— Regarde maman je vole ! criait Harry du haut de son balai jouet.
Hermione préparait le repas sur la table du jardin, sa meilleure amie demeurait dans les airs, la tête à l'envers sur ses balais tandis que ses lunettes roses scrutaient les horizons.
— J'en vois un Explorateur Mini-Harry ! s'exclama-t-elle.
— Une joncheruine ! Vous avez une raison exploratrice Tata Luna ! À l'attaqueeeeeeeeeeeee éloigne-toi de nos cervelles !
Les deux balais volèrent, à vitesse raisonnable, vers un arbuste près de la clôture du jardin alors qu'Hermione pouffait devant leur gaminerie. Luna était la seule à l'avoir soutenu dans sa décision de garder Harry avec elle, Kingsley avait souhaité le remettre dans sa famille moldus, les Weasley le prendre pour un des leurs et l'élever en tant que petit sang pur et héros. Seule Luna, Andromeda Tonks et étonnamment Dudley Dursley avaient été de son côté. Dudley c'était avéré être une surprise constante pour Hermione, elle qui le savait imbus de lui-même et violent avait été plus que surprise en le voyant à sa porte un matin. « J'ai bousillé la première enfance d'Harry, mes parents l'ont brisé, je ne ferais pas deux fois la même erreur. S'il vous plaît miss Hermione, je sais que vous êtes sa meilleure amie, je veux seulement me rattraper auprès de lui, être un meilleur cousin que je ne l'ai jamais été », furent ses mots exacts. Et à chaque fois que « l'oncle Dud » venait leur rendre visite, c'était toujours un plaisir.
Ils étaient de formidables amis pour Hermione, ils gardaient Harry quand le besoin se faisait ressentir, passaient des heures à discuter avec elle de choix et d'autre, de sortes qu'à l'heure actuelle la sorcière pouvait facilement les appeler ses « meilleurs amis ».
Finissant sa préparation, Hermione dresse la table et termine la cuisson du repas avec la magie. Elle préférait faire manger Harry au plus vite avant qu'il ne décide d'aller courir dans le puits aux Veemodiles au fond du jardin. Une sorte de petite créature adorable dont les yeux immenses contrastaient avec leur petite taille, leur plume était aussi douce que de la soie tandis que leurs musées pointus se trouvaient aussi coupant qu'un millier de rasoir.
Hermione ne sursauta pas lorsque Luna se pencha par-dessus son épaule, elle renifla une seconde son parfum, ce à quoi la brune était habituée.
— J'aime beaucoup ton odeur, affirma-t-elle, Harry aussi. Aujourd'hui tu sens la bienveillance, l'intelligence et la sécurité.
— Merci Luna. Où est-il ?
— Il se lave les mains, tu sais il y a beaucoup de nargolles qui te tournent autour cette semaine, peut-être devrais-tu venir avec moi au Brésil ? Découvrir des créatures magiques est un métier absolument fascinant.
Fascinant peut-être, mais certainement pas reposant. Hermione accompagna Luna une seule et unique fois à travers le monde, le temps de quatre petits jours, c'était les pires quatre jours de sa vie. Du moins se forçait-elle à penser, en réalité elle avait plutôt eu l'impression d'être partit à l'aventure avec sa meilleure amie, rien que chanter au nombre de fou rire qu'elles eurent lui redonna le sourire. En quatre jours elles avaient réussi à perdre leur affaire en Indonésie, voler à dos d'oiseau tonnerre jusqu'en Russie, se faire arrêter par les aurors Russes pour trafic d'animaux rares, puis relâcher dans la nature où elles campèrent dans la neige . Littéralement. Il y en avait partout dans la tente, Luna avait peut-être oublié de fermer la fermeture éclair…
— Tu sais que je t'aime comme une sœur Lu', mais je dois t'avouer que je n'en ai pas du tout envie. En fait je sais ce qui me travaille.
— As-tu besoin d'en parler ? demanda la blonde lorsque le mini Harry avança vers elles pour leur montrer ses mains toute propre.
