Chapitre 4 :

Numéro d'urgence

Ce fut avec difficulté que Tsunayoshi rejoignit le jardin mental après une nouvelle séance de torture. Il manqua de s'écrouler en passant l'arche et ce fut Amedeo qui le rattrapa de l'autre côté. L'homme, désormais son ami et son seul soutient ici, le redressa délicatement et l'aida à marcher jusqu'à leur carré de pelouse favoris où ils s'installaient toujours, les sextuplés accourant, Zefirino venant l'aider à marcher lui aussi. Si ici on ne voyait rien de son véritable état physique, ni blessures ni rien, on pouvait voir son état de fatigue et cela se traduisait par des difficultés à bouger même dans cette dimension mentale. Il ne parlait pas de ce qu'il subissait avec les enfants et le tueur à gage, il ne disait rien, il gardait tout pour lui. Eux savaient qu'il se faisait torturer des pires manières mais ils n'avaient pas de détails. Tsuna ne leur avait rien dit. Hormis les sextuplés dans la salle de combat, ils ne l'avaient jamais vu ailleurs et Amedeo ne l'avait jamais vu physiquement en personne, n'ayant pas accès à la zone où il se trouvait. Il ne leur disait rien et ne se plaignait pas auprès d'eux, jamais. Il profitait juste d'un peu de calme avec eux. Il ne parlait d'ailleurs de rien de privé avec eux, ni de sa famille, ni de ses amis ni de rien de ce genre. Il avait l'impression que s'il parlait des siens qui lui manquaient tant, il allait complètement craquer.

- Tsunayoshi ? appela l'homme inquiet alors qu'ils s'étaient assis dans l'herbe.

Tous entouraient le jeune homme qui avait le regard trouble et la respiration difficile.

- Je ne vais plus tenir longtemps comme ça, confia-t-il doucement à bout de force. Il faut qu'on trouve un moyen de sortir d'ici et de s'enfuir.

- S'enfuir ? releva Amedeo très sérieux. J'aimerais bien, ça fait longtemps que j'y pense mais ça va être compliqué.

- Tu as une idée de comment faire ?

- C'est pas tellement sortir le problème, c'est s'enfuir et leur échapper ensuite.

- Dis moi à quoi tu penses pour sortir déjà, demanda-t-il.

Il fallait vraiment que ça s'arrête. Il était à bout de force, il n'en pouvait plus, il ne supportait plus et il sentait qu'il commençait à lâcher prise. Il allait devenir fou ou céder si ça continuait et il refusait de se briser et de laisser ces types là disposer de sa puissance pour en faire des choses qui n'étaient certainement pas souhaitables. Il devait partir de là très vite.

- Avant ça dis moi. Si on sort d'ici c'est avec les enfants ou je n'aide pas. Et une fois sorti, les protégeras tu ? Tu es le Vongola Decimo c'est en ton pouvoir de les mettre à l'abri. Je n'ai pas d'allié dehors, je ne pourrais les préserver longtemps. Ces types là vont leur courir après tout de suite comme ils te courront après et ils ont de gros moyens. Alors il faudra des moyens pour les protéger. Tu peux faire ça ?

- Je n'avais pas idée de faire autrement, répondit-il en le faisant sourire lui et les enfants. Je n'ai certainement pas l'intention de partir d'ici sans vous ou de vous laisser ensuite. J'ai des amis forts, ils m'aideront à vous protéger et je suis le Decimo alors ça devrait aller.

- Très bien, si tu promets de prendre soin des enfants et de les protéger, tu as ma loyauté à vie Vongola Decimo, dit-il solennellement.

- C'est juré, répondit-il. Mais il faut sortir d'ici d'abord. Tu sais comment ?

- Tant que les enfants n'ont plus de colliers fonctionnels, ils pourront utiliser leurs flammes librement, commença-t-il en regardant les sextuplés qui écoutaient avec gravité et attention. En faisant attention à se faire discrets, en choisissant la bonne heure et avec un petit bidouillage sur le système de surveillance, je pourrais les faire sortir de leur section discrètement. La base n'est pas si grande, tu n'es pas très loin de nous. Te rejoindre ne posera pas non plus trop de problèmes surtout qu'ils ne s'y attendront pas. Il n'y a pas de tour de garde, tout se fait par vidéo surveillance. Je pourrais aller me charger des gardes au poste vidéo avant de commencer, j'ai accès libre là bas puisque j'y ai mes tours de garde aussi. Les portes, même blindées, on peut les forcer mais ça risque de nous faire remarquer rapidement alors le temps sera précieux. Une fois arriver à toi, ça va se compliquer. Tu ne pourras pas marcher n'est-ce pas ?

- Non, je ne pourrais pas, sourit-il tristement. Je ne pourrais pas faire grand chose.

- Je te porterais mais ils vont très vite se rendre compte de ce qu'on fait. Ils vont lâcher leurs forces sur nous. Je crois que les enfants peuvent les repousser pour gagner la sortie et les flammes devraient permettre de faire sauter le sas et on sors. Mais déjà ça, ça va être très difficile, les gardes et les armes qu'ils ont sont plus que valables et si on se fait coincer dans un cul de sac, on est fichu. s'ils ne sont pas si nombreux, c'est déjà trop pour les enfants. Si je te porte, je ne pourrais pas me battre vraiment et toi non plus. Et après c'est encore pire. Ils vont nous courir après. C'est un terrain de plaine rocheuse presque entièrement dégagé dehors. On ne pourra pas se cacher et on ne pourra aller que dans une direction étant donné qu'il y a les falaises et la mer d'un côté. Ils nous trouveront très vite. Avec leurs systèmes contre les flammes et leurs utilisateurs de flammes, je ne sais pas si les enfants pourront nous sortir de là. Le premier village est à cinq kilomètres est c'est une zone assez isolée. Le territoire Vongola n'est qu'à trente kilomètres mais c'était déjà bien trop loin pour nous à pied et je ne sais pas où sont vos bases.

- Comme moi, soupira Tsuna en les intriguant. Je vie au japon jusqu'à la retraite du neuvième je ne connais pas nos domaines en Italie, expliqua-t-il.

- Ce qui nous complique encore plus les choses. Si nous décidons d'agir, nous n'aurons qu'une seule et unique chance. S'ils nous rattrapent, je suis mort, les enfants auront de nouveaux colliers et seront étroitement surveillés quand à toi... je ne sais pas s'ils peuvent faire pire qu'en ce moment mais...

- Il ne vaudrait mieux pas se faire rattraper, concéda-t-il avec un rire jaune.

