Chapitre 9 :

Résonance

La première semaine de reprise de cours des amis de Tsuna venait de se terminer dans le calme. Cela faisait presque deux semaines qu'ils étaient arrivés au Japon. Le Decimo avait récupéré du voyage et continuait doucement à reprendre des forces, la chose devenue plus laborieuse depuis l'attaque. Il parvenait cependant à rester éveillé quelques heures d'affilé et à bouger un peu dans son lit. Shamal et Reborn le levaient un peu tout les jours mais le Gardien du Ciel était bien incapable de tenir debout ou de marcher seul. Il tremblait de tout son corps en le faisant, rapidement essoufflé et épuisé. On le sortait pourtant de son lit tout les jours, Shamal expliquant qu'il devait bouger un peu pour sa santé. Reborn ne pouvait s'empêcher de remarquer à chaque fois que lorsque son ciel serait guéris, il y aurait encore du travail pour lui faire regagner sa musculature et son endurance.

La bonne nouvelle était que la majorité de ses pansements était désormais partie, ses blessures guérissant bien presque un mois et demi après son sauvetage. Malheureusement, les pansements avaient laissé place aux cicatrices lourdes qu'il y avait en dessous. Tsuna en avait partout mais les plus choquantes étaient celles très épaisses qu'il portait autour du cou, des poignets et des chevilles même si ces dernières se faisaient moins visibles lorsqu'il était habillé. Ces marques ne laissaient aucun doute sur leur provenance. Parmi celles visibles au premier coup d'œil, il y en avait une traversant son sourcil gauche, une autre partant de sa tempe droite pour aller sur sa pommette et diverses autres sur les bras. Il en avait cependant sur tout le corps et cela tout le monde le savait. Il avait aussi gardé une légère marque de son masque qui avait entaillé sa peau à ses contours, transformé en fines lignes cicatrisées discontinues. On ne les voyait pas forcément au premier regard mais on les remarquait en regardant un peu plus. Il y avait ses cicatrices, ses cheveux, sa maigreur...

On ne pouvait pas rater son état terrible, son teint atrocement pâle et ses yeux toujours bandés. Mais heureusement, Shamal lui enlèverait pour la première fois dans quelques jours et tous étaient à la fois impatients et anxieux, espérant que le Decimo retrouverait la vue sans problème. Il ne s'en plaignait jamais mais tous se doutaient qu'il vivait cela difficilement. Une autre bonne nouvelle était que ses douleurs avaient quasiment disparus. Il avait désormais évacué une bonne partie des produits néfastes qu'on lui avait injecté et sa guérison avançant améliorait les choses. Il souffrait donc beaucoup moins au soulagement général, se reposant mieux. Il avait encore quelques crampes et courbatures de temps à autres, des douleurs à certains mouvements ou ponctuellement là où son corps avait été particulièrement abîmé mais c'était beaucoup mieux de ce côté. Shamal avait commencé à faire un peu de kinésithérapie chaque jour pour stimuler son corps et traiter ses douleurs diverses sur tout son système moteur. Les choses s'amélioraient peu à peu mais le plus long serait de soigner tout les problèmes de santé accumulés, son épuisement, son état général.

Ce fut très tôt le samedi matin que Tsuna se réveilla en sursaut, surprenant Reborn, Kyoya, Mukuro et Fon qui le veillaient. Il se redressa dans son lit pour s'asseoir, tanguant un peu au mouvement brusque, grimaçant et portant une main à sa tête, agrippant ses draps.

- Tsunayoshi ? appela Fon juste à côté du lit.

Alors que tous s'approchaient, il grimpa à moitié sur le lit pour venir le soutenir et l'entourer d'un bras, le stabilisant. Reborn s'assit près de lui de l'autre côté, s'inquiétant de le voir grimacer de douleur et la respiration un peu agitée.

- Respire doucement Tsuna, conseilla-t-il.

Comme à chaque fois qu'il était inquiet pour lui, lorsqu'il faisait un malaise ou qu'il montrait que le moral n'était pas là, il oubliait les surnoms et passait au diminutif affectif. Fon s'était agenouillé près de lui, l'aidant à tenir assis d'un bras autour de ses épaules. Reborn en profita pour attraper quelques uns des nombreux oreillers, les replaçant pour l'asseoir confortablement. L'ex-Arcobaleno de la tempête l'installa ensuite délicatement, le scrutant autant que les autres pour trouver le problème.

- Merci, bredouilla l'adolescent de sa voix brisée.

- Ce n'est rien, répondit Fon aussi doux qu'à l'habitude.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Reborn. Cauchemar ? supposa-t-il alors que les veilleurs de nuits n'avaient assisté qu'à beaucoup trop de rêves sombres et agités qu'il vivait presque chaque nuit plus ou moins violemment.

- Non, répondit-il tenant toujours sa tête.

- Migraine ? demanda Fon.

- Oui, acquiesça-t-il en grimaçant. Mon hyper-intuition, précisa-t-il en tendant tout le monde.

- Omnivore, qu'est-ce que tu pré-sens ? demanda Kyoya.

- Ce n'est pas très clair, répondit-il. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais mais c'est très gros et imminent, dit-il en serrant les dents. Je n'ai jamais eu une impression comme celle là. C'est étrange. Mukuro ?

- Tsunayoshi ? répondit celui-ci pourtant sérieux.

- Est-ce que tu peux prévenir les autres s'il te plaît ? demanda-t-il.

- Très bien, accepta l'illusionniste sans protester.

