Snake Named Voldemort (Un Serpent Nommé Voldemort)

Résumé : Après s'être transformé en serpent et incapable de se retransformer, Lord Voldemort est obligé de se tourner vers le seul autre Fourchelang, Harry Potter. Après avoir conclu un accord, Harry accepte d'aider le Seigneur des Ténèbres à retrouver sa forme humaine. SLASH HP/LVTEJ

Auteur : estalita11

Traductrice : yaoipowaa56

Dislaimers : Je ne possède rien d'Harry Potter

«Discours normal»

:Fourchelang:

'Pensées'


Chapitre 19

« Harry James Potter ! »

Un bruit sourd et métallique retentit alors qu'Harry James Potter laissait tomber sa cuillère en métal dans le bol de glaçage au chocolat qu'il préparait pour les barres au caramel actuellement dans le four. C'était un projet qu'il avait initié pour aucune autre raison que son propre plaisir.

Il semblait que son temps en cuisine allait être interrompu, cependant. Les blancs des yeux d'Harry brillèrent alors qu'il se retourna juste à temps pour voir Tom ouvrir violemment la porte de la cuisine sans même la toucher, une énorme quantité de magie crépitant dans l'air autour de lui. Harry pressa inconfortablement le bas de son dos contre le rebord de la table de préparation à laquelle il travaillait, se demandant ce qu'il avait fait pour provoquer une expression aussi meurtrière sur les traits habituellement beaux de Tom.

« T-tom? » Bafouilla Harry timidement, le creux de son estomac tombant. Tom avait l'air tellement en colère, et cela l'effrayait.

Pourtant, quelque chose n'allait pas. Aussi irrité que Tom puisse paraître, il avait aussi l'air presque déconcerté. Dans sa main, il tenait quelques morceaux de papier légèrement froissés. Il les tenait en l'air et les pointait vers Harry. Au moins, ils ne pouvaient pas faire pire qu'une coupure de papier, comparé à ce que la baguette de Tom était capable de faire.

« C'est de ta faute ! »

Eh bien, quand n'était-ce pas de sa faute selon Tom ? Incitant son corps à se détendre pour soulager la pression de son dos contre le dessus en marbre, Harry, d'une voix légèrement tremblante, dit : « Je ne comprends pas. Qu'est-ce qui est de ma faute ? »

« Il... Il... » La colère de Tom l'empêchait de parler davantage. Les sourcils d'Harry sautillaient sur son front. Il ne pouvait se rappeler un moment où Tom avait été tellement agité qu'il était à court de mots, et Harry commençait à être nerveux que ce qui provoquait ce comportement étrange soit vraiment une très mauvaise chose.

« Tom, qu'est-ce que c'est ? » Demanda Harry avec urgence. Tom grogna, les yeux rouges brillants.

« Il... » La phrase mourut. « Comme si je voulais son aide. » Réussit-il enfin à cracher. « C'est de ta faute ! »

Harry lutta contre l'envie de soupirer. « Oui, tu l'as déjà dit. » S'exclama-t-il dans son exaspération et son inquiétude.

Les pages épaisses que tenait Tom furent soudainement poussées dans les mains d'Harry, qui les redressa un peu et parcourut les mots écrits sur la première. Il venait de Gringotts, se rendit-il compte, avant de lire un peu plus loin. Il cligna des yeux plusieurs fois, se demandant si l'effet que Tom avait eu sur sa vue disparaissait, car ce qu'il lisait ne pouvait pas être correct. Il le relut, sentant son expression se relâcher de choc.

« Ça... ça dit que tu as été désigné comme son héritier. » Entre les mains d'Harry se trouvait une lettre de la division Gringotts des Testaments et Successions. Elle était adressée à Tom Marvolo Jedusor, et dans le corps de la lettre, il était indiqué en phrases courtes et concises qu'Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore avait officiellement déclaré Tom Jedusor comme l'héritier de son nom. Harry était assez familier avec ce genre de document et ce qu'il impliquait. Sirius Black, son parrain, l'avait désigné comme héritier de la famille Black, même s'il n'était pas le descendant direct ou proche de cette famille. Sirius lui avait donné pratiquement tout, refusant à ses cousines, notamment Bellatrix et Narcissa, toutes deux nées Black, tout bénéfice. Ce que Harry ne recevait pas allait à d'autres personnes choisies par Sirius. Outre les coffres et les propriétés Black qu'Harry contrôlait maintenant, il avait également plusieurs formes d'influence politique, en termes de votes et même de sièges dans certains établissements au Ministère, qu'il pouvait choisir de poursuivre lorsqu'il atteindrait l'âge adulte.

Harry pouvait misé que Dumbledore, ce sorcier renommé, avait amassé une quantité considérable de biens tout au long de sa longue vie, mais c'étaient probablement son influence et son pouvoir politique qui étaient les plus précieux de ses possessions. Dumbledore était actuellement le chef du Magenmagot et avait autrefois été à la tête de la Confédération Internationale des Sorciers, bien qu'il ne soit maintenant qu'un simple membre après avoir été exclu pendant un an. Si c'était pour de vrai, rien qu'en étant l'héritier de Dumbledore, il était probable que Tom serait favorisé comme remplaçant une fois que Dumbledore ne pourrait plus participer.

« Ce... ce n'est pas mal, non ? »

« Cela fait pratiquement de moi un Dumbledore. »

Harry se mordit la lèvre. « Est-ce la seule raison pour laquelle tu es contrarié ? Parce que si c'est le cas, je vais rire. » Tom le fixa du regard, comme s'il percevait les pensées de l'autre.

« Je pense que c'est une diversion, en quelque sorte. Autant que je déteste l'admettre, le fait que j'aie un nouveau tuteur fera la une des journaux. Tu seras sous un examen attentif ; cela pourrait atténuer le choc, faire de toi une personne sûre, quelqu'un de digne de confiance pour Dumbledore. Ne penses-tu pas que c'est ce qu'il essaie de faire avec ça ? »

« Un visage public acceptable et influent. » Déclara Tom de manière désincarnée, avant de soupirer profondément. « Il savait très bien que je suis parfaitement capable d'en créer un moi-même, sans son ingérence. »

Pendant qu'il attendait que Tom se calme, Harry s'amusait en pensant distraitement. 'La tête qu'il fait est adorable.'

« Une lettre du vieil imbécile a également été envoyée avec la chouette de Gringotts. » Dit soudainement Tom. « Tu peux la lire. J'ai bien peur qu'elle ne brûle entre mes mains avant que je puisse le faire. »

Harry renifla. « Je pense que tu dramatises. » Il fouilla les quelques pages de parchemin, sautant jusqu'à ce qu'il trouve la lettre dont parlait Tom. « Tom » était simplement adressé sur le devant, et Harry reconnut facilement l'écriture de Dumbledore. Il la retourna et brisa le sceau de cire, dépliant la missive pour en lire le contenu à voix haute.

"Cher Tom,

Cette lettre et les documents qui l'accompagnent pourraient te surprendre. Ils sont le résultat de notre rencontre d'hier, car lorsque je suis revenu à Poudlard, j'étais dans un état de contemplation profonde. J'ai toujours apprécié une longue session de méditation intensive ; rien ne vaut un examen approfondi de soi-même. Celle d'hier soir a peut-être été ma meilleure jusqu'à présent, si je puis me permettre de le dire.

J'avais déjà pris ma décision concernant l'avenir de ce conflit. Harry a confiance en toi, et je fais confiance à Harry ; puisque vous deux avez trouvé un terrain d'entente, je soutiens pleinement cette alliance. Mais il y avait quelque chose de plus que je pouvais faire pour toi. Te faire, Tom Marvolo Jedusor, l'héritier de mes titres et biens transmissibles, était logique.

Tu peux être intéressé ou non par certaines de mes possessions, mais je suis bien conscient de ce qu'une telle désignation pourrait faire pour toi aux yeux du public. Considère cela comme un petit cadeau d'un vieux sorcier pour t'aider, toi et Harry, à réussir. Comme je l'ai dit, j'ai confiance en Harry, et surtout, en toi. Ne sois pas surpris, Tom, j'ai toujours connu ton potentiel, j'ai juste échoué à trouver la chose qui te permettrait de t'élever. C'est une bonne chose que Harry l'ait trouvé. »

Harry marqua une pause dans sa lecture pour jeter un coup d'œil par en dessous de ses cils, essayant d'évaluer la réaction de Tom, en particulier à cette dernière déclaration. Tout ce qu'il trouva, naturellement, fut un masque indéchiffrable. Il éclaircit un peu sa gorge de manière quelque peu gênée et se concentra à nouveau sur la lettre.