- Si on rate, je suis mort et vous n'aurez plus aucune chance. Ils vous changeront certainement même de base au cas où le grabuge ait pu être repéré par les Vongola.

- Avec juste nous ça semble impossible, soupira-t-il.

- J'ai déjà retourné le problème dans tout les sens depuis des années. On n'a aucune chance dans ces conditions. Même si par miracle on arrive à sortir, ils vont nous rattraper.

- Donc il nous faut de l'aide extérieure, remarqua-t-il.

- Sauf qu'on a aucun moyen de contacter qui que ce soit dehors. J'ai déjà tenté de trouver un moyen depuis longtemps, il n'y en a pas. Ils ont été très prudent là dessus.

- Et la communication du Professeur avec l'homme des hauts-parleurs, on ne peut pas la pirater et la détourner ?

- Non, c'est un système particulier qui ne peut pas servir à contacter quoi que ce soit d'autres que les deux postes qu'il lie et il faut une reconnaissance biométrique des deux côté pour la mettre en route. J'ai déjà essayé de bricoler des trucs mais la base est protégée pour ne laisser entrer et sortir aucune communication sans fils même radio ou autre. On n'a pas accès à l'extérieur alors on ne peut pas envoyer de message avec d'autres moyen.

- Il n'y a pas des systèmes d'aération si on est sous terre ?

- Bien vu mais tout est très solidement scellé et inspecté deux fois par jour. Ils savent que c'est un point faible, c'est très surveillé. On ne pourra pas par là on va se faire repérer tout de suite.

Tsunayoshi resta silencieux, réfléchissant. Ils avaient besoin d'aide. Il savait que s'il pouvait appeler Reborn, il viendrait tout de suite avec des renforts et le problème serait réglé. Il trouverait une solution lui. Il n'avait en tout cas le temps de le faire lui même alors qu'il se sentait de nouveau attiré vers la réalité sans douceur.

- Non pas déjà ! grimaça-t-il avec désespoir en se voyant disparaître.

- Tsunayoshi ! s'écrièrent Amedeo et les enfants en comprenant qu'il repartait pour une autre séance de torture.

Ils ne purent pourtant rien y faire et il replongea en enfer une nouvelle fois. Il eut l'impression qu'il se passa une éternité avant qu'il ne puisse retomber dans l'inconscience et retrouver son ciel mental. Il eut bien de la peine à gagner son arche désormais ancrée solidement sur un îlot rocheux. Il savait qu'aller dans le jardin de fusion lui coûtait une énergie précieuse le fatiguant encore plus mais il ne pouvait pas rester seul, il ne voulait pas rester seul et il fallait trouver un moyen de quitter cet endroit. Encore une fois, il eut besoin de l'aide d'Amedeo de l'autre côté et cette fois, l'homme le porta carrément en voyant sa faiblesse, très inquiet comme les sextuplés qui l'entouraient. Il mit un moment à retrouver ses esprits mais il y parvint finalement, tombant sur leurs regards angoissés.

- Tu as raison, il faut qu'on parte ou ils vont te tuer, posa l'homme. On a réfléchi et on a peut-être trouvé un moyen de contacter l'extérieur, annonça-t-il. Mais on a besoin de toi pour ça.

- Dîtes moi ? poussa-t-il faiblement.

- Ils m'ont dis tout ce qu'ils savaient sur les flammes de l'aurore pour que je puisse apprendre aux mioches à s'en servir au mieux, expliqua Amedeo. Moi j'ai des flammes de la pluie alors je ne savais rien des flammes d'aurore. Ils m'ont dis tout ce qu'ils savaient pour entraîner les enfants au mieux. Hormis la flamme principale de l'aurore boréale, les six autres sont relativement moyennes en puissance mais elles peuvent être beaucoup plus lorsqu'on les combine. C'est là où elles sont les plus fortes. Lorsque les sept porteurs des sept flammes sont ensembles, ils peuvent déployer des techniques puissantes. L'une d'entre elle consiste en une projection de flamme et d'esprit. En gros, cela permet de projeter les flammes et l'esprit d'une personne hors de son corps physique. Cela peut servir à entrer dans un endroit par exemple. Cela rend plus puissant pendant la projection parce que c'est un déploiement et une combinaison de flammes pures et on ne peut pas être blessé en projection. Dans notre cas, ça pourrait nous permettre de sortir un moment. On a pensé que vous pourriez me projeter dehors. Je pourrais aller jusqu'au village ni vu ni connu et envoyer un message, un coup de téléphone par exemple.

- C'est une super idée, sourit-il alors que l'espoir revenait enfin.

- Mais pour ça, on a besoin des sept flammes et en particulier de la flamme d'aurore boréale, reprit-il. On avait oublié cette possibilité parce qu'on a jamais pu travailler là dessus, il manque une flamme. Ne leur en veux pas mais les sextuplés m'ont dis que tu l'avais.

Les enfants le regardèrent avec inquiétude alors qu'il n'avait jamais dis à Amedeo qu'il avait ces flammes.

- Je ne vous en veux pas, rassura-t-il en leur souriant du mieux qu'il put. J'ai confiance en toi maintenant, dit-il en regardant l'homme qui ricana.

- Tu fais confiance beaucoup trop facilement Tsunayoshi, remarqua-t-il.

- Pas si facilement en faîte, dit-il. J'ai juste un instinct très sûr en la matière, dit-il énigmatiquement. Je sais que je peux te faire confiance, dit-il sérieusement.

- Grande première qu'on me fasse confiance ainsi mais merci, répondit-il. Enfin, on va avoir besoin de tes flammes d'aurore boréale. On connaît le principe de la technique mais on ne l'a jamais fait du coup alors on ne sait pas comment ça marche. Mais vous devriez pouvoir mêler vos flammes ici sur le plan mental puis l'un d'entre vous devra diriger la technique. Normalement, ça devrait être la flamme d'aurore boréale qui dirige mais avec ton collier qui t'empêche d'utiliser vraiment tes flammes, ça sera certainement impossible. Tu ne pourras que la faire passer dans la fusion.

- Certainement, approuva-t-il.

- Je suggère que Volturno dirige. C'est lui qui a la meilleurs maîtrise des flammes entre vous six, dit-il en regardant les enfants qui approuvèrent immédiatement.

- On tente ça alors, soupira Tsuna avec fatigue.

- On va essayer dés qu'on pourra. Moi et les enfants, on va travailler là dessus mais toi, tu ne participera que quand on lancera la technique. Tu es trop fatigué pour faire des tentatives superflus ça risquerait de te tuer. On fera au plus vite pour trouver comment faire vraiment on y travaille déjà. Deuxième chose, il faut qu'on décide qui appeler à l'aide. Il faut quelqu'un de sûr. Moi, je suis un solitaire, je ne connais personne qui pourrais nous aider. Et toi ?