Il s'exécuta sur le champs pour contacter les autres illusionnistes de la demeure qui se chargeraient de mettre au courant les autres. Il demanda aussi à Chrome d'aller chercher Shamal en premier, voyant bien que son boss avait une sérieuse migraine. S'il ne l'avouerait à personne à voix haute, il s'inquiétait beaucoup pour lui, se sentant plus proche du Decimo depuis qu'il avait eu le malheur de vivre la même chose que lui. Il veillait donc discrètement. Shamal arriva rapidement, un peu en catastrophe, venant rapidement s'enquérir de l'état de son patient. Il lui donna quelque chose pour calmer sa migraine, rassurant tout le monde en disant qu'il n'y avait visiblement rien à déclarer de plus qu'un réveil agité et ce mal de tête. Il ne fallut pas longtemps pour voir rappliquer les autres gardiens, la Varia, les Simon qui avaient élu domicile au manoir et tout les autres protecteurs du domaine, sur le pieds de guerre en apprenant que l'hyper-intuition du jeune homme faisait des siennes. Ce fut Kyoya qui somma tout le monde de faire silence et de rester calme, ne manquant pas Tsuna qui grimaçait de douleur, sa migraine l'élançant certainement au raffut provoqué. Reborn expliqua ce que le Decimo avait dis. Tous se firent alors très sérieux, discutant à voix basses quelques instants, certains venant rassurer un Tsuna inquiet.

On décidait finalement de quitter la chambre pour aller vérifier le système de sécurité revu et renforcé depuis la première attaque, faire une ronde et se mettre en poste pour surveiller lorsque Tsuna se crispa de nouveau, se redressant, agrippant une fois de plus ses cheveux décolorés, serrant furieusement les dents.

- Ça arrive, bredouilla-t-il.

Personne n'eut le temps de poser une question que les sept Vongola Gear du Decimo et de ses Gardiens s'embrassèrent vivement de leur flammes respectives sans contrôle, surprenant leurs porteurs et ceux qui les entouraient. Une violente explosion de flammes venant d'on ne savait où les secoua soudain tous, faisant vibrer le manoir. Une étrange sensation prit les Gardiens confus et Tsuna reprit la parole, désormais tenu par Reborn alors qu'il s'était penché en avant :

- Ils résonnent, dit-il.

- Avec quoi ? demanda l'hitman.

Les Anneaux Mare scellés et les Tétines des Arcobaleno sous la garde de Bermuda, bien loin et tenues à l'écart, il n'y avait rien avec quoi les Vongola Gear étaient censés pouvoir résonner.

- Je ne sais pas. C'est ici, annonça le Gardien du Ciel en les tendant. C'est puissant, grimaça-t-il la respiration hachée alors qu'il souffrait encore visiblement.

Les équipements brillèrent de plus en plus fort jusqu'à les éblouir. Il y eut une impulsion de flamme puis tout cessa soudain brusquement, une légère flamme continuant pourtant à nimber les précieux objets. Tsuna prit une brusque inspiration, tremblant mais il reprit la parole :

- C'est ici, bredouilla-t-il. Je ne crois pas que ce soit dangereux, je ne sens rien de mauvais mais c'est important. Le jardin de devant, désigna-t-il.

- On y va, lança Xanxus en se mettant en route.

- Hayato, Takeshi, murmura le Gardien du Ciel.

- On y va Tsuna ne t'en fais pas, sourit le gardien de la pluie.

- On s'en charge Juudaime, approuva le gardien de la tempête en sortant avec son collègue.

Tout deux étaient heureux de constater que depuis son retour, Tsuna utilisait leurs prénoms. L'épreuve avait semble-t-il brisée ses dernières barrières de gêne avec eux et il ne s'était fait que plus proche d'eux depuis, comme de tout ses gardiens, chacun sentant à quel point il était heureux de les avoir retrouvé. Ce fut donc bien décidé à le tranquilliser qu'ils suivirent la Varia. Les autres entreprirent de veiller sur la demeure et surtout sur l'étage où résidait le Decimo, allant vérifier que tout était en ordre. Ne restèrent alors que les quatre veilleurs de nuits additionnés de Shamal qui vint vers le Decimo en voyant qu'il avait perdu toutes ses couleurs et respirait mal.

- Il a de la fièvre, constata Reborn qui le tenait.

Le médecin commença par l'aider à calmer sa respiration, Tsuna refusant le masque à oxygène comme à chaque fois depuis l'attaque. Si avant, ses sauveurs savaient pourquoi il avait du mal avec ça, l'ayant vu avec cette abomination sur le visage, ils n'avaient pas précisé cela aux autres. Mais tous avaient deviné quel genre de chose on avait pu lui imposer entre ce qu'avait montré son tortionnaire pendant l'assaut et les marques sur son visage. Le fait que le jeune homme supportait très mal d'avoir quoi que ce soit sur la bouche et le nez s'expliquait. Mais depuis qu'on avait menacé de lui remettre cette chose sur le visage, il le supportait encore moins et Shamal ne le forçait pas si ce n'était pas impératif. Une fois calmé, on lui offrit de boire un peu avant de le rallonger, lui conseillant de se détendre et de se reposer.

La journée avait commencé en tension pour Giotto Di Vongola et ses Gardiens. Le boss s'était réveillé en sursaut, son hyper-intuition faisant des siennes. Il avait rassemblé ses amis pour leur en parler et tous étaient plutôt inquiets, sachant que l'instinct de leur boss n'était pas à prendre à la légère loin de là. S'il y avait bien une chose en laquelle ils avaient tous pu toujours avoir confiance, c'était l'hyper-intuition de Giotto. Le Primo était incapable de dire si c'était une bonne ou une mauvaise chose qui arrivait mais il savait que c'était très important. Ils avaient beau chercher, ils ne voyaient pas ce qu'il pourrait se passer. Tout était relativement calme en ce moment. Le pouvoir des Vongola était bien installé et il n'y avait pas de conflit significatif en cour. Pour une fois et depuis peu, ils pouvaient se détendre un peu et voilà que les ennuis semblaient arriver de nouveau.

