Bonjour à tous !

Voici un petit OS sur l'histoire de Tanya.

Si cela vous plait, je continuerai à écrire sur Tanya, sur ce qui a pu lui arriver au cours de sa longue vie, bien avant l'arrivée de Bella à Forks.

Bonne lecture ! J'attends vos retours avec impatience !


En ce matin d'automne, il faisait encore sombre quand je me réveillai. Contrairement au soleil qui se levait de plus en plus tard, je devais me lever à la même heure toute l'année. Peu importait la saison, le froid, la pluie ou la chaleur, je devais prendre soin des animaux, des champs et de la maison.

Je me levai péniblement. Ma nuque et mon dos me faisaient souffrir. Je poussai gentiment ma vieille chatte qui dormait à mes côtés. Elle grogna légèrement mais ne bougea pas et continua à dormir. Je lui caressai affectueusement la tête, la faisant ronronner. J'aimais beaucoup cette chatte. Ma mère et moi l'avions trouvée lorsque j'étais enfant. Elle vivait aux alentours de la maison et chassait les souris et les rats. Comme elle nous était utile, mes parents avaient accepté de la laisser dormir dans la maison durant l'hiver. Rapidement, elle m'avait rejoint dans mon lit. Quand je pouvais, je lui donnai discrètement une petite partie de mon repas. Elle m'avait suivie lorsque j'étais partie habiter chez mon mari, qui était aussi le voisin.

A mes côtés, mon mari se leva également. J'enfilai rapidement une tenue appropriée pour travailler dans les champs, et me dépêchai d'aller chercher de l'eau au puits. Par chance, il se trouvait non loin de la maison. Après avoir remonté plusieurs fois le seau, je portai la lourde bassine jusqu'à la maison.

Je me lançai rapidement dans la préparation du repas. Une douce chaleur régnait dans la maison grâce au feu dans la cheminée. Mon mari l'avait alimenté pendant que je partais au puits.

Nous mangeâmes en silence. Mon mari ne parlait pas beaucoup. Pourtant, quand nous étions enfants, il respirait la joie de vivre. Depuis quelques années, il avait beaucoup changé. La vie était difficile. Il avait perdu ses parents il y a quelques années déjà. Ils avaient été attaqués par des brigands, et tués en essayant de se défendre. Depuis lors, mon mari n'était plus le même.

Après avoir mangé et lavé les ustensiles, je fis rapidement un brin de toilette. Mon mari partit travailler. Il travaillait avec mon père en tant que forgeron. Quand nous nous étions épousés, mon père avait décidé de le former à son métier, pour que l'atelier reste dans la famille. Etant une femme, je ne pouvais pas travailler le fer comme un homme. Comme je n'avais pas de frère, c'était à mon mari que revenait l'atelier.

Je me rendis à l'abri des animaux. Je m'assurai d'abord qu'ils allaient tous bien, distribuant des caresses affectueuses. Une fois rassurée, j'attrapai la fourche et entrepris de leur donner leur nourriture. Il y avait de nombreux champs aux alentours, mais l'herbe commençait à se faire rare. Ensuite, je nettoyai le sol de l'abri, ramassant les déjections et les entreposant à l'extérieur de l'abri. Nous nous en servirions plus tard en tant qu'engrais pour les champs. Enfin, je me dirigeai vers la vache et commençai à la traire, veillant à laisser assez de lait pour son veau.

Je ramenai le seau rempli de lait à la maison, en profitant au passage pour en boire une louchée. Je retournai ensuite à l'étable pour guider les animaux dans leurs champs. L'herbe commençait à manquer, mais il en restait encore un peu, donc nous en profitions. Une fois tous les animaux dans le pré, je me dirigeai vers le poulailler pour nourrir les poules et récolter leurs œufs.

Une fois cette routine matinale terminée, je me rendis aux champs. J'y retrouvai ma mère et mes deux sœurs, qui avaient commencé à préparer la terre pour la prochaine plantation et à ramasser les légumes qui étaient mûrs. Encore trop jeunes pour être mariées, mes sœurs vivaient avec mes parents et aidaient ma mère dans les champs. Pour ma part, je commençai à réparer une clôture qui avait sûrement été cassée par un animal sauvage, il y a quelques jours de cela.

En milieu de journée, après le repas, mon père m'avait demandé d'apporter une commande au village voisin. Le maréchal-ferrant lui avait commandé plusieurs fers.

Je préparai alors ma monture, notre vieille jument. Je l'aimais énormément. Elle était née la même année que moi, il y a maintenant vingt-sept ans. J'avais grandi à ses côtés. J'avais joué avec elle, je l'avais nourrie, pansée, choyée. Elle m'avait laissé la monter et m'avait promenée. J'avais vu ses poulains naitre, je l'avais même assistée lors des naissances. Je m'étais occupée d'elle quand elle était tombée malade. J'en avais fais de même avec ses poulains. Je l'avais vue grandir et donner la vie. Malheureusement, je savais qu'elle arrivait vers la fin de la sienne. J'en étais très peinée. Cependant, elle était encore vive et je pouvais toujours la monter. J'aurais pu choisir un de nos autres chevaux pour livrer la commande, mais le village voisin n'était pas très loin et elle était encore capable de faire ce trajet. De plus, elle aimait beaucoup se promener, cela lui ferait plaisir.