— J'ai fini maman.
— Très bien, tu peux t'asseoir je vais commencer à servir.
Cinq points pour serpentard, Harry venait de sauver la mise à Hermione. Elle n'était pas encore prête à avouer à sa meilleure alliée que le père de Jack n'était pas du tout au courant de son arrangement avec miss Haley Brooks, qu'elle récupérait souvent le petit Jack à l'école et le ramenait plus tard chez eux. Il fallait dire que leur situation était compliquée, le couple s'était séparé à cause du travail du père, mais celui-ci avait encore les clefs de la maison et venait voir Jack aussi souvent que lui permettait son travail. Hermione comprenait que son ex-femme pouvait en avoir assez et veule recommencer une nouvelle vie, mais de là à en oublier son propre enfant ? Elle ne comprenait pas.
Hermione ne gagnait rien là-dedans si ce n'est le bonheur de voir son fils s'épanouir en compagnie d'un autre petit. Le fait que Mr Hotchner était tout à fait à son goût jouait énormément dans son silence face à Luna. Elle ne la jugerait pas bien sûr, Luna savait tout d'Hermione, elle voyait beaucoup de choix avant beaucoup de monde. Comme elle sût pour son béguin pour Sirius avant même qu'elle ne se l'avoue.
— Tata tu sais quoi ? Jack il dort à la maison ce soir ! s'enjoua Harry. Maman elle a dit qu'elle fera des crêpes et qu'on mangera du pop-corn en lisant des histoires. Tu restes avec nous hein ?
Le regard bleu absent de Luna frappa Hermione en plein cœur, ses joues s'empourprèrent immédiatement alors qu'elle détournait le regard vers son assiette pour avaler une bouchée de poulet.
— J'en serais très heureuse si cela ne gène pas Hermione.
— Bien sûr que non ! Tu es la bienvenue Luna, tu le sais.
Un sourire répondu à la brune, la pensée qu'elle venait de se mettre dans un sacré pétrin la démangea un instant avant que la joie du mini-Harry ne l'emporte.
Il était assez tard, près de dix-sept heures, Aaron aidait Jack à descendre de la voiture devant une belle maison aux abords de la ville. Le quartier résidentiel hautement sécurisé tranquillisait son esprit tourné sur toutes les choses horribles pouvant arriver à son fils dans l'espace d'une soirée.
— Dépêche-toi papa ! Miss Miony a peut-être fait des crêpes ! l'appela Jack le traînant par la main jusqu'à le portillon en bois blanc.
Le jardin était parfaitement entretenu, Aaron suivait Jack sur les carrés pavés (le petit s'amusait à sauter de l'un à l'autre sans toucher l'herbe verte). Si ce n'est la situation de Miss Granger, tout son environnement crierait à la normalité, il imaginait bien vivre une famille ici. Avec deux parents, un chien et deux enfants, peut-être même pourraient-ils avoir des poissons rouges. Cela rappelle à Aaron pourquoi il était là : Haley.
Elle voulait s'éloigner un peu, prendre du temps pour elle, du temps sans son fils, sans lui, sans personne. Même sa sœur Jessica en fut étonné. L'agent s'occupait donc de Jack depuis leur dispute, le pauvre enfant n'y comprenait pas grand-chose aux affaires des adultes.
- DING DONG ! fils Jack. Miss Miony, on est là.
Dans la maison un ramdam se fit entendre, le petit Harry descendait sans doute les escaliers en courant.
— Harry on ne court pas dans la maison ! l'appela la brune de l'étage.
— Oui maman, désolé maman, je t'aime maman, cria Harry.
Les fenêtres ouvertes à l'étage la suivraient parfaitement le baragouinage de miss Granger : « il se moque de moi en plus, petit serpent va ».
Aaron vit apparaître à la fenêtre près de la porte, celle-ci possédait quelques barreaux et un joli pot de fleur où un lys poussait tranquillement, la tignasse de jais du petit Harry. C'est ainsi que le jeune garçon vérifiait l'identité de ses invités sans avoir à se mettre en danger.
