D'un pas certain, le mage illusionniste suivait Marius. Même si l'attitude hautaine du mage téléporteur semblait s'être dissipée, ce dernier était prêt si nécessaire à remettre en place ce simple subalterne. Désormais arrivé bien plus en contrebas du manoir, il râla intérieurement d'avoir perdu autant de temps pour arriver jusqu'ici. Ce nain s'était bien gardé de l'informer que le mage noir n'était plus sur les lieux, prenant visiblement tout son temps pour le rejoindre. Omniglass se doutait qu'il faisait cela dans l'unique but de le contrarier, en cela, il mourrait d'envie de lui donner une bonne leçon de vie. Le mage téléporteur n'était certes pas de taille contre lui mais il restait un personnage très malin. A tout moment ce dernier aurait pu utiliser sa magie de téléportation pour les emmener à la destination finale. Pourtant, il n'en fit rien. La probabilité que celui-ci cherche indirectement le conflit n'était pas impossible, auquel si un duel devait s'amorcer le mage téléporteur se retrouverait en position de victime, position qu'il clamerait haut et fort auprès de son seigneur et maître. Aussi, afin de ne pas gaspiller son temps, Omniglass préféra ne pas renchérir à cette provocation malhonnête. Si quelqu'un devait subir les conséquences de ce long trajet et du retard concernant la transmission des informations qu'il comptait donner à Zeref, il était clair pour lui qu'il n'en serait pas le responsable.
Il jeta furtivement un regard aux alentours, apercevant le mage noir assis au pied d'un arbre en train de contempler un papillon posé sur son genou. Cette image contrastait avec la terrible réputation qui suivait Zeref, étonnant fortement le mage illusionniste. Un air paisible s'affichait sur le visage du grand seigneur. Il était difficile d'imaginer qu'un homme si calme puisse dissimuler une si grande puissance. Cet homme représentait une antinomie à lui seul. Mal à l'aise avec cette situation ubuesque, il dépassa Marius en le bousculant, se fichant éperdument des états d'âmes de ce dernier. Le mage Omniglass avait hâte de faire état de sa mission afin de pouvoir s'en aller loin d'ici, car après tout, être en présence de ce mage noir au pouvoir mystérieux et indéterminé ne le rassurait aucunement.
Se plaçant à côté du mage noir tout en restant légèrement à distance afin de ne pas pénétrer la sphère intime du mage noir, il attendit quelques secondes afin d'obtenir par un geste quelconque la permission de parler. C'était un principe connu de tous ceux pratiquant la magie noire. Lorsque l'on s'adressait à quelqu'un d'une puissance magique supérieure à la sienne, il était de mise d'attendre que ce dernier autorise la prise de parole : règle qui valait régulièrement des conflits entre les mages noirs de puissance similaire.
Malgré la présence d'Omniglass, Zeref poursuivait tranquillement son observation, les yeux fixant inexorablement l'insecte qui avait élu domicile sur lui. Ne pouvant se douter des tourments que ce papillon générerait chez le mage noir et ne voyant rien venir, Omniglass se décida à prendre les devants, considérant que ce silence valait autorisation.
Omniglass – Mon seigneur, je vous informe que ma mission est achevée. Après évaluation du spécimen, cette rédemptrice sera très probablement tenace face à mon sort. Je pense donc qu'il devrait durer une vingtaine de minute.
A sa suite arriva précipitamment Marius, désireux de recevoir lui aussi sa part de reconnaissance. Effrayé par cette arrivée rapide, le papillon s'envola, délaissant le mage noir qui le regarda s'envoler.
Marius – J'ai envoyé la rédemptrice dans la plaine comme vous me l'avez demandé mon seigneur.
Zeref ne quitta pas des yeux le papillon qui s'éloignait de lui, jusqu'à ce que sa vue ne puisse plus le percevoir. Il soupira, retenant son pouvoir mortel qui s'éveillait en lui. Peu de fois il avait pu profiter au cours de sa vie de ces instants, sa malédiction l'empêchant invariablement de côtoyer les êtres vivants qu'il appréciait. Cet insecte avait eu l'audace de s'approcher de lui, octroyant ainsi une minute d'échange entre le mage noir et la vie. Zeref savait que cet instant n'aurait pas durer, que dès lors qu'il n'aurait plus vu cette insecte comme un pion, il aurait subi son aura mortelle, mais il aurait voulu profiter de chaque seconde. Cependant, son indéfectible servant lui avait ôter ce plaisir et cela aurait mérité en temps normal une correction. Pourtant, il garda le contrôle de lui-même, se rappelant qu'il était désormais proche du but ultime et que le pouvoir de ce dernier l'aiderait à concrétiser cela. Cet homme recevrait bientôt une correction à la hauteur de sa personne, c'était tout ce qui importait pour le moment. Zeref releva enfin la tête et considéra de son regard rouge les deux mages qui se tenaient debout devant lui.
Zeref – Bien. Vous pouvez disposer tous les deux.
Satisfait, le mage noir n'avait plus qu'à attendre que l'illusion se termine pour mettre en route la suite de son plan. Il était sûr de lui, certain maintenant de réussir à mener la rédemptrice là où il le voulait. La seule chose qu'il lui restait à s'assurer était que l'illusion ne mette pas un terme à la vie de la jeune femme. Ce sera le rôle des camarades de guilde de la rédemptrice qui devront intervenir avant la fin de l'illusion, chose qui ne serait être un problème puisqu'il avait eu connaissance par télépathie avec ses cavaliers que le combat dans la plaine allait bientôt prendre fin, ces derniers étant en difficulté.
