Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, sont la propriété exclusive et malheureuse de JK Rowling.
J'espère que chapitre vous plaira, n'hésitez pas à me laisser une review si c'est le cas!
Comme toujours, je n'ai pas de bêta-lecteurs donc si vous voyez des fautes, n'hésitez pas à me le dire!
Bonne lecture! :)
CW: Anxiété, lemon (léger), tentative de meurtre, harcèlement.
Harry tapait frénétiquement sur les touches de son clavier, à peine conscient des mots qui défilaient sous ses yeux. Il était si absorbé par la scène qu'il tentait de dépeindre qu'il ne faisait pas attention à l'agitation autour de lui. Comme souvent, lorsqu'il écrivait, Harry était dans une transe folle qui ne cessait qu'à la seconde où il avait fini de retranscrire les images et les scènes imprimées sous ses paupières. S'il avait été plus attentif à ce qui l'entourait, alors il aurait remarqué que le café était devenu soudainement silencieux. Une atmosphère, si lourde qu'on pouvait la goûter sur sa langue, oppressait les occupants du café. La cause de tout cela, se tenait à quelques tables de lui et l'observait.
C'était l'un de ses défauts, il était souvent bien trop absorbé par un détail qu'il en perdait la vue d'ensemble. Cela agaçait Hermione plus que de raison, mais lui s'en fichait complètement. Il aimait être dans sa bulle. Et, rien ne pouvait l'en sortir à l'heure actuelle. Parfois, ses doigts quittaient son clavier pour qu'il puisse gribouiller quelques mots sur son carnet, de son écriture à peine lisible.
Il ne fit pas plus attention à la serveuse qui vint lui resservir son café pour la troisième fois. Elle avait pris l'habitude de le faire dès la deuxième semaine où Harry venait presque quotidiennement. Cela faisait maintenant deux mois. Les travaux de rénovation ayant débuté le lendemain de son emménagement, Harry avait découvert que les bruits que cela entraînait mettaient un frein net à son imagination. Alors, il passait presque toutes ses journées ici, quittait parfois le café le midi pour rejoindre ses amis lors d'un repas avant de revenir jusqu'à la fermeture. Il travaillait d'arrache-pied sur son nouveau roman pour tenter d'oublier la peine et la terreur qui lui enserraient la poitrine à chaque fois qu'il mettait les pieds chez lui. Hermione et Ron lui avaient proposé de venir vivre chez eux le temps des travaux, mais pour une raison qui lui était propre, il avait refusé. Il préférait tout ignorer de ses sentiments pour se plonger dans ceux de ses personnages.
« Monsieur? »
Minerva observa les yeux rieurs de son vis-à-vis, frustrée de n'avoir pu faire savoir son opinion, quand son sourire complice la déstabilisa.
Harry effaçait les lignes qu'il venait d'écrire pour la troisième fois quand une main sur son bras le fit sursauter. Il releva ses yeux rouges pour croiser le regard bienveillant de la serveuse, Luna — lui semblait-il, à moins que Luna ne soit l'un des personnages de son roman.
« Excusez-moi, je ne voulais pas vous surprendre.
— Non, ce n'est rien.
— Je voulais seulement vous prévenir que nous n'allions pas tarder à fermer.
— Oh. Oui, pardon, je n'avais pas vu l'heure.
— Pas de problème, Monsieur. »
Harry fit bien attention à sauvegarder son travail, ainsi qu'une copie. Combien de fois avait-il perdu les fichiers d'une dure journée de labeur? Il ne serait pas capable de donner un chiffre, mais il en avait fait l'expérience suffisamment de fois pour que la double sauvegarde devienne un automatisme. Après avoir rapidement rangé ses affaires, il retrouva la serveuse au comptoir pour régler ses consommations.
« Vous avez toujours l'air très concentré sur votre ordinateur. Est-ce que le bruit ne vous dérange pas?
— Non, je n'y fais même pas attention. C'est… Bien moins bruyant que chez moi, alors ça va.
— Oh? S'étonna-t-elle en haussant les sourcils.
— Oui, je fais des rénovations.
— Je pensais que vous deviez fuir votre maison pour une autre raison.
— Oh? Fit-il, surpris à son tour.
— Ma collègue pense que vous venez ici pour les serveuses.
