Bonjour à tous, une fic écrite il y a plusieurs années mais que je voulais retravailler. Je ne suis pas propriétaire des personnages hormis ceux de la famille Law. Les éléments relatifs de la chronomancie me sont propres, toute ressemblance avec des histoires existantes est fortuite. Bonne lecture ! ….
1991-1992 Chapitre 1 : Ann Low et le choixpeau magique
De taille moyenne, ni mince, ni grosse, les cheveux raides, châtains, une peau pâle, des yeux marron foncé, un peu myopes, Ann Low n'est pas un être physiquement remarquable. Aussi personne ne lui prêta attention sur le quai 9 ¾ de King Cross. Elle s'installa dans un wagon à l'écart des autres élèves ca elle ne connaissait personne. Des filles arrivèrent plus tard, des grandes qui ne lui adressèrent pas la parole. Ann Low se contente de regarder par la fenêtre du Poudlard Express les paysages d'Écosse.
C'est la première fois qu'elle voyage sans ses parents, c'est intimidant. Elle n'est pourtant pas plus inquiète ni excitée que cela. Sa mère lui a fait ses dernières recommandations et n'étant pas une femme très démonstrative, elle l'a laissée partir discrètement. Un soupçon de mépris flottait dans les yeux marron clair de Susan Low alors qu'elle regardait Narcissa Malfoy se répandre de mille manières en affliction sur son fils. Elle les surnommait les remueurs de poussière. Elle n'avait pas changée depuis qu'elles avaient quitté l'école. Et quelle coiffure tape à l'œil ! C'était étrange ce chignon bicolore queue de putois...Elle faillit se faire bousculer par un groupe de rouquins forçant l'allure pour ne pas rater le départ. Molly Prewett maintenant Weasley pressait sa nombreuse famille vers le train. Parmi eux, un garçon brun et mince accompagné d'un magnifique hibou des neiges semblait perdu et émerveillé tout à la fois. Un fils de moldus sans aucun doute. Susan Low ne parla pas aux autres parents et personne ne sembla la reconnaître. Elle n'avait, comme sa fille, rien de remarquable ni par son physique ni par sa tenue, si terriblement normale et invisible. Elle quitta le quai dès que sa fille fut assise dans un wagon. Le train se mit en route à onze heures précise.
Les derniers bâtiments de Londres cédèrent la place à des paysages de campagnes puis de forêts. Ann acheta à la vendeuse ambulante de friandises quelques chocogrenouilles qu'elle aimait particulièrement ainsi que des caramels de Bertie Crochue. Ann portait le nom de sa mère bien qu'elle connut celui de son père : Sirius Black. Ce dernier était en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis. Lui ne connaissait pas son existence. Sa mère l'avait aimé durant toutes ses années passées à Poudlard et même après. Elle l'avait vu pour la première fois lors de la répartition dans les maisons, lorsqu'on lui avait posé le choixpeau sur ses boucles noires. Elle n'avait jamais eu que lui dans son esprit et dans son cœur, elle avait appris à aimer en l'aimant lui. Mais, car il y a souvent un « mais », en plus d'être trop quelconque aux yeux du brillant et charismatique Sirius, elle appartenait à Serpentard qu'il abhorrait. Elle l'aima donc en secret, à distance, à sens unique, noyée dans le flot des admiratrices du ténébreux Sirius Black. Alors, après leur diplôme, elle l'avait envoûté par une nuit de pleine lune et Ann était née neuf mois plus tard. Il n'avait aucun souvenir ni de Susan ni de cette fameuse nuit. Sa mère n'avait jamais manifesté ni regret ni rancune. Elle l'avait toujours décrit comme beau, intelligent, doué et inaccessible. Elle savait qu'elle n'aurait jamais le cœur de celui qu'elle aimait et qu'elle n'avait jamais été destinée à vivre au sein d'une famille normale. Voleuse d'enfant, c'était comme cela qu'on appelait les sorcières qui concevaient un enfant en enchantant un homme ou un sorcier. C'était une pratique ancienne, les contes des moldus et des sorciers y faisaient souvent référence, avec frayeur, car parfois l'enfant qui naissait n'avait pas de cœur. Elle aurait pu être envoyée à Azkaban.
De la banalité les Low n'avaient que l'apparence.
