Chapitre 11 :
Le Decimo
Giotto ne pouvait pas s'empêcher de regarder cette paire étrangement familière que formait son sosie et celui de Cozzato qui lui tenait la main. Ses gardiens semblaient aussi surpris que lui d'ailleurs et leur attention finit par attirer le regard de cette nouvelle rencontre qui se tourna vers eux.
- Veuillez nous excuser, sourit-il d'un air un peu gêné. Vous devez vous demander qui nous sommes, remarqua-t-il alors que Giotto acquiesçait. Je suis Enma Kozato, le Simon Decimo, dit-il en les ahurissant. Et voici mes gardiens. Adelheid, Julie, Kaoru, Koyo, Rarge et Shitt.P. Nous sommes de proches amis de Tsuna et de ses gardiens et nous vivons ici nous aussi.
- Tu es le descendant de Cozzato, sourit Giotto vraiment ravi d'apprendre ça.
Mieux encore, son descendant et celui de son meilleur ami semblaient aussi proches qu'eux mêmes et cela le ravissait.
- Oui, approuva-t-il.
- Comment va-t-il ? demanda-t-il ensuite avec grande inquiétude en baissant le regard sur Tsuna mal en point.
- Mal, répondit Takeshi en grinçant des dents.
- Si vous n'avez pas encore rencontré Tsunayoshi, poursuivit Fon, ce n'est pas parce qu'il ne voulait pas venir vous voir. Au contraire il aurait beaucoup aimé. Mais comme vous pouvez le voir, il ne va pas bien en ce moment, dit-il sombrement alors que la chose était une évidence.
Un fort tremblement secoua le manoir, installant un bref moment de silence entre eux. Les sextuplés s'approchèrent de Tsuna, un air d'inquiétude sur le visage.
- Ils veulent Tsunayoshi n'est-ce pas ? demanda Ulysse.
- On dirait bien que c'est lui qu'ils visent encore, répondit Fon. Mais on ne va pas se laisser avoir cette fois, assura-t-il avec confiance.
- On approche, signala soudain Giotto qui le sentait de son hyper-intuition le titillant.
Tous se tendirent et se mirent en garde, Enma passant en hyper mode, attirant un instant l'attention de la Première Génération sentant sa force alors qu'il se plantait devant Tsuna avec une furieuse intention protectrice. Une seconde plus tard, on tentait d'enfoncer la porte et elle céda rapidement, laissant entrer un homme masqué qui s'invita avec assurance.
- Allez, dit-il comme parlant à des enfants capricieux. Donnez le moi, ordonna-t-il. Ce sera plus simple pour tout le monde. Il nous appartient de toute manière. C'est notre petit toutou, dit-il d'un ton sadique à faire froid dans le dos.
- Jamais on ne vous laissera reposer le petit doigt sur lui, ragea Enma.
- Si je suis là, c'est que je me suis débarrassé des autres aussi facilement que la dernière fois, susurra-t-il.
- Il ment, firent ensemble les deux boss Vongola.
Giotto en fut étonné, comprenant soudain que son descendant avait certainement hérité de son hyper-intuition.
- Vous ne pouvez pas le protéger, reprit l'autre. C'est lui qui vous a toujours protégé, rit-il. Et ça l'a presque tué la dernière fois si je n'abuse, s'amusa-t-il en les crispant. Il est le seul ici dont la puissance nous intéresse et aurait pu nous inquiéter. Mais il n'est plus en état de vous défendre maintenant.
- Il n'en n'a pas besoin, répondit Takeshi. Vous nous avez peut-être eu la dernière fois, vous ne nous aurez plus.
- Que vous le vouliez ou non, nous récupérerons ce petit jouet désobéissant, posa-t-il froidement, et...
Il s'interrompit lorsque les déclics d'armes à feux se firent entendre, Xanxus et Reborn apparaissant soudain derrière lui et collant les canons de leurs armes sur sa tête.
- Chaos, tu ferais mieux de te taire si tu ne veux pas qu'on t'explose la tête, ordonna froidement l'hitman.
- Tu croyais pouvoir te faufiler comme ça en nous laissant tes subalternes sur les bras déchets ? s'amusa Xanxus glacial. Ils ne font pas le poids. Ils se sont sauvés comme les lâches que vous êtes.
L'autre soupira, ne bougeant pas. Les deux hommes le contournèrent tout en le gardant en joug, se postant entre lui et le groupe où se trouvait Tsuna.
- Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain mais nous l'aurons, promit-il.
Soudainement, cette lumière qu'ils avaient déjà vu l'enveloppa et une seconde plus tard, il avait disparus sans laisser de trace. Un moment de silence s'étira avant que Reborn ne baisse son arme :
- Les autres se sont enfuis aussi, annonça-t-il en avançant vers Tsuna.
Tous arrivèrent en courant, analysant la situation des yeux, se détendant en voyant qu'il n'y avait pas de danger imminent. Une seconde plus tard, les gardiens rejoignaient leur homologue de la pluie derrière l'hitman, visiblement inquiet pour leur boss.
- Comment va-t-il ? demanda Ryohei.
- Pas très bien, répondit Takeshi alors que Shamal les rejoignaient.
- Laissez moi le voir, dit-il en se frayant un chemin entre eux.
On le laissa passer et il examina rapidement le Decimo.
- Il a besoin de repos. Il faut le remettre au lit et au calme, dit-il.
- Sa chambre est détruite, remarqua Reborn. On va l'installer ailleurs.
- Reborn ? appela faiblement le Decimo en attirant l'attention générale.
- Ils sont partis Tsuna, lui dit-il en passant une main dans ses cheveux. Ils sont partis et personne n'est blessé c'est promis, informa-t-il en le détendant visiblement. Je t'avais dit qu'on ne se laisserait pas avoir deux fois. Repose toi maintenant.
- Hum, bredouilla-t-il en fermant les yeux et en se laissant aller contre son gardien.
- On va le remettre au lit, ordonna l'hitman inquiet.
Ils se mirent donc en route et tout le monde suivit sans se poser de question. On trouva une chambre au milieu de celles de ses gardiens pour le gardien du ciel et il fut délicatement rallongé dans un lit, soigneusement couvert. Xanxus envoya ses hommes passer en revu le manoir et le domaine pour vérifier qu'il ne restait pas de rats cachés. Enma et ses gardiens restèrent au chevet du Decimo avec les sextuplés, leur protecteur ainsi que Colonello et Fran. Reborn lui, demanda à la Première Génération de venir avec lui, entraînant les Gardiens de Tsuna avec lui, Fon, Lal venant aussi avec Xanxus. Avant de partir, les Gardiens du Decimo firent pourtant apparaître leurs compagnons animaux pour les laisser avec leur ciel, surprenant leurs prédécesseurs. Rapidement, ils étaient installés dans un salon de l'étage se trouvant quelques portes plus loin.