Omniglass – Avant de partir mon seigneur, je voudrais vous faire part d'une information sur cette jeune femme.
Zeref – Je t'écoute.
Omniglass – J'ai cru comprendre que vous aviez besoin d'elle en vie. C'est pourquoi je me permets de vous en parler, ne sachant pas si cela vous sera utile pour la suite.
Il marqua un temps de pause, sentant le mage noir se tendre au fur et à mesure de ses paroles. L'inquiétude l'avait déjà gagné quelques secondes plutôt lorsqu'il remarqua le regard de Zeref se noircir à l'envol du papillon et il ne souhaitait pas franchir la ligne qui le mènerait au cimetière.
Omniglass – Comme je vous l'ai expliqué, afin d'ancrer au mieux ma magie sur mon hôte, je pénètre son esprit. Il se trouve qu'en sondant l'esprit de cette femme, j'ai découvert que cette rédemptrice allait bientôt trépasser.
Cette remarque attisa de manière imperceptible le regard de Zeref qui s'enquit aussitôt de cette nouvelle peu opportune :
Zeref – Comment cela ?
Omniglass – Une maladie magico-immune mon seigneur. Plus elle utilise sa magie, plus la mort se rapproche. Le stade de la maladie est plutôt bien avancé et je tiens à signaler qu'il n'est pas exclu que pendant qu'elle se retrouve sous l'emprise de mon illusion celle-ci ait recours à la magie.
Zeref – Je suppose qu'il n'est pas utile de te demander si tu es sûr de toi.
Omniglass – Leurs pensées ne peuvent me tromper car elles sont le reflet de l'esprit des hôtes victimes de mes illusions. J'ai accès à toute leur conscience et leur subconscient.
Le mage noir expira un autre profond soupir, véritablement contrarié par cette information qui pouvait se révéler particulièrement gênante pour la suite de ses plans. Ouvrir la porte de l'Au-delà était son espoir, le seul qui lui permettrait de ramener le monde à la réalité. Après avoir éliminé la quasi-totalité des rédemptrices, il ne pouvait plus se permettre d'en perdre une autre, de perdre celle qui était capable de manipuler le seul sceptre qui apporterait la rédemption. Si celle-ci venait à mourir, combien de temps faudrait-il avant que le sceptre Belladonne ne réapparaisse aux mains d'une autre rédemptrice ? Sans oublier que l'ouverture d'une porte telle que celle de l'Au-delà qui ouvrait sur le monde des morts requérait une grande quantité de magie. Comprenant que son plan ne pouvait plus traîner en longueur, il se devait de palier au plus vite à cette nouvelle contrainte qui se présentait sur son chemin. Ses doigts se mirent à tapoter le sol, de façon répétée, reflet de l'instance réflexion qu'avait entamé le mage noir.
Zeref – Marius, rappel Kazack au plus vite. Natsu est le plus près pour intervenir et empêcher la constellationniste d'utiliser sa magie pendant l'illusion. Rappel aussi mes cavaliers pour que les autres compagnons de la rédemptrice aient également une chance d'arriver à temps. On va doubler les chances en jouant sur les deux tableaux.
Marius – Euh…
Reculant instinctivement de quelque pas, Marius répondit d'un ton hésitant, angoissé à l'idée que ce qu'il s'était passé au manoir puisse lui retomber dessus en sachant pertinemment que son maître n'allait pas apprécier ce qu'il s'apprêtait à lui avouer. Percevant la crainte de son sous-fifre, Zeref s'impatienta, exaspéré par son incompétence.
Zeref – Qu'as-tu oublié de me dire Marius ?!
La voix sévère de Zeref résonna, faisant trembler la cime des arbres. Par automatisme, Marius se recroquevilla sur lui-même, hésitant à prendre ses jambes à son coup :
Marius – Maître, je… C'est juste que j'ai dû interrompre Kazack dans son combat car il avait blessé gravement le mage de Fairy Tail… Je …
Zeref – …
Marius – Je savais que ce n'étais pas ce que vous souhaitiez, c'est pour ça que je suis intervenu ! se défendit-il. Je comptais vous le dire mais j'ai…
Zeref se redressa d'un bond et lança dans la foulée un sort de magie noire foudroyante sur Marius qui enserra la gorge de celui-ci de plus en plus fort. Suffoquant, le visage de Marius vira rapidement au cramoisi, jusqu'à sentir la pression sur sa gorge se relâcher. Une seconde de plus et le mage téléporteur aurait perdu conscience.
Sans ciller, Omniglass était resté là, observant impassiblement ce misérable rapport de force. Il regarda d'un coin de l'œil le mage noir dont les ondes qu'ils dégageaient sous la colère le faisait frémir de terreur. Nul doute à présent, il préférait se tenir loin de ce mage.
Reprenant lentement ses esprits, Zeref desserra sa main qui s'était contracté pour étrangler à distance Marius. Il était déstabilisé, ne comprenant pas comment Natsu, dragon slayer qui était potentiellement le seul à être en mesure de le battre un jour puisse perdre contre Kazack, cette bête sauvage irréfléchie. Zeref se ferait un plaisir de mettre un terme à la vie de son sbire…à tout petit feu. Mais tout d'abord, il allait devoir intervenir.
Zeref – On n'est jamais mieux servi que par soit même.
