Roi des dragons

Chapitre 1 :

Mission accomplie

- Est-ce que c'est enfin terminé ? demanda-t-il avec un épuisement et une lassitude sans fin.

- Oui, confirma-t-elle.

Il s'effondra complètement de soulagement à cette annonce. Enfin. Enfin c'était fini. Après des décennies de combats et de guerre, de fuite et de survie, cette horreur prenait fin. Pour Harry Potter, il semblait qu'il avait passé des vies entières à combattre Voldemort. Et ce n'était pas tout à fait faux. Il se souvenait à peine de sa sixième année à Poudlard, l'année où ils avaient découvert l'existence des horcruxes et la nécessité de les trouver, de les détruire pour vaincre. Alors il s'était mis en chasse avec Ron et Hermione. Seulement, Tom avait vite compris ce qu'ils faisaient. Alors il avait récupéré ses horcruxes et les avait caché à nouveau sans laisser le moindre indice. Si les localiser la première fois avait été un défi, cela n'avait plus été possible après leur changement de cachette.

La guerre s'était faîte plus violente et il avait vaincu Tom lors de la bataille de Poudlard après un combat qui avait vu tellement de morts. Seulement, cela ne s'était pas arrêté là parce que cette fois, Tom avait prévu la chose et de quoi revenir rapidement grâce aux horcruxes. Alors il était réapparu très vite et tout avait continué dans une guerre effroyable. Avec cela, il n'avait pas fallu longtemps pour que tous l'accusent de faire semblant de se battre contre le Seigneur des Ténèbres pour détourner l'attention et lui permettre d'avancer. On l'avait qualifié de mangemort et autre joyeuseté. Les rumeurs étaient allées de la possibilité qu'il soit contrôlé par Voldemort, qu'il soit un subalterne, jusqu'à celle qu'il soit en réalité son fils ou son amant. Tout y était passé et seuls ses amis connaissant la vérité étaient restés avec lui. Il avait fallu fuir tout le monde, se cacher et continuer à combattre parce que, bien entendu, Voldemort voulait toujours le tuer, plus obsédé et frénétique après chacune de ses défaites.

La guerre s'était étendue à l'Europe entière avec le temps, puis plus loin encore et tout était devenu incontrôlable, les combats titanesques et meurtriers. Il avait fait de son mieux mais Tom était parvenu à le tuer une première fois après son troisième retour. Pour de bon cette fois. Cela n'avait pas été comme lors de la bataille de Poudlard où l'Avada Kedavra, reçu en se rendant pour l'école, avait touché le horcruxe caché en lui, lui permettant de survivre. Non, cette fois là, il était vraiment mort d'un trou béant perçant sa poitrine après un sort vicieux. C'était alors qu'il avait découvert ce qu'il était devenu à son insu : le Maître de la Mort. Ou plutôt, il l'avait appris ensuite, le maître de sa mort. La Mort n'avait pas de maître, cela n'était qu'un fantasme éternel des mortels. Mais on pouvait devenir le maître de sa propre mort si on parvenait à vaincre l'une des épreuves que la Mort avait dispersé à travers les mondes des vivants.

Dans son monde, Gaïa, l'épreuve était de réunir les Reliques de la Mort sans intention d'en devenir Maître comme la légende le faisait miroiter. Mais cela, personne ne le savait et beaucoup avaient essayé de s'approprier les artefacts dans ce but, échouant par la même occasion. Lui l'avait fait sans même s'en rendre compte. Il avait eu la Cape de sa famille sans savoir ce qu'elle était réellement, il avait gardé la Pierre après que Dumbledore lui ait transmis via le vif d'or, cherchant avant tout à la protéger de Voldemort, et il avait eu la Baguette là encore sans le vouloir vraiment et sans rechercher ce que la légende promettait. Quelques fois, il avait essayé de se débarrasser de la Baguette et de la Pierre, en les détruisant, en les perdant ou en les cachant. Mais elles étaient toujours mystérieusement revenues à lui. Alors il les avait gardé et ce n'était qu'à sa première mort véritable qu'il avait appris ce qu'il était devenu sans le savoir, pourquoi les Reliques revenaient toujours.

Il avait réussi l'épreuve et était devenu un élu de la Mort, un fils de la Mort. Il s'était retrouvé devant elle. Cela avait été différent de la gare où il avait été avec le horcruxe. La gare avait été les limbes entre la vie et la mort parce qu'il n'avait été ni l'un ni l'autre à ce moment. Cette fois là, il était vraiment mort. Il avait eu l'impression de flotter il ne savait où. Il n'avait rien vu, tout ses sens et perceptions absents. Il s'était senti calme, comme subitement éloigné de tout, de tout ce qu'il avait vécu. Plus rien n'avait eu d'importance. Il n'y avait eu que lui et Elle. Elle lui avait parlé pour lui expliquer ce qu'il était devenu, lui narrer l'histoire véritable des Reliques. Puis elle avait dit qu'il n'était pas Maître de la Mort mais maître de sa mort.

Cela voulait dire que les règles s'appliquant aux mortels dans la mort étaient différentes pour lui. D'abord, il pouvait renaître, ressusciter, s'il mourrait. Il y avait pourtant une différence entre ressusciter et renaître. Il ressuscitait lorsque son corps se régénérait pour guérir de blessures, maladies ou sorts mortels et qu'il revenait à lui au même endroit, au même moment, identique à ce qu'il était juste avant. Il renaissait lorsque son âme suivait le chemin ordinaire des autres âmes dans la mort en allant débuter une nouvelle vie dans un nouveau monde, un nouveau temps, voir les deux. Mais à la différence des autres, il naissait adulte avec le souvenir de ses vies antérieures. Cela entraînait d'autres particularités : l'immortalité face à tout et la jeunesse éternelle.

C'était là ce qu'il lui avait été expliqué à sa première véritable mort et Elle lui avait annoncé que cette fois, comme lors de toutes les fois où il mourrait, il aurait un choix à faire. Un choix entre ressusciter ou renaître ailleurs. Elle lui avait aussi dit qu'il ne pourrait jamais savoir dans quel monde ou temps il irait, qu'il ne choisirait pas son existence suivante et qu'une fois qu'il y serait, il devrait passer un certain temps dans chaque monde ou époque. Parce que voyager d'un monde à un autre, d'autant plus lorsqu'on en avait conscience, était épuisant pour l'âme qui avait besoin d'une période stable avant de changer à nouveau et de se réincarner ailleurs. Il ne pourrait donc pas mourir pour changer de monde à nouveau quand il le voudrait si celui où il se retrouvait ne lui plaisait pas.

Elle lui avait également révélé que cette fois, il avait un troisième choix en plus, que cela pouvait arriver parfois si elle avait besoin de lui. Ce qui était le cas. Elle voulait récupérer l'âme de Voldemort déchirée en tout sens, expliquant qu'une telle chose empoisonnait le monde des âmes, perturbait l'équilibre des naissances et renaissances parce qu'une âme résistait à son destin et survivait dans un acte contre nature. Elle lui avait donc demandé de s'en charger en échange de quoi, ensuite, elle le conduirait vers un monde où il pourrait trouver ce qu'il recherchait depuis toujours. Il avait accepté parce qu'il voulait s'occuper de Voldemort, se sentant responsable, voulant terminé ce qu'il avait commencer alors qu'il n'était pas du genre à abandonner un combat et qu'il voulait protéger les siens. Il n'avait pas trop pensé au changement de monde et de vie au début, pensant qu'il y avait encore quel que chose pour lui chez les sorciers. Il y était donc retourné.

