Bonjour, bonsoir, bon après-midi ! Voilà le grand retour des aventures d'Albert Pichon pour bien commencer le mois de juillet ! MUn énorme merci à ShainaCobra, Adaline's blue, Vimiki et InuTheGlouton pour leur reviews, c'est vraiment super chouette de pouvoir les lire!
Bonne lecture!

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Monsieur Pichon se trouvait dans une mauvaise situation. Du moins à première vu, elle n'avait pas l'air bonne du tout. Il y avait ce grand type devant lui qui ressemblait parfaitement à un client qu'il avait déjà eu avant : Saga. Il espérait de tout son cœur qu'ils soient simplement jumeaux et qu'il n'y ai pas encore plus d'histoires bizarres derrière ça. Il n'avait pas envie d'entendre parler de clones en plus de la secte antique de chevaliers grecs… En plus cet homme, Kanon donc, avait l'air terriblement remonté contre lui. Sauf qu'Albert ne l'avait jamais rencontré donc il ne voyait vraiment pas ce qu'il pouvait lui reprocher. Pourtant l'énergumène au cheveux bleus le regardait bien avec un air furieux et les bras croisés. Le boulanger aurait presque l'impression de pouvoir sentir une aura de rage autour de lui, sauf que ce n'était évidemment pas possible. Monsieur Pichon utilisa donc sa bote secrète : totalement ignorer les raisons de la colère du client pour lui donner sa commande au plus vite et qu'il déguerpisse.

« -Qu'est-ce que je peux pour vous mon bon monsieur ? Si vous voulez j'ai des croissants bien chauds qui sortent du four, je vous en offre un. »

Normalement rien de tel qu'une bonne dose de gentillesse et de la nourriture gratuite pour venir à bout des mauvaises humeurs. Ça marchait sur tout le monde.

« -Je ne suis pas là pour ça. »

Sauf sur lui apparemment… Un peu d'humour alors peut-être ?

« -Sinon j'ai une formation de coiffeur, je peux vous rafraîchir les pointes pour un prix d'ami si vous n'avez pas peur de la lame du couteau à pain.

-Si vous tenez à la vie, je vous le déconseille. »

Bon les blagues ne fonctionneraient pas non plus. En même temps vue sa tignasse et celles de ses collègues, peut-être qu'ils y tenaient beaucoup.

« -Qu'est-ce que je peux bien faire pour vous alors ?

-Rien, je veux simplement qu'à l'avenir vous évitiez de crier des inepties sur les toits.

-Mais je ne raconte jamais d'inepties, se défendit bravement monsieur Pichon. J'ai passé l'âge de raconter des ragots. »

Et puis d'abord de quels racontars on l'accusait ? Albert voulait bien admettre qu'il lui était arrivé à l'époque de colporter des rumeurs avec ses clients. Il avait en effet raconté à madame Martin que Madame Legrand avait quitté son mari sans rien dire pour aller vivre avec la bouchère, Madame Robert. Ou encore il avait avoué qu'il trouvait en effet que monsieur Dubois avait très mauvais goût puisqu'il décorait son jardin d'affreux nains de jardins. Ce n'était que des bruits de villages comme il y en avait toujours eu et il y en aurait toujours. Le boulanger avait même offert un autre nain à Monsieur Dubois pour se faire pardonner et avait fait une réduction sur le prix de la pièce montée pour le mariage de Madame Legrand et Madame Robert. Et puis ici, Monsieur Pichon n'avait pas grand-chose à colporter tout de même. Il ne connaissait pas encore bien les gens et leurs histoires de toutes façons. Enfin… Il y avait bien cette obscure histoire de chevaliers d'Athéna, mais pour son bien Albert n'avait aucune envie d'en parler plus que nécessaire.

« -Pourtant il semblerait que vous ayez bien disserté sur la potentielle vie amoureuse de mon frère avec Camus et Milo.