C'est ainsi que Zeref prit la direction du manoir pour faire un bilan de la situation, sans un mot pour Omniglass qui prit ce départ comme une autorisation implicite de quitter les lieux. Marius marcha à la suite du mage noir, tentant de suivre le rythme en respirant bruyamment, ses poumons ayant du mal à retrouver de l'oxygène. Sans se faire prier, le mage illusionniste quitta les lieux, espérant ne jamais plus avoir à servir le grand seigneur noir.
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Le bruit d'une poutre qui s'écrasa sur le sol non loin de lui réveilla en sursaut le mage de feu. Toujours dans cette même salle qui continuait d'être dévorée par les flammes, il n'eut pas l'occasion de s'attarder sur les détails, frappé par une douloureuse et violente contraction ciblée à l'endroit de son abdomen. L'intensité de la douleur fut telle qu'il manqua de nouveau à tourner de l'œil. Sa souffrance raviva sa mémoire, faisant état par flash des dernières minutes précèdent sa perte de conscience. Se rappelant du danger qu'était devenu ce lieu, il rassembla toutes ses forces et son courage pour tenter de se redresser.
Charuru – Doucement Natsu. Ta plaie est encore trop sensible, elle risque de se rouvrir à tout moment. Tu … Tu as réussi à cautériser ta plaie apparemment.
La petite chatte blanche qui avait veillé sur lui durant les longues minutes d'inconscience de ce dernier s'était rapproché de lui, apposant ses petites pates sur sa cuisse afin de le calmer. La voix soulagée de l'exceed retentit dans la tête du mage de feu tel un bourdonnement migraineux, mais ce n'était rien en comparaison de la souffrance que son ventre endurait, sans être pour autant son souci premier.
Natsu – On,…on a pas le temps, faut aller chercher Lucy, dit-il le souffle erratique en tentant de maîtriser la douleur.
Charuru – Mais comment ? s'affola t'elle devant l'attitude borné de son camarade de guilde. On risque de ne pas arriver à temps et tu es blessé !
Natsu – Je m'en fou Charuru ! On…
Tentant vainement de prendre appui sur ses jambes, l'effort surpris le dragon slayer qui fut pris d'un vertige, infime mais suffisant pour qu'il tombe à la renverse avec à ses côtés Charuru qui tentait tant bien que mal de le soutenir en sachant que le moindre faux mouvement pouvait rouvrir la plaie du mage de feu. L'effort l'avait terrassé. Natsu sentait ses forces s'échapper de son corps, le laissant impuissant, mais malgré tout déterminé.
Natsu – On va… la chercher, insista-t-il.
Charuru – Comment tu vas faire, hein ? Tu ne peux pas te lever dans cet état !
Natsu – On va la chercher et puis c'est tout ! Elle ne va pas mourir je te dis ! J'arriverais à temps…comme toujours.
Ces mots furent murmurés très faiblement par le dragon slayer, dans un souffle que Charuru ne put comprendre, mais elle ne fit pas répéter le mage de feu dont l'état de santé lui semblait très fragile. Sans plus attendre, Natsu s'appuya sur le mur, se releva et prit la direction de la sortie.
Charuru – Où tu vas ?
Natsu – Ta vision se passe en dehors du manoir. Je suis sûr que Lucy n'est déjà plus dans ce manoir, je ne sens plus son odeur dans ces lieux, fit-il haletant. Je pense savoir où elle est.
Charuru – Ne devrions-nous pas vérifier qu'elle ne soit pas encore ici ?
C'est alors que comme pour répondre à, sa question, les murs du manoir se mirent à trembler, le bâtiment toujours plus en plus en proie au feu du dragon slayer.
Natsu – Je crois que mes flammes ne vont pas tarder à faire tomber ce manoir en ruine. J'en ai encore trop fait… dit-il dans un maigre sourire. Si ta vision se réalise, il est certain que Lucy n'est plus ici car le bâtiment va s'écrouler sous peu.
Les explications du mage de feu se confirmèrent avec une nouvelle secousse qui malmena la bâtisse, ce qui suffit amplement à convaincre Charuru. Une nouvelle poutre s'affaissa juste derrière eux, précipitant leurs départs. Ils sortirent aussi vite que possible du manoir, mais ses quelques pas avaient suffi pour épuiser Natsu qui ne put s'empêcher de s'adosser contre le mur de l'entrée afin de reprendre son souffle. Observant le bosquet qui entourait le manoir, Natsu réalisa que sa défaillance physique allait lui poser plus de problème que ce qu'il avait envisagé de prime abord. Il se voyait mal franchir les fourrés sans tomber une nouvelle fois dans les pommes et ils devaient faire vite.
Natsu – Charuru, tu as encore un peu de magie ?
Charuru – Oui, bien-sûr dit-elle en comprenant la demande indirecte. Accroche-toi Natsu, j'essayerai de t'emmener le plus loin possible.
Sur ces mots, Charuru attrapa Natsu avec sa queue juste au niveau du torse, espérant ne pas faire trop souffrir le dragon slayer. Toutefois, malgré les tiraillements de sa plaie, ce dernier ne broncha pas, concentré sur son objectif. Après quelques battements d'ailes de l'exceed, le manoir s'effondra, ne laissant plus qu'un tas de ruines enflammés derrière eux. Le bruit encouragea Charuru à battre encore plus rapidement ses ailes, le cœur de nouveau bombé d'espoir.