Le voir revenir à son tour, comme Voldemort, n'avait fait qu'éveiller plus de soupçons et d'hostilité à son égard de la part de tous, même de ses amis. Elle avait été claire : il n'avait pas le droit de parler d'Elle. Il n'avait pas trouvé le moyen d'expliquer comment il ressuscitait, pas sans s'attirer plus de haine en tout cas. Ce n'était pas une chose que le monde sorcier acceptait. Il n'avait donc pu se défendre et on ne l'avait que plus pris pour un monstre.

La guerre n'avait fait que s'intensifier, plus dévastatrice et sanglante de jour en jour. Le voir revenir ainsi avait enragé Voldemort et leur combat avait continué à travers diverses batailles, des années, des décennies durant. Il avait tué Tom plus d'une fois et lui même était mort plus d'une fois, expérimentant toute la souffrance qu'il était possible d'endurer lorsqu'on ne pouvait pas mourir. Parce que ça ne l'empêchait pas d'être blessé, malade, empoisonné… simplement, il ne pouvait pas mourir et son corps se régénérait juste assez pour fonctionner comme un corps vivant devait fonctionner. Cela faisait qu'il subissait tout de même ses blessures et les états dans lesquels il pouvait se retrouver et cela pouvait être pire que la mort. Seulement, contrairement à lui, Tom avait un nombre limite de morts possibles. Il était revenu plusieurs fois et Harry l'avait soupçonné d'avoir fabriqué de nouveaux horcruxes entre deux. Avec Dumbledore, ils avaient identifié six horcruxes possibles, sept avec lui même. Mais le sien avait été détruis, comme le journal et l'anneau. Ce qui avait laissé quatre horcruxes et Voldemort était revenu bien plus de quatre fois.

Ses retours de la mort n'avait fait que lui attirer plus de partisans, plus de fanatiques et lui même avait ironisé sur le fait que revenir lui même ne lui avait pas attiré plus d'aide. Très loin de là au contraire. Dans le monde des ténèbres, c'était une réussite grandiose, un pouvoir extraordinaire. Pour les autres, c'était une chose mauvaise, contre nature, de magie noire, maudite… Le voir faire n'avait donc pas plu de son côté et cela avait amusé Tom au plus haut point. Certains de ses amis l'avaient laissé, abandonné comme certains alliés et les autres étaient progressivement morts. Il s'était vite retrouvé seul, chassé et haïs autant par un camps que par l'autre. Lorsqu'il l'avait réalisé, la proposition de changer de vie et de monde était apparue comme une possibilité salvatrice, une lumière au bout du tunnel, l'espoir d'une vie meilleure et véritable.

Harry ne pouvait nier que tout cela l'avait changé profondément, la souffrance et les épreuves l'avaient changé. Désormais, ce que les autres vivaient l'importait peu. Il se battait pour lui, pour survivre et atteindre son but. Il avait accepté l'accord avec Elle et il devait maintenant le tenir pour avoir ce qu'il voulait, pour mettre fin à ça et quitter ce monde complètement fou dont-il ne voulait plus. Il ne voulait qu'un peu de paix, de chaleur, de tranquillité et aussi quelqu'un pour lui. Il ne voulait pas trop de monde. Une seule âme lui suffirait, juste pour ne pas être seul. Il n'avait jamais aimé être seul mais la vie lui avait aussi appris qu'il n'aimait pas les autres, qu'il n'aimait pas le monde et tout ce que cela exigeait de lui. Une âme suffirait s'il pouvait être avec elle, être bien avec elle et trouver un esprit pour le comprendre et l'accepter comme il était sans jugement. C'était tout ce qu'il voulait. Il ne demandait pas de pouvoir, de gloire ou d'argent. Il désirait seulement du calme et quelqu'un, peu importe ce que serait ce quelqu'un de nature ou dans sa relation avec lui.

Mais avant, il avait fallu s'occuper de Tom dans une guerre toujours plus vaste et folle, puissante. Il l'avait fait sans aide, traqué par tous. Il s'était fait expulser de Gringotts suite à son cambriolage pour la coupe de Poufsouffle. Il avait pu récupérer tout ses biens et son or de ses coffres, tout l'héritage Potter et Black mais il avait été banni. S'il avait hérité de bien des propriétés, il avait tout vidé pour les vendre ensuite, chacune attaquée et connue ne lui servant à rien. Aussi, il avait vidé chacune d'entre elle et vendu les murs et les terrains pour avoir plus d'or, la chose utile lorsqu'on été en cavale continuelle comme lui. Il avait déjà plus d'or qu'on ne pouvait en rêver mais il préférait prévoir et tout cela lui revenait, était son héritage. S'il ne pouvait pas profité des demeures, il aurait l'or résultant de leurs ventes.

Il avait fait cela en anticipant le fait qu'on pourrait vouloir saisir ses biens, connaissant désormais les gouvernements magiques, leur avidité et leur convoitise pour ce qu'il avait. Il avait agis avant que cela n'arrive. Il avait regroupé tout les objets, les livres, l'or… tout ce qu'il pouvait emmener. Toutes ses possessions étaient condensées dans une chevalière ensorcelée pour cela, comme un sac ou une malle sans fond en plus puissant et plus vaste, bien plus vaste. L'objet lui avait coûté une fortune mais il s'était avéré très utile. Il avait pu rassembler et garder sur lui tout ce qui était à lui. Il ne restait ensuite que les murs et la terre de ses propriétés et il les avait vendu pour des sommes à faire tourner les têtes. Il avait bien fait puisqu'on avait en effet déclaré la saisi de ses biens pour crime de haute trahison quelques temps plus tard. Personne n'avait rien eu puisqu'il n'y avait plus rien à porté des autres. Il avait aimé avoir cette victoire, comme toutes les petites victoires qu'il avait pu avoir sur ceux qui lui menaient la vie dure alors qu'il se battait pour eux.

Très vite cependant, il ne s'était plus battu pour eux, mais pour lui, pour mettre fin à ça et passer à autre chose. Cela avait été un véritable enfer. Il ne comptait plus le nombre de blessures, de morts, de combat, d'années passées… Il s'accrochait juste à la lumière au bout du tunnel pour y arriver. Et finalement, il y était. Il avait eu Tom une fois encore dans un affrontement magique en Italie qui avait fait des dégâts colossaux. Il était mort une fois encore, juste après Voldemort, gravement blessé. Et il se retrouvait avec Elle une fois encore. L'entendre lui confirmer que c'était fini était un soulagement sans nom. Il se laissa donc aller dans cet espace dans repère, sans rien d'autre qu'Elle. Elle le laissa tranquille dans un silence apaisé et serein, confortable, dans une sorte de choc apathique après tout cela.

- Je vais tenir ma promesse, remarqua-t-elle finalement avec calme. Tu auras ta nouvelle vie dans un monde où ce que tu veux t'attend.

- Ce ne sera pas si simple n'est-ce pas ? répondit-il totalement désabusé.

- Cela pourrait l'être. Je ne puis rien te promettre, je ne vois pas l'avenir. Mais ce dont tu rêves se trouve là bas.

- Je ne sais même plus ce que j'aimerai, soupira-t-il lourdement.

Cette longue guerre et toute cette souffrance avaient fini par l'engloutir et lui faire tout oublier. Il s'accrochait au bout pour avancer mais il ne savait même plus ce qu'il désirait voir au bout.