Ann avait les traits de sa mère, de son père elle n'avait hérité que des dons de transformation. Ann depuis la toute petite enfance aimait se transformer avec une prédilection pour les oiseaux et les loups. Le court de ses pensées fut interrompu. Une jeune fille passa, elle cherchait le crapaud d'un certain Londudat...? la voix haut perchée et pincée s'éloigna à nouveau dans le couloir. Le crépuscule tombait sur la lande et c'était un spectacle magnifique. Ils arrivèrent enfin au château. La lune jouait à cachecache dans les nuages donnant encore plus de mystère au brouillard qui baignait les abords du domaine. Elle n'avait échangé jusque-là que quelques sourires polis avec les autres élèves. Des barques les emmenèrent vers le château dont la haute stature se découpait avec majesté dans la nuit. Des centaines de fenêtres brillaient dans sa façade. On les conduisit ensuite dans le château où le professeur McGonagall les attendait en haut de l'escalier d'honneur, bien droite dans sa robe longue. Londubat avait retrouvé son crapaud apparemment.
Elle fut émerveillée par le plafond magique, elle adorait regarder le ciel et les étoiles. Les tables étaient déjà occupées par les élèves plus âgés. Comme le voulait la tradition les plus jeunes étaient d'abord présentés devant la chaire où se tenait le directeur de l'école, Albus Dumbledore, considéré comme un des plus grands sorciers vivants. Il ressemblait à Merlin tel qu'il est représenté dans les livres sur l'histoire de la magie, avec sa longue barbe blanche et son chapeau pointu. Elle vit aussi son attitude débonnaire qui n'atteignait pas ses yeux bleus, perçants et froids. Elle comprit aussitôt qu'il sondait leurs esprits et s'en protégea. Il cherchait quelqu'un et lorsqu'on appela le fameux Harry Potter elle n'eut plus de question à se poser sur les motivations du directeur.
Le professeur McGonagall l'appela à son tour et on lui posa le Choixpeau sur la tête. Ce dernier émit bien un léger hoquet mais il annonça sans hésitation "Serpentard". Ils auraient dû être étonnés, un brin intrigués, mais passer après le fameux Harry Potter était le plus sûr moyen de passer inaperçu. Les élèves de Serpentard lui firent bon accueil, elle était naturellement un des leurs. Draco Malfoy fit le nécessaire pour attirer l'attention à lui et parler à tort et à travers. Un remueur de poussière comme disait sa mère. La seule question qu'il lui posa, était de savoir si elle avait le sang pur, ce qui était le cas. Officiellement, elle était née d'un cousin de sa mère qui portait le même nom. Aussi incroyable que cela pouvait paraître, tout le monde y croyait, car cette pratique n'était pas rare chez les familles de sang pur. Malfoy ne pouvait soupçonner qu'ils étaient cousins. Il y avait dans son besoin de reconnaissance quelque chose de pathétique pour cet enfant capricieux et surprotégé. Il était entouré par deux amis d'enfance semblait-il, Crabbe et Goyle qui avait l'air idiot. Elle parla à d'autres élèves, répondit aux questions banales : d'où venait-elle, le manoir des Low sur un île isolée des Hébrides intérieures, que faisaient ses parents ? des potions et des sortilèges... Elle aperçut à la table des professeurs Severus Rogue, le directeur de sa maison et à côté de lui un homme avec un turban, un certain Quirrel qu'elle suspecta aussitôt car une étrange déformation temporelle l'entourait. Elle se servit du jus de citrouille et profita du délicieux repas préparé par les elfes. Elle avait un penchant très prononcé pour le pudding et les fondants au chocolat. Elle leur fit honneur après la dinde et la purée ! Les élèves mangeaient avec appétit, ils étaient jeunes, en pleine croissance et la nourriture était bonne.
Après le merveilleux banquet de bienvenue, les élèves gagnèrent leurs maisons accompagnés par les préfets. Les élèves riaient et discutaient avec la panse bien pleine. Elle découvrit la salle commune de Serpentard qui était richement décorée de sculptures et de boiseries. De larges tentures vertes émeraudes brodées d'or ornaient les fenêtres gothiques. Une immense cheminée en marbre sombre occupait un pan de mur, sur chacun de ses côtés, deux portes de style gothique sculptées dans la pierre conduisaient aux dortoirs. La porte surmontée d'une salamandre conduisait au dortoir des filles, celle surmontée d'un cobra vers celui des garçons. Le dortoir était constitué en fait de plusieurs chambres de type gothique avec des chambres proprement dites, de petits salons de travail, des salles de bains...C'était assez luxueux et les Serpentards étaient connus pour leur goût du faste. Beaucoup de chambres n'avait qu'un seul lit et Ann hérita d'une des chambre les plus isolées dont la vue donnait sur le lac noir. Un lit à baldaquin permettait de l'isoler totalement du reste de la pièce. Une armoire, une table, une chaise, un coffre, rien ne manquait. Elle s'installa et constata que les elfes de maison avaient tout ordonné pendant le banquet.