Plus loin, un homme les observait s'éloigner discrètement. Zeref avait décidé d'achever ce bâtiment, pour encourager l'exceed et le mage de feu à quitter les lieux au plus vite. Kazack avait bien failli faire rater son plan en blessant aussi grièvement le mage de feu mais il savait que Natsu n'était pas aussi facile à abattre. Certes, Kazack l'avait sévèrement touché, mais il s'était relevé. Il ne lui restait plus qu'à rappeler ses cavaliers et à surveiller la rédemptrice juste le temps nécessaire jusqu'à l'arrivée de ses camarades. Les sorts d'Omniglass était extrêmement puissant et sans intervention extérieure, la mort de cette femme était une évidence. Il devait veiller à ce que cela ne se produise pas. Pour Kazack, il comptait s'occuper de lui dès son retour. Son plan ne tenait désormais plus qu'à un fil.
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Une nouvelle fois, Lucy s'était réveillée seule sans se rappeler le pourquoi du comment. Cette ignorance était inconfortable, voir déstabilisante, sans compter que le ciel sombre qui grondait au-dessus de sa tête semblait omniprésent dans ce lieu désertique. Un monde agonisant, où le sol était recouvert d'un sable fin comme du cristal, clairsemé d'arbres morts encore enracinés. Debout, elle regardait tout autour d'elle, pas vraiment sereine en ce lieu… Pas la moindre trace de vie à l'horizon, mise à part ce sol sableux et parfois rocailleux. Quelque chose clochait dans cette plaine qui s'étendait à perte de vue dans un monde dont elle ne connaissait rien, renforçant son sentiment de solitude.
Seule ? A cette pensée, la constellationniste s'alarma et chercha à la hâte son trousseau de clés qui était habituellement attaché à sa ceinture. Comme une folle, elle passa sa main sur sa ceinture à plusieurs reprises sans trouver ses précieuses clés. Malgré la panique, Lucy tentait de se remémorer ces dernières actions, fouillant dans sa mémoire pour savoir où pouvait bien être ses clés. Elle ne se séparait jamais d'elles ce qui rendait la chose encore plus improbable. Étrangement, elle les retrouva par terre comme si elles étaient apparues à la simple pensée de celle-ci. Malgré tout, elle ne releva pas cette incohérence, se saisissant aussitôt de son trousseau qu'elle serra fort contre sa poitrine, chérissant son bien précieux.
C'est alors qu'Aquarius, l'esprit du Verseau, apparut devant elle au milieu d'un brouillard noir. Lucy exulta devant ce visage familier et ne put contenir sa joie et le soulagement, prête à se jeter dans les bras de son esprit.
Aquarius – Te voilà, traîtresse.
Interpellé par ce qu'elle venait d'entendre, son emballement disparu subitement, tombant de haut. Lucy recula de quelque pas en suite des mots durs et insensés exprimés par son amie. Peu sûre d'elle, elle réalisa qu'elle se sentait pataude, son esprit embrouillé ayant du mal à assimiler toutes les informations, avait-elle dit traîtresse ou maîtresse ? Le doute l'habitant, elle mit cela sur le compte de la fatigue et poursuivi.
Lucy – Aquarius, je suis si contente de te retrouver, dit-elle dans le doute mais sincère. Où sommes-nous ? Je…
Les jambes de Lucy fonctionnaient machinalement, comme si son corps désirait plus que tout toucher cet être familier dans ce lieu inconnu. N'étant plus qu'à un mètre d'Aquarius, elle tendit les bras vers son esprit céleste pour étreindre sa sauveuse. C'est alors qu'Aquarius rejeta instantanément la rédemptrice et la gifla. Surprise par ce geste, Lucy ne put esquiver le geste cruel de son esprit et tomba à genoux sous le choc. Quelques secondes passèrent avant que la jeune femme ne puisse enfin réagir. La constellationniste tentait désespérément de remettre de l'ordre dans son esprit, cherchant à appréhender du mieux qu'elle pouvait ce qu'il venait de se passer. C'est en frottant sa joue douloureuse que Lucy ne put que se rendre à l'évidence et considérer enfin les faits. Elle abaissa ses mains tremblotantes sur ses cuisses. Lucy était perdue, elle ne comprenait pas... sauf la peine qui avait instantanément envahit son cœur.
Lucy – Pourquoi Aquarius ? Je sais que tu as tes humeurs, mais pourquoi me frappes-tu ainsi ? Mon amie, je ne comprends pas...
Un rire noir et froid résonna dans le désert, un rire que Lucy n'avait encore jamais entendu de la part de son esprit. Désorientée, Lucy regrettait amèrement les habituelles moqueries d'Aquarius au sujet de l'absence de petit copain dans sa vie.
Aquarius – Amie ? Tu oses te prétendre être notre amie ? Alors que toi, la fameuse et grande rédemptrice Lucy Hertfillia, tu nous as abandonné.
Faisant écho aux paroles de l'esprit du Verseau, l'ensemble de ses esprits apparut autour d'elle, Taurus, Scorpio… Tous l'encerclant tous de façon menaçante. Tous avec ce même regard si dur, exprimant à la fois amertume et haine.
Lucy – Je ne comprends pas… Vous, Loki, qu'est-ce qu'elle raconte ? Ne me regardez pas comme ça, je vous en prie. Loki, Virgo répondez moi !
Virgo – Nous devrions vous punir Princesse. Vous n'avez pas accompli votre devoir et avez préférez nous abandonner.
Lucy – Comment ? dit-elle avec incompréhension.
