Fuyant le regard malicieux d'Hiroaki, semblant lui hurler ses tendances suicidaires concernant le roi des fléaux, Kali se dirigeait d'un bon pas vers la cuisine, un peu pensive. Elle pénétra dans la cuisine, tombant sur Shoko qui s'était installée à la table à manger, pianotant nonchalamment sur son téléphone. L'entendant s'approcher, la doctoresse releva ses yeux cernés vers elle, la scrutant quelques secondes avant de prendre la parole.

« Vous avez fini vos papotages à propos du fessier que partagent Sukuna et Yuji ? »

En entendant cela, la jeune hybride écarquilla les yeux, prise de court.

« Pardon ? De quoi parlez vous ? »

« Tu semblais gêner de parler devant moi de la physionomie d'Itadori avec le blondinet… J'ai préféré vous laisser un peu d'espace. »

« Ah… C'est… courtois de votre part… Je suppose…»

L'européenne avait du mal à cerner cette femme, l'une des seules exorcistes de sa connaissance possédant le pouvoir d'inversion si précieux ayant sauvé la vie d'Hiroaki. Elle semblait usée par la vie avant même d'avoir trente ans, lui faisant se demander quel genre d'épreuves elle avait bien pu traverser pour être ainsi. C'était une amie de Gojo, elle devait avoir à peu près son âge… Peut être même avait elle été une camarade de classe, dans leurs jeunes années ?

Satoru… En pensant à lui, le cœur de l'hybride se resserra un peu, comme poignardé par le regard à la fois accusateur et dégouté qu'il ne cessait de lui jeter depuis qu'il l'avait découverte dans la baignoire avec Sukuna la veille. Même si elle pouvait comprendre les récriminations de l'exorciste, elle lui en voulait de ne pas essayer de se mettre à sa place à elle, un seul instant. Comme si les choses étaient aisées pour sa part…

« C'est un drôle de numéro… »

La voix de Shoko extirpa la demoiselle de ses pensées, lui faisant relever la tête. «Qui donc ? Hiroaki ? »

« Hum… » acquiesça-t-elle, toujours fixant son portable. « En tous cas, il ne semble pas avoir trop de séquelles de son hypothermie. Il va avoir besoin de plusieurs semaines pour être pleinement rétablis, mais ça devrait aller. »

« Je vois… » Kali fit quelques pas dans la cuisine, allant se planter devant la table trônant en son centre. « Je vous remercie encore pour ce que vous avez fait. Votre pouvoir d'inversion est impressionnant, pour une humaine. »

« Pour une exorciste… » la corrigea la femme aux cheveux chatain, posant son téléphone sur la planche de bois clair, encrant enfin son regard dans celui de sa vis-à-vis. « Et tu n'as pas à me remercier, c'est mon métier… »

« Comment… » Reprit Kali après un bref instant de silence, allant s'assoir sur la chaise jouxtant celle de la médecin. « Comment avez-vous appris à user de ce sort ? Il est visiblement très rare… »

Shoko alla chercher son paquet de cigarette dans sa poche, y piochant un fin tube immaculé qu'elle alluma d'un geste assuré avant de tirer une longue bouffée, visiblement pensive.

« J'ai lu un très vieil ouvrage. » lâcha-t-elle finalement, faisant apparaitre une moue sur les lèvres de l'hybride dépitée.

« C'est tout ? » s'étonna Kali, un peu déçue. Elle s'était plutôt imaginé une histoire épique où aurait pris part un autre fléau millénaire que l'exorciste aurait réussi à amadouer, lui extirpant ses secrets occultes par la ruse…

En entendant la déception dans la voix de la demi démone, la trentenaire ne put se retenir de laisser échapper un petit rire.

« A quoi tu t'attendais ? Et puis, tu sais… ça n'a pas été si facile que cela le laisse penser. C'est un sort à la fois très simple et très complexe. »

« … Vous m'apprendriez ? » laissa tomber l'européenne, surprenant un peu son interlocutrice.

Elle tira une nouvelle bouffée de nicotine, soufflant doucement un nuage vaporeux qui se dissipa presque immédiatement, comme réfléchissant à la demande de la demoiselle.

« Pourquoi voudrais-tu savoir cela ? » finit-elle par répondre, tapotant sur l'écran de son téléphone. « Tu es liée à Sukuna. Il ne te laissera pas mourir sauf s'il en a décidé ainsi. »

« Sukuna est bloqué dans le corps de Yuji, il ne sera pas toujours là pour venir à mon secours. » Rétorqua Kali, un peu vexée que la doctoresse la réduise à son pacte avec le démon. « Mais grâce à lui, je peux maintenant user de mon énergie occulte… Je veux pouvoir me défendre seule, et je veux pouvoir protéger les miens à l'avenir. Je refuse de ressentir à nouveau ce sentiment d'inutilité et de désespoire que j'ai connu en voyant Hiroaki étendu face contre terre, comme mort… »

« Se sont des arguments valables, je te le concède. » La japonaise se laissa tomber contre le dossier de sa chaise, fixant le plafond. « Cependant… Je ne suis pas certaine que se soit une bonne idée. Tu n'as qu'à lui demander à lui, il est bien plus expérimenté et doué que je ne le serai jamais. »

« Quoi ? Mais pourquoi ? » Kali se releva d'un bond, incrédule face au refus de l'exorciste.

« Juste comme je te l'ai dit… Si tu souhaites gagner en autonomie, c'est tout à ton honneur. Mais je dois aussi penser à éviter la colère de ton démon de maitre. Ma capacité à soigner les gens est trop précieuse, je ne peux pas prendre le risque de finir broyer parce que je l'aurai vexé inutilement… »

La rousse serra les poings, les mâchoires crispées, essayant de contenir la colère qu'elle sentait monté en elle à grande vitesse. A présent qu'elle avait passé le pacte avec le roi millénaire, allait-elle être sans cesse vue ainsi, comme sa propriété, une extension de lui qu'il fallait éviter de toucher afin d'éviter de subir son courroux ?

C'était d'un exaspérant !

Sans réfléchir, Kali fit volte face, allant se saisir d'un long couteau sur le présentoir du plan de travail en bois.

« Kali… Qu'est ce que … » commença Shoko qui se releva à moitié, les yeux écarquillés par la surprise.

Sans lui prêter attention, l'hybride plaqua le tranchant de la lame contre son avant bras et tailla profondément sa chair, serrant les dents en sentant la douleur irradié violemment dans tout son corps. Immédiatement, son sang vermillon commença à couler abondamment de sa plaie, coulant jusqu'à son coude pour aller s'écraser en gouttelettes rubis contre le carrelage de la cuisine. Elle jeta ensuite son arme improvisée maculée d'hémoglobine dans l'évier, faisant résonner un bruit métallique contre l'aluminium formant le bac. Puis elle se tourna vers la fumeuse ayant laissé tomber sa cigarette au sol, incrédule, levant son bras blessé de sorte à lui montrer la profonde entaille qu'elle venait de se faire, un sourire machiavélique aux lèvres.

« Alors, docteur… On dirait que j'ai fait déraper ma lame. Vous pouvez m'expliquer comment refermer ça ? »

« Toi… » commença l'exorciste, faisant quelques pas vers la blessée, une lueur complexe animant ses yeux foncés insondables. « Gojo m'avait dit que tu pouvais être têtue, mais de là à te taillader volontairement… »

« Si vous craignez que Sukuna grince des dents parce que vous m'avez appris à me soigner, imaginez ce qu'il fera si vous laissez son jouet se vider de son sang… » ironisa Kali, un rien narquoise. « Ça risque de lui déplaire fortement. »

« Le chantage, c'est assez moche comme stratégie, tu sais… » commenta la japonaise en s'approchant un peu plus, scrutant d'un œil expert la profonde blessure que s'était infligée l'hybride.

« Nécessité fait loi. » répliqua cette dernière au tac au tac, déterminée. « Vous n'imaginez quand même pas que Sukuna va me donner gentiment des leçons occultes en m'asseyant sur ses genoux. Je ne suis même pas certaine qu'il finisse par m'apprendre quoi que se soit qui puisse m'être utile lors d'un combat. Alors je prends les devants. »

« Ça aussi, je veux bien te le concéder… » soupira Shoko, visiblement lasse. « Viens t'assoir, tu as gagné. Je vais t'expliquer les bases. »

Joignant le geste à la parole, l'exorciste retourna à la table, prenant place, repoussant tous les objets présents pour libérer l'espace devant elle. Elle vint se saisit d'un magazine dont elle déchira les pages, les étalant sur le bois du meuble, en prévision du sang qui risquait de le tâcher. Kali ne pu retenir un large sourire de fleurir sur son visage alors qu'elle la rejoignait, victorieuse, allant poser son bras ensanglanté au milieu des feuilles de papier glacé. Elle trépignait d'impatience, ravie de pouvoir apprendre ce fameux sort qui lui avait tant fait défaut par le passé.