Harry ne savait pas vraiment quoi répondre à cela, il ne comprenait pas comment elle en était arrivé à cette conclusion. Il était toujours beaucoup trop absorbé par son manuscrit pour faire attention aux serveuses. Un sentiment de honte grandissait en lui.
— Oui, parce que vous avez souvent les joues rouges.
— Je… rougis très facilement, commenta-t-il, la rougeur sur ses joues comme preuve de son argument.
— C'est ce que je lui ai dit.
Et, avec cela, la honte explosait en lui. Il ne voulait pas donner l'impression qu'il n'appréciait pas leur travail, qu'il ne les considérait pas. Et, à l'évidence, c'est ce qu'il faisait. Il aurait dû être plus prévenant avec elles, elles étaient si gentilles et attentives avec lui. Il se fit la réflexion qu'il les traiterait avec plus d'égards la prochaine fois.
— Je… J'apprécie le service. Vous faites un bon travail! S'exclama-t-il en baissant les yeux sur son badge avant de les plonger dans son regard bleu. Madame Luna.
— Merci. Appelez-moi, Luna… Monsieur.
— Bien, bonne soirée, Luna.
Elle haussa un sourcil, l'air d'attendre quelque chose, mais Harry se contenta de redresser son sac sur ses épaules. Il s'apprêtait à partir, mais se ravisa, se tournant vers le visage bienveillant de la serveuse.
— Excusez-moi, Luna?
— Oui?
— Est-ce que je peux utiliser les toilettes, avant de partir?
— Bien sûr mais faîtes vite, je ferme dans dix minutes!
— Merci! »
Harry buvait beaucoup trop de café dans une journée ou alors il n'allait pas assez aux toilettes. Quoi qu'il en soit, il resta de longues minutes face à l'urinoir. Il était concentré sur sa tâche, c'est-à-dire se vider la vessie le plus rapidement possible, pour que le bruit de la porte ne l'inquiète. Il releva cependant la tête quelques secondes plus tard en se rappelant qu'il était le dernier client. Son regard, rougis par le temps passé devant un écran, s'était tourné vers le nouvel entrant. Sous ses yeux se dessinait une silhouette d'homme massif: il ne devait pas être plus grand que lui, mais le survêtement qu'il portait laissait deviner qu'il avait une musculature puissante. Il avait l'air menaçant, d'autant plus que sa capuche dissimulait son visage et que sa posture laissait présager qu'il n'hésiterait pas à bousculer Harry.
Une émotion, qui lui était maintenant si familière qu'elle était comme une seconde peau, le traversa. Il ferma automatiquement les yeux pour dissimuler son trouble, il ne voulait pas que la silhouette pense qu'il avait peur. Il avait peur certes, mais il savait à quel point les prédateurs aimaient la voir se refléter dans son grand regard et refusait de leur offrir ce plaisir, à nouveau. Au contraire, il se concentra de nouveau sur sa tâche pour en finir le plus rapidement possible. Peut-être que par chance ça n'était que la sécurité, Luna devait l'avoir prévenu parce qu'il mettait beaucoup trop de temps.
« Désolé! Je me dépêche, j'ai bu un peu trop de café! Avoua-t-il. »
L'homme ne bougea pas, se contentant de l'observer et en réponse le coeur de Harry se mit à battre un peu plus fort. Était-ce la silhouette de son imagination? Celle qu'il n'avait cessé de voir depuis son emménagement? Ou était-ce en effet un membre de la sécurité essayant de l'effrayer? Harry déglutit douloureusement alors qu'il devinait un sourire se dessiner sur les lèvres de la silhouette. Cette vision le poussa à fuir le plus vite possible. Alors qu'il s'apprêtait à prendre les jambes à son cou, une main puissante se referma sur l'avant-bras et Harry poussa un cri étouffé. Il s'attendait déjà à se retrouver au sol, le visage complètement défiguré et dans un état proche de la mort cérébrale. Il avait fermé les yeux, refusant de voir l'impact venir. Contre toute attente, l'homme ne le roua pas de coups. Au contraire, il glissa une clé USB dans sa main tremblante. Il quitta ensuite la pièce, sans un mot, et laissa un Harry au bord du vertige derrière lui.