Il n'avait pas fallu attendre très longtemps pour que l'hyper-intuition de Giotto revienne violemment à la charge, lui faisant agripper sa tête de douleur. G et Asari avaient bondi vers lui mais ils n'avaient pas eu le temps de faire un pas que leurs sept anneaux s'embrassaient soudain de manière totalement incontrôlée. En quelques secondes, ils s'étaient tout les sept retrouvés paralysés, incapables de réagir. Une énergie étrange les avait nimbé, une impulsion puis une explosion de flammes s'étaient fait ressentir et ils avaient été comme aspirés dans un tourbillon d'énergie. Rapidement, ils s'étaient retrouvés dans un nuage de fumée. Leurs anneaux avaient émis une nouvelle impulsion puis tout avaient cessé, les sept chevalières restant pourtant nimbées de leurs flammes respectives. Étourdis, ils chancelèrent sur leurs pieds, retrouvant peu à peu leurs sens altérés par le phénomène. Il ne fallut pourtant que quelques secondes pour que tous reprennent leurs esprits par la force de l'habitude. Les gardiens vinrent entourer leur boss, s'assurant qu'il allait bien et Giotto leur assura que son hyper-intuition s'était totalement calmée. C'était donc de cet événement qu'elle les prévenait.

La fumée se dissipa doucement et ils regardèrent autour d'eux. Ils étaient seuls à première vue, dans un bois illuminé par le soleil du matin, frais et agréable. Les lieux étaient calmes et tranquilles, sans rien de vraiment distinctif à noter, sans personne.

- Mais par l'enfer que s'est-il passé ? demanda finalement Daemon.

- Comment veux-tu qu'on le sache? rétorqua G agacé.

- Ma ma, tenta de temporiser Asari. Nous énerver ne servira à rien pour comprendre ce qu'il se passe. Nos Anneaux ont réagis plutôt fortement.

- Pour nous transporter en pleine forêt ? releva la tempête.

- Il y a peut-être un rapport avec la Triniset, posa Alaude planté juste derrière Giotto.

- As-tu entendu qu'il se passait quoi que ce soit Giotto ? demanda Knuckle.

- Non. Sepira ne m'a rien signalé la dernière fois que l'on s'est vu et sa dernière lettre était on ne plus calme et normale. Mais ça n'exclue pas qu'il se soit passé quelque chose. Nos anneaux ne réagiraient pas ainsi avec quoi que ce soit d'autre que des composants de la Triniset. C'était comme s'ils résonnaient, dit-il en regardant sa chevalière. On va voir ça. Il faut déjà que l'on sache où l'on est et ce qu'il s'est passé.

- Yare, yare, soupira soudain une voix qui les surpris.

Ils se tournèrent d'un bloc pour voir arriver une personne qu'aucun d'entre eux n'avait perçu. C'était un homme visiblement, fin et élancé, pas très grand. Ses cheveux mauves dépassaient un peu de la capuche couvrant son regard, deux pointes violettes dessinées sur ses joues. Les six gardiens se tendirent, entourant leur boss impassible, prêt à réagir.

- Vongola Primo et ses Gardiens, constata l'inconnu en les surprenant par sa connaissance de leur personne et l'utilisation du japonais qu'ils parlaient tous. Boss ! appela-t-il. J'ai trouvé d'où venait l'explosion de flamme, signala-t-il platement en les crispant un peu plus.

- Qui êtes vous ? demanda G presque agressif.

- Du calme Gardien de la Tempête, temporisa l'inconnu. Je ne suis pas un ennemi.

Les six jetèrent un coup d'œil à leur boss qui acquiesça doucement, confirmant qu'il ne mentait pas.

- Je me nomme Mammon ou Viper, se présenta l'autre.

Il s'interrompit alors que d'autres arrivaient, un homme aux cheveux noirs et au regard de braise attirant particulièrement leur attention alors qu'il les scrutait. Il était accompagné d'un homme aux longs cheveux d'argents, un autre blond, un troisième avec une étrange mèche verte et un dernier les cheveux en pics avec des parapluies dans le dos. Et le groupe était clairement dangereux, chacun d'entre eux le sentant nettement.

- Ricardo ? interrogea Giotto en regardant le premier.

- Tch. Je ne suis pas le Secondo, répondit celui-ci.

- Le Secondo ? bredouilla le Primo perdu.

- C'est quoi ce bordel déchet ? demanda-t-il en regardant celui qui les avait trouvé.

- Aucune idée. Mais ils sont bien réels et en chaire et en os.

- Alors c'était quoi cette explosion de flamme ? demanda une autre voix arrivant derrière eux.

La première génération resta pantoise en voyant arriver deux jeunes hommes ressemblant étrangement à G et Asari. Tout deux eurent l'air choqués aussi en les voyant, les analysant.

- La Première Génération ? remarqua le sosie d'Asari. Une autre projection de nos... ?

- Je ne pense pas, répondit Mammon. Ils sont bien réels et en chaire et en os, ce ne sont pas des projections de flammes de la dernière volonté des Anneaux Vongola.

- Est-ce que vous pourriez nous dire qui vous êtes et ce qu'il se passe ? s'agaça G en attirant leur attention.