- Je sais qui appeler, sourit-il.

- On peut lui faire confiance ?

- J'ai confiance en lui plus qu'en personne d'autre, répondit-il. Il viendra, il viendra vite, avec des renforts et il saura quoi faire.

- Qui ?

- Mon tuteur. Reborn.

- L'hitman numéros 1 ?

- Oui.

- Et bien, tu en as des amis de poids, s'amusa-t-il. Si tu lui fais confiance, c'est sûr qu'un homme de sa trempe serait d'une grande aide surtout s'il en ramène d'autres.

- Il viendra, c'est sûr. J'ai confiance en lui mille fois.

- Cela explique que tu puisses facilement affronter les sextuplés tous en même temps si c'est lui qui t'entraîne.

- C'est un super prof, dit-il avec un sourire triste.

- Il m'écoutera tu crois ?

- Je ne sais pas. Il est très méfiant avec les étrangers et il le sera d'autant plus si ça concerne mon enlèvement. Ce ne serait pas mieux de me projeter moi pour que je l'appelle ?

- On ne peut pas. La technique va déjà vous prendre beaucoup d'énergie à tout les sept mais ça coûtera aussi beaucoup de force au projeté et au plus on s'éloigne de son corps physique, au plus ça demande de force et de flammes. Le village est à plusieurs kilomètres. Tu ne supporterais pas dans ton état.

- Ok. Dans ce cas, je te dirais quoi dire. Et si cette projection fonctionne, j'ai une idée pour nous faire sortir d'ici beaucoup plus vite.

Dans les temps qui suivirent, ils travaillèrent tous autant que possible sur leur projet et leur plan d'évasion. Amedeo et les sextuplés avaient énormément de temps à y consacrer, les enfants enfermés depuis un moment et l'homme assigné à eux n'ayant que peu d'autres chose à faire que de les surveiller. Ils passaient donc pas mal de temps à travailler sur la projection et ils avançaient vite, Tsuna apportant son savoir et son expérience quand il pouvait venir en discuter avec eux. Et cela était de plus en plus difficile. Ces tortionnaires ne lui laissaient que peu d'occasion de se retirer dans son ciel mental et donc de venir dans le jardin. Il s'affaiblissait de plus en plus aussi bien physiquement que mentalement, les tortures le minant malgré toute sa volonté. Il n'en pouvait plus maintenant et il peinait à maintenir un semblant de contrôle sur lui même, ne se raccrochant plus qu'à l'espoir de sortir de là. Il arrivait encore à se montrer fort devant les enfants, ne voulant pas s'effondrer devant eux mais les regards qu'il échangeait avec Amedeo ne laissaient aucun doute sur le fait que l'homme avait deviné son état.

Lui même mettait beaucoup d'énergie à penser au plan. Ils n'auraient qu'une chance. Son principal problème était son collier et son masque. Si ses geôliers détectaient l'intrusion, et ils la détecteraient, avant que Reborn et les autres ne puissent lui retirer, il leur suffiraient d'appuyer sur un bouton à distance pour les activer et le tuer. Il n'avait aucun doute qu'ils le feraient s'ils s'apercevaient qu'il allait s'enfuir, qu'on venait le chercher. Ils le préféreraient mort évidemment. Alors il devait les mettre hors circuit. Les clefs pour les enlever étaient juste à côté de lui. Il pouvait les voir vaguement du coin de l'œil dans sa vision brouillée, soigneusement alignées sur un petit plateau à cinquante centimètres de lui. C'était une torture mentale très efficace, bien plus qu'il ne l'avait imaginé au début. Voir et savoir que les clefs de ses liens étaient juste là, à côté sans qu'il ne puisse les prendre et se détacher était une frustration terrible de plus en plus grande au fil du temps et des tortures. Ils usaient vraiment de tout les moyens possibles pour l'affaiblir et ils étaient tellement certains que personne ne pouvait arriver à lui et qu'il ne pouvait rien faire qu'ils laissaient les clefs juste là sans soucis.

Seulement, il savait que sa solution pour ça n'était pas les clefs. Il ne pouvait pas les prendre, il ne pouvait pas bouger du tout. En revanche, il savait que ces maudites choses se nourrissaient de ses flammes pour fonctionner. Alors il avait eu une idée. Plongé dans son ciel mental, il avait cherché et trouver ce très discret petit flux de flammes qui partait dans le collier et le masque. Ils prenaient des flammes du ciel. Il se disait qu'en faisant en sorte que ce soit des flammes de la tempête et du marais qui soient aspirées et en poussant leurs propriétés de décomposition et de fermentation, des propriétés destructrices, il pourrait les court-circuiter et comme il ne manipulerait pas vraiment ses flammes, le collier ne serait pas déclenché. Il avait travaillé sur la chose et fait un essai. Il savait que lorsque le collier ou le masque avaient un problème, les blouses blanches étaient immédiatement prévenu par une alarme. C'était déjà arrivé deux fois, le collier ayant grillé dans une inoculation de flamme, celle du marais justement, et une autre fois d'usure. Le dysfonctionnement du collier avait enclenché l'activation du masque et la privation d'air l'avait plongé rapidement dans l'inconscience, permettant aux blouses blanches de le changer sans problème.

Il avait donc fait un essai pendant une séance de torture au électrochocs cette fois là et ça avait parfaitement fonctionné. Le collier et le masque avaient grillé en même temps en prenant les flammes de la tempête et du marais poussées par ses soins dans le flux à la place de celles du ciel. Pour être sûr que cela fonctionne il avait modifié un peu ses flammes, ajoutant un peu de flamme du soleil pour activer encore plus leurs propriétés et donnant à ses flammes la volonté de détruire ces choses. Sans cela, elles ne seraient que simple énergie sans conséquence pour ces choses. Cela avait fonctionné à sa plus grande joie et ses tortionnaires avaient simplement cru les avoir fait grillé en se montrant trop enthousiastes avec les électrochocs. Ils s'étaient empressés de l'endormir pour les changer tranquillement, ne se doutant de rien.

