Chapitre 12 :

Don bienfaiteur

Le lendemain de sa rencontre avec Giotto, Tsuna avait entrepris une séance de choses simples et joyeuses. Si le jour de l'attaque, Bianchi, Haru, Kyoko et les enfants n'avaient pas été là, heureuse coïncidence, c'était parce qu'il leur avait demandé d'aller faire une petite course lui tenant très à cœur. Kyoko et Haru lui avaient amené cette course ce matin et il les avait chaudement remercié pour ça. Elles étaient restées avec lui pour ce moment alors qu'elles avaient bien reconnu leur Tsuna dans cette initiative. Dans la chambre, Reborn se reposait dans un fauteuil un peu à l'écart. Bianchi était là avec Lambo, Fuuta et I-pin. Chrome les avait rejoint aussi. Et il n'eut pas à attendre longtemps pour voir venir ceux qu'il attendait. Colonello suivit d'Amedeo, Welia, Xenia, Ymelda, Ulysse, Volturno et Zefirino. Les sextuplés s'empressèrent de venir le saluer, montant sur son grand lit pour s'installer autour de lui comme cela était devenu une habitude maintenant. Leur protecteur alla s'asseoir à l'écart pour un moment de tranquillité.

- J'ai une petite surprise pour vous aujourd'hui, leur annonça-t-il joyeusement.

Si les enfants apprenaient le japonais, il continuait à parler italien avec eux, cela lui faisant un peu de pratique. Si Haru et Kyoko ne comprenaient pas l'italien hormis quelques mots courant, cela ne les gênait pas, comprenant. Les sextuplés affichèrent un air curieux mais patient. Tous admiraient toujours comment Tsuna parvenait à leur redonner une allure d'enfant. Avec tout autre, ils étaient froids, glaciaux, fermés, neutres. Mais avec le Decimo, ils redevenaient des enfants et ce parce que Tsuna leur avait appris à l'être dans leur palais mental, les avait toujours traité ainsi et par leur lien, leur avait transmis des émotions qu'ils n'avaient jamais connu avant lui, les aidant à s'ouvrir. Mais il ne le faisaient qu'avec lui. Tsuna attrapa les sacs amenés par les filles et en sortit six paquets emballés de papiers colorés. Il les distribua aux enfants regardant avec confusion sous l'attention générale.

- Ce sont des cadeaux, leur expliqua-t-il doucement. Un cadeau, c'est quelque chose que l'on donne à quelqu'un pour lui faire plaisir. C'est pour vous. Il faut les ouvrir pour voir ce qu'i l'intérieur.

Visiblement très curieux, les enfants s'exécutèrent avec joie et soin. Et tous les virent se figer lorsqu'ils découvrirent leurs présents. Des peluches. Une peluche de loup blanc pour Ulysse, une de panthère des neiges pour Volturno, une de renard des neiges pour Welia, une d'ours blanc pour Xenia, une de narval pour Ymelda et une d'hermine blanche pour Zefirino. Des peluches qui ressemblaient beaucoup à celles qu'il avait matérialisé pour eux dans le palais mental. Il s'était promis de leur en offrir des vraies en voyant à quel point ils avaient aimé ça dans leur jardin de fusion. Et on ne manqua pas de voir les enfants très touchés, se mettant à serrer leurs peluches dans leurs bras avec de beaux sourires. Il était évident qu'ils étaient émus, très émus et ce fut sans un mot qu'ils vinrent chercher un câlin auprès de leur grand-frère de cœur qui les serra doucement dans ses bras, souriant avec bonheur de leur avoir fait plaisir. Les peluches étaient devenues tout un symbole entre eux, le premier jouet qu'il leur avait fait découvrir, l'image des enfants que Tsunayoshi leur permettaient d'être. Tous sourirent devant ce tableau attendrissant, sentant tout l'attachement des sextuplés pour le Decimo. Tsuna leur expliqua ensuite que c'était les filles et les enfants qui avaient été les acheter pour eux et la discussion dériva sur les jeux. Au final, Kyoko et Haru proposèrent de faire sortir un peu les enfants du manoir pour aller jouer dans le parc. La chose fut joyeusement acceptée et Colonello assura qu'il allait avec tout ce petit monde pour veiller, enjoué lui aussi à l'idée d'apprendre aux sextuplés de vrais jeux de leur âge.

Cette après-midi là, ce fut un sacré groupe supplémentaire qui vint s'ajouter aux habitants du manoir. Dino arriva le premier avec Romario et quelques hommes. Sitôt arrivé, il s'était précipité dans la chambre de Tsuna pour aller prendre de ses nouvelles. Il n'avait pas fallu attendre longtemps pour voir arriver Uni et Byakuran, accompagnés de Gamma, Nozaru, Tozaru, Kykyo, Bluebell, Zakuro, Daisy et Torikabuto. Ils amenaient avec eux Skull et ils étaient passés prendre Shoichi et Spanner au passage. Et tout ce petit monde rejoignit bien vite la chambre du Decimo sans prendre la peine d'aller voir les autres avant. Byakuran dans la chambre de leur ciel, il ne fallut pas longtemps pour voir Hibari et Mukuro s'inviter, se méfiant de l'homme. Les nouveaux arrivant qui n'avaient pas encore vu Tsuna furent choqués de le trouver dans cet état, si maigre, si pâle, marqués de lourdes cicatrices, ses cheveux décolorés, sa voix cassée, son regard et son expression marqués de souffrance. Byakuran resta figé et sans expression un bon moment en l'observant, grave et ne laissant personne deviner ce qu'il pensait. Mais il était atrocement sérieux comparé à son habitude. Uni eut les larmes aux yeux et elle vint doucement étreindre Tsuna assis dans son lit. Le jeune homme lui rendit le geste, ému de la voir si touchée par son état. L'ancienne Arcobaleno du Ciel semblait bouleversée, Gamma et Skull semblèrent tout aussi secoués, les autres choqués le montrant plus ou moins.