Harry observait la clé USB qu'il avait très certainement oublié sur sa table, les yeux brûlants. Des larmes de honte et de colère, contre lui-même, menaçaient de couler. Il aurait voulu rattraper l'homme pour le remercier, mais ses jambes étaient encore trop faibles pour lui permettre de bouger. Hermione le tuerait si elle savait qu'il avait failli oublier cette clé, là où n'importe qui aurait pu tomber dessus, pour ensuite le faire chanter.
— Espèce d'idiot, maugréa-t-il en la glissant dans sa poche.
Là, cette sensation de terreur qui l'avait étreint plus tôt prit possession de ses sens. Comme si le danger était imminent, son corps se mit en mouvement. Il s'empressa de rentrer chez lui le coeur battant. Heureusement, il n'habitait pas très loin de ce café, c'est d'ailleurs ce qui l'avait poussé à choisir celui-ci. Il était à bout de souffle quand il dévala enfin les marches de son perron. Il referma la porte avec un peu trop d'empressement, ce qui attira l'attention de ceux qui se trouvaient encore chez lui. Ron vint à sa rencontre, le sourire aux lèvres, mais lorsqu'il vit le visage de son meilleur ami, celui-ci s'effaça. Il l'agrippa à bout de bras, cherchant des réponses dans l'expression de son visage.
« Harry? Ça va? Qu'est-ce qui se passe?
— Je…
Harry avait le souffle court, il tenta de se recomposer et de peut-être calmer les battements de son coeur avant de répondre. Au bout de longues secondes, il répondit d'une voix faible:
— Il y avait ce mec bizarre dans les toilettes et… j'ai cru qu'il me voulait du mal.
— Vraiment? Demanda Ron, le regard sombre. Il observa Harry encore plus attentivement, à la recherche de la moindre blessure.
— Tout va bien, Harry. Raconte-moi ce qui s'est passé, dit-il en aidant son ami se débarrasser de ses affaires et en le guidant vers la cuisine.
C'est ce qu'il fit et Ron l'écouta sans émettre le moindre jugement, il avait les sourcils froncés et Harry savait que ça n'était qu'un signe de réflexion.
— Ça ne devait qu'être la sécurité. Puis, il t'a sauvé la mise, si tu avais perdu cette clé USB Hermione t'aurait fait la peau. Il essayait sûrement de te faire peur pour que tu partes plus vite.
— Ça a fonctionné, bougonna-t-il sous le regard rieur de son ami.
— Allez, viens, tu ne croiras pas qui vient de rentrer. »
Son ami tapota son épaule et l'invita à le suivre. Ron se déplaçait dans ce manoir avec beaucoup plus d'assurance que le maître des lieux. Il était nettement plus à l'aise que lui et à vrai dire il y passait plus de temps. Harry n'était présent que pour manger, se doucher et dormir. Il espérait pouvoir passer plus de temps ici, une fois que les travaux seraient finis. Autrement, cela lui coûterait cher en café. Il se dirigea donc vers la cuisine qui avait été refaite à neuf, s'attendant à y trouver Hermione. À peine avait-il franchi le sol qu'une tignasse rousse lui sauta au cou, il n'avait pas eu besoin de poser les yeux sur elle pour la reconnaître. Il aurait été capable de reconnaître son parfum d'écorce, de vanille et de pins n'importe où.
— Ginerva!
— Harry?
— Mais, quand est-ce que tu es rentrée?
Il prit son visage de poupée entre ses mains, elle était toujours aussi resplendissante et son sourire lumineux lui mit du baume au coeur. Elle lui avait tant manqué! S'ils n'étaient pas en présence de son frère, il l'aurait probablement embrassé. Cela faisait des années qu'ils n'étaient plus officiellement ensemble, mais leur relation avait toujours été plus ou moins charnelle. Ils étaient incapables de garder leurs mains pour eux, même en tant qu'amis. Ils ne savaient pas comment exprimer l'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre autrement.
— Hier soir. Désolée de ne pas être venue plus tôt, j'avais besoin de repos.
Une lueur brillait dans ses yeux et Harry comprit très clairement ce qu'elle entendait par là. Une douce chaleur s'installa dans son bas-ventre et se répercuta sur ses joues. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux pour tenter de se donner une contenance, le fait que le regard inquisiteur de Ron les observe n'aidait pas.