« Je comprends qu'il y ait une chance que tu choisisse d'assumer une nouvelle identité. Ce serait peut-être pour le mieux. Il semble que tu aies de toute façon un talent pour devenir quelqu'un d'autre, portant de nombreux visages et personnalités quand cela te convient, et je sais que tu es tout à fait capable de gérer les détails qu'un tel changement impliquerait. En tant que tel, un nouveau nom nécessite également un nouvel arrière-plan. Si cela te tient à cœur, ma lointaine cousine décédée, Audrette Marielle Aleron, pourrait te servir.

Audrette n'a jamais été mariée, elle est morte relativement jeune, mais elle parlait souvent de son affection pour les enfants et de son souhait d'avoir un fils ; un garçon intelligent, disait-elle, qui grandirait pour devenir un grand homme. Je suis sûr qu'elle ne s'en offusquerait pas si tu devenais en partie ce fils. De toute façon, ce n'est qu'une suggestion ; je te laisse les détails sur la manière dont tu aimerais te réintégrer dans le public, et de toute façon, tu seras connu comme mon héritier et comme le tuteur de Harry Potter. Je suis sûr que Rita Skeeter aura... comment dit-on déjà ? Ah, un "festin médiatique." »

Harry grogna un peu, sachant que c'était vrai.

« En parlant de Harry, tu constateras que je t'ai également envoyé ses papiers de tutelle, transférant sa tutelle magique de moi à toi, et tu constateras également une autorisation signée de ma brève visite avec sa famille moldue pour le transfert général. Le fait qu'ils aient si volontiers accepté de renoncer à un membre de leur propre sang m'a attristé et m'a fait honte, et je me suis demandé pourquoi je n'avais pas fait cela plus tôt. Je ne peux être réconforté que par le fait que la bonne chose a enfin été faite. Je peux dire pleinement que l'ironie de la situation ne m'a pas échappé, mais j'ai toujours aimé les bizarreries et les détours étranges que la vie réserve souvent. Prends soin de Harry. Il a tellement à offrir, à toi et au reste du monde. Je te laisse découvrir tout cela par toi-même. »

Harry se sentit un peu gêné et embarrassé par les éloges élevés de Dumbledore. Il grimaca légèrement et se gratta l'arrière du cou, conscient de lui-même. Il se distrait en pensant à sa famille. Il ne savait pas que Dumbledore devait obtenir leur permission signée, mais maintenant qu'il le savait, cela avait du sens. Il n'était pas vraiment surpris par leurs réactions. Peut-être aurait-il dû se sentir mal à ce sujet, mais il n'éprouvait pas la moindre once de remords à l'idée qu'il ne les reverrait probablement jamais. Tout ce qu'il ressentait, c'était du soulagement. Les yeux parcourant la lettre qu'il tenait entre ses mains, Harry constata qu'il restait encore un peu à lire.

« Ce dimanche, j'ouvrirai la cheminée de mon bureau à cinq heures du soir pour permettre à Harry de passer, sauf indication contraire. Dis bonjour à Harry en attendant. Prends soin de toi, Tom, et j'espère sincèrement avoir de tes nouvelles bientôt. »

« Sincèrement, Albus Dumbledore. » Termina Harry, lisant la signature du directeur. Il leva les yeux vers Tom, le trouva catatonique, et posa la pile de papiers sur la table avant de reprendre son bol de glaçage épais. La poêle contenant sa concoction de barres au caramel avait magiquement atterri sur la table une fois que le sort de minuterie d'Harry sur le four avait expiré, et Harry pensait qu'elles avaient suffisamment refroidi maintenant pour le glaçage au chocolat. Il déversa une bonne quantité du mélange sur les pâtisseries cuites et se mit à siffloter doucement tout en l'étalant.

Il en avait fait la moitié quand Tom bougea à nouveau. « Qu'est-ce que tu fais bon sang ? »

Harry haussa un sourcil interrogateur. « Ça ? Je fais mon Délice au Caramel. »

« Pourquoi ? » Siffla Tom.

« Parce que je m'ennuyais, et c'est bon. » Pour mettre l'accent, Harry plongea un doigt dans le bol au contenu visqueux, en prélevant une portion qu'il porta à sa bouche, suçotant le doigt et gémissant d'appréciation tout en regardant Tom de manière espiègle, qui observait attentivement le spectacle.

Harry retira le doigt avec un léger pop et reprit l'étalage du chocolat sur la barre au caramel.

« Alors, qu'en penses-tu ? »

Du coin de l'œil, Harry vit Tom tressaillir en expirant bruyamment.

« Ce que je pense de la lettre ? » demanda Tom d'un ton quelque peu brusque. Harry sourit malicieusement.

« Eh bien, en réalité, je demandais plutôt ce que tu pensais du Délice au Caramel... »

Harry eut à peine le temps de poser le bol de glaçage avant d'être brusquement entraîné sur le côté et tourné pour que Tom puisse presser son dos contre le rebord de la table. C'était aussi inconfortable qu'auparavant, mais maintenant que Tom semblait éprouver une émotion entièrement différente de la colère envers Harry, le jeune homme ne s'en préoccupait pas trop. Il était difficile de remarquer le rebord émoussé du dessus en marbre de toute façon quand Tom essayait apparemment de goûter le glaçage au chocolat en dégustant ce qu'il restait dans la bouche d'Harry.

« Exquis. » Murmura Tom à son oreille après s'être retiré pour laisser à Harry le temps de respirer. Harry étouffa son rire léger dans l'épaule de Tom tout en essayant de cacher son rougissement. Finalement, il repoussa Tom et retourna à sa pâtisserie, recevant un regard mécontent pour ses actions.

« Ne me lance pas ce regard... tu ne peux pas simplement ignorer ce que Dumbledore a fait. Donc, euh, ouais, il t'a désigné comme son héritier. »

Maintenant, Tom fronçait vraiment les sourcils. « Je ne l'ai pas cru quand il a dit qu'il avait fini de manipuler les situations, mais ça... je m'y attendais. » Il ramassa la pile de papiers abandonnée sur le comptoir et feuilleta les pages. La bouche de Harry se tordit en un amusement ironique.

« Tu dois admettre, cependant, que cela pourrait vraiment être à ton avantage. Avec Dumbledore te désignant comme celui devant hériter de ses biens, ne serais-tu pas automatiquement accepté par les gens ? Je veux dire, avec Dumbledore, le chef de la 'Lumière', qui se porte garant pour toi, cela éviterait beaucoup d'efforts pour créer une nouvelle image publique. Et, eh bien, tu veux vraiment falsifier ton identité, n'est-ce pas ? » Harry repoussa le bol de friandises, satisfait du produit fini. « Nous n'en avons jamais vraiment parlé, mais j'ai un peu supposé que tu serais un Serpentard rusé et t'infiltrerais de cette manière, du moins au début. Il doit y avoir très peu de personnes qui connaîtrait Tom Jedusor en tant que Voldemort, mais, euh, quel âge devrais-tu avoir si quelqu'un vérifiait tes dossiers ? Tout ce que je sais, c'est que ce n'est certainement pas comme tu as l'air maintenant. Je sais que la magie est capable de faire beaucoup de choses, mais... »

« Que veux-tu dire par là, Harry ? » Dit le sorcier, on pouvait entendre le sourire dans le ton élégant de la voix de Tom, et il fronça le nez avec dérision.

« Tu as l'air sacrément sexy, d'accord ? Merlin, tout ce que tu fais, c'est recevoir des compliments. Ce que je sais, c'est que tu ne ressembles pas à quelqu'un qui pourrait être mon grand-père. » Harry fit une grimace en réaction au regard sombre de Tom et à son aversion intérieure à penser à ce genre de pensées. Il prit un couteau qui était posé sur la table de préparation et commença à couper sa création de pâtisserie en petits carrés.