Une fois remis de l'avoir trouvé ainsi, ils prirent de ses nouvelles, Reborn les renseignant grossièrement sur les derniers événements alors qu'il leur avait déjà raconté au téléphone toute l'histoire. Cela fait, Uni s'empressa d'offrir un don de flamme au Decimo, expliquant que cela serait assurément possible entre Ciel de la Triniset même si elle n'avait plus son Pacificateur. Reborn intervint alors pour dire que le Primo l'avait fait et que cela avait fait du bien au jeune homme. Uni insista alors d'autant plus malgré que Tsuna soit gêné, ne voulant pas qu'elle se fatigue pour lui. Seulement, il était visiblement le seul de cet avis dans la pièce et il accepta finalement. Le Don de flamme de Uni eut un léger effet visible, lui donnant encore un peu plus de couleurs et d'énergie dans le regard. Byakuran vint ensuite sur le champs, s'imposant aussi pour un don de flamme. Et si cela tendit les gardiens du Decimo, celui-ci accepta en toute confiance avec lui. Cela fit une fois de plus du bien à un Tsuna qui les remercia chaleureusement.

En lui, il sentait déjà que cela lui redonnait un petit coup de fouet, allégeant son corps meurtri, venant raviver sa flamme du ciel qui avait souffert dans sa détention. Il lui faudrait un peu de temps pour assimiler lentement cette dantesque quantité de flamme dont on venait de lui faire cadeau. Ces dons ajoutés à celui de Giotto allaient certainement être salvateurs alors qu'il sentait qu'il avait de nouveau assez d'énergie pour manipuler vraiment ses flammes. Il pourrait peut-être réactiver ses propres flammes du soleil pour se soigner un peu. Il ne pourrait pas se soigner complètement mais il pourrait certainement régler quelques problèmes agaçants et cela serait vraiment un soulagement. Mais il devait d'abord attendre d'avoir assimilé ces flammes. Il les remercia donc avec gratitude et ils se remirent à discuter tranquillement, Tsuna ravi d'apprendre qu'ils restaient tous ici un bon moment. Tous lui avaient manqué dans sa détention et il n'était vraiment pas malheureux de les avoir tous autour de lui, cela lui faisant beaucoup de bien et lui redonnant des forces. La discussion s'étira un peu avant que Reborn ne leur propose d'aller prendre possession des appartements préparés pour eux. Il leur demanda de venir ensuite dans le grand salon dans lequel tous allaient se rassembler pour parler sérieusement de la situation et du problème posé par ces nouveaux ennemis.

Tous quittèrent alors la chambre qui retomba dans le silence et Hibari et Mukuro s'éclipsèrent, Tsuna devinant qu'ils allaient certainement autant surveiller Byakuran que Daemon. Il resta alors avec Reborn, soupirant de bonheur d'avoir retrouvé ses amis. Il redevint sérieux après un moment, se tournant vers l'hitman :

- Reborn, je voudrais descendre avec vous au salon, dit-il.

- Tu dois te reposer Dame-Tsuna, nous nous en chargeons.

- Cela me concerne, répondit-il. Tu ne peux décemment pas me laisser à l'écart et je ne veux pas être mis à l'écart à cause de mon état. Ils ne me laisseront pas ce luxe loin de là. Je peux bien descendre parler avec vous ça ne va pas me tuer et il faut vraiment qu'on s'y mette avec ces gens. Et puis, dit-il avec un sourire doux, j'ai vraiment envie de sortir un peu du lit et de cette chambre pour être avec tout le monde. S'il te plaît.

- Très bien, soupira l'hitman. Repose toi encore un peu je vais demander à Donatello qu'il t'amène un peignoir.

- Merci, dit-il en le regardant appuyer sur une télécommande de la table de chevet faite pour appeler le majordome.

Il ne fallut que quelques minutes avant que l'homme n'arrive et ce fut rapidement qu'il amena un peignoir et des chaussons chauds pour son boss très frileux dans son état. On avait aussi appelé Shamal qui ne fut pas contre une petite sortie du lit qui lui ferait du bien à condition de ne pas trop se fatiguer et se stresser, le Decimo encore très fragile malgré les mieux arrivants au fils des jours. Cela faisait un mois depuis l'attaque en Italie et les arrêts cardio-respiratoires qu'il avait fait et qui l'avaient fragilisé. Il se remettait à peine et il y avait encore tout le reste à régler. Il retira ses perfusions pour faciliter les choses après quoi on entreprit de le sortir de son lit. Tsuna s'assit au bord de son matelas, laissant l'hitman venir lui passer le doux peignoir chaud, glissant ses pieds dans ses chaussons, heureux à l'idée de voir autre chose que cette chambre. Reborn vint d'autorité le prendre dans ses bras comme une princesse, marcher étant encore un challenge en ce moment, et ils se mirent en route, Léon sur l'épaule du Decimo.