- J'imagine que voir Tsuna vous pose question, commença Reborn en entrant dans le vif du sujet.
- Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? demanda Giotto l'air très préoccupé par ce qu'il avait vu.
- Il vient juste de traverser un véritable enfer, soupira l'hitman aussi sombre que les gardiens. Ces ennemis dont nous vous avons parlé, nous avions aucune idée qu'ils existaient jusqu'à il y a un an et cinq mois environ. La première chose qu'ils ont faîte a été d'enlever Tsuna, dit-il en les choquant. Ils ont attaqué sa maison, tué sa mère, presque tué son père et ils l'ont enlevé, raconta-t-il. Nous l'avons cherché mais nous n'avons jamais trouvé aucune piste. Plus tard on a appris qu'il y avait un espion dans nos rangs qui non seulement avait donné toutes les informations pour réussir l'enlèvement mais aussi pour s'assurer qu'on ne le retrouverait pas en cachant les coupables et en brouillant nos pistes. Visiblement, c'est quelqu'un de haut placé qui est chez les Vongola depuis longtemps mais on ne parvient pas à le trouver. Le Nono et le CEDEF en on fait une priorité mais nous n'avons rien. C'est finalement Tsuna lui même qui a réussi à me contacter pour me dire où il était et appeler à l'aide. Entre temps, un an et presque quatre mois avaient passé.
- Qu'est-ce qu'ils lui voulaient? demanda Asari ayant aussi peur de la réponse que ses collègues après avoir vu l'état du Decimo.
- Nous vous avons dit qu'ils faisaient des recherches sur les flammes de la dernière volonté, reprit Reborn. Tsuna a une flamme du ciel extrêmement puissante et pure. C'était ça qu'ils voulaient. Ils ont fait des expériences sur lui pour étudier sa flamme, dit-il en les choquant profondément. Mais ils ne se sont pas arrêtés là. Ce qu'ils voulaient au bout du compte était créer une arme vivante. Ils voulaient créer un porteur d'un maximum de flammes différentes qu'ils auraient sous leur contrôle pour en faire une arme. Ils ont créé un procédé pour inoculer de force une nouvelle flamme à une personne. Mais pour que ça marche, il semble qu'il faut une très puissante flamme du ciel et sa capacité d'harmonie. Ils l'ont fait sur Tsuna. Ils lui ont inoculé d'autres flammes de force. Ils ont presque manqué de le tuer à chaque fois et ça a été une torture abominable pour lui. Puis, quand ils ont eu terminé, il ne leur restait plus qu'à s'assurer le contrôle sur lui. Alors ils ont commencé à le torturer dans le but de briser son esprit pour que leurs illusionnistes puissent le contrôler facilement lui et tout le pouvoir qu'il avait accumulé. Sur la fin de sa détention, il a rencontré l'homme que vous avez vu et les enfants aux cheveux blancs. Ces gosses étaient aussi des cobayes de ces tarés. Ils ont fait connaissance, ils se sont alliés et grâce à eux, Tsuna a pu trouver un moyen de me contacter. On est allé le secourir sur le champs évidemment. On l'a trouvé dans un état atroce, retenu dans des conditions inhumaines. Il n'aurait pas tenu beaucoup plus longtemps.
Il garda un moment le silence, notant le choc et l'horreur sur le visage du Primo et de ses gardiens. Il les laissa digérer un peu avant de reprendre :
- Cela fait à peine un mois et demi que nous l'avons retrouvé. Il a énormément de mal à guérir et à récupérer. Il est très fragile et il a de nombreux problèmes de santé. Ils ne lui ont rien épargné. C'est pour ça qu'il ne pouvait pas venir vous voir, il n'est même pas encore capable de tenir sur ses jambes tout seul. Trois semaines après son sauvetage, nous étions en Italie, ils sont revenus pour le reprendre et nous ont attaqué. Nous n'étions pas préparé à toutes les technologies qu'ils avaient développé avec les flammes et ils ont réussi à nous avoir. Tsuna a forcé ses flammes en lui pour nous aider et nous secourir. Pendant sa détention, ils s'étaient amusés à le faire combattre contre leurs hommes et leurs inventions pour les entraîner et tester leurs créations. Tsuna en a profité pour trouver les failles et il s'en est servi pour se débarrasser d'eux et renverser la situation. Mais ça lui a coûté très cher de se forcer ainsi dans l'état désastreux où il était. Il n'est pas passé loin d'en mourir. On a décidé de revenir chez lui au Japon en comprenant que nos ennemis étaient certainement basés en Italie, pour leur compliquer là tache. On a bien fait parce qu'ils attaquaient de nouveau le manoir Italien quelques heures après notre départ. Cette attaque aujourd'hui est la troisième pour tenter de le reprendre. Ils veulent le récupérer et finir ce qu'ils ont commencé. De mon avis, ce sont eux qui vous on fait venir, pour vos flammes certainement.
Il se tut ensuite, regardant le Primo prendre son visage dans ses mains, l'air choqué, triste et en colère, plus pâle. Autour de lui, ses gardiens étaient eux aussi secoués, sombres.
- Est-ce qu'il va s'en remettre ? demanda finalement Giotto en regardant l'hitman.
- Oui mais il va lui falloir du temps pour guérir et récupérer. Il a été longtemps dans leurs mains et ce qu'ils lui ont fait n'est pas descriptible. Mais comme ils le voulaient aussi en bon état pour en faire leur arme ensuite, ils ont veillé à ne pas causer de dégâts permanents. On peut le guérir et ça devrait aller.
- Et comment va-t-il moralement ?
- Il n'a pas lâché mais il est très éprouvé, répondit l'hitman. Ce n'était qu'une question de jours avant qu'il lâche prise lorsqu'on l'a trouvé. Mais il va s'en remettre.
- Oui, c'est Tsuna après tout, sourit Takeshi comme pour se rassurer.
- Tsuna est extrême ! s'exclama Ryohei.
- Le Juudaime va s'en remettre et on est là pour l'aider à aller mieux et le soutenir, renchérit Gokudera.
- Tout ça l'a changé, expliqua Reborn, mais il reste lui même aussi. Cela ira tant qu'on le laisse se soigner tranquillement. Tsuna est quelqu'un de très fort. Il est jeune mais croyez moi, il a déjà traversé beaucoup d'épreuves bien que celle là soit la plus cruelle et la plus dure. Il ira bien maintenant qu'il est rentré. Il a juste besoin de temps, de soins et de ceux qu'il aime. La majeure partie est ici avec lui pour l'aider et le protéger.