« Alors… » commença l'exorciste, se penchant un peu vers la plaie, songeuse. « Le sort d'inversion… Je vais te l'expliquer comme moi je l'ai compris. Mais je te préviens, Gojo, lui, a jamais rien compris à ce que je disais. »

« Je ne suis pas Gojo. » rétorqua Kali, se renfrognant un peu à l'évocation du porteur du 6ème œil.

« Soit… Par où commencer… Tu sais que l'énergie occulte est chargée négativement car elle provient, à la base, de sentiments négatifs. Or, un exorciste ne peut pas user d'énergie négative pour soigner. Il lui faut inverser cette énergie pour la rendre bénéfique et soigner une blessure. D'où le nom de sort d'inversion. »

« Hum… Okay… » Kali scrutait avec sérieux son interlocutrice, buvant ses paroles. Ça lui rappelait un peu les cours qu'elle avait eut au manoir de Prasard, faisant naitre en elle une certaine nostalgie. Elle avait l'impression que cent ans s'étaient écoulés depuis cette période là, alors qu'il n'y avait eu que quelques semaines depuis son départ…

« En fait, il faut que tu réfléchisses à l'énergie occulte comme si c'était une molécule. Tout comme l'oxygène dans l'air que tu respires. Ton corps, quand il reçoit cet air, il en extrait l'oxygène et après il va l'utiliser pour permettre son fonctionnement et sa survie. Il est partout, dans tes cellules. Et bien pour l'énergie occulte, c'est pareil. Il est partout, d'autant plus pour toi qui est à moitié fléau. Il baigne ton corps, il baigne tout dans un flux continu. Et pour le canaliser… Il faut visualiser cette présence. Visualiser ce que tu cherches à faire. Et ensuite… soumettre l'énergie occulte à ta volonté, la diriger pour qu'elle fasse ce que tu veux, en l'occurrence réparer les chair, accélérer la cicatrisation… Tu vois ce que je veux dire ? »

« Euh… » Kali fixa son avant bras qui continuait à saigner, un peu dubitative, se grattant le front de son autre main. « Théoriquement, je suis… Je vois ce que vous voulez dire. Après, de là à l'appliquer… »

« Lance toi, tu ne crains rien. » l'encouragea la soignante, bienveillante. « Ressent ta blessure, concentre toi dessus. Sent ton énergie occulte, son lien avec ta chair. Et visualise ce que tu veux qu'elle fasse : guérir ton bras. »

L'hybride se tut, fixant son ainée quelques secondes avant de laisser choir son regard jusqu'à son entaille qui saignait toujours sur le magazine, y mettant toute son attention. Elle respirait profondément, se focalisant autant que possible, cherchant à percevoir les pulsations de son énergie parcourant sa chair à vif. Au bout de quelques instants, elle finit par capter les battements recherchés au plus profond de sa peau, reconnaissant cette sensation familière, qu'elle avait quand elle relâchait habituellement ses flammes. L'impression était beaucoup plus faible et discrète qu'avec ses sorts enflammés, cependant elle la reconnaissait bien, blottie au sein de sa peau, de ses muscles, de son sang…

D'un coup, alors qu'elle amplifiait encore sa concentration afin de pleinement ressentir son énergie, elle remarque que cette dernière n'était pas que la sienne, reconnaissant bientôt celle plus forte et vive du roi des fléaux, la faisant un peu rougir. Il était là… Au plus profond de son être, en cœur de ses cellules, elle pouvait percevoir la présence de Sukuna… C'était un peu intimidant, il lui fallait le reconnaitre.

Sans s'en rendre compte, elle se mordit la lèvre inférieure, son souffle s'approfondissant alors que de la sueur commençait à couler le long de ses tempes, preuve de l'intensité de l'exercice.

La demoiselle pouvait sentir sa blessure, elle pouvait percevoir l'activité frénétique de ses cellules et de l'énergie grouillant en elles, œuvrant déjà de façon biologique à guérir sa plaie béante. Tout ce qu'elle avait à faire, à présent, c'était ordonner à son énergie occulte de s'activer afin de refermer l'entaille… Elle se concentra alors, dirigeant toute sa volonté sur ce simple ordre, sentant bientôt une vive chaleur parcourir ses chairs à vif, comme si une activité importante commençait à y prendre place…

Hélas, rien d'autre ne se produisit…

Kali s'acharna plusieurs longues minutes encore, quand, brusquement, sa vision commença à se troubler et elle sentit de la bile brûlante remonter dans sa gorge, la faisant s'arrêter net dans sa tentative de sort. Elle se releva d'un bond maladroit, titubant avec précipitation vers l'évier où elle vomit brutalement le faible contenu de son estomac, une sensation glacée coulant le long de son dos. La tête lui tournait terriblement et elle sentait que ses jambes avaient du mal à la porter, l'inquiétant un peu.

« Là… Tout doux, tout va bien, Kali… » Murmura Shoko qui l'avait suivi, attrapant doucement ses cheveux pour les maintenir en arrière, passant sa main sur le haut de son crâne. «Ça m'a fait pareil les premières fois… J'ai appelé ça la mise en abime… Tu plonges de plus en plus profondément dans ton propre organisme, et ça peut provoquer ce genre de réaction. Tu en as assez pour aujourd'hui, je vais te soigner Si tu en es là, c'est que tu as déjà réussi à comprendre le principe. On ré essaiera plus tard. »

Kali n'écouta qu'à moitié les explications de l'exorciste, encaissant comme elle le pouvait les vertiges et les nausées qui la secouaient, agrippant le bord du plan de travail sur lequel elle était affalée. Au bout de longues minutes à respirer profondément, elle ouvrit à fond le robinet, avalant quelques gorgées d'eau glacée avant de s'en passer un peu sur le visage, pas mal secouée par l'exercice.

« Tu te sens de marcher jusqu'à la table ? »

Encore incapable de parler, la demi fléau se contenta de hocher la tête, retournant s'assoir avec l'aide de la médecin. Elle reposa son bras toujours blessé sur le papier, le regardant un peu déçue malgré les mots de son professeur improvisé.

« On dirait que le saignement est un peu moins important… » remarqua Shoko alors qu'elle se penchait sur la plaie, commençant à y appliquer son propre sort d'inversion. « Peut être que tu as réussi à un peu accélérer la coagulation, ce qui est très bien pour une première fois. »

« J… j'suis séchée… » murmura Kali, reprenant difficilement le dessus.

« Normal… Dort un peu cet après-midi, tu iras vite mieux. »

La doctoresse s'affaira quelques minutes avant de se redresser, ayant terminé son soin. La plaie que s'était infligée la demoiselle s'était refermée, laissant juste une large et longue cicatrice d'un rose pâle ressortant sur la porcelaine de son avant bras. Ça, Sukuna n'allait pas aimer…

« Merci, Shoko-san… » soupira Kali, regardant son bras, exténuée. « Je vais travailler ça… »

« Si je peux me permettre… » La japonaise avait commencé à nettoyer le sang sur la table et sur le sol, effaçant les preuves de l'exercice. « Pourquoi te mettre autant la pression ? »

« Je ne veux plus être une coquille de noix perdue dans les vagues de l'existence… J'en ai assez de dépendre des autres pour tout, tout le temps, et ne jamais pouvoir protéger qui que se soit.»

« Tu dépends quand même de l'énergie de sukuna… » fit remarque la trentenaire, arrachant une grimace à l'hybride.

« … Oui, c'est vrai… » concéda-t-elle du bout des lèvres, fixant les bracelets enserrant ses poignets. « Mais ça ne m'empêchera pas de m'émanciper autant que possible. Je refuse de n'être qu'une poupée de chiffon ou une pièce sur un échiquier...»

« Tu côtoies certains des êtres les plus puissants de cette terre… C'est plutôt ambitieux. »

« Raison de plus pour m'y mettre le plus vite possible… » s'amusa faiblement Kali, un léger sourire flottant sur ses lèvres.