« D'accord, oublions simplement que j'en ai parlé. Alors, oui, qu'est-ce que tu prévois de faire ? Peux-tu utiliser tout cet héritage ? » Demanda Harry en faisant tournoyer son couteau dans l'air. « Même Dumbledore pense que tu devrais adopter une nouvelle identité... Je pense qu'apparaître en public en tant que Tom Jedusor sera finalement trop risqué. Il y a toujours ce risque que quelqu'un puisse te lier à Voldemort. » Harry renifla et jeta son regard vers celui de Tom. « Tu pourrais choisir un nom normal et essayer de ne pas être un salaud égocentrique en ajoutant "Seigneur" devant. Cependant, je pense qu'il n'y a rien de mal avec ton prénom. »

Tom sortit un grognement du fond de sa gorge et murmura : « Dit celui qui s'appelle Harry James... ridiculement plébéien. » Harry fourra la plus grande partie d'un morceau de son Délice au caramel encore chaud dans la bouche de Tom.

« Nos noms nous rappellent nos pères ; c'est la raison pour laquelle tu détestes le tien et la raison pour laquelle j'aime le mien. » Harry regarda avec impatience le visage de Tom. « Alors, c'est bon ? Le Délice au caramel, je veux dire. »

Harry passa la prochaine heure à se cacher dans le jardin dénudé par l'hiver, utilisant son temps libre à faire des anges de neige et essayant de ne pas rire trop fort en se souvenant du Seigneur des Ténèbres finissant simultanément le reste du dessert que Harry avait fourré dans sa bouche et tentant de lancer un sort au Garçon-Qui-À-Survécu qui se retirait précipitamment. Certains de ces sorts lui avaient fait mal, mais Harry pensait que cela valait la peine de voir Tom manger plus de sa pâtisserie.

Finalement, un Elfe de Maison le trouva, insistant pour qu'il rencontre son Maître dans le bureau.

« Nous partons en voyage. » Dit Tom à Harry quand il apparut devant l'homme.

« Oh, vraiment ? » Avec indifférence, Harry tira de derrière lui et lança dans l'âtre allumé la boule de neige qu'il avait apportée avec lui pour se protéger d'autres sorts que Tom aurait pu lui lancer. Il leva les yeux et rencontra le regard de l'autre homme.

« ...Avais-tu l'intention de me la jeter ? »

« Bien sûr que non. Où allons-nous ? »

Harry était absolument euphorique que la première personne qu'ils aient vue soit Draco Malfoy. « Bel endroit que tu as ici, Draco. »

« P-Potter ? » glapit l'héritier Malfoy. Le blond était probablement en train de sortir de la maison familiale ou venait de rentrer de quelque part, pour être dans la pièce de transplanage du Manoir Malfoy. Cela amusa Harry au plus haut point de voir que Draco faillit trébucher sur ses pieds lorsque le son accompagnant l'arrivée d'un Elfe de Maison le fit sursauter dans un coin. À côté de lui, Tom, qui portait une lourde cape noire avec la capuche tirée vers la bas de son visage, émit un bruit d'insatisfaction dans sa gorge, probablement à cause du manque évident d'attention de Malfoy envers lui. Ils n'étaient pas inquiets que le sorcier blond parle à quiconque de l'association d'Harry avec le Seigneur des Ténèbres, car le sortilège de Secret que Tom avait mis sur le père de Draco serait actif sur lui aussi si Lucius faisait ce que Tom ordonnait - ce qui signifiait sans aucun doute qu'il le faisait - et disait au garçon de ne plus embêter Harry.

« M-Maître V-vous-Savez-Q-qui. » Bégaya l'Elfe féminin et dépenaillé, provoquant chez Draco un autre glapissement féminin qui semblait presque être une imitation de l'Elfe. « L'invité de Maître Vous-Savez-Q-qui, Letty peux faire quelque chose pour vous aussi, monsieur ? »

« Dis à Lucius de notre arrivée et que nous le retrouverons dans la pièce habituelle. » Articula Tom avec élégance, quelques longues enjambées à travers la pièce le ramenant à l'entrée. Harry le rattrapa après avoir pris une fraction de seconde pour réaliser que l'homme s'était déplacé en premier lieu. L'Elfe s'inclina et disparut. Tom n'accorda pas plus d'attention à Draco, bien que Harry ne put s'empêcher de faire un signe de la main taquin en lui disant au revoir en suivant Tom hors de la pièce.

« Il n'a même pas dit bonjour. » Harry prétendit se plaindre alors que Tom les dirigeait à travers le grand Manoir, sachant clairement où il allait. « Les bonnes manières de nos jours. » Il claqua de la langue et secoua la tête avec regret.

Le Manoir Malfoy était, contrairement à la petite maison du Seigneur des Ténèbres, exactement ce à quoi Harry s'attendait. Assez grand pour que les sons résonnent, rempli de carreaux élégants, de bordures dorées, de rideaux de soie lourds, de nombreux portraits d'anciens membres de la famille, et par Merlin ! Était-ce des paons blancs qu'il pouvait voir par la fenêtre dans le jardin mystérieusement sans neige ?

« Maintenant ça. » Dit Harry d'un ton sombre, « C'est tellement ridicule et excessif que c'en est douloureux. Sérieusement, ça fait mal aux yeux. » Tom ne dit rien à cela, mais de sous sa capuche, Harry jura avoir aperçu un sourire en coin sur le visage de l'homme. Cela fit sourire Harry en retour et continua à examiner la démonstration excessive qui n'avait d'autre but que de crier. "Nous avons de l'argent et pas vous."

Après ce que Harry considérait comme une quantité obscène de marche pour passer d'une pièce à l'autre dans une seule maison, Tom ralentit suffisamment pour pousser une paire de portes pour révéler - quoi d'autre - un salon somptueux. Un plateau de thé était déjà posé sur une table basse en acajou, et un feu rugissait dans la cheminée pour la lumière et la chaleur. Le canapé et les fauteuils des Malfoy dans cette pièce étaient d'un étrange bleu foncé qui semblait presque violet selon la façon dont la lumière les frappait. Harry ne pouvait pas dire en les regardant, mais il les supposait aussi chers qu'ils devaient l'être, ils devaient au moins être confortables. Harry se sentait presque mal à l'aise debout dans un tel environnement luxuriant. Tom, en revanche, semblait parfaitement à l'aise en ôtant sa cape et en la lançant négligemment sur le dossier du canapé. Gracieusement, il s'assit et regarda Harry avec attente, qui se tenait toujours incertainement près de la porte.

« Tu t'assiéras près de moi. »

Un rire très doux et haletant s'échappa de ses lèvres alors que Harry se déplaçait pour s'asseoir à côté de Tom. Il se demandait si l'homme n'avait pas pris place sur le canapé que pour que Harry puisse s'asseoir à côté de lui, car il doutait sérieusement qu'il partageait habituellement les sièges.

« Du thé ? »

« Ouais, d'accord. » Répondit Harry à la question étrangement domestique de Tom. Tom agita négligemment sa main au-dessus du plateau à thé, et en quelques instants, Harry se retrouva avec une tasse magiquement servie exactement comme il l'aimait.

Ils attendirent seulement quelques minutes tranquilles, sirotant leur thé, avant que les bruits de pas qui approchaient rapidement ne les alertent de l'arrivée imminente de quelqu'un. Il y eut une pause dans les pas juste à l'extérieur du salon, comme si la personne hésitait, puis Lucius Malfoy, vêtu de robes bleu marine modestes, apparut dans l'encadrement de la porte. Extérieurement, son expression et son salut poli de la tête ne montraient aucune des appréhensions que Harry soupçonnait que le patriarche Malfoy pouvait ressentir.

« Mon Seigneur. » Dit-il, la voix calme et claire. Une pause raide, et puis : « M. Potter. » Harry inclina solennellement la tête en retour, tout en essayant de ne pas réagir à l'évident malaise de Malfoy face à sa présence.

« Lucius. » Dit Tom agréablement d'une manière qui semblait faire tout le contraire d'apaiser Lucius. Posant sa tasse sur le plateau et se levant, Tom s'approcha négligemment de l'homme blond, s'arrêtant à une portée de bras de lui. Même d'où il était assis, Harry pouvait voir la raideur des épaules de Lucius.

« Si tu veux bien, Lucius... il y a quelqu'un d'autre que j'aimerais appeler pour cette petite réunion. »

Harry était confus par la demande, mais il n'y avait aucune confusion du côté de Lucius, car il fourra immédiatement sa baguette-canne sous son bras droit et tendit l'autre, remontant la manche. Les yeux de Harry s'élargirent minimalement alors que la marque étonnamment noire sur un fond de peau blanche était révélée. À un moment donné, Tom avait sorti sa baguette dans sa main, et maintenant il la tenait en l'air pour appuyer la pointe sur la Marque des Ténèbres marquée sur l'avant-bras gauche de Lucius. Harry était assez sûr que cela devait faire mal, mais l'homme blond ne broncha même pas. Harry pouvait le respecter pour cela, au moins, bien que pas tant pour avoir pris la Marque des Ténèbres en premier lieu.

