Chers lecteurs,

Deux fics en une même journée ! Le confinement me réussit.
Rien de bien méchant aujourd'hui, je pense qu'un rating T - suffit. Merci pour vos commentaires, vous me réjouissez le palpitant.
Portez-vous bien, lavez-vous les mains au savon de Marseille, à bientôt,

Al

PS : Réponses aux reviews :

Lyanna : ta manière de penser est fort intéressante ! c'est trop bien de voir que mes lecteurs vont là où j'ai envie de les mener. merci !

Patfol le S : pourquoi pas des blaireaux ? tu as ta réponses dans la vidéo youtube "le bureau des plaintes golden moustache" (que je conseille à tout lecteur). merci pour ta review !


« Quel type de Pokémon es-tu ? Dis-moi comment tu évolues ? Quel type de Pokémon es-tu ? As-tu déjà combattu ? » MisterJDay


La première chose que Neville vit en descendant du bateau, ce furent les yeux furibards de Parkinson.

Oh oh…

Pourtant la journée avait si bien commencé ! Il avait quitté Beauxbâtons le matin, après y avoir passé deux nuits paisibles. Il avait profité d'Hermione, d'Hagrid, du calme. Et voilà qu'il arrivait à Douvres et que, sur le quai, Parkinson l'attendait, narines frémissantes, lèvres pincées, chignon impeccable, jupe droite, col strict. Neville eut une idée très nette de ce à quoi devait ressembler McGonagall jeune.

Il parvint à sa hauteur sans qu'elle eût fait un seul geste en sa direction. Ses yeux l'avaient suivi tout le long.

« Je ne te savais pas aussi pressée de me voir, commença-t-il, en espérant la dérider – elle était flippante. Je t'ai manqué ? »

Pas de réponse. Il plongea la main dans son sac et en sortit la bourse qui contenait le jangseung de Parkinson. Il la lui tendit. Elle la prit sans un mot de remerciement. Ni un salut, d'ailleurs.

« Quelque chose ne va pas ? »

Elle le fusilla du regard.

Définitivement McGo.

« Écoute, j'ai toujours été nul en devinettes. Dis-moi ce qui cloche. »

Le visage crispé de Parkinson réagit enfin. Elle s'approcha de lui et glissa, sifflante et glaciale :

« Pas ici. »

Elle fit demi-tour, sans vérifier qu'il la suivait. Elle entra dans les premières toilettes publiques qu'elle vit. Neville se glissa derrière elle.

Parkinson se tourna vers lui et verrouilla la porte. Elle planta ses ongles dans le bras de Neville et ils transplanèrent.

Neville, étourdi, mit quelques secondes à reconnaître le salon de Parkinson. Ils se trouvaient dans son appartement moldu, à l'abri des oreilles indiscrètes. Ce fut là que Parkinson explosa.

« Bon sang de Merlin, Londubat, tu pensais à quoi ? Il t'est pas venu à l'idée de cacher ton identité lorsque t'es parti ! Mais par les déesses t'as cru quoi ? Qu'on s'inquiéterait pas de voir un pote de Potter se promener en France ? Que ça passerait inaperçu ? Tu n'as même pas utilisé de Glamour pour cacher un minimum ta face stupide de Gryffondor attardé, merde ! »

Un gros mot dans la bouche de Parkinson. Elle était vraiment hors-d'elle. Neville encaissa sans broncher. S'il avait bien appris quelque chose au cours de ces derniers mois, c'est que Parkinson ne sortait jamais de ses gonds. S'énerver en retour n'aurait servi à rien, si ce n'est à envenimer la situation.

« Et sans parler de changer ton apparence, t'aurais pas pu te faire faire de faux papiers ? Je parie que les jumeaux Weasley auraient pu te fournir une nouvelle identité sans problème, voire t'en filer une des leurs ! Ils doivent bien en avoir quatre chacun, non ? »

Les Weasley avaient de faux-papiers ? Maintenant qu'il y repensait, il avait déjà vu Lee Jordan se promener avec des parchemins qui semblaient officiels et des tubes de colle moldue.