« Je te souhaite bien du courage… Et de réussir. » Shoko alla jeter les feuilles de magazine souillées, observant avec curiosité son interlocutrice avant de reprendre plus bas, comme pour elle-même. « Qui sait ce que cela va pouvoir donner, tout ça… »

« Comment ? » demanda Kali, épuisée, n'ayant pas saisit les dernière parole de la médecin.

« Non, rien… » éluda l'exorciste, un léger sourire aux lèvres. Pour l'heure, tu devrais aller te reposer. Je vais terminer de ranger ici et retourner voir comment va le blondinet… »

L'hybride ferma un bref instant les yeux, sentant une fatigue incommensurable peser sur ses épaules. Elle avait besoin de repos, c'était flagrant.

« D'accord… » soupira doucement l'européenne, se relevant périlleusement sur ses jambes flageolantes. « Encore merci pour tout, Shoko-san… »

L'intéressée acquiesça sans ajouter un mot, s'affairant à ranger la cuisine dans le dos de la demoiselle qui s'éloignait lentement dans le couloir.

Elle était… lessivée. Jamais elle ne s'était autant concentré pour un quelconque sort auparavant… Mais, en même temps, jamais elle n'avait vraiment eu l'occasion de le faire à cause de son fragile pentacle. User de ses flammes, se transporter grâce à elles ou même encore invoquer des familiers d'ombres à partir de son sang, tout ça lui avait été facile, comme naturel. Cependant, sa maitrise occulte s'arrêtait pour ainsi dire là…

A présent qu'elle avait l'opportunité de se servir de son énergie occulte (et celle de Sukuna), elle allait pouvoir apprendre, expérimenter, s'améliorer… C'était une idée particulière grisante, pour elle qui avait toujours eu à se refreiner ! Enfin elle allait découvrir son vrai potentiel.

Au bout de ce qui lui parut être une route sans fin, Kali finit par enfin atteindre sa chambre et se laissa tomber lourdement sur son lit, la tête lui tournant toujours un peu. Pour l'instant, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle allait avoir besoin de beaucoup d'entrainement. Mais ça vaudrait le coup, elle en était persuadée. Si seulement le roi des fléaux acceptait d'être son professeur, dieu seul savait ce qu'elle pourrait devenir…

Hélas, la demoiselle ne se faisait pas beaucoup d'illusion concernant l'implication potentielle du démon dans son éducation potentielle… Sexuelle mise à part, bien évidemment…

L'hybride laissa échapper un puissant soupire, cherchant à tâtons son téléphone portable, lançant un appel à Prasad dans la foulée. Après quelques tonalités, lui laissant à peine le temps de passer le téléphone en mode haut parleur pour le poser sur sa poitrine et ne pas avoir à le tenir à la main, son protecteur décrocha, arrachant immédiatement un sourire à la jeune femme.

« Saluuut… » souffla Kali, les yeux clos, tellement fatiguée qu'elle avait presque l'impression d'être soule.

« Maharani ? Vous allez bien ? »

La voix du vieil homme, aux consonances graves et profondes, avait toujours été comme un baume apaisant pour l'hybride.

« Oui… » répondit-elle doucement. « Tu peux être fier de moi, Prasad. J'ai essayé de faire un sort d'inversion… Bon, ça a pas été un franc succès, mais quand même… »

« Un sort d'inversion ? » s'étonna l'hindou, un peu inquiet. « Maharani, n'est-ce pas trop ? Vous avez l'air épuisée… »

« Ça va, ne t'en fais pas. Il ne faut pas que tu t'inquiète autant. Tu sais, maintenant, mon pentacle ne risque plus de céder au moindre coup de vent. J'ai Sukuna qui l'alimente en continue… »

« Hum… Je vais être honnête, Maharani… » commença l'homme, un peu hésitant. « Je suis profondément heureux de vous savoir en vie. A l'heure actuelle, le pacte avec le Maharaja était la seule solution pour vous sauver, je dois le concéder… Mais je ne peux pas m'empêcher de me faire un sang d'encre pour vous… »

« Non, Prasad… » grommela la demoiselle, se roulant sur le côté, ne voulant pas entendre de récriminations de la part de son protecteur. « Pitié, pas toi aussi… Gojo me rend déjà les choses assez difficiles… »

« Comment ça ? Lui aussi est courant pour la secte ? »

Kali rouvrit les yeux, intriguée, ne voyant pas du tout de quoi voulait parler le vieil homme.

« La secte ? » répéta-t-elle, fronçant les sourcils. « Quelle secte ? »

« Ah, se n'était pas ça alors… » tenta-t-il d'éluder, visiblement mal à l'aise.

« Prasad, de quoi tu parles ? » Elle se redressa un peu sur son matelas, brusquement bien plus attentive. « Quelle secte ? Ça a quelque chose à voir avec les fous qui m'ont attaqué ? Tu as trouvé des indices ? »

Dans un premier temps, seul un profond soupire lui répondit, la mettant à la torture. Puis, comme se doutant que sa protégée ne cèderait pas si facilement, l'hindou reprit la parole d'une voix soucieuse.

« Mes hommes ont récupéré les corps de ceux vous ayant agressé… Gojo ne pouvait pas vraiment en faire grand-chose, de toute façon. Nous avons cherché des indices, fouillé leurs téléphones… »

« D'accord… » s'impatienta la demi démone, souhaitant surtout en venir aux faits. «Et du coup ? »

« Il n'y avait hélas pas grand-chose, Maharani. C'était des professionnels. Cependant, en croisant les brides d'informations que nous avons trouvé avec ce que nous avions déjà grappillé lors des précédentes tentatives de vous mettre la main dessus, un élément commun a fini par ressortir. »

« Lequel ? » trépigna la jeune femme, s'asseyant sur le matelas de son lit, sentant son cœur tambouriné dans sa poitrine.

« Le C.C » lâcha Prasad, plongeant Kali dans une profonde perplexité.

« Le… C.C ? » répéta-t-elle, ne sachant pas du tout de quoi il voulait parler.

« Oui… » soupira à contre cœur l'hindou, la nouvelle lui causant apparemment beaucoup de tracas. « C'est une très ancienne secte japonaise. Le culte céleste. Mais ça n'a pas de sens puisqu'elle est sensée avoir disparu depuis quelques années... »

Kali encaissa l'information, se passant une main sur le visage. Leur nouvelle piste semblait mener à un cul-de-sac… Quelle poisse !

« Alors… Si elle a été dissoute… Que vient-elle faire là ? Et en quoi consistait son culte ? Quel rapport avec moi ? »

« Je ne sais pas, Maharani… » temporisa-t-il, sentant à travers son téléphone la fébrilité de la demoiselle. « Ça n'a aucun sens, pour le moment. Mais nous allons creuser, soyez en certaine. Et nous trouverons. Cependant… »

Kali se laissa retomber sur son lit, contrariée. Ça ne serait pas aujourd'hui qu'elle pourra mettre un visage sur ceux en ayant après elle, apparemment… « Cependant ? »

« Je ne peux que vous conseiller de quitter le pays, Maharani. » Il était des plus sérieux, faisant tiquer l'intéressée à l'autre bout du fil. « Vos poursuivants sont incontestablement basés au Japon. Et ils se rapprochent dangereusement de vous. Votre dernière agression a eu lieu à seulement quelques centaines de mètres de votre refuge. C'est bien trop risqué. Vous avez passé le pacte avec le roi des fléaux. Vous avez son énergie. Revenez au manoir. Protégez-vous, le temps que l'on trouve qui en a après vous. »

La tirade de l'hindou laissa la demi démone sans voix, la faisant cligner des yeux dans l'obscurité de sa chambre. Les mots de Prasad étaient totalement sensés, elle le savait parfaitement. Le danger rodant autour d'elle prenait racine ici même, toujours plus proche d'elle au fil du temps qu'elle passait dans le pays, d'autant plus au même endroit. La prudence aurait voulu qu'elle fuie, qu'elle retourne en sécurité derrière les hautes grilles du manoir de Prasad, à des milliers de kilomètres de là.

Mais elle ne le pouvait pas.

Ici… Il y avait Sukuna.

Elle avait lié son âme à la sienne, c'était son énergie à lui qui alimentait son pentacle. Si jamais elle s'éloignait, rien ne lui assurait que le lien les unissant se maintienne.

Et, si elle était honnête avec elle-même, elle n'avait pas vraiment envie de s'éloigner de l'épicentre des tumultes de son existence… Il la faisait tourner en bourrique, mais il la faisait également se sentir plus vivante que jamais.

Et ici… Il y avait également Yuji… Et Hiroaki…

Et toutes les réponses à ses questions la concernant se trouvaient forcément au Japon, pays dont elle était originaire, même si elle n'en avait pas le moindre souvenir.

