La pièce maitresse.
Générique de début d'épisode.
(Salle de la table ronde avec Le roi Arthur, Léodagan, Lancelot, Calogrenant, Karadoc, Bohort et le père Blaise.)
Arthur : Il manque pas quelqu'un aujourd'hui ?
Père Blaise : Si, le seigneur Perceval.
Arthur (énervé) : Mais c'est pas vrai ça ! Où il est encore fourré celui-là ?
Léodagan : Caradoc, vous qui trainez toujours avec, vous ne l'avez pas vu ?
Karadoc : Pas depuis hier soir. On devait aller à la taverne ce matin mais il n'était pas dans sa chambre.
Lancelot (agacé) : Est-ce que ça vous arrive de faire autre chose de vos journées que d'aller vous saouler dans un troquet de paysan ?
Karadoc : Ben des fois on boit au château quand il fait trop moche pour sortir.
Calogrenant : Il se serait pas gourré de jours tout simplement ? Ce serait pas la première fois.
Léodagan : Ou alors il est retourné au Pays de Galle parce que sa grand-mère s'est mangé une échelle dans la poire.
Arthur (en colère) : Nan mais sans déconner cette fois il a intérêt à avoir une bonne excuse parce que j'en ai ras-le-casque de commencer les réunions en retard.
(Brouhaha, les portes s'ouvrent violemment, Bohort arrive essoufflé dans la salle, un parchemin dans la main.)
Bohort : Sir c'est terrible ! Le seigneur Perceval a été enlevé par des bandits, ils réclament une rançon !
(Silence abasourdi)
Léodagan (après un temps) : Ben ça, faut reconnaitre que c'est plutôt une bonne excuse.
Générique
(Salle de la table ronde, Le roi Arthur, Léodagan, Lancelot, Calogrenant, Karadoc, Bohort et le père Blaise).
Léodagan (en désignant le parchemin) : Bon ça dit quoi ?
Arthur : Donnez-moi deux secondes, c'est illisible ce bordel et y'a des fautes en plus.
Lancelot : Faut dire que c'est pas courant des bandits qui savent écrire correctement.
Bohort (secoué) : Ou qui kidnappent des chevaliers…
Calogrenant : Kidnapper. C'est vite dit. Si ça se trouve il est juste parti en forêt, il s'est perdu et il est tombé sur leur camp comme un perdreau dans un collet.
Arthur : Fermez-là deux secondes, j'essaie de lire. Alors, ça dit « nous avons votre pièce maitresse, laissez trente-mille pièces d'or au pied du grand chêne d'ici ce soir pour le récupérer vivant » !
Léodagan (s'étranglant) : Trente mille pièce d'or ?!
Lancelot : Notre pièce maitresse ? Quelle pièce maitresse ?
Karadoc : Ben le seigneur Perceval.
Calogrenant : Depuis quand c'est notre pièce maitresse lui ?
Lancelot : Mais depuis jamais ! C'est déjà un miracle qu'il arrive à tenir son épée sans s'embrocher comme un cochon !
Léodagan : C'est con quand même. Des bandits qui savent à peu près écrire mais qui enlèvent le mauvais chevalier.
Arthur (pensif) : Calogrenant, vous qui êtes le chef des espions, vous pensez savoir de quels bandits il s'agit ?
Calogrenant : Y'a bien que la bande de Guthnec le corbeau qui serait assez con pour faire un truc pareil. Même si d'habitude ils se contentent de voler des poules aux paysans. Ils campent au nord de la forêt. On avait prévu de les déloger de là d'ici une semaine ou deux.
Arthur : Bon ben on va régler ça vite. Prenez vos armes, vos armures, rassemblez une troupe de soldats et on part récupérer Perceval.
Léodagan (cynique) : Vous êtes sûr que vous ne voulez pas le leur laisser ?
Arthur : Seigneur Léodagan, si vous veniez à être enlevé par des bandits, vous préfèreriez qu'on se dore les doigts de pieds ou qu'on vienne vous sauver les miches ?