Il y eut un moment de silence mais ce fut finalement la réplique rajeunie de G qui répondit :

- Est-ce que vous savez où vous êtes ? demanda-t-il d'abord.

- Non, répondit Giotto. Vous savez qui nous sommes n'est-ce pas ?

- Oui, parfaitement, répondit l'argenté. Est-ce que vous savez comment vous êtes arrivés là ?

- Non.

- Est-ce que vous savez qui nous sommes ? demanda-t-il en se pointant lui même et celui ressemblant à Asari.

- Aucune idée mais j'aimerais bien le savoir, remarqua le Primo très intrigué.

Il restait détendu, ne percevant aucun danger mais il devait avouer qu'il était complètement perdu. Qui étaient donc ces deux jeunes ressemblant étrangement à ses gardiens ? Pourquoi étaient-ils tous habillés si bizarrement ? Le jeune homme soupira l'air de réfléchir à toute allure.

- Que s'est-il passé avant que vous n'arriviez ici ? questionna-t-il.

- Eh gamin, si tu te décidais à répondre à nos questions plutôt, gronda son homologue agacé qu'il mène la discussion et les interroge de la sorte.

- G, tempéra Giotto tout à fait calme et sentant qu'il fallait coopérer avec eux. Nous étions chez nous et nous nous apprêtions à prendre le petit-déjeuner, répondit-il simplement.

- Tch ! C'est quoi ce bazar encore et juste maintenant en plus, bredouilla-t-il l'air perdu lui aussi.

- Déchet, va prévenir Sawada et les autres, ordonna Xanxus à l'attention de l'homme aux parapluies.

- À vos ordres, répondit celui-ci en filant.

- On ne sait pas plus que vous ce qu'il se passe, commença Hayato en les regardant. Nous venons tout juste de sentir une explosion de flamme et nous sommes venus voir ce qu'il se passait. Mais je peux déjà vous dire plusieurs choses. La plus importante : vous venez de faire un bond de plus ou moins cent cinquante ans dans le futur.

Il y eut un moment de silence, la première génération le regardant comme s'il blaguait. Mais il restait aussi sérieux et grave que ceux qui l'entouraient.

- Tu te fiches de nous gamin ! s'exclama G.

- C'est impossible, ajouta Lampo.

- Il dit la vérité, trancha Giotto qui le sentait nettement quoi qu'il en fut profondément choqué.

Un autre moment de silence ahuris tomba sur ses Gardiens qui le regardèrent alors que lui même fixait le jeune homme, tentant d'assimiler la situation et les informations qu'il obtenait. Les Anneaux Vongola contrôlaient l'axe espace-temps vertical. Au vue de leur réaction, on pouvait éventuellement envisager la chose bien qu'il n'ait jamais entendu parler de voyage dans le temps par Sepira. Mais il était, avec ses Gardiens, le premier porteur des Anneaux et cela ne faisait pas si longtemps. Qui pouvait savoir ce dont-ils étaient capables au vu de la puissance de la Triniset ?

- Qui êtes vous et où sommes nous ? demanda-t-il alors.

- Vous êtes au Japon, vingt et unième siècle, répondit le jeune homme en les ébahissant de nouveau. Vous êtes sur une propriété des Vongola.

- Les Vongola sont établis au Japon ? releva Asari.

- Oui aujourd'hui, répondit son sosie qui souriait tranquillement. Nous sommes des Vongola, ajouta-t-il en les surprenant. Yamamoto Takeshi, se présenta-t-il. Je suis le Gardien de la Pluie du Vongola Decimo, dit-il en terminant de les choquer.

- Gokudera Hayato, poursuit l'autre, Gardien de la Tempête du Vongola Decimo.

- Decimo ? Il y a un dixième du nom ? releva Giotto à la fois surpris et heureux d'entendre que la famille avait perduré si longtemps.

- Oui et vous êtes chez lui, répondit-il.

- Et eux ? demanda le Primo en regardant Xanxus.

- Je vous présente Xanxus et son escouade la Varia. Squalo, Belphegor, Mammon, Lussuria et celui qui est parti était Levi. Ils font partis des Vongola eux aussi.

- Voi ! On ferait mieux de retourner au manoir pour parler, remarqua l'épéiste.

- Squalo a raison, acquiesça joyeusement Yamamoto, rentrons pour voir ça.

- Je n'aime pas trop ça, grinça Gokudera en jetant un coup d'œil à Daemon.

Daemon qui était d'ailleurs particulièrement surveillé par tous après tout les problèmes qu'il leur avait causé. Seulement ce Daemon là n'avait peut-être pas encore mal tourné et il n'avait probablement encore rien fait. Ils ne pouvaient pas lui sauter dessus comme ça même si chacun d'entre eux avait une envie furieuse de lui faire ravaler son petit sourire narquois caractéristique de sa personne. Miracle, tous étaient parvenus à se retenir et à se tempérer en saisissant la situation.

- On n'a pas vraiment le choix, remarqua Takeshi.

- Amène les déchet, ordonna Xanxus en se détournant pour retourner vers le manoir. S'ils font quoi que ce soit, on les descend et c'est tout.

- Oya, s'amusa Spade. Tu crois pouvoir faire ça ?

- Tu veux tester déchet ? demanda froidement le boss de la Varia en s'arrêtant et en pivotant à demi vers lui.

Il transperça l'illusionniste d'un regard glacial tranchant, transpirant le danger et l'envie de meurtre par tout les pores de sa peau. Il pointa l'un des pistolets qu'il tenait depuis son arrivée vers lui et la Première Génération se figea en voyant de puissantes flammes du ciel, des flammes de la fureur même, enrober son poing et charger son arme.