Alors, Loki s'avança et se plaça devant elle, prenant la parole en tant que leader des esprits du zodiaque. En croisant son regard, Lucy sût qu'elle n'oublierait probablement jamais ce moment, ce regard qui exprimait tant d'animosité. Sous le poids du charisme de Loki, Lucy sentit une larme s'échapper, n'arrivant pas à faire face à cette pression. Son cœur s'accéléra, comme si son corps voulait la prévenir à ce qui allait suivre afin qu'elle puisse s'endurcir, en vain.
Loki – Faire semblant d'avoir oublié, c'est plus facile, n'est-ce pas ? ajouta-t-il le regard mauvais. Fuir, c'est ce que tu as toujours su faire de mieux de toute façon.
Lucy – Mais fuir quoi? ! Putain Loki ! jura-t-elle exaspérée par cette situation déroutante. Je ne comprends rien, vous me parlez de quoi ? Jamais je ne vous aurais abandonné ! Vous êtes mon cœur, ma chair ! Sans vous, je serais devenue quoi ?!
Arquant d'un sourcil, elle vit les veines se gonfler sur le front de Loki qui s'apprêtait à éclater de colère.
Loki – On comptait tous sur toi Lucy et c'est un fait : tu nous as abandonné ! Tu as préféré fuir et vivre ta petite vie tranquille au lieu d'ouvrir la porte qui aurait pu nous libérer. Tu as préféré fuir et pensée à ta petite vie, à tes amours de gamine !s'écria-t-il avec spectres ont décimé Fiore et tu as la seule responsable. Tu nous as tous laissé tomber Lucy. Nous sommes tous mort par ta faute.
Ces révélations poignardèrent le cœur de Lucy, éprouvant une soudaine envie de vomir qui lui tenaillait les tripes, comme un moyen d'évacuer toute cette haine de son corps qui se dirigeait subitement contre elle. C'est ainsi que le doute commença à s'immiscer en elle tout doucement. Qu'avait-elle pu faire pour recevoir un telle colère de la part de ses esprits ?
Lucy – Mort ? Vous n'êtes pas mort, j'ai toujours mes clés sur moi. Et quelle amourette ? Je ne sais pas de quoi tu parles, mais s'il y a une porte à ouvrir pour sauver tout le monde, explique moi Loki ! Et j'irai de suite ouvrir cette porte !
Loki – Il est trop tard Lucy. Ce que tu vois autour de toi, c'est le monde que tu as abandonné, un futur que tu n'as pas sauvé.
Le vent se leva et balaya d'un revers tous ses esprits, abandonnant Lucy à nouveau dans ce lieu isolé qui tentait d'assimiler les propos de Loki. Tout cela relevait de l'impossible, il y a quelques minutes encore elle était dans ce… D'où venait-elle déjà ? Lucy se creusa les méninges, cherchant des réponses quelque part dans son cerveau, mais rien ne lui vint, sa mémoire étant étrangement défaillante.
« C'est un cauchemar », pensa-t-elle en se disant qu'il ne pouvait en être autrement. Elle ne pouvait décidément pas croire en cette vérité. Pourtant, elle ressentait encore la main d'Aquarius sur sa joue qu'elle toucha. La douleur qu'elle ressentait lui rappelait au combien ce qu'elle était en train de vivre était réelle. Elle baissa ses yeux et regarda la terre se mouiller sous les larmes qui commençaient à ruisseler de plus en plus sur son visage.
C'est alors qu'un coup de tonnerre éclata faisant sursauter Lucy. Dans la lueur de la foudre qui éclaira la plaine, elle aperçut trois loup à quelques mètres d'elle, qui grognaient, laissant afficher leurs crocs ensanglantés dégoulinantes de salive. Leurs corps étaient si décharnés qu'elle pouvait aisément deviner leurs intentions à son égard. Son instinct prit le dessus sur ses angoisses et elle se releva lentement, cherchant à ne pas alerter les animaux affamés. Plus sa vue s'accommodait à la noirceur des lieux et plus elle remarquait le pelage déchiqueté et le corps mutilé de ses loups.
Sans pouvoir faire d'autres constatations, le premier loup se jeta sur elle. La constellationniste esquiva en se dérobant sur le côté et en profita pour lui asséner un coup de genou dans le ventre de l'animal. Cependant, le deuxième profita de la diversion de la première attaque pour lui mordre son avant-bras gauche. Cette morsure lui soutira un cri de douleur, comprenant vite que sa seule option était de fuir. Dans un geste de défense, elle planta ses doigts dans les yeux de l'animal qui glapit de douleur et aussi vite que possible, Lucy prit ses jambes à son cou, courant à travers la plaine désolée. Elle courait à en perdre haleine, encore et encore, sans regarder derrière elle de peur de s'emmêler les pieds et perdre du terrain sur les loups. Elle essuya du revers de sa main les dernières larmes qui jonchaient sa joue, encore convaincu de pouvoir s'en sortir. Elle se maudissait de pleurer, elle maudissait ce lieu. Pourquoi elle ?
C'est alors que Lucy trébucha et s'étala violemment sur le sol, cognant au passage sa jambe sur un rocher. Une vive douleur frappa son genou, lui faisant complètement oublier celle de son avant-bras. Sa rotule avait pris un sérieux coup et si elle laissait son articulation refroidir, elle savait que cela pourrait rapidement l'empêcher de marcher. Alors, Lucy redoubla d'effort et commença à se relever. La curiosité attira son regard sur ce qui l'avait fait trébucher, son pied étant encore posé dessus. Et elle regarda avec effroi cet obstacle peu anodin, lui faisant oublier la menace précédente qui avait sommes toutes disparu. Les yeux exorbités, elle plaça sa main devant sa bouche, tout en laissant échapper un hoquet d'horreur… Elle dévisagea ce cadavre qui gisait à ses pieds, le corps d'une personne qu'elle connaissait : celui de Lisanna, étendue sur le sol, la bouche ouverte, le visage marqué par la peur malgré la décomposition avancée du corps de la jeune femme.