(long silence de Léodagan)
Arthur : C'est bien ce que je me disais, allez on part le chercher.
Ellipse rapide
(La forêt, camp des bandits, Le roi Arthur Léodagan, Lancelot Calogrenant, Perceval, Guthnec le corbeau)
(Des soldats brûlent les tentes et gardent prisonniers les bandits)
Perceval : Ho ben je suis drôlement content de vous voir Sir !
Arthur : Ne me remerciez pas. Par contre expliquez-moi comment vous avez réussi à vous faire capturer par cette bande de clodo puant la pisse et la bouse.
Perceval : Ben je rentrais de la taverne et ils me sont tombés dessus par derrière. Un coup de bâton dans la théière et paf je me réveille ici.
Calogrenant (arrivant en trainant un bandit par le col) : Sir, j'ai leur chef !
Guthnec : Soyez tous maudit ! Je me vengerais !
Léodagan (au roi) : Vous voulez pas me le laisser celui-là ? J'ai des petites nouveautés de chez Vennec que j'aimerais essayer.
Arthur (ignorant son beau-père) : Vous allez surtout finir au fond d'un cachot à bouffer du pain moisi, ça vous apprendra à kidnapper un chevalier de la table ronde contre une rançon. Maintenant si vous ne voulez pas que je vous jette dans une cage pendue au-dessus d'une écurie à cochon, vous allez m'expliquer dare-dare pourquoi vous vous en êtes pris au seigneur Perceval.
Guthnec : Parce que je savais que vous seriez prêt à payer une fortune pour lui. C'est votre pièce maitresse ?
Lancelot : Désolé de vous l'apprendre mais le seigneur Perceval n'a rien d'une pièce maitresse, c'est l'un des plus mauvais chevaliers de Kaamelot.
Perceval (en se tournant vers Guthnec) : Ha ben qu'est-ce que je vous avais dit ! Quinze fois je vous ai répété que vous aviez pas choppé le bon mec !
Guthnec : Cessez vos mensonges ! Je sais que vous êtes l'un des plus importants chevaliers de la table ronde, j'ai fais mes recherches sur vous !
Lancelot : Laissez-moi en douter fortement.
Guthnec : Ne me prenez pas pour un jambon ! Des dizaines de missions échouées, des ardoises dans toutes les tavernes des environs, une farandole d'incidents diplomatiques ! Aucun chevalier ne serait resté à la table ronde avec autant d'échec à son actif s'il n'était pas, en secret, la pièce maitresse des chevaliers du Graal !
(Long silence, Léodagan, Calogrenant, Lancelot et Arthur se regardent gênés).
Guthnec (semblant comprendre) : Attendez, il est vraiment juste mauvais ?
Générique de fin
(Kaamelot, petite pièce, Le Roi Arthur et Perceval.)
Perceval : Donc vous m'avez sauvé parce que je suis une pièce maitresse.
Arthur : Pour la dernière fois Perceval, les bandits qui vous ont capturé l'ont fait parce que votre réputation de branleur fini leur a semblé trop louche pour ne pas cacher quelque chose.
Perceval : Nan mais ça j'ai compris.
Arthur : Alors fermez là. Et si vous répétez encore une fois que vous êtes une pièce maitresse je vous colle une châtaigne dans la poire. Compris ?
Perceval : Mais du coup vous êtes venu me sauver parce que vous m'aimez bien, c'est ça ?
(Silence de Arthur).
Arthur : On peut dire ça.
Noir
Arthur : Mais si vous répétez ça à quelqu'un je vous colle une châtaigne. Compris ?
Fin
Merci de m'avoir lu.
J'espère que cette petite fic vous aura plu.
L'idée m'est venu en revoyant un épisode de la saison 2 où Perceval et Karadoc veulent impressionner le roi et devenir des « pièces maitresses ».
Je me suis juste dit « et si un idiot pensait que c'était le cas ». C'est devenu cette histoire, écrite à la façon d'un texte de théâtre, j'espère qu'elle vous aura bien fait rire et sur ce, la bonne journée amigos.
