Un nouveau chapitre

Merci Katymyny pour tes reviews

Bonne lecture !

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La nuit où j'ai rencontré mon père

Sirius Black était en cavale. Ann se doutait bien que tout était lié à Harry Potter. Sa mère lui avait expliqué son rôle supposé dans la mort des Potter. Elle exerça une surveillance discrète sur le trio et put une nuit assister à la confrontation entre eux et son père.

Rogue suivit à son tour le trio. Elle se transforma en colombe et le suivit jusqu'à la cabane hurlante à travers le passage secret sous le saule cogneur. Personne ne fit attention à l'oiseau posé sur le rebord d'une poutre qui étrangement n'avait pas peur de l'agitation…

Et tout fut révélé : le rat, le traitre qui avait vendu ses amis, condamnant les Potter et 3Sirius à Azkaban! Elle vit comme au ralenti Potter faire son choix et retourner sa baguette contre Rogue. Elle les vit quitter le lieu hanté pour retourner à l'école, pour que la vérité éclate. Elle avait pu voir son père et il allait recouvrer la liberté ! Alors tout serait possible !

Mais le destin en avait décidé autrement, c'était la pleine lune, Lupin se transforma et dans le chaos qui suivit, le rat pu s'enfuir, réduisant à néant les chances de prouver l'innocence de Sirius. Ce dernier jeta ses dernières force pour sauver les enfants. Elle aurait voulu le suivre mais une nuée immonde de détraqueurs fit son apparition et pourchassèrent l'évadé. Sa forme d'animal la protégeait mais que faire sans se transformer ? Elle eut le temps, dans la confusion générale, de voir les deux Harry et les deux Hermione. Elle comprit très bien que le directeur et le retourneur de temps étaient à l'œuvre. Elle ne pouvait et ne devait absolument rien faire au risque de provoquer une catastrophe. Le cœur lourd elle vola jusqu'à une clairière où son père s'était évanoui. Elle allait agit quand elle vit l'âme de Sirius s'élever dans les airs mais Harry Potter soudain, avec une puissance insoupçonnée fit jaillir un patronus qui sauva Sirius. De cela, elle lui serait toute sa vie reconnaissante.

Les aurors firent leur apparition et ramenèrent son père inconscient dans l'école. Il allait être renvoyé à Azkaban, ce qui était intolérable.

Elle les suivit à tire d'ailes jusqu'au donjon où il fut enfermé et elle vit Albus Dumbledore entrer dans la cellule improvisée. Elle ne pouvait se risquer à approcher le puissant sorcier. Il pourrait sentir sa présence. Elle dû se contenter de rester jucher sur un rebord éloigné. Chaque minute où elle pourrait le voir sera chérie.

Elle vit arriver Potter sur Buck et s'arrêter devant la cellule. Elle vit Sirius s'envoler avec Buck vers la liberté. Au mépris de toute prudence, elle s'envola à leur suite. Sirius ne le saura sans doute jamais mais elle vole pour la première fois avec son père. Ce dernier s'affaisse lentement sur le dos de sa monture. L'hippogriffe se pose délicatement dans une clairière au plus profond de la forêt. Sirius glisse et tombe lourdement sur le sol. L'hippogriffe essaie de le réveiller avec de légers coups de bec mais rien n'y fait. Il décide de reprendre sa route après tout lui aussi doit fuir.

Sirius git blessé et inconscient. Elle le transporte immédiatement au manoir. Elle vit le trouble de ma mère quand elle le reconnut mais sa confiance en Ann fit qu'elle prit sur elle et elles le firent léviter jusqu'à une chambre. Ma mère le veilla la nuit et les jours qui suivirent car Ann devait retourner à Poudlard. Epuisée mais tellement heureuse Ann regagna au petit matin l'école. Heureusement personne n'avait remarqué son absence trop absorbé par les évènements extraordinaires qui se déroulaient à l'école. Elle n'eut même pas à se concentrer, car malgré toute la volonté déployée par les professeurs, les commérages allèrent bon train durant les cours de la journée.