— Bonjour Monsieur Hotchner ! Salut Jack ! s'enthousiasma Harry. Attendez je vais vous ouvrir.
— Monsieur Harry n'a pas le droit d'ouvrir la porte sans l'accord de Mme, le sermonna la voix fluette d'une femme.
— Aller Winky s'il te plaîiiit.
— Pas la peine d'insister Monsieur, en la présence de Mme, je ne peux vous autoriser à ouvrir cette porte. Laissez au moins votre mère vérifier les sécurités.
— D'accord, se renfrogna Harry.
Jack trépignait d'impatience, il sautillait joyeusement en baragouinant avec son ami lorsque la porte s'ouvre sur miss Granger. Elle était très belle, mais sans doute Aaron le penserait si elle s'habillait de haillon, elle portait un short en jean simple et une chemise bordeaux.
Avec le redoux d'avril, Hermione mourrait de chaud mais comment pouvait-elle porter ses t-shirt et débardeur habituels avec un agent du FBI dans sa propre maison ? Il comprendrait immédiatement qu'elle n'était pas une simple tutrice avec ses cicatrices. Un sourire sur le visage elle avisa Jack qui fonça entre ses jambes pour l'enlacer.
— Mademoiselle Miony ! Je suis content, affirme-t-il.
— Bonjour Jack, sourit Hermione.
La jeune femme enlaça l'enfant tendrement, accusant le boulet de canon qu'était son fils pour un câlin collectif.
— Vient Jack, Maman a dit que nous pouvions aller jouer dehors aujourd'hui !
— Soyez sage les garçons.
Hermione se retourna vers Aaron, il tenait entre ses mains le sac de Jack pour la nuit, ses yeux s'illuminèrent. Sa joie atteignait l'ensemble de son visage. Aaron était tellement sérieux ! Malgré ses vêtements de ville, ses traits étaient toujours un peu contractés, et Merlin cet homme sentait le parfum.
— Bonjour Mr Hotchner, comment allez-vous ? Vous avez faim ? J'ai demandé à Winky de nous disposer un thé dans le jardin.
— Ce serait la bienvenue, merci beaucoup.
Aaron apprécia l'intention, miss Granger lui fit visiter la maison signalant les alarmes de sécurité et tout ce qu'elle avait mis en place pour assurer la sûreté de son garçon. Même lui, agent du FBI ne prenait pas autant de précaution que la jeune femme, c'est tout dire !
Ils se retrouvèrent rapidement sur une petite terrasse, bien moins grande que la véranda de l'autre côté de la demeure, et regardèrent les enfants jouer dans l'herbe sous l'étroite surveillance d'une vieille dame aux cheveux grisonnants.
— Winky ! Peux-tu venir un instant je te prie ?
— Oui Miss Hermione, j'arrive tout de suite. Que puis-je faire pour vous mademoiselle ? exigeanta-t-elle en époussetant son tablier impeccable.
—Je voudrais te présenter Mr Aaron Hotchner, le papa de Jack, Mr voici Winky ma gouvernante elle m'aide à m'occuper d'Harry, lui apprit la jeune femme.
— Je suis enchantée de faire la connaissance de Mr, répondit automatiquement Winky tout en gardant un œil vif sur les deux chacripant de l'autre côté du jardin.
— De même…
— Winky, saurais-tu où diable est passé Luna ? Elle devrait être rentrée depuis le temps où elle est partie chercher ses champignons.
— Ne vous inquiétez pas Miss Hermione, Miss Lovegood est sans aucun doute partie à la poursuite d'un papillon comme d'habitude.
Un rire se répercute dans la tête d'Aaron, clair, mélodieux, le plus beau du monde songea-t-il un instant. Diable ! Normalement Haley devait avoir le plus beau rire de la terre, pas cette inconnue, jeune inconnue de surcroit. La brune remercie la vieille femme.
— Qui est-ce ? questionna Aaron.