-Ah… »

En effet il avait bien raconté ce qu'il avait vu au français et au grec. Comme quoi on ne se débarrassait pas si facilement de ses mauvaises habitudes. Même après deux mois sans raconter le moindre petit ragot. Ce pauvre monsieur Pichon n'avait pas pu s'empêcher de craquer. Il ne pensait pas que cela porterait préjudice

« -Ecoutez je voulais juste rassurez vos amis, en aucun cas je n'ai voulu causer de malentendu entre votre frère, votre petit-ami et vous. »

Parce que monsieur Pichon dans ses grands talents de détective avait bien vite compris que le couple qu'il avait aperçu était donc Kanon et l'inconnu blond, et non pas Saga. Sinon ce serait celui-ci qui serait venu lui demander des comptes plutôt que son frère. Ses visionnages des adaptations en séries des grands classiques comme Sherlock Holmes ou Arsène Lupin avaient dû lui fournir une capacité de déduction supérieure à la moyenne. Malgré cette réalisation réjouissante, il avait mis la personne devant lui dans un sacré pétrin.

« -Vous avez de la chance que les autres doutent de votre version des faits puisque Saga a tout nié directement, souffla son non-client.

-Et pourquoi ils n'ont pas fait le rapprochement avec vous ? »

Le boulanger n'aimait pas qu'on puisse remettre sa parole en doute alors qu'il n'avait dit que la pure vérité.

« - Cela ne leur viendrait jamais à l'esprit puisqu'on s'est entretués. Vous sortiriez avec quelqu'un qui vous a tué vous ?

-Ça dépend j'imagine, réfléchit un instant le commerçant. Si la mort n'était pas volontaire j'imagine que ça dépendrait des circonstances, mais si c'était un assassinat certainement pas… »

Et puis ça dépendrait aussi de s'il y avait des circonstances aggravantes comme de l'alcool ou de la drogue, Albert était aussi féru de séries policières et juridiques. Il n'excuserait certainement pas quelqu'un qui le renverserait en voiture après avoir trop bu. Puis il faudrait penser au déséquilibre que cela créerait dans la relation et… Attendez une minute…

« -Comment ça entretués ?! Vous allez me dire que vous êtes mort ?!

-Comme la quasi-totalité des chevaliers oui, vous dormiez pendant la guerre ?

-Quelle guerre ? On a été en guerre ?

-Vous n'êtes vraiment pas là depuis longtemps vous…

-Pourtant avec toutes les choses que j'entends, j'ai l'impression d'avoir prix dix ans en un mois. »

Chaque jour lui apportait un peu plus de découvertes obscures. Son simple village de Grèce était en fait le quartier général d'une bande d'illuminés qui se désignait comme les chevaliers d'Athéna et ils avaient apparemment été en guerre récemment. La caméra cachée partait beaucoup trop loin…

« -Et vous avez été ramenés à la vie par la grâce du Saint Esprit ? Interrogea ironiquement monsieur Pichon.

-Par Hadès, le dieu des morts.

-Je ne sais même pas pourquoi j'ai posé la question… »

Le boulanger ne voulait même plus en entendre parler. Qu'ils gardent leurs histoires de fous pour un producteur hollywoodien, ça se vendrait sûrement très bien.

« -Ecoutez, reprit-il pour changer de sujet, je suis vraiment désolé de vous avoir mis dans l'embarras, mais on dirait que la situation est réglée maintenant. Je vous promets de ne plus reparler de cette histoire à qui que ce soit, ça vous va ?

-Vous croyez que c'est aussi simple ? Rétorqua Kanon. Les histoires comme ça sont des mystères que les habitants du sanctuaire se font un plaisir de résoudre. Ça va forcément me retomber dessus à un moment.

-Je m'en veux vraiment, mais je ne peux pas y faire grand-chose mon pauvre monsieur. »

Si Albert pouvait y faire quoi que ce soit, il aurait agi. Cependant à part enfoncer le couple secret, il serait incapable d'ajouter quelque chose au problème. Pris de pitié, il prit le plus beau gâteau qui garnissait son étalage, un très beau Paris-Brest et l'emballa rapidement pour le tendre à l'autre homme.