Dans le grand salon beaucoup de monde s'était rassemblé. Giotto et ses gardiens y avaient passé l'après-midi, discutant. Le Primo n'avaient pas manqué de parler de son descendant à ses amis, leur décrivant le jeune homme et si ses gardiens étaient encore dubitatifs sur le Decimo, il savait qu'ils comprendraient pourquoi il avait confiance en lui parlant directement. Ils avaient pu voir arriver tout le monde au fur et à mesure pour cette réunion importante sur la situation. Et au final, cela rassemblait beaucoup de monde. La Varia était là au complet, les Gardiens du Decimo bien évidemment. Les anciens Arcobaleno étaient venus bien que la Première Génération ignore encore leur ancien statu. Giotto avait souris en voyant arriver Enma et sa famille, heureux de les voir bien qu'ils se tiennent loin de lui et ses amis à sa grande confusion. Basil et Lal s'étaient ajoutés puis les nouveaux arrivants au manoir étaient entrés. Dino et Romario, les Gesso et les Giglionero. Giotto n'avait pas eu besoin qu'on lui présente Uni pour comprendre qui elle était. Elle ressemblait tellement à Sepira surtout avec son costume traditionnel.

On fit les présentations et la Première Génération fut un peu impressionnée par Tsunayoshi sans même qu'il soit là. Dans cette pièce, il y avait beaucoup de gens de forts caractères et puissants. Mieux, il y avait là trois boss de trois grandes familles en plus des Simon. Les Cavallone, les Gesso et les Giglionero, tous déjà forts de leur époque. Et ils étaient tous là en se clamant amis et alliés du Decimo, ils étaient tous venus pour le protéger et l'aider sans rien demander en retour, ils étaient là pour le soutenir. Un tel entourage était impressionnant à lui tout seul autant que l'amitié et la loyauté qu'ils exprimaient plus ou moins ouvertement pour Tsunayoshi. S'était à se demander comment il avait réussi à s'entourer de la sorte et rien que cela donnait à réfléchir sur son influence et sa force. Parce qu'ils étaient bien placés pour savoir que de tels personnages ne donnaient pas une telle amitié désintéressée sans bonne raison, prêt à se mettre en danger pour le boss d'une autre famille. Une autre chose était toutes les personnalités et caractères très marqués, atypiques et parfois loufoques et déjantés de ce petit monde. Pour Giotto et ses Gardiens, tout cela semblait périlleux sans parler de maîtriser un tel groupe. Il était évident que ses membres ne s'aimaient pas forcément, se cherchant mutuellement, se disputant facilement parfois jusqu'au combat... Comment parvenaient-ils à travailler ensemble ? C'était un mystère.

Miraculeusement, l'ambiance resta calme alors que tout le monde s'installait, seul Reborn et Shamal manquant encore à l'appel pour sérieusement se mettre à parler. Et ce fut l'occasion pour tous de discuter avec la Première Génération, les uns comme les autres curieux. Parlant avec Uni, Sepira fut évoquée et on en vint aux Arcobaleno :

- Tsunayoshi m'a dit que la Malédiction de l'Arc-en-ciel avait été levé, remarqua le Primo curieux à ce sujet. Que sont devenus les Arcobaleno ?

- Ils sont tous ici Primo-san, sourit Uni en le surprenant lui et ses amis. J'étais le dernier Arcobaleno du Ciel, Verde était celui de la Foudre, Skull celui du Nuage, Mammon celui de la Brume, Colonello celui de la Pluie, Fon était celui de la Tempête et Reborn ojii-sama était l'Arcobaleno du soleil, renseigna-t-elle.

Une fois de plus, cette information surprit et apporta une information de plus sur Tsuna. Il avait même réussi à s'attirer l'amitié, l'aide et la protection des Arcobaleno, les personnages les plus puissants du moment. Ce n'était pas rien.

- Comment avez-vous fait ? demanda-t-il très curieux à ce sujet.

- Ma, s'amusa Byakuran. Ce cher Tsunayoshi ne vous a pas dit. Ce n'est pas étonnant, il est trop modeste. C'est à lui que nous devons la levée de la malédiction, dit-il en les surprenant de nouveau.

On leur raconta alors l'épisode de la Bataille des Représentants, Bermuda, ses révélations et sa flamme de la nuit, ce que Tsuna avait fait, parvenant non seulement à préserver la Triniset et son équilibre, tout en permettant la survie des Arcobaleno et l'apaisement des Vindice. Apprendre que les Vindice n'étaient en faîte rien de moins que les Arcobaleno ayant miraculeusement survécus à la malédiction, bien que sous une forme peu enviable, fut un choc pour eux. Jamais ils ne se seraient doutés de cela. Mais le plus impressionnant était Tsuna qui avait trouvé la solution, rassemblé tout le monde autour de lui pour affronter Bermuda et faire face à Cheker Face, qui avait travaillé avec le vieux Talbot pour trouver ce nouveau système de flamme pour sauvegarder les Pacificateurs. C'était impressionnant. Un léger silence tomba une fois l'histoire terminée, Fon reprenant finalement doucement :

- Nous nous étions résignés à mourir, dit-il le regard dans le vague. Mais Tsunayoshi lui, il a catégoriquement refusé de laisser cela arriver, sourit-il avec douceur. C'était inimaginable pour lui. Il nous a sauvé la vie à tous, sauvegardé la Triniset et permis à Bermuda et aux Vindice d'avoir leur vengeance et leur apaisement. Nous lui devons beaucoup.