— Ne t'excuse pas, j'espère que tu t'es bien reposée.
Il lui avait parlé du nouveau roman qu'il écrivait durant leur dernière conversation téléphonique et elle savait ce que cela signifiait. Il s'agissait d'une sorte de tradition qu'ils avaient mise en place lorsque Harry avait commencé à écrire dans un secteur différent. Elle l'avait beaucoup aidé à cette époque et depuis elle se montrait toujours aussi enthousiaste quand il avait besoin de faire des recherches. Il pouvait affirmer sans aucun doute qu'il n'aurait jamais eu autant de succès sans son aide. Il lui en serait éternellement reconnaissant. Et, comme à chaque fois qu'il y pensait, une douce chaleur venait s'installer dans son coeur. Il se tourna vers son meilleur ami, pour s'empêcher de faire quelque chose d'embarrassant.
— Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit?
— Ne lui en veux pas. Je voulais que ça reste une surprise.
— Je suis content. Venez, je vous invite à dîner pour fêter ça.
— J'espérais que tu dises ça! S'enthousiasma son ami dont le regard devint soudainement plus brillant. Dire que Ron aimait la nourriture était un euphémisme.
— Je vous rejoins dans un instant, j'ai juste besoin de me changer.
Ginny lui lança un regard lubrique qui le fit rougir encore plus furieusement avant qu'il ne monte rejoindre sa chambre.
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Harry enfilait maladroitement sa chemise, ses pensées étant tournées vers Ginny et combien il était content de la revoir. S'il était assez aux faits des événements sportifs, il lui semblait qu'elle resterait, un long moment, ici avant d'avoir à repartir aux quatre coins du globe pour fouler le gazon. Il lui apparaissait qu'elle était l'une des joueuses les plus talentueuses de sa génération, bien qu'il n'était pas assez intéressé par ce sport pour en comprendre le fonctionnement. Mais c'était Ginny et elle était douée dans beaucoup de choses. Et puis, c'est ce que Ron répétait à qui veut l'entendre, alors ça devait être vrai. Un claquement de porte le sortit de sa rêverie et Harry s'assura d'avoir glissé le carnet qu'il emportait partout dans sa poche avant de descendre.
— Oui, oui, je me dépêche, pas besoin de claquer les portes! S'agaça-t-il en descendant les marches à toutes allures.
Mais, une fois qu'il fut arrivé dans le hall, il ne vit personne. Il fronça les sourcils avant de remarquer que la lumière du salon était toujours allumée. Il se dirigea donc vers la pièce, finissant d'enfiler sa veste.
— Ginny? Ron?
Le salon était vide et silencieux. Il fronça les sourcils de plus belle en se demandant s'il avait rêvé, puis ses yeux glissèrent vers le bar où une fleur de lys reposait dans un verre de Whisky. Il effleura la fleur du bout des doigts, curieux de savoir qui de Ron ou de Ginny l'avait laissé là. Les cris de son meilleur ami le tira de ses pensées et, poussant un léger soupire, il les rejoignit sur le perron.
— J'ai prévenu Hermione, elle nous rejoint, commenta son ami à la minute où Harry apparut.
— Je suppose que tu as déjà choisi le restaurant, s'amusa-t-il.
S'il y avait une chose que Ron aimait plus qu'Hermione, c'était bien la nourriture. Il n'était jamais plus heureux que lorsque Harry lui payait un restaurant. Pourtant, il avait essayé de lui offrir les costumes les plus luxueux, une voiture ou même une montre des plus couteuse, mais rien n'égalait jamais les restaurants étoilés. Les oreilles de son ami se tintèrent de rouge et Harry et Ginny se mirent à rire.
— Moquez-vous, mais c'est toi la dernière fois qui nous a conduits dans ce restaurant français abominable! S'agaça-t-il en pointant un doigt accusateur vers Harry.
Le garçon se pinça l'arête du nez, un soupire las quittant ses lèvres alors qu'il répondait:
— Je croyais m'être excusé pour ça!
— Aucune excuse ne pourra effacer ce bœuf bourguignon de ma mémoire, Harry. Ni de celle de mon palais, se plaint-il en se dirigeant vers la bouche de métro la plus proche.