- Pourrais-je le voir ? demanda le Primo.
- Je lui soumettrais l'idée lorsqu'il se réveillera, assura Reborn. Il ne voulait pas trop que vous le voyez dans cet état, il vous admire beaucoup vous savez.
- Vraiment ? dit-il un sourire touché au visage.
- Oui. Il a énormément de respect pour vous et pour ce que vous vouliez faire avec les Vongola. Tout le monde s'accorde à dire que vous vous ressemblez beaucoup et pas que sur le plan physique. Après vous, les Vongola sont devenus une vraie famille mafieuse avec tout les mauvais côtés. Certains boss ont tenté de perpétuer votre volonté sans vraiment le faire en réalité, sans véritable détermination de le faire et on ne peut pas vraiment dire qu'ils vous ont fait honneur. Tsuna lui, est bien décidé à ramener les Vongola à ce que vous vous aviez construit, dit-il en les surprenant.
- On commence même à l'appeler Neo-Primo, sourit Fon en les étonnant une fois de plus.
- Oui, Tsuna a une volonté très forte, sourit l'hitman. Il l'a dit lui même : s'il n'arrive pas à refaire des Vongola ce que vous aviez construit, s'ils continuent sur un chemin de sang, il les détruira lui même. Il n'a peur de rien, s'amusa-t-il en faisant sourire les gardiens.
- Le Juudaime est quelqu'un de bien, vanta Hayato.
- C'est pour ça qu'on est avec lui, remarqua Takeshi. Il est le meilleur ami qu'on puisse avoir et c'est quelqu'un de très gentil et juste.
- Tsuna est extrême ! Il a même sauvé le monde ! s'exclama Ryohei.
- Sauvé le monde ? releva G.
- Oui, plusieurs fois si on prend en compte ce qui aurait pu se passer sans lui, remarqua Reborn. Mais ce sont de longues histoires. En tout cas, à titre d'exemple. Tout ceux qui habitent ici lui doivent énormément et même la vie pour de nombreux d'entre nous. Tout ça pour dire qu'il est leur principale cible maintenant. Ils veulent le reprendre. On cherche qui ils sont et d'où ils sortent mais ils savent très bien se dissimuler et se cacher.
- Que s'est-il passé aujourd'hui ? demanda Alaude.
- Bonne question, répondit l'hitman. Hibari, que s'est-il passé quand je suis sorti ? demanda-t-il.
- Le gamin du CEDEF est venu, répondit-il.
- Basil ? demanda Lal. Mais il est sorti en ville depuis deux heures environ.
- Ce n'était pas lui, l'intrus avait pris son apparence avec une illusion, expliqua le Gardien du Nuage. Une très bonne illusion. L'omnivore l'a senti avec son hyper-intuition et ça l'a forcé à se montrer. Il a vite appelé du renfort. Je les ai bloqué avec Roll pour faire sortir l'omnivore. Il n'y avait pas la place pour que je les morde à mort sans risque pour lui.
- Ils ont au moins un très bon illusionniste alors pour qu'il soit parvenu à tromper tout le monde ici, remarqua Fon.
- Oya oya, je ne pense pas qu'il soit si bon que ça. Ses illusions étaient moyennes, posa Mukuro. Mais il avait un étrange bracelet émanant de flammes qui semblaient les renforcer de beaucoup. Quand je l'ai brisé, il s'est enfuis pour aller chercher Tsunayoshi.
- Ils auraient inventé une sorte d'équipement pour booster les capacités des illusionnistes ? comprit Takeshi.
- Un peu du genre que Verde avait fait pour toi ? demanda Lal en regardant le gardien du brouillard.
- Ce n'est pas le même effet mais c'est l'idée j'imagine, répondit-il. Ce faiblard n'aurait trompé personne sans ça.
- La manière dont-ils sont apparus, continua ensuite Hayato, ça ressemblait au système de téléportation aux flammes qu'on a vu dans le futur.
- Il fallait une énorme puissance de flamme pour activer ce système, rappela Takeshi.
- Ils en ont peut-être créé un dérivé, supposa Reborn. Tsuna m'a dit qu'il avait l'impression qu'ils avaient eu des infos sur ce qu'on a pu croiser comme technologie dans le futur. Ce qui veux dire que leur espion a pu parler à l'un de ceux qui ont eu l'expérience de cet épisode.
- Mais ce système de téléportation, il n'y avait que l'accro aux marshmallow qui savaient des choses là dessus, remarqua Hayato.
- Vous croyez que Byakuran aurait..., s'horrifia Takeshi.
- Je ne crois pas, répondit Reborn. Il ne peut pas être l'espion, il n'avait pas la moitié des infos qui ont été livré et il n'aurait certainement pas trahis Tsuna. Il n'était même pas encore dans la Mafia quand des informations ont commencé à filtrer. Il l'a cherché partout aussi quand il a disparu et Uni l'aurait remarqué s'il avait fait quelque chose de louche. Je ne pense pas que ce soit lui loin de là. Il a risqué sa vie pour Tsuna dans leur dernier combat ensemble. De toute manière, on pourra voir ça avec lui très vite, il doit bientôt rendre visite à Tsuna avec Uni. Ils doivent arriver cette semaine. Dino vient aussi. Tsuna pourra nous dire avec son hyper-intuition mais franchement, je doute que ce soit lui. J'avais déjà soumis l'idée à Tsuna. Il est certain que non. Il a confiance en Byakuran maintenant.
- Alors c'est qui cet espion ?! s'agaça Hayato énervé.
- Si seulement on savait, ironisa Lal.
- Quoi qu'il en soit, s'ils ont recréé le système de téléportation, il doit y avoir de grosses limites, reprit Reborn. Celui du futur nécessitait déjà une énorme quantité de flammes pour être activé et une telle chose doit en réclamer beaucoup quoi qu'ils aient fait. Je ne pense pas qu'ils puissent s'en servir comme ils veulent où ils s'en seraient déjà servi pour atteindre directement Tsuna ou nous attaquer avec plus de monde. Ce qu'il faut retenir en revanche est qu'ils ne doivent pas toucher Tsuna ou ils pourraient disparaître avec lui en une seconde.
- Comme si on allait laisser ces herbivores approcher l'omnivore, remarqua Hibari.
- En attendant, il faut rester vigilent autour de Tsunayoshi, ils reviendront encore, remarqua Fon. Dino va-t-il rester un peu ?
- Oui et il ramène ses hommes de confiance, répondit Reborn. Uni vient avec Gamma, Nozaru et Tozaru. Elle prend Byakuran, Kykyo, Daisy, Zakuro, Bluebell et Torikabuto. Et elle va même ramener cet idiot de Skull, ricana-t-il. Avec tout ce monde, j'espère que Tsuna va enfin pouvoir être tranquille et se reposer.