- C'est pour ça que vous êtes ici avec lui ? demanda Asari.

- Tsuna ne nous demandera jamais rien en retour pour ce qu'il a fait, il n'est pas comme ça, répondit Colonello. Nous considérons pourtant tous avoir une grande dette envers lui. Mais ce n'est pas pour ça que l'on est ici avec lui. Nous sommes là parce qu'il est notre ami, sourit-il. Parce que c'est quelqu'un de bien qui mérite qu'on le défende, qui était le dernier à mériter le traitement qu'il a subi. Il a déjà fait beaucoup pour beaucoup de monde dans sa vie et tous ici peuvent en témoigner.

- Sawada-san est quelqu'un d'exceptionnel, reprit Uni avec douceur. Il n'est pas seulement un Ciel pour ses Gardiens, il l'est pour beaucoup d'autres personnes et même pour d'autres Ciel. Il est capable d'accepter tout le monde près de lui, de sauver même ceux qui n'ont pas été vraiment amicaux avec lui, de protéger tout le monde. Il n'est pas seulement un ciel, il est un Grand Ciel Lumineux. « Celui qui les influence, les comprend et les accepte tous. » Il est le plus beau des Ciel que n'importe lequel d'entre nous ne verra jamais c'est certain, dit-elle avec un sourire.

Giotto sourit à son tour, heureux et fier d'entendre ça, d'entendre ce qu'était son descendant et de voir à quel point il avait pu toucher les gens autour de lui. Aucun présent ne s'opposait au discours de Uni bien loin de là, beaucoup souriant même d'approbation. Et quelques minutes plus tard, il se demanda comment on avait pu passer de cette belle discussion sérieuse et calme à un début de fin du monde dans le salon. Il ne savait pas trop comment c'était arrivé mais désormais, on était au bord de la bataille rangée, beaucoup se disputant et se criant dessus, s'insultant et menaçant de se battre, armes sorties. Lui et plusieurs autres avaient tenté de calmer les choses alors que même G, Alaude et Daemon s'y étaient mis, agacés par les quelques pics qu'ils avaient reçu. Mais rien n'y faisait et il craignait maintenant pour le manoir de son descendant. Ce groupe était ingérable et ne s'entendait clairement pas, pourtant, le calme revint soudain brusquement lorsqu'une voix faible et abîmée s'éleva, à peine audible dans le boucan infernal des disputes :

- Mina, appela-t-elle doucement.

Sur le champs, tous se turent et se tournèrent vers la porte pour voir Tsuna qui entrait, porté par Reborn lui même suivi de Shamal. Ils les regardèrent entrer, surpris par son arrivée et l'hitman s'approcha, s'arrêtant derrière le canapé dans lequel était assis Byakuran qui avait tourné la tête vers eux.

- Ne vous battez pas dans le manoir s'il vous plaît, pria le Decimo avec cette douceur qui lui semblait coutumière. C'est un cadeau du Nono et la seule maison que j'ai maintenant alors j'aimerais qu'elle reste entière s'il vous plaît. Il y a bien assez d'espace dans le parc et autour de Nanimori pour vous défouler et régler vos différents sans dégât d'accord ?

Giotto admira comment tout les fautifs plièrent sous cette simple réprimande toute gentille mais il ne manqua pas aussi de voir l'air plus triste et grave de certains au rappel qu'il s'agissait de la seule maison que Tsuna avait désormais, la sienne détruite lors de son enlèvement. Ils se calmèrent et rangèrent leurs armes sans broncher sous l'air incrédule de la Première Génération pensant jusque là que gérer tout ce monde bagarreur était impossible. Tsunayoshi leur offrit un beau sourire et un remerciement sincère qui termina de calmer tout le monde puis il retourna son attention sur Byakuran, mettant une petite claque faiblarde derrière sa tête, digne d'une pichenette :

- Aïe ! chouina pourtant le Boss des Gesso comme un enfant en se tenant la tête. Pourquoi tu me frappes Tsunayoshi-kun ? pleurnicha-t-il.

Uni rit doucement derrière sa main, certains affichant un air agacé, amusé ou moqueur à ce spectacle.

- Arrête de vouloir provoquer des fins du monde quand tu t'ennuies s'il te plaît, répondit-il. Je parie que c'est à toi que je dois ce champs de bataille. Tu t'ennuyais alors tu as commencé à taquiner quelques uns, certainement Hayato et Squalo parce que tu sais qu'ils partent au quart de tour. Ils ont réagi sur le champs comme d'habitude et ça t'a amusé. Hayato et Squalo se sont mis à hurler et à vouloir se battre, Mukuro en a certainement rajouté une couche, comme Belphegor qui s'est énervé quand Hayato lui aura répondu, Colonello s'est invité. Ryohei a trouvé ça extrême et s'est ajouté à ce petit monde. Vous avez énervé Kyoya et Xanxus, certainement Alaude-san aussi. Je vois bien G-san être embringué là dedans et Daemon-san en remettre une couche. Lambo s'y est mis aussi, Takeshi, Fon, Uni, Giotto et Enma on essayé de calmer tout le monde pour se faire ignorer royalement, Dino a essayé aussi pour s'y mettre très vite à son tour.