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Revenir à la vie

Son corps et son esprit affaiblis par les années à Azkaban et les épreuves récentes ne lui permirent pas de recouvrer immédiatement la santé. Il sombrait dans de longs moments d'inconscience troublés par de funestes souvenirs. Elle s'était contenter de lui dire qu'ils l'avaient recueilli dans les bois, gravement blessé.

L'attention constante de Susan fut payée de retour. Sirius se remettait et recouvrait ses forces. Il pouvait se lever et marcher.

Il demanda s'ils savaient qui il était. Il fut sans doute étonné de trouver des personnes si enclines à le croire. Il tiqua quand il appris que Susan, dont il n'avait conservé aucun souvenir, était à serpentard en même temps que lui était à Griffondor. Mais les Low n'avaient jamais été des partisans de Voldemort dont le nom ne semblait en rien les effrayer. Ils demandèrent seulement à Sirius, en échange de leurs bons soins de ne pas trop chercher à savoir où ils étaient et qui ils étaient pour les protéger des mangemorts. Sirius leur fit la promesse de ne rien révéler.

L'été réchauffait ces contrées et Sirius était heureux d'avoir pu enfin donner de ses nouvelles à Harry. Il devait rester encore quelques semaines chez ses excentriques et mystérieux bienfaiteurs avant de songer à réintégrer l'ordre et participer aux combats.

Susan était parti chercher sa fille qui rentrait de Poudlard. Elle était dans la même classe qu'Harry, elle pourrait lui donner de ses nouvelles. La première pensée qu'il eut en la voyant était qu'elle ressemblait extraordinairement à sa mère mais avec quelque chose de plus sombre, de plus dur. Elle lui sourit timidement et s'enquit de ses nouvelles.

Il attendit le repas pour poser des questions et elle lui répondit de bonne grâce. Il passa les journées qui suivirent à discuter avec Ann. Il appréciait son calme, son esprit réfléchi. Elle n'avait rien d'une ado un peu nunuche comme il en avait conservé le souvenir. Elle partageait cette réserve avec sa mère, une sagesse un peu décalée pour des personnes si jeunes vivant dans un endroit extrêmement isolé.

Une puissante magie baignait les lieux. Ce n'était pas de la magie noire mais quelque chose d'ancien, de brut. Les habitants du manoir ne semblaient pas s'en soucier et vaquaient à leurs occupations dont il n'arrivait pas à discerner les réels objets. Certes c'étaient des fabricants de potions, des hiboux allaient et venaient, mais il se doutait que bien des choses étaient tues. Il entendait des bruits étranges, des grésillements, des appels d'air. Une fois, il vit du balcon le grand-père, un homme sans âge, entrer dans le manoir. Quelques instants après il le vit revenir du fond du jardin... Susan sortait un instant et revenait comme après des heures. Mais il avait promis de ne pas poser de questions. Le manoir des Low était composé d'une succession de pièces dont il aurait eu du mal à dire le nombre. De l'extérieur, il ressemblait à une grande bâtisse austère, carrée et sans ornements. L'intérieur ressemblait à un labyrinthe baroque avec des pièces entières remplies d'objets étranges, certains très anciens. Ce qu'il aimait le plus était les vastes étendues autour du domaine. Il savourait sa liberté retrouvée, il s'accordait ces moments pour reprendre des forces. Il renouait avec le fil du temps après l'isolement total de la prison. Onze années coupé de tout ou presque…Il ne voulait pas se laisser aller à la mélancolie, il avait trop lutter pour cela. Lui avait eu la chance de rester en vie.

Il retourna dans le salon où le thé était servi avec exactitude à 16 heures. Susan était déjà là savourant une tasse tout en parcourant un parchemin. Elle lui sourit avec douceur et replongea dans sa lecture. Jamais elle ne lui imposait une conversation, ne le questionnait sans qu'il l'eut permis. Cette pudeur lui faisait du bien après tant d'années sans aucune intimité. John arriva à son tour, toujours jovial, toujours discret comme si la présence de Sirius allait de soi. Il repensa à sa maison qui n'avait jamais été un foyer.