- Moi je le sais, ton âme le sait et cela suffit pour te conduire au bon endroit. Tu vas renaître. La suite dépendra de toi.

- Qu'est-ce que je vais devoir faire cette fois ?

- Seulement ce que tu voudras. Ce ne sera pas moi qui te demandera quoi que ce soit et il ne tiendra qu'à toi d'accepter ou nous les demandes des autres. Tu feras ce que tu veux.

- Où vais-je aller ?

- Je ne saurai le dire. Je vois les âmes pas les mondes. Tu ne sauras que peu de choses avant d'arriver là bas. Tu seras nouveau né en ce monde mais ton protecteur te dira le minimum.

- Protecteur ?

- Oui. Le monde vers lequel tire ton âme possède ses propres êtres supérieurs qui ont créé ce qui y vit. Ton âme sera amenée à la vie là bas par l'un d'eux. Il te fabriquera un corps pour que tu puisses vivre sous sa protection. Veux-tu le rencontrer ou désires tu rester un peu ici ?

- Allons y, souffla-t-il.

Il n'avait pas vraiment envie. Il voulait juste dormir et se reposer mais avec ces informations, il voulait aussi savoir qui serait ce protecteur et ce qu'il adviendrait de lui, quelle chose impossible on allait encore lui demander. Rapidement, il perçut une nouvelle présence massive même si elle l'était moins qu'Elle. Elle était calme, puissante, imposante, sombre.

- Madame, salua une voix grave et solennelle. Bonjour enfant de la Mort, fit-elle ensuite à son attention. Je me nomme Mandos ou Namo, je suis un Vala, l'un des gouverneurs du monde qui verra votre renaissance. Je suis le gardien des maisons des morts, le souverain des morts et le juge des esprits. Vous serez sous ma protection. Madame m'a montré votre âme. Je sais tout. Vous avez fait plus que votre devoir sans être récompensé pour cela. Je n'aime guère l'injustice. Je vais donc me charger de remédier à cela. Je suis le maître des âmes là où vous allez et vous resterez enfant de la Mort. Il est donc évident qu'il me revient de veiller sur vous.

- Que devrais-je faire ? demanda-t-il en tentant de traiter ces informations autant qu'il le pouvait.

- Rien ne vous sera demandé, répondit ce qui devait être un homme vu son ton. Pas par moi. Vous serez unique. Vous ne naîtrez pas de manière naturelle et je vous façonnerai un corps qui saura vous servir. Le créateur unique de notre monde, Ilùvatar, a déjà béni votre création pour que vous puissiez vivre pleinement.

- Pourquoi ?

- Cela est fait pour chaque âme rejoignant notre monde, répondit-il. Toute âme doit pouvoir trouver une existence qui lui convient. Cela est fait pour tous bien que vous, vous en serez conscient. Les autres n'ont pas connaissance de ce processus que vous vivez.

- Que serais-je ?

- Un Maia, un esprit primordial façonnant le monde. Et vous serez plus précisément un Istar. Un Maia doté de magie envoyé en Terre du Milieu, le continent où vous renaîtrez.

- Alors j'aurai toujours ma magie ?

- Tu l'auras, répondit-elle. Comme tu gardes ta mémoire à travers tes vies, tu garderas les magies que tu maîtriseras. Tu garderas donc la magie que tu as déjà et tu pourras apprendre celle de ton nouveau monde. Tu conserveras toujours tes pouvoirs puisqu'ils sont profondément ancrés à ton âme et ne pourraient t'être retirés tant que tu seras maître de ta mort et que tu conserveras tes expériences passées. La magie en fait partie. Elle existe en tout les mondes et fait partie de la vie que les êtres en soient conscients ou non.

- Vous serez Istar, reprit Mandos. Chaque Istari est protégé par un Vala, je serai le vôtre. Vous garderez votre magie et vos possessions. Vous obtiendrez les dons de votre nouvelle nature et vous vivrez comme vous l'entendez. Notre monde est très différent de celui d'où vous venez mais je crois qu'il vous plaira. Je ne puis donner plus de détails. Comme tous, vous devrez apprendre par vous même. Cependant, vous serez privé d'enfance et d'éducation classique puisque qu'il me faut vous incarner adulte comme enfant de la Mort. En conséquence, un privilège vous sera accordé : celui de parler, écrire, lire et comprendre tout les langages de notre monde. Votre don de langue des serpents restera et grâce à lui, votre esprit sait déjà comment assimiler spontanément une langue qui n'a pas été apprise. Avec cela, vous pourrez communiquer facilement. Vous saurez également naturellement comment votre corps et vos dons fonctionnent.

- D'accord, fit-il avec fatigue.

C'était peu d'informations mais il comprenait qu'il ne pouvait pas tout savoir. Et c'était mieux ainsi. Aujourd'hui, il savait que ce que les autres disaient même en informations factuelles pouvait être loin de la réalité. Il préférait voir par lui même et tout ce qu'il avait traversé lui avait donné les armes pour se débrouiller. S'il gardait sa magie et ses biens, pouvait communiquer et comprendre son propre corps, c'était assez pour commencer. Il en avait assez, il voulait juste se rouler en boule et dormir. Il voulait le temps de réaliser que la page Voldemort était tournée, que la page sorcier et monde magique était tournée, que la page Survivant et Harry Potter était tournée.

- Voulez-vous y aller ? demanda Mandos. Il n'est pas bon d'errer dans les limbes trop longtemps.

- Hum, approuva-t-il.

- Avant cela, intervint-elle, tu dois savoir que maintenant que tu as terminé ta mission et que tu renais dans un nouveau corps, dans une nouvelle nature, un nouveau monde, tu seras pleinement enfant de la Mort avec les avantages et les contraintes que cela impose. Te souviens tu de ce que je t'ai enseigné à ce sujet ?

- Oui.

- Alors c'est parfait. Tu seras le protégé de Mandos. Il sera ton père d'une certaine manière, il lui reviens donc de te nommer.

- Souhaitez-vous conserver votre nom de jadis ? demanda le Vala.

- Non, répondit-il sans aucune hésitation.

- Dans ce cas, ce sera Nefrea le Noir, Istar de Mandos. Est-ce que cela vous convient ?

- Oui.

Cela sonnait bien pour lui et on était loin de Harry Potter le Survivant. C'était bien plus poétique et nouveau. Cela lui allait. Il voulait juste dormir de toute façon. Il n'avait pas dormis n'y arrêté depuis des jours et cette dernière bataille avait vu passer au moins deux nuits. Il n'en pouvait plus dans tout les sens du terme. Son accord donné, il sentit la présence de Mandos venir l'entourer totalement. C'était puissant et impérieux mais c'était aussi doux et réconfortant pour lui, comme s'il était en phase avec cet être. C'était agréable et il se laissa aller. Il ignorait ce qui allait lui arriver maintenant, ce qu'impliquait exactement ce qu'on venait de lui dire mais il avait appris à avoir confiance en son instinct et son instinct lui disait que Mandos était une bonne chose. Il s'endormit avec bonheur, anesthésié et calme dans cette dimension comme à chaque fois qu'il y passait. Il était toujours embrumé ici, serein et focalisé sur ce qu'il voulait dans l'immédiat et ce qu'il voulait dans l'immédiat était la paix et dormir. Alors il s'endormit.