Pendant un instant, il dépeignit les rôles de chacun dans cette dispute et à l'ahurissement général, il tapait complètement juste même pour la Première Génération qui n'en revenait pas. Aucun doute sur le fait qu'il les connaissait tous par cœur. Et il était parvenu à éclaircir comment on en était arrivé là pour Giotto qui se disait que en effet, le Boss des Gesso s'était mis à titiller les deux argentés au début. Le silence tomba à la fin de ses suppositions, Giotto souriant en regardant son descendant. Cela prouvait qu'il les connaissait bien et donc qu'il les regardait vraiment, qu'il se souciait d'eux, qu'il les comprenait et les acceptait parfaitement. Un grand ciel en effet.

- Alors ne provoque pas de guerre quand tu t'ennuies Byakuran s'il te plaît, pria-t-il. Trouve autre chose pour te divertir.

Le boss des Gesso fit la moue comme un enfant, acquiesçant pourtant.

- Mais merci quand même, lui glissa Tsuna avec un sourire ému, ça m'avait manqué, avoua-t-il en faisant sourire tout le monde.

- Qu'est-ce que tu fais là Tsuna ? demanda Enma en se levant pour s'approcher avec inquiétude. Tu devrais te reposer.

- Je vais mieux grâce aux dons de flammes de Giotto, Uni et Byakuran, rassura-t-il. Je voulais être là avec vous et sortir un peu de ma chambre.

- Si vous avez terminé de vous chamailler comme des gamins on va pouvoir parler, nargua l'hitman qui l'emmena vers un fauteuil libre.

Certains se vexèrent au qualificatif de « gamin » et le Primo se dit que c'était reparti pour un tour jusqu'à ce que la voix de Tsuna s'élève :

- Reborn, s'il te plaît, soupira-t-il.

L'homme sourit d'amusement en l'installant délicatement et ce petit rappel à l'ordre suffit à calmer les autres. Immédiatement, la Première Génération commença à saisir. Tout ce petit monde avait ressemblé à un chaos sans nom parce que leur ciel, leur harmonie n'était pas là. Maintenant qu'il l'était, cela changeait la donne. Qu'ils le montrent ouvertement ou non, tous avaient leur attention sur lui, attentifs et c'était une première devant eux. Le Decimo fut finalement installé dans un confortable fauteuil orné de coussins, Reborn s'asseyant sur son accoudoir. Shamal referma la porte et on vit les Gardiens du Decimo se rapprocher plus ou moins subtilement de lui pour l'entourer, touchant leurs prédécesseurs. Tsuna commença par se présenter convenablement aux gardiens de son ancêtre, les saluant et tous lui rendirent. Ils l'observèrent, un peu perplexes sans en faire la remarque.

- Reborn, tu as eu du nouveau du Kyudaime ou de mon père ? demanda gravement Tsuna.

Aussitôt tous retrouvèrent complètement leur sérieux. L'hitman lui répondit qu'il n'y avait rien de neuf de leur côté, expliquant que Iemitsu avait pourtant bon espoir d'être sur une bonne piste alors qu'il travaillait à la chose avec acharnement depuis que son fils avait été libéré. On commença ensuite à refaire un point complet sur la situation, exposant tout ce que l'on savait, tout ce qu'il s'était passé, tout ce que l'on avait constaté depuis la disparition de Tsuna jusqu'à ce jour. Le jeune Decimo écouta sans jamais intervenir, réfléchissant alors que les autres allaient chacun de leur commentaire, certains posant une question de temps à autre pour éclaircir les choses. Il fallut plusieurs heures pour en terminer.

- Tout cela est bien beau mais au final, on ne sait pas grand chose, remarqua Byakuran. Il faudrait savoir à qui on a à faire exactement. Sans ça, impossible de contre-attaquer.

- Et malgré toutes les recherches, nous n'avons aucune piste, ragea Squalo. Ces types sont très forts pour se cacher. Sans parler qu'on n'a toujours pas ce fichu espion.

- Peut-être parce qu'il n'y en a pas, glissa Tsuna en faisant tomber le silence autour de lui.

- Qu'est-ce que tu veux dire omnivore ? demanda Hibari ayant posé son regard acéré sur lui.

- L'info venait de toi à la base, remarqua Lal, et c'est évident qu'ils ont des espions.

- Tsunayoshi, interpella Mukuro, à quoi penses tu ?

- Ils ont des espions c'est sûr, répondit-il de sa voix brisée. Ils me l'ont dit plusieurs fois directement et je sais qu'ils n'ont pas mentis mais on ne cherche peut-être pas le bon type d'espion, dit-il en laissant la majorité perdue.

- Tu penses à de l'espionnage technologique ? comprit Verde en éclairant tout le monde.

- Hum, approuva-t-il. On sait plusieurs choses, reprit-il.