Je pris la sacoche de cuir que me tendit mon père, contenant les fers. Je la plaçai sur le dos de la jument. Je m'apprêtai à monter quand je ressentis soudain une envie très forte d'embrasser mes parents et mes sœurs et de leur dire que je les aimais. Ils parurent légèrement surpris – certes, ils avaient l'habitude que j'exprime mes émotions, mais rarement en milieu de journée quand nous avions tous encore beaucoup de travail. J'enlaçai également mon mari avant de monter sur ma fidèle compagne, et nous partîmes en direction du village voisin.

Sur la route, je laissai mes pensées divaguer. J'essayais de comprendre d'où venait cette forte envie qui m'avait pris. J'avais l'impression que je n'allais plus les revoir, et je voulais qu'ils sachent que je les aimais. C'était absurde, je n'allais qu'au village voisin et je serrai rentrée en fin de journée. Je tentai de repousser mes réflexions absurdes, mais n'y parvint qu'à moitié. Pourquoi avais-je cette impression que ma vie allait changer ? Que je ne serai plus la même ? Que je ne reverrai pas mes proches ?

Je sortis de mes réflexions en arrivant au village. Je livrai la commande comme convenu, récupérai l'argent et reparti vers mon village. J'attrapai une pomme sur un arbre sur mon chemin et croquait dedans avec appétit. Je laissai la jument se désaltérer dans un petit point d'eau et nous repartîmes vers la maison.

Le soleil était désormais assez bas dans le ciel, il ne tarderait pas à se coucher. Je surveillais les alentours, légèrement nerveuse. Ma vieille monture était également nerveuse, je pouvais la sentir se contracter. Ma respiration s'accéléra légèrement. Il n'y avait personne aux alentours, pourtant, j'avais l'impression d'être observée. Je demandai à ma jument de trotter, nerveuse.

Soudain, une silhouette apparut au milieu du chemin. Ma monture se cabra, m'éjectant au sol, puis partit au galop dans la direction de laquelle nous venions, comme fuyant cette silhouette. Je grimaçai. La chute avait été assez violente, le bas de mon dos et mes fesses me faisaient mal. J'aurais sûrement un hématome demain.

La silhouette fit un pas dans ma direction. Je fus soudainement prise d'une peur panique. Je ne pouvais plus bouger. La silhouette enleva son capuchon et je pus distinguer son visage. La première chose qui me frappa fut ses yeux. Ils étaient rouges sang. Cette femme était-elle un démon ? La deuxième chose qui me frappa fut sa beauté. La beauté d'un ange.

- Bonsoir Tanya.

Le sentiment de peur s'intensifia.

- Comment connaissez-vous mon prénom ? réussis-je à demander.

Elle sourit. Ce sourire était à la fois magnifique et terrifiant.

- Je m'appelle Sasha. Je suis la sœur de ta grand-mère.

Si elle n'avait pas été aussi terrifiante, j'aurais éclaté de rire. La sœur de ma grand-mère ? Ma grand-mère était décédée depuis de nombreuses années déjà. Si elle avait eu une sœur, celle-ci serait déjà décédée également. Et cette femme se tenant devant moi était bien vivante, et avait l'air d'avoir mon âge.

Je repensais alors à une histoire que ma grand-mère me racontait quand j'étais enfant. J'étais encore très jeune à ce moment-là, je n'en avais pas beaucoup de souvenirs. Cependant, je me souvenais que ma grand-mère m'avait parlé d'une sœur à elle. Cette sœur avait disparu un jour sans laisser de traces. Elle était partie au marché et n'était jamais revenue. Personne ne l'avait plus jamais revue. Sa famille avait supposé qu'elle était partie avec un amour secret. Je tentais de me rappeler le nom de cette sœur. Sasha.

L'horreur me frappa. Comment cette femme pouvait-elle connaitre le nom de la sœur disparue de ma grand-mère ?

- Je suis désolée, Tanya, dit soudainement la femme. Je t'expliquerai quand tout sera fini.

Je n'eus pas le temps de me demander ce qu'elle voulait dire par là. Elle se matérialisa soudainement devant moi et s'agenouilla pour se trouver à ma hauteur – paralysée, je ne m'étais pas relevée après ma chute. Elle attrapa mon bras. Je le laissais faire, incapable de résister. Elle plongea son regard rouge vif dans le mien, et me mordit le bras sans me quitter des yeux, l'air désolé.

C'est alors que l'enfer commença.