La jeune femme fléchit les jambes et se jeta sur le démon de sable. Elle quitta la cime des arbres et se transforma au fur et à mesure qu'elle fendait les airs. Son corps fut bientôt recouvert d'une multitude de flammes aux reflets bleu et noir, ses membres s'allongèrent et des crocs apparurent aux coins de sa bouche. En à peine un battement de cil, elle avait revêtu l'apparence meurtrière de son bijû.
Elle percuta de plein fouet Shukaku qui ne l'avait pas vu arrivé, et l'entraîna avec elle dans sa chute. Ils roulèrent ensemble sur plusieurs mètres, emportant tout sur leur passage, avant qu'elle ne l'immobilise sur le dos avec ses pattes avants. Elle feula, menaçante, puis referma brusquement sa mâchoire sur le corps endormi du garçon aux cheveux rouges et l'extirpa des chairs granuleuses de son démon. L'esprit du sable hurla, sa plainte résonnant jusque dans ses muscles et ses os, puis ce fut le calme plat. Le silence régna en maître tandis que les rafales de vent dispersaient les restes du corps du bijû.
Ultia reposa le corps du guenin sur le sol, avant de retrouver son apparence humaine. Elle trébucha alors maladroitement sur une racine et se rattrapa de justesse contre le tronc d'un arbre. Elle grimaça et ferma les yeux quelques secondes. Elle voyait flou et des taches de couleurs dansaient devant son champ de vision. Elle prit sur elle, essayant de passer outre la sensation de malaise qui faisait trembler ses membres, et battit lentement des paupières. Elle subissait parfois le contrecoup de sa transformation et des changements violents qu'elle faisait subir à son organisme, mais heureusement pour elle, cela ne durait jamais très longtemps. Elle serait juste soumise à une terrible migraine dans les prochaines heures.
Elle repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille et se redressa, dardant son regard sur la silhouette de Gaara, allongé quelques mètres plus loin. Il gémissait faiblement dans son sommeil, visiblement en proie à un cauchemar ou à quelque chose qui y ressemblait. Elle se rapprocha et se pencha vers lui. Elle posa une main hésitante sur son bras gauche, puis le secoua doucement pour lui faire reprendre connaissance.
« Gaara ? Gaara, est-ce que tu m'entends ? » l'appela-t-elle, en vain.
Le craquement d'une branche se fit entendre dans son dos, suivis par des bruits de pas précipités. Ultia n'eut pas besoin de se retourner pour voir de qui il s'agissait. Elle avait senti et reconnu son chakra. Elle l'arrêta d'une voix autoritaire, dont le ton était sans appel, sans même regarder dans sa direction.
« Ne t'approche pas Naruto. Reste où tu es. »
Il se stoppa et, au même moment, Gaara ouvrit brusquement les yeux. Il eut un mouvement de recul et ses pupilles s'écarquillèrent lorsqu'il croisa le regard sombre de la kunoichi dans lequel une tempête faisait rage.
« Gaara, calme toi. Il faut que tu te calmes. Ça va aller, respire. »
Elle ne savait pas qui elle essayait de convaincre le plus – elle ou son interlocuteur – mais ses mots ne suffirent pas. Le garçon aux cheveux rouges ne se laissa pas faire et se débattit violemment. Il manqua même de lui griffer les bras et la peau du visage. Elle fut donc contrainte de le plaquer une nouvelle fois contre le sol pour l'empêcher de bouger, resserrant un peu plus sa prise sur lui. Elle l'observa rapidement alors qu'il s'agitait sous elle.
Il avait les traits tirés et une épaisse pellicule de sueur recouvrait son front. Il semblait épuisé, à bout de force, mais il continuait de lutter. Il grimaça et serra des dents, puis ses yeux roulèrent en arrière et sa tête se mit à bouger dans tous les sens tandis que du sable commençait à recouvrir certaines parties de son corps. Il se transformait, ou du tout moins, il essayait.
Ultia empoigna soudainement le col de son vêtement et le souleva, collant presque son nez contre le sien. Elle capta le frisson qui parcourut le corps du guenin au moment où il remarqua ses iris vairons qui brillaient d'une lueur mauvaise. Il cessa de bouger.