- Au moins on pourra mieux gérer si on nous attaque de nouveau, remarqua Fon. Je doute qu'ils puissent nous affronter tous ensemble.
- Qui sont-ils ? demanda Giotto.
- Des amis et alliés de Tsuna, répondit Reborn. Ils n'avaient pas eu l'occasion de venir le voir depuis que nous l'avons retrouvé. Ils s'inquiètent pour lui et vont venir un moment pour veiller. Si avec tout ça on arrive pas à garder Tsuna en sécurité et aussi à les empêcher de vous atteindre vous, alors on est vraiment mal barré. Tout ce petit monde a son réseau, ça devrait faire avancer les recherches sur nos ennemis. Et quand on saura qui ils sont, on pourra agir contre eux.
Ce soir là, personne ne dormit vraiment au manoir. Une fois le domaine vérifié et sécurisé, on s'était détendu. Basil avait été quelque peu horrifié en rentrant et en apprenant qu'on s'était servi de son image pour attaquer Tsuna. Lambo, Fuuta, I-pin, Kyoko, Haru et Bianchi avaient été paniqués d'apprendre l'attaque en rentrant de leurs courses et ils s'étaient précipités dans la chambre du Decimo pour s'assurer qu'il allait bien. Les gardiens avaient passé la nuit dans la chambre de leur ciel, se rassurant sur sa sécurité. La Première Génération avait beaucoup discuté, Giotto particulièrement choqué après avoir vu son descendant et appris ce qu'il avait enduré. Shamal avait passé un moment à soigner Tsuna, remettant en place ses perfusions mais ce n'était que le lendemain que le Decimo s'était réveillé, sa fièvre tombée au soulagement de tous.
Sa première inquiétude fut évidemment pour ses amis, s'assurant que tout le monde allait bien, que personne n'était blessé et on le rassura, lui racontant ce qu'il s'était passé. Reborn avait contacté le Nono pour lui signaler l'attaque, le vieil homme très inquiet pour son successeur mais il avait été rassuré d'apprendre qu'on avait bien mieux réussi à gérer l'attaque cette fois. Les intrus avaient une fois de plus tenté de déployer leur technologie, on ne les avait pas laissé faire et grâce à Tsuna et Verde, ils avaient su comment contrer cette fois. Cela avait changé bien des choses. Reborn expliqua au jeune homme que le Primo et ses Gardiens l'avaient vu alors qu'il n'avait pas été très alerte la veille et qu'il leur avait raconté pourquoi il était dans cet état. Il lui transmit la demande du Primo pour lui rendre visite et Tsuna accepta de le voir, cela ne servant plus à rien de se cacher maintenant.
Aussi, l'hitman conduisit Giotto à sa chambre un peu plus tard, ayant cependant demandé à ce qu'il vienne seul pour ne pas trop fatiguer Tsuna et le Primo avait accepté sur le champs. Lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, le Primo trouva son descendant assis au milieu de son lit, le dos calé de gros oreillers. Il sentit son Anneau du Ciel vibrer et chauffer, lui jetant un coup d'œil interpellé. Lorsqu'il reporta son regard sur son lointain petit-fils, il vit que lui aussi avait jeté un regard à la grosse double bague qu'il portait. Ses gardiens de la tempête, du soleil et de la pluie étaient avec lui, son gardien du nuage appuyé contre le mur dans un coin. Tous tournèrent le regard vers lui à leur entrée. Il vit Tsuna lui sourire doucement avant de se tourner vers ses gardiens :
- Les gars ? interpella-t-il de sa voix cassée. Vous voulez bien nous laisser ?
- On y va, sourit Takeshi alors que les deux autres près de lui acquiesçaient.
Ils se levèrent et se dirigèrent vers la porte, bien plus calmes que Giotto avait pu les voir ailleurs dans la demeure. Ils le saluèrent d'un signe de tête en passant près de lui et de Reborn, sortant ensuite.
- Kyoya ? Tu restes ? demanda-t-il en tournant les yeux vers son gardien qui n'avait pas bougé.
Le Primo vit le jeune homme si fermé et illisible planter son regard dans celui de son boss, n'exprimant rien. Pourtant, Tsuna sembla saisir, lui souriant un peu plus avec un air rassurant incroyablement réconfortant :
- Je ne risque rien avec le Primo, remarqua-t-il. Tu peux laisser Roll si tu veux.
- Hn, fit simplement le jeune homme en bougeant enfin.
Il s'approcha du lit et fit apparaître son hérisson, le déposant près de lui. Il sortit ensuite, Giotto ne manquant pas son regard d'avertissement.
- Je vous laisse, annonça alors Reborn.
- Merci Reborn, dit Tsuna en lui souriant.
Reborn eu un petit sourire mais ne répondit pas, sortant simplement et refermant derrière lui.
- Mukuro ? interpella ensuite le Decimo dans le vide. Tu veux bien nous laisser aussi s'il te plaît ? demanda-t-il. Je sais que tu es là.
- Oya oya, fit alors la voix de l'illusionniste apparaissant dans un nuage de flammes du brouillard. Tu es certain Tsunayoshi ?
- S'il te plaît. Il n'y a aucun danger avec le Primo et tu le sais comme moi. Surveille autour de la chambre si tu veux mais j'aimerais pouvoir discuter en privé.
- Très bien, soupira-t-il finalement en disparaissant.
Giotto avait observé avec attention sa relation avec ses gardiens. Ils veillaient étroitement sur leur ciel cela était certain. Tsuna semblait les connaître par cœur. Il était doux et rassurant avec eux, prévenant, gentil, c'était évident. Sans aucun doute, ils étaient une vraie famille, son instinct lui hurlant et cela lui fit chaud au cœur. Enfin seul avec lui, il s'avança vers le lit, scrutant le jeune homme semblant toujours bien faible. Sa maigreur renforçait cet effet comme les perfusions qu'il avait. Il était pâle, les yeux cernés ternis par la fatigue. Son regard était marquant. Il y voyait beaucoup de douceur, de gentillesse, de tranquillité, de lumière et de volonté, mais il y avait aussi une grande maturité, de l'expérience, de la sagesse. Et surtout, il y avait la trace des très lourdes épreuves qu'il avait traversé, de la souffrance, de l'inquiétude.
- Bonjour Primo-san, le salua-t-il doucement de sa voix déformée, je vous en prie asseyez vous, invita-t-il en désignant les fauteuils placés près du lit.
- Bonjour, salua-t-il avec un sourire en prenant place. Je peux te tutoyer ?