Lorsqu'il se réveilla, il avait l'impression qu'un millénaire était passé et il se sentait très étrange, terriblement étrange, embrumé et confus. Dans un réflexe spontané forgé avec la guerre, le temps et l'instinct de préservation, il étendit sa magie autour de lui pour tout percevoir, tout analyser. User de sa magie de manière brute, il l'avait appris par lui même, naturellement à force d'être poussé à bout. Aujourd'hui, il s'en servait sans même s'en rendre compte comme un sens ordinaire. Sa perception magique lui permettait de savoir ce qu'il y avait autour de lui, détectant tout ce qui vivait ou était doté de magie. Elle lui donnait également une impression générale d'ambiance qui lui permettait bien souvent de savoir s'il y avait danger ou non. Cela lui permettait toujours de savoir très vite s'il devait bouger ou non, dans quelle situation il pouvait être.

Cette fois, il se détendit. Il était absolument seul aussi loin que portait ses sens. Il y avait bien quelques vies mais il s'agissait vraisemblablement de plantes, d'insectes ou de petits animaux, rien qui n'alarme son esprit. Il ne percevait aucun danger, juste du calme et de la sérénité. Il se relaxa donc et se laissa le temps de se réveiller paresseusement. Il se souvenait parfaitement de ce qu'il s'était passé mais il n'était pas pressé de bouger ou de se reconcentrer sur ce qu'il fallait faire. Il était seul et en sécurité dans l'immédiat, aussi, il pouvait bien se permettre de flâner un peu. Depuis quand ne l'avait-il pas fait ? Depuis quand ne s'était pas arrêté ? Depuis quand n'avait-il pas eu cette relative sensation de sécurité ? Il ne s'en souvenait même plus mais il allait en profiter.

Il resta donc où il était sans même ouvrir les yeux, sans bouger, laissant sa magie couler autour de lui pour s'assurer de rester en sécurité. Il se sentait bien, sensation particulièrement étrange quand on ne s'était pas senti bien depuis des années. Il n'avait mal nul part, chose exceptionnelle pour lui. Il ne ressentait aucun malaise, ni faim, ni soif, ni véritable fatigue. Il était bien et il avait juste envie de se prélasser là. Il n'avait ni chaud ni froid et peu importait où il se trouvait, c'était confortable. Il ne lui en fallait pas plus. Doucement, il réalisa. Il y était enfin. Nouvelle vie, nouveau monde, nouveau corps, nouveau nom. Il avait tellement rêvé de ça. Plus de Voldemort, plus de mangemort, plus d'ingrats le traquant, plus d'auror à ses trousses, plus de chasseur de primes, plus de Ministère, plus rien… Il pourrait recommencer ici et cette fois, il ne se laisserait plus avoir. On ne l'y reprendrait plus à se battre pour les autres sans qu'ils ne le méritent mille fois et lui rendent ses efforts.

Il voulait vivre sa vie tranquillement, se trouver une maison et se consacrer à ce qui lui faisait envie : la magie d'abord, un peu enthousiaste en se souvenant qu'il pourrait sûrement en découvrir de nouvelles formes ici. Il y avait aussi les animaux et créatures, seuls êtres à avoir été sincères et loyaux avec lui, vrais. Il voulait de l'air libre et des forêts, de la nature. Il avait appris à aimer ça lui qui fuyait les autres pour être en sécurité. Aussi, si cela n'avait pas été le cas au début de sa vie, il avait fini par fuir les lieux habités, les villes, préférant les forêts et espaces sauvages où il retrouvait plus facilement une certaine quiétude. Il voulait découvrir de nouvelles choses et laisser le reste derrière lui. Ensuite, il verrait bien ce qu'il ferait en fonction de ce qu'il se passerait.

Il se laissa le temps de se réveiller comme son esprit voulait bien se réveiller et il sourit en détectant le chant de quelques oiseaux. Ces petites choses simples mais magnifiques, il avait appris à les apprécier à leur juste valeur. Lorsqu'on avait eu une vie comme la sienne, on oubliait vite les travers des vies intelligentes pour se concentrer sur le nécessaire, sur ce qui était vrai. Il écouta avec ravissement, prenant peu à peu conscience du monde physique. Une brise tiède agréable l'atteignait et il faisait bon. Il entendait le bruissement des feuilles et lorsqu'il fut assez conscient pour cela, il réalisa que sa perception magique lui indiquait une vie qui semblait être celle d'un bois sauvage. Cela le fit sourire et il se blottit un peu plus dans le creux confortable où il se trouvait. Sa magie lui renvoyait l'énergie d'un arbre grand assez massif au dessus de lui, son énergie pure et libre. Il devait être au pied de son tronc, entre ses racines. Tout indiquait une journée paisible de printemps et c'était parfait.

Il ne sut combien de temps il lui fallut avant de se décider à ouvrir les yeux mais il finit par le faire, clignant des paupières pour éclaircir sa vision. Une vision qui se fit plus claire, précise, fine et riche en couleurs, en nuances qu'elle ne l'avait jamais été. Il resta surpris un moment, observant ce qu'il avait imaginé voir : un bois calme dont le toit de feuilles et de branches était percé ça et là de rayons de soleil. La manière le de voir était pourtant stupéfiante pour lui. Il voyait loin avec tellement de détails, de netteté. Jamais il n'avait vu aussi bien et il savait que ce n'était pas uniquement parce qu'il avait eu besoin de lunettes. Aucun être humain ne pouvait voir ainsi c'était évident. Cela le ramena au fait qu'il avait changé de corps et certainement d'espèce dans ce nouveau monde, s'intéressant à cela avec curiosité. Sa vue et ses sens semblaient être ultra performants. Il voyait à la perfection mais il entendait, sentait de la même façon. Il n'avait aucun mal à situer un tout petit oiseau loin dans un autre arbre, il entendait distinctement comme jamais, écoutant un instant avec un ravissement ébahi le bruit des fourmis galopant sur un tronc. Les odeurs aussi étaient incroyables, typiques d'un bois mais bien plus riches et faciles à percevoir et identifier pour lui.

Un pétillement de joie le traversa, la chose l'excitant un peu comme un enfant. Il continua à s'intéresser à ce qui avait pu changer. Il ne se sentait pas plus grand ou plus petit comparé à sa vue et ce qu'il y avait autour de lui. Encore fallait-il que les échelles de tailles soient les mêmes dans ce nouveau monde. Il se sentait en revanche beaucoup plus léger. Il analysa les alentours alors qu'il était bien installé au pied d'un grand arbre majestueux, entre d'épaisses racines, sur un épais tapis de mousse moelleuse. Il entreprit de bouger lorsqu'il en eut envie et que sa curiosité prit le pas. Il voulait voir à quoi il ressemblait maintenant. Il remua prudemment et s'il n'y eut ni gêne ni douleur, il se sentait un peu engourdi. Ce n'était pas vraiment étonnant lorsqu'on se disait que ce corps venait de naître. Il faudrait le réveiller doucement.