— Qu'est-ce qu'il avait de si terrible? S'intéressa sa sœur et Harry eut envie de la secouer par les épaules pour avoir osé poser la question.
— Ne le lance pas sur le sujet!
Harry n'avait pas été assez rapide et Ron passa tout le trajet à disserter sur la trahison qu'était la mauvaise bouffe française. Ginny lança quelques regards à Harry, mais ce dernier se contenta de hausser les épaules. Il avait tenté de la prévenir. Très vite, Harry ne prêtait plus aucune oreille à leur conversation, cette sensation étrange et familière avait envahis son corps. Plus que jamais, sa nuque le brûlait. Il avait beau regarder dans toutes les directions possibles, il n'arrivait pas à trouver la source de son malaise.
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— Non, je dis juste que c'est une abomination! Une catastrophe, un enfer déchaîné sur terre, un…
— Bien voyons. Tu ne te trouves pas un peu dure, là! Le coupa Hermione, les joues rouges, signe qu'elle commençait vraiment à être énervée.
— Dure? Je trouve au contraire que je suis bien léger sur le choix de mon vocabulaire.
Harry avait perdu le fil de la conversation, il avait cessé d'écouter Ron à la minute où il avait commencé à disserter sur son plat. Il ne savait pas véritablement de quoi il en retournait, mais il se doutait bien que les choix gastronomiques peu conventionnels d'Hermione étaient en jeu. Il n'avait jamais vu personne avec des goûts comme les siens.
— Ron, tu…
— Non, Harry, ne te mêle pas de ça!
Harry leva les mains en l'air en signe de reddition, se mordant les lèvres pour retenir un rire. En presque treize ans d'amitié, il était immunisé aux disputes du couple. La plupart du temps, elles étaient enfantines et portaient sur des sujets aussi triviaux que les goûts culinaires de Hermione. Rarement, avait-il assisté à de véritables disputes menaçant la sérénité de leur trio et Harry espérait que ça n'arriverait jamais. Harry épiait Ginny du haut de son Cosmopolitain, ce qu'il vit menaça de le faire tomber de sa chaise. Sa langue rose traquait la glace qui coulait sur le dos de sa fourchette. Bien sûr, elle le fixait de son regard brulant, n'ignorant rien de son trouble.
— Purée, Ron! Laisse-moi tremper mes frites dans ta mousse au chocolat! Ne fais pas cette tête, c'est délicieux!
— Tu embrasses ta mère avec cette bouche?
Le regard rieur de Ginny observait Harry alors qu'il buvait maladroitement sa boisson, quelques gouttes allant se perdre sur son cou. Harry trouva cela étrangement rafraîchissant et du faire appel à tout son savoir-vivre pour ne pas se renverser l'intégralité de sa boisson dessus. Les yeux de Ginny traquaient les gouttes avec une telle intensité qu'il crut les sentir s'assécher contre sa peau. Harry déglutit en glissant son carnet sur la table pour prendre quelques notes. Cela sembla satisfaire la jeune fille puisqu'un sourire moqueur étira ses lèvres.
— Tu n'avais rien contre mes lèvres il y a quelques minutes!
— Je n'ai rien contre tes lèvres, Hermignonne, c'est ton palais que je méprise.
— Harry? Tu ne notes pas ça, j'espère!
Les yeux d'Hermione suivaient les mouvements de sa plume, cherchant à déchiffrer les mots qu'il apposait sur le papier. Harry referma brutalement son carnet pour l'empêcher d'en voir plus. Il avait maintenant les joues aussi rouges qu'elle, mais pour de différentes raisons. Ou pas tout à fait. Il avait toujours honteusement pensé que ces petites disputes entre Ron et Hermione étaient pour eux, une forme de… mise en bouche.
— Non, j'ai juste une inspiration soudaine pour une scène.
— Oh. Dis-moi tout!
— Euh…
Il balaya son regard sur la table, ses rougeurs gagnant en intensité sous les nombreux regards. Il n'avait pas vraiment l'habitude de parler de son travail devant Ron. Pour une raison qu'il ne comprenait pas, cela le rendait mal à l'aise.
— Mhh, le professeur Dumbledore a cette habitude de mâcher le bout de son stylo. Et… Minerva a une imagination débordante, se contenta-t-il de répondre.