« Je suis sûr que notre autre invité sera bientôt là. » Verbalisa Tom une fois qu'il eut retiré sa baguette du bras de Lucius et l'avait repliée dans sa manche. « Prends place. » Ordonna-t-il, en pointant du doigt une chaise vide en face du canapé où Harry était toujours assis, puis il y retourna. Lucius obtempéra à la direction, remettant sa manche en place avant de s'asseoir gracieusement. Harry était curieux de savoir qui Tom avait appelé, mais conclut logiquement qu'il ne lui dirait pas s'il ne l'avait pas déjà fait.

Si Harry y pensait, l'idée réelle derrière la Marque des Ténèbres en soi était relativement utile : celle d'une méthode pratique pour organiser et convoquer un grand groupe de personnes qui serait sinon notoirement difficile à coordonner. Cependant, la façon dont Voldemort l'utilisait, comme peu plus qu'une marque d'esclavage, était quelque chose qu'il ne pouvait tout simplement pas approuver. Harry ne savait pas si Tom avait l'intention de continuer à utiliser son invention magique, ou s'il choisirait ou serait contraint de s'en débarrasser. C'était l'un de ces détails qui devraient être pris en compte à un moment donné. Harry réalisa que, désormais, il y aurait des choses que Tom déciderait et que Harry pourrait ne pas aimer, et vice versa, mais qu'ils devraient simplement apprendre à faire face. Ils étaient deux personnes distinctes avec des opinions très différentes sur certaines choses, et la seule façon de traiter cela sans causer un tout nouveau ensemble de problèmes était de faire des compromis. Harry n'était pas le patron de Tom, et Tom n'était pas le sien.

« Donc, bel endroit que vous avez ici. » Commenta Harry de manière décontractée au patriarche Malfoy. Le coin de l'œil du blond tressaillit subtilement.

« Merci, M. Potter. » Dit-il raide. « Le thé vous plaît-il ? » Ajouta-t-il comme une pensée après coup, peut-être un peu trop longtemps après avoir parlé pour la première fois.

« Oh, il est merveilleux, merci. »

Harry appréciait vraiment l'hospitalité des Malfoy.

Ils n'attendirent pas plus de dix minutes, dans ce qui aurait pu être appelé un silence troublant mais ne servait qu'à ennuyer un Harry qui tapotait silencieusement ses doigts sur sa jambe d'ennui, avant que le même Elfe de Maison n'apparaisse dans la pièce pour annoncer l'arrivée de Severus Snape. Les sourcils de Harry se levèrent de surprise, son regard passant à Tom dans un regard interrogateur. Tom intercepta le regard mais n'offrit rien de plus qu'une expression légèrement moqueuse en retour.

:Nous avons décidé que tu n'avais pas besoin de le tuer, n'est-ce pas ?: Chuchota Harry, faisant usage du Fourchelang pour profiter de l'intimité qu'il leur procurait. Contrairement à la croyance populaire, et peut-être à des occurrences antérieures, il faisait un effort pour ne pas miner ouvertement l'influence de Tom dans son rôle de leader. Il n'avait vraiment aucune idée, après tout, de ce à quoi servait cette petite réunion.

:Pas officiellement.: Répondit Tom de même. :Je suis légèrement surpris qu'il soit réellement venu. Considérerais-tu un tel geste intelligent ou insensé ?:

:Tom... pas de meurtre inutile.: Avertit Harry.

Tom prit une gorgée de son thé et l'ignora. Le front de Harry se plissa d'inquiétude, et il regarda vers la porte.

Une fois de plus, le bruit de pas ne laissa aucune chance à une personne de s'approcher discrètement des quelques personnes assises dans la confortable salle de réunion. Comme prévu, le propriétaire des pas n'était autre que Severus Snape, un homme aux nombreuses professions et talents.

Harry devait reconnaître que l'homme échoua à réagir visiblement à l'une des figures assises dans la pièce pendant sa visualisation de celle-ci. Snape aurait peut-être réagi, cependant, s'il savait que Tom allait lui tirer une série de sorts avec la baguette qui avait soudainement apparu dans sa main.

Tout le monde dans la pièce se figea. Snape, en particulier, resta raide et immobile, évaluant probablement s'il était toujours en vie, si Harry pouvait en juger. Qu'il soit encore debout se révéla être un bon signe, dans l'esprit de Harry. Heureusement pour tous ceux impliqués, Tom mit fin à la question en rompant le silence.

« Oh, assieds-toi, Severus, c'est bon. Les sorts étaient inoffensifs, destinés à la détection et à la discrétion. Je pense que tu peux comprendre mes raisons d'être prudent avec toi. Maintenant, assieds-toi. »

Il fallut quelques secondes de plus, mais Snape sortit finalement de sa posture prudente pour faire quelques pas de plus dans la pièce jusqu'à une chaise libre près de Lucius. La petite expression qu'il avait sur le visage lorsqu'il était arrivé avait maintenant été lissée pour ne rien laisser paraître.

Harry s'inclina légèrement vers Tom. :C'était impoli.:

:Il l'a bien cherché.: fut la réponse de Tom. :Il devrait se sentir chanceux de pouvoir encore tenir debout. Ma colère et ma tolérance envers la tromperie n'ont pas changé récemment. Cependant, il reste utile et a pris certaines décisions récentes qui indiquent que le tuer maintenant serait prématuré.:

Harry hocha la tête prudemment après une brève hésitation sur les paroles de Tom.

:Tuer est facile, mais peut-être pas la bonne chose à faire.: Ajouta-t-il, sachant que c'était un peu cliché mais s'en fichant. Tom ne dit rien à cela.

Snape pouvait être un imbécile revêche, mais cela ne justifiait pas le désir de la mort d'un autre être humain. En regardant Snape, Harry le trouva en train de l'observer également, et le garçon eut la pensée étrange qu'il évaluait peut-être si l'enfant de Lily Potter était indemne ou non. Harry fit un signe de tête à l'homme, pour montrer qu'après leur dernière rencontre, tout allait toujours bien. Des yeux sombres se concentrèrent alors sur la présence plus intimidante dans la pièce.

« Severus. » Dit Tom brusquement et un peu sibilant, bien que toujours dans la langue que tout le monde pouvait comprendre. Le seul mouvement de Snape fut le mouvement ascendant et descendant de sa poitrine pendant qu'il respirait, et même cela semblait un peu étranglé. « J'ai compris que c'est principalement de ton fait si je me présente ainsi devant toi aujourd'hui. Quel mouvement intéressant, audacieux et intelligent à la fois, défier ainsi tes deux maîtres. Ce qui m'intéresse le plus à entendre, cependant, c'est si les résultats imprévus de cela te plaisent ? »

L'attente planait dans l'air. Harry ressentait distinctement une exaspération tendre envers la personnalité de "Seigneur des Ténèbres" de Tom, conçue pour intimider tout en utilisant un ton de voix agréable et conversationnel.

Bien à son chagrin, la méthode fonctionnait, même sur lui. Il était un peu anxieux d'entendre la réponse de Snape. Autant qu'il aimerait croire le contraire, Tom ne s'opposerait pas à des méthodes plus sombres pour faire taire quelqu'un qu'il pensait être une source de problèmes pour sa cause. Et Snape, Harry le comprenait, pourrait se révéler être une menace très réelle pour Tom. Il était assez confiant que cela n'arriverait pas, compte tenu de la manière dont le double espion avait aidé Harry plus tôt lorsque Tom était malade.

Harry était tellement perdu dans la lourde concentration de ses pensées intérieures qu'il faillit ne pas remarquer la réponse aussi élégante que d'habitude de Snape.

« Je trouve que oui, mon Seigneur. » C'était tout ce qu'il offrait, et cela semblait être tout ce que Tom exigeait.

« Bien. Maintenant, messieurs, vous avez chacun eu quelques jours pour méditer sur l'association entre Harry et moi. J'espère que vous en êtes venus à la conclusion qu'avec Harry Potter assis indemne à côté de moi, un changement significatif dans le conflit actuel est en cours de planification. »

Harry aurait aimé pousser un petit ricanement et mentionner quelque chose du genre comme quoi peut-être ils le voyaient comme Harry assis à côté d'un Seigneur des Ténèbres indemne, prouvant le changement d'équilibre, mais il savait que c'était mesquin et une blague que Tom n'apprécierait pas pour le moment. Néanmoins, il ricana intérieurement à la réaction imaginée de Tom s'il disait à voix haute ce qui lui passait par la tête.