Parkinson semblait en avoir fini. Elle sortit une cigarette d'un étui posé sur la table basse, l'alluma du bout de sa baguette et tira une longue bouffée exaspérée. Neville la détailla pendant qu'elle expirait, un peu calmée. Elle avait les traits tirés et des cernes bleus étaient apparus sous ses yeux. Elle qui était toujours si soucieuse de son apparence devait être très stressée pour ne pas avoir caché sa fatigue.

« Bon. Va falloir jouer serré. »

Elle tira de nouveau une taffe et ferma un instant les yeux. Encore une fois, elle paraissait presque faible. Encore une fois, il sentit le besoin presque irrépressible de la protéger.

« Le temps presse. Faut y aller. »

Sa voix ne tremblait plus. Elle écrasa sa cigarette dans un cendrier gris. Neville attendait, toujours sans poser de question, et observa les volutes fumeux qui s'échappaient du mégot. Parkinson se tourna vers la cheminée et y jeta négligemment une pincée de poudre de cheminette.

« Quoi que tu entendes, quoi que je dise, surtout, Londubat, tu la fermes et tu fais ce que je te dis. »

Elle l'attrapa par le bras et avança dans l'âtre en disant d'une voix coupante : « Manoir des Parkinson. »

De la protéger… Quelle idée…

Il ferma les yeux pour éviter les cendres. Elles n'étaient pas cyanurées, mais tout de même…

Quand il les rouvrit, il se trouvait dans un hall d'entrée spacieux, au plafond immense et au sol froid. Il faisait sombre. Pour autant qu'il pût en juger, des tableaux vides ornaient les murs. Parkinson le lâcha et se mit à grimper d'un pas vif l'escalier monumental qui courait dans la pièce.

« Dépêche-toi. »

S'il ne l'avait pas vue, un instant plus tôt, presque défaite face à lui, il n'y aurait jamais cru, tant elle avait retrouvé son assurance et son aplomb habituel. Sa morgue.

Il lui emboîta le pas, la suivit dans un dédale de couloirs obscurs, que trouait une torche abandonnée. Les rideaux lourds étaient tirés, empêchant toute lumière d'entrer, mais parfois Neville distinguait une éclaboussure lumineuse sur un mur. Parfois ils croisaient un elfe vêtu de torchons propres ou un gros rat au pelage lustré. Toute la maison bruissait de chuchotis rompus par des murmures, comme si les tableaux vides étaient peuplés de fantômes.

Elle se retourna et lui jeta un regard aigu.

« T'es pas un touriste, Londubat. »

Ça sonnait comme un avertissement. Il focalisa son attention sur la silhouette de Parkinson. De dos, elle était aussi agréable à regarder que de face. Elle marchait avec classe sur des talons aiguilles que même Ginny ne pouvait pas se permettre. Des échasses, presque. Et au bout de ces jambes parfaites…

Merlin. Il matait Parkinson. Il s'obligea à fixer sa nuque, quelque chose qui n'allait pas le faire partir en vrille. Elle s'arrêta soudain.

« Rappelle-toi ce que je t'ai dit. »

Elle poussa sur les vantaux de la porte des deux mains et entra d'un pas décidé dans ce qui semblait être, à première vue, la salle de réception du manoir Parkinson. Le lourd tapis qui couvrait en partie le parquet et les immenses bibliothèques aux murs absorbaient les sons. Une lumière blafarde provenant d'une étroite fenêtre rayait la salle d'un bout à l'autre.

« Ma fille.

- Père. » répondit Parkinson en allant embrasser l'homme sur la joue.

Neville sentit un frisson froid descendre dans son dos lorsqu'il vit l'aristocrate. Et une sensation primitive le saisit.

Il venait de pénétrer dans l'antre d'un prédateur.