La première chose qu'il sentit fut la sensation sur sa peau en contact avec une chose ou une autre. Son sens du toucher aussi s'était incroyablement plus fort et délicat. La mousse était douce et fraîche. Il bougea pour se rendre rapidement compte qu'il devait toujours avoir une forme humaine avec deux bras, deux jambes et des sensations de mouvement identiques à ce qu'il avait connu. Il en fut presque déçu, un peu dégoutté par tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un homme. Être autre chose ne lui aurait pas déplu mais au moins, il saurait se servir de son corps sur le champs. Et puis, Elle avait dit qu'il conserverait sa magie, donc sa forme animagus qui pourrait remédier à ça de temps en temps. Il passa pourtant à autre chose lorsqu'il ramena sa main devant lui. Elle était humaine mais seulement de forme de toute évidence. La différence principale ? La couleur de sa peau. Elle était aussi noire que l'encre de chine et comme couverte d'une fine poudre scintillante dans la lumière. C'était magnifique. Il bougea ses doigts fins et élégants remarquant alors que ses ongles étaient désormais fait d'une matière qu'il ne connaissait pas. Il hésitait entre une sorte de cristal et un métal. Il y retrouvait l'aspect des deux et il ne sut se décider. Cela avait la couleur d'un argent clair presque blanc avec un aspect un peu cristallin. Là encore, c'était magnifique.

Lorsqu'il se détacha de sa main, il remonta son bras. Il était couvert d'un vêtement noir très doux brodé d'argent. L'habit était une tunique qui couvrait tout le haut de son corps, précieuse de toute évidence. Il portait un pantalon noir tout aussi bien fait, une paire de bottes de cuir solide et ouvragé ainsi qu'une ceinture large et rigide. Une lourde et ample cape ébène épaisse terminait alors qu'il était un peu enroulé dedans. Lentement, il déplia ses jambes et se redressa, bougeant lentement pour s'adosser à l'arbre et quittant sa position fœtale. Il ramena sa main droite face à lui, souriant de soulagement en trouvant ses deux chevalières à ses doigts. La première était la bague Gaunt portant la Pierre de Résurrection et la seconde était un large anneau d'or noir où était enchâssée une grosse émeraude rectangulaire et brillante dont la magie contenait tout ce qu'il possédait. Il avait bien gardé ses affaires comme on lui avait dit et cela serait assurément utile le temps d'appréhender ce monde. Lui ne naîtrait pas dans une famille avec tout ce qu'il fallait ou des parents pour s'occuper de lui alors c'était un juste équilibre à ses yeux d'avoir cela.

Cela le mena à porter ses doigts à sa poitrine à la recherche d'autre chose et il se détendit en trouvant sa broche épinglé à sa tunique sous ses clavicules. Une broche de cristal où était condensée sa Cape d'Invisibilité qu'il pouvait déployer et ranger à volonté grâce au bijou. C'était là les trois objet qu'il avait eu physiquement sur lui en mourant et qu'il était heureux d'avoir conservé. D'un geste de la main, il fit apparaître la Baguette de Sureau, sa baguette enfermée dans sa chevalière d'émeraude. Elle y retournait automatiquement s'il venait à la lâcher et elle était toujours bien là. Mais il savait que les Reliques revenait toujours peu importe le nombre de fois où il en était séparé. L'apparition de sa baguette déclencha celle d'une lumière argentée près de lui, attirant son attention. Il tomba alors sur un splendide bâton. Il était parfaitement droit et probablement aussi grand que lui. Il était fait d'un métal d'argent clair qui semblait identique à ses ongles, ciselé de façon à donner l'illusion d'une peau écailleuse. L'une de ses extrémités était simple et plate, l'autre prenait la forme d'un cou et d'une tête de dragon. Il sourit plus largement devant ce qui était de toute évidence, sa tête de dragon, celle qu'il avait dans sa forme animagus.

Il avait été lui même surpris lorsqu'il avait passé le processus de transformation pour se retrouver avec cette forme. Il était censé être impossible d'avoir une forme de créature magique en animagus mais il ne faisait rien comme personne. D'autant plus que lorsqu'il l'avait fait, il était déjà enfant de la Mort avec plusieurs résurrections à son actif et une magie extrêmement puissante. Et il en avait été très heureux parce que les dragons étaient puissants, avaient leurs propres ailes, étaient compatibles avec la magie élémentaire et était l'incarnation de magie la plus évidente à ses yeux. Même lorsqu'il était chez les Dursley enfant, les dragons étaient déjà une figure de magie pour lui comme pour beaucoup de monde. Ces créatures avaient son respect et son admiration. Il avait donc été très heureux d'en être un. Cela avait été d'autant plus utile que cette forme l'avait aidé dans bien des combats que ce soit pour jouer des cieux, s'enfuir, avoir une force physique énorme, se tirer d'un mauvais pas mais aussi et surtout parce que les dragons résistaient à bien des magies, lui permettant de se protéger de nombreux sorts ou pièges magiques.

Sa forme animagus était pourtant particulière puisqu'elle ne ressemblait à aucune espèce de dragon de son ancien monde. Le plus proche en apparence avait probablement été le noir de hébrides premièrement parce qu'il était noir obsidienne mais aussi quadrupède avec une grande paire d'ailes membraneuses. Mais la comparaison s'arrêtait là. Il était plus grand que le noir des hébrides et même plus grand que n'importe quel dragon de son monde même si la chose avait été sensible. Il était plus félin, gracile et fin que les autres, avec une tête plus courte et bien plus douce et expressive. Il avait une véritable couronne de cornes, des moustaches telles celles des dragons asiatiques autour de la bouche. Il n'avait pas de pics le long de sa colonne vertébrale mais une crinière aussi noire que lui, abondante et soyeuse. Il avait conservé ses yeux d'émeraudes aussi dans cette forme. Il adorait sa forme animagus parce qu'elle était magnifique, puissante, qu'elle lui permettait de voler avec ses propres ailes et qu'elle pouvait lui permettre d'user avec puissance de la magie élémentaire allant parfaitement avec elle.

La tête de dragon de son bâton était la sienne dans sa forme animagus. Elle était si finement représentée qu'on aurait pu s'attendre à la voir bouger, la sculpture presque vivante. Dans sa gueule, le dragon tenait un cristal d'aspect brut, brillant légèrement, animé de nuance sombres et argentés. L'objet était incontestablement très beau, irradiant puissamment de magie et il vint le prendre avec révérence. Il était très léger pour un bâton de cette taille semblant fait de ce métal étrange. Dés qu'il le toucha, il sentit l'énergie de Mandos, son protecteur ici, et une magie très puissante. Il comprit d'instinct à la sensation de chaleur se répandant dans son bras et tout son corps lorsqu'il le prit. C'était la même chose qu'avec les baguettes. Ce bâton devait être l'équivalent de ce monde. Sa propre baguette se mit d'ailleurs à vibrer dés qu'il eut le bâton en main et ce fut d'instinct qu'il sut quoi faire. Il les rapprocha l'un de l'autre et doucement, avec un merveilleux éclat de magie, la baguette se fondit dans le bâton, y disparaissant. L'outil irradia de plus de puissance encore et il perçut leur fusion parfaite, comprenant que c'était ainsi que cela devait être ici. Il fit disparaître et réapparaître son bâton qui prit facilement la place de sa baguette fonctionnant parfaitement.