Sa voix déformée était basse, un peu faible dans sa fatigue mais il était très attentivement écouté par tous. Seulement, ceux qui l'avaient connu avant tout cela ne purent s'empêcher de remarquer le changement. Autrefois, Tsunayoshi aurait été perdu et paniqué. Il n'aurait rien su faire, il n'aurait pas comprit la moitié de ce qu'on avait dit, il n'aurait pas su réfléchir. Il aurait été dans tout ses états et c'était eux qui auraient dû l'aider à trouver une solution. Cela ne les avait jamais dérangé parce qu'alors, ils se sentaient vraiment gardiens et soutiens pour lui, amis. Là, il était calme, réfléchi, il ne paniquait pas. Il avait cette gravité dans les yeux, ce calme entaché de douleur et de souffrance. Il n'y avait plus une trace de cette insouciance, cette naïveté, cette innocence qui avaient été siennes et qui le faisaient tant briller. On avait vraiment fracassé leur Ciel et ils ne purent que le constater définitivement à cet instant. Si tous savaient qu'un jour ou l'autre, Reborn l'aurait aidé à être ainsi, avec lui, il n'y aurait pas eu toute cette douleur, cette souffrance. Sa lumière serait toujours aussi brillante. Ils détestaient tous comment tout cela était arrivé. Maintenant, ils devaient tous trouver une nouvelle façon de fonctionner avec lui. Cela avait déjà bien commencé mais ils avaient encore du mal à cerner ce nouveau Tsunayoshi.

- On sait qu'ils existent depuis longtemps, on sait qu'ils étudient les flammes depuis longtemps, on sait qu'ils sont bien implantés dans la mafia, remarqua le petit brun. Est-ce qu'ils sont une famiglia ou autre chose ? On n'en sait rien. En tout cas, ils sont dans la mafia sinon les Vindice seraient intervenus pour interférence grave avec les civils. Au fait, dit-il alors, est-ce que quelqu'un a essayé de demander à Bermuda et aux autres ? demanda-t-il en les laissant incrédules. Ils pourraient savoir quelque chose sur eux.

- Peut-être mais ils ne nous diront rien, répondit Colonello. Ce sont les Vindice. Ils sont neutres et ils n'aident personne.

- Ce n'est pas si bête, intervint Reborn. Les Vindice savent beaucoup de choses et s'ils ne parlent à personne, ils ont une dette envers Tsuna, rappela-t-il. On pourrait essayer.

- Tu sais comment les contacter ? questionna Fon l'air d'accord.

- Non, personne ne sait, répondit l'hitman. Ils viennent toujours d'eux mêmes.

- Moi je sais, intervint Tsuna en les surprenant une nouvelle fois. J'ai leur flamme de la nuit maintenant et Reborn et moi sommes déjà allé chez eux pendant la Bataille des Représentants. Je peux nous emmener.

Un léger silence ahuris tomba, tous étonnés en le regardant.

- Tu peux faire ça ? demanda Mammon.

- Oui même si je n'ai encore jamais testé réellement la flamme de la nuit sur plus de quelques mètres. Mais je sais m'en servir alors je peux nous emmener là bas pour leur parler. Bermuda acceptera de nous écouter même s'il ne fait que ça.

- Comment peux-tu en être sûr Tsuna ? demanda Enma inquiet. Ce sont les Vindice. Ils ne parlent ou ne négocient avec personne.

- Ils écouteront, assura-t-il simplement. Après on verra ce qu'ils acceptent ou non de nous dire. Mais c'est plus que possible qu'ils nous aident. Ces gens s'en sont aussi pris à eux en leur volant leur flamme pendant la bataille. Cela fait une raison aux Vindice pour nous aider. S'ils peuvent nous donner ne serait-ce qu'un petit indice, ça pourrait tout débloquer.

- Et puis Tsuna a déjà négocié une fois avec eux, il peut recommencer, remarqua Uni avec confiance.

Tous méditèrent la supposition, la chose en effet plus que possible.

- On va y penser, accepta finalement Reborn. De toute façon, ça va devoir attendre un moment, tu n'es pas encore en état de solliciter de nouveau tes flammes.

- Il va bien falloir, répondit le Decimo catégorique.

- Tsuna, tu dois prendre ton temps et te reposer. La dernière fois que tu as forcé je t'ai eu mort dans mes bras pendant un instant, dit-il en faisant tomber un silence lourd et tendu dans la pièce. Il est hors de question que tu forces encore. Cette fois, on pourrait ne pas réussir à te ramener si ça tourne mal. Tu dois te concentrer sur ta guérison et sur rien d'autre.

- Je ne vais pas en avoir le loisir Reborn et on le sait tous, répondit-il fermement. Ils vont revenir pour moi. Ils ne lâcheront pas l'affaire, jamais. Pour eux, il n'y a que deux issues : ma mort ou ma capture avec une préférence pour la deuxième.

- Nous te protégerons, répondit l'hitman.

- Je sais, seulement, vous n'avez encore rien vu, dit-il en les interpellant. Crois moi. Ils ont été incroyablement gentils jusque là. Certainement parce qu'ils ne voulaient pas trop en montrer. Ils ont de bien meilleurs combattants, de bien meilleurs armes et systèmes, des chimères qui tourneraient en ridicule celles que vous avez déjà vu. J'ai beau avoir dit et détaillé tout ce que je sais à Verde, je n'ai pas tout vu non plus c'est certain. Et je sais de quoi ils sont capables, dit-il l'air plus sombre. Trois attaques en plusieurs mois ? Ils n'ont jamais été aussi patient avec moi. Je suis certain qu'ils sont très énervés et remontés, ils n'aiment pas qu'on leur résiste et personne ici n'a envie de savoir ce qui arrive quand c'est le cas.

