Titre: After dark

Rating: OOC / M

Genre: Angst / Horror

Pairing: Drarry

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, sont la propriété exclusive et malheureuse de JK Rowling.

Bonjour, je me remets doucement à l'écriture après une grosse panne donc soyez indulgent s'il vous plaît. Ma plume n'est pas folichonne, mais j'y travaille. Je n'ai pas de beta lecteurs donc si vous trouvez des fautes n'hésitez pas à me le faire savoir. J'espère que ça vous plaira, bonne lecture!

Je vais essayer de mettre des TW en chaque début de chapitre, en attendant voici les généraux.

TW : Stalker, Harcèlement, Violence explicite, Mention de Meurtre, Menaces...


Prologue

Toutes les conditions étaient réunies pour que la scène soit inquiétante.

Tout d'abord, cette immense demeure s'érigeait comme un modèle de sadisme esthétique dans la modeste rue du Square Grimmaud. Dans cette rue où toutes les demeures étaient entretenues et chaleureuses, elle dénotait par son aspect lugubre et décrépi. Mais ce qui la rendait si terrifiante aux yeux de tous, étaient surtout les sons qu'elle produisait. Bien sûr, comme toute maison laissée à l'abandon, elle grinçait du sol au plafond, en permanence. Pis encore, non contente d'avoir été laissé à l'abandon, déchue de sa grandeur et de son prestige passée, elle poussait des complaintes jours et nuits. Dans le quartier du Square Grimmaud, on disait que des générations entières hantaient ses couloirs et que si l'on était assez attentif, il était possible de les entendre. Sirius avait toujours nié ces rumeurs, arguant qu'il n'aurait pas pu mettre un seul pied dans cette maison sans que ces spectres ne le chassent. Alors qu'il traversait le perron, dont les planches grinçaient sous chacun de ses pas, Harry se demandait si ce n'était pas ce que la maison essayait de faire. Peut-être que les plaintes du bois sous ses pieds transportaient les complaintes de la famille Black à son oreille?

« Devrais-je partir ? Demanda-t-il d'une voix presque éteinte. »

Le jeune homme observait maintenant l'immense porte le coeur au bord des lèvres. Il attendait une réponse qui ne venait pas et que lui-même n'avait pas. Serait-il capable d'abandonner la dernière chose qui le reliait à Sirius? Cette demeure était terrifiante et l'idée d'y vivre seul lui nouait l'estomac, mais il ne pouvait pas nier l'attachement qu'il avait pour elle. Derrière ces portes, se trouvait le seul foyer qu'il ai jamais eu, le dernier endroit où Harry avait touché au bonheur. Il en avait encore le goût amer sur le bout de la langue. Non, il ne renoncerait pas à cet endroit et encore moins aux souvenirs qu'il abritait. Il tentait d'ignorer la sueur froide qui trempait sa nuque, et la terreur qui faisait vibrer ses os, en glissant la clé dans la serrure. Harry était borné, s'il avait décidé d'ignorer sa peur pour goûter, peut-être, à nouveau au bonheur, alors il le ferait. Mais il ne pouvait pas ignorer les tremblements de ses membres lorsque la clé lui glissa des doigts pour la troisième fois. Il poussa un long soupir de frustration. Il était en colère contre lui-même, contre la vie en général et contre cette foutue porte. Et il se sentait honteux. Sirius aurait probablement honte de lui s'il le voyait.

« Non, Sirius n'était pas comme ça. Il aurait compris! Se fustigea-t-il. »

Ou peut-être pas. Le Harry que Sirius avait connu n'avait rien à voir avec celui qu'il était devenu. Cet Harry-là était tout aussi mort que Sirius. Ce constat ne fit qu'éveiller une peine immense en lui, si intense qu'il en eut le souffle coupé. La douleur de la perte de Sirius était encore bien trop vive et Harry savait qu'il ne surmonterait jamais véritablement son deuil. Rien que l'idée de franchir le seuil de cette porte sans trouver Sirius, assis à lire son journal dans le salon, lui déchirait le coeur. Il était brisé et il avait peur. Comme pour répondre à ses peurs, une bourrasque de vent projeta son corps frêle contre la porte.

Harry n'était plus que l'ombre de lui-même et la réaction de son corps ne faisait qu'encrer cette réalité. Le Harry qu'il avait été ne se serait pas laissé submergé par la peur, il n'aurait peut-être même pas eu peur, étant bien trop courageux pour ça. Il n'aurait pas eu le souffle coupé ou le dos trempé de sueurs froides. Ou peut-être que si, peut-être que n'importe qui aurait eu peur. Hermione lui rappelait souvent qu'il avait une vision idéalisée de celui qu'il avait été. Cette maison était terrifiante, après tout. Harry observait ses mains tremblantes comme si son regard meurtrier pouvait les calmer, puis un soupire las quitta ses lèvres pleines :

— Des mains tremblantes, murmura-t-il.

Il balada son regard autour de lui, tentant du mieux qu'il le pouvait de reprendre pied.

— Des clés récalcitrantes.

— Une porte… sinistre.

— Des maisons plus chaleureuses.

