Chers lecteurs,
J'eusse dû poster hier, mais le temps me fut compté. Je poste alors que je n'ai plus que trois chapitres d'avance (eh oui) pour me motiver à avancer. Pensez à Nictocris (une review = un bonbon offert à ma bêta).
Aujourd'hui, pluie et grisaille, et pas trop méchant. Merci pour vos commentaires, n'hésitez pas à me faire part de vos ressentis, j'aime bien vous lire.
Pour la petite info, j'ai commencé mon histoire après le chapitre Godric's Hollow. Donc il y a bien des horcruxes dans l'histoire (d'où le titre du chapitre, hin hin hin).
Portez-vous bien, chassez les escargots, à dans dix jours,
Al
PS : réponses aux vous savez quoi :
Lilatloo : cool ! tu as exactement les réactions que j'espère provoquer chez mes lecteurs. j'espère que ce chapitre te plaira. merci pour ta review !
« Vivent mes ennemis ! eux du moins ne peuvent pas me trahir. » Henry de Montherlant, Malataesta
Neville était assommé. Depuis qu'il était allé à Edwinstowe, il avait du mal à s'y retrouver. Comme s'il lui manquait des choses, des heures, des événements. Il avait trouvé la sidérochryse, mais il ne se souvenait pas de l'avoir trouvée. Il savait, au fond de lui, que Luna n'était plus à Sherwood, mais il n'aurait pas pu dire pourquoi il le savait.
Gnaa entra en coup de vent dans son atelier. La chouette était ruisselante de pluie : la bruine qui tombait sur Londres depuis trois jours ne cessait pas. L'humidité ambiante poussait les clients à fuir le Chemin de Traverse. Neville avait donc tout le temps dont il avait besoin pour étudier la quincaillerie de Parkinson. Il s'échinait depuis déjà trois heures sur le collier qui lui posait toujours problème.
Gnaa s'ébroua dans un coin. Neville vit qu'une lettre était accrochée à sa patte. Il vérifia rapidement dans le couloir que Grimlen était occupé à autre chose, posa ses outils et sa baguette sur son plan de travail et s'approcha de Gnaa. Il décrocha la lettre de sa patte après lui avoir fait une caresse derrière les oreilles.
Une réponse de Ginny.
AD ce soir, 20h.
Neville sourit : il avait rendez-vous à Pré-au-lard avec Ginny le soir même. AD, alias Abe Dumby, les couvrirait. Ginny était prudente : le passage secret entre la Salle sur Demande et la Tête du Sanglier s'était créé l'année précédente, et personne, si ce n'est certains anciens membres de l'Armée de Dumbledore, n'était au courant de son existence.
Neville lui avait conté à mi-mots son équipée. Elle avait réagi plutôt rapidement.
Le message de Ginny n'attendait pas de réponse. En revanche, il pourrait emporter de quoi remonter le moral des troupes de Poudlard. Il prépara un mot pour les jumeaux :
Je vois princesse. Préparez des canaris.
Gnaa repartit à tire d'aile. Fred lui passerait des crèmes Canari ou des boîtes à flemme, George un marais portatif ou de la peinture perpétuelle pour taguer les murs de Poudlard. C'était drôle de vivre avec les jumeaux. Avant, Neville pensait que les deux étaient semblables en tous points. Depuis qu'il vivait avec eux, il savait que Fred pensait plus à la bouffe et que George privilégiait l'attaque à la riposte. Les deux frères seraient ravis de transmettre leurs amitiés les plus concrètes à leur sœur.
Neville retourna au collier de Parkinson. Au bout de longs moments infructueux, il décida d'aller voir Grimlen pour lui poser des questions.
Le gob grimaça en voyant l'objet. Il quitta la pièce et revint avec un ustensile tel que Neville n'en avait jamais vu. Il ressemblait à une sorte de chicha violette avec deux tubes pour fumer. Grimlen le manipula rapidement : un nuage sombre en sortit.
« Horcruxe, éructa-t-il. Satané collier ! »
Gremlin se tourna vers Neville pour râler :
« Les sorciers n'ont peur de rien ! Un si beau collier gobelin… Le corrompre ainsi… Les objets sont foutus, après ça. »
Il reposa sa chicha à deux tuyaux.
