit la bouche en regardant son cousin s'éloigner dans l'ovation, il se renfrogna... qu'il parte, tant pis ! Pourquoi est-ce qu'il devrait être COOL avec lui ?! Non mais oh, ce nabot avait débarqué chez eux pour pourrir leur vie avec sa poisse et il devrait le remercier ? Au nom de quoi... Harry avait sauvé sa vie, une fois de plus. Son anniversaire avait un goût amer : il l'avait sauvé alors qu'il lui avait dit d'aller mourir.

"Il me faut une autre glace, plus grosse." exigea Dudley en frottant ses yeux.

Il passa vraiment la meilleure journée d'anniversaire de toute sa vie, épargné pour quelques heures de la Loi d'Harry. C'était... tellement... caaalme ! Sa vie n'était qu'un ennui sans Harry, sa catastrophe à torturer soi-même. Il ne pourrait jamais l'admettre mais son sourire niais lui manquait.

"J'en ai marre, rentrons à la maison." décida-t-il sans prévenir.

Les Dursley retrouvèrent Harry en suivant les BOUM, il avait gagné un T-shirt "J'ai survécu au zoo" pour remplacer celui qui avait brûlé et l'autre qu'il avait perdu contre les oies sauvages. Les jambes de son pantalon étaient mutilées, ça lui faisait un drôle de short dévoilant ses trop nombreux pansements. Il tenait le raton laveur contre lui.

"Hors de question que tu nous ramène ce truc à la maison, pas encore !" gronda la Tante Pétunia avant de frémir. "Est-ce que tu te souviens des écureuils, Harry, brrr... oh, moi je m'en rappelle bien."

"Il s'appelle McGuffin." répondit Harry d'un ton qui laissait pas place à la négociation. "Et c'est juste le temps que ses pattes guérissent, je ne suis pas un barbare : les animaux doivent vivre leur plus belle vie et n'ont pas à se soumettre à mes caprices."

"En attendant qu'ils guérissent, tu nous les ramène et QUI doit réparer les catastrophes ?! Moi !" rappela sa tante.

"Oui, d'ailleurs, BAISSE-TOI !" Harry et les trois Durlsey se mirent à genoux... rien ne se passa. "Oups, pardon, réflexe. Eh bien, Dudley, tu sais, la boutique de souvenir a pris feu avant qu'ils n'aient le temps de m'offrir tout ce que je désire pour t'avoir sauvé, leur évitant de sacrés procès... mais j'ai pu en tirer ça."

Il lui tendit une boule-à-neige fissurée qui avait perdu toute sa neige, elle était tenue par un énorme gorille qui avait perdu sa tête et Dudley perdit son sourire :

"Est-ce que tu te fous de moi ?!"

"Je savais qu'un jour, j'y arriverai... joyeux anniversaire !"

Pour la première fois de sa vie, le cadeau qu'Harry lui avait déniché ne s'embrasa pas avant qu'il n'ait le temps de lui mettre entre ses doigts. Les yeux de Dudley piquaient et il jura. Non, il ne pleurait pas enfin, vous avez rien vu, sérieux ! Vous moquez pas, hein... et... et... et puis d'ailleurs oubliez ça, y'a le feu et c'est VRAIMENT la fumée qui le faisait pleurer, en fin de compte.

- Fin du 5ème chapitre -

...à suivre...