- Ce ne sera pas nécessaire, calma Giotto percevant nettement la puissance de l'homme et la tension de ses Gardiens.

Il n'en n'était pas moins extrêmement surpris une fois encore. Comment cet homme pouvait manifester une flamme de cette puissance sans porter un élément de la Triniset ? Il savait que c'était possible mais tellement rare.

- Nous n'avons pas de raison de nous battre, ajouta-t-il, ni de nous nuire.

Cela n'empêcha pas l'homme de continuer à menacer Daemon de son arme, une ambiance lourde régnant un instant.

- Xanxus, arrête, demanda Hayato.

Au choc de la Première Génération, il tourna alors son arme vers lui l'air furieux. Pourtant, cela ne sembla surprendre personne de leur côté :

- Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi déchet, gronda-t-il.

- Si tu les attaques tu vas causer des problème au Juudaime ! s'énerva le jeune homme perdant le calme qu'il avait eu jusque là.

- Ma ma, calmez vous, tenta d'apaiser Takeshi.

- Tch vous me faîtes chier, râla l'homme en baissant son arme et en se remettant en route. Amenez les déchets, ordonna-t-il de nouveau.

L'argenté s'apprêta à répliquer de nouveau l'air furax de se faire commander de la sorte mais son collègue de la pluie posa une main sur son épaule :

- Calme toi Gokudera. Tu sais comment est Xanxus et ce n'est pas le moment. Allons au manoir, proposa-t-il à la Première Génération observant attentivement. Nous serons mieux pour parler.

- Et comment vous faire confiance ? demanda Knuckle.

- Voi ! J'imagine que l'hyper-intuition du Primo peut répondre à ça, remarqua Squalo en les étonnant de nouveau par sa connaissance de ce don.

- Allons-y, répondit simplement Giotto.

Il ne se sentait pas en danger, n'avait perçu aucun mensonge et son instinct lui murmurait qu'il pouvait avoir confiance.

- Je vais parler à Reborn, annonça Mammon en disparaissant dans un nuage de flamme du brouillard qui décontenança les nouveaux arrivants.

Encore un puissant utilisateur de flammes. La jeune génération surveillant particulièrement le Gardien du Brouillard du Primo, ils se mirent finalement en route, tous s'observant, s'analysant, se demandant ce qu'il se passait au juste. Ils émergèrent rapidement des bois pour déboucher dans le jardin avant, le grand et magnifique manoir se montrant alors, sa porte principale surmontée d'un grand blason des Vongola fait d'or.

Dans la chambre du Decimo, on avait attendu avec tension les nouvelles. Enma était rapidement revenu au chevet de son meilleur ami, aidant à le rassurer et veillant sur lui, inquiet pour sa sécurité. Il n'avait pas fallu très longtemps pour que Levi arrive, leur expliquant ce qui était arrivé et tous restèrent stupéfiés. Viper arriva peu après, donnant plus de détails et annonçant qu'il s'agissait visiblement de la véritable Première Génération et non pas d'une projection des Anneaux, soulignant la présence de Spade qui fit grimacer tout le monde, irradier Enma de colère et Mukuro de fureur. Il termina en disant qu'on les ramenait au manoir en ce moment même, un léger silence s'installant.

- Comment ça a pu arriver ? demanda Enma.

- Aucune idée, répondit Reborn.

- Il ne s'est rien passé de spécial autour des Vongola Gear et s'il ne s'est rien passé non plus du côté des Anneaux de leur époque, la cause de ce phénomène doit être extérieure, supposa Fon. Et je doute que ce soit un événement spontané.

- Donc quelqu'un les aurait fait venir, posa Enma.

- Certainement, acquiesça Reborn. Et avec ces ennemis qui font des expériences sur les flammes, je dirais qu'il faut chercher de leur côté.

Et tous étaient d'accord sur le fait que cela avait de bonnes chances d'être vrai avec tout ce qu'il s'était passé et les découvertes faîtes sur leur ennemi dernièrement.

- Reborn, est-ce que tu peux aller voir ça avec les autres s'il te plaît ? demanda faiblement Tsuna encore secoué par le phénomène du matin.

- On s'en charge Tsuna, assura-t-il. Toi tu te reposes. Enma, tu veux bien rester avec lui avec tes gardiens ? Je doute que vous ayez envie de croiser Spade.

- D'accord. Je préfère, remarqua l'adolescent. Il va me falloir un moment pour pouvoir me contenir d'être en sa présence.

- Mukuro ? interrogea Reborn en le regardant. Il ne faut pas l'attaquer pour le moment.

- Je sais, posa celui-ci. Je me tiendrais et je me charge de le garder à l'œil mais s'il fait quoi que ce soit de suspect, il aura à faire à moi sans sommation.

Cela sembla convenir à tout le monde et Reborn quitta la pièce avec ses homologues, Levi et les deux gardiens, envoyant les gardiens d'Enma le rejoindre dans la chambre de Tsuna en les croisant dans les couloirs. Et lorsqu'ils eurent rejoint leur boss et appris ce qu'il se passait, les Simon furent bien d'accord de rester là pour le moment. Non seulement ils voulaient s'assurer par eux mêmes que ce Spade n'approche pas Tsuna même de loin mais en plus, ils étaient certains de craquer et de l'attaquer en le voyant maintenant après tout le mal qu'il leur avait fait. Mais le Spade qui les avait fait souffrir n'était peut-être pas celui qui était là pour le moment et il ne valait mieux pas déclencher d'affrontement entre eux dans la situation présente. Cependant, au moins ils le croiseraient au mieux cela serait et il leur faudrait un moment pour intégrer de ne pas l'attaquer en le voyant. Ils restèrent donc avec Tsuna qui, comme à l'habitude, tenta de les rassurer et de les tranquilliser, les touchant beaucoup.