Lucy – Lis…Lisanna ? prononça-t-elle péniblement. Non, qu'est-ce… Qu'est-ce qu'on t'a fait ?
En observant le visage de Lisanna, elle reconnut le vide qui habitait ses yeux. De nombreuses fois Lucy avait vu cet air hagard qu'arborait les défunts victimes des spectres. Tremblante de toute part, Lucy n'arrivait pas affronter ce spectacle, cette vision aberrante et répugnante qui l'emportait progressivement vers la folie. Bouleversée, Lucy eut dans un premier temps l'envie de s'échapper de cet endroit morbide : « Tu as préféré fuir ». Les mots de Loki la sortie de sa torpeur et la jeune femme se rapprocha finalement de son amie à la chevelure blanche afin de pleurer sa mort. Dévastée, elle saisit les épaules de la jeune femme, souhaitant l'enlacer avec tendresse malgré la rigidité cadavérique de la mage. Soudain, elle eut un mouvement de recul lorsque des vers et autres asticots remontèrent le long de sa main. Son cœur se souleva à nouveau d'écœurement. Ce fut de trop pour Lucy qui continua de reculer pour s'éloigner le plus loin possible du corps de son amie, sans pouvoir détacher son regard des yeux vitreux de Lisanna. Dévorée par le chagrin qui l'assommait, elle recula jusqu'à se sentir suffisamment loin avant de se retourner pour ramper à quatre pattes avant de courir encore plus loin et encore plus vite.
C'est alors qu'une vague d'image submergea son cerveau : Magnolia en feu, des hommes dévorés par des spectres qui arrivaient de toute part, des hommes qui se battaient entre eux, des actes de barbaries sur des femmes, une véritable guerre civile… Une combinaison d'images d'horreur qui terrorisa la jeune femme. Etait-ce donc de cela que Loki et Aquarius voulaient lui parler ? Etait-ce cela qu'elle n'avait pas pu éviter ?… Puis tout disparu, laissant place à une soudaine lumière d'un blanc immaculé aveuglante. Instinctivement, Lucy mit la main devant ses yeux, discernant difficilement au loin une montagne où trônait à ses pieds une sorte d'arche. Dans un murmure que seule elle pouvait entendre, quelques mots s'échappèrent de la bouche de Lucy : « La porte ».
Puis elle se sentit chuter, débaroulant sur le sol jusqu'à terminer sa course sur quelque chose de mou et froid. Elle se redressa sur ses mains et constata avec dégoût qu'elle était tombée dans un charnier. Une dizaine de corps étaient empilés à cet endroit, certains ne possédant parfois démembrés: des hommes et des femmes sans vie. Tentant de retenir les nausées qui l'assaillaient, elle remonta avec hâte la pente en fuyant cette sinistre zone.
C'est à ce moment-là qu'elle vit ce qui lui semblait être la fin de ce désert… et une personne qui attendait à l'autre bout de la plaine. Sans savoir pourquoi, Lucy se remit à courir à toute jambe, porté au rythme de son cœur qui lui dictait sans raison de rejoindre cette personne qui, à cet instant pour la jeune femme, ne pouvait représenter que sa seule issue de secours.
En réalité, Lucy courrait seule en plein milieu de la plaine de Tahori, heurtant pierres et autres embûches qui se manifestaient sous d'autres formes dans son illusion. Chaque obstacle se révélait avoir une véritable consistance physique mais Lucy était complétement absorbé par ce monde imaginaire dont elle ne pouvait se défaire. Elle était prête à tout pour se sortir de là, se rapprochant dangereusement de la jetée où Charuru l'avait vu un peu plus tôt chuter dans l'océan.
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La masse du cavalier noir brisa une à une les épées d'Erza qui ne cessait de créer de nouvelles épées pour parer ses offensives. Elle sentait son stock d'arme s'épuiser mais elle restait convaincue que Grey et Wendy trouverait bientôt la solution pour achever le dernier cavalier noir. Elle était l'appât, la diversion qui les mènerait à la victoire : elle se devait donc de tenir et de monopoliser l'attention de son adversaire. Alors elle poursuivi ses efforts et cette stratégie commença à être payante. A force de subir de multiples attaques, le cavalier noir avait stoppé ses téléportations fortuites pour se concentrer sur Erza, laissant enfin une porte ouverte à Grey ou Wendy pour l'attaquer.
Remarquant également cela, le mage de glace et la dragon slayer du ciel tentèrent différentes approches sans succès. Aucune attaque n'avait pour l'instant réussi à toucher le cavalier noir.
Erza – Rééquipement ! Armure du voleur !
Le corps d'Erza se recouvra d'une combi-short noire dépourvue de manche et proche du corps, remontant jusqu'au cou de la mage, dévoilant une ceinture agrémentée de multiples petites dagues ornées de joyaux, ainsi que des shurikens. Cette combinaison avait l'avantage non seulement d'augmenter sa rapidité, mais aussi de lui octroyer une capacité de se mouvoir dans la plus grande discrétion. Elle s'empara dans chacune de ses mains d'un shuriken et d'une dague qu'elle lança à un rythme soutenu, accaparant entièrement l'attention du cavalier noir qui se concentrait pour renvoyer les armes tel un boomerang.