- Bien sûr.
- Alors fais le aussi et tu peux oublier le -san et le Primo. Il n'y pas besoin de cela entre nous.
- Merci. Je suis heureux de te rencontrer. J'aurais aimé pouvoir venir te voir avant toi et tes gardiens mais...
- Ne t'en fais pas pour ça, rassura-t-il sur le champs. Je comprend. Te reposer est plus important que venir nous voir et je comprend pourquoi personne ne nous a rien dit. Tous ici veulent te protéger, dit-il en le faisant sourire.
- Oui.
- Moi aussi je suis très heureux de te rencontrer, j'en avais très envie. Je...
Il s'interrompit pourtant en voyant son Anneau se mettre à reluire de flammes, l'étrange bijou que Tsuna portait en faisant autant. Il observa le bijou fait de deux bagues rattachées par une chaînette et qui portait le nom de la famiglia. Il comprit alors :
- C'est ton Anneau du Ciel n'est-ce pas ? demanda-t-il.
- Oui. Ils s'appellent.
- J'en ai bien l'impression, approuva-t-il.
Ils échangèrent un regard, devinant sans mal que l'hyper-intuition de l'autre lui disait probablement la même chose qu'à eux même. Ils se sourirent alors et tendirent leurs mains portant les bijoux. Giotto prit doucement la fine main froide de Tsuna dans la sienne, tout deux observant avec calme ce qu'il se passait. Leurs Anneaux irradièrent de flammes plus puissantes et l'un comme l'autre purent sentir les flammes de son vis à vis. Giotto en resta d'ailleurs sans voix. Les flammes de Tsuna étaient incroyables, magnifiques, fortes, d'une pureté sans pareille. Mais il put aussi percevoir sa grande faiblesse, son pouvoir fatigué et éprouvé. Ils prirent leur temps pour analyser la chose, sentant leurs Anneaux résonner, semblant se retrouver et ouvrant doucement un large lien entre eux. Ils le sentirent nettement et si cela les surprit, ils restèrent calmes, leur intuition ne signalant rien de dangereux bien au contraire. Et puis soudain, ils comprirent ce à quoi leurs Anneaux voulaient les pousser. Immédiatement, Tsuna voulut retirer sa main de celle de son aîné mais celui-ci la retint doucement mais fermement. Ils relevèrent le regard l'un vers l'autre, Tsunayoshi inquiet et Giotto souriant d'un air rassurant.
- Tu n'es pas obligé de faire ça, remarqua le jeune homme.
Le Primo fut touché. Il sentait clairement que son descendant était très inquiet mais non pas pour sa propre personne, pour lui. Cela ne fit que lui confirmer ce qu'il pré-sentait : Tsuna avait un grand cœur et il pensait aux autres avant lui même.
- Cela va te faire du bien, souligna-t-il comme si c'était une raison suffisante pour le faire.
- Mais ça va te fatiguer, s'angoissa le plus jeune.
- Ce n'est rien. Un bon repas, une bonne nuit de sommeil et on en parlera plus. Toi, tu en as vraiment besoin. Laisse moi faire Tsunayoshi, pria-t-il avec calme et assurance. Laisse moi t'aider. J'en serai vraiment ravi.
Le Decimo fixa ses yeux bleus un moment avant de lui sourire doucement, acquiesçant en le remerciant avec une gratitude palpable. Il ne fallut pas longtemps ensuite pour que leurs mains jointes se nimbent des flammes du ciel du Primo et très vite, Tsuna les sentit passer en lui, réchauffant sa main, son bras puis tout son corps, se propageant en lui en une puissante vague d'énergie douce qui lui mit un petit coup de fouet, lui redonnant une bonne dose de force pure. Il se sentit soudain plus léger, mieux, moins fatigué, touché par l'attention et la bienveillance qu'il sentait venir de son ancêtre dans son don. Quelques instants plus tard, Giotto cessait, un air fatigué sur le visage. Il sourit pourtant largement en constatant que son descendant avait le regard plus brillant, plus vif et quelques couleurs de plus au visage bien qu'encore un peu pâle. Son don d'énergie semblait lui avoir fait du bien et cela le réjouit au plus haut point. Leurs Anneaux avaient eux mêmes ouvert le lien adéquat pour faire un échange de flamme, semblant vouloir que l'aîné aide son cadet et il était très heureux d'avoir pu le faire.
- Merci beaucoup, sourit Tsuna, ça fait du bien.
- C'est avec plaisir.
- Est-ce que ça va ? demanda-t-il ensuite inquiet pour lui.
- Juste un peu fatigué mais rien de méchant ne t'en fait pas.
Ils lâchèrent leurs mains respectives, leurs Anneaux visiblement satisfaits redevenus inertes.
- Est-ce que tu vas mieux ? Tu avais vraiment l'air mal en point hier, remarqua l'aîné encore très inquiet pour lui.
- Je vais mieux merci. C'était... déjà un peu compliqué avant l'attaque d'hier, dit-il simplement.
- Ce Reborn, ton tuteur c'est ça ? demanda-t-il alors qu'il approuvait. Il nous a raconté ce qu'il s'était passé avec ces gens, dit-il doucement sans manquer l'air sombre et douloureux du jeune homme. Je suis vraiment navré que tu aies dû subir ça.
- Tu n'as pas a l'être, tu n'y es pour rien, répondit-il en lui souriant d'un air rassurant. Je ne sais pas qui sont ces gens mais je sais qu'ils sont extrêmement dangereux. Je n'ai que peu de doute sur le fait qu'ils soient responsables de votre arrivée ici.
- Il y a de fortes chances en effet d'après ce que j'ai pu apprendre, approuva Giotto.
- J'espère que malgré tout, cela se passe plutôt bien avec tes gardiens ici. Vous n'avez besoin de rien ? demanda-t-il avec une sollicitude qui fit sourire son ancêtre.
- Nous n'avons besoin de rien ne t'en fait pas. Ton majordome veille à ce que nous ne manquions de rien et nous passons pas mal de temps en compagnie de ta famille et tes amis. J'avoue être heureux de pouvoir rencontrer la dixième génération de la famille. Je m'inquiète souvent pour l'avenir des Vongola.
- J'espère que tu n'es pas trop déçu, répondit-il. Je sais que mes gardiens peuvent paraître un peu insouciants et peu qualifiés, on me l'a souvent dit mais ils sont géniaux et je ne serais certainement pas celui que je suis sans eux, dit-il avec une affection palpable pour ses amis. Quand à moi, j'essaye de faire de mon mieux.
- J'ai entendu ça, Neo-Primo, répondit-il avec fierté.
