KISE ?
_ Aller ! Vous êtes lents ! Grouillez vous avant que je m'énerve ! Hurla le capitaine de Kaijo pour les stimuler.
_ Kasamatsu est à fond aujourd'hui. Commenta un jeune homme blond, essoufflé. Il essuya son front et souffla.
_ Il est toujours à fond. Mais certains jours c'est plus évident que d'autres. Constata Moriyama.
_ Kise ! Je t'ai pas dit d'arrêter pour l'instant ! Tu feras une pause après comme tout le monde ! Au boulot ! Mets des panier au lieu de parler !
_ Heu, oui ! Lança t'il aussitôt, se dépêchant d'exécuter les ordres avant de se prendre un coup de pied aux fesses.
OoooooooooooooO
Le joueur de Kaijo s'essuyait avec une serviette après l'entrainement intense que leur avait servi leur capitaine, quand il reçut un appel anonyme. Habitué à en recevoir de la part des filles, il décrocha, sourire aux lèvres. Son regard se porta en même temps sur ses coéquipiers qui soufflaient, épuisés et par son capitaine qui frappait d'une bonne claque aux fesses d'Hayakawa, toujours aussi énergique.
_ Konnichiha , anata wa yorokose ryota desu ka ? (Bonjour, êtes vous Kise Ryôta ?)
_ Oui c'est moi, qui êtes vous ?
Bon finalement c'était un japonais à l'accent anglais...
_ Kochira ga byouin desu. I'm sorry to have to tell you this way, but your friend* Kuroko Tetsuya shin da. (C'est l'hôpital. Je suis désolé de devoir vous l'annoncer ainsi mais votre ami Kuroko Tetsuya est mort.)
Kise mit un moment à comprendre le passage anglais mais quand son cerveau eut enregistré l'information, il laissa sa serviette tomber par terre et renversa le banc derrière lui en se levant brusquement, s'attirant les regards de ses coéquipiers.
_Qu'est-ce que tu fous encore toi ? Le réprimanda Kasamatsu, mais l'ancien de Teiko n'écoutait pas, pâle comme un linge il bafouilla deux trois mots, puis se mit à marcher en rond.
_ PARDON ?!
_ I'am so... Gomen nasai. Anata no yūjin Kuroko Tetsuya shin da. (Je suis dé-je suis désolé. Votre ami Kuroko Tetsuya est mort.)
!
Cette fois le jeune blond s'écroula lamentablement au sol, ses jambes ne pouvant plus le porter.
_Hé ! Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu fais ? Demandèrent les autres.
Kasamatsu allait s'approcher dans le but de lui demander des comptes mais quand il vit dans ses yeux et sur son visage, son air horrifié, il ferma sa bouche.
_ M-mais.. vous.. c'est.. quoi ?
Alors là c'était une première. Le mannequin ne trouvait plus ses mots ! Son équipe en aurait ri si il n'avait pas été si fantomatique et proche de l'apoplexie.
_ ...
Ils n'entendaient pas ce que disait la personne au téléphone mais apparemment ça n'avait pas l'air joyeux.
_V-vous.. c'est une blague n'est-ce pas ? Hein ? Ouais c'est une blague, haha très drôle !
Le blond riait hystériquement maintenant, si bien qu'il faisait peur aux membres de Kaijo. Jamais ils ne l'avaient vu perdre son sang froid à ce point là.
Le médecin au bout du fil n'en menait pas large, il s'excusait sans cesse. Le pauvre était encore jeune vu le ton de sa voix et il ne semblait pas être sûr de lui, surtout face à la peine plus qu'audible qu'il pouvait percevoir à l'autre bout du fil.
_ Non monsieur je suis vraiment désolé. Si vous êtes bien à Tokyo, vous pourrez me retrouver à l'hôpital demain ? Et prévenir son équipe de basket aussi, nous ne possédons pas leur numéro. Je vous envoie les coordonnés. Et vraiment désolé pour tout ça. Vous aurez plus d'explications demain**.
_Ha-Hai.. je viendrais. Hoqueta Kise, sans vie. Puis il laissa tomber son téléphone sans rien dire, fixant le vide.
Hayakawa perdant patience le secoua comme un prunier et lui ordonna de leur expliquer pourquoi il faisait une tête d'enterrement et semblait déjà mort.
Ce simple mot suffit à briser le peu de résistance qu'il avait tel un barrage et les larmes coulèrent. Il hurla d'un seul coup toute sa douleur, sa colère et son incompréhension dans le gymnase en se recroquevillant au sol, allant même jusqu'à le frapper.
_ Non, non c'est pas vrai ! c'est pas possible ! Pas lui ! Pas KUROKOCCHI ! NOOONNNN !
Il sentit des mains venir le bloquer aussitôt pour le redresser et le coller contre une poitrine dur et large. Le copieur ne chercha même pas à comprendre ou savoir qui s'était, il ne pouvait pas. Il s'agrippa simplement au survêtement, l'autre main contre sa poitrine et pleura, pleura, pleura pendant ce qu'il sembla être des heures, s'étouffant parfois par manque d'air, puis repartant de plus belle.