« Tu es trop faible pour tenter une transformation. Tu ne seras pas en mesure de contrôler ton démon, même si tu en avais envie. Tu ne peux pas le laisser prendre le dessus sur toi. Tu ne dois pas te laisser dominer par sa rage ou la tienne. Tu es plus fort que ça. C'est toi le jinchûriki, c'est toi qui décides quand faire appel à lui. Pas le contraire. »
Gaara se raidit et cessa sa transformation. Le sable qui entourait ses membres disparut et sa respiration redevint calme et régulière. Il cligna plusieurs fois des paupières. Il semblait reprendre ses esprits et étudia attentivement la jeune femme penchée au-dessus de lui comme s'il la voyait pour la première fois. Les minutes s'étirèrent et soudain, sans crier gare, il se dégagea brusquement et recula de plusieurs mètres.
« Ne me touchez pas. N'approchez pas. aboya-t-il. Je ... Je ne ... Laissez-moi tranquille. »
Il étouffa un gémissement et prit son visage entre ses mains. Ultia fronça les sourcils tout en le regardant faire, mais n'esquissa pas le moindre mouvement. Elle ne voulait surtout pas le braquer encore plus, de peur qu'il se sente pris au piège et ne perde une nouvelle fois le contrôle de lui-même.
« Je crois que je sais pourquoi tu fais ça, fit la voix du blondinet dans son dos, attirant l'attention sur lui. À ta place, je pense que j'aurais abandonné depuis longtemps et que je me serais laissé consumer par la haine. Le fait d'être seul au monde, sans personne vers qui se tourner ... C'est vraiment insupportable, n'est-ce-pas ? »
Ultia retint son souffle alors que le garçon aux cheveux rouges posait lentement ses pupilles claires et transperçantes sur Naruto. Imperceptiblement, elle changea de position, se tenant prête à s'interposer entre les deux guenins en cas de besoin.
« De quoi est-ce que tu parles ? siffla Gaara.
_ La douleur que tu ressens, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que je la comprends parfaitement. Je sais que ça fait de se sentir rejeté, isolé des autres, il marqua une pause. Ça a été mon cas pendant longtemps, mais j'ai eu la chance de rencontrer des gens qui ont été là pour moi, qui sont devenus importants pour moi. »
La kunoichi risqua un coup d'œil par-dessus son épaule et croisa le regard plein de détermination de Naruto. Il avait les poings serrés et les coins de sa bouche étaient tordus, comme s'il se retenait de toutes ses forces de se jeter sur son adversaire pour le frapper.
« Et je ne permettrais à personne de faire du mal aux gens auxquels je tiens, reprit le guenin. Si tu essayes encore une fois, je t'en empêcherai, même si ça signifie que je devrais t'éliminer.
_ Pourquoi ... ? Qu'est-ce qui te pousses à mettre ta vie en jeu pour les autres ?
_ Ils m'ont délivré de l'enfer de la solitude. Ils m'ont accepté tel que j'étais. C'est pourquoi ils sont si importants pour moi et que je me battrais jusqu'au bout pour eux. »
Gaara fronça les sourcils et baissa les yeux en direction du sol. Il avait laissé ses mains retomber mollement sur ses genoux et semblait réfléchir aux paroles de son interlocuteur. Il ne leur prêtait même plus attention, comme s'il avait oublié leur présence et qu'il était seul au monde.
« Je sais que ce n'est pas facile. »
Le garçon aux cheveux rouges releva brusquement la tête.
« Tu n'as pas choisi de devenir un jinchûriki, mais ce qui est fait est fait, et tu vas devoir vivre avec pour le restant de tes jours, continua la jeune femme. Mais tu peux toujours choisir comment vivre ta vie : en te laissant consumer par ta rage et celle de ton démon, ou en apprenant à vivre avec et à les contrôler tous les deux.
_ Ça semble si facile à dire pour vous, renifla-t-il dédaigneusement.
_ Je peux t'aider. Je peux t'aider à contrôler ton démon si tu le souhaites. »
Il pencha la tête sur le côté, faisant glisser quelques boucles écarlates sur son front.
« Pourquoi est-ce que vous m'aideriez ? demanda-t-il au bout d'un moment. Nous venons d'attaquer votre village. Il n'y a plus d'alliance ou de traité de paix entre nos deux nations. Nous avons trahi Konoha.