— Ma sœur selon la loi, j'ai accepté de la prendre sous mon aile à la mort de son père, nous n'avons qu'un an d'écart mais Luna et moi avons toujours été proches.
Un regard nostalgique remplit ses yeux, Miss Granger se dépêcha de raconter à Aaron ses mésaventures du collège, l'aliénation dont elle et miss Lovegood étaient victimes. Cette conversation fut suivie par une autre, puis encore une autre, et sans que les deux adultes ne s'en fassent compter ils parlèrent durant une heure de leurs années d'école.
— Votre internat était réellement basé dans un château ? Balbutia Aaron. Ce devait être vraiment fantastique.
— Oh vous savez, il fait assez froid en Écosse alors vivre dans un château médiéval en hiver n'était pas la meilleure choisie au monde, nous portions des pulls jusqu'en avril. Mais il est vrai que cela avait un petit air… magique.
Tenu à une distance respectable l'un de l'autre, Aaron ne pouvait manquer que la jeune femme s'était légèrement rapprochée lors de leur discussion, ni même que ses yeux brillaient d'excitation. Elle ne doit pas recevoir beaucoup de compagnie, songea-t-il.
Un cri interpella les deux adultes. Avant même qu'Aaron n'ait eu le temps de se redresser, miss Granger était déjà debout avançant prudemment vers les garçons. Il la rattrapa en quelques enjambés, un éclair blond apparut dans son champ de vision, une jeune femme tout ce qu'il y avait de plus normal. Normal, si ce n'est ses longues mèches presque blanchâtre, son air absent et ses yeux bleus vivants. À ses jambes s'accrochaient les deux bambins, décidés à la laisser marcher à leur place.
—Lune ! l'interpela Hermione. Les garçons je vous en prie ne criez plus comme ça sans raison, vous m'avez fais peur.
— Désolé maman.
— Oui désolé Miss Miony.
La blonde se retrouva rapidement à leur niveau et les enfants finirent par la lâcher, lui volèrent son panier de champignon et coururent voir Winky pour le déposer à la cuisine. Aaron nota que la nouvelle venue était bien plus petite que sa sœur d'adoption, une quinzaine de centimètres plus courtes, cela lui donnait un air assez enfantin. La jeune femme s'élança rapidement dans les soutiens-gorge de Miss Granger. Aaron fronça les sourcils, Miss Lovegood inspira longuement dans son cou et se recula avant de s'approcher de lui. Le pauvre homme n'eut pas le temps d'articuler « profilage » que la blonde lui reniflait la peau. Un trait soucieux est apparut sur son front.
— Vous ressentez le stress, la joie et une pointe de tristesse. Je préconise beaucoup de crêpe au chocolat, avec de la chantilly, un bon film et peut-être quelques semaines de vacances.
Une petite tape sur la joue plus tard, la blondinette s'éloigna comme si de rien était courir après les garçons. Hermione lui sourit, ses lèvres roses s'étirèrent vers le haut et l'homme ne put empêcher un petit frisson le voyage, c'était comme s'il avait affaire à un animal sauvage : son instinct le mettait en garde.
— Excusez-là, Luna est un peu spéciale mais elle a un cœur d'or et ses conseils sont précieux.
— Je peux voir où vous voulez en venir, admet-il.
En fait, Aaron ne savait pas comment l'interpréter. Luna avait raison sur toute la ligne même si l'admettre était tout aussi douloureux que l'entendre de la bouche de cette fille aux allures de fées des bois.
— Souhaiteriez-vous rester pour la soirée ? J'ai préparé des crêpes.
— Mais Jack…
— Je suis certain qu'il ne s'opposera pas à ce que vous restiez pour le dîner, d'ailleurs une petite fée m'a parlée d'un château fort en oreiller et d'épée en mousse qui vous attendez à l' étage, murmura-t-elle sur un ton mutin.
Elle avait un de ces sourires en coin sur les lèvres, le genre qui ferait frémir n'importe quel homme. Hermione l'invita à rentrer à l'intérieur, Winky s'affairait à mettre la table tout en jetant un coup d'œil aux garçons et Luna en pleine conversation sur des créatures fantastiques.