Il fut un peu amusé de voir les joues de son descendant prendre une légère teinte alors qu'il détournait les yeux avec gêne, souriant pourtant légèrement.
- Je dois avouer que j'ai douté en découvrant ta famille depuis notre arrivée mais j'ai compris maintenant qu'ils ne sont pas ce qu'ils paraissent au premier abord. Sans leur ciel, ils sont un peu perdus et désunis mais dés qu'on te rajoute dans l'équation, c'est une famille parfaite que l'on voit. Alors j'ai confiance maintenant. J'avais longtemps craint que les Vongola deviennent comme n'importe quelle famille mafieuse, continua-t-il. Et il semble que ça a été le cas malgré une certaine retenue de la part de quelques boss. Mais je suis très heureux que tant de temps plus tard, notre esprit de départ ne soit pas perdu et que quelqu'un le reprenne avec tant de volonté. Merci pour ça Tsunayoshi. Tu ne peux pas savoir à quel point cela m'apaise.
Le Decimo lui sourit simplement en réponse, plongeant son regard dans le sien, l'un comme l'autre se comprenant sans avoir besoin de plus. Ayant une philosophie très semblable, ils savaient tout deux ce que devait ressentir l'autre.
- Je te jure que je ramènerai les Vongola à ce que toi et Cozzato aviez imaginé au début lorsqu'il t'a poussé à construire ce groupe d'auto défense.
- Tu connais notre histoire, s'attendrit-il alors qu'il approuvait d'un signe de tête. J'ai aussi été très heureux de voir que les Vongola avaient toujours de bonnes relations avec les Simon.
- C'est un peu plus compliqué que cela en réalité, avoua-t-il. Les relations entre les Simon et les Vongola sont devenues très distantes après toi. Tellement que je n'ai appris leur existence que lorsque j'ai rencontré Enma, que j'ai découvert qu'il faisait parti de la mafia et je n'étais pas le seul à ne plus savoir qui ils étaient, dit-il en attristant le blond. Ils étaient devenus une très petite famille cachée qui a pas mal souffert, dit-il le regard triste. Mais quand j'ai rencontré Enma, on est devenu ami très vite, les meilleurs amis, sourit-il avec plus de joie. C'était presque évident alors depuis, on est ensemble. Mes gardiens sont aussi très amis avec les siens, on sait qu'on peut compter les uns sur les autres.
- Je suis heureux de l'apprendre. J'ai l'impression en revanche qu'ils ne nous aiment pas beaucoup, moi et mes gardiens.
- Ce n'est pas vous spécialement. Ne leur en veuillez à pas. L'histoire d'Enma et de sa famille avec les Vongola n'est pas joyeuse. Il s'est passé des choses, dit-il gravement, des choses qui leur ont fait beaucoup de mal et qui auraient pu tous les tuer. J'ai renoué avec eux mais ils ne se considèrent pas amis des Vongola. Ils sont avec Sawada Tsunayoshi et ses amis, pas avec le Decimo et ses gardiens.
- Je vois, souffla-t-il attristé.
- Mais je pense que Enma accepterai de te parler si tu veux. Je lui demanderai.
- Merci.
- Pour ce qui est de votre problème à toi et tes gardiens, nous trouverons un moyen de vous renvoyer chez vous, assura-t-il. Nous avons eu une expérience semblable et je sais que c'est difficile d'être loin de chez soit comme ça, dit-il avec le retour de cet air très sombre sur le visage. J'imagine qu'en trouvant le système qui vous a amené, cela serait plus simple mais je ne pense pas que l'on mettra la main dessus de si tôt. Les Anneaux Vongola ont un pouvoir sur le temps, peut-être pourrons nous y arriver juste avec eux surtout si nous en avons deux générations. Je demanderai à Uni ce qu'elle en pense. Elle doit arriver cette semaine et elle connaît bien la Triniset.
- Uni ? releva-t-il.
- Oh oui pardon, s'excusa-t-il en réalisant qu'il ne pouvait savoir de qui il parlait. Uni est la descendante de Sepira, expliqua-t-il. Et elle était le dernier Arcobaleno du Ciel.
- Était ? Dernier ? répéta-t-il perdu.
- Oui. La Malédiction de l'Arc-en-ciel a été levé il y a quelques temps. Il n'y a plus d'Arcobaleno maintenant mais les Pacificateurs et leurs pouvoirs perdurent sous une forme qui ne met plus personne en danger.
- C'est une excellente nouvelle, se réjouit-il.
- J'en parlerai avec elle. Peut-être trouverons nous une solution juste avec nos Anneaux et vous pourrez rentrer chez vous.
- Si cela est possible, il nous faudra pourtant attendre que tu récupères davantage. Une telle opération sera épuisante pour nous et tu n'es pas en état.
- Je suis désolé, s'excusa-t-il.
- Ne t'excuse pas Tsunayoshi, répondit-il sérieusement. Pas pour ça. Et ce n'est pas grave, nous avions déjà compris que nous resterions certainement encore un moment ici. Sache aussi que nous aiderons tant que nous sommes là.
- Merci. J'ai comme l'impression que nous aurons besoin d'autant d'aide que possible prochainement.
- Ton hyper-intuition te dit aussi que tout cela est encore plus grave qu'il n'y paraît n'est-ce pas ? demanda-t-il gravement.
- Oui, soupira-t-il. J'ai peur de ce qu'il pourrait se passer quand j'ai déjà vu de quoi ils étaient capables.
Giotto vit son regard se perdre dans le vague, se faire terriblement sombre et plein de souffrance. Le jeune homme serra les dents et la couverture de ses poings dont les jointures blanchirent. Le Primo vint alors prendre l'une de ses mains avec délicatesse, l'enfermant dans les siennes avec chaleur pour le tirer de ses souvenirs noirs. Tsunayoshi tourna le regard vers lui, l'air reconnaissant qu'il le tire de ses pensées.
- N'y pense pas pour le moment, conseilla l'aîné. Pour l'instant, tu dois penser à te remettre, à te soigner et à profiter de la chaleur des tiens. Je sais que tout ça doit occuper toutes tes pensées mais laisse ton entourage, le Nono et le CEDEF s'en occuper pendant un temps. Toi, tu dois prendre soin de toi avant tout.