Elle alla se débarbouiller avant de se coucher quand un murmure sifflant les informa que le directeur de la maison les attendait dans la salle commune. Elle mit en place toutes ses barrières mentales et descendit. Elle se plaça à côté des autres premières années. Severus Rogue se tenait devant eux, bien droit. Il n'était pas très grand et plutôt mince, enserré dans une lourde cape de drap noir porté sur un épais costume bleu nuit. Ses yeux et ses cheveux très noirs ressortaient sur son visage blanc cireux, ses lèvres étaient minces et décolorées et son nez très long. Il n'était pas beau. Il dégageait une air sévère et agressif. Ann savait qu'il avait le même âge que sa mère pourtant il paraissait bien plus vieux que ses 31 ans. Il fit l'appel.
- Ann Low ?
- Oui Professeur.
- La fille de Susan Low?
- Oui professeur.
- Et votre père ?
- John Low (devant le sourcil levé de Snape elle ajouta), un cousin de ma mère, il a fait ses études à Durmstrang.
Il sembla aussitôt se désintéresser d'elle et passa au suivant.
- Drago Malfoy...
Au regard inquisiteur et plat qu'il lui réserva lors de leur première réunion dans la salle commune de Serpentard, Ann Low se dit qu'elle ne lui évoquait strictement rien. En effet, Rogue après avoir accueilli les nouveaux venus comme il se doit c'est à dire avec les plus strictes recommandations se concentra essentiellement sur deux élèves : Drago Malfoy et bien sûr Harry Potter. D'autres retiendraient rapidement son attention, pour des raisons très diverses d'ailleurs, les imbéciles, Crabbe et Goyle, l'insupportable je sais tout de Griffondor, Hermione Granger...l'ombre de Potter, Ron Weasley...
Elle n'avait pas tout à fait raison. Severus Rogue malgré tout ce que l'on pouvait imaginer de lui, prenait la peine de regarder chaque élève, ne savait-il pas mieux que les autres à quel point le physique pouvait être trompeur? Susan l'avait mis en garde contre ses pouvoirs de legilimens aussi bloqua-t-elle ses défenses au maximum chaque fois qu'elle était en sa présence. En vérité, elle n'avait pas beaucoup à faire car personne ne pouvait penser qu'une enfant de 11 ans utiliserait l'occlumencie ! Elle devait l'observer, le connaître car il était son plus grand ennemi. Dumbledore également, mais il était loin et elle avait peu l'occasion de le rencontrer. Il fallait à tout prix cacher les secrets des Low. Depuis toujours, ils se cachaient des autres sorciers, se rendant invisibles même au milieu de leurs semblables. Elle avait échappé ce soir-là au premier grand danger.
Elle regagna sa chambre et prit connaissance des divers devoirs de la semaine. La plupart ne poserait aucun problème mais autant essayer d'apprendre davantage. Elle ne mit que peu de temps pour tout finir. Elle devait se mettre à ses propres recherches dont la fabrication d'un clone, l'exploration de la forêt interdite et son rêve secret de se transformer en Iset. Il y avait aussi l'approfondissement de la chronomancie, mais ce n'est pas à Poudlard qu'elle l'apprendrait hormis dans les livres oubliés de la réserve et quelques sortilèges avancés et enfin l'occlumencie qu'elle devait encore et encore améliorer car c'était la garantie de pouvoir rester à l'école.
Elle observa sa baguette magique, un bois ancien et rare, issu d'un pommier du jardin de Merlin à Brocéliande avec à l'intérieur un cœur de Sphinx. Elle ne l'avait pas achetée chez Ollivander comme les autres élèves car il était trop bavard et le choix de la baguette aurait soulevé trop de questions. Elle avait été commandée dans le plus grand secret chez Gregorovich qui accepta une forte somme d'argent contre son silence. Elle l'avait débarrassée de l'ornement que le fabriquant avait cru bon de lui faire. La baguette avait frémit de joie et avait fait jaillir des étincelles de toutes les couleurs pour la remercier. Elle avait su à ce moment-là que sa baguette préfèrerait se détruire plutôt que de se donner à un autre sorcier. Elle la caressa tendrement et elle sentit le léger tressaillement de joie. Sa première nuit à Poudlard lui apparut en rêve lors d'une cérémonie que présidaient les sept Hathor, la déesse de la destinée, ainsi son destin devait se jouer à Poudlard même si il ne lui fut pas permis de connaitre tous les secrets.