Finalement, tout fut au point et on en arriva à tenter la technique de projection. Amedeo disait qu'il faisait nuit dehors. La nuit, cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas eu de nuit dans tout les sens du terme. Lui sortait difficilement d'une énième séance de torture et il avait mis un temps fou à gagner le jardin. On n'avait pas perdu de temps et on avait lancé la technique, les sextuplés lui expliquant quoi faire. Ils se chargeaient de tout pour lui alors qu'il peinait à se concentrer, lui n'avait qu'à leur transmettre les flammes de l'aurore boréale dont-ils avaient besoin. Et ce fut tout ce qu'il fut capable de faire. Amedeo disparu dans le portail qu'ils parvinrent à créer et ils prièrent pour que cela ait marché, devant attendre son retour pour savoir. Ulysse et ses frères aidèrent un Tsuna à bout de force à regagner son arche et son propre esprit, le jeune homme ne pouvant se permettre d'user plus d'énergie en restant dans le jardin et il retourna dans son ciel pour se reposer, priant de toute ses forces pour que cela marche.

Ce jour là, comme tout les jours depuis l'enlèvement de son élève, Reborn était d'une humeur massacrante. Un an, trois mois et vingt et un jours. Cela faisait un an, trois mois et vingt et un jours que Nana avait été tué et Tsuna enlevé. Et il n'avait toujours aucune piste pour le retrouver ! Le neuvième avait lancé des recherches d'envergure pour retrouver l'héritier des Vongola mais ils n'avaient rien trouvé, pas un indice, les enquêtes n'avaient rien donné. Ceux qui avaient fait ça étaient très forts, ils n'avaient pas laissé une trace. Il n'y avait eu aucune revendication, aucune demande de rançon, aucune menace et aucun corps trouvé. Tsuna avait juste comme disparu de la surface de la terre. L'Anneau du Ciel qu'il gardait précieusement et son énergie toujours active, toujours pleine de l'empreinte de Tsuna prouvait pourtant qu'il était toujours en vie quelque part.

Lorsque Iemitsu s'était réveillé, il n'avait pas pu dire grand chose. Il avait raconté leur projet de déjeuner à trois ce jour là, comment Nana avait préparé un repas succulent. Il avait expliqué qu'il avait vu que quelque chose n'allait pas avec Tsuna et son fils lui avait dit que son hyper-intuition lui donnait un très mauvais pré-sentiment au point de lui donner de lancinantes migraines. Cela l'avait inquiété et il était sorti un moment pour joindre ses hommes et s'assurer que tout allait bien, sachant que l'hyper-intuition de son fils, puissante, n'était pas à prendre à la légère. Il avait été attaqué, il n'avait rien vu venir et le premier coup puissant à la tête qu'il avait pris l'avait tellement étourdis qu'il n'était pas parvenu à se défendre vraiment et il s'était fait battre, tombant inconscient rapidement. Apprendre la mort de sa femme avait été un choc sans nom pour lui, comme l'enlèvement de son fils. Il n'avait d'ailleurs pas attendu d'être guéri et il avait quitté l'hôpital dés qu'il avait pu se tenir debout, partant à la recherche de Tsuna avec ses hommes. Il s'était épuisé à la tâche et ne lâchait pas l'affaire mais lui non plus ne trouvait rien à son grand désespoir, comme tous.

Nana avait eu un bel enterrement avec beaucoup de monde et bien sûr, tout les amis de Tsuna étaient là. La disparition du jeune homme avait fait du dégât sur ses amis mais Reborn avait été rassuré de voir que ça ne les avait pas séparé, les gardiens s'étaient même mis à travailler ensemble pour chercher Tsuna. Mais plus aucun ne souriait, ne s'amusait ou ne riait. Il étaient perdus sans leur ciel. Tous faisaient ce qu'ils pouvaient pour participer aux recherches et eux non plus ne lâchaient pas l'affaire. Beaucoup cherchaient encore et toujours. Dino et sa famille, Enma et sa famille, Uni et sa famille, les Vongola bien sûr... Il savait que Byakuran cherchait aussi. La Varia était toujours sur le coup, c'était d'ailleurs stupéfiant de voir l'entêtement de Xanxus dans cette affaire mais personne ne s'en plaignait ou ne faisait de remarque. Les ex-Arcobaleno cherchaient également sans relâche, très inquiets pour l'adolescent à qui ils devaient leur libération et leur survie. Tous cherchaient encore même après tout ce temps mais même avec toutes leurs capacités, tout leurs contacts, toute leur détermination... personne n'avait la moindre piste, le moindre indice et c'était terrifiant. Ceux qui avaient fait ça avaient assurément tout prévu et savaient y faire pour se cacher et garder leurs secrets.

Pourtant, il n'était pas décidé à laisser tomber. Il faudrait qu'on lui mette le corps sans vie de Tsuna dans les bras et qu'il s'assure par tout les moyens possibles que c'était bien lui pour qu'il laisse tomber. Et encore, il n'était pas sûr de pouvoir s'y résoudre. En attendant, il chercherait tant qu'il faudrait. La perte de son élève était atroce à vivre pour lui comme pour les autres et s'il savait déjà avant qu'il était très attaché à lui, il s'en était d'autant plus rendu compte depuis sa disparition. Il n'y avait pas un jour où il ne pensait pas à son élève et il ne faisait que le chercher en permanence partout dans le monde, sollicitant tout ses contacts, à l'affût de la moindre information. Il n'osait imaginer ce qui avait pu arriver au jeune homme pendant ce temps. Pourquoi était-il donc parti en Italie ce jour là ? Pourquoi n'avait-il pas été là pour le protéger comme c'était son devoir de le faire ? Il s'en voulait de ne pas avoir été là comme les gardiens s'en voulaient de ne pas avoir pu protéger leur ciel. Il savait que Hibari et Mukuro le cherchaient autant que les autres et tous étaient d'une humeur terrible. Ils allaient encore en cours, Reborn l'ayant exigé mais le reste de leur temps passait à la recherche de Tsuna ou de moyen de tenter de trouver une piste. Personne n'abandonnait.

Mais il en avait vraiment marre de ne rien trouver du tout maintenant. Après tout ce temps bon sang ! Rien, pas un murmure sur le jeune homme. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise lorsque Leon se transforma soudain en téléphone pour se mettre à sonner. Il n'y avait que très très peu de gens qui avaient un des numéros permettant de le joindre grâce à Leon. Il offrait une communication totalement sécurisée et intraçable. Ceux à qui il donnait cela se comptaient sur les doigts des mains. Pour les autres, il avait un téléphone ordinaire. Et ce qu'il y avait de bien avec Leon était qu'il pouvait donner un numéro différent à chacun et le nom du concerné apparaissait lorsqu'il appelait avec le numéro dit. Il resta figé en lisant le nom de son élève sur l'écran. C'était le numéro qu'il avait donné à Tsuna pour les urgences s'il avait besoin de le contacter. Il fut tellement surpris qu'il mit un moment à répondre, mais il ne fit, portant l'appareil à son oreille avec tension :

- Allo ? commença-t-il prudemment.