Longuement, les deux boss discutèrent, mettant un peu les sujets graves de côtés pour faire connaissance simplement, l'un comme l'autre sentant son vis à vis heureux de pourvoir le faire. Cela ne les empêcha pas de parler des Vongola aussi, Giotto lui racontant plus en détail comment et pourquoi il les avait construis, ce qu'il avait vécu dans sa jeunesse. Lorsque Giotto vit Tsuna piquer un peu du nez, épuisé, il le poussa à dormir, très inquiet pour sa santé désastreuse. Il le regarda se rallonger lentement, venant remonter la couverture sur ses épaules avec attention, lui conseillant de dormir en disant qu'ils pourraient discuter un peu plus plus tard. Il se rassit ensuite dans son fauteuil, regardant Tsuna s'endormir lourdement avec un léger sourire. Il était heureux et rassuré maintenant. Tsunayoshi était vraiment quelqu'un de bien, de gentil, de bienveillant et de déterminé. Comme on lui avait dit, ils se ressemblaient beaucoup même s'ils avaient aussi leurs différences. Si les Vongola allaient dans les mains de Tsuna, c'était réconfortant et encourageant. Il resta longuement à observer son descendant, attendri et n'ayant aucun mal à se voir comme de sa famille, comme son aîné devant veiller sur lui. Il ne put s'empêcher d'être inquiet, triste et en colère en détaillant son état, en observant ses cicatrices. Aucun doute sur le fait qu'il avait été sauvagement et longuement enchaîné. Fatigué par son don de flamme, il finit par s'endormir lui aussi, le calme de la chambre aidant. Ce fut ainsi que leurs gardiens de la tempête et de la pluie les trouvèrent lorsqu'ils vinrent s'assurer que tout allait bien et ils les laissèrent tranquilles, repartant avec le sourire même si les brumes gardèrent un œil sur eux.
Lorsque Tsuna se réveilla de nouveau, Giotto était parti et Reborn était de retour à son chevet. L'hitman était assis au bord de son lit, l'observant et cela le fit sourire alors qu'il était confortablement allongé sur son côté, tourné vers lui. Il se sentait toujours bien quand Reborn était là et qu'il veillait sur lui. Il était certainement la personne avec qui il se sentait le plus en sécurité. L'homme lui avait terriblement manqué dans sa détention et lorsqu'il avait été au plus bas criant à l'aide au fin fond de son esprit, c'était son nom qu'il avait hurlé. C'était auprès du souvenir de son visage et de sa présence qu'il s'était réfugié. C'était le son de sa voix dans sa tête et ses conseils qui l'avaient aidé à tenir et à évoluer comme il en avait besoin. Reborn était si important pour lui mais les choses avaient pris bien plus d'ampleur depuis qu'il avait retrouvé son corps d'adulte.
Parce que depuis, Reborn était un homme véritable, plus un bébé et cela avait fait prendre un tour plus profond encore à ses sentiments pour lui. Il ne savait pas vraiment ce qu'il ressentait avant, le fait qu'il soit dans un corps de bébé limitant les choses mais maintenant, il savait vraiment. Sa détention n'avait fait que lui montrer plus clairement encore. Ses sentiments pour Reborn allaient bien plus loin que pour n'importe qui d'autre. Il avait été le seul à toujours croire en lui depuis la première seconde de leur rencontre. Malgré ses surnoms, il savait qu'il ne l'avait jamais trouvé nul ou incapable. Il avait toujours été là pour lui, toujours encourageant, toujours de bon conseil, toujours à lui faire confiance, toujours à le protéger... Et Tsuna l'avait toujours trouvé incroyable malgré son caractère hors norme, mais il aimait ça aussi chez lui. Il fallait dire que Bianchi avait eu raison en disant qu'il avait été atrocement beau adulte et il réalisait que lorsque Reborn s'était vanté d'être un tombeur, c'était certainement vrai. Mais Reborn était tellement plus pour lui. Il était celui qu'il voulait avoir pour toujours avec lui. Il n'imaginait pas une seconde se séparer de l'hitman. Lorsqu'il était venu le chercher, qu'il s'était retrouvé dans ses bras, cela avait été un bonheur et un soulagement sans nom. Qu'il soit là continuellement avec lui à veiller était tellement bienfaiteur. Il était certain de ne pas aussi bien dormir sans Reborn pour le garder en sécurité pendant qu'il se reposait. Mais il adorait aussi toute la douceur que l'homme déployait pour l'apaiser et le soigner à sa manière depuis qu'il l'avait sauvé. Découvrir cette facette douce et attentionnée de lui ne faisait que renforcer encore les choses.
Se réveillant sous son regard protecteur, il ne put s'empêcher de sourire doucement, sortant lentement des limbes du sommeil. Reborn lui laissa le temps comme toujours et son hyper-intuition ainsi que sa perception des flammes lui indiquèrent qu'ils étaient seuls. Il sourit un peu plus lorsque Léon s'avança vers son visage en trottinant sur les oreillers, venant chatouiller le bout de son nez de sa langue. Il sortit lourdement une main des couvertures pour le grattouiller délicatement sous le sourire de l'hitman.
- Comment te sens tu ? demanda finalement Reborn. Le Primo nous a dit qu'il avait pu partager ses flammes avec toi pour te redonner un peu de force.
Tous avaient d'ailleurs été agréablement surpris. On avait bien essayé de donner un peu de flammes au Decimo pour l'aider et lui redonner de l'énergie mais comme pour les flammes du soleil, ça n'avait pas fonctionné. Les ex-Arcobaleno s'accordaient à dire que le fait qu'ils soient deux Ciel de la Triniset ou deux Ciel des Anneaux Vongola n'y était peut-être pas pour rien. Tout les gardiens de la Triniset étaient liés bien plus qu'on ne le pensait et c'était d'autant plus vrai pour Giotto et son descendant portant le même élément. C'était certainement cela qui avait permis l'échange de flammes. Tous en avait été heureux, remerciant le Primo en espérant que cela ferait du bien à leur ciel. Mais Reborn et quelques autres avaient aussi été un peu inquiets qu'il réagisse mal avec toutes les flammes en lui. Shamal était venu l'examiner et tout semblait en ordre à son plus grand soulagement. Il avait été ravi de voir que Tsuna avait repris de légères couleurs, la chose étant bon signe.
- Bien, répondit-il de sa voix cassée. Giotto m'a donné beaucoup de flammes. Il va me falloir un jour ou deux pour les assimiler entièrement. Je dois le faire doucement pour ne pas perturber mon équilibre. Mais ça fait vraiment du bien. Je me sens plus léger et moins raide, soupira-t-il avec bonheur.
- Très bien, sourit-il complètement rassuré maintenant.
- Est-ce que vous avez fait un point sur l'attaque ? demanda-t-il en se forçant à se réveiller vraiment.
- Oui mais ne t'en fait pas pour ça Dame-Tsuna, dit-il en venant passer une main dans ses cheveux. Toi tu te détends et tu te reposes. On gère le reste. Est-ce que ça s'est bien passé avec le Primo ?