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Une vie de famille

Il était intrigué par les regards tristes que Susan lui envoyait parfois. Alors qu'ils étaient seuls un soir dans le salon il osa lui poser quelques questions.

Puis-je vous demander où est le père d'Ann ?

Au loin, nous n'avons plus de relations depuis des années...

Il n'a jamais voulu ?

Il ne connait pas l'existence d'Ann.

Le sait-elle ?

Oui, elle sait tout.

Ne regrettez-vous pas ?

Non, je l'ai aimé sincèrement, je l'aime toujours mais le destin n'a pas voulu que cela soit réciproque. Il m'a fait le plus beau des cadeaux et je ne ferai. rien pour déranger le cours de sa vie.

Il ne sait pas qu'elle chance il a.

Merci Sirius, ce que vous dites me touche beaucoup.

Je le pense Susan, votre famille est chaleureuse, bienveillante. Je ne me suis jamais entendu avec ma famille, je me suis enfui à 16 ans de chez mes parents que je n'ai jamais revu...Puis j'ai pas mal voyagé sans pouvoir me fixer, cherchant toujours quelque chose que je n'ai jamais trouvé. Puis Jamy et Lily ont été tués et la suite est connue.

Je suis désolée Sirius…

Comment pouvez-vous être si sûre de mon innocence alors que tous me croyaient coupable ?

Cette question le taraudait, alors que si peu l'avait défendu, si peu, ces parfaits inconnus lui témoignaient une confiance absolue.

Je me rappelle de vous et de James Potter à Poudlard, vous étiez comme des frères, jamais vous n'auriez pu les trahir. Votre cœur est pur.

Merci Susan, votre soutien me fait tellement de bien. Quand je vois chaque jour la douceur de votre foyer, je regrette de n'avoir pas pu fonder le mien, mais qui sait...

Aimeriez-vous avoir des enfants ?

Oui beaucoup. Si nous arrivons à défaire Voldemort, j'aimerais s'il le veut, adopter Harry et nous nous installerons dans ma maison.

Ce serait bien Sirius. Je vous le souhaite.

C'était si simple de lui parler. Il savait au fond de lui qu'elle ne le trahirait pas. Il se noya quelques secondes dans le tendre regard toujours un peu triste de Susan. Il se demanda quel homme pouvait lui avoir fait tant de mal. Elle n'était pas très belle, elle ne se mettait pas en avant mais quelle douceur, quelle clairvoyance dans tout ce qu'elle faisait. L'adolescent convaincu de son charme, de son charisme ne l'avait pas remarquée, mais l'homme qu'il était devenu comprenait combien il avait eu tort. Il devait être très doux d'être aimé d'elle. Il devinait un amour, grand, sincère dans ce petit corps de femme qui se tenait si calme à ses côtés.

Souvent il se promenait avec Ann dans les bois environnant le manoir.

Ann fais attention !

Je connais parfaitement cette forêt !

Son regard pétillait, elle était heureuse. Ann qui paraissait si souvent très sage laissait transparaitre dans ces moments là un caractère rebelle et espiègle. Il devinait une grande solitude également. Pas une fois, Ann avait évoqué une amie ou une connaissance à part une certaine Elisabetha à qui elle avait transmis une lettre.

C'est parfois ce que l'on croit connaître le mieux qui nous trahit !

Ann fit un peu la moue mais reconnu la justesse de ses propos. Sirius était étonné par son attitude paternelle. Il avait intégré le foyer des Low et inconsciemment il cherchait à occuper une place à part entière et non des moindres. L'odeur de la forêt l'envoutait.

Ils arrivèrent à une clairière et Ann se tourna brusquement vers lui.

je suis aussi un animagus!

Il resta muet sur le coup de la surprise.

On se transforme ?

Avec son sourire secret, elle se transforma devant lui en une jeune tourterelle. Il ne put résister et se transforma également. Ils coururent la forêt pendant des heures, elle volant gracieusement à travers les branches des arbres, lui courant enfin libre sur les tapis de mousse. Quand ils retournèrent à la clairière, ils étaient hors d'haleine mais heureux.