« Vous devriez aussi savoir qu'Albus Dumbledore et moi avons trouvé un accord. Il ne sera plus trop ennuyeux. »

Le masque de sang-pur soigneusement construit de Lucius Malfoy glissa de manière perceptible, ses yeux s'élargissant d'un millimètre et l'un de ses bras sursautant par surprise. Snape ne réagit d'aucune manière, probablement déjà au courant de cette information.

« Vous, messieurs, êtes profondément impliqués et situés dans des cercles et des circonstances que moi, en tant que Seigneur des Ténèbres, ne peux vraiment pas pénétrer avec mon profil. Mon intention en étant ici aujourd'hui est de recueillir vos conseils et opinions sur le conflit actuel. Lucius, » Prononça Tom d'un ton tranchant lorsque son regard se posa sur sa cible, et l'homme en question, encore un peu déstabilisé par les nouvelles précédentes, avala péniblement. « Comment ont réagi les rangs à mon absence non annoncée ? »

Harry observait l'homme avec intérêt, sa posture témoignant de son engouement évident.

Voldemort avait envoyé cette lettre à Lucius sur le fait de se faire discret, donc il devait avoir des connexions étendues avec les Mangemorts. Comment les "larbins" avaient-ils réagi à la disparition inattendue et étendue de Voldemort ?

« Mon Seigneur, » Parla Lucius avec déférence, « il y en a beaucoup qui n'y prêtent aucune attention et restent indifférents. D'autres, cependant, sont confus, suspicieux, ou même impatients, pensant que vous planifiez une attaque importante et compliquée. Néanmoins, cela a suscité un certain mécontentement. »

Tom émit un grognement pensif dans sa gorge, prenant une dernière gorgée de son thé avant de le replacer sur le plateau.

« Comment pensez-vous qu'ils réagiraient s'ils pensaient que leur Seigneur était mort ? »

Harry était vraiment impressionné par la stoïcité des deux hommes en face de lui. Snape pouvait être moins enclin à continuer à jouer le serviteur totalement loyal, mais Lucius avait évidemment beaucoup moins de raisons d'apparaître comme autre chose que dévoué. Il ne savait pas comment réagir à une telle question, montrant ainsi aucune indication de ce à quoi il pourrait penser.

Snape sauva Lucius de la peine de répondre. « Beaucoup ont mis en jeu leur réputation et leur vie pour cette cause, mon Seigneur. Si... » Snape sembla considérer ses mots suivants avant de finalement se décider pour, « Si Voldemort venait à mourir, ils savent qu'il y a peu de chances pour que la cause réussisse, et qu'ils seront jetés en prison, ou pire. Il y aura ceux qui chercheront à se venger, ceux qui abandonneront silencieusement, et puis il y aura ceux qui seront soulagés. »

Les commentaires soigneusement élaborés de Snape incitèrent Harry à poser une question à laquelle il avait toujours voulu répondre.

« Jusqu'à quel point la plupart d'entre eux sont-ils d'accord avec les idéaux et intentions de Voldemort ? »

Toute la pièce se concentra sur le plus jeune sorcier présent.

« Vous espériez vraiment avoir le feu vert pour tuer des Moldus le reste de votre vie ? » Interrogea Harry avec ironie.

Lucius semblait incertain, mais Snape, en revanche, semblait presque amusé par la question. Les yeux de Harry allaient de l'un à l'autre, avant de finalement se poser sur Tom, qui était assis à côté en attendant également une réponse.

:Lucius semble un peu terrifié à l'idée de dire la vérité.: Chuchota Harry, la bouche tordue sarcastiquement.

Les sourcils de Tom bondirent d'amusement, et le commentaire l'encouragea à briser le silence de Lucius. « Tu peux répondre à la question d'Harry sans conséquences. » Dit-il aérien. « Je suis bien conscient des opinions des Mangemorts, mais Harry ne l'est pas, et je pense qu'il aimerait l'entendre d'une source extérieure. » Harry aurait roulé des yeux, mais ne le fit pas lorsque Lucius décida enfin de parler, bien que de manière hésitante au début.

« Le consentement à travers les rangs est très inconstant, M. Potter. Il y a beaucoup de choses que les disciples de mon Seigneur veulent et qu'il approuve... et il y a beaucoup de choses qu'il approuve et qu'ils ne veulent pas. »

Lucius se tut, attendant peut-être de voir si cela provoquerait la colère de son Seigneur. Ce ne fut pas le cas.

Harry avait le sentiment que Tom prenait plaisir à déstabiliser son disciple avec son impatience indifférente.

« Il y a ceux qui n'ont aucune objection aux souhaits du Seigneur des Ténèbres et qui s'efforcent volontiers de réaliser ces objectifs. Ils sont... peu nombreux en nombre. La majorité ne ressent qu'un consensus partiel pour la plupart des idéaux. » Harry remarqua que Lucius avait soigneusement évité de mentionner ses propres sentiments.

« Pourquoi rejoindre Voldemort en premier lieu, se battre pour quelque chose qui les intéresse seulement partiellement ? » Voulut savoir Harry. Il n'avait jamais eu l'occasion auparavant d'interroger directement l'un des Mangemorts de Voldemort sur les raisons de leur adhésion à l'Ordre des Ténèbres. Ce n'était pas comme s'il pouvait simplement s'approcher de l'un d'eux et demander une interview.

« Ils sont désespérés. » Le bout du nez d'Harry se plissa alors que les connotations de la déclaration de Snape le laissaient légèrement incertain.

« Le Seigneur des Ténèbres était le seul vers qui ils pouvaient se tourner, le seul qui pourrait éventuellement changer les choses pour eux. Certains rejoignent par mépris pour les autres, par fierté, colère, ou même peur... d'autres parce qu'ils estiment qu'ils n'ont pas le choix, qu'ils n'ont personne d'autre vers qui se tourner. Le Seigneur des Ténèbres n'était pas le seul à refuser d'ignorer certaines défaillances de l'administration, en plus d'autres objectifs... »

'Laissez-moi deviner : Moldus et Sang-de-Bourbes ?' pensa Harry tandis que Snape continuait.

« -mais il était le seul à sembler agir à ce sujet. »

Oui, Harry pouvait imaginer des cas où Lord Voldemort était l'option préférable. Tout le monde avait besoin de quelqu'un en qui croire. Harry ne doutait pas que Voldemort avait exploité ce besoin pour renforcer ses rangs.

« Bien dit, Severus. » Parla doucement Tom. Harry cligna des yeux d'abord vers Snape, pour son discours élégant, puis il cligna des yeux vers Tom, qui semblait vraiment satisfait de ce que le maître des potions avait dit.

« Voldemort sera mort d'ici la fin de cette année ou de la suivante, selon comment les événements se déroulent. »

Efficace, direct, et brusque... c'était ainsi que Tom annonça la nouvelle aux deux sorciers assis en face de lui. Le masque de Lucius fut brisé quand une expression ébahie traversa son visage, mais la seule réaction de Snape fut un regard excessivement brillant dans ses yeux.

« Et la guerre, mon Seigneur ? » Snape posa calmement la question. Tom sourit méchamment, sortant un document épais et enroulé de l'une des poches de sa robe. Il annula le sort collant qui le maintenait fermé et le fit flotter à travers la pièce pour que Snape puisse le lire, sachant que lui, plutôt que Lucius, comprendrait mieux la signification de qui Dumbledore avait déclaré comme son héritier.

« Voldemort sera mort, mais je n'abandonne pas mes efforts. La guerre sera... modifiée. Dites-moi, que dois-je faire avec ceci ? »

Il était assez évident que Dumbledore n'avait pas pris la peine de parler de ses projets à Snape, car lorsque Tom leur montra le document qui le déclarait comme l'héritier vénéré du directeur, le maître des potions avait le même regard de choc que Lucius Malfoy.

Audrette Marielle Aleron était la dernière Aleron de sa branche de la famille, qui était d'une richesse et d'une position assez modérées dans la communauté britannique, mais qui n'avait pas été prominente au cours des dernières décennies, le nom étant absorbé par d'autres familles, comme les Dumbledore. Elle n'était pas la première cousine de Dumbledore, mais c'était une relation assez proche pour que personne ne s'étonne si le directeur sans enfants choisissait sa progéniture comme héritier désigné.