Elle ne pouvait pas partir…

« Prasad… » commença-t-elle, un peu coupable de créer encore des raisons à son protecteur de se faire du mouron. «Je suis vraiment navrée mais… »

« Mais vous préférez rester là bas… Je vous avoue que je m'en doutais un peu, Maharani… Je vous connais comme si vous étiez de mon sang…»

« Désolée… » soupira l'hybride, tortillant une mèche de ses cheveux entre ses doigts. « Mais j'ai Hiroaki avec moi maintenant. Et Sukuna. Enfin, si on veut… »

« Hiroaki-kun ? » s'étonna le vieil homme. « Il est réveillé ? »

« Oui. » confirma-t-elle, un léger sourire aux lèvres ne passant à l'exubérant blondinet. « Depuis ce matin. Il va encore avoir besoin de repos, mais il se porte bien. »

« Quel soulagement… » soupira le vieil homme, visiblement soulagé en apprenant cette nouvelle.

« Oui… ça tu peux le dire… »

Sans pouvoir s'en empêcher, la demoiselle laissa échapper un profond bâillement, faisant tiquer Prasard, toujours soucieux de son état.

« Je savais bien que vous étiez épuisée, Maharani… » commenta-t-il avec bienveillance. « Allez vous reposer, nous reparlerons de tout cela plus tard… »

« D'accord… » murmura la jeune fille, obéissant sagement à l'ordre parental de l'hindou qu'elle considérait comme son père. « Oh, Prasard… Est-ce que tu pourrais m'envoyer des livres sur l'énergie occulte et son maniement ? Je voudrais potasser… Je veux devenir forte…»

« Je vais voir ce que je peux faire, ma reine… » lui répondit-il, un sourire dans la voix en entendant le sommeil la gagner. « Allez dormir maintenant. Je veille sur vous, autant que cela m'est possible.»

« Humm… Merci pour tout Prasad… » murmura l'intéressée, épuisée et reconnaissante. « Porte toi bien, je t'en prie. »

« Vous aussi, Maharani. » chuchota-t-il dans un souffle, terriblement attendrit. « A très bientôt. »

Sans plus attendre il raccrocha, et Kali reposa son téléphone, exténuée. Elle se roula doucement en boule sur son matelas, enfouissant son visage dans son oreiller, cédant presque instantanément à l'appel de Morphée, n'aspirant qu'à un repos bien mérité…

De son coté, Sukuna trépignait, écartelé entre l'envie d'espionner les nouvelles activités de Yuji qui quittait enfin le sanctuaire et celle de faire venir la petite hybride dans son espace intérieur pour lui mettre les points sur les i.

Du haut de son trône de crânes macabres, tapotant avec une certaine exaspération l'occipital le plus proche, le démon millénaire laissa échapper un puissant soupire, profondément exaspéré.

Entre l'apprenti exorciste puceau et l'impertinente crevette étrangère, il fallait dire qu'il n'était pas aidé !

De son temps, le monde entier (enfin le Japon entier) reconnaissait sa suprématie et le craignait, tel le dieu tout puissant qu'il était ! A présent, il était confiné par un morveux ignare et devait subir ses humeurs puériles, le frustrant chaque jour un peu plus…

Seule la crevette parvenait à le distraire un peu… Enfin, jusqu'à la nuit passée, où elle s'était montrée sous un jour terriblement déplaisant, avec ses états d'âme ridicules et ses préoccupations exaspérantes par rapport à son hôte débile. Pourquoi diable s'intéressait-elle encore aux autres alors qu'elle était à présent liée à lui, le roi des fléaux ? Vraiment, ça le dépassait…

D'autant plus qu'après qu'il l'ait rejeté dans le monde réel, blasé par ses émois pitoyables, il l'avait découverte quelques heures plus tard partageant la couche de l'autre décoloré, l'irritant au plus haut point. Etait-elle suicidaire au dernier stade, pour le chercher de la sorte ?

S'il n'avait pas eu envie de découvrir ce que tramait l'albinos avec son nouvel entrainement, il aurait immédiatement fait venir la petite inconsciente à lui, histoire de mettre les choses au clair… Cependant, c'était l'une des premières fois qu'il avait l'occasion de voir autre chose que le sanctuaire depuis des semaines, le forçant à repousser à plus tard son entrevue avec elle…

Incontestablement, elle ne perdait rien pour attendre.

Après plusieurs heures finalement sans grand intérêt passées dehors, le morveux et son crétin de professeur finirent par retourner au sanctuaire, terminant de faire exploser la frustration de Sukuna. Les deux débiles n'avaient rien fait d'autre que d'aller affronter des fléaux mineurs, ennuyant terriblement le démon couronné qui espérait bien mieux que d'observer son hôte trainer dans des immeubles abandonnés.

A peine eut-il compris que les deux comparses rebroussaient chemin vers le sanctuaire que le tatoué reportait déjà sa pleine attention sur le lien l'unissant à présent avec l'européenne, avide de distraction.

A présent qu'elle avait accepté le pacte, il lui était effectivement possible de ressentir son âme imprégnée de sa propre énergie, où quelle puisse être, à n'importe quel moment. Actuellement, il pouvait même savoir par rapport à l'amplitude des ondes occultes qui émanaient d'elle à travers leur lien qu'elle devait être assoupie quelque part. Peut être même encore aux côtés de l'autre décoloré, faisant se crisper les mâchoires du fléau. Elle méritait assurément une petite leçon, pour jouer ainsi avec ses nerfs…

Sans plus perdre une seconde, le démon tatoué tira sans ménagement sur le fil occulte unissant son âme millénaire à celle de sa jeune captive, l'attirant jusqu'à son espace intérieur, la faisant une nouvelle fois tomber depuis ses plus hautes altitudes, taquin au possible.

Cette dernière, extirpée sans ménagement du sommeil, tomba pendant plusieurs mètres en chute libre avant de libérer ses flammes d'ombres, lui évitant ainsi de s'écraser pitoyablement dans le lac sanguinolent tapissant le sol de la grotte macabre, arrachant ainsi un sourire à Sukuna.

La petite hybride se réceptionna doucement non loin de son trône, réajustant un peu ses cheveux d'automne emmêlés ainsi que sa tenue impudique contre ses courbes indécentes, jetant des regards perplexes de toutes parts, visiblement toujours aussi peu habituée à ces voyages entre le monde réel et cet espace hors du temps.

« C'est moi que tu cherches, crevette ? » lança le démon à présent nonchalamment installé au sommet de son trône, toisant sa proie de son double regard de lave, un sourire en coin aux lèvres.

L'interpellée se retourna en entendant sa voix, et le fixa, muette, pendant une poignée de secondes avant de se redresser, encrant profondément ses yeux d'or cerclés d'améthyste dans les siens, le toisant presque.

« Je suis étonnée que VOUS me cherchiez, Sukuna-san… Moi qui suis sensée être chiante et vous donner le cafard… » siffla-t-elle avec ironie, croisant ses bras sous son opulente poitrine dans une attitude qui se voulait certainement être de défit, faisant immédiatement tiquer le démon qui se redressa un peu sur son inconfortable assise, amusé.

C'était qu'elle avait reprit du poil de la bête, la crevette…

« Oh ? » rétorqua-t-il, moqueur. « Mais c'est qu'on dirait que tu as écouté ce que je disais hier, au milieu de ta crise de larmoyante et ridicule dépression express… »

En entendant cela, l'hybride resserra un peu son étreinte autour de son propre buste, visiblement vexée. Pourtant, la seule chose que vit réellement Ryomen, c'était l'effet galbant que cela avait sur ses seins à moitié dévoilés par son étroit débardeur sombre au décolleté plongeant, attisant en lui sa faim d'elle, le faisant saliver malgré lui.

« Cependant… » continua-t-il, faisant comme s'il ne sentait pas déjà son sexe se durcir contre le tissu étroit de son fundoshi. « Tu sembles souffrir de bien plus qu'un seul trouble psychologique, crevette. »

« Pardon ? » s'étonna la toute jeune demi-fléau, haussant les sourcils, offusquée, véritable livre ouvert sur ses émotions, amusant un peu encore le fléau qui ne pu s'empêcher d'afficher un de ses sempiternels sourires narquois.

