Pottertober: "Le temps est une chose mystérieuse."
Kinktober : "Balais"
POTTERTOBER
21 Octobre | Tame. | 495 mots.
Le temps était une chose mystérieuse.
Il transformait les petits frères en homme et les petites sœurs en joueuse de Quidditch professionnelle. Il transformait les frères et sœurs en mère et en père et vous collait une armée de neveu et de nièce dont vous ne savez pas quoi faire. Il couvrait votre peau de cicatrices roses et celle des grands frères de marques argentées. Il transformait les mères en grand-mère. Il guérissait les peines et adoucissait les horreurs. Il vous prenait et vous amenait de nouvelles personnes, en un cycle infini et épuisant. Comme le feu, il détruisait les choses, mais prenait parfois le temps d'en faire de nouvelle, plus dure et plus résistante.
Charlie effleura la peau rugueuse de sa paume, traça les cals familiers du bout de l'index et se força à fixer la bouteille de Bièraubeurre qui transpirait sur la table devant lui.
Le temps était une chose mystérieuse.
Il transformait les œufs en dragons et les gamines en images à vous faire faire des rêves que la morale réprouve. Il rendait la gosse qui avait grandi dans la baraque d'à côté, qui avait toujours eu la tête ailleurs en une créature fascinante qui traversait le monde dans l'espoir de mieux comprendre les incompris. Il dotait la gosse un peu à côté de ses pompes d'une compréhension intrinsèque pour tout ce qui sortait de l'ordinaire.
Charlie sortait de l'ordinaire. Il n'avait jamais vraiment compris ses semblables, avait toujours trouvé plus de réconfort près des animaux que des hommes. Les Dragons avaient toujours su écouter sans juger et s'il ressortait d'une interaction avec une nouvelle brûlure à soigner, c'est parce qu'il avait mal fait son boulot. Il n'y avait pas à réfléchir, tout était instinctif avec eux.
Luna s'approchait comme il le faisait avec ses dragons. Elle était sur la Réserve depuis une semaine et chaque jour, elle venait plus proche. Chaque jour, elle l'observait plus longtemps, chaque jour, elle notait quelque chose sur lui. Luna était doué pour apprivoiser les choses, les animaux et les gens. Charlie n'était pas sûr de vouloir être apprivoisé, mais il avait l'impression qu'il n'aurait pas vraiment son mot à dire sur la situation.
Elle se rapprochait toujours plus près et le temps était définitivement une chose mystérieuse. Si vous aviez posé la question à Charlie deux mois plus tôt, il aurait dit que Luna Lovegood était une camarade d'école de Ron et qu'elle était sympathique. Aujourd'hui ? Aujourd'hui, il peinait à trouver les mots pour la décrire. Lui qui se contentait si bien de rapports sans lendemain était lentement mais sûrement en train de réaliser que s'il posait la main sur elle, il pourrait dire adieu à sa liberté. L'idée aurait dû le terroriser, mais Luna réussissait à la rendre attrayante. Avec elle, il pourrait…
Le ronflement sourd du mal Boutefeu qu'il observait le sortit de ses pensées.
— Je sais, vieux, on va te trouver une femelle bientôt.
Peut-être… peut-être qu'il avait juste besoin de lâcher prise.
KINKTOBER
21 Octobre | Weightlessness. | 500 mots | Drarry
— Descends de là.
— Nan.
Harry flottait à mi-hauteur sur son balai. Il avait troqué sa tenue de professeur contre l'uniforme de l'équipe des Aurors et s'amusait à monter et descendre en utilisant les fonctions du dernier modèle que possédait le Ministère. Il n'avait jamais réussi à se débarrasser de son Éclair de feu et continuait à monter le balai à la moindre occasion. C'était un miracle que l'antiquité soit toujours en état de vol – et compétente qui plus est – après plus de vingt ans d'utilisation. Les balais tendaient à rendre l'âme après un certain temps, mais contre attente Harry avait maintenu le sien en parfait état.
— Descends, Potter.
— Nooon.
Harry se laissa tomber à la renverse et se rattrapa à la dernière seconde. Il passa les deux jambes du même côté et se laissa pendre en coinçant ses genoux autour du manche. Il avait l'air ridicule. La position, ébouriffant encore davantage ses cheveux déjà désordonnés, faisait tomber ses lunettes sur son front et glisser son haut jusque sous son menton. Draco roula des yeux et referma les doigts près des brindilles et tira légèrement. Le Starfire 6052 monta et un sourire narquois étira les lèvres de Draco quand la respiration d'Harry se coupa. Il ricana en détachant les liens qui fermaient le pantalon de Quidditch et qu'il trouva le début d'érection qu'il cherchait sous le tissu épais.
— Hm… T'es sacrément content de me voir.
— Te moque pas trop, rétorqua Harry en s'attaquant à son tour aux attaches du pantalon de Draco.
À peine quelques secondes plus tard, Draco poussait le balai vers l'arrière, assez pour pouvoir s'appuyer contre le mur du vestiaire d'une main tout en traçant une ligne brûlante le long du sexe tendu de son amant. Un gémissement étouffé résonna dans la pièce et il baissa les yeux pour croiser le regard aux pupilles dilatées d'Harry. Il était écarlate et Draco était persuadé que la position n'était pas la seule à blâmer. Il arrêta de réfléchir quand les lèvres d'Harry se refermèrent sur son érection et qu'il lapa son gland avec entrain.
— Merlin, gémit-il avant d'avaler à nouveau le sexe tendu qu'il caressait jusqu'alors.
La saveur de son désir, le poids de son sexe, les soupirs qui fusaient entre ses jambes et la main qui enfonça ses ongles dans la peau crémeuse de ses fesses, tout était familier et tout était délicieux. Il ne se lasserait jamais d'Harry et de la façon dont leurs corps s'entendaient parfaitement. Ils avaient commencé comme ça, par un coup d'un soir aviné et dix ans plus tard, ils partageaient un foyer et deux enfants. Harry se déversa entre ses lèvres avec un geignement sourd et Draco baissa les yeux pour l'observer alors qu'il le menait à l'orgasme à son tour. La tête lui tourna et il pressa sa joue contre la cuisse d'Harry alors qu'il reprenait son souffle. La question qui lui brûlait les lèvres depuis des semaines jaillit sans qu'il ne puisse la retenir.
— Épouse-moi.
— Toi d'abord.
Mais quel idiot.