Audrette était une Serdaigle, arrivée à Poudlard en 1955 pour sa première année. Elle a obtenu son diplôme et s'est plongée dans son domaine d'étude choisi, la création de sortilèges non latins, et a quitté le pays pour l'étudier partout dans le monde. Elle avait peu de contacts avec des personnes originaires de Grande-Bretagne après cela, donc si elle avait eu un enfant à un moment donné, il n'y en avait vraiment pas beaucoup qui auraient pu dire le contraire. Il y a environ cinq ans, elle est décédée d'une maladie rare à l'étranger.

Audrette allait bientôt avoir un fils. Tom avait décidé cet après-midi-là que oui, il préférerait trouver un nouveau nom pour vivre. Il y avait tout simplement trop de raisons pour que Tom coupe les liens avec son vrai nom plutôt que de l'utiliser en public, du moins pour le moment.

Il y avait toujours une possibilité que quelqu'un puisse le relier à Voldemort. En fin de compte, après avoir examiné les archives que Lucius Malfoy avait fait sortir du ministère hier après leur réunion plutôt instructive, Tom dût admettre que l'utilisation d'Audrette comme sa "mère" était aussi bonne qu'une autre. Elle était relativement anonyme, n'avait aucun autre proche parent à part Dumbledore et quelques branches éloignées d'autres familles de sorciers - ce qui n'était pas rare parmi les sang-pur de toute façon - et elle n'était plus en vie pour contester le fils qui prétendait être le sien, pas plus que Dumbledore pour l'avoir suggéré en premier lieu.

Cela procurait à Harry un sentiment d'affection intense que Tom avait accepté de commencer essentiellement sur une feuille blanche, changeant complètement ses tactiques qui sapaient presque tout ce pour quoi Voldemort avait travaillé.

Ce qu'il ne savait pas, c'était si c'était entièrement parce qu'il l'avait convaincu, ou si Tom trouvait réellement des erreurs dans ses méthodes précédentes. En fin de compte, Harry s'en fichait. Le fait que Tom ait choisi d'utiliser les événements récents comme une deuxième chance pour faire les choses différemment, au lieu de gaspiller une telle opportunité rare, était suffisant pour Harry.

Tom lui avait cependant mentionné que "Voldemort" serait toujours utile pendant un certain temps. Harry écouta ce qu'il avait à dire à ce sujet, et finit par convenir que certaines manœuvres créatives de la part de "Voldemort" pourraient secrètement être des tactiques conçues pour aider toute manœuvre politique de Tom. Tom ne relâchait pas son contrôle sur les Mangemorts, mais leur activité serait modifiée. Ce serait une attaque double, une opération intérieure et extérieure tout en un, avec seulement quelques personnes sachant qu'il s'agissait d'un effort combiné. Le soutien surprise de Dumbledore ouvrait tellement de possibilités.

Cela semblait être une chose simple, de prétendre être quelqu'un, mais Harry commençait déjà à se sentir dépassé par l'énorme quantité de complications qu'il pouvait inventer pour le faire de manière convaincante. Le problème était qu'il n'était pas assez familier avec ce genre de badinage pour savoir si ses inquiétudes étaient fondées ou non.

« Alors, comment cela fonctionne-t-il ? Dumbledore t'a revendiqué légalement comme son héritier. Ne devrait-il pas mettre ton nouveau nom comme héritier à la place ? »

« Cela n'a pas d'importance. » Proclama Tom. « Je peux utiliser un Secunda Nomine. »

« Huh. » Verbalisa Harry, son menton reposant dans sa main alors qu'il réfléchissait aux informations qui ne répondaient pas vraiment à sa question, car il n'avait aucune idée de ce que c'était. « Alors... » Il traîna. « Qu'est-ce que ça fait exactement ? »

Ils étaient dans le bureau de Tom dans leurs positions habituelles, Tom dans son fauteuil derrière le bureau et Harry assis en face de lui. Nagini avait choisi de s'enrouler devant la cheminée. Lady avait attendu que sa cousine beaucoup plus grande soit profondément endormie avant de se faufiler discrètement et de s'enrouler à son tour sur le corps de Nagini. Harry attendait juste que Nagini se réveille pour voir sa réaction. Il n'était pas sûr, mais il était assez sûr que Lady avait un genre de béguin pour le cobra beaucoup plus grand, ce qui, s'il y réfléchissait trop profondément, le dérangeait un peu. Mais d'un autre côté, si sa dévotion envers Voldemort était une indication, Bellatrix devait avoir une certaine affection pour les serpents...

Et si son esprit allait beaucoup plus loin, il allait devoir s'oublietter lui-même. Heureusement, Tom interrompit ce train de pensées en répondant à la question de Harry.

« Savais-tu, Harry, » dit Tom de manière conversationnelle sans lever les yeux de la page sur laquelle il écrivait. « que le Registre des Naissances Magiques de Poudlard est le seul moyen en Grande-Bretagne de noter de manière définitive la naissance de sorcières et de sorciers nés qui sont éligibles pour fréquenter Poudlard ? Le ministère n'a aucun moyen de savoir eux-mêmes quand une personne magique naît, encore moins qui elle est et qui sont ses parents. »

« C'est assez... stupide. » Commenta Harry. « Comment diable le ministère sait-il qui ils sont censés être, ? »

« On s'enregistre lorsqu'on atteint l'âge adulte. Il semble que le ministère ne s'inquiète que de ceux qui peuvent voter, et c'est une méthode pour noter les Nés-Moldus qui ne naissent pas dans le système sorcier de toute façon. »

Harry renifla, tendant la main pour prendre sur le bureau de Tom une sorte de pierre de couleur étrange. Il se mit à jongler avec l'objet entre ses deux mains pour les occuper.

« C'est vrai, maintenant que tu en parles, je me souviens avoir entendu parler de l'enregistrement. Je pense que la plupart des gens le font en même temps qu'ils obtiennent leur permis de transplanage, pour ne pas avoir à aller au ministère deux fois. Je ne suis toujours pas sûr de ce que ça a à voir avec tout ça, cependant. »

Tom jeta à Harry un regard qui exprimait clairement à quel point il considérait le jeune sorcier comme désespérément perdu. Harry répondit avec une expression qu'il espérait être attachante et innocente.

« Cela signifie qu'il est beaucoup plus simple de falsifier une identité en raison de l'incompétence du Ministère. Je pourrais déposer un formulaire d'enregistrement avec les informations de ma nouvelle personne et presque ne rien avoir d'autre à faire. Ajoutez à cela l'utilisation de Secunda Nomine et les choses deviennent encore plus faciles. »

Harry soupira et reposa le cristal avec lequel il jouait. « Je ne sais toujours pas exactement ce que c'est... »

« Et c'est pourquoi les étudiants devraient apprendre le latin, étant donné que c'est la langue utilisée pour la plupart de leurs sortilèges. Secunda Nomine est un rituel utilisé pour se donner un autre nom, secondaire au sien. Cela permet d'être deux personnes à la fois. »

« Génial. » Dit Harry, ignorant la pique qui pouvait ou non être davantage dirigée contre lui que contre son école. « Comment ça marche ? Attends, laisse-moi deviner : cela implique la Magie Noire. » Harry fit mine de frissonner d'horreur.

Tom expira en une réplique sèche au ton et à l'acte de Harry. « Principalement de la Magie du Sang, et un peu de sortilège. C'est techniquement illégal, mais la plupart des rituels anciens et de ce type le sont, quels que soient leurs effets ou s'ils sont même connus. Il existe des sorts pour changer légalement son nom, mais je ne les utiliserai pas car ils ne cacheraient pas complètement qui j'étais avant. Je ne veux pas avoir un nouveau nom de manière permanente, j'ai juste besoin d'en avoir un deuxième. »

Harry gloussa. « D'accord, le légal c'est surfait. » Railla-t-il. Les yeux de Tom étincelèrent. « Alors, le rituel. » Incita Harry, et Tom continua son explication.