« Eh bien… » susurra-t-il tout bas, profitant de l'attention complète de l'hybride pour se téléporter brusquement à ses côtés, la faisant ainsi sursauter, le ravissant terriblement alors qu'il venait se saisir de sa taille, plaquant ses lèvres contre son oreille. « En plus d'être suicidaire de nature… Tu sembles souffrir de bi-po-la-ri-té, crevette… »

La jeune femme déglutit lentement en sentant le corps du fléau millénaire surpuissant contre le sien avant de se tourner un peu entre ses bras, cherchant le contact de ses yeux, à mille lieux de l'attitude abattue et déplaisante qu'elle avait pu avoir la veille. Enfin, il la retrouvait comme il l'avait toujours apprécié…

« Suicidaire, chiante, dépressive… » énuméra-t-elle avec virulence, se dégageant un peu de son giron en plaquant les mains sur son torse, le repoussant autant que faire se pouvait. « Et maintenant je suis sensée être bipolaire… Je peux savoir pourquoi ? »

En entendant le feu animant sa voix, Sukuna sourit à en dévoiler ses canines, ravis de la retrouver piquante et impertinente comme à son habitude. L'abattement, ça ne lui correspondait assurément pas, en plus d'être débandant…

« Pourquoi ? » Ironisa-t-il, la ramenant d'autorité contre lui, approchant tellement son visage du sien qu'il pouvait détailler chaque relief de ses iris félins. « Mais tout simplement parce que hier, tu t'affichais devant moi comme une bête à terre, mais qu'à peine retournée dans le monde matériel tu courrais dans le lit d'un autre pour t'y étendre au point d'être entièrement imprégnée de son odeur… Si se n'est de la bipolarité, qu'est ce donc, crevette ? Une vive bouffée suicidaire ? »

« Qu… Quoi ? » s'offusqua l'européenne, rougissant un peu tout en fuyant son double regard rubis. « Mais non ! C'est Hiroaki ! C'un l'un des hommes de Prasad, il est là pour me protéger ! »

« Te protéger ? » Roymen attrapa le menton de l'hybride, soudain extrêmement sérieux. «Il n'est visiblement pas très doué, vu le résultat… Qui plus est, en quoi le fait de te baver dessus sert à ta protection ? »

En entendant cela, la jeune femme écarquilla les yeux, surprise, avant de les lever au ciel, chose qui avait tendance à exaspérer le démon.

« Me baver dessus… » répéta-t-elle d'un ton sarcastique, tendant un peu plus Sukuna. « C'était juste un baise main… Et j'ai juste dormi à côté de lui, par-dessus les draps. Il n'y a rien de répréhensible là dedans. »

En entendant son faible plaidoyer, Ryomen resserra sa prise sur son menton, la scrutant avec intensité, un sourire mauvais aux lèvres. « Es-tu également limitée dans tes capacités intellectuelles, crevette ? Qu'as-tu donc du mal à comprendre dans le fait que tu m'appartiennes? Personne. N'as. Le. Droit. De. Te. Toucher. N'est ce pas assez clair pour toi ? »

« On a rien fait de ma… Ah ! »

Sans même lui laisser le temps de terminer sa phrase, Sukuna vint attraper son poignet, tirant son bras près de son visage afin de scruter la cicatrice toute fraiche qui s'y trouvait, circonspect.

« En plus de puer le parfum d'un autre homme, tu sens le sang à des kilomètres, crevette… Qu'est ce que c'est encore que ça ?»

« Rien ! » s'écria Kali, tirant vainement sur son membre pour se dégager de l'emprise implacable de Sukuna, visiblement mal à l'aise.

« Tu as une cicatrice tout le long du bras, qui n'était pas là hier. » remarqua le démon, fronçant les sourcils. « Ce n'est pas moi qui t'ai fait ça, alors qui ? C'est le décoloré ?»

« Mais non ! » rétorqua l'européenne, souhaitant protéger le garçon. « C'est moi qui me suis taillée le bras, et personne d'autre! »

Ryomen se figea un bref instant en entendant ces mots, un peu décontenancé. Il reprit cependant, ne voulant pas laisser paraitre sa profonde perplexité. « Toi ? En plus de tout le reste, tu es masochiste maintenant ? »

« MAIS NON ! » se défendit Kali, gigotant comme un beau diable contre lui, cherchant visiblement à se libérer de son étreinte. « Je m'entrainais au sort d'inversion ! »

Le démon intégra la nouvelle, laissant la gamine se débattre inutilement contre lui alors qu'il scrutait sa cicatrice, dubitatif.

« Visiblement… Tu n'es pas très douée… » s'amusa-t-il en se penchant vers elle, un sourire narquois aux lèvres.

Kali le fixa, muette, le feu lui montant aux joues, visiblement outrée par son accusation.

« Vous… » commença-t-elle, l'or de ses yeux se transformant en lave sous le coup de la colère, l'amusant terriblement. « C'était mon premier essaie ! Si vous êtes pas content de mes prouesses, vous avez qu'à m'apprendre ! »

« Parce que tu crois que tu le mérites ? » ironisa-t-il, plaquant la demoiselle contre son torse puissant, un sourire carnassier aux lèvres. « Tu préfères te préoccuper du gamin, tu dors avec un autre homme, tu le laisses même te baver dessus… Et tu voudrais que je t'apprenne des choses ? »

En entendant le ton menaçant du démon, l'hybride ne put s'empêcher de déglutir, sentant le danger grandir.

« Tu veux savoir la seule chose qu'une petite insolente mal éduquée comme toi mérite, crevette ? » continua Sukuna, la dévorant de son double regard embrasé. « Une putain de punition. »

Sans lui laisser le temps de répliquer, Sukuna les téléporta vers son trône, s'asseyant au milieu des crânes immaculés formant sa base, jetant sans ménagement la demoiselle en travers de ses jambes. Celle-ci, troublée par ce brusque changement, tenta de se redresser, se tournant un peu vers le fléau.

« Su…Sukuna-san… Qu'est ce que… » commença-t-elle, sentant une certaine angoisse monter en elle, le souvenir de son étranglement de la veille encore vivace dans son esprit.

Ne la laissant pas terminer sa phrase, Sukuna vint se saisir du shorty léopard enserrant les hanches de la jeune hybride, le baissant d'un geste sec vers ses genoux, dévoilant ainsi à ses yeux avides le fessier de sa captive, le ravissant terriblement. Après tout ce qu'elle avait fait pour le contrarier, elle méritait ce qu'elle allait recevoir…

En se sentant ainsi exposée, l'européenne sentit le feu lui monter aux joues, la faisant gigoter de toutes ses forces contre les jambes du démon afin de lui échapper, au comble de la gêne.

« Sukuna-san ! Lâchez-moi ! » siffla-t-elle, se tournant un peu vers lui, le fusillant du regard.

En entendant cela, l'intéressé plaqua fermement d'une main sa taille contre ses cuisses, l'empêchant de s'échapper de son emprise. De sa main libre, il commença à caresser les fesses de la jeune femme, en griffant les courbes sensuelles de ses ongles violets acérés, un large sourire aux lèvres.

« Penses-tu être celle qui donne les ordres ici, crevette ? » murmura-t-il, joueur, avant de claquer plusieurs fois sa langue tatouée contre son palais, narquois. « Encore une marque d'impertinence… Il va vraiment falloir que je remédie à ça… »

L'homme tatoué continua de parcourir de ses doigts la peau douce et pâle des fesses de sa captive, admirant la courbure de ses formes lascives. Il était d'humeur terriblement joueuse d'un coup. Lentement, il leva sa main avant de l'abattre d'un geste vif sur les fesses de Kali, la faisant sursauter de surprise tout en lui arrachant un petit cri.

« Su… Sukuna-san ! » S'écria-telle, gigotant de plus belle contre les jambes du démon, le feu lui montant aux joues. « Qu'est ce que vous faites ? »

« Je te donne une correction, sauvageonne… » s'amusa l'intéressé, un large sourire aux lèvres, levant à nouveau sa main avant de frapper une nouvelle fois, faisant a nouveau crier la demoiselle. « Une comme ton hindou aurait du te donner bien plus souvent, histoire de t'inculquer les bonnes manières… »

« A… Arrêtez ça ! » S'offusqua l'hybride, humiliée, se tournant vers son tortionnaire, le fusillant du regard. « Je ne suis pas une enfant ! »

« Oh que si, crevette… » susurra Sukuna, dévorant du regard l'épiderme déjà rougie du postérieur de sa victime, embrasant son sang dans ses veines. « Tu es une petite gamine pourrie gâtée qui se croit tout permis. Mais ne t'en fais pas… Je vais t'apprendre où est ta place. »

A peine eut-il prononcé ces mots qu'il recommença à fesser prestement l'européenne, faisant claquer fermement sa main contre ses courbes sensuelles à sa merci. Le bruit sec de sa paume heurtant la peau nue et rougie de Kali résonnait dans tout l'espace intérieur, se mêlant aux légers gémissements qu'elle tentait vainement d'étouffer, excitant profondément le démon. Il dirigea alors ses claques plus bas sur ses fesses, juste au-dessus de la naissance de ses cuisses, les abattant à présent sur le sexe dénudé de son jouet, la faisant se tendre un peu plus encore contre ses jambes.