Admirative, Wendy contempla le courage de son aînée qui semblait ne jamais faillir, brandissant avec ferveur ses armes dans ce combat. Quant à Grey, il reprenait son souffle et enrageait de ne pas trouver de solution rapide et efficace. Ils avaient bien essayé de le coincer dans une tornade comme avec le précèdent cavalier, mais en vain. Aussitôt, celui-ci s'était téléporté, une nouvelle fois à la dernière seconde.
A son tour, il observa les gestes aguerris d'Erza qui enchaînait les attaques. Même si elle ne semblait pas fléchir, le mage de glace voyait bien dans son attitude que la mage aux armures s'épuisait et attendait quelque chose de lui, mais quoi ?
Wendy – Je vais renforcer les forces magiques d'Erza encore une fois, peut-être qu'elle arrivera à mettre un terme à ce combat toute seule, dit-elle déçu de ne pas mieux soutenir son amie. Je me fais du souci pour Natsu et les autres.
Grey – Je ne me fais aucun souci pour cette tête brûlée, même s'il est vrai que ce combat traîne en longueur. Ce crétin va s'en sortir et encore tout démolir comme à son habitude.
Wendy – C'est toi qui dis ça ?
Ne comprenant pas cette réflexion, Grey croisa alors le regard sous-entendu de Wendy qui procéda tout de même à son sort de renforcement :
Grey – Quoi ? J'ai encore rien démoli moi ! J'essaye juste de coincer ce connard de…
Une fois qu'elle eut fini d'octroyer sa magie de soutien à Erza, Wendy se retourna vers Grey, intriguée par le silence soudain du mage de glace. C'est quand elle remarqua le sourire de Grey qu'elle comprit. Il venait de trouver le moyen de se débarrasser du cavalier noir et elle ne put s'empêcher en retour d'afficher un sourire de soulagement sur son visage.
Wendy – Grey-san, tu as une idée n'est-ce pas ?
Grey – Et pas qu'un peu…Dis-moi Wendy, à ton avis, comment il marche son pouvoir de téléportation ?
Wendy – Et bien…fit-elle en prenant quelques secondes de réflexion. Je ne vois que deux moyens : soit il se projette mentalement sur un plan astral pour visualiser son point de téléportation mais cela nécessiterait qu'il possède un pouvoir de projection astral, soit il se téléporte en fonction des points de téléportation qu'il connaît.
Grey – Autrement dit, il ne peut se téléporter que dans des lieux où il a déjà été… Un peu comme Warren qui ne peut se connecter qu'avec les personnes qu'il connaît. Il faut donc un lien.
Wendy – Uniquement si la deuxième hypothèse s'applique.
Grey – Je suis persuadé que c'est le cas. Tu te rappelles de cette grosse machine qui est sortie du sol ? Les cavaliers sont arrivés par ce biais. S'il avait le pouvoir de projection astrale, il serait venu par ses propres moyens. D'autant que la projection astrale nécessite un certain temps de mise en place. Or ici, sa téléportation est instantanée. Dis Wendy, que penses-tu si je bouleversais un peu ses repères géographiques ?!
Wendy – Tentons le coup !
Alors qu'Erza poursuivait son affrontement, Grey visualisa mentalement ce qu'il pouvait créer afin de contrecarrer la magie de téléportation du cavalier et une fois fait, le mage de glace se mit en position :
Grey – Ice make… Labyrinth !
La deux mains jointes, Grey lança son sort et un immense voile de glace recouvra le sol sur plusieurs centaines de mètres. Le cavalier noir considéra surpris cette couche de glace qui s'étalait dans la plaine, prêt à se téléporter à tout moment, se méfiant de ce que pouvait tramer la mage de glace lorsque soudain, d'immenses murs de glace s'érigèrent autour de lui. Le cavalier noir se retrouva seul, sans adversaire, mais pu admirer son reflet dans les murs de glace lisses et parfaits. Voyant un unique chemin tracé naturellement par les murs de glace, il appréhenda une embuscade au bout de celui-ci et préféra se téléporter pour se faciliter la tâche et c'est ce qu'il fit ou ce qu'il lui sembla avoir fait… car il se retrouva à nouveau face à un autre mur de glace. Certain de l'efficacité de sa téléportation, il comprit son erreur. Il était à présent enfermé dans ce bâtiment de glace qui n'était autre qu'un labyrinthe. Il se téléporta aussitôt pour sortir de ce dernier, songeant que la longueur du labyrinthe ne pouvait pas s'étendre très loin. Il recommença encore une fois et se retrouva à nouveau bloqué et réitéra encore sa téléportation, commençant sérieusement à être énervé par toute cette glace. Changeant de stratégie, le cavalier se saisir alors sa masse et entreprit de briser murs par murs ce labyrinthe, comptant bien régler le compte de ces mages rapidement. Il fit tomber un mur, puis un autre avec force et vigueur.
Grey – Ce n'est pas par-là la sortie.
Dans son dos, le cavalier noir se retourna pour assommer le mage de glace avec sa masse mais il ne brisa qu'un autre mur du labyrinthe, confondant le reflet de ce dernier avec la glace miroitante.
Grey – Raté.