Cela fait du bien !

Oui, comment as-tu su que je le suis également ?

La presse et l'odeur ?

Ils rirent de bon cœur.

Ils savent que tu es un animagus ?

Non je ne l'ai pas déclaré et ma mère non plus.

L'est-elle également ?

Non.

Il était rassuré car elle courait un danger si des personnes autres que sa famille l'apprenaient.

Il entendit la douce voix de Susan qui les appelaient. Ils rentrèrent en bavardant. Susan les attendait sur le pas de la porte, le sourire aux lèvres. Il aurait voulu à ce moment-là tout oublier et croire que c'était son foyer. Mais rien ici ne lui appartenait. Il n'était qu'un invité, un hôte de passage. Cette pensée lui fit étrangement mal.

Après le repas, il sentit la main de Susan se poser sur son bras.

Sirius (elle l'appelait peu par son prénom, et c'était toujours avec un extrême tendresse) qu'il y a-t-il ? Je vous sens préoccupé.

Merci Susan. Mais je dois bientôt partir et vous me manquerez...

Nous serons toujours là quand vous en aurez besoin.

Il ne put résister et l'a pris dans ses bras. Elle ne résista pas mais ne fit rien pour l'encourager. Qu'avait-elle du traverser pour être ainsi, pour s'emmurer dans cette résignation sereine.

Je regrette de ne vous avoir pas connu plus tôt.

Il ne faut pas. Il ne faut rien regretter de nos choix, c'était notre destinée avec son lot de bonheur et de malheur. Elle m'a apportée les deux. J'espère de tout mon cœur que vous aurez votre lot de bonheur.

Cette tendre sincérité le laissait sans armes, le cœur et l'âme à nu. Si seulement il n'y avait pas la guerre, il pourrait adopter Harry, s'installer et qui sait 2pourrait-il voir encore Susan ?

Susan, ces quelques semaines furent pour moi une parenthèse de bonheur que je chérirais toujours.

Il ne consentit pas à la relâcher immédiatement. Il enfouit son visage dans sa chevelure. Elle repensa malgré elle à cette nuit, il y a des années, où ensorcelé il l'avait enfin regardé, avec des yeux emplis de passion mais vides de tendresse, car aucun sort ne pouvait rendre amoureux. Une larme coula sur sa joue. Que n'aurait-elle donné à cette époque-là pour un mot de sa part. Puis à la joie d'avoir un enfant de lui s'était mêlée inexorablement la culpabilité d'avoir abusé de lui, d'avoir volé une part de lui. Ce qu'elle avait fait était impardonnable et elle en payait le prix chaque jour. Elle ne méritait pas qu'il soit si gentil avec elle, il la mépriserait sans doute, il la haïrait peut-être.

Quand il se séparèrent, il vit son visage plus blanc qu'un fantôme, ses yeux hantés d'une immense douleur.

Qui a pu vous faire cela ?-

Vous ne comprenez pas, c'était un homme bien, un cœur pur, c'est moi la personne méprisable ! Je vous en supplie ne me forcez pas à vous dire ma faute, sachez que j'en paie chaque jour le prix, mais je l'aimais tellement ! Je l'aime encore, pour* toujours mais jamais il ne pourra m'aimer !

Ne pleurez pas Susan, ne pleurez pas, comment pourrait-il vous mépriser? Vous êtes la femme la plus douce que je connaisse.

Non !

Toute émotion sembla mourir sur son visage. Elle devait être un être sans âge, froide comme la mort.

Sirius pour la protection de ma famille, je vous demande de ne plus poser de questions. Vous serez toujours le bienvenu mais vous ne devez jamais chercher à savoir, jamais.

Il l'avait perdue. La personne qui se tenait devant lui était une étrangère, froide et distante. Même ses traits semblaient devenir flous. Il ne voulait pas la perdre pourtant.

Susan…

Bonne nuit Sirius, à demain.

Il voulait la retenir mais elle disparue instantanément comme une brume.