Ginny haussa les sourcils l'air de lui demander ce qu'il avait pu avoir en tête. Harry s'obstina, tout le reste du repas, à éviter son regard. Hermione avait fini par lui tirer les vers du nez et il se retrouva à détailler l'intrigue de son roman avec beaucoup d'enthousiasmes. Enthousiasme qui retomba quand Hermione souligna les nombreuses incohérences dans le scénario.
— Je corrigerais les passages problématiques avant de te les envoyer, bougonna-t-il.
— Elle est très créative cette Minerva, commenta Ron, les oreilles si rouges qu'il crut y voir s'échapper de la fumer.
— Tu n'imagines pas à quel point.
— J'imagine que tu vas devoir faire des recherches pour le côté BDSM, le questionna Ginny d'un air parfaitement innocent. C'était à s'y méprendre.
— Oui, je me suis inscrit à des … cours?
Harry évita de croiser le regard de ses amis. Son air innocent ne suffirait pas à cacher le trouble dans son regard. Pour une raison qui lui échappait, il n'avait pas encore osé se rendre à ces séances. Généralement, rien ne l'empêchait de se jeter corps et âme dans ses recherches. Au contraire, il adorait cette partie de son métier. Il ne savait pas expliquer cette gêne.
— Oh, intéressant. Tu as dû apprendre un tas de choses, souffla Ginny.
Une personne autre qu'Harry aurait pensée qu'elle se moquait de lui. Mais, il la connaissait assez bien pour entendre l'excitation dans sa voix. Il pouvait presque la goûter sur le bout de sa langue. Un sourire joueur étirait maintenant ses lèvres tandis que son regard brûlant parcourait le corps de la jeune fille.
— Disons que Minerva est une experte dans ce domaine.
— Je pense que je lirai ce roman-là, commenta Ron, indifférent au jeu entre Harry et Ginny.
— Ron…
— Quoi? Je suis sûr que j'en apprendrais beaucoup!
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Harry venait à peine de refermer la porte que déjà les lèvres de la jeune femme se retrouvèrent sur les siennes. Harry avait prétexté ramener Ginny chez elle dès qu'ils avaient mis les pieds dans la bouche de métro. Aussitôt que les amis s'étaient séparés, ils avaient rejoint l'appartement de Harry puisqu'il était plus proche. Ses baisers, son goût et ses soupirs lui avaient manqué. Ses lèvres étaient exigeantes et impérieuses, mais Harry ne se laissait pas faire. Aussi, un véritable combat s'engageait entre les deux.
Harry pressa son corps contre celui de la jeune fille pour la faire prisonnière de son étreinte. Là, contre la porte, elle ne pouvait se soustraire au rythme qu'il imposait. Sa langue s'infiltra dans sa bouche et prit possession des lieux. Harry en gémit, il adorait sentir la chaleur humide de Ginny autour de lui. Bien vite, la jeune fille reprit le dessus quand sa propre langue se mit à attaquer celle du garçon. Les mains de la jeune femme agrippaient la nuque de son vis-à-vis pour le maintenir en place et lui imposer un rythme. Harry, quant à lui, agrippait fermement les hanches de la jeune femme pour la maintenir contre son corps. Il était complètement enivré par son goût et celui encore persistant du vin qu'elle avait bu. Ses mains quittaient progressivement ses hanches pour parcourir un corps qu'elles connaissaient mieux encore que celui de leur maître. Les courbes de Ginny lui étaient familières tout comme les réactions que ses caresses lui arrachaient. Il savait, par exemple, que si ses doigts jouaient avec le piercing de son téton droit, elle en tremblerait. Il savait, aussi, qu'il pourrait lui arracher un gémissement en agrippant sa culotte de sorte à ce qu'elle emprisonne son sexe.