Ce fut finalement toute la Varia, les Gardiens du Decimo et les ex-Arcobaleno qui se dirigèrent vers le salon où on avait amené la Première Génération. Reborn en profita pour demander à Donatello, le majordome en chef dirigeant la demeure, de faire passer la consigne stricte de garder cet événement secret et dans les murs du manoir, l'homme promettant que tous garderaient le silence et ne propageraient pas l'information. Il arriva finalement au salon avec tout les autres et ils entrèrent, trouvant le Primo et ses Gardiens avec ceux qui les avaient trouvé. Si cela ne fut pas une surprise pour eux, la Première Génération elle fut stupéfaite de trouver une réplique plus que semblable de chacun d'entre eux, le Primo exclu, parmi les nouveaux arrivants.

- C'est extrême ! s'exclama Ryohei en les voyant. Ils viennent encore des Anneaux ? demanda-t-il crédulement en jetant un coup d'œil à son brassard.

- Bien sûr que non tête de gazon ! s'agaça Gokudera. Ils viennent du passé et ont de vrais corps !

Ce fut avec confusion que la Première Génération rassemblée près d'une fenêtre écouta et observa, un peu tendue devant le monde qui était là. Non pas qu'ils ne se sentaient pas capables de se défendre mais être en présence de tant d'inconnus dans cette situation brumeuse n'était pas vraiment confortable.

- Nous devrions peut-être commencer par nous présenter, temporisa Fon calme et tranquille alors qu'il s'avançait. Je me nomme Fon, je suis un ami et un allié du Decimo Vongola, enchanté, salua-t-il en s'inclinant légèrement.

Verde, Colonello et Lal se présentèrent pareillement, Lal ajoutant qu'elle faisait parti du CEDEF, cela ne manquant pas d'attirer discrètement l'attention d'Alaude.

- Sasagawa Ryohei ! s'exclama ensuite celui-ci. Je suis l'extrême Gardien du Soleil de Tsuna !

Tous grincèrent des dents au volume sonore, certains se demandant si Tsunayoshi ne l'avait pas entendu jusque dans sa chambre.

- Je m'appelle Chrome Dokuro, continua celle-ci bien plus calmement. Gardienne du Brouillard.

- Je suis Lambo-sama ! enchaîna celui-ci dans les bras de Chrome. Le grand Gardien de la Foudre de Tsuna-nii ! déclara-t-il en laissant la Première Génération perplexe devant son jeune âge.

- Rokudo Mukuro, se présenta celui-ci, second Gardien du Brouillard de ce cher Tsunayoshi.

Tous se tournèrent alors vers Hibari, seul gardien qui n'avait pas encore été présenté. Il s'était discrètement appuyé contre le mur près de l'entrée, bras croisés, à l'écart des autres et il soupira lorsque l'attention se porta sur lui :

- Hibari Kyoya, Gardien du Nuage, dit-il simplement.

- Deux Gardiens du Brouillard ? releva Spade perplexe comme ses compagnons.

- Oya, cela te pose-t-il un problème ? demanda Mukuro froid malgré son air affable.

- Le Decimo n'est pas là ? demanda Giotto pour couper à l'ambiance d'affrontement qu'il sentait entre les deux Gardiens.

- Il ne peut pas venir vous voir pour l'instant, répondit simplement Reborn en le décevant visiblement. Je suis Reborn, conseiller et tuteur du Decimo.

- Comment s'appelle-t-il ? demanda le Primo l'air curieux à l'égard de son successeur.

- Il s'appelle Sawada Tsunayoshi, répondit l'hitman, et il est votre je ne sais combien de fois arrière petit-fils, dit-il en surprenant la Première Génération.

- Vraiment ? demanda Giotto.

- Oui, approuva simplement Reborn. Mais il ne peut être là pour le moment. Asseyons nous, invita-t-il.

Le Primo prit place dans un canapé et l'hitman s'assit en face à lui, se posant comme son interlocuteur principal. Les autres se disséminèrent dans la pièce derrière l'un ou l'autre suivant leur position. L'hitman refit un point sur la situation, rappelant au Primo où et à quelle époque ils étaient, lui demandant ce qu'il s'était passé pour eux.

- Il s'est passé sensiblement la même chose pour nous, dit-il ensuite. Les deux générations d'Anneaux ont raisonné ensemble.

- Je ne vois pourtant pas les Anneaux sur les gardiens du Decimo, remarqua Giotto.

- Les Anneaux Vongola n'ont plus la même forme à notre époque, expliqua Fon. Aujourd'hui, on les appelle Vongola Gear.

Pour montrer de quoi il s'agissait, Takeshi sortit son Collier de la Pluie de ses vêtements, celui-ci irradiant de ses flammes légèrement, et il le montra. Ce fut avec surprise et curiosité que ses prédécesseurs observèrent cela.

- Essayez d'approcher les deux pour voir ce que cela donne ? demanda Verde. Le fait qu'ils émettent encore des flammes tend à montrer que le phénomène n'est pas terminé. S'ils se sont vraiment attirés les uns vers les autres comme cela semble être le cas, ils faut peut-être les approcher davantage pour que cela se termine. Deux versions d'un même élément de la Triniset présents à la même époque n'est pas une chose anodine. Il vaut peut-être mieux qu'ils se trouvent pour s'équilibrer.