Jack et Harry regardaient la blonde avec de grands yeux émerveillés, en fait le petit brun aux yeux verts surenchérissait souvent face aux histoires de sa tante.
— Laisse Winky, va te reposer un peu je peux gérer une soirée crêpe moi-même.
— Miss Hermione est trop gentille. Appelez-moi en cas de problème, je serais dans ma chambre.
— Ah non ! Reste Winky, Maman fait les meilleures crêpes du monde, hein Tatie Luna qu'elle fait les meilleures crêpes Maman ? Et vous Monsieur Hotchner ? Vous restez n'est-ce pas ?
Harry bondissait presque sur le canapé, l'excitation le tenait bien en joue et la présence de son meilleur ami ne le calmait pas, bien au contraire. Luna chuchota quelques choses à l'oreille de Jack, telle la tante conspiratrice qu'elle était et le petit demanda :
— Mademoiselle Miony vous êtes d'accord ? Papa il peut rester manger avec nous ?
Un léger soupir s'échappa de ses lèvres, mimant la réflexion au plus grand amusement de son invité, Hermione fit quelques pas hésitants dans la cuisine.
— Mmm… Je ne sais pas, pensez-vous qu'il y aura assez de crêpes pour tout le monde ?
— Ouiiiiiiiiii ! crièrent les deux garçons (et « l'adulte ») en hochant vigoureusement la tête.
— Très bien, venez donc m'aider à tout installer. Luna et Winky je vous charge de mettre la table. Harry, Jack, lavez-vous les mains avant de commencer, ordonna sagement la brune.
Deux mini-tornades tournoyèrent jusqu'à Aaron, Harry sortit un petit escabeau de sous l'évier et aida Jack à y grimper sans tomber pour se laver les mains. Lorsqu'il voulait descendre, Aaron saisit son fils l'agitant un peu petit peu dans tous les sens provoquant son rire enfantin.
— Hihihi, Papa laisse-moi descendre !
Ce fut donc au tour d'Harry de monter sur l'escarbot.
— Veux-tu de l'aide pour redescendre Harry ? demanda l'agent.
— Oui s'il vous plaît, acquiesça sagement le petit garçon les mains encore humides.
Durant ce laps de temps, les crêpes étaient prêtes à utiliser. Hermione réussit à convaincre Winky de s'asseoir quelques instants avec eux, et commença à répandre la pâte sur les deux surfaces chaudes. Harry et Jack se postèrent de chaque côté d'elle, utilisant une distance respectable avec les crêpes pour ne pas se brûler et aidèrent comme ils purent.
— Voulez-vous essayer d'en faire une vous-même les garçons ? demanda la brune au bout d'un moment.
— Oh oui mademoiselle Miony ! Papa tu m'aides ? On va faire la plus belle crêpe du monde ! s'enthousiasme Jack.
— Si ton papa t'aide alors maman m'aide aussi, renchérit Harry.
À la fin les pauvres crêpes se retrouvèrent délaissés par leur propriétaire, trop occupés à en manger d'autre plus loin qu'à les continuer.
— Allez-vous asseoir Aaron, je m'en occupe, sourit Hermione.
— Et Viouuuf, le troupeau de sombre est passé à une telle vitesse que je n'ai même pas eu le temps de les saluer ! Ils courraient avec tellement d'élégance et étaient prêts à prendre leur envol, c'est alors que j'ai grimpé sur Moonter et que nous avons rejoint le troupeau, quelques temps plus tard nous nous envolions en route pour la Grèce !
C'était une histoire tout à fait plaisante, fantastique et inventée de toute pièce certes mais plaisante selon Aaron. Les crêpes étaient succulentes, si bien qu'il faillit manquer le froncement de sourcil du jeune Harry.
— Je me souviens des sombres, dit-il sombrement en frottant la cicatrice sur son front.