_ Ce n'est pas à Suna que je fais cette proposition, mais à toi. Réfléchis-y. »
Un bruissement provenant des branches des arbres au-dessus d'eux se fit entendre, puis deux silhouettes juvéniles – son frère et sa sœur si ses souvenirs étaient exacts – apparurent aux côtés de Gaara. Ils observèrent le plus jeune avec effrois, avant de jeter un regard nerveux dans sa direction. Ultia choisit ce moment pour se relever et les toisa longuement tous les trois. Le menton levé et les yeux plissés, plus aucune émotion ou sympathie ne flottait sur son visage.
« Partez maintenant. Vous en avez assez fait. »
Ils ne demandèrent pas leur reste et disparurent tous les trois sans un mot. Elle soupira, puis se retourna lentement pour faire face à Naruto. Il n'avait pas bougé et se tenait plusieurs mètres devant elle. Il avait des égratignures un peu partout sur les joues et sa lèvre inférieure était fendue en deux.
« Est-ce que ça va ? »
Il acquiesça par un hochement de tête.
« Sakura et Sasuke ?
_ Ils vont bien, ils sont en sécurité. Pakkun veille sur eux. »
Le blondinet laissa échapper un profond soupir qui trahit son soulagement. Elle fit un pas dans sa direction et esquissa un geste, mais elle se ravisa au dernier moment. Elle se racla la gorge, hésitante, puis soupira une nouvelle fois.
« Naruto, il reporta son attention sur elle. Je te demande pardon. J'aurais du te le dire plus tôt. Tout ça. Pour moi ... Pour toi ... Je ne savais pas ... On ne savait comment te le dire, mais j'aurais du insisté. J'aurais du te dire que tu n'étais pas seule et que j'étais là pour toi.
_ Je n'étais pas seule. »
Il ponctua sa phrase avec un sourire, et elle choisit de le voir comme une invitation. Elle combla la maigre distance qui les séparait et posa un genou à terre pour pouvoir être à sa hauteur. Elle agrippa ses épaules et le regarda longuement dans les yeux. Elle finit par lui demander :
« Depuis combien de temps est-ce que tu le sais ?
_ Depuis plusieurs mois maintenant. Mizuki-sensei me l'a dit le soir où ... il se dandina, embarrassé. Où j'ai volé le parchemin des techniques interdites. Mais c'est pendant la mission au Pays des Vagues avec l'équipe sept que j'ai vraiment pris conscience que quelque chose vivait à l'intérieur de moi. »
La jeune femme écarquilla les yeux. Elle ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Pour une fois, elle semblait être à court de mots. Elle retint un grognement. Tout ce temps perdu à peser le pour et le contre, à mener des discussions stériles et inutiles, à se demander s'il fallait lui dire, quand et comment alors qu'il savait déjà pour le démon-renard. Il savait et il n'avait rien dit. Il avait gardé tout cela pour lui et elle n'osait imaginer ce qu'il avait ressenti en apprenant la nouvelle. On lui avait menti, caché la vérité pendant toutes ces années. Tout le monde savait, sauf lui. Être un jinchûriki n'était déjà pas une chose facile à appréhender en temps normal, mais être celui du monstre qui avait ravagé votre village douze ans plus tôt était encore pire. Elle secoua la tête et resserra un peu plus sa prise sur lui dans un geste qui se voulait rassurant et réconfortant.
« Là, tout de suite, ce n'est clairement pas le bon moment pour en parler. Il faut qu'on retourne au village, mais je te promets qu'on en reparlera plus tard, rien que toi et moi. Et sache que ma proposition vaut aussi pour toi : je t'aiderais. Je ferais tout mon possible pour t'aider à contrôler ton démon, si c'est ce que tu souhaites.
_ Je ne crois pas que Kyubi se laissera faire.
_ On verra bien. Rien ne presse. »
Elle se remit sur ses pieds.
« Allez, viens. Sasuke et Sakura ont besoin de soins. »
À leur retour auprès des deux guenins, Sasuke avait repris connaissance et, même s'il se sentait toujours nauséeux, il avait au moins le mérite de tenir debout, contrairement à Sakura dont le corps endormi reposait dans les bras de la kunoichi.