Ses coéquipiers dépassés ne savaient que faire pour le consoler. Seul Kasamatsu réagit quand le blond prononça un nom et se précipita pour le serrer contre lui. Il siffla ensuite aux autres de faire quelque chose de leurs mains ou de partir si ils ne voulaient pas qu'il s'énerve.
Moriyama s'approcha rapidement, pour le réconforter aussi et finalement les autre l'imitèrent. Même Hayakawa et son manque de douceur légendaire. Ils ne comprenaient pas mais ils n'allaient pas laisser leur coéquipier et ami pleurer sans agir. D'accord le mannequin était parfois pénible et sa popularité avec mais il n'était pas un gars détestable malgré son statut de miracle. Et puis ils étaient une équipe, merde ! Ils se chamaillaient souvent mais s'aimaient aussi !
Plusieurs minutes passèrent, peut-être même mêmes des heures avant qu' enfin le capitaine de Kaijo se décide à poser la question d'une façon plutôt douce.
_ Tu peux nous expliquer ce qu'il s'est passer ?
Le blond qui pleurait encore mais un peu moins fort, renifla, essuya ses yeux puis expliqua d'une voix entre coupée de sanglots
_ Huhu, c'est.. l'hôpital qui m'a app.. huhu appeler... pou-pour me diiire.. que... K..
Il ne put finir sa phrase, un haut le cœur le prit et il se détourna vivement pour vomir. Ses amis eurent une grimace mais ne firent aucune remarque. Ils voyaient bien que le blond était dans un état lamentable. D'ailleurs, vomir ne l'empêchait pas de pleurer.
" Un humain peut vraiment pleurer autant que ça sans être déshydrater ? " Songea Hayakawa.
Kise prit de grandes respirations sous les conseils de Nakamura et dit enfin, la voix défaillante :
_ Ku-Kuroko.. on m'a appeler pour me dire que Kuroko est mort huhu.. Chouina t'il.
_Hum Kuroko.. ça me dit quelque chose.. Ah oui ! C'est le joueur de Seirin non ? S'exclama Hayakawa. Aie ! Mais ça va pas !
_Tss, ferme là idiot. T'a aucun tact toi. Réprimanda le capitaine qui l'avait frappé derrière la tête.
_ C'était aussi le joueur fantôme de Taiko.. oups. Marmonna Moriyama en se faisant foudroyez du regard par Kasamatsu qui semblait se demander s'ils le faisaient exprès.
_ Oui.. un des meilleurs. Souffla Kise, brisé. Il n'était pas féroce mais il était fort malgré tout. Il se redressa brusquement, respira à fond et se leva, les jambes un peu tremblantes. Il esquissa un espèce de sourire qui sonnait complètement faux et leur dit :
_ ça va aller maintenant, vous pouvez rentrer chez vous. Je vais me reprendre et tout ira bien. D'ailleurs je dois rentrer aussi.
_ Quoi ?! Tu rigoles ?! S'exclama Kasamatsu en le retenant par le bras d'un air sévère. Tu crois qu'on va te laisser partir comme ça ? Tu rêves mon gars !
_ Kasamatsu a raison, on te laisse pas tout seul dans cet état. Intervient Moriyama.
_ T'a une tête de déterrer j'te ferrai dire. Et je te fais pas confiance. En plus y a pas 2 secondes tu chialais comme un enfant et là d'un coup ça va mieux ? ! On me la fait pas à moi. C'est juste que tu supportes plus de pleurer devant nous ou d'entendre ces abrutis parlé, et que tu sais qu'y en a encore pour un moment. C'est tout. Alors je refuse. Déclara abruptement Kasamatsu.
Le mannequin ne protesta même pas et resta finalement prostré sur place, se rasseyant sur le banc pendant qu'ils discutaient de lui.
_ Bon, les gars, on peut pas le laisser seul. Vous êtes d'accord avec moi ?
_ Oui. Oui. Hm. Ouais. Acquiescèrent ils. C'était évident. Mais chez qui allaient-t'ils aller ?
_ On peut se rendre chez moi. J'ai une grande maison. Dit Moriyama. Ou alors toi Kasamatsu ?
_ C'est possible..Kise tu as une préférence ?
_Mhuhu, chez moi.
_ .. Ok.
OoooooooooooooO
Kise regardai fixement ses pieds depuis qu'ils étaient arrivé. Chacun avait pu prendre une douche, se changer et même commander à manger pendant que lui restait là, immobile. Ça les rassurait pas vraiment.
_ ..se. Eh Kise !
_ Hein ? Réagit il enfin, clignant des yeux.
_ Va te doucher. Tu es couvert de sueurs et toujours en tenue de sport. Lui dit son capitaine, qui s'essuyait les cheveux avec une serviette.
_ Hum, oui.
Il se leva tel un zombie et se dirigea vers sa salle de bain.
Les autres échangèrent un regard peiné et se promirent de l'aider quand il reviendrai. Nul doute que la soirée allait être longue. Très longue.