- « Signore Reborn ? »

Ce n'était certainement pas la voix de Tsuna. C'était un homme, un homme mûr et italien vraisemblablement. Il savait que Tsuna n'aurait pas donné ce numéro volontairement ou pas sans très bonne raison.

- Qui êtes vous ? demanda-t-il dangereusement en passant à l'italien.

- « Je m'appelle Amedeo. J'appelle de la part de Tsunayoshi Sawada. »

- Où est-il ? demanda-t-il en détachant chaque mot avec un froid polaire.

- « Je vais vous le dire, j'ai besoin de vous pour le sortir de là. C'est lui qui m'a assuré que vous aideriez si je vous appelais. »

- Et comment puis-je savoir qu'il vous a donné ce numéro volontairement et que vous n'êtes pas l'un de ses kidnappeurs ?

- « Parce que ses kidnappeurs n'ont aucun besoin d'avoir ce numéro et qu'ils n'ont aucune envie qu'il s'enfuit ou que vous sachiez quoi que ce soit à son propos. Je suis un ami et je veux qu'il sorte de là autant que vous. »

- Comment savez vous où il se trouve ?

- « Parce que je suis enfermé avec lui en quelque sorte même si ça ne fait pas très longtemps que j'ai un contact avec lui. Je n'ai pas beaucoup de temps pour passer cet appel alors allez vous m'écouter ou pas ? »

- Parlez.

- « Bien. D'abord sachez que c'est Tsunayoshi qui m'a demandé de dire ce que je vais dire. Il a dit qu'il était désolé de s'être fait avoir comme ça et il sait que vous devez être en colère contre lui pour sa... naze attitude. Il a dit que vous pourriez lui faire subir tout les entraînements de l'enfer que vous voudrez lorsqu'il sera rentré mais que là tout de suite, il avait besoin d'un sérieux coup de main. »

Reborn sourit un peu, ça, ça pouvait tout à fait sortir de la bouche de Tsuna.

- « Il a dit qu'il avait bien réfléchi à un moyen de sortir de là ou de se signaler plus tôt pour que vous puissiez le trouver mais que cela n'a pas été possible et croyez moi, j'ai encore du mal à croire que je peux passer cet appel. Il a dit qu'il était désolé de vous inquiéter et qu'il espérait que tout le monde allait bien à Nanimori. »

- Tch, Dame-Tsuna, marmonna-t-il en japonais. Comme si c'était le moment de t'inquiéter pour les autres et qu'est-ce qui te fait croire que je m'inquiète ? dit-il pour lui même.

Mais il était rassuré, cela venait presque assurément de Tsuna.

- Où est-il ? redemanda-t-il.

- « En Italie, dans une base souterraine. Et j'ai besoin d'aide pour le sortir de là. Nous sommes sept à être de son côté ici et nous aiderons à le faire sortir mais ce ne sera pas assez. Il y a du monde à combattre ici pour sortir et ils ne le laisseront certainement pas partir comme ça sans rien faire. Ils le préféreraient certainement mort. Nous avons besoin d'un coup de main pour ça mais aussi pour la suite. »

- Dîtes moi.

- « Sortir n'est pas vraiment un problème en soit mais nous serons poursuivis c'est certain et ces sales types ont de gros moyens. Nous aurons besoin d'aide et de protection. Nous sommes tout près d'un territoire Vongola. Ce serait bien si vous aviez un endroit sécurisé où nous pourrions nous réfugier. Tsunayoshi dit que vous pouvez contacter le Nono Vongola pour avoir un coup de main pour ça. »

Près d'un territoire Vongola en Italie ?! Mais comment avaient-ils pu rater ça ?!

- « Tsunayoshi ne pourra probablement pas aller très loin. » précisa l'homme l'air sombre.

- Comment va-t-il ? demanda-t-il en cachant son inquiétude.

- « Mal, très mal. Son séjour ici n'a rien d'agréable. Il ne pourra pas se battre et il aura besoin d'être porté. Je ne saurais vous détailler son état, mais si possible, prévoyez des médecins et des équipements médicaux. »

Reborn se tendit, redoutant l'état dans lequel il allait retrouver son élève. Il n'était pas naïf sur le genre de traitement qui avait pu lui être administré.

- « Autre chose. Tsunayoshi a beaucoup insisté là dessus. Il dit que vous pouvez prendre avec vous tout ceux que vous voudrez pour venir mais il a dit de ne prendre que ceux en qui vous aviez vraiment confiance, vraiment. Il a beaucoup appuyé sur ce point. Il a dit aussi de ne mettre au courant que le neuvième et ceux que vous emmènerez. Encore une fois, il insiste vraiment beaucoup là dessus. Il a dit qu'il vous expliquerait pourquoi lui même et il vous demande de lui faire confiance. Il a aussi dit de ne pas faire venir ses gardiens et de ne pas prévenir ses amis et sa famille. Il ne veut pas qu'ils... le voient comme ça. Il a dit d'attendre d'être en sécurité pour leur dire. »

- Baka-Tsuna, soupira-t-il pour lui même en se disant que c'était bien lui encore une fois. Très bien, où êtes vous exactement ?

- « Je vais vous donner les coordonnés d'un point de rendez-vous. Venez dans vingt quatre heures. Cela vous laissera le temps de prendre des mesures et de rassembler ceux que vous voulez. Si vous avez un moyen de fuite rapide, ne vous gênez pas pour l'amener. Nous avons un plan pour faire ça vite et au mieux. Je vous expliquerais tout sur place. »

- Les coordonnés, exigea-t-il.

L'homme lui donna et ils mirent rapidement fin à la communication. Cela à peine fait, Reborn faisait déjà tourner ses méninges à plein régime pour faire tout ce qu'il y avait à faire et décider qui prendre avec lui pour aller libérer Tsuna. L'homme avait raison, si Tsuna était bien là où il l'avait dit, il était ridiculement près des Vongola en Italie, près d'un territoire majeur en plus. La bonne nouvelle était qu'il ne faudrait pas aller loin pour trouver un manoir des Vongola et se mettre en sécurité dans l'habitation protégée. Il était intrigué et inquiet face à la demande de Tsuna de ne prévenir que le strict minimum de personnes. Il savait ce que cela sous-entendait et il n'aimait pas ça du tout. Autre grosse inquiétude était son état, s'il demandait à ce que sa famille et ses amis ne puissent le voir comme ça, ça devait être sérieux, très sérieux. Il le savait. Il respecterait la demande et de toute manière, c'était sûrement mieux de ne pas embarquer les gardiens ou le père du jeune homme dans son sauvetage. Aucun ne saurait se maîtriser et il doutait déjà de pouvoir le faire lui même suivant ce qu'il allait voir. Il devait prendre des gens qui sauraient se contrôler un minimum et des gens qui savaient bien se battre pour être certain que cela se passe au mieux. Et la plus grosse inconnue était la fiabilité et la sincérité de cet homme, Amedeo. En tout cas, il savait qu'il irait là bas avec prudence et avec l'idée de tomber dans un piège pour ne justement pas y tomber.