« Si nous essayons de le rendre pur, il ne sera plus utilisable. Vous devez contacter la propriétaire du bijou pour convenir de ce qu'il faut faire. »
Neville se retrouva seul dans son atelier. Il n'avait rien compris de ce qui s'était passé, si ce n'est qu'il devait contacter cette face de bouledogue de Parkinson parce que son collier était traité magiquement de sorte qu'il était impossible de le purifier sans le détruire.
Il attrapa une plume et un parchemin à en-tête de la joaillerie et écrivit une note rapide et polie pour que Parkinson vînt le voir le plus rapidement possible. Enfin, polie…
Deux heures après, Parkinson déboulait dans son atelier.
« T'as de la chance que je sois dans le coin, Londubat. »
Pas la moindre politesse. Au moins, elle allait droit au but. Efficace.
« Asseyez-vous, Miss. »
Neville n'avait oublié ni son éducation, ni le fait que c'était elle qui payait. Parkinson se laissa choir sur une chaise rembourrée tandis qu'il verrouillait la porte d'un sortilège pour s'assurer de la confidentialité de leur conciliabule. Ce jour-là, elle portait une robe noire au dos nu couvert de dentelle. Neville remarqua pour la première fois qu'elle n'avait pas un gramme de trop sur le corps. Pour l'avoir connue à l'école, il devinait qu'elle avait suivi un régime. Il s'abstint toutefois de tout commentaire.
« Vos bagues sont purifiées, elles sont bien de facture gobeline et leurs maîtres n'ont été que des Sangs-purs, je suppose des Parkinson.
- Ces bagues me viennent de ma mère, coupa Parkinson de sa voix désagréable.
- Mais j'ai été confronté à un problème capital concernant le collier, reprit-il en ignorant l'interruption. Il semblerait que la pièce soit un Horcruxe. »
Neville avait passé les deux dernières heures à fouiller dans la documentation secrète des gobelins. Il avait trouvé des livres uniquement écrits en gobelangue, qu'il ne comprenait pas. Il avait voulu poser des questions à Grimlen, mais ce dernier l'avait rembarré en lui disant : « Seuls les sorciers sont assez bêtes pour fabriquer des Horcruxes. Que les sorciers se débrouillent. » Enfin, avec un vocabulaire légèrement plus imagé. Et plus vulgaire.
Parkinson ne cilla pas.
« Un Horcruxe ? Comme c'est banal. »
Elle était presque parfaite. Presque.
« Ce n'est pas banal, et tu le sais. Si l'on purifie l'objet, il sera inutilisable. »
Parkinson ricana :
« Comme si tu savais ce qu'était un Horcruxe, Londubat. On n'apprend pas ça dans les serres. Ni à Poudlard. »
Neville se sentit rougir : encore une fois, il se sentait humilié par Parkinson. La sorcière pinça des lèvres et ajouta, déjà concentrée sur le reste de sa journée :
« Je le porterai donc tel quel pour le bal. Je te réglerai pour les bagues. Pour le collier, comme tu n'as pu rien faire, je considère que je ne te dois rien. »
Elle tendit la main vers les bijoux qui reposaient sur le plan de travail de Neville. S'il n'avait pas été aussi attentif à Parkinson, il n'aurait pas remarqué le léger frémissement de ses doigts ni le soupçon de retenue qu'elle eut en voulant saisir ses bibelots.
« Non. »
Parkinson stoppa son geste :
« Quoi, Londubat ? Tu voudrais être payé ?
- Non, je ne veux pas que tu prennes ces bijoux. »
Neville ne savait pas d'où ça sortait. Parkinson avait peur, il le sentait. Elle ne voulait pas récupérer les pièces qu'elle lui avait apportées. Il voyait chez elle quelque chose qu'il n'avait jamais vu : une fragilité.
Pour qu'elle se montre faible, elle doit être vraiment terrorisée.
« Cet objet est maléfique, se justifia-t-il. Tu ne veux pas le récupérer, je le sens.
- Ne joue pas au preux Gryffondor avec moi, Londubat, répliqua Parkinson, acerbe. Et ne me dis surtout pas ce que je dois faire. »
Elle tendit vivement la main.