Devant lui se tenait Sir Arceus Galaad Parkinson, le Mangemort. Semblable à un énorme fauve, il remplissait la bibliothèque de sa puissance. Sir Parkinson, assis royalement dans son fauteuil comme s'il possédait le monde, accueillait sa fille avec une pointe de mépris dans sa voix rocailleuse et une froideur extrême dans l'attitude. Il était laid et adipeux. Sa robe de velours noir n'était rehaussée d'aucun ornement. Ses cheveux étaient collés à son crâne. Tout en lui criait danger : son visage gras et dur, ses petits yeux porcins, l'arête brisée de son nez. Ce fut lorsqu'il posa le livre qu'il tenait dans sa main épaisse que Neville la vit : la manche de sa robe retroussée sur son bras exposait sans honte la Marque des ténèbres.

Neville sentit son regard s'accrocher au tatouage, fasciné. Le claquement des talons de Parkinson sur le parquet le rappela à la situation.

T'es pas un touriste.

Il baissa les yeux et fixa les rainures du parquet. Il fallait se taire et attendre.

Et surtout ne pas réagir.

« Alors, c'est donc ce gringalet qui te sert de garde du corps ? »

Cette voix semblait venir d'outre-tombe, comme si elle n'avait plus rien d'humain. Une voix basse, roulant des rochers et des graviers, qui évoquait plus l'animal que l'homme.

Ce n'était plus un homme. C'était autre chose.

Un titre de prince dans un corps de tyran.

Parkinson était allée vers la console qui supportait des carafes en tous genres : elle se servit un verre et le son du liquide s'écoulant le long du verre rappela à Neville sa propre soif.

« Les apparences sont trompeuses, père. Tu sais bien que je suis capable de me défendre toute seule. J'ai juste besoin d'un homme de main.

- Pansynette – et Neville fut étonné de ne trouver aucune émotion dans la voix d'Arceus Parkinson à l'utilisation de ce surnom supposément affectueux – est-il digne de confiance ?

- Tes propres informateurs l'ont déjà mis à l'épreuve, répondit Parkinson d'un ton dédaigneux. Il ne dit rien. Jamais. »

Neville retint une grimace. Ne rien laisser paraître.

« Je l'ai envoyé en France, il n'a rien dit à Millicent. Il m'a rapporté ce que je lui avais demandé sans rechigner. Il a respecté les obligations de notre famille. »

Neville comptait toujours les rainures du parquet. Il entendit le fauteuil de Sir Parkinson craquer, et la bête se mouvoir jusqu'à lui. Des chaussures cirées apparurent dans son champ de vision.

« Il serait donc fiable. »

Neville essaya de rattraper le sursaut qui le prit au son de cette voix, si près de lui.

« Est-il bon ?

- Bon ? »

La voix de Parkinson n'avait pas tremblé, et pourtant Neville savait que les rouages de son cerveau tournaient à plein régime. Si elle le disait trop bon, il pouvait être une menace. Si elle le disait mauvais, il ne lui était d'aucune utilité et elle ne pouvait plus justifier le fait qu'elle avait besoin de lui.

« Il se débrouille. »

Réponse neutre. Son père serait-il dupe ?

« Sectumsempra ! »

Le sort partit tellement rapidement que Neville sortit sa baguette sans même réfléchir.

Un bouclier puissant entoura Parkinson, repoussant vers son père le sort qu'il venait de lancer dans sa direction. Sir Parkinson évita le rebond du sort d'un mouvement d'épaule. Parkinson parut à peine troublée par la puissance du sort.

Ni par sa nature. Un sort conçu pour blesser à mort. Quelle sorte d'homme attaquait ainsi sa propre fille ? Et si Neville n'avait pas réagi assez vite ? Il aurait tué son héritière ?

« Intéressant. Un informulé de cette force… Pour un garçon que tu me dépeignais comme incompétent à l'école, il se débrouille plutôt bien.

- Il a progressé en cinquième année, dans le club Potter. »

Neville jeta un coup d'œil à la baguette du père de Parkinson. Une baguette épaisse et courte, en bois sombre, peut-être en ébène. Selon sa grand-mère, il fallait toujours se méfier des baguettes en ébène. Selon lui, depuis qu'il avait rencontré Ombrage, il fallait toujours se méfier des baguettes courtes.