Rapidement, il se mit en action, passant coup de téléphone sur coup de téléphone, se mettant en chemin. Il appela le Nono dont-il sentit les larmes à cette annonce. L'homme fut aussi intrigué que lui par les demandes de Tsuna mais il s'y plia. Il assura qu'il s'occupait de faire préparer la demeure dont-ils auraient besoin pour se mettre en sécurité. Le manoir en question était quasiment vide pour le moment avec juste ce qu'il fallait de personnel pour l'entretenir. Il le ferait préparer avec le personnel dont-il était le plus sûr sous prétexte de vacances. Comme dans beaucoup de demeures des Vongola, il y avait tout le matériel médical possible, lui comme Reborn sachant déjà qu'ils en auraient besoin. Il assura qu'il garderait l'information pour lui et qu'il se chargeait de tout préparer discrètement, jurant de venir lui même au plus vite et lui confiant celui qui était un petit-fils à ses yeux. Ce fut avec une efficacité redoutable qu'il prépara tout et au final, le plus long serait de rassembler tout le monde au bon endroit. Il avait appelé Xanxus et la Varia qui s'était mise en route sans poser de question. Il avait appelé Fon et Colonello aussi et ils n'avaient pas hésité à répondre présents sur le champs et à garder la chose pour eux.

Tous étant à divers endroit du monde, il avait fallu un bon moment pour rassembler tout le monde au manoir prévu par le neuvième à une quarantaine de kilomètres de leur point de rendez-vous avec cet Amedeo. Et ce temps, Reborn le passa à retourner la situation dans sa tête, très inquiet pour son élève et espérant vraiment que ce n'était pas un piège et qu'il serait bien là. Une fois tout le monde arrivé, il leur expliqua ce qu'il savait et ils étudièrent des cartes de la région pour voir le terrain autour du point de rendez vous. Une sorte de plaine rocheuse dégagée. Le neuvième avait envoyé un hélicoptère qui serait très utile pour ficher le camps très vite et ramener Tsuna au manoir rapidement. L'appareil pouvait transporter beaucoup de monde et au moins, il y avait de la place. Reborn briefa lui même les deux pilotes qu'il connaissait, hommes de confiances du neuvième dont-ils étaient régulièrement les pilotes en hélicoptère ou en jet. Il fut heureux de voir Shamal arriver lui aussi. Il n'y avait pas beaucoup de gens en qui il avait vraiment confiance et Shamal en faisait parti en tant que médecin et ami. Il l'avait appelé pour s'occuper de Tsuna, ne voulant personne d'autre et sachant qu'il avait les compétences pour gérer toutes les situations médicales. Si l'homme ne voulait d'ordinaire ne soigner que les femmes et faisait tout une histoire lorsqu'on lui lui confiait un homme, cette fois, il accepta sans rechigner, lui aussi très inquiet pour Tsuna et redoutant ce qui avait pu lui arriver. Il préparerait une chambre en attendant leur retour.

Finalement tout fut près, la nuit tombant et l'heure du rendez vous approchant. Ce fut aussi discrètement que possible qu'ils rejoignirent l'endroit, terminant à pied dans la nuit noire pour être certains de ne pas être repéré. Une fois sur place, ils inspectèrent les lieux en silence, attendant leur interlocuteur à qui ils ne se privèrent pas de tendre un piège. Lorsqu'un homme arriva dans le noir à l'heure dîtes, il ne sembla pas surpris de soudain sentir le canon d'une arme appuyé sur sa tête sans qu'aucun ne se soit montré. Il leva les mains, à peine tendu :

- Signore Reborn je présume, dit-il simplement.

- Comment savez vous ?

- Tsunayoshi a dit que c'était certainement vous qui « m'accueillerez », s'amusa-t-il. Je suis Amedeo, celui qui vous a appelé. Il y a un petit bosquet juste là. Allons-y et je vous dis tout.

L'hitman approuva et baissa son arme bien qu'il ne la rangea pas. L'homme le devança en gardant les mains en l'air et alla s'asseoir au sol au milieu du bosquet seulement éclairé par la lune presque pleine. Reborn s'appuya contre un arbre face à lui et son groupe émergea d'un peu partout pour encercler l'homme, le surveillant attentivement.

- Où est Tsunayoshi ? demanda Colonello la voix dangereuse.

- Il n'est pas très loin de nous. La base où il se trouve est à quelques centaines de mètres, en sous sol, répondit-il.

- Vous n'êtes pas vraiment là n'est-ce pas ? releva Mammon sentant une chose étrange avec cet homme.

- Non, confirma-t-il en les surprenant. Ce que vous voyez est une projection de mes flammes et de mon esprit. Mon corps est dans la base et en sortir simplement est impossible. Ils ont bouclé l'endroit depuis l'arrivée de Tsunayoshi pour s'assurer que personne ne sortirait dire qu'il est là. Il est normalement impossible de communiquer avec l'extérieur. Seul le chef des lieux a un moyen de le faire. Nous avons dû utiliser une autre technique, cette projection, pour que je puisse sortir et vous appeler.

- Comment faîte vous ? demanda Fon.

- Nous sommes sept à avoir sympathisé avec Tsunayoshi et tout comme lui, nous voulons sortir de là et échapper à ces tarés. Alors on fait équipe.

- Vous êtes prisonniers ? Demanda Lussuria.

- Moi, non à la base. J'avais été embauché il y a quelques années pour entraîner des gosses aux combats pour eux. Sauf que maintenant, je sais que je ne finirais ce contrat que les pieds devant. Les autres sont prisonniers en revanche.

- Eux c'est qui déchet ? demanda Xanxus.

- J'aimerais le savoir mais je n'en sais rien. Ils sont très prudents et ne révèlent rien de leurs identités, même pas un prénom ou un pseudo. Je ne sais pas qui ils sont. Les dirigeants de cette famille ou groupe je ne sais pas, ne sont pas ici. Il n'y a que des subalternes.