« Il est hors de question que je laisse une cliente repartir avec un objet aussi dangereux. »
D'où lui venaient cette assurance et cet aplomb ? Il détestait Parkinson, il avait envie d'encastrer sa tête dans un mur, de la couler dans un lac avec des poids aux pieds et des strangulots affamés, de lui enfoncer des véracrasses dans les narines (ce dernier fantasme était particulièrement prégnant depuis la cinquième année), et pourtant… Il voulait la protéger. C'était ça.
« Londubat, je ne te permets pas. »
La voix de Parkinson avait repris son ton habituel. Neville était de nouveau en terrain connu.
« Donne-les moi. Et je ne te dois rien. »
Sa main vola jusqu'aux bijoux, mais Neville fut plus rapide. Il sortit sa baguette et la pointa sur la gorge de Parkinson :
« Tu vas me dire ce qu'est un Horcruxe et comment s'en débarrasser. »
Elle glapit :
« Lâche cette baguette ! »
Des années auparavant, elle lui aurait sûrement répondu par une pique sur son incapacité à tenir sa baguette à l'endroit. Mais plus maintenant. Il savait qu'il avait l'avantage, et elle le savait aussi. Pas qu'il soit devenu exceptionnellement bon, mais c'était lui qui était du bon côté de la baguette et celle de Parkinson n'était pas à portée de main.
« Dis-moi ce que je veux savoir, insista-t-il en appuyant encore plus le bout de sa baguette sur sa gorge. Qu'est-ce qu'un Horcruxe ? »
Parkinson déglutit et répondit d'une voix faiblarde :
« Un objet dans lequel tu enfermes une partie de ton âme, c'est tout ! Pas de quoi en faire tout un plat ! »
Étonné, Neville relâcha insensiblement sa prise. Une partie de son âme ? C'était possible, ça ?
Le regard de Parkinson se durcit une seconde avant qu'elle ne passât à l'action.
Elle se jeta sur lui de tout son poids. Il essaya de l'éviter et glissa par terre en l'entraînant dans sa chute. Sa baguette lui échappa des mains et roula sous une commode. Ils roulèrent deux ou trois fois, heurtant les chaises et la table, dans un fracas de quincaillerie et de déchirure, jusqu'à ce qu'elle prenne le dessus. À califourchon sur lui, elle lui asséna une gifle magistrale.
« Putain ! »
Sonné, il sentit que Parkinson plaquait ses bras au sol. Elle était allongée sur lui, son regard triomphant planté dans ses yeux. Des mèches qui s'échappaient de son chignon le frôlèrent. Il sentait sa poitrine haletante plaquée contre son torse et se fit la réflexion que la situation aurait pu lui plaire avec une autre fille. Et en d'autres lieux.
« C'est comme ça que tu parles aux femmes ? Qu'en dirait Augusta ? »
Parkinson avait retrouvé son aplomb et son ton incisif. De plus près, il remarqua que ses dents étaient légèrement irrégulières et ses iris particulièrement sombres : on distinguait à peine l'iris de la pupille. Neville se débattit un court instant : elle lui tenait bien les bras, son poids l'empêchait de gigoter comme il le voulait.
Enfin coincé entre les cuisses d'une fille. Mais de quelle fille…
« Je t'emmerde, Parkinson. »
C'était réjouissant de se montrer vulgaire avec cette fille qui n'avait jamais sorti un mot plus haut que l'autre. Elle parut déçue.
« T'es comme les autres, en fait. Aucune éducation.
- Tu rigoles ? C'est toi qui me sautes dessus !, s'exclama Neville.
- Tu me menaçais et maintenant tu m'insultes ! Manquerait plus que tu me frappes !
- Je ne m'appelle pas Malefoy. »
Cette fois, Parkinson réagit : une étincelle de doute éclaira son visage, elle se releva légèrement et Neville en tira profit. Il banda ses abdos et réussit à rouler au-dessus de Parkinson. Elle hoqueta, écrasée par son poids. Il lui bloqua les bras et attendit longtemps qu'elle arrêtât de se débattre. Malheureusement pour elle, il s'était battu de nombreuses fois avec Ron, Dean et Seamus dans leur dortoir. Il maîtrisait. Sa prise était cette fois inviolable.
« Ok, je me rends, finit par reconnaître la jeune femme en rougissant, furieuse. Lâche-moi, je ne tenterai rien.