Il ne put s'empêcher d'y penser toute la nuit. Qu'avait-elle fait de si terrible ? et il comprit...Elle avait ensorcelé cet homme. C'était une pratique connue parmi les sorcières, mais une personne si douce, si tendre...Elle l'aimait toujours et elle en souffrait. Il n'avait jamais connu le véritable amour, il s'en sentait peu capable étant né dans un foyer peu aimant. Il l'avait vu chez les parents de Jamy-, puis dans le couple qu'il formait avec Lily mais lui était resté le simple témoin de ce bonheur, le bon copain, un peu instable, avec des relations faciles.

Le lendemain tout redevint comme si la conversation de la veille n'avait pas eu lieu. -Il était déjà si attaché à ces bribes de bonheur qu'il ne se sentit pas le courage de tout remettre en cause.

Quelques jours après il apprit que l'ordre était reformé et qu'ils l'attendaient.

C'était la fin de l'été dans ce lieu hors du temps, isolé de la folie des hommes. Un portoloin l'attendait devant la maison. Ils étaient tous les trois sur le seuil du Manoir. Il serra la main de John et reçu un sourire bienveillant qui lui fit chaud au cœur. Il prit Susan dans ses bras et lui murmura prit d'une soudaine impulsion « je t'aurais pardonnée Susan, ma douce Susan »

Sirius! Il y avait tant de tendresse et d'amour ? Personne n'avait prononcé ainsi son prénom, ce prénom si prétentieux.

Le temps fuyait encore, il ne pouvait rester.*

Il embrassa également Ann.

Fais attention à toi ma chérie, tu es assez sage mais un peu casse-cou parfois...

Je tiens cela de mon père.

Son cœur tressaillit à nouveau.

Quand il les vit disparaître alors que le portoloin l'emportait vers le square Grimmaurd, il eut le desir fou que ce fut son foyer qu'il venait de quitter, son épouse, sa fille...Non ! trop tard, la réalité reprenait ses droits, Molly Weasley le sera contre lui mais son cœur demeurait au loin. Il vit Harry. C'était sa destinée, une parenthèse lui avait été accordée, c'est Susan qui le lui avait dit.

Il n'en parla jamais à Harry pour les protéger les uns et les autres. Quand il était seul dans sa chambre, il osait à peine espérer qu'après la guerre il pourrait la retrouver. Malgré les jours, les mois, les rares rencontres, son esprit s'échappait obstinément vers le manoir des Low. Si il avait su, si le Sirius de dix-sept ans s'était retourné ne serait-ce qu'un instant pour voir Susan tout aurait été si différent…Une larme roula. Il- aimait pour la première fois.

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Un été à Spinner End

Cet été-là Severus demeurait seul à Spinner End où même les jours d'été sont gris. Il n'arrivait pas à se concentrer sur ses recherches, même le silence de la demeure lui pesait. Il se repassait la scène encore et encore, il s'était si lourdement trompé... Il avait toujours cru que Sirius était le responsable de la mort de Lily...Mais c'était cet abject rat...où se cachait-il? Il pouvait-être partout, il était passé maître dans l'art de la dissimulation.

Il était plus seul que jamais avec cette blessure ancienne qui s'était à présent réouverte. Il demeurait dans la solitude la plus complète avec seulement la gazette du sorcier comme lien avec le monde extérieur et quelques courriers de confrères pour la rédaction d'une étude pour la revue des Elixirs et Potions. Il renversa la fiole et pesta contre la mixture gâchée.

Il n'arrivait pas à se concentrer. Même la préparation des ingrédients lui était pénible.

Les jours s'écoulaient sans fin et sans espoir.

Il repensait à Lily, si belle et intelligente. Elle était là devant lui, souriant tristement, inaccessible. Il n'arrivait jamais à bouger cette image. Il voulait la voir agir comme la maitresse des lieux mais jamais il n'arrivait à l'imaginer cuisinant, prenant soin de lui... Ils avaient été amis, compagnons d'études mais jamais elle n'avait pris soin de lui. Elle l'avait défendu contre les autres mais elle l'aurait fait pour quiconque car son cœur était généreux et empli de justice.