Là, c'est le combo.

« Et le fait que ce soit un ami de Potter ?

- J'ai justement l'œil sur lui, père. Un bénéfice supplémentaire pour conserver notre statut auprès de notre Maître. »

Ne. Pas. Réagir. Neville savait que Parkinson mentait : elle lui avait clairement dit qu'elle ne soutenait pas Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom-surtout-chez-des-Mangemorts. Néanmoins, sa voix contenait de tels accents de vérité qu'il avait envie d'y croire. Finalement, Ginny avait peut-être raison : Parkinson le faisait peut-être marcher depuis le début, si elle était capable de jouer sur les deux tableaux avec autant de style et de sincérité feinte.

Sir Parkinson se rapprocha de sa fille. Neville leva les yeux discrètement. Parkinson avait reposé son verre : son père lui tenait le bras, et les jointures de ses doigts étaient blanches. Neville fut certain qu'elle allait avoir des bleus.

« Pansy, tu sais que notre situation n'est pas stable ces temps-ci, tant que notre maître se trouve à l'étranger.

- Et cela dissuadera encore plus les gens de m'attaquer si un ancien camarade de Potter, un Gryffondor qui plus est, est à mon service. »

Parkinson avait réponse à tout. Quand on voyait son père, on comprenait qu'elle en était la digne héritière.

« Et en parler devant lui, ça ne te gêne pas ?, grinça-t-il. Je pourrais le tuer pour tout ce qu'il a entendu aujourd'hui.

- Un cadavre sang-pur se cache difficilement sous un tapis, père. »

Un silence s'ensuivit. Sir Parkinson finit par se servir un verre.

« Tu as bien conscience que tu ne peux pas lui faire confiance ? »

Parkinson soutint le regard de son père. Entre les cils de Neville, elle lui parut trouble, floue. Comme le début de confiance qu'il avait en cette fille. Elle le manipulait depuis le début ?

« Je n'ai confiance en personne, père, vous le savez bien. »

Une grimace parcourut le visage de son père. Du dépit ? De la fierté ? De la défiance ?

Il cachait beaucoup moins bien ses émotions que sa fille. L'élève a dépassé le maître.

« Je transmettrai que ce sorcier t'appartient. »

Il comprit un instant après ce qu'avait fait Parkinson : comme Lavande appartenait aux Malefoy, il appartenait à Parkinson. Et il se souvenait bien de ce que Lavande avait dit : les Malefoy étaient les seuls à pouvoir lever la baguette sur elle ; Parkinson était donc la seule parmi les Mangemorts à pouvoir le torturer.

Autrement dit, elle le protégeait.

« Père, je suis dans l'obligation de prendre congé. Malheureusement, les affaires m'attendent. J'ai bien noté votre invitation à dîner pour dimanche prochain. »

Parkinson finit son verre d'une lampée et embrassa sobrement son père sur la joue. Neville le salua d'un signe de tête et la suivit dans le couloir en essayant d'ignorer le regard froid qui lui brûlait la nuque.

Ils refirent tout le trajet jusqu'à la cheminée du hall sans que Parkinson lui adressât ni parole ni regard. Un elfe jeta une pincée de poudre dans l'âtre. Parkinson s'y glissa, Neville sur les talons.

Ils retrouvèrent le salon de Parkinson mieux rangé que quand ils étaient partis.

« Pika a dû passer faire le ménage quand la cheminée était ouverte, nota Parkinson.

- C'était quoi, ça ?, demanda Neville en époussetant ses cheveux.

- Je te prie de parler de mon père autrement. »

Neville inspira calmement par le nez. La manière de parler de Parkinson, avec cette voix hautaine et détachée, faisait fi de ce qu'il avait vu.

« Je suis ton homme de main, selon toi ?