« Su… Sukuna-san… » tenta-t-elle entre deux fessées, le souffle raccourci, sentant la douleur irradier depuis ses fesses et son intimité malmenées dans tout son corps, se propageant en elle comme de l'électricité. Elle était couverte par la chair de poule, le cœur tambourinant à tout rompre dans sa poitrine, la punition qu'elle subissait faisant naître en elle un plaisir coupable qui grandissait un peu plus à chaque coup. Elle avait craint au début que le démon ne perde le contrôle de sa force et lui fasse terriblement mal, cependant ce dernier semblait terriblement prendre plaisir à l'exercice, lui imposant des claques fermes et puissantes, mais supportables, la faisant d'autant plus culpabiliser de céder à son jeux pervers. « A… Arrêtez ça… »

L'intéressé glissa un regard à sa prisonnière, savourant le spectacle, lui assénant une nouvelle fessée avant de laisser sa main contre son sexe échauffé, le caressant du bout des doigts.

« Arrêter ? Pourquoi donc, crevette ? Tu sembles plutôt apprécier ça… »

Il enfonça alors deux doigts implacables en elle, lui arrachant un gémissement surpris, découvrant son intimité complètement trempée, le ravissant au plus haut point.

« Tu as véritablement un côté masochiste, visiblement… Tu mouilles à n'en plus pouvoir… »

« Quoi !? » s'étrangla Kali, honteuse et perdue, essayant inutilement de se redresser. « Je... C'est pas… Ah ! »

Sukuna ne laissa pas l'hybride terminer sa phrase, commençant à aller et venir en elle avec ses doigts, la faisant soupirer de plaisir alors que son intimité s'humidifiait à chaque instant un peu plus, l'excitant terriblement.

« Qu'est ce que tu dis, crevette ? » s'amusa-t-il, accélérant encore un peu la cadence de ses allers venus. « J'ai du mal à t'entendre avec les bruits indécents que fait ton sexe sous mes doigts… »

Kali se mordit la lèvre inferieure, baissant la tête, essayant vainement de taire les gémissements de plaisir que le démon lui arrachait malgré elle. Elle pouvait sentir son corps s'embraser sous ses mains expertes, la douleur de sa peau malmenée se mêlant aux vagues brûlantes qu'il faisait naitre en elle, lui faisant perdre complètement pied. Elle ne pouvait plus rien faire d'autre que penser à lui, à ce qu'il lui faisait, ce qu'il lui faisait ressentir, à l'impression d'être à deux doigts de s'embraser, se sentant plus vivante que jamais…

« Démon… » murmura-t-elle d'une voix rendue roque par l'excitation, vaincue, incapable de se débattre contre son envie incommensurable d'en avoir plus encore.

« ROI des démons, petite sauvageonne récalcitrante… » la rectifia immédiatement l'homme tatoué, taquin, retirant brusquement ses doigts de la jeune femme pour venir lui asséner une nouvelle fessée, plus sèche que les précédentes, arrachant un cri étranglé à sa prisonnière. « Il va falloir plus d'une séance pour te rééduquer, apparemment… Mais, en attendant…»

Sans crier gare, Ryomen fit basculer Kali pour venir l'assoir sur ses cuisses, dos à lui, avant d'ouvrir les pans de son kimono immaculé pour libérer son sexe douloureusement dressé de désir, le collant contre son postérieur dénudé. Il la plaquant fermement contre lui, passant une main sur son buste pour venir baisser d'un coup le débardeur de la jeune femme, libérant ainsi sa poitrine opulente du tissu. Le fléau glissa ensuite son visage dans sa nuque, mordant doucement sa peau tout en remontant jusqu'à son oreille, lui murmurant de sa voix caressante de baryton ses nouveaux ordres.

« Tu vas travailler un peu, crevette masochiste. Tu n'as qu'à prendre ça comme ta leçon du jour… »

Il vint alors se saisir des fesses rougies de la demoiselle, la soulevant un peu pour plaquer son intimité trempée contre son gland, l'empalant d'un coup le long de son imposant phallus en pleine érection.

Kali ne put s'empêcher de laisser échapper un profond soupir de plaisir, se cambrant contre le torse sculptural du fléau en sentant sa virilité brulante l'emplir toute entière, saturant ses sens et son esprit d'un grésillement électrique enivrant.

Elle demeura quelques secondes immobile, respirant profondément, les yeux clos, chacune de ses pensées dirigées vers la sensation à la fois toujours un peu étrange mais affreusement plaisante de cette lame de chair palpitante enfoncée au plus intime de son être. Il la disait masochiste ? Qu'est ce qu'elle en savait, en réalité ? Elle ne découvrait sa sexualité que depuis qu'elle le côtoyait, et, indubitablement, c'était lui qui menait la danse en la menant exactement là où il le désirait. Tout ce qu'elle pouvait dire… C'était qu'elle devait être complètement folle, pour aimer autant ce qu'il lui faisait. Elle savait juste qu'à l'heure actuelle, c'était incommensurablement bon de le sentir en elle, de percevoir ses doigts enserrés sur la peau brulante de son postérieur, le plaisir et la douleur embrasant son esprit. Peut-être avait-il raison, au fond…

« Allez, crevette... Bouge.» susurra Sukuna, léchant et mordant son cou, s'impatientant un peu. « Satisfait ton maitre… »

Obéissant malgré elle, plus désireuse cependant d'elle-même connaitre à nouveau le plaisir qu'il pouvait lui offrir que de le satisfaire réellement, la demoiselle commença alors à bouger, un peu maladroite. Cette position l'intimidée un peu, même si le fait d'échapper au regard de sang narquois du roi démoniaque la soulageait un peu de toute la pression qu'il pouvait lui imposer.

Kali posa ses mains sur les genoux de l'homme pour s'y appuyer et fit onduler son bassin, allant et venant le long du sexe du démon en se cambrant, cherchant à l'entrainer au plus profond de son être.

De son côté, Ryomen soupira entre ses dents, se laissant aller au milieu des crânes, dévorant sa proie des yeux, ravis. Elle offrait indubitablement une vue plutôt plaisante... Et…Elle était... bonne élève, il fallait l'admettre. Quand il était en elle, il oubliait un peu sa situation présente, floutant ses frustrations irritantes dans une brume de plaisir terriblement distrayante. Elle parvenait à faire naitre du feu en lui, et ça, c'était plutôt agréable…

Kali, esclave de son besoin de sentir les vagues brulantes enflammer son être, s'empalait avec un peu plus de force sur le démon. Sans le vouloir, elle vint faire buter son sexe durcis par l'excitation contre une partie jusqu'à là encore assoupie de son être, provoquent une violente décharge de plaisir qui lui arracha un profond gémissement, à la fois surprise et charmée. Elle venait d'atteindre un endroit particulier de son corps, capable de l'embraser toute entière, la faisant répéter la manœuvre afin de continuer à le stimuler, grisée par cette violente sensation qui l'emplissait comme une coulée de lave. A chaque fois où elle faisait frapper, toujours un peu plus fort, le gland du démon à cet emplacement singulier, elle poussait un petit cri de plaisir, ses ongles s'enfonçant dans la peau des cuisses de l'homme sans qu'elle ne s'en rende compte, lui arrachant un grognement.

"Sauvageonne..." siffla-t-il tout bas, admirant le spectacle de son jouet découvrant son corps et sa propre luxure grâce à son sexe planté en elle, un sourire carnassier encré sur ses lèvres.

Elle continua cependant, ne l'écoutant même plus, trop focalisée sur ce plaisir incommensurable qui continuait à aller crescendo en elle à chaque mouvement qu'elle faisait. Elle pouvait sentir son sang se transformer en brasier dans ses veines, l'enfiévrant complètement tout en l'intimidant un peu, tant ces sensations étaient intenses... Elle avait l'impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine alors que son être entier lui semblait être fait d'étincelles, la grisant en même temps qu'elle l'effrayait un peu. Etait ce normal de ressentir tout cela ?