- Oui. Je suis content de pouvoir lui parler comme ça tranquillement. C'est un bon côté de cette situation. Quelle heure est-il ?
- L'heure du dîner. Ils sont tous à table pour l'instant.
Si au début, Tsuna lui demandait quand lui mangerait, il savait maintenant que Reborn mangerait avec lui lorsque sa soupe du soir serait servie. Il mangeait toujours avec lui. Lorsque l'homme entreprit de retirer sa main de ses cheveux, il l'attrapa faiblement de la sienne, ne voulant pas que ce contact qu'il aimait cesse. L'hitman sourit avec une émotion qu'il ne put déterminer, lui laissant sa main et serrant un peu ses doigts froids.
- Tu me prends pour un doudou Dame-Tsuna ? s'amusa-t-il.
- Hum, dit-il simplement.
Il aimerait bien qu'il soit son doudou mais ça, il n'oserait jamais lui dire. Si lui savait ce qu'il ressentait pour lui, il doutait que l'homme lui rende. Il n'était qu'un gosse pour lui et un garçon en plus. On lui avait assez dit que Reborn était un tombeur de dames pour comprendre qu'il ne voudrait pas être avec lui comme il s'était mis à en rêver avant, pendant et depuis sa détention. Davantage encore depuis. Avec cet épisode, il avait réalisé que la vie pouvait être bien plus courte qu'on ne le pensait et qu'il ne servait à rien d'être gêné, de tergiverser, de ne pas admettre ce qu'on voulait vraiment... il avait réalisé d'autant plus qu'il devait chérir ceux qu'il aimait autant que possible et profiter d'eux autant qu'il le pourrait, qu'il devait les protéger. Qui savait quand la vie lui prendrait ou quand un autre fou viendrait l'arracher à eux, à cette amitié, cette confiance, cet amour, cette chaleur qu'il aimait tant, pour lesquels il se battait, grâce auxquels il était celui qu'il était. Qui savait quand tout ce qu'il chérissait serait encore remplacé par la souffrance et peut-être même par la mort ?
- Tsuna ? appela Reborn inquiet de le voir s'assombrir. Est-ce que ça va ?
- Hum, approuva-t-il en serrant un peu plus sa main.
Reborn l'observa avec inquiétude. Depuis son retour, Tsuna se faisait souvent très sombre et triste, en souffrance et il comprenait pourquoi. Mais cela le rongeait terriblement. Dans ces moments là, cette si belle lumière qui attirait tout le monde vers lui ternissait dans ses yeux, engloutie par la douleur qu'il avait enduré et qu'il était encore loin d'avoir surmonté.
- Reborn ? appela-t-il d'une petite voix mal assurée. Je ne veux plus jamais être séparé de vous, de toi comme ça, confia-t-il l'air au bord des larmes.
- On ne laissera plus jamais cela arriver, promit l'homme. Et on ne laissera plus personne te toucher Tsuna tu m'entends ? Jamais ils ne te reprendront, promit-il. Je ne laisserai pas ça arriver, comme je ne laisserai plus personne te faire du mal comme ça. Je veille et je ne partirai plus comme j'ai fais l'erreur de le faire.
- Tu ne pouvais pas savoir, répondit Tsuna dont l'intuition le renseignait sur la culpabilité que ressentait son tuteur.
- Peut-être mais je ne m'éloignerai plus désormais, assura-t-il avec une détermination palpable. Tout ira bien maintenant Tsuna.
- Tu resteras avec moi ?
- Aussi longtemps que je le pourrais. Tu n'as pas fini de me subir, s'amusa-t-il.
- Je ne te subi pas, j'aime que tu sois là, dit-il. Je ne veux pas que tu partes, confia-t-il avec la voix de nouveau douloureuse, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas qu'on me sépare de toi, bredouilla-t-il les larmes aux yeux en portant la main qu'il tenait à son visage pour se cacher contre elle.
Reborn l'observa, à la fois touché et triste, triste de sentir sa détresse. Il savait que Tsuna avait eu très peur pour lui pendant la bataille des Représentants, peur de le voir mourir. Il n'oubliait d'ailleurs jamais que s'il avait voulu sauver tout les Arcobaleno, c'était avant tout son désir de le sauver lui qui l'avait poussé à se battre, à tout faire et à trouver un moyen de lever cette fichue malédiction. S'il avait toujours su qu'il comptait pour lui, il avait vraiment réalisé à quel point Tsuna était attaché à lui lorsqu'il l'avait sauvé, lorsqu'il l'avait littéralement engueulé comme un gosse pour qu'il n'abandonne pas et qu'il n'accepte pas de mourir. Il avait eu l'air tellement paniqué déjà à ce moment à l'idée qu'il disparaisse. C'était d'autant plus flagrant après cet épisode atroce de torture et de souffrance. Tsuna lui disait souvent qu'il lui avait manqué. Il recherchait son contact, sa protection, sa tendresse et il était le premier à vouloir lui donner, bien conscient de son attirance pour son élève. Tsuna était si brillant, si extraordinaire, fort et gentil. Il était le Ciel qu'il avait toujours cherché, mieux, il était un Grand Ciel Lumineux. Il était tout ce qu'il cherchait, ce qu'il avait toujours cherché et pour ne rien gâcher, il était diablement mignon. Il ne savait pas où cela les mènerait mais être séparé si brutalement de lui, le retrouver au bord de la mort dans cet état ne laissait plus place aux questions inutiles.
Il se pencha donc sur lui, venant déposer un doux et délicat baiser sur sa tempe, attirant de nouveau son regard larmoyant dans le sien. Ils n'étaient alors séparés que de quelques centimètres et il sourit avec réconfort à son Ciel dont le regard le suppliait de lui dire qu'il ne partirait jamais. Il revint poser un baiser plus appuyé sur son front avant d'y déposer le sien, se délectant de ses joues légèrement rougies d'embarras.
- Je ne partirai pas, je ne laisserai plus personne t'emmener et je n'ai certainement plus l'intention d'accepter là mort comme j'ai bien failli le faire avec cette malédiction. N'ai pas peur Tsuna. Je suis là et je resterai là, murmura-t-il. Je veillerais sur toi alors ne t'inquiète pas. Tu es mon Ciel maintenant, tu m'as sauvé la vie, tu as fais plus pour moi que n'importe qui. Je n'ai aucune intention de te laisser alors calme toi.
Il fut heureux de voir le jeune homme s'apaiser et se détendre, serrant sa main qu'il tenait encore et fermant les yeux comme pour se gorger de sa présence. Il resta ainsi longuement, ne cessant de l'observer, le laissant se tranquilliser. Il déposa un autre baiser sur son front avant de se redresser, lui proposant ensuite de dîner.