Il frappa le mur suivant, se confrontant à nouveau au reflet du mage de glace. Un jeu de cache-cache démarra bien contre la volonté du cavalier qui s'agaça et se téléporta à plusieurs reprises afin de sortir de ce piège. Grey avait réussi à déstabiliser son adversaire. Afin de ne pas laisser échapper son adversaire, Grey s'extirpa du labyrinthe pour rejoindre une tourelle de glace qu'il venait de se construire pour dominer le terrain, profitant de sa position pour agrandir son labyrinthe au fur et à mesure que le cavalier se téléportait, espérant couvrir le plus de terrain possible. L'orgueil s'emparant du cavalier noir, il se téléporta encore une fois espérant tromper son adversaire, mais lorsqu'il réapparu :
Wendy – Souffle du dragon céleste !
Il tomba nez à nez avec la petite dragon slayer et sans avoir le temps de se téléporter de nouveau, le cavalier noir fut emporté par le vent magique de Wendy tout au fond du couloir de glace dans lequel il se trouvait. Erza arriva alors dans son dos dans la plus grande discrétion pour lancer sa dague à la gorge du démon, prête à lui donner le coup de grâce mais ce dernier lui échappa de justesse par téléportation. Cette fois-ci, cette téléportation interpella la mage aux armures car elle était sûre d'elle : il n'avait pas eu le temps de la voir arriver.
Erza – Où est-il ?
Wendy – Erza san ! Tu vas bien ?
Toujours aux aguets, Titania demeura silencieuse quelques instants, dubitative devant cette disparition inattendue. Elle tendit l'oreille, essayant d'entendre le cavalier quelque part.
Erza – Oui, très bien. Mais j'ai raté ma cible.
Wendy – Grey l'a sûrement enfermé dans un nouveau couloir du haut de sa tour.
Erza – Hum…grommela-t-elle peu convaincue. Viens sortons d'ici, il faut le retrouver. Rééquipement !
Son intuition lui disait que le combat était certainement terminé, mais il était nécessaire d'en avoir le cœur net. Elle se changea pour s'équiper de son armure de chantier, sortant ainsi son marteau piqueur pour percer un à un les murs de glace afin de sortir le plus rapidement possible du labyrinthe. Un peu plus loin, Grey se tenait en haut de sa tour, surveillant son labyrinthe construit sur mesure pour le cavalier noir, guettant le moindre de ses faits et gestes. Il avait remarqué depuis quelques minutes l'absence de point de téléportation et Erza en train de démolir tout son œuvre, lui laissant penser que la mage aux armures et la dragon slayer avaient enfin fini par venir à bout de leur adversaire.
Erza – Grey !
Entendre son amie l'appeler depuis le pied de sa tour le ravit, sentant les prémices d'une victoire s'annoncer. Il baissa la tête et observa ses deux amies qui l'attendaient au pied de la tour. Il fit alors apparaître un toboggan de glace pour les rejoindre pour une arrivée avec classe et élégance avant de rejoindre ses amies.
Grey – Vous l'avez eu ?
Wendy – Malheureusement non. Il s'est encore téléporté au dernier moment.
Grey – Mais je ne l'ai pas vu pourtant.
Ils restèrent sur le qui-vive et aussitôt, Grey créa une autre tourelle pour les emmener tous ensemble en hauteur afin de bénéficier d'un meilleur point de vue sur leur adversaire. Après plusieurs minutes, l'idée que celui-ci ait pris la fuite fit son chemin chez les trois mages de Fairy Tail.
Erza – C'est étrange.
Werndy – Peut-être qu'il s'est téléporté dans un autre lieu.
Grey – Je suis certain que non. Mon hypothèse était juste concernant sa capacité à se téléporter. Sinon, il aurait pu quitter mon labyrinthe dès le départ. S'il s'est téléporté, c'est soit qu'il a effectivement pris la fuite et s'est téléporté dans un autre lieu déjà connu de lui, soit...
Erza – Soit ce n'est pas lui qui a commandité cette téléportation, termina Titania qui songeait également à cette possibilité.
Grey – Tu crois que son maître l'aurait rappelé ?
Erza – C'est possible, car ils nous auraient déjà réattaqué sinon.
Wendy – Et s'il a été rappelé…
Erza – Cela veut dire que le deuxième front de combat est également terminé, confirma-t-elle en pensant à Natsu, Lucy Happy et Charuru. Dépêchons-nous de retrouver les autres. Wendy, penses-tu pouvoir les retrouver grâce à ton flair ?
A la demande d'Erza, Wendy prit une profonde inspiration, humant l'air à plusieurs niveaux, avant de baisser la tête et de hocher celle-ci négativement.
Erza – Ce n'est pas grave, dit-elle afin de ne pas peiner la petite dragon slayer. Dans tous les cas, le plan était d'évacuer Lucy à Tahori. Charuru et Happy ont certainement dû les emmener là-bas avec Adèle. Allons dans cette direction. J'espère que tout le monde va bien...
Mais comme répondant à leurs questions, ils entendirent un bruit sourd, chacun se retournant en direction de ce bruit afin d'en trouver l'origine. Malgré la distance, ils aperçurent au loin le bâtiment qui surplombait le village de Tahori en flammes et en train de s'écrouler.
Grey – Tu vois Wendy, c'est pas moi qui détruit tout, ajouta-t-il en écho des accusations de la petite dragon slayer.
Erza – Allez, direction, le manoir et vite.
C'est ainsi qu'ils prirent ensemble la direction du manoir, alors que Lucy prenait la direction opposée à la leur, se rapprochant de plus en plus de la falaise.
Bonsoir à tous !
Les choses se compliquent, j'espère que la lecture vous a plu. N'hésitez pas à me faire un retour. Merci au nouveau venu, j'espère que l'histoire vous plaira ;) Les prochains chapitres s'annoncent palpitants :p
A bientôt !