Il y eut un instant de silence, tous observant le Decimo qui avait l'air hanté et plein de souffrance à cet instant.

- Tsuna, qu'est-ce qui arrive quand... ? commença Reborn.

- J'ai dit que vous n'aviez pas envie de savoir, répondit-il le ton bas mais intransigeant.

Personne n'insista, voyant bien que cela lui était très douloureux, se demandant ce qu'il avait pu subir dans ce cas. Tsuna lui, ne pouvait qu'être encore hanté par ces enfants dont on avait explosé les têtes devant lui. Repenser à cela lui fit perdre les rares couleurs que son visage avaient et cela, personne ne le manqua. Shamal s'approcha sur le champs, se baissant près de lui.

- Tsunayoshi ? Est-ce que ça va ? Tu devrais peut-être retourner te coucher.

- Non ça va, assura-t-il en lui offrant un maigre sourire. Ce n'est rien. Je contacterai les Vindice aussitôt que possible. Grâce aux dons de Giotto, Uni et Byakuran, ça devrait être possible d'ici deux trois jours. Je disais donc, reprit-il comme si de rien n'était, on sait qu'ils espionnent les Vongola depuis longtemps, très longtemps et jamais ils ne se sont fait repérer. Ils savent probablement tout de nous. Comment on fonctionne, comment on réagit, nos possibilités... tout. Ceux qui sont sur notre liste de suspects ont tous été écarté jusque là et nous n'en n'avons pas d'autre sans compter que j'ai vu moi même la plus part d'entre eux. Je le saurais si l'un d'eux était contre nous. Donc, je ne vois pas trente six solutions : ils nous espionnent autrement. Avec tout ce qu'ils ont créé, je ne serai pas surpris de trouver des systèmes d'écoutes furtifs, de surveillance... ce genre de chose. Ils ont pu utiliser des drones, des caméras thermiques ou autre du genre cachés par leurs inventions pour repérer le terrain, les rondes pour la première attaque. C'est possible n'est-ce pas Verde ?

- Oui, approuva le scientifique, d'autant plus s'ils se montrent toujours aussi créatifs et astucieux dans ce qu'ils inventent.

- Donc c'est plus que possible, continua Tsuna. Si cela fait longtemps qu'ils nous surveillent, ils ont eu le temps à des périodes plus calmes ou nous étions moins vigilants pour placer leurs systèmes. Imaginons qu'il y en ait dans le bureau du Nono, au CEDEF, dans les téléphones... Il n'y a peut-être pas d'espion haut placé comme nous le pensions mais ça n'exclut pas non plus qu'il y en ait plus bas qui ont pu placer ces trucs et veiller à ce qu'ils y restent et fonctionnent. Si ces objets sont cachés par un système spécial de flamme, ils ont pu passer inaperçus pour n'importe qui. On n'est pas habitué à cette technologie. Nous, nous n'avons jamais eu besoin d'inventer ce genre de chose. On ne la connaît que depuis notre retour du futur et on ne cherche pas une chose dont-on ne connaît pas l'existence. Avec ça, la liste des suspects s'allonge considérablement et on perd du temps à chercher ce qu'il n'y a pas. On est trop concentré là dessus.

Tous considérèrent la chose, avouant que cela tenait la route.

- Verde, interpella Reborn. Tu crois que l'on pourrait détecter ce genre de chose ?

- Difficile sans savoir à quoi on a affaire exactement mais pas impossible. Je vais me pencher sur la question. Si leurs inventions marchent aux flammes, un système de détection amélioré pourrait certainement les trouver, avança-t-il en réfléchissant. J'y travaillerai rapidement Tsunayoshi et nous pourrons vérifier ta supposition.

- Merci, sourit l'adolescent.

- Ils ont pourtant parlé avec quelqu'un qui a des connaissances sur notre expérience dans le futur, remarqua Hayato. Il y a trop de similitudes avec certaines choses. Le système de téléportation par exemple, dit-il en regardant Byakuran avec méfiance.

- Ce n'est pas moi, se défendit celui-ci en sentant de nombreux regards peser sur lui.

- Je sais, approuva aussitôt Tsuna avec assurance en le regardant. Byakuran, est-ce que dans les mondes que tu as pu voir, ce genre de système pouvait exister à cette époque ?

- Oui. Je pouvais voyager entre les mondes, pas dans le temps comme les Vongola, dit-il. Le système de téléportation ne s'est pas fait en un jour et il existait dans plusieurs mondes. Mais ils étaient beaucoup plus avancés que ce monde à cette époque sur les flammes.

- Est-ce que tu connais les noms des familles susceptibles de mener ce genre de travaux dans d'autres mondes ? demanda le Decimo.