OoooooooooooooO
Il était 6 heures quand Ryota sortit de la salle d'eau et que les pizzas arrivèrent.
_ Ha ! On va pouvoir manger ! Je meurs de faim ! Déclara Mitsuhiro en prenant une grosse part.
_ Eh, laisse en pour les autres aussi ! Intervient Kobori.
Yoshitaka soupira en se pinçant le nez.
_ Il y a largement de quoi faire vous autres. Shinya est sage lui au moins.
Celui-ci, installé sur le canapé, leva les yeux vers eux, les joues gonflés de nourriture, rouge de honte.
_ Raaah ! Ils se jetèrent tous les uns sur les autres et une petite bagarre s'ensuivit..
Bim ! Bam ! Boum ! Ughh !
_ Vous ressemblez à un tas de crottes. Dit Yukio, flegmatique, assis calmement sur un fauteuil, jambes croisés.
Aie. Ils se stoppèrent aussitôt devant cette réflexion loin d'un compliment.
Kasamatsu détourna son regard pour se concentrer sur son joueur blond, silencieux. Habituellement il aurait été le premier à rire de leurs pitreries. Cette fois cependant, c'est tout juste si il les écoutaient. Son regard était fixe, un peu rouge et brillant. Son corps penché vers l'avant laissait deviner une certaine tension. De même que ses mains jointes devant lui et qui tremblaient toujours plus fort, malgré son effort de concentration pour l'empêcher.
Mph. Bon il fallait briser la glace dans l'œuf non ? Yukio se doutait bien que le mannequin ne dirait rien si on ne le forçait pas un minimum.
_ Ryôta.
Des yeux bleus l'observèrent, perdus.
_ Tu es drôlement silencieux à présent. Tu n'as pas faim ?
_ Non..
Kasamatsu gigota, cherchant un moyen de le faire craquer en douceur.. Parce que oui il le fallait. Kise ne pouvait pas tout garder pour lui, ce n'était pas sain. Il guetta les 3 autres pour les voir assis au sol, une pizza chacun, et qui les contemplaient.
" C'est louche. " Songea t'il.
Moriyama se leva soudainement et se dirigea vers Kise. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille qui le fit gémir et petit à petit ils virent des larmes couler sur les joues du blond. Son corps entier commença à trembler, alors qu'il se recroquevillait sur lui-même. Il baissa la tête et se mordit le poignet violemment. Si fort qu'il eut mal et saigna mais cela n'arrêta pas ses pleurs qui s'amplifièrent.
Hayakawa, aussi étonnant que celui puisse être, lui retira brutalement son poignet et le gronda pour s'être mordu si fort. Puis il l'entoura de ses bras, le bloquant par la même occasion. Koji et Shinya firent de même et le serrèrent. Ainsi entouré et emprisonné, Ryôta n'avait d'autres choix que de pleurer honnêtement et à découvert.
Kasamatsu remercia silencieusement Moriyama d'avoir agis, même si le résultat faisais souffrir.
_ Comment tu as fais ? Qu'est-ce que tu lui as dit ? Chuchota t'il.
_ Je lui ai dit que..
" _ ..Kise. Tu te souviens de ta rencontre avec Kuroko ? Qu'est-ce que tu avais pensé de lui à ce moment là ? Et la dernière fois que tu l'as vu ? Qu'as tu ressenti en le voyant avec Kagami ?
Qu'est ce que j'ai ressenti ? J'étais content bien sûr. Il n'avait pas changer. Toujours aussi beau et petit. Ses yeux bleus étaient toujours aussi hypnotisant. Il avait l'air joyeux avec Kagami. Trop. J'ai ressenti de la jalousie. Ils étaient si complices. Kurokocchi semblait si heureux avec Seirin.
_ Tu étais jaloux n'est-ce pas ? Tu enviais la relation qu'il entretenait avec sa nouvelle équipe. Et sa lumière. Toi qui ne l'avais été que peu de temps et ne l'aimait même pas au début. C'est ce que tu m'as dit non ? Mais Kise. Qu'est-ce que tu ressens maintenant ? Qu'est-ce que tu ressens quand tu penses que tu ne reverras plus jamais Kuroko ?
_ .. Huh.. huhuhu... Kurokocchi... gémit il doucement. "
_ .. La suite tu l'a connais. Termina Moriyama, baissant les yeux sur leur joueur fétiche, complètement anéantit. Il se joignit lui aussi au groupe qui entourait le jeune homme blond.
_ Oui.
Kasamatsu ne lui en voulait pas. C'était violent mais ça avait fonctionné. Le barrage avait cédé.
Il était inconsolable.
Note auteur :
* De base, je voulais écrire la phrase entière en japonais mais je n'avais pas la même traduction. Voilà comment m'est venu l'idée de faire un médecin anglais au Japon.
** Je suis repassé au français car je ne m'imaginais pas traduire chaque mot pour chaque conversation téléphonique. ^^ Et aussi j'ignore comment ça se passe avec les hôpitaux, donc j'ai imaginé ce qui me convenait pour l'histoire.