« Ah... Sukuna... san... » murmura-t-elle, éperdue, ne sachant plus où elle était, seulement capable de savoir qu'elle ne voulait pas que ça s'arrête.

Elle donna un dernier coup de reins, s'enfonçant brutalement jusqu'à la garde contre le pelvis du fléau, foudroyée par une vague de jouissance pure, saturant chaque cellule de son corps, embrumant son esprit. Sukuna la dévorait du regard alors qu'elle ne bougeait plus, complètement à bout de souffle, lui aussi frôlant le point de rupture, sentant le sexe de la jeune femme enserrer fermement le sien. Sans un mot, il attrapa alors ses fesses rougies pour la faire recommencer à aller et venir le long de son phallus à un rythme plus soutenu encore, prenant de court la demoiselle complètement secouée parce qu'elle venait de connaitre.

« Sukuna… Sukuna… » répétait-elle, éperdue, se laissant aller, sans force, contre le torse tatoué de l'homme, seulement capable de subir les nouveaux assauts implacables de son amant, faisant à nouveau naitre de l'électricité en son sein.

L'intéressé grogna en entendant la voix suppliante de son captive, continuant ses violents coups de butoirs, les entrainant tous les deux vers une jouissance terrible. Alors qu'il se libérait en elle dans un râle de plaisir brut, victorieux, il vint la plaquer plus fermement contre son torse, enserrant sa taille d'une main, mordant sauvagement son cou de sa bouche alors qu'une autre, qu'il avait matérialisé au creux de sa paume libre, allait capturer les lèvres de la jeune femme, lui coupant presque le souffle.

Vraiment… C'était une très bonne élève...

Après quelques instants où le tatoué se contenta poser son front contre la nuque brulante de la jeune hybride, écoutant le son entêtant de son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine et de sa respiration raccourcie par l'effort, il fit lentement glisser ses lèvres jusqu'à son oreille pour lui murmurer tout bas, un sourire sauvage aux lèvres.

« Mais dis moi… On dirait qu'une certaine crevette vient d'avoir son premier orgasme... »

« Qu... quoi ? » soupira Kali, reprenant difficilement son souffle et ses esprits, se tournant un peu vers le fléau, encore toute chamboulée parce qu'elle venait de connaitre.

« Je me demande... » continua-t-il, taquin à l'extrême, allant griffer doucement la peau toujours rougie du postérieur de la demoiselle, la faisant tressaillir. « Est ce que je vais devoir te fesser à chaque fois ou était ce juste une coïncidence ? Pas que ça me dérange, personnellement... »

« Eh ! » s'offusqua l'européenne, le feu lui montant aux joues en entendant cela.

Elle se redressa alors un peu, le corps fébrile, la tête comme dans du coton. Sukuna la regarda, terriblement moqueur, la piquant au vif. Elle se dégagea alors de son sexe toujours enfoncé en elle, se glissant à coté de lui au milieu des crânes de son trône, fuyant son double regard de lave, enserrant sa poitrine de ses bras, alors qu'il se rallongeait nonchalamment, ricanant doucement face à son trouble flagrant.

Un orgasme… C'était donc ça, ce qu'on appelait un orgasme…

Kali frissonna, pensive et épuisée. Une chose était sure, c'était sacrément intense ! Ça secouait jusqu'au plus profond de l'être. Etait ce ainsi pour tout le monde ou juste parce que c'était lui ? Et quand lui se libérait en elle... Est ce qu'il ressentait quelque chose de similaire ?

Discrètement, elle lui glissa un regard alors qu'il jouait avec une mèche de ses cheveux d'automne, détendu et serein.

Il ne donnait pas l'air d'avoir été secoué comme elle. Peut être était il tellement rodé à la chose que cela ne lui faisait plus autant d'effet... Parce que… Si elle ne l'avait pas satisfait... Il se serait débarrassé d'elle, assurément. Ça voulait bien dire qu'il prenait du plaisir avec elle, non ?

Alors que la demi fléau se torturait avec ses questionnements divers, le responsable de son trouble glissa sa main dans son dos, sous le tissu de son débardeur noir, la faisant un peu sursauter. Il commença alors à faire courir ses ongles acérés du haut de sa nuque jusqu'à son coccyx, répétant cela plusieurs fois, faisant naitre une vive chair de poule sur la peau de Kali. Elle ferma les yeux, savourant cette sensation grisante, sentant le feu se rallumer au creux de son ventre.

Impensable… Elle avait envie de plus...

Elle déglutit faiblement, rougissante à cette idée, glissant un regard vers le corps magnifique à moitié dévêtu du démon se trouvant juste à côte d'elle.

« Qu'est ce qu'il y a, crevette ? » s'amusa Ryomen, sentant le trouble de la demoiselle.

« Su... Sukuna-san... » murmura-t-elle, hésitante, le visage brulant. Ça se demandait ce genre de chose ?

« Hum ? » se contenta-t-il de répondre, intrigué, haussant un sourcil.

« Vous... Vous pensez... que... que l'on pourrait... recommencer ? » Sa voix se fit de plus en plus faible au fil des mots, mais Sukuna l'entendit parfaitement, se redressant d'un mouvement souple, un sourire terrible aux lèvres.

Elle venait vraiment de lui demander de la posséder ?

« Recommencer, crevette ? »

Il attrapa son menton pour la faire le regarder, découvrant le rouge de ses joues, et le trouble de ses yeux félins, l'amusant au plus haut point.

« Mais recommencer quoi ? Je ne suis pas sur de comprendre, tu vas devoir être plus explicite... »

Ah... le démon… Kali se renfrogna un peu, honteuse de sa propre luxure. Il jouait avec elle. Il s'amusait clairement à ses dépends, se moquant de sa gêne et de son trouble. Peut-être devrait-elle plutôt se contenter de ce qu'elle avait eu…

Cependant, à peine eut-elle pensé cela que le roi couronné pencha vers elle pour l'embrasser du bout des lèvres, la prenant de court.

"C'est ça, que tu veux, crevette ? Que je recommence à t'embrasser ?" sussura-t-il contre sa bouche, à la fois charmeur et moqueur.

Elle le dévisagea, rougissante, déglutissant faiblement alors qu'elle pouvait encore sentir le gout de ses lèvres contre les siennes, faisant gronder en elle sa faim de lui.

Non, ça ne lui suffisait pas… Elle voulait beaucoup plus. Elle voulait encore ressentir la puissance de son aura bestiale sur sa peau, la présence de son sexe triomphant en elle… Ca lui donnait envie de lui sauter dessus, tellement sa faim de lui hurler en son sein.

« ... Non ... Plus… »murmura-t-elle tout bas, encrant courageusement ses iris dilatées d'anticipation et de désir dans celles, narquoises, de son vis-à-vis.

« Plus ? » rétorqua-t-il, caressant du pouce les lèvres charnues de la jeune femme, la bouffant du regard. « Explique moi donc ça, crevette… »

Kali soupira, impatiente, ne souhaitant pas continuer le jeu puéril du démon. Sans plus attendre, elle passa ses mains dans sa nuque tatouée pour venir l'embrasser avec une fougue maladroite, le faisant enfin taire, allant se blottir contre son torse puissant. Sukuna la regarda, un éclair de surprise traversant furtivement ses yeux de sang, un sourire carnassier s'étirant sur ses lèvres.

Ça, ça lui plaisait terriblement.

Il passa ses mains dans son dos, déchirant son débardeur d'un geste sec, reprenant le contrôle du ballet de leurs baisers.

« Beaucoup plus... » murmura-t-elle tout bas contre ses lèvres, le dévorant du regard. Elle était à lui, mais il était également à elle… Toutes les sensations qu'il faisait naitre en elle était à elle, et à elle seule. Elle le voulait, plus qu'elle n'avait jamais désiré quoi que se fut auparavant. Et, au point où elle en était, son âme et son corps étant lié à ceux du démon, autant ne pas lutter et embrasser ce désir dans toute son incommensurable intensité ...

Elle se mit à califourchon sur lui, découvrant que son sexe était à nouveau fierté dressé, glissant fermement contre son ventre, l'électrisant complètement. Visiblement, elle n'était pas la seule à être contrite d'envie…

« Tellement plus… » soupira-t-elle doucement alors qu'elle le faisait pénétrer en elle, rejetant la tête en arrière, retrouvant avec plaisir cette sensation incroyable de ne former qu'un avec lui… C'était comme si l'intégralité du monde, de l'univers tout entier disparaissait pour se résumer uniquement à lui, son corps, ses yeux, sa voix et son énergie millénaire, la grisant complètement…

Sukuna ne put empêcher un grognement guttural et viril de lui échapper alors qu'il enfouissait son visage dans le creux du cou de la jeune femme, venant dévorer sa peau, s'enivrant à pleins poumons de son parfum unique d'hybride.