Il se détourna de son outil pour revenir sur lui même, faisant apparaître un miroir à main sortant de ses affaires pour se regarder. Il fut surpris par son propre reflet. Une chose était certaine : il ne ressemblait plus du tout à Harry Potter. Il n'en restait rien et cette constatation le fit sourire. Sa peau avait ce même aspect noir avec ces scintillement d'argent léger dans les jeux de lumière. Il avait des traits fins, délicats et il n'était pas exagéré de dire qu'il était beau voir très beau. L'émeraude de ses yeux avait disparu, laissant place à cet argent cristallin rappelant ses ongles et son bâton. Ils étaient éclatants et si clairs que l'on peinait à délimiter l'iris du blanc de l'œil. Ses cheveux aussi semblaient fait de cet argent éclatant. Ils étaient bien plus longs que dans le passé, descendant sous ses fesses en une cascade lisse et abondante. Il avait des oreilles pointues assez longues et partiellement mobiles avec lesquelles il s'amusa un moment, les faisant bouger. Elles se redressaient et s'affaissaient à volonté, s'écartant ou se rapprochant de sa tête. Le mouvement restait restreint mais c'était amusant et il finit par en rire, découvrant tout cela avec l'émerveillement d'un enfant. Rire l'amena à regarder ses dents et, une fois n'était pas coutume, elles étaient faîtes de la même chose que ses ongles, des crocs un peu plus longs se montrant. Sur son front, ce qui semblaient être des diamants de diverses tailles étaient incrustés, donnant l'illusion d'un diadème naturel.

Il s'observa sous tout les angles un moment, trouvant une pièce de cet argent clair entre ses clavicules, intégré à son corps. Et finalement, l'apparence humanoïde passait avec tout le reste puisqu'il n'avait plus rien à voir avec les humains ou les créatures approchant qui avaient tenté de le tuer dans sa vie. Il pouvait faire un parallèle avec les elfes noirs de son ancien monde même s'il y avait des différences. Cependant, n'ayant jamais rencontré ce peuple ou eu de problème avec eux, cela passait. Lorsqu'il en eut assez, il regarda autour de lui, profitant des nouvelles performances de ses sens. Tout était calme et paisible, le bois agréable comme un jour de printemps avec sa vie, ses odeurs et sa lumière. Il posa sa tête contre le tronc, profitant de cette paix depuis trop longtemps inatteignable. Il en avait tellement rêvé, rêvé de se reposer ainsi. Il resta donc là à regarder les branches et les feuilles bougeant dans la brise, à les écouter elles et les petites animaux. Il se refusa à penser au reste, savourant ce moment. Il ne bougea que lorsque les sensations de faims et de soifs arrivèrent, faisant apparaître sa gourde et un peu de nourriture de sa réserve. Il en avait pour un moment alors qu'il avait veillé à faire de gros stock contenus et conservés dans son anneau par sa magie. Il avait appris à être prévoyant. Il n'avait eu que peu d'occasions de refaire le plein de vivres dans la guerre et les traque alors lorsqu'il en avait l'opportunité, il prenait tout ce qu'il pouvait. Il savait qu'il n'aurait pas à s'inquiéter pour ça avant longtemps.

Ce fut très vite que la nuit arriva mais comme il ignorait à quelle heure il avait ouvert les yeux, ni si les jours étaient identiques ou non ici, ce n'était pas surprenant. Il fit apparaître une épaisse couverture ensorcelée pour le garder au chaud. Il s'installa confortablement, boudant un peu en s'apercevant qu'il ne verrait pas le ciel. Il était clair et il voulait voir les étoiles et la lune, la chose devenue particulièrement plaisante depuis qu'il était officiellement enfant de la Mort après son premier véritable trépas. En s'exposant à la lumière des astres nocturnes, il pouvait emmagasiner de l'énergie. Il n'était pas obligé de le faire toutes les nuits mais il en avait un véritable besoin vital régulièrement. Un besoin qu'il ressentait dans ce corps également et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pu l'avoir. Il avait été en plein hiver avant sa mort et les rares nuits claires, il n'avait pas pu se poser ou s'exposer à cette lumière vitale pour lui.

Son désir de profiter des astres de la nuit était puissant à cet instant et il tergiversa un moment sur le quoi faire. Il pouvait se lever et trouver une trouée où il serait exposé au ciel mais il n'avait pas envie de bouger. Il opta donc pour une autre solution. Il mobilisa sa magie, l'envoyant caresser et cajoler la végétation environnante, lui transmettant son souhait en une demande polie et respectueuse, offrant un peu de son énergie en échange. Et la nature lui répondit, les branches s'écartant lentement pour ménager un trou dans le toit naturel, donnant directement sur lui. Il transmit ses remerciements par sa magie, heureux, se blottissant confortablement contre l'arbre pour savourer sa nuit.

Cette magie, il l'avait découverte dans les anciens livres de l'héritage Potter et Black qu'il avait reçu. Il l'avait étudié puis appris en tâtonnant et il avait mis plusieurs années à vraiment comprendre et maîtriser la chose. Pourtant, ça se résumait à une chose simple que les livres sorciers ne disaient pas : il suffisait d'être poli, respectueux, d'offrir un peu de magie, de demander sans forcer, d'être gentil avec la nature pour qu'elle coopère avec joie. Il avait fait du respect de la nature, de la terre, une règle de vie. Et cela s'en était ressenti sur sa magie de la nature et élémentaire. Ils coopéraient avec joie si on les aimait et les respectait réellement. Il avait appris cela par lui même en essayant et en faisant ses expériences avec le temps. Les livres parlaient de beaucoup de choses mais pas de la moralité et du comportement à avoir avec les éléments et la nature pour que cela fonctionne parfaitement. Il savait bien maintenant que son ancien monde ne faisait que plier la magie et les choses à sa volonté comme si cela allait de soit et ne devait pas être autrement. Lui avait appris par la force des choses que ça ne fonctionnait pas ainsi et c'était ses pouvoirs d'enfant de la Mort qui lui avaient ouvert l'esprit. Avec eux, il avait pu lire la magie, les aura et les âmes et il avait vu celles de la nature, des animaux, des éléments… Il avait découvert leurs esprits, leurs sentiments et avait compris qu'il devait bien les traiter s'il voulait leur aide.

Souvent, il avait demandé l'assistance de la nature pour l'aider à effacer ses traces et à se cacher, à trouver à manger, à boire… Cela lui avait été salvateur plus d'une fois et lorsqu'il avait eu la chance d'être dans d'anciens territoires magiques, parfois; la nature l'avait aidé d'elle même. Ce soir, elle coopérait encore et cela lui confirmait que la nature de ce monde était magique et réceptive à cela, le ravissant. Il ne fallut alors plus longtemps pour que le soleil se couche, les étoiles et la lune apparaissant rapidement. Une autre nouveauté se montra lorsque, au contact de la lumière astrale, ses ongles et ses cheveux se mirent à reluire de lumière, sa peau parcourue de vagues lumineuses douces. Il resta fasciné par son propre spectacle, ressortant son miroir pour voir que ses yeux et les incrustations dans sa peau s'étaient illuminés aussi. C'était beau et il réalisa qu'il sentait la magie astrale avec plus de puissance que jamais. Il s'immergea totalement dedans, heureux et bien, sentant tout son être jusqu'à son âme être revigoré et pleinement réveillé par cette magie aimée.

Sa nuit passa à toute vitesse alors qu'il était plongé dans un état second, béat, entre cette quiétude, cette magie et ce renouvellement de vie tant espéré et enfin obtenu. Ce fut au petit matin, lorsque les étoiles et la lune furent dominées par le soleil et que leur magie cessa de l'atteindre qu'il s'endormit non sans avoir posé quelques protections autour de lui pour veiller. Vivre la nuit était devenu une seconde nature parce que bouger de nuit était plus discret et plus facile souvent. Il se sentait bien dans le noir, plus protégé, à l'abri des regards. Cela était donc devenu une habitude et autant que faire ce peut, il vivait la nuit et se reposait le jour même s'il avait été rare qu'il ait eu du repos. Il ferma donc les yeux, ses protections dressées sans même y penser. S'il avait l'habitude de dormir peu, cette fois, il dormit vraiment. Lorsqu'il rouvrit les yeux, le soleil déclinait pour se coucher. Il prit son temps, sortant eau et nourriture pour commencer tranquillement.