Ils avaient regagné le village en silence, à un rythme extraordinairement lent, à tel point que Pakkun était parti devant en éclaireur. Il était revenu quelque temps plus tard pour leur annoncer que la plupart des ninjas d'Oto et de Suna avaient été neutralisés. Les autres s'étaient rendus ou avaient pris la fuite, pourchassés par les forces spéciales.
L'atmosphère au sein du village était tendue et devenait plus oppressante de minute en minute, au fur et à mesure qu'ils évoluaient dans les rues. De nombreux débris jonchaient le sol et une forte odeur de brulé assaillait leurs narines.
Ils prirent la direction de l'hôpital, devant lequel régnait une terrible agitation. Les ninjas-médecins et leurs équipes courraient partout sur les marches du perron, transportant plusieurs blessés sur des civières. Ultia retint un soupir. Elle redoutait le tumulte qui devait régner en maître à l'intérieur du bâtiment, mais elle n'en serait jamais rien car elle fut stoppée dans son élan par une voix masculine.
« Ultia ! »
Elle se retourna à moitié et aperçut Iruka qui se frayait un chemin vers eux.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? interrogea-t-il une fois arrivée à leur niveau.
_ Ils ont poursuivis les guenins de Suna, mais ça va. Sakura n'a que des blessures légères et Sasuke, elle lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. J'imagine qu'il a surtout besoin de repos.
_ Je vais m'occuper d'eux, il amorça un geste pour prendre la guenin dans ses bras. Tu devrais rejoindre les autres dans l'arène. Ils ... »
Il marqua une pause et serra des dents, laissant tous les autres en attente, suspendus à ses lèvres.
« Le Maître Hokage, il ...
_ Il est arrivé quelque chose au maître Hokage ? » demanda Naruto, inquiet.
Le chûnin instructeur le regarda un court instant, les prunelles voilées, avant de reporter son attention sur elle. Elle comprit aussitôt qu'il s'était passé quelque chose de grave pendant son absence.
« Tu devrais y aller. Je m'occupe d'eux. »
Elle ne s'était pas attardée plus longtemps et lui avait confié les trois guenins avant de tourner les talons. Elle avait couru à vive allure en direction du stade, délaissant les ruelles au profit des toits pour aller plus vite. Elle arriva rapidement en vue du bâtiment et fronça les sourcils lorsqu'elle aperçut l'épaisse forêt qui trônait au-dessus des tribunes. Sans l'ombre d'une hésitation, elle se dirigea vers celle-ci et s'engouffra sous la couverture des arbres, rejoignant les jônins qui s'y trouvaient déjà. Elle ralentit le pas jusqu'à s'immobiliser complètement, et déglutit avec difficulté.
Devant elle, au centre du groupe, allongé dans une mare de sang, reposait le corps sans vie du kage. Elle se sentit devenir livide, le cœur au bord des lèvres, mais ne parvint pas pour autant à quitter des yeux ce dernier. Avait-il toujours eu l'air aussi vieux, aussi fragile que du verre sur le point de se briser ? Ou ne s'en rendait-elle compte que maintenant ? Maintenant qu'il n'était plus ?
Elle repensa, à regret, aux dernières semaines. Leurs échanges étaient devenus tendus, compliqués, à demi teinté d'amertume et de rancœur – surtout de son côté – et jamais plus elle n'aurait l'occasion d'entendre sa voix éraillée par les années. Elle ne pourrait plus lui parler, lui dire pour Naruto ou même lui avouer à quel point elle était reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Personne n'en avait jamais fait autant. L'avait-elle seulement remercié ? Elle ne s'en souvenait pas et maintenant, il était trop tard. Il n'était plus et les choses ne seraient plus jamais comme avant.
La jeune femme retint un soupir et releva la tête, croisant ainsi le regard soucieux de Kakashi qui se tenait debout, de l'autre côté du rassemblement. Il avait une légère coupure sur la joue gauche, juste au-dessus de la couture de son masque, mais hormis ça, il avait l'air d'aller bien. Elle se détendit et sentit le poids qui comprimait sa poitrine, et dont elle n'avait pas conscience quelques instants plus tôt, s'alléger un peu. Il haussa un sourcil à son attention, l'interrogeant silencieusement. Elle se contenta d'hocher la tête, et s'apprêtait à faire un pas dans sa directement lorsqu'un mouvement dans son dos attira son attention.