« Ça, crevette… » murmura-t-il contre sa peau, entamant de lents et profonds vas et viens en son sein, un sourire terrible aux lèvres. « Ca me plait… »

Il la posséda alors à nouveau, la renversant au milieu des crânes immaculés de son trône macabre, enchainant les positions et la sauvagerie de ses assauts. Son espace intérieur, habituellement plongé dans un silence terriblement ennuyeux, était à présent emplis du bruit indécent de leurs corps se heurtant dans une course effrénée à la jouissance, ainsi que des gémissements et des soupires de Kali, ravissant le démon.

Ils finirent par jouir tous les deux, la jeune femme s'accrochant à Sukuna comme une naufragée à sa planche de salut, soupirant son nom d'une voix enfiévrée de plaisir lui donnant des frissons. Il la scruta, un rien essoufflé, alors qu'elle lui adressait un sourire resplendissant, remettant un peu d'ordre dans ses cheveux fous. Elle était à nouveau couverte de traces de dents, de doigts et de suçons, ce qui lui allait affreusement bien… Surtout parce que c'était les siennes.

Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres, possessif et repu, avant de se relever, commençant à réajuster son kimono contre son corps tatoué.

« C'est… » souffla l'européenne, rougissante un peu alors qu'elle se redressait à son tour, glissant un intense regard au démon. « C'est toujours sensé être comme ça ? »

Ryomen tiqua en entendant la question de son jouet, se tournant vers elle, haussant un sourcil. « Comme quoi, crevette ? »

« Aussi… » hésita-t-elle, fuyant son regard de feu, lissant maladroitement ses cheveux d'automne emmêlés entre ses doigts. « Aussi bon… C'est toujours comme ça, ou c'est vous qui êtes particulièrement doué ? »

L'intéressé fixa la jeune femme, dubitatif et un peu décontenancé par l'incongruité de sa question, avant d'éclater d'un rire puissant, la faisant sursauter. Au bout d'une poignée de secondes, il reprit cependant son sérieux, allant s'accroupir près de la demoiselle, lui attrapant le menton d'une main, une vive lueur d'amusement animant son double regard.

« D'après toi, crevette… Pourquoi est ce que les hommes il y a mille ans ont décidé qu'il fallait essayer de m'abattre ? Ils étaient tous jaloux de mes incommensurables talents sexuels ! »

La demi démone le fixa, incrédule, avant de le pointer d'un doigt accusateur, plissant ses yeux d'or et d'améthyste. « Vous vous encore moquez de moi! »

« Ryomen Sukuna… » continua-t-il, faisant la sourde oreille, allant cependant se saisir du poigner de son interlocutrice. « Roi des arts occultes ET des arts charnels... »

Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un éclat de rire cristallin, lui arrachant malgré lui un sourire honnête. Il aimait bien le son de son rire, on dirait un vol d'oiseaux dans l'espace morbide et solitaire de son espace intérieur. Et, il lui fallait l'admettre, il n'avait pas pour habitude d'entendre quelqu'un rire aussi naturellement en sa présence…

«Tu oses mettre en doute ma parole, insolente ? » répliqua-t-il malgré tout, désireux de maintenir son statut de dominant face à l'hybride.

Cette dernière finit par arrêter de rire, essuyant le coin de ses yeux félins de sa main libre.

« Je ne peux indéniablement pas nier vos talents, Sukuna-san... » susurra-t-il du bout des lèvres, se faisant aguicheuse et charmeuse, lui arrachant un sourire.

« Pour répondre à ton improbable question, crevette » Reprit-il cependant après une poignée de secondes, en s'éloignant un peu, tournant le dos à l'européenne. « C'est moi qui suis effectivement particulièrement doué... »

« Je suis sacrément chanceuse alors... » murmura-t-elle, un sourire lascif s'étirant sa bouche sensuelle.

Il la regarda, muet, un peu troublé par son comportement. N'était-elle était sensée être sa prisonnière, en quelque sorte ?

« Penses ce qui t'aide à dormir la nuit, crevette. » lâcha-t-il en la toisant, réajustant les pans de son kimono contre ses pectoraux tatoués. « Et viens par là. »

Kali laissa échapper un léger soupire, glissant un regard amusé à son démon de 'maitre' face à son comportement de macho millénaire. Les habitudes avaient la vie dure, semblait-il… Elle se releva malgré tout, tremblant un peu sur ses jambes affaiblies, jetant des regards autour d'elle, à la recherche de ses vêtements.

« Vous avez déchiré mes affaires… » finit-elle par dire, ramassant un lambeau de son débardeur au milieu des ossements du trône, une moue un rien boudeuse aux lèvres.

« Quelle importance ? » laissa tomber Sukuna, attrapant le poignet de Kali, la faisant venir vers lui avec autorité. « Dans le monde matériel, elles sont intactes…»

Il attira alors sans crier gare son avant bras blessé vers son visage, passant un langoureux coup de langue contre sa nouvelle cicatrice, l'effaçant tout en faisant frissonner l'hybride qui le regardait faire, comme hypnotisée.

« Je ne fais pas ça pour toi, ne te fais pas d'idée. » expliqua-t-il cependant, relâchant sa prise d'un geste vif. « Elle était juste laide, ta balafre, ça ne me plaisait pas. Ça, par contre… » Il se pencha brusquement vers la demoiselle, allant se saisir à pleines mains de ses fesses à la peau toujours écarlate, couvertes en plus de griffures qu'il lui avait infligé pendant qu'ils s'envoyaient à nouveau en l'air, un sourire terrible aux lèvres. « Tu vas le garder. Et si tu t'amuses à demander à l'autre fumeuse de te soigner… Tu recevras une correction qui t'empêchera de t'assoir pendant un bon moment. Ai-je été claire ? »

Kali encra son regard dans celui du fléau, bien consciente du sérieux de la menace qu'il venait de proférer, hochant doucement la tête. Il pouvait être d'un gamin, franchement…

« Bien… Très bien… » murmura-t-il, malaxant ses fesses entre ses mains, joueur. « Maintenant, ouste ! »

En disant cela il vint claquer avec force une dernière fois le postérieur de l'hybride, la faisant sursauter alors qu'il la renvoyait dans le monde matériel, fier comme un paon de son coup d'éclat. Il demeura une poignée de secondes immobile, scrutant de son double regard l'espace à présent vide où s'était tenue la petite hybride, laissant échapper un bref ricanement, croisant les bras sur son torse puissant.

Quelle distrayante petite bestiole elle était, franchement…

Le mot de l'auteur !

M : Hello tout le monde ! Comment allez vous bien ? Moi ici c'est la panique, j'ai mon premier concours dans 20 jours et je suis loiiiiiiin d'être prête !
Cependant, j'avais vraiment envie de faire ce chapitre, il me trottait dans la tête en boucle, alors le voilà ! J'espère que maintenant je vais pouvoir mieux réviser lol
Dans tous les cas, j'espère qu'il vous aura plu ! Moi je me suis bien amusée en tous cas.

Sukuna, un sourire terrible aux lèvres : Moi aussi, je dois dire… J'ai tiré un sacré numéro, avec la crevette…

Kali, cramoisie : Mais arrêtez !

Sukuna : une crevette cochonne, masochiste et pleine de luxure...

Kali, offusquée : MAIS PAS DU TOUT !

Sukuna, faisant la soude oreille : bon, suicidaire et bi polaire aussi, mais je suppose que ça fait partie de son charme …

Kali : vous êtes impossible…

Sukuna, ronronnant : ça, ça fait indubitablement partie du mien…

M, taquine : je peux pas lui enlever ça… Kali, tu veux une bouée peut être pour ton petit popotin, histoire de pouvoir t'assoir les prochains jours ?

Kali, rougissant un peu plus encore si s'était possible : mais arrêteeeeeeez

M : j'espère que le chapitre vous aura plu en tous cas ! Je vous remercie toutes et tous de nous suivre, de commenter l'histoire de Kali et Sukuna, vous êtes extra ! N'hésitez pas à laisser vos impressions, ça fait toujours plaisir 3
Comme je vous disais plus haut, je suis en pleine période de concours (et en pleine mouise intersidérale…) si vous avez des bonnes ondes à m'envoyer, hésitez pas XD

Je vous dis à très bientôt !