Puis il se décida à se lever enfin, l'envie de bouger se faisant sentir et il savait que ce ne serait pas du jour au lendemain qu'il pourrait passer d'une vie de course et de cavale, de mouvement perpétuel et frénétique à l'immobilité totale même si c'était paisible et confortable. Il se mit à remuer, se sentant moins engourdi maintenant qu'il avait mangé, dormi et obtenu cette énergie astrale vitale pour lui. Son corps se réveillait et quelques étirements et gestes terminèrent la chose. Il se leva prudemment sans difficulté même s'il sentait qu'il faudrait un moment pour vraiment mettre en route cette enveloppe. Sa musculature était là, bien construite comme le reste mais tout avait besoin d'une période de rodage à défaut d'autres terme et cela semblait logique. Heureusement, il n'était pas pressé pour une fois.

Il fit disparaître sa couverture et son bâton qu'il avait gardé près de lui. Il testa un peu son corps, s'étirant et faisant quelques pas, fasciné par cette impression de légèreté qu'il ressentait, par cette nouvelle souplesse et la force qu'il se trouvait sans avoir besoin d'user de sa magie pour cela. Ses sens étaient incroyables et il prit le temps de remercier Mandos d'une pensée pleine de magie pour lui avoir offert ce corps. Non seulement il était évident qu'il était physiquement bien plus performant que l'ancien, facile à prendre en main parce que forme semblable à son précédent, mais aussi parce qu'il n'y avait plus les douleurs de ses nombreuses blessures accumulées au fil du temps, plus de cicatrices. Et ça, c'était salvateur.

Il prit son temps pour déambuler entre les arbres et tout observer, pour s'assurer qu'il n'y avait pas de soucis avec son corps. Rapidement, il arriva en lisière du bois, se remettant à absorber la magie astrale lorsque leur lumière le baigna, la nuit bien installée. Là devant lui, il y avait une plaine gigantesque parsemée de bosquets. C'était beau, sauvage et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle liberté paisible. Il avait quitté son ancien monde et son ancienne vie sans aucun regret, bien au contraire. Maintenant qu'il était là, il allait peut-être pouvoir vivre enfin et ne plus survivre simplement. Restait à décider quoi faire. La première chose semblait évidente : découvrir un peu ce monde et son fonctionnement. Par où commencer ? Il n'en n'avait aucune idée mais il pouvait se débrouiller avec ce qu'il avait et sa magie. La seule chose qu'il savait été qu'il ne voulait pas voir de gens s'ils ressemblaient trop à ceux de son ancien monde. La nature, les animaux et la magie lui semblaient bien plus attirant.

Mais avant tout, il voulait s'assurer qu'il avait conservé tout ses pouvoirs comme annoncé et que sa magie fonctionnait comme avant. Il se mit donc à tester de petites choses d'abord, la magie sans baguette et informulée devenue normale pour lui. Il n'utilisait plus sa baguette sauf si l'acte était très puissant, s'il avait besoin d'une immense précision, que la magie était complexe ou s'il avait un impérieux besoin d'économiser ses forces au maximum. La baguette était moins fatigante. Il sourit en constatant qu'on ne lui avait pas menti et qu'il y avait même beaucoup mieux. La magie élémentaire coulait de source ici. Il sentait que son pouvoir avait changé, évolué, s'était enrichi et il était enthousiaste à l'idée de découvrir de nouvelles choses, de faire de la magie pour autre chose que se battre et survivre. Il finit par sortir son bâton et là encore, la surprise fut bonne, sa magie encore plus puissante et fluide avec lui. L'objet avait une aura incroyable et il savait qu'il allait vite s'y attacher.

Il tenta sa transformation animagus et ce fut plus aisément qu'autrefois qu'il se métamorphosa, ravi. Très vite, il constata que cette forme aussi avait changé. Il était toujours le même dragon avec quelques évolutions. La plus évidente était sa taille. Incontestablement, il était beaucoup plus grand, vraiment beaucoup plus grand. À vu d'œil, il devait faire une centaine mètres de long et presque autant d'envergure. Il était titanesque, cinq fois plus grand que dans sa première vie. Il faudrait faire attention à ne pas se montrer ainsi tant qu'il ne saurait pas si les dragons ou quel que chose de semblable existait ici et quelle place ils avaient. Sa taille était son changement le plus marquant mais ce n'était pas le seul. Cet argent clair qui se retrouvait un peu partout sur lui s'était transposé sur son corps draconien. Il avait des écailles faîtes de la même choses disséminées ici et là sans logique. Sur son cuir écailleux obsidienne, cela donnait l'illusion d'un ciel étoilé. Sur le même modèle, ses griffes, ses cornes, sa crinière, ses dents, sa langue, les membranes de ses ailes et même ses yeux s'étaient parés de cette couleur, semblant même fait de cette matière pour certains. Les ornements de son front et qu'il avait entre les clavicules en forme primordiale se retrouvait sur son corps draconien. Il se demandait si la présence de cette couleur, de cette matière magnifique était courante en ce monde. Il se contorsionna pour s'observer et une fois la surprise passée, il était heureux, se trouvant encore plus beau, impressionnant et puissant ainsi. Il cracha son feu pour voir, surpris de le voir prendre cette teinte d'argent presque blanc lui aussi.

Après avoir passé un moment à se rouler joyeusement dans les hautes herbes sous les étoile et la lune, l'argent sur lui s'illuminant à la magie astrale, il avait repris sa forme primordiale. Il s'était alors décidé à tester d'autres pouvoir qu'il utilisait beaucoup et qu'il avait acquis avec son statu d'enfant de la Mort : la lecture des auras, des âmes et de la magie. Ce pouvoir sollicitait tout ses sens, les emplissant de magie avec puissance mais il sollicitait surtout ses yeux. Lorsqu'il l'activait, un monde de lumières et de couleurs s'ouvrait à lui. La magie se présentait souvent sous forme de noyaux, de sources et de flux de couleur différente suivant la magie à l'œuvre et d'intensité variable avec la puissance. Les âmes et les auras se fondaient en un nuage coloré nimbant une personne telle des flammes ou une nébuleuse. L'âme était dans le corps, l'aura autour. L'âme ne changeait pas ou plutôt, ne changeait pas brusquement, seulement doucement et progressivement au fil de la vie. L'aura elle, pouvait varier d'une seconde à l'autre sous les émotions de son propriétaire.

Ce pouvoir, il l'adorait. Il donnait une toute autre ampleur au monde autour de lui, lui avait appris à appréhender la magie et les choses, la terre, les animaux, les éléments, la nature… Lorsqu'il l'utilisait, sa vision changeait complètement et tout devenait physiquement imprécis et flous, l'empêchant de s'en servir lorsqu'il se battait ou avait besoin de surveiller les choses, de réagir vite. Cette perception sollicitait tout ses sens avec une magie puissante, il devenait difficile de surveiller ce qui avait besoin de l'être physiquement. Mais le monde d'énergie, de couleurs, de sensations, de vérités, de transparences et de magie qu'il voyait avec était absolument merveilleux.