— Une silhouette …

Lorsque son regard émeraude glissa sur la silhouette accoudée au lampadaire, à quelques pas de lui, une sensation de terreur intense envahit le garçon. Son coeur battait si fort dans sa poitrine qu'il menaçait de lui briser les cotes. Heureusement, cette peur était plus forte que celle de la demeure Black et en quelques secondes, il réussit à ouvrir la porte pour se glisser à l'intérieur. Le parquet gémissait sous ses pas alors qu'il courait littéralement jusqu'à sa chambre. Là, sans plus de cérémonie, il se délesta de tout ce qui pouvait l'empêcher de rejoindre l'enceinte rassurante de son lit. Ce lit était tout ce que cette maison en décrépitude n'était pas : rassurant, chaud et familier. Il en aurait presque oublié sa peur, mais les battements affolés de son coeur l'empêchaient de sombrer dans l'inconscience. Alors, il resta attentif aux bruits environnant, les contours de cette silhouette imprimée sous ses rétines. Il aurait été faux de croire que cette immense demeure, dont le seul occupant se cachait sous ses draps, serait silencieuse. La maison, elle-même, ne cessait de gémir, le parquet grinçait comme si des éléphants courraient dessus et le vent faisait trembler les vitres.

Au bout de quelques minutes, Harry était persuadé que la silhouette se baladait dans cette immense demeure, à sa recherche. Il l'imaginait avec un long couteau à la main et un sourire cruel aux lèvres. Les bruits qui hantaient cette maison nourrissant son imagination. Soudain, la sonnerie de son portable manqua de l'achever. Il attendit quelques secondes, attentif aux sons de la maison. Les craquements n'étaient pas plus prononcés, signe que personne ne se dirigeait vers sa chambre. Harry n'était pas entièrement convaincu, mais il se pencha tout de même pour attraper son jean sans avoir à sortir de son lit. Quand il vit l'écran, un sourire étira ses lèvres. Il avait cette théorie, dont il n'avait parlé à personne, qu'Hermione pouvait sentir lorsque le jeune homme était en détresse.

« Mione!

— Harry! Tout va bien? Demanda-t-elle d'une voix douce qui laissait croire qu'elle savait exactement ce qui venait de se passer.

Le sourire de Harry ne fit que s'étirer, encore plus, à lui en faire mal aux joues. Dans ces moments-là, Harry se sentait incroyablement chanceux d'avoir une amie comme elle.

— Oui, oui.

— Je m'inquiétais, tu avais promis de m'appeler.

— Désolé, Mione. Soupira-t-il. C'était bien plus difficile que ce que je pensais et puis…

Il hésita quelques instants à lui raconter ce qu'il venait de se passer. Devait-il lui parler de la silhouette? Connaissant Hermione, elle ferait tout pour qu'il quitte les lieux immédiatement. Alors qu'il aurait très bien pu avoir imaginé cette silhouette, cela lui ressemblait bien.

— Harry?

— Je… J'ai eu une sensation bizarre, elle ne me quitte pas à vrai dire.

— Comment ça?

— Tu vas me trouver fou.

— Bien sûr que non.

— J'ai l'impression que la maison ne veut pas de moi.

Harry retenait son souffle, plus sensible que jamais aux moindres bruits autour de lui. Il ne pensait pas réellement que la maison puisse s'offusquer de ses mots. Cependant, une part de lui, qu'il tentait de refouler, avait eu la peur invraisemblable qu'ils provoquent une réaction. Mais, comme toute maison normale, elle n'écoutait pas secrètement sa conversation pour lui en tenir rigueur. Principalement, parce qu'une maison n'avait pas d'oreille et encore moins de conscience.

— Oh…

— Tu vois!

Il ne lui en tenait pas rigueur puisque lui aussi se trouvait fou. Il venait tout juste de craindre la réaction de sa maison, visiblement Harry perdait la tête. Il en parlerait avec sa psychologue.

— Non, je ne pense pas que tu es fou. C'est une vieille maison abandonnée, c'est normal que ce soit effrayant.

— Effrayant? S'offusqua-t-il.

De temps à autre, Harry aimait prétendre être le soi de son passé, celui qui n'avait peur de rien. C'était une sorte de jeu, dès lors qu'il commençait à prétendre que son anxiété n'était pas une partie intégrante de sa vie ses amis l'ignoraient. Et, lui continuait de prétendre, dans l'indifférence générale.

— Tu veux dormir à la maison? Tu sais, le temps des rénovations?

— Non. Ne t'inquiète pas, Mione.

— Harry, si tu as…

— Mione, je te dis que ça va! La coupa-t-il.

La dernière chose dont il ai besoin c'est bien que sa meilleure amie ait pitié de lui. Il se détestait déjà bien assez pour qu'attirer la pitié de qui que ce soit ne lui fasse perdre raison.

— Bien. On se voit demain à la première heure alors.

— Et comment, j'ai écouté tes retours concernant le dernier chapitre. Tu vas l'adorer! S'exclama-t-il d'un ton si enjoué qu'il en fit sourire son amie.

— J'ai hâte de lire ça, Harry. À demain.

— Je t'embrasse Hermione. »

Il observa son écran quelques secondes, satisfait et ayant tout oublié de cette sensation étrange qui pourtant ne l'avait pas quitté. Il avait hâte de retrouver Hermione pour discuter des changements qu'il avait apporté à son dernier manuscrit. Elle les approuverait, il en était sûr. Plus encore, il avait hâte de pouvoir commencer son nouveau roman, des milliers d'idées envahissaient déjà son esprit.