« Ça ne change pas mon nom, ça le dissimule simplement. Les sorts d'identité ou les méthodes telles que les interrogatoires verbaux avec des sérums de vérité donneront le nom supposé, plutôt que l'original. Je contrôle quand et où il est perçu. C'est un déguisement. Je me suis récemment rendu compte que quelque chose à propos des potions en avait brisé les effets, mais quand j'ai pris le nom de Voldemort, j'ai fait un rituel similaire à Secunda Nomine, aidé par le fait que mon vrai nom était caché dans les lettres. »

« Que Merlin nous en préserve si quelqu'un découvrait que ton nom était Tom. » dit Harry sur un ton plutôt léger et taquin. « Parfois, on voit que tu étais un adolescent quand tu as rêvé pour la première fois de l'immortalité et d'écraser le monde sous tes pieds sans doute parfaitement manucurés. »

Tom faisait la moue. « Veux-tu que je te démontre que j'étais aussi un Seigneur des Ténèbres ? » Demanda-t-il d'un ton léger.

« Non, merci. » Le coupa Harry. Il se rassit dans son siège et essaya d'avoir l'air innocent. Tom semblait peu convaincu, et Harry se racla la gorge. « Alors... Secunda Nomine... »

L'expression de Tom était toujours légèrement contrariée, mais il reprit néanmoins sa plume et se remit à griffonner sur la feuille devant lui.

« Cela constituera la base de ma nouvelle identité... en apparence, personne ne pourra jamais découvrir que je suis quelqu'un d'autre. Évidemment, d'autres documents devront être falsifiés, pour l'authentification, mais créer un nouveau passé ne sera pas un problème pour moi. Les Gobelins devront peut-être également recevoir une somme pour garantir leur discrétion concernant l'héritage, mais cela tient uniquement au fait qu'ils sont immunisés contre les effets du sortilège du Secunda Nomine. Tant qu'ils sont payés, ils n'auront pas de préoccupation pour les affaires sorcières. »

Harry soupira. « Dommage que je ne connaissais pas ce rituel avant de venir à Poudlard... » Marmonna-t-il.

« Quoi, et provoquer l'indignation du reste du monde parce que leur Sauveur n'est pas apparu pour sa première année ? » Répliqua Tom.

Harry se complut brièvement dans la fantaisie de commencer en tant qu'élève complètement anonyme, un sourire rusé sur le visage alors qu'il imaginait aussi la réaction de chacun si "Harry, Potter," n'était jamais appelé pour être réparti ce tout premier jour. Puis il éclata d'un petit rire et secoua la tête de façon plaisante. « Oh, l'horreur ! » Dramatisa-t-il de manière tapageuse. « Bien sûr, je me demande ce qu'ils diraient s'ils découvraient un jour ton plan machiavélique. »

Les yeux de Tom se levèrent jusqu'à sa naissance de cheveux dans une confusion manifeste. « "Machiavélique"? Vraiment, Harry, je dirais que c'est un peu exagéré... »

« Quoi ? » Dit Harry en haussant les épaules. « Penses-tu vraiment que quelqu'un pourrait deviné que tu réussirais à te faire nommer héritier de Dumbledore, à changer de nom, et à te présenter comme le nouveau tuteur d'Harry Potter contre les ténèbres de ce monde ? Je dirais que "machiavélique" est une description assez appropriée pour quelque chose que personne ne verra jamais venir. »

Le visage de Tom avait pris une expression plutôt grincheuse, et après que Harry eut fini de parler, il prévint le garçon. « Ne t'attends pas à ce que je remercie le vieux fou. »

Harry tendit la main par-dessus le bureau et tapota la main de Tom, qui retira brusquement son appendice personnel avec un regard acide.

« Tu es juste contrarié parce que tu sais que tu vas probablement devoir lui parler de nouveau et faire semblant de l'apprécier si vous êtes en public ensemble. » Dit Harry avec un sourire qui n'était pas du tout sympathique, retombant dans son siège. « Secrètement, tu frottes juste tes mains d'anticipation de toutes les choses astucieuses que tu pourras faire avec ce titre. Cela s'ajoute à ton complot machiavélique pour faire aimer le monde magique. N'oublie pas, la peur est surestimée. »

Tom se renversa, les doigts sur les tempes et les traits froissés dans une expression douloureuse. « Cela pourrait me tuer. »

« N'importe quoi. Tu vas adorer ça. »

« Je ne suis pas sûr de te croire. »

« Et je ne pense vraiment pas que lancer des sortilèges comme des bonbons soit un moyen très efficace de soulager la tension. Dis donc, si tu utilises la cousine de Dumbledore comme ta "mère", qui diras-tu que ton père est ? »

Il y avait une légère ride entre les sourcils de Tom qui trahissait la légère tension qu'il ressentait en répondant. « J'ai décidé d'en faire un Moldu. » Dit-il froidement. Harry ne put s'empêcher de tressaillir de surprise.

« Vraiment ? » Dit-il avec intérêt, se penchant un peu plus près de Tom, une lueur espiègle dans son œil. Tom fronça les sourcils légèrement agacé par la gaieté atténuée de Harry.

« Un mort. » Continua Tom, son regard repoussant Harry dans son siège avec une résignation indifférente. « Les Moldus sont assez sujets aux accidents et aux maladies, après tout. J'ai pris cette décision en supposant que cela réduira les chances que quiconque découvre d'éventuels choses qui pourraient - douteusement - exister dans mon récit. La communauté magique ne se donnera jamais la peine de vérifier si un Moldu décédé que je prétends être mon père existe vraiment. Il suffira que Dumbledore confirme que la femme qu'il a suggérée est ma mère. Toutes ses archives existent déjà et peuvent être facilement étayées sans que j'aie à les créer. Les gens seront curieux de savoir qui a été chargé de protéger leur précieux Sauveur. »

Harry hocha la tête en comprenant l'explication, bien que son sourire s'aiguisa. « Et, tu es à nouveau machiavélique. »

« Hmm ? Ah, » Dit Tom, jouant pour une fois avec Harry. « Personne ne soupçonnerait jamais que quelqu'un qui prétend ouvertement être un Sang-Mêlé serait en fait l'Héritier de Serpentard, c'est bien cela que tu sous-entends, n'est-ce pas ? »

Harry esquissa un sourire aérien, un léger indice du sentiment surréaliste qu'il ressentait.

Plus tard, lorsque Tom laissa Harry seul dans sa maison pour accomplir quelques tâches à l'extérieur, Harry se retrouva installé dans l'une des confortables chaises disposées autour de la table rectangulaire usée de la bibliothèque. Il avait rassemblé plusieurs livres des étagères de la bibliothèque de Tom, formant un tas plutôt imposant sur le dessus de la table. Essentiellement, il faisait des recherches tout en essayant de concilier le fait qu'il ouvrait volontiers d'épais tomes pour des raisons autres que la réalisation d'un devoir scolaire.

Mais c'était un objectif personnel... Tom serait fier, pensa Harry ironiquement, qu'il s'efforçait d'accroître son puits de connaissances. Tous les livres qu'il avait attrapés portaient principalement sur l'histoire du monde magique. Le professeur Binns à Poudlard était le pire du pire, et Harry utilisait généralement son cours pour rattraper un peu de sommeil. De plus, d'après les quelques chapitres des livres qu'il avait survolés jusqu'à présent, ce type d'histoire, il était très improbable que le professeur Binns l'enseigne. Harry était allé à la bibliothèque en prévoyant de passer son temps à lire des faits ennuyeux mais importants, mais ce qu'il trouva le maintint en réalité intéressé, le poussant à tourner rapidement les pages.

En vérifiant les titres et les dates de publication, Harry conclut que bon nombre de ces livres ne se trouveraient certainement pas dans la librairie Fleury et Bott au chemin de traverse, et qu'ils contenait une vérité plus crue que l'histoire déformée des archives approuvées par le Ministère. C'était la bibliothèque magiquement étendue de Tom, donc pour être honnête, il n'avait pas prévu le discours édulcoré des manuels de Poudlard de toute façon.

En fin de compte, Harry pouvait dire définitivement qu'il avait appris plus au cours de ces quelques heures d'étude privée sur l'histoire de la société magique que pendant cinq ans et demi de cours d'Histoire de la Magie. La première chose qu'il comprit fut que l'histoire des sorciers était ancienne...techniquement il le savait, mais il n'avait jamais vraiment saisi. L'humanité était vieille, bien sûr, mais il semblait à Harry que plus il lisait, plus la magie était ancienne. Et parce qu'elle était ancienne, l'histoire en devenait plutôt compliquée. Il ne fallut pas longtemps avant que Harry ne trouve du papier et des stylos afin de prendre des notes et d'organiser certains faits et ses réflexions à leur sujet. Il se sentait comme une Hermione, assis là avec plusieurs livres éparpillés sur la table, un ou deux sur ses genoux, de l'encre partout sur ses doigts et (sans le savoir) sur sa joue.