- Ne jamais faire confiance à un Serpentard, c'est le premier précepte des Gryffondor, se moqua Neville. Et des Serpentard, ajouta-t-il.
- Mais que veux-tu que je te dise ? »
Sa voix vrillait dans les aigus.
« Comment détruit-on un Horcruxe ?
- Pourquoi tu veux le détruire ?
- C'est de la magie noire, merde !, s'énerva Neville. Hors de question que je laisse un truc comme ça traîner dans la nature. Et encore moins dans les coffres d'un Mangemort !
- Je n'ai pas la marque !
- Ton père l'a ! »
Elle lui jeta un regard acéré :
« Serais-tu devenu le défenseur de la magie blanche ? C'est pas censé être le rôle de ton pote Potter ?
- Hein ? »
Elle voulait l'atteindre, le blesser. Il ferma brièvement les yeux sans desserrer sa prise, malgré les tortillements de Parkinson sous ses doigts.
« Depuis quand Harry est le défenseur de la magie blanche ? Le problème, c'est ton père, et ses pratiques pas très réglementaires.
- Tu veux que je te rappelle qui édicte les règles ? »
Le silence se fit. Parkinson dut sonder sa volonté et la juger inébranlable puisqu'elle finit par lâcher à voix basse :
« Un Horcruxe est chargé de magie très noire. Il faut donc de la magie encore plus noire pour le détruire. C'est pour ça que les objets sont irrécupérables après. »
Neville tressaillit.
« Il n'y a pas moyen de le faire plus proprement ?
- Je ne sais pas, avoua-t-elle. Tout ce que j'en sais, je le tiens de mon père. Tout le monde sait que Gedeon Parkinson, mon arrière-grand-oncle, a toujours été présent dans la maison, même s'il n'est pas physiquement là. Je n'avais pas compris que c'était par ce collier qu'il persistait. »
Neville était étourdi : entre la gifle et ces informations, cela faisait beaucoup.
« Tu comprends, Londubat ? Même si tu le voulais, tu ne pourrais pas le détruire. Ton sens moral t'en empêcherait.
- Grimlen avait l'air de penser qu'on le pouvait, reconnut-il.
- Les gobelins ne reconnaissent jamais leur incompétence dans une matière, surtout si c'est face aux sorciers. À tous les coups, il t'a dit de m'appeler et de te débrouiller avec moi, comme un grand, alors que tu n'es même pas qualifié pour ce job. J'ai raison ? »
Bien sûr qu'elle avait raison. Laisser la manipulation d'objets magiques aussi dangereux entre les mains d'un apprenti, c'était plutôt louche, en effet…
« Donc ce que je propose, c'est que tu me laisses partir avec mes bijoux et qu'on n'en reparle plus. »
Le cerveau de Neville allait à toute allure.
« Et si on l'activait ?
- Pardon ? »
Parkinson sembla interdite.
« Si t'enfermes une partie de ton âme dans un objet, c'est forcément pour la réveiller à un moment ou à un autre ! Ça doit bien être utile ! »
Neville s'enthousiasmait : il avait peut-être un moyen de détruire cet objet.
« Londubat, je serais ravie d'en discuter calmement avec toi, en adultes, remarqua la jeune femme d'un ton posé. C'est juste que notre situation actuelle est légèrement embarrassante et que j'aimerais continuer cette conversation de manière respectable. »
Neville prit brusquement conscience qu'il était toujours à cheval sur Parkinson, dans une position qui aurait pu être compromettante si un gob ouvrait soudain la porte. Et il leur faudrait bien, à un moment ou à un autre, arrêter de se battre comme des moldus et retourner dans le monde réel. D'un autre côté, c'était Parkinson. Elle était capable de tout.
Mais ils se trouvaient tous deux sans baguette. Ça pouvait se faire.
« D'accord. »
Ils se dépêtrèrent l'un de l'autre. Parkinson se releva gracieusement, lissa sa robe du plat de la main tandis que Neville récupérait sa baguette sous la commode.
« Baguette sur la table, Londubat. »
Il lui jeta un regard noir et obéit. Elle se rassit face à lui.