- J'ai pensé à homme-lige, mais finalement je me suis dit que ce serait plus crédible. Tu n'es pas assez initié pour des liens de lige. »

Toujours ce ton supérieur. Neville avait déjà entendu parler des hommes-liges : c'étaient des sorciers qui nouaient un lien magique de vassalité avec un maître. Avantages : vos pouvoirs étaient démultipliés. Inconvénient : si vous serviez un autre maître, c'était la mort. Sa grand-mère lui avait toujours formellement recommandé de ne pas contracter de lien de la sorte.

« Je ne comprends pas. Pourquoi ?

- Parce que je pourrais avoir besoin de tes services, comme pour aller en France. Tu es plus libre de tes mouvements que moi. Si je veux conserver certaines libertés, j'ai tout intérêt à te garder sous le coude. »

Neville voyait où elle voulait en venir : elle l'utilisait, et elle l'assumait. Mais lui, qu'est-ce que ça lui apportait ?

Il réfléchit rapidement à ce qu'il avait pu gagner depuis qu'il avait traité avec elle. Une escapade en France, des infos sur la présence ou non de Celui-dont-ne-doit-pas-prononcer-le-nom en Angleterre. La légitimité d'agir pour une fille de Mangemorts.

La protection.

Plus de séjour au Ministère. Il appartenait à Parkinson, dorénavant. Il était aussi intouchable que Lavande. Et il soupçonnait que Parkinson n'avait pas les mêmes penchants que les deux Malefoy : sa vertu ne risquait donc rien.

« Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu m'as laissé entendre certaines informations qui m'étaient clairement destinées et pourquoi ton père m'a fait confiance aussi rapidement, réussit-il enfin à dire.

- Il ne nous fait pas confiance, ni à toi, ni à moi, répondit Parkinson. Il fait confiance à la situation. »

Neville fronça les sourcils. Il avait compris qu'il n'y avait pas de confiance possible entre eux, ou en tout cas qu'elle était de nature différente de ce à quoi il avait pu être confronté depuis son plus jeune âge, mais cette phrase était étrange. Parkinson s'expliqua :

« La situation est parfaitement équilibrée. J'ai un pied dans l'Ordre, tu as un pied chez les Mangemorts. Quand bien même tu pourrais détenir des informations intéressantes, tu ne pourrais pas les transmettre à l'Ordre sous peine de passer pour un espion à la solde du Seigneur des Ténèbres. Si tu la ramènes trop, ils ne te croiront pas. Où aurais-tu pu trouver toutes ces informations ? Serais-tu à la solde de l'ennemi ? Comme je ne pourrai pas trop en dire chez moi, puisqu'ils m'accuseraient de me faire tromper par le clan adverse. »

Son raisonnement était limpide. En gros, elle le forçait à mener le même double jeu qu'elle. Il était coincé.

« Ni toi ni moi pourrons trop en dire, sous peine de passer pour appartenant à l'ennemi et provoquer la méfiance de notre propre camp. »

Ça faisait beaucoup. Il se laissa tomber sur un des canapés beiges. C'était soit brillant, et Parkinson et lui sortaient avantagés de cet arrangement, soit fourbe, et seule Parkinson y gagnait quelque chose.

Dernière possibilité : c'était monstrueusement dangereux, et tous deux y perdraient des plumes d'hippogriffes.

« Tu me proposes d'être un agent double ? » demanda finalement Neville.

Il avait besoin d'éclaircir la situation, de mettre des mots simples sur ce qu'il venait de comprendre.

« Non. Un agent double, c'est un infiltré, un rat. Je te propose de rester chacun chez soi sans ignorer ce qui se passe chez l'autre. De nous accorder pour que nos actions ne se contrecarrent ni ne s'annulent. »

Elle alluma une cigarette et termina, sans le regarder :

« Nous sommes ennemis, mais ça ne devrait pas nous empêcher de travailler ensemble. »

Neville ricana. Si seulement Parkinson avait eu ce degré de réflexion à Poudlard ! Ça leur aurait évité pas mal d'emmerdes.