Ses mots accueillent une réaction mitigée des deux jeunes femmes, la blonde rit hystérique tandis que son hôte en laissa tomber son bol de pâte vide sur le plan de travail. Un trait soucieux apparaissait sur son front avant qu'il ne disparaisse derrière un masque de douceur.
— Nous en parlerons demain matin trésor, pourquoi ne nous dirons-tu pas ce que tu as prévu pour ce soir ?
— Une soirée sous Poudlard ! cria Harry.
— Poudlard ? demanda Aaron.
— Son château d'oreiller, confia Hermione en avalant une bouchée de sa crêpe.
Elle s'était enfin assise et participait occasionnellement au charabia des deux garçonnets. Hermione préférait, outre mesure, parler avec Luna et Aaron. La blondinette tentait de soutenir des informations au pauvre agent sans même qu'il ne puisse protester : elle le goinfrait de chocolat, peut-être était-ce la raison de sa coopération ?
— Oh vous faîtes un travail dangereux alors, s'enthousiasma Luna. Ma Mione dit toujours qu'il faut avoir un cerveau de psychopathe pour pouvoir en traquer un.
—Lune !
— Bah quoi ? C'est un compliment.
Les deux filles échangèrent un long regard, un regard secret dont personne ne connaissait ni les locataires, ni les aboutissants, la seule chose qui comprit Aaron à sa fin fut que miss Granger avait gagné leur bataille. Nullement vexé par la petite blonde téméraire, Aaron préféra garder sa langue dans sa poche face à la dispute silencieuse des deux sœurs.
— Pardon Mr Aaron, je ne voulais pas vous faire de peine mais…
Mais Harry sauta sur ses pieds pour mettre sa main devant la bouche de sa tante avant qu'elle ne dise une nouvelle bêtise.
— Les Joncheruines t'ont envahi le cerveau Tata, il faut que tu fasses un bain purificateur avant qu'elle n'atteigne ton cœur !
— À l'attaque au Joncheruine, s'enthousiasma Jack à son tour.
Plus vite qu'il ne faut pour dire Quidditch, les deux petits garçons (après accord) sortent de table et entraînèrent Luna dans la salle de jeu où un château d'oreiller les attendaient. Hermione soupira de soulagement, elle adorait Luna mais il fallait avouer que cette jeune n'avait aucun filtre. Naturellement, elle termina de manger et commença à ranger la cuisine.
— Vous allez bien mademoiselle Granger ? lui demanda soudain à Aaron une pile d'assiette entre les mains.
Les mains sous l'évier pour laver les ustensiles ne passant pas au lave-vaisselle, Hermione prit le temps de réfléchir à sa réponse, les manches de sa chemise étaient mouillées d'eau et de savon mais à cet instant ce n'était pas un problème.
— Oui, et vous ? Luna est assez atypique et je suis navré si elle vous a mis mal à l'aise, heureusement personne ne peut changer qui elle est.
— Tout va bien, le dîner était délicieux.
— Vous dites cela pour les crêpes ou le chocolat ? la taquina Hermione.
Ce son était une merveille aux oreilles, un rire chaud s'échappa de la gorge de l'homme et Hermione se surprit à vouloir l'entendre à nouveau. Merlin, qu'elle calme ses ardeurs ! Elle n'avait pas le droit de retomber amoureuse, pas après Sirius, pas après sa promesse de prendre soin d'Harry, elle ne pouvait imposer la présence de son fils à personne et surtout pas au père de Jack, à peine divorcer et en proie à une profonde tristesse envers son ex-femme.
— Les deux sans doute. Dîtes-moi si je suis indiscret mais… puis-je demander pourquoi Harry est-il sous votre garde ?
Le mensonge tout prêt qu'Hermione racontait à qui lui poser la question se débita sans même qu'elle n'ait le temps d'y penser.
— Harry… C'était avant tout mon meilleur ami, son père, précisa-t-elle. Il est mort dans mes bras il y a quelques années, Harry Junior n'avait qu'un an, j'ai juré de prendre soin de lui quoi qu'il m'en coûte.
— Toutes mes condoléances, de quoi est-il mort ?