« Tu rangeras quand je serai partie. »
Un silence inconfortable s'installa. Étant de nouveau dans une situation normale, Neville se rendait petit à petit compte du ridicule de la situation dans laquelle il avait été plongé quelques minutes auparavant. Il se racla la gorge :
« Voilà ce que je te propose. Je ne touche pas à ton collier mais je le garde. »
Elle prit un instant de réflexion, puis répondit :
« Jure-le. »
Il jura. Elle signa un papier autorisant la joaillerie à conserver en lieu sûr (un coffre à Gringotts) le bijou concerné. Ils finirent leur entrevue poliment, comme des gens civilisés.
Au moment de quitter la pièce, Parkinson se tourna vers Neville :
« Malefoy a toujours été violent. Mais jamais physiquement. »
Neville sentit la bile lui brûler les entrailles alors que Parkinson quittait l'enseigne sans un regard vers lui. Lavande…
La fin de journée se passa tranquillement. Il se sentait honteusement vivant. Sa vieille ennemie lui avait rappelé qu'Harry, Ron et Hermione étaient sur les routes et que Lavande subissait les assauts des Malefoy.
Heureusement que je vois Ginny ce soir…
Il passa chez lui récupérer ce que les jumeaux voulaient transmettre à leur sœur et transplana directement chez Abelforth.
Ginny était déjà là, adossée derrière le comptoir contre le mur. Elle sirotait un verre de whisky Pur feu. Un large sourire déchira son visage en apercevant Neville.
« Salut ! »
Ils s'enlacèrent. Comme il le faisait instinctivement avec Lavande, il sentit que Ginny avait maigri. Ses yeux brillaient, ses cheveux étaient attachés en une queue-de-cheval sobre et efficace. Elle paraissait toutefois en meilleure mine que ce à quoi il avait pu s'attendre.
« La nourriture à Poudlard est toujours aussi dégueulasse ?
- M'en parle pas, répondit Ginny en l'entraînant dans l'arrière-cuisine. C'est toujours la guerre des elfes en cuisine. Les elfes libres refusent de nous servir, les elfes esclaves sont forcés d'obéir mais veulent bien montrer qu'ils ne sont pas d'accord avec le nouveau régime. Heureusement que Dobby m'apporte de temps en temps de quoi grignoter. Et qu'Abe est toujours aussi généreux. »
Neville sourit : l'année précédente, Dobby l'avait bien dépanné avant qu'il eût trouvé le passage menant à la Tête du Sanglier. Qu'il continuât cette année avec Ginny, c'était tout à fait normal. Neville soupçonnait qu'Harry avait donné des directives à l'elfe libre pour veiller sur eux.
« Bon, raconte-moi plus en détail ce qui s'est passé dans la forêt de Sherwood. »
Neville se lança. Quand il eut fini, les plis soucieux qui barraient le front de Ginny ne lui dirent rien qui vaille.
« C'est très grave, Neville. Que tu ne te souviennes pas de ce que tu as fait…
- J'ai juste dû subir un sort malencontreux, nota-t-il. Un Oubliettes mal géré…
- Tu sais, la dernière fois que j'ai eu des trous de mémoire comme ceux que tu décris, c'est que j'étais possédée par Tu-sais-qui.
- Ah… Ah bon ? »
Ginny baissa les yeux :
« En première année, j'ai écrit dans le journal d'un certain Tom Jedusor. Le journal me répondait. En fait, c'était Tu-sais-qui. Il a pris possession de mon corps pour ouvrir la Chambre des Secrets.
- Attends… C'est toi qui as ouvert la Chambre des secrets ? »
Neville n'en croyait pas ses oreilles.
« C'est toi qui as lâché le basilic…
- Sur les autres ? Oui. Harry et Ron ne t'ont jamais rien dit ?
- Non. »
Encore un secret. Encore un truc que ses deux amis avaient tu. Soit pour le protéger, soit parce qu'ils le considéraient comme trop bête. Soit parce qu'ils ne l'aimaient pas…
« Arrête. »
La voix de Ginny claqua et le fit sortir de ses pensées sombres.
« Ils t'aiment, ok ?, reprit-elle d'une voix plus douce. Tu es leur ami, même s'ils ne t'ont pas tout dit. Je le sais. »
Neville s'ébroua. Ginny avait raison. Il fallait se concentrer sur ce qui importait vraiment.
« Donc… Tu crois que si je ne me souviens pas ?
- Ce n'est pas forcément que tu as été possédé par quelqu'un, mais c'est une possibilité que tu dois envisager. »