Il l'activa aussi facilement qu'à l'habitude, sautillant presque de joie en voyant qu'elle aussi avait été amplifiée significativement. Il regarda autour de lui, fasciné par la pureté de ce monde, de ce ciel, de cette terre, de cette magie sauvage qui l'entourait. C'était très beau, comme si cet endroit n'avait pas été touché par l'homme, ou toute autre chose qui pouvait vivre ici, ou qu'ils n'avaient pu avoir un impact équivalent à ce qu'il avait vu dans le passé. Cela lui plaisait après avoir vu les ravages de son ancien monde. Il observa longuement ce qu'il y avait autour de lui avant de porter les yeux vers l'horizon et il fut subjugué de voir à quel point sa perception portait loin avec précision. Normalement, cette vision devenait imprécise et floue avec la distance, comme la vue classique mais là, il lui semblait pouvoir distinguer des choses à des dizaines de kilomètres et même bien plus loin encore.

Il tourna sur lui même et stoppa net lorsqu'il fut plein sud, pétrifié. Il voyait quel que chose par là. C'était loin, très loin mais c'était tellement immense, vicié, mauvais, malsain… qu'il ne pouvait le manquer. Il n'avait aucune idée de ce qu'il y avait au sud mais il n'irait certainement pas par là. La vision de cette énergie lointaine le rendait déjà malade à cette distance. Il était certain que ce qui était là bas n'était pas bon, que la magie y avait été pervertie et empoisonnée, comme tout autour de cette région. Il eut la nausée et il se détourna. Il pivota vers l'ouest, balayant une zone bien plus ordinaire dans son énergie avant de tomber sur un autre point vicié et pourri plein ouest. Là encore, il n'irait pas là bas. Ce genre de chose ne prophétisait que des problèmes et des souffrances, des êtres peu recommandables assurément. Il se détourna pour continuer vers le nord, passant sur des zones de nouveau plus ordinaires voir belles et attirantes de là où il était.

Il se figea de nouveau lorsqu'il tomba sur autre chose. Il n'était pas encore tout à fait plein nord mais presque et il y avait là bas au loin quel que chose de fascinant. Il savait, il sentait que la distance était immense mais il le voyait si clairement. Une aura immensément puissante, ancienne qui flamboyait comme un feu ardent éclatant et plein de vigueur. C'était magnifique. Jamais, au grand jamais il n'avait perçu une telle chose à une telle distance. Il sentait une âme en son sein, une âme incroyable là encore. C'était un être vivant mais il n'avait jamais rien croisé d'approchant. Qu'était-ce ? Qui était-ce ? Ce feu l'attirait comme un aimant. Il aimait la chaleur, le feu. Il adorait se blottir près de lui mais cela faisait des lustres qu'il n'en n'avait pas eu l'occasion, qu'il n'avait pas eu de vraie chaleur. Il était trop loin pour avoir des précisions mais rien que cela était digne d'intérêt. Il n'avait jamais rien vu de tel. Il n'y avait eu qu'auprès d'Elle qu'il avait eu des visions magiques plus intenses et stupéfiantes encore mais c'était dans un autre monde, une autre dimension et auprès d'une force des univers comme il en existait peu. Dans un monde physique réel, c'était sa première rencontre de cette ampleur. C'était tellement beau, attirant, chaud… il voulait aller prés de ça, savoir ce que c'était, qui c'était.

Il resta focalisé là dessus une bonne partie de la nuit, curieux, intrigué. Il termina finalement son tour sur lui même sans rien voir d'aussi notable même si d'autres présences belles et attirantes étaient là. Il se reconcentra donc sur le nord ouest et sa décision fut rapidement prise : il irait par là. Il voulait voir ce que c'était et ce n'était pas comme s'il avait une autre destination prévue. Suivre les bonnes impressions de la magie, de ses pouvoirs étaient très souvent positif pour lui, il l'avait appris. Cela semblait donc être la meilleure option. La route lui permettrait certainement d'en voir plus. C'était loin même s'il était incapable de dire à quelle distance exactement.

Il éteignit son pouvoir au petit matin avec la magie astrale s'évanouissant. Décidé sur ce qu'il ferait dans les temps à venir, s'étant trouvé un point d'intérêt, un but avec cette flamme au loin, il regagna le bois en souriant. Il se trouva un coin abrité et agréable, mangeant, buvant, usant de sa magie pour nettoyer son corps avant de s'installer pour dormir, enroulé dans sa cape et sa couverture, ses protections levées. Il dormit profondément, longtemps comme la veille. Il n'y eut aucun dérangement, aucune perturbation et c'était tellement agréable de pouvoir se reposer sans se soucier du reste sans avoir à garder un œil ouvert, à bondir et courir au moindre craquement suspect. Se réveiller naturellement était exceptionnel et infiniment agréable.

Comme la veille, il se réveilla dans le déclin du jour, prenant son temps sans honte, s'installant pour manger et boire un peu. Puis, lorsqu'il fut près, bouillant un peu de bouger, il se mit en route, prenant la direction de cette flamme attractive. Il était inutile de rester là, il avait besoin de bouger et cela lui permettrait de commencer à découvrir ce monde. Il se mit en marche, excité et curieux de découvrir ce monde, de s'installer dans cette nouvelle vie, de se construire sa vie. Il rêvait de ça depuis toujours et il espérait vraiment que cet endroit lui correspondrait vraiment, qu'il y trouverait un peu de bonheur et de paix comme on lui avait dit.

Il fit apparaître son bâton, voulant être près à réagir à tout au plus vite. Il ignorait ce qu'il pouvait y avoir en ce monde, quelle magie sauvage, quelles êtres intelligents, quelles créatures, quels phénomènes… Il ignorait leur puissance, ce qu'il pouvait se passer et il devait donc être près à réagir à n'importe quoi et ce n'était pas comme si cela n'était pas devenu une seconde nature ces dernières années. Il avait tergiversé un moment sur le fait de fixer l'épée de Gryffondor, son épée, à sa ceinture. Elle ne le quittait plus depuis des années et il s'était battu à l'épée un nombre incalculable de fois. La puissante lame ne l'avait plus quitté, toujours plus puissante dans les combats qu'il avait traversé avec elle et qui l'avait un peu plus renforcé, l'argent gobelin se gorgeant de tout ce qui le couvrait. Il décida finalement de ne pas la sortir. Il ne pouvait pas savoir si une épée pourrait être vue comme une arme ici, comme une menace, si ça existait en ce monde mais au cas où, il préférait éviter. Il n'avait pas l'intention de croiser qui que ce soit pour l'instant mais si ça arrivait, il préférait ne pas avoir l'air trop menaçant si possible, pour éviter les problèmes. Et puis, un simple geste lui suffirait à faire venir son épée de toute façon.

Il se contenta donc de son bâton contenant aussi sa baguette, seule chose dont-il avait vraiment besoin pour parer à absolument tout. Il prit la route sans se presser, ne voyant aucune raison de le faire. Pouvoir marcher tranquillement sans pression et en pouvant profiter de tout autour de lui était ce qu'il y avait de plus tentant pour lui à cet instant. Il se l'accorda sans se poser de question, bien décidé à laisser libre cour à ses véritables envies et souhaits désormais. Et ce qu'il voulait pour l'instant était profiter de cette nouvelle vie, de cette paix, de cette liberté et savoir ce qu'était cette énergie lointaine flamboyante.