« Harry, s'il te plaît, gémit-elle en glissant ses lèvres dans la nuque du garçon. »
Là, Ginny savait exactement quoi faire pour le faire obéir. Agrippant fermement ses cheveux, pour le pousser à lui offrir sa nuque, sa langue caressa d'abord sa peau fine. Comme beaucoup, Harry était particulièrement sensible à cet endroit et Ginny savait exactement quel chemin sa langue devait prendre pour que le garçon succombe. Alors que sa langue cajolait une pomme d'Adam tremblante, les doigts du garçon se glissaient dans la culotte de la jeune femme. Harry aurait pu tomber à genoux en sentant les lèvres humides sous ses doigts, il avait oublié l'extase de cette sensation. S'il n'arborait pas déjà une douloureuse érection, sentir ses lèvres offertes sous ses doigts aurait achevé de le rendre dur.
Les doigts qui jusqu'à maintenant torturaient le téton de sa partenaire l'abandonnèrent pour venir s'enrouler autour de son cou. Il y mit suffisamment de force pour que cela lui coupe le souffle, sans que cela ne soit véritablement dangereux. Il croisa enfin le regard fiévreux de Ginny et son sourire joueur, ce qui ne fit qu'attiser la douce chaleur dans le creux de son ventre. Ses lèvres s'emparèrent à nouveau de celles de sa partenaire au moment où ses doigts se mirent à torturer son clitoris gorgé de sang. Il la sentit gémir contre ses lèvres, ce qui le poussa à mettre plus d'efforts dans son entreprise.
« Ginny, gémit-il en sentant ses doigts déboutonner son pantalon. »
Il était si dur qu'il avait l'impression de s'être transformé en statue. Il pouvait toujours compter sur Ginny pour le mettre dans un état d'excitation inégalable. Alors qu'elle s'apprêtait à la libérer de la prison douloureuse de ses vêtements, la porte contre laquelle ils se tenaient, se mit à vibrer. Le bois tremblait si fort qu'il en délogea les deux jeunes gens. Fort heureusement. Puisqu'à la seconde où leur corps s'échouèrent sur le parquet, le revers d'une lame apparut dans le bois. Harry en resta pantelant.
La question saugrenue de savoir quel genre de lame pouvait traverser une porte si épaisse lui apparut à l'esprit avant même de savoir qui tenait cette même lame. Ginny fut bien plus réactive que lui, en quelques secondes elle avait agrippé la bombe au poivre qu'elle gardait dans son sac, mais lorsqu'elle avait ouvert la porte, personne ne se trouvait derrière.
Harry était resté paralysé au sol, une terreur immense le faisait trembler à mesure qu'il réalisait ce qui venait de se passer. S'ils n'étaient pas tombé à la renverse, Ginny serait morte. Et, il savait au fond de lui, qu'il en aurait été responsable. Jamais il n'aurait pu se pardonner cela. Il aurait pu la perdre, ce soir. Il aurait…
— Harry, respire!
Le visage, étrangement calme, de Ginny apparut sous ses yeux. Ses cheveux roux vinrent lui chatouiller la joue, alors qu'elle l'observait avec inquiétude. Harry n'avait même pas eu conscience qu'il avait cessé de respirer. À la seconde où il le réalisa, ses poumons se mirent à se consumer sous la douleur. Il avait l'impression d'être sous l'eau à la façon dont sa bouche ouverte n'arrivait pas à retenir l'oxygène. Son corps lui-même semblait ignorer le mécanisme inconscient de la respiration et il dû faire un effort surhumain pour se souvenir du processus. Alors que des taches lumineuses dansaient sous ses yeux, il devait urger à ses poumons de se gonfler d'air. La première bouffée d'air fut douloureuse, mais après quelques secondes, respirer redevint naturel. Ginny aida Harry à se redresser, le visage déformé par l'inquiétude et le garçon se sentit encore plus pathétique. Après tout, elle était celle qui aurait pu perdre la vie, il y a quelques minutes de cela. Et, pourtant, il était celui qui avait été le plus bouleversé.
— J'ai prévenu la police. Ils ne seront pas longs, le prévint-elle d'une voix douce et rassurante.
Elle avait glissé sa main dans la sienne pour l'attirer vers elle, loin de la porte. Si elle avait remarqué le tremblement de sa main, elle n'en tenait pas rigueur et avait la décence de prétendre ne pas s'en rendre compte.
— Allons nous asseoir dans le salon, en attendant, dit-elle en essayant de fermer la porte.
Un détail attira l'attention du garçon et sa main libre l'empêcha de la fermer complètement. Là, sur son paillasson, se tenait un lys écrasé.