— Assassinat, une secte pas très contente qu'on mette le nez dans leur affaire. Nous étions dans la même équipe depuis des années, songea Hermione tout haut. Quand il est mort, j'ai juste attrapé Harry et je me suis enfuie sans me retourner. Nos supérieurs avaient tant d'espoir en cet enfant, tant d'espoir en moi, trop… Je refusais qu'Harry ait la même enfance que son père, élevé pour être un pion, élevé pour mourir comme nous l'avons été.
Consciente d'en avoir trop dit, les larmes aux yeux face aux souvenirs, Hermione détourna le regard de l'homme. Quelle cruche faisait-elle à laisser échapper des informations ainsi ? Il était agent du FBI par tous les Diables ! Fol'œil la maudissait depuis les cieux, hurlant un fort : « VIGILNACE CONSTANTE » à ses oreilles.
Ces belles plantes en pot s'épanouissant non loin étaient bien intéressantes, un sursaut la prise lorsque la jeune femme sentait une main se poser sur la sienne. Elle était calleuse et chaude.
— Vous avez été soldat, je peux comprendre ça.
Pas une fois de pitié ne passe dans son regard, juste une compréhension tacite. Il comprenait les légères cicatrices blanches sur la peau de ses jambes, comprenait qu'elles étaient sans doute pires sur le haut de son corps, comprenait pourquoi Hermione mettait tant de mal à la sécurité de son fils. Son petit. Le « fils de son meilleur ami ». Bien sûr, il ne pouvait pas deviner qu'Harry était le dit meilleur ami mais il admirait le courage de cette jeune femme qui envers et contre tout protégeait son garçon.
— Mademoiselle Miony ! Luna elle s'est encore perchée la tête à l'envers aux lustres ! cria Jack du haut des escaliers.
Le petit garçon dévala la pente, manqua de s'étaler sur le tapis et courut entre les jambes de la brune manquantes de la faire tomber à la renverse.
- Équilibre ! l'appela Harry d'une voix étranglée, sans doute perché lui aussi la tête dans le mauvais sens.
Hermione passe une main distraite dans les cheveux de Jack, laissant son rire raisonner dans la cuisine. Au diable le passé, pour le moment, elle voulait se concentrer sur le présent et ses invités.
— Les oreilles Jack, Aaron, prévient-elle avant de s'éclaircir la voix.
Le petit garçon percha ses deux mains contre ses oreilles sous le regard de son père. À croire qu'il avait l'habitude de ce genre de scène de ménage…
— LUNA PANDORA LOVEGOOD ET HARRY JAMES GRANGER JE JURE QUE SI VOUS NE DESCENDEZ PAS DE MES LUMINAIRES JE RENONCE A LA CHASSE AU JONCHERUINE DE DEMAIN APRES-MIDI !
— Nooooooooooon ! Je suis descendu Maman promise ! cria Harry apparaissant rouge et essoufflé dans les escaliers, bien vite suivis d'une blonde rêveuse.
— Tu triches Mione, le monde est tellement plus beau sous cet angle, bouda-t-elle.
— Et si nous visitons l'angle du château d'oreiller, proposa plutôt la brune.
Un nouveau cri résonna dans la maison, euphorique, Jack tira miss Granger par la main qui elle-même tira Aaron à l'étage avec un entrain plus que certain. Cette soirée pyjama sous les oreillers, s'accompagna de lampe de poche, d'histoire fantastique et bien évidemment de dessins sur lesquels s'endormir les deux garçonnets…
Bonjour, bonsoir, bon week-end ! J'espère que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas au commenter, ou au rewiewer ici. Cette histoire est déjà postée sur wattpad sous mon pseudo : Ericaly67. D'ailleurs j'aurai une petite question, après avoir valider mon texte change automatiquement la conjugaison de certain verbe, ce qui me rend complètement folle puisque ça me mélange le passé et le présent sans que je n'ai rien demandé, savez-vous comment arrêter ça ?
Merci à tous pour vos avis !
Prenez soin de vous.
Éricaly