Puis ces pensées étaient chassées par d'autres, celles où la mystérieuse jeune femme de ses rêves venait le retrouver et c'est elle qui emplissait les lieux de sa lumière.

Il balaya la pièce et se leva pour faire les cents pas, errant une fois encore dans cette maison où il n'avait jamais connu le bonheur hormis l'instant fugace où il avait reçu la lettre de Poudlard annonçant son admission. L'instant merveilleux où il sut qu'il ne serait jamais cette brute comme son père. Mais quelque chose de plus grand, un sorcier, avec des pouvoirs et qu'il pourrait enfin avoir la maitrise de son destin, qu'il ne serait plus le jouet de personnes sans amour ni douceur.

Comme il s'était trompé, Poudlard lui apporta certes tous les pouvoirs qu'il n'avaient même pas pu imaginer. Il s'était abreuvé de connaissances jour et nuit, comme un assoiffé se noie dans l'eau après avoir traversé le désert. Mais les brimades toujours, jamais une oreille réconfortante, la douceur féminine restait à ce jour une inconnue. La déchirure lorsque Lily lui avait tourné le dos. Et enfin la nuit sans fin sous le joug de Voldemort, son innocence perdue à jamais, son âme à jamais abimée.

De lourds nuages planaient sur Spinner End, l'air était poisseux. Juillet finissait mais il n'en pouvait plus. Il se décida d'aller dans l'allée des ombres quérir les services d'une prostituée. Il prit une douche et revêtit une robe de sorcier noire. Il valait mieux éviter les rencontres inopportunes, il tenait plus que tout à sa réputation de maitre des potions de Poudlard.

Les sorcières, surtout des cracmols, se tenaient là sous la lumière blafarde des lampadaires crasseux. Il passa devant elles, son large chapeau dissimulant ses traits. Il en repéra une avec une abondante chevelure rousse. Il lui fit signe et sans l'ombre d'une émotion elle l'emmena dans l'immeuble miteux où elle logeait. La chambre était relativement propre, la porte d'une minuscule sale d'eau était ouverte. Elle alluma une lumière et recula devant son visage. Il lut sans peine le dégoût dans ses pensée. Elle espérait qu'il ne lui ferait pas trop mal. A la lumière cru, il vit sa jeunesse, et le fait qu'elle ne ressemblait pas vraiment à Lily, elle avait les yeux marrons et pleins de taches de rousseurs. Elle était un peu ronde mais il préférait cela.

C'est 20 gallions pour la passe et 20 gallions de plus pour les extra.

Il se déshabilla en silence et lui fit signe de s'allonger sur le lit. Il s'allongea à côté d'elle et commença à lui caresser les cheveux. Elle eut un mouvement de recul puis se détendit quand elle comprit qu'il n'allait pas les lui tirer.

Caresse moi.

Il modifiait sa voix.

Elle le fit sans hésitation, mécaniquement. C'était étrange et tellement insatisfaisant. Il voyait son esprit ouvert devant lui, ses souvenirs, un jeune sorcier, une nuit de beuverie, la drogue, la déchéance, une série de clients, plus libidineux les uns que les autres, parfois violents, et il se vit lui, laid, vieux, dégoutant. Il l'allongeât sur le dos et après l'avoir préparé rapidement, se satisfit en elle, apaisant juste un besoin charnel.

Il se retira et s'allongea quelques instants. Elle était déjà en train de se préparer pour le client suivant.

Il rentra à Spinner End et la solitude l'entoura de nouveau. C'était la seule chose qui lui était fidèle, qui l'enlaçait comme une amante.

Il pensait à son amie dans ses rêves, mais elle aussi l'avait quitté.

Pour la première fois en tant qu'enseignant il fut nostalgique de l'école et décida de rentrer beaucoup plus tôt.

Albus répondit avec une joie exubérante à sa demande. La première semaine d'août n'était pas achevée que Severus retrouvait ses appartements dans le donjon.