Elle fit volte-face. La foule se scindait en deux pour laisser passer Asuma et la tension monta d'un cran. Il marchait lentement, comme s'il souhaitait retarder l'inévitable. Elle savait que ses relations avec le maître Hokage étaient compliquées elles aussi, mais ce n'était en rien comparable. Elle lui adressa un regard compatissant lorsqu'il passa à côté d'elle, et à sa grande surprise, il marqua un temps d'arrêt. Il l'examina de haut en bas, de la tête aux pieds, avant de se pencher vers elle, murmurant à son oreille, de sorte à ce qu'elle soit la seule à entendre ses mots.
« Mon père. Est-ce qu'il savait ? »
Elle se raidit et ses yeux s'écarquillèrent. Elle remarqua alors que les muscles des bras du jônin étaient tendus et qu'il se tenait en appui sur ses jambes, comme s'il était prêt à bondir loin d'elle au moindre geste brusque. Ses poings étaient également serrés et placés stratégiquement à proximité de ses lames de chakra. Il se tenait prêt à se défendre.
Ultia releva les yeux vers lui. Il ne cessait de l'observer avec intérêt, s'attendant probablement à voir une lueur briller dans le fond de ses iris ou un changement physique opérait en elle. Elle retint un rire nerveux. Il l'avait vu. Il l'avait vu se transformer et il avait compris.
« Oui. Il était au courant, souffla-t-elle. Les membres du conseil et les chefs de clans le savent également, presque tout le monde le sait en fait. »
Il acquiesça ses paroles par un hochement de tête.
« Bien. C'est tout ce je voulais savoir. »
Il reprit son chemin et s'éloigna sans un regard en arrière. Elle l'observa un instant, tandis que les ninjas autours se mettaient en mouvement et que des consignes étaient données. Elle profita de la cohue générale pour rejoindre le ninja copieur qui se trouvait un peu plus loin, à l'écart. Il la laissa venir jusqu'à lui avant de demander :
« Est-ce qu'ils vont bien ?
_ Sakura et Sasuke ont besoin de soin, mais ça va. Ils sont à l'hôpital. Iruka veille sur eux.
_ Tant mieux. »
Elle pouvait très clairement entendre le soulagement dans sa voix.
« Il faut qu'on parle. » lacha-t-elle sombrement.
Il pencha le visage sur le côté et ses sourcils se froncèrent en une fine ligne orageuse.
« Naruto ... Il sait. Il est au courant pour Kuybi.
_ Tu lui as dit ? »
Elle tiqua à l'entende de ses mots. Est-ce qu'il l'accusait ou c'était elle qui, à cause de la fatigue et de la migraine qui menaçait de faire éclater son crâne en mille morceaux, était à fleur de peau ? Était plus susceptible ? Elle se braqua néanmoins et releva le menton, piquée au vif.
« Je n'en ai pas eu besoin, répondit-elle, acide. Mizuki lui a dit le soir où il a volé ce stupide parchemin. Il le sait depuis tout ce temps, mais il n'a rien dit. Il a gardé tout ça pour lui.
_ Donc au Pays des Vagues ...
_ Il a vraiment prit conscience que quelque chose était scellée à l'intérieur à ce moment-là. »
Kakashi grimaça et passa une main dans ses cheveux gris, les rendant encore plus en bataille qu'ils ne l'étaient déjà. Il suspendit son geste en remarquant l'air grave de son interlocutrice et soupira bruyamment.
« Il y a autre chose ?
_ Il m'a vu. Il sait pour moi.
_ Au moins, ça facilitera les choses. Plus besoin de se demander comment aborder le sujet. »
Il essaya de faire de l'humour, mais sa tentative ne détendit pas l'atmosphère, ni aucun d'eux deux.
« Tu devrais aussi parler à Sasuke. Il était inconscient et à court de chakra quand je l'ai retrouvé. Son sceau est intact, heureusement, mais il doit être plus prudent. »
Il acquiesça.
« On parlera de tout ça plus tard.
_ Je passerais chez toi ce soir. »
Il ouvrit la bouche, mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de refuser et disparut.