- Et donc cette technique ? ramena Reborn.

- Les six autres avec moi, ce sont les gosses que je devais entraîner. Ce sont des utilisateurs de flammes très doués et ils ont été élevé et conditionné pour être des hommes de mains de ces types. Sauf que ce n'est pas le cas. Personnellement, mon but est de sortir ces gamins de là. Tsunayoshi à sympathisé avec eux bien avant de le faire avec moi.

- Laissez moi deviner, soupira Reborn, Tsuna veut les sortir de là autant que vous et il vous a promis de vous prendre avec si vous l'aidiez.

- C'est le deal même s'il a dit qu'il les aurait sorti de là quand même s'il avait pu s'enfuir autrement.

- Ce n'est pas surprenant de sa part, sourit Colonello. Comme s'il pouvait laisser des gamins être conditionnés pour devenir des tueurs.

- Bref, les mioches sont doués avec leurs flammes. Ils ont une technique qui leur permet de faire cette projection et comme c'était notre seul moyen de sortir pour contacter l'aide dont nous avons besoin... Je n'avais personne à contacter, Tsunayoshi était certain que vous viendriez alors il m'a donné le numéro d'urgence que vous lui aviez donné et il m'a dit quoi dire, dit-il en regardant Reborn.

- Pourquoi seulement maintenant ? demanda Belphegor.

- Parce que malgré que cela fasse plus d'un an que Tsunayoshi est là, ça ne fait que quatre mois que les gosses ont un contact avec lui et moi, ça fait seulement un peu moins de deux mois. On n'a pas pu se parler autant qu'on l'aurait voulu il a donc fallu un peu de temps pour se faire confiance même s'il m'a fallu plus de temps qu'à Tsunayoshi. Il fait vraiment confiance trop facilement vous savez, dit-il en regardant son tuteur et en les faisant ricaner.

- Tsuna a un instinct très sûr pour ça, sourit-il.

- C'est ce qu'il dit aussi. Après, il nous a fallu du temps pour trouver une solution de sortie donc c'est seulement maintenant. Les gamins n'avaient jamais fait leur technique de projection avant, ils ont eu besoin d'un moment pour maîtriser le truc discrètement.

- Vous avez vu Tsuna ? releva Fon. Comment va-t-il ?

- Je ne l'ai jamais vu physiquement, révéla-t-il en les surprenant. Encore une fois, ces types sont très prudents, peu ont un contact direct avec Tsunayoshi. C'est un des mioches qui a créé un lien mental avec lui.

- Illusionniste ? remarqua Mammon.

- C'est tout comme de ce côté. Je ne peux parler vraiment aux gosses qu'à travers le lien et c'est comme ça que j'ai rencontré Tsunayoshi et qu'il nous a rencontré. Au moins c'est discret pour ne pas se faire repérer. Je n'ai jamais été en contact direct avec lui, je ne l'ai jamais vu. C'est un lien mental qui nous a permis d'échanger. Les mioches gèrent ça aussi. Je ne pourrais me permettre de l'approcher physiquement que lorsqu'on le fera sortir où ils se douteront qu'on prépare un truc. Donc, je ne sais pas exactement comment il va, je ne l'ai jamais vu et je ne peux pas vous dire dans quel état il est. Il n'en parle jamais d'ailleurs et il ne se plaint pas mais vu la faiblesse de son esprit et son épuisement dans le lien mental, ça ne doit pas être joyeux. Ces types sont de grands sadiques et ça fait un moment qu'ils le torturent, dit-il en les tendant. Il ne doit pas aller très bien c'est certain. Il a dit lui même qu'il ne pourrait pas marcher ou faire quoi que ce soit et c'est surtout parce qu'il n'en peut plus qu'on a cherché des moyens de se barrer de là malgré qu'on ne se connaisse pas bien. Il ne va plus tenir longtemps ça aussi il le dit lui même.

- Comment on entre là dedans ? demanda Xanxus.

- Nous avons établi un plan. Entrer nécessite forcément de vous faire repérer parce qu'il va falloir défoncer la seule porte qu'il y a. Le problème, c'est qu'ils tueront Tsunayoshi sur le champs s'ils sentent qu'il va leur échapper. Alors l'enjeu va être d'arriver vite à lui et de ressortir très vite. Les types là dedans, ce ne sont pas que de bons combattants, ils utilisent les flammes eux aussi, dit-il en les surprenant alors que la chose était encore rare à cette époque. Ils sont assez bons et assez nombreux et cette base concerne principalement Tsunayoshi alors ils vont foncer vers lui dés que l'alerte sera donnée. J'ignore le chiffre exact, au moins une centaine et ils sont très bien armés. Dés qu'on sera sorti, ils vont nous courir après aussi.

- On a un moyen de se barrer vite, posa Squalo.

- Bien. Mais au plus vite on ira au mieux ce sera. Ils ne s'attendent pas à une attaque et ces gars sont devenus un peu paresseux avec le temps sans action alors en les prenant par surprise, on aura une longueur d'avance. Tsunayoshi a une solution pour que vous puissiez entrer très vite et qu'on puisse ressortir plus vite. Là où il est, il ne peut pas se servir de ses flammes mais les mioches vont utiliser la projection pour le déplacer un peu et qu'il puisse agir. Il va lancer un X-Burner pour creuser un puits direct jusqu'à lui qui permettra d'entrer et ressortir.

- Si vous pouvez utiliser la projection sur lui, pourquoi ce n'est pas lui qui vient nous voir ? demanda Colonello.

- Parce que la projection prend beaucoup d'énergie au projeté et d'autant plus s'il s'éloigne de son corps physique. Tsunayoshi est trop faible pour le supporter et apparaître ici. Il garde le peu de force qu'il a pour le X-Burner. C'est le meilleur moyen de faire ça vite et sans accros. Il ne sera projeté qu'à quelques mètres de son corps et juste le temps de lancer son attaque. Il ne pourra rien faire de plus pour nous aider.

- Ok, donc on entre par le puits du X-Burner et après ? questionna Levi.

- Moi et les mioches, on va le rejoindre juste avant le plus discrètement possible pour vous recevoir et s'assurer que personne ne l'approche. On le récupère et ensuite on se barre vite fait. Il est attaché mais il m'a dit que les clefs n'étaient pas loin de lui. Et croyez moi, ils ne vont pas le laissez partir comme ça alors il y aura forcément combat.

- C'est pas un problème déchet. C'est pour ça qu'on est là, répondit Xanxus. On sort et on prend la suite des événements.

- Et vous m'emmenez moi et mes protégés. C'est le deal. Tsunayoshi a promis, remarqua-t-il.