Harry ne savait pas combien de temps il avait travaillé, ou remarqué comment les ombres avaient commencé à se faufiler à travers le sol à mesure que le soleil qui filtrait par les fenêtres s'estompait lentement, ou qu'un des Elfes de Maison avait allumé plusieurs bougies pour ramener la lumière à un niveau acceptable. À un moment donné, il fut interrompu lorsque Lady le trouva et daigna se poser sur ses épaules, semblant chercher du réconfort après que Nagini l'eut apparemment réprimandée. Harry ressentit effectivement de la sympathie pour le serpent qui était devenue son étrange compagnon, malgré qui elle était vraiment. Pas si surprenant, compte tenu des événements concernant le dernier serpent qu'il avait eu comme compagnon. De temps en temps, il levait la main et la grattait sous son menton lorsqu'il n'écrivait rien.

Tom le trouva finalement tard dans la soirée. À un moment donné, Harry s'était étendu sur le grand tapis de la cheminée, sa poitrine appuyée sur un oreiller et Lady était enroulée autour de son cou tandis que sa partie supérieure remontait et passait par-dessus le dos de son crâne, de sorte que sa tête reposait sur son front. Lorsque Tom éclaircit sa gorge, Harry sursauta légèrement à ce bruit inattendu, et sa plume laissa une tache d'encre étrange sur son parchemin. Néanmoins, une fois que Harry eut surmonté son bref choc, il sourit à Tom en guise de salut.

« Salut Tom. »

« Qui es-tu et qu'est-il arrivé au Garçon-Qui-Déteste-Lire ? »

Harry gloussa, se redressant en position assise en tailleur, le dos tourné au feu réchauffant. Tom s'abaissa légèrement pour passer son pouce en diagonale sur la joue d'Harry, la sensation de picotement laissée derrière indiquant qu'il venait d'utiliser un sortilège de nettoyage. Harry retroussa son nez, pensant que Tom venait probablement de retirer une tache d'encre égarée sur son visage.

« Tu as manqué le dîner. » Informa Tom à Harry tout en le regardant curieusement.

« Oh. » dit Harry avec un haussement d'épaules, réalisant que oui, il avait faim et ne s'en était pas rendu compte jusqu'à maintenant. « C'est vrai. Je ne savais pas que tu étais de retour. J'ai faim, maintenant que j'y pense. » Il regarda avec impatience le propriétaire de la maison. Si Tom était enclin à une telle expression, il aurait probablement roulé des yeux quand il claqua des doigts, faisant apparaître les plats négligés du dîner sur la table de la bibliothèque. Avec un soupir satisfait, Harry se leva et prit une place correcte hors du sol, Tom prenant la chaise directement en face de lui. Il semblait que Tom n'avait pas mangé non plus.

Après que la majorité de leur faim eut disparu, Tom aborda enfin la question de ce à quoi Harry avait été occupé pendant la seconde moitié de la journée.

« Veux-tu m'en parler ? » Demanda-t-il. Avec un geste théâtral, Harry déploya ses nombreuses pages de notes sur la table à côté de son assiette et procéda à donner à Tom un aperçu de ce qu'il avait extrait des livres qu'il jugeait pertinents pour le conflit actuel.

« Je voulais simplement combler certaines, euh, nombreuses lacunes que j'ai dans l'histoire de la sorcellerie, seulement aucun de ces livres n'est un résumé rapide, comme le sont les manuels, par exemple, donc cela a pris beaucoup plus de temps que je ne le pensais. En même temps, je ne pensais pas être aussi intéressé que je l'étais. Le cours d'histoire à Poudlard est vraiment de la foutaise complète et absolue. »

« Peut-être a-t-il juste besoin d'un nouveau professeur. Intéressé par le poste ? »

« Moi ? « Harry ricana, en secouant la tête en signe de rejet. « Je ne suis pas sûr de ça. »

« Qui sait ? » Tom sourit.

Harry regarda Tom avec méfiance, mais l'homme avait détourné son attention pour finir son verre de vin.

« Hé Tom ? »

« Oui, Harry ? »

« On joue à un jeu de carte ? »

« Est-ce une métaphore pour faire autre chose ? »

Harry rit. « Non... mais tu penses que ça devrait l'être ? »

Le lendemain matin, Harry se réveilla dans les bras de Tom. Cela lui fit ressentir toute sorte de choses, notamment le réconfort et la chaleur, mais aussi un peu de tristesse parce qu'il savait qu'il partait ce jour-là. Encore une fois, cette impression d'un monde sur un axe incliné le frappa, car il n'aurait jamais imaginé dans ses rêves les plus fous être tenu dans les bras du Seigneur des Ténèbres.

La nuit dernière, ils avaient joué à un jeu de carte... et ensuite ils avaient joué à un autre jeu de carte.

C'était presque gênant pour Harry à quel point il s'était agrippé fermement à l'autre homme la nuit dernière. Malgré leurs activités amoureuses lentes, il y avait eu une tension dans l'air qui avait un goût presque de désespoir. Est-ce que Tom avait été aussi conscient que Harry que, pour la première fois depuis de nombreuses semaines, ils n'auraient aucun contact physique une fois qu'Harry serait retourné à l'école ?

Est-ce que Tom lui manquerait ? La partie toujours pleine d'espoir et d'optimisme d'Harry pensait que oui... peut-être sans jamais l'admettre.

La nuit dernière, Tom faisait quelque chose de délicieux à Harry, le laissant haletant et un peu étourdi. Ils étaient pressés l'un contre l'autre à la lumière de la lune et du feu de la cheminée, leur peau lisse glissant facilement l'une contre l'autre où ils se touchaient. Dans son esprit, Harry ne pouvait réprimer aucun autre cliché, aucune niaiserie romantique à laquelle il pouvait penser pour décrire à quel point cela semblait juste, et s'il avait eu l'intention de le faire, il aurait roulé des yeux devant sa propre niaiserie. Il y avait un moment où il avait presque offert à Tom son consentement pour aller plus loin, pour porter ce qu'il ressentait à de nouveaux sommets, mais avant qu'il ne puisse dire quelque chose, Tom lui avait plutôt ôté toute cohérence qu'il aurait pu avoir. Tout ce qui était nouveau avait tendance à surcharger immédiatement son système - il était encore techniquement vierge, après tout - et il n'a donc pas fallu longtemps avant que Harry ne frissonne et gémit en jouissance, son esprit transmettant inexplicablement les sensations sur le lien d'Horcruxe, semblant presque surprendre un orgasme chez Tom aussi. Harry se sentait toujours satisfait quand quelque chose qu'il faisait provoquait cela.

Le sommeil vint rapidement après.

Et maintenant, de nombreuses heures plus tard, Harry était réveillé à nouveau et conscient qu'il partirait dans plusieurs heures. Dumbledore avait dit que la cheminée de son bureau serait prête pour lui vers cinq heures.

Était-ce mal qu'il se soit tellement habitué à la maison de Tom, ou peut-être simplement à Tom, que le retour à Poudlard avait perdu un peu de son attrait ? Ne vous méprenez pas, l'école était toujours la maison de Harry, mais elle avait maintenant de la concurrence.

Harry décida qu'il pensait avec trop de mots quand un simple "Tom va me manquer" suffirait. Soupirant, il enfouit son nez dans la clavicule de Tom.

« Je crois t'avoir dit une fois que je ne suis pas un ours en peluche. »

Harry sourit. Tom ne fit même pas l'effort d'ajouter de la malice à son ton légèrement marmonnant pour dissimuler ce que Harry pourrait appeler un amusement tendre.

« En fait, je pensais être l'ours en peluche dans cette situation. »

La poitrine de Tom tressaillit quand il renifla comme offensé, mais même dans ce cas, l'effort était timide, et il ne lâcha pas Harry. Cela ne fit que provoquer un large sourire chez le jeune sorcier.

« Je ne dirai à personne que tu aimes les câlins. » Chuchota-t-il conspirateur.

"Tu ne peux tout simplement pas t'en empêcher, n'est-ce pas, garnement ? »

« C'est un peu difficile d'avoir peur de toi en ce moment. » Dit-il à Tom avec un haussement d'épaules, un sourire espiègle toujours sur ses lèvres.

À ce stade, Tom aurait généralement lancé un sort à Harry, mais il resta silencieux et apparemment pas assez offensé pour lâcher l'importun dans ses bras.

Cela convenait bien à Harry.

A SUIVRE...