Tous suivant le raisonnement, les deux gardiens de la pluie se rapprochèrent. Asari tendit sa chevalière et Takeshi son médaillon. Immédiatement, les deux irradièrent de flammes plus puissantes qui se mêlèrent les unes aux autres comme s'ils trouvaient ce qu'ils cherchaient. Tout les Anneaux et les Équipements Vongola se mirent d'ailleurs à briller davantage dans le même temps, comme comprenant que leurs porteurs s'étaient bien trouvés puis ils s'éteignirent totalement, retrouvant leur aspect ordinaire.

- On dirait qu'ils se cherchaient bien finalement, remarqua Colonello. C'est certainement pour ça qu'ils ont raisonnés lorsque vous avez été amené ici cora.

- Reste a savoir comment nous avons atterris ici, posa G. Nous n'avons rien fait pour ça et vous non plus visiblement.

- Nous avons peut-être un début de piste, intervint Reborn en attirant l'attention de tous. Il se trouve que les Vongola se sont découvert un nouvel ennemi il y a un peu plus d'un an de cela. Ils nous donnent du fil à retordre depuis et sont très dangereux. Nous savons que ces gens font de nombreuses expériences sur les flammes de la dernière volonté et ils réussissent jusque là. Ils sont à la recherche de porteurs de flammes les plus puissantes et pures possibles. Il n'est pas exclu qu'ils soient à l'origine de cela même si ce n'est qu'une supposition.

- Des recherches sur les flammes ? releva Asari alarmé.

- Il faut savoir qu'à notre époque, la maîtrise des flammes de la dernière volonté n'est pas exclusive aux gardiens de la Triniset et à quelques très rares élus comme de votre temps, remarqua Verde. De nos jours, bien plus de monde les maîtrisent et cela à travers de nombreuses familles de par le monde.

- Tout ceux présents dans cette pièce maîtrisent les flammes, fit remarquer Lal en les stupéfiant.

- Seulement, la majorité sont encore plutôt faibles dans cette maîtrise mais il reste clair pour tous qu'il s'agit là d'une grande puissance. Nombreux sont ceux qui cherchent à s'en approprier plus, ajouta Viper.

- Jusque ici, rien n'avait été très concluant mais un groupe inconnu a émergé avec des connaissances jamais vue en la matière. Ils sont très dangereux et il y a de bonnes chances pour que cela vienne d'eux.

- Et ils nous ont fait atterrir dans le jardin du Decimo ? releva G dubitatif.

- Ce n'était peut-être pas prévu, répondit Hayato. Ils n'ont peut-être pas pris en compte la puissance des Anneaux Vongola et une possible résonance qui vous aurez fait apparaître près de nous.

- C'est plausible, acquiesça Giotto. Et que nous voudraient ces gens ?

- Rien de bon j'en ai peur, répondit Reborn alors que tous s'assombrissaient en songeant à ce qu'ils avaient fait à leur Ciel.

Cet air sombre n'échappa pas à Giotto et à ses gardiens mais ils ne relevèrent pas.

- Leur présence ne risque pas de causer un paradoxe temporel ? demanda Squalo.

- Non, répondit Viper. Cela va simplement créer un nouveau monde parallèle avec un nouveau futur pour eux suivant ce qui changera après cet événement. Mais ça ne changera rien à notre ligne de temps à nous si c'est la question. Cela va donner le même genre de phénomène que lorsque Tsuna et les autres ont été dans le futur. Ce futur existe dans un monde parallèle mais ce n'est plus le nôtre.

- Vous avez déjà eu à faire à ce genre de voyage dans le temps ? demanda Giotto surprit.

- Oui, approuva Takeshi. Nous avons été amené dans le futur comme vous mais nous, nous n'avons fait un bond de dix ans en avant. Alors on sait un peu ce que ça fait, dit-il avec un sourire compréhensif.

- Comment êtes vous rentré ? demanda Knuckle.

- Grâce aux Anneaux et à leur pouvoir sur l'axe espace temps vertical combiné au système qui nous avait amené là, répondit Gokudera. On a les anneaux mais pas le système qui vous a appelé alors on va devoir trouver une autre solution.

- En attendant, je suggère que vous restiez ici, posa Reborn. Ceux qui vous ont amené vont vous chercher et si ce sont bien ceux auxquels on pense, ils sont dangereux. Nous avons essuyés plusieurs attaques qui ont fait du dégât dernièrement. Que tout le monde garde ça secret, ça ne doit pas sortir du manoir sous aucun prétexte, dit-il gravement en regardant les autres qui approuvèrent gravement. Pour personne. Je vais juste appeler le Nono pour le prévenir.

- Le Nono ? releva Giotto. Je croyais que vous aviez un Decimo.

- Oui mais il est encore en formation. Il est jeune, expliqua Reborn. Le Nono est encore à la tête de la famille en Italie. Le Decimo prendra sa place lorsqu'il se retirera dans quelques années certainement.

- Et c'est vous qui avez les Anneaux ? remarqua-t-il. Pourquoi ?

- Les Anneaux ont choisi le Decimo comme porteur, répondit l'hitman en les étonnant, et vous l'avez choisi aussi, dit-il avec un petit sourire.

- Nous ? répéta G perdu.

- Oui, s'amusa-t-il. Nous vous connaissons, nous vous avons déjà rencontré ou plutôt, nous avons rencontré la version de vous de notre temps.