- On vous prend parce que ça lui ressemble bien de faire ça, répondit Reborn. Mais on va vous surveiller de près et si Tsuna ne confirme pas ou que vous faîte quoi que ce soit de louche, je vous descend sur le champs. Capicse ?

- Parfaitement.

- Vous dîtes que vous avez un lien mental avec Tsunayoshi. Donc, si j'entre dans votre tête je devrais pouvoir lui parler et m'assurer de tout ça non ? remarqua Mammon. M'assurer que c'est bien lui ?

- Je n'aime pas les illusionnistes, râla l'homme. Mais je ne sais pas si c'est possible. C'est un truc bizarre ce lien mais vous pouvez essayer si vous voulez. Si ça peut vous réconforter. En revanche, venir parler dans le lien prend de l'énergie alors je ne sais pas si Tsunayoshi aura la force de répondre et s'il répond faîte vite, il a besoin de s'économiser au maximum. Attendez, je vais demander au mioche qu'il vous ouvre le passage c'est lui qui contrôle le lien.

- Faîte, répondit l'ex-Arcobaleno alors que tous espéraient qu'il pourrait parler à Tsuna et confirmer.

- Ulysse ? bredouilla l'homme dans sa barbe les yeux clos. Tu peux laisser entrer l'illusionniste ? Juste, laisse le passer s'il arrive à entrer. Il veut parler à Tsunayoshi c'est normal.

Il attendit une seconde avant de rouvrir les yeux :

- Allez-y, essayez, on va faire ce qu'on peut pour vous laisser entrer, dit-il.

- Tch, comme ci vous pourriez m'en empêcher, remarqua Mammon avant de s'approcher de lui pour se mettre au travail.

Ce fut sans mal qu'il entra dans l'esprit de l'homme, y trouvant cette arche étrange et comprenant que cela menait au lien. Seulement, elle fut plus compliquée à passer à sa grande surprise. Il fut étonné de déboucher dans un grand jardin mental très beau, emplis d'une flamme étrange qu'il ne connaissait pas. Il y trouva Amedeo qui l'observait suspicieusement et six gosses aux cheveux blancs et à l'air froid autour de lui. Des sextuplés de toute évidence.

- Impressionnant ce palais mental. Tsunayoshi ? demanda-t-il pour se voir pointer une arche portant le nom du jeune homme.

- C'est l'accès à son esprit, expliqua Amedeo. Vous ne pourrez pas passer sans sa permission mais en posant la main sur l'arche, vous pourrez lui envoyer vos paroles et s'il a la force, il viendra sûrement.

Mammon s'approcha alors de l'arche en question et y posa la main, attentif à ce qu'il se passait. Ce simple contact avec la dite porte sur l'esprit du Decimo lui permit déjà de sentir faiblement son énergie. Une énergie qu'il reconnut immédiatement et qui était impossible à copier.

- Tsunayoshi ? appela-t-il en passant au japonais. C'est Mammon. Je suis dans ce jardin mental avec tes petits amis. Moi et les autres on aimerait être certain que c'est bien toi qui est là alors est-ce que tu peux venir me voir une seconde ?

Il fallut un moment mais le portail ondula finalement, laissant apparaître la silhouette du Decimo qui s'effondra aussitôt. Mammon le rattrapa dans un réflexe, s'accroupissant avec lui et le calant contre lui pour le regarder. Il le sut tout de suite, aucun doute : c'était bien Sawada Tsunayoshi qui était là, ou son esprit. Cette flamme si pure ne pouvait être imité, comme cette énergie si particulière qu'il avait. Il ne sentait ni illusion ni contrainte sur lui.

- Tsunayoshi ? appela-t-il en trouvant le jeune homme qui peinait très visiblement à reprendre ses esprits.

Il était à bout de force, c'était évident et si son esprit était déjà dans cet état, il n'osait imaginer celui de son corps. Le Decimo n'était pas un faible d'esprit très loin de là, qu'on l'admette ou non alors pour qu'il soit dans cet état de faiblesse mentale...

- Mammon, bredouilla-t-il difficilement avec un petit sourire infiniment soulagé en le voyant. Reborn ? demanda-t-il sur le champs.

- Il est là bien sûr, on vient te chercher très vite. Je voulais être sûr que ce type ne nous mentait pas.

- Il ne ment pas. On est ami. Je n'aurais pas pu vous appeler sans lui et les enfants. Il faut les prendre avec Mammon. Je ne veux pas les laisser là. Ils savent se battre. Ils sont bons. Ils ne vous gêneront pas, souffla-t-il péniblement.

- D'accord, je passe le mot. Toi, retourne dans ton esprit, on vient te chercher.

- Je vous ouvre, s'amusa-t-il faiblement.

Sans plus attendre, il aida le jeune homme à regagner son esprit, alarmé par son état. Il se releva ensuite et jeta un regard aux sept autres avant de partir de là et de réintégrer le monde physique.

- Alors ? demanda Reborn lorsqu'il rouvrit les yeux avec Amedeo.

- C'est Tsunayoshi. Aucun doute, il est là et il n'est pas contrôlé mentalement. Il dit la vérité. Tsunayoshi a confirmé. Et il veut qu'on le prenne lui et les gosses avec, dit-il en regardant leur contact. J'ai fait vite, il n'a pas beaucoup de force.

- On y va quand alors ? demanda l'ex-Arcobaleno du soleil.

- J'y retourne, répondit Amedeo. Moi et les gamins, on le rejoint. Il va lancer son X-Burner. Il devrait sortir environ à quatre cent mètres devant. Lorsque vous le verrez, c'est parti.

- Ok, allez-y on est prêt, répondit-il.

L'homme approuva et disparu une seconde plus tard, tous se tournant vers Mammon.

- Comment il va ? demanda Colonello.

- Pas bien du tout, répondit-il gravement. Il est très faible, vraiment très faible. Il a demandé tout de suite après toi Reborn. Vu l'état de son esprit, j'ai peur de l'état de son corps. Je crois qu'on ne va pas du tout aimer ce qu'on va voir là dedans. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait mais il faut le sortir de là au plus vite. De ce que j'ai vu, il ne faudrait plus grand chose pour le perdre maintenant.

Le silence tomba lourdement après ça mais ils bougèrent finalement pour se mettre en place discrètement. Et un moment plus tard, un puissant X-Burner perçait le sol d'un immense trou près d'eux. Ils y reconnurent immédiatement les flammes de Tsuna, terminant d'assurer qu'il était bien là et ils bondirent à l'intérieur sans hésiter.