« -Pour votre petit-ami et vous, cadeau de la maison, j'espère que ça compensera un peu ma bêtise. »

Monsieur Pichon ne remarqua pas l'étincelle victorieuse qui brilla un instant dans le regard de son visiteur.

« -Un simple gâteau ne risque pas de venir à bout de tout ce qu'on risque de subir hélas, mais c'est gentil de votre part. »

L'attaque fit mouche chez le pauvre boulanger qui fut instantanément pris de remords. Il avait peut être ruiné la vie de cet homme. Après tout dans un village du fin fond de la campagne, les nouvelles allaient vite, si les gens d'ici étaient intolérants, sa vie serait un enfer. Toutes les pâtisseries du monde n'y changeraient rien.

« -Ecoutez, je suis vraiment désolé, s'excusa-t-il une fois de plus. Si jamais vous avez besoin de pain ou autre, n'hésitez pas à repasser je vous ferais ça gratuitement. »

Kanon lui adressa un sourire triste, ramassa son gâteau et partit en le remerciant. Plein de pitié, monsieur Pichon ne savait pas qu'il venait de se faire avoir comme un débutant. Le chevalier reprit toute sa verve dès qu'il fut sorti de l'établissement, ressortant avec un sourire en coin et un gâteau pour six personnes gratuit.

Le soir venu, Albert ferma la boutique et plutôt que de s'enfermer chez lui pour préparer son plan de fuite, qui nécessiterait de toute façon internet pour se procurer des billets de train, il décida de se rendre dans le seul bar de la ville. Quoique bar n'était peut être pas le bon mot, l'établissement avait plutôt des airs de taverne. Il y retrouva quelques habitués de sa boulangerie qui le saluèrent et qui le présentèrent à ceux qui ne le connaissaient pas et en un rien de temps, il fut accepté dans le groupe des habitants. Monsieur Pichon évita comme la peste tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des cheveux bleus, ce qui semblait porter malheur par ici.

Albert finit par se retrouver à la table d'un grand gaillard qui devait faire aux moins deux mètres et qui avait les cheveux longs, mais pas bleus, et d'un jeune qui ne devait pas avoir bien plus que la majorité. Les deux se défiaient dans un concours d'alcool et leur esprit aviné avait proposé au boulanger de les rejoindre. Malgré de vagues mises en gardes de la part d'une ou deux personnes, le français avait accepté de se joindre à eux.

« -Tu n'es pas un peu trop jeune pour boire autant ? Questionna-t-il néanmoins à celui qui paraissait avoir à peine dix-huit ans.

-Moi, rit-il, trop jeune, c'est la meilleure ! »

Monsieur Pichon attrapa quand même le serveur qui apportait de nouvelles boissons à table pour lui demander s'il avait vérifié son âge sur sa carte d'identité mais l'employé du bar leva les yeux aux ciels à sa question.

« -Crois-moi gamin, poursuivit-il, c'est moi qui devrait te demander si tu es assez vieux pour boire. »

Le boulanger n'était absolument pas convaincu par les sornettes avinés d'un freluquet qui lui parlait comme s'il avait l'âge de son grand-père. Albert se tourna donc vers l'autre homme présent pour savoir si le dernier était bien en âge de boire.

« -Ne vous inquiétez pas, Dohko a largement dépassé l'âge légal pour boire, assura celui-ci avec un rire, même s'il n'en a pas l'air.

-Ne me traite pas de vieux croulant toi ! »

Se laissant emporté par l'ambiance, monsieur Pichon accepta de boire avec eux. Il allait prouver à ces jeunes de quel bois il se chauffait, ne doutant aucunement de sa victoire. Albert avait après tout la carrure et l'expérience, en plus les autres avaient déjà commencé à boire donc il partait avec un avantage. Il était loin de se douter qu'il serait le premier à perdre cette beuverie ridicule…

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Voilà, voilà, j'espère que ça vous a plût! De très bonnes vacances à tout.e.s !