- Ce qu'il veut dire, reprit Fon en voyant la Première Génération perdue, c'est que de nos jours, vous vivez toujours d'une certaine manière. Vos esprits et vos volontés perdurent à l'intérieur des Anneaux Vongola. Nous avons eu l'occasion de vous voir, de voir vos esprits résidant dans les anneaux. Seulement, c'est vous sans être vous puisque la version de notre temps vivant dans les Anneaux a vu passer toutes ces années à travers eux et a vu tout ce qu'il s'est passé pour les Vongola depuis vous. Ce sont vos esprits avec trois cent ans d'expérience et d'existence en plus.

- Ça fait froid dans le dos, frissonna Lampo.

- Les Anneaux et la Triniset sont puissants et c'est à vous que Sepira les a rattaché en premier, remarqua Verde. Ce n'est pas si surprenant que cela soit possible d'autant plus avec leur pouvoir sur l'axe espace-temps vertical qui permet d'agir sur le temps d'un monde.

- Cela se tient en effet, répondit Giotto cependant très surpris. Alors nous vous aurions approuvé ? demanda-t-il en regardant les gardiens.

- Vos versions de notre temps oui, répondit Hayato. Et c'est comme ça qu'on vous connaît un peu.

- Et... on peut se voir ? demanda G curieux.

- Non. Votre apparition s'est faîte dans des conditions très spécifiques et relativement brèves, sur quelques jours seulement, qu'il serait impossible de reproduire aujourd'hui, répondit Reborn.

- Vous pensez que nous risquons une attaque n'est-ce pas ? ramena Giotto.

- Assurément, répondit-il sérieusement. Nous en avons subis plusieurs ces derniers temps de leur part et nous savons qu'ils reviendront que vous soyez là ou non. Alors si c'est effectivement eux qui sont à l'origine de cela et qu'ils apprennent que vous êtes ici. Ils viendront à coup sûr et ce ne sont pas des amateurs.

- Je vois. J'imagine qu'il vaut mieux que nous restions là, approuva-t-il en consultant ses gardiens du regard. De toute manière, il vaut mieux que nous gérions cette situation de concert et nous aurons certainement besoin de vos Anneaux pour rentrer.

- Vous êtes nos invités en attendant. Nous allons réfléchir à une solution nous aussi et tenter de voir ce qu'il se passe, assura Reborn. Nous allons vous donner des appartements, j'imagine que vous souhaitez discuter de cela entre vous.

- En effet, approuva Giotto. Quand pourrais-je rencontrer le Decimo ?

- Je ne saurais vous dire, répondit-il. Quand il pourra venir mais je ne sais pas quand cela sera possible. Je comprend que vous souhaitiez le rencontrer mais ce n'est pas possible pour le moment et il y a une très bonne raison à cela.

Rapidement, on fit venir le majordome pour donner des appartements à la Première Génération. On les regroupa à un étage, leurs donnant des chambres les unes à côté des autres et leur allouant un petit salon privé. Ils furent bien vite installés et on les laissa sachant qu'ils voudraient parler en privé. Cependant, tous étaient déterminés à garder un œil sur eux. S'ils étaient plutôt à l'aise avec la majorité d'entre eux, doutant qu'ils fassent quoi que ce soit contre eux, Daemon n'était clairement pas dans cette vision. Avec tout ce qu'il avait pu faire contre eux dans ce temps, connaissant son caractère manipulateur, ils étaient bien décidés à veiller à ce qu'il ne fasse rien de suspect. Reborn et les gardiens rejoignirent ensuite Tsuna et les Simon, leur expliquant ce qu'il s'était passé. Sans surprise, Tsuna s'inquiéta du confort et de la sécurité de ses prédécesseurs et on lui assura qu'on veillait. Il regretta de ne pouvoir les voir et leur parler lui même mais il ne pouvait pas, trop faible et incapable de sortir de son lit. D'autant plus qu'il n'avait pas vraiment envie que le Primo, un homme qu'il respectait et admirait énormément le voit dans cet état.

- Qu'est-ce que vous en pensez ? demanda Knuckle lorsqu'ils furent bien seuls.

- Cela fait beaucoup en une fois, soupira Giotto. Mais une chose est certaine : Ils n'ont pas menti une seule fois, assura-t-il. Ils ont été tout à fait sincères et je n'ai senti aucun danger.

- C'est rassurant, sourit Asari.

- Oui mais c'est quand même une sacrée histoire, remarqua G qui avait un peu de mal comme tous.

- Pour le moment, il vaut peut-être mieux observer, posa Alaude le ton plat.

- Je le crois aussi. Voyons ce qu'il se passe, tentons d'en savoir plus et nous verrons, acquiesça Giotto. Nous ne sommes pas en danger ici avec eux et si ce sont des Vongola, c'est notre Famiglia. Et puis j'ai le sentiment qu'il vaut mieux rester ici. Nous verrons en fonction de ce qu'il se passera. Mais c'est aussi une belle occasion, sourit-il. J'ai un arrière petit-fils, dit-il l'air très heureux d'avoir appris cela. La famille existe encore, c'est incroyable. Cela nous fait une occasion de voir ce qu'elle est devenue.

- C'est dingue à quel point les gardiens nous ressemblent, grimaça G. C'est bizarre, on dirait nous en plus jeunes avec à peine de légères différences.

- Je trouve ça amusant, sourit Asari. Je me demande si le Decimo ressemble autant à Giotto.

- C'est étrange qu'on ne l'ait pas rencontré, fit remarquer Daemon.

- Tout ces gardiens sont là, ça veut dire qu'il doit être ici aussi, approuva Lampo. Peut-être qu'il ne veut pas nous voir ?

- Je ne sais pas, soupira Giotto. J'aimerais vraiment le voir moi aussi. Nous finirons certainement par le rencontrer et nous pourrons certainement en apprendre plus en côtoyant les autres.