- Oui et nous avons déjà creusé de ce côté, dit-il en désignant ses gardiens. Cela n'a rien donné. De toute manière, s'ils ont un système déjà aussi performant, ils ont aussi des connaissances du futur même s'ils étaient déjà probablement bien avancé en matière de flammes. Ceux qui auraient pu donner ce genre de détails techniques ne sont pas nombreux. De notre côté, dit-il en regardant Uni, nous avons veillé à ne rien laisser filtrer. Il n'y a pas eu d'écris ou de notes de prises d'une quelconque façon et rien n'a été dit à ceux qui n'étaient pas déjà au courant. Nous n'en parlons même jamais.

- Irie et Spanner n'auraient rien dit non plus, remarqua Tsuna sûr de lui. Verde non plus bien sûr comme personne ici. Cela ne laisse pas grand monde avec les connaissances et l'expertise requise. Est-ce qu'on a parlé à Giannini ?

Il y eut un blanc dans la pièce, tous se regardant, Tsuna comprenant vite :

- Il faut le trouver, dit-il. Lui aurait pu et je ne l'ai pas revu depuis notre retour du futur.

- J'appelle le Nono et Iemitsu tout à l'heure, assura Reborn l'air agacé.

- Byakuran, reprit-il. Tu connais bien le système de téléportation. Y-a-t-il un moyen de se protéger d'une téléportation forcée avec quelqu'un par exemple ou pour les empêcher de venir ou de repartir ?

- Les empêcher de venir et de repartir je ne crois pas, répondit-il. Mais d'emmener quelqu'un de force oui. S'il fonctionne comme celui du futur, il agit sur les flammes pour téléporter les êtres vivants. Il faut en quelque sorte l'autoriser et lui laisser le contrôle de nos flammes même si ça se fait inconsciemment habituellement. Une téléportation forcée est donc difficile, surtout si on réalise et résiste, mais possible avec assez de puissance. On peut essayer de la bloquer avec un genre de brouilleur ou de protection anti flamme pour que les flammes du système ne puisse nous atteindre.

- Je vois, approuva Verde. Possible en effet. On va se mettre là dessus aussi.

- Ces gens ont des connaissances sur les flammes depuis très longtemps, remarqua ensuite Tsuna l'air fatigué alors qu'il portait une main à son visage toujours plus pâle, et on sait que même aujourd'hui peu ont un vrai savoir à ce sujet. Il faudrait que l'on fasse la liste de tout ceux dont-on sait qu'ils savent. La plus part sont ici, je sais..., dit-il la voix plus basse alors que tous voyaient qu'il était à bout de force, mais il y en a aussi d'autres je crois et...

- Tsuna, je te ramène à ton lit, imposa Reborn en se levant.

Comme tous, il avait un regard très inquiet posé sur le jeune boss qui, s'il luttait visiblement pour se tenir, semblait être au bord de s'évanouir.

- Il faut aller te rallonger et dormir, appuya Shamal près de lui. C'est déjà beaucoup pour une journée et tu ne devrais vraiment pas te stresser avec tout ça.

- Je vais bien, tenta-t-il d'assurer.

Pourtant, une violente quinte de toux le prit une seconde plus tard, faisant bondir tout le monde d'angoisse alors que son nom était crié par plusieurs. Ce fut Hibari qui empêcha ceux qui le voulaient de trop s'approcher, les menaçant de ses tonfas en leur ordonnant froidement de lui laisser de l'air. Shamal aida le Decimo à s'apaiser de consignes calmes. Lorsqu'il put reprendre son souffle, il était évident qu'il n'était plus très alerte.

- Il est tard pour toi Tsuna, remarqua Reborn. Je te ramène à ton lit.

Sans attendre son avis, il prit l'adolescent dans ses bras avec une extrême délicatesse, celui-ci se laissant totalement faire. L'hitman l'eut bientôt contre lui, partant d'autorité avec le Decimo, Shamal sur les talons. Il ordonna aux autres de rester là et de poursuivre, pourtant, Hibari suivit en s'éclipsant discrètement, Mukuro en faisant de même en disparaissant dans ses flammes. La porte se referma bientôt, un silence lourd tombant dans le grand salon, rompu par Gamma qui fixait la porte :

- Il a... beaucoup changé, remarqua-t-il tristement.

- Merde ! s'exclama Hayato en donnant un coup de poing furieux dans le mur. Merde ! Merde ! Merde et merde ! cria-t-il en ponctuant chaque mot d'un autre coup.

- Gokudera calme toi, pria Takeshi.

Si autour d'eux, la première génération semblait perdue devant leur réaction, se disant qu'ils devaient être vraiment inquiets pour leur boss, tous autour avaient l'air tristes et en colère.

- Comment veux-tu que je me calme ?! s'exclama la tempête. Tu as vu... tu as vu...

- J'ai vu, approuva la pluie dont le doux sourire avait complètement disparu pour un regard tranchant. Mais on ne l'aidera pas en s'énervant.

Les autres gardiens avaient l'air tout aussi touchés. Lambo était au bord des larmes dans les bras d'une Chrome dans le même état. Ryohei était très inhabituellement calme et immobile. Les autres n'étaient pas plus joyeux, une larme roulant sur la joue de Uni.

- On ne peut pas changer ce qu'il s'est passé, posa doucement Fon. On ne peut que faire en sorte d'évoluer aussi pour l'aider. Tsunayoshi a changé. On ne peut plus fonctionner avec lui comme cela était autrefois. Lui ne pourra jamais redevenir comme avant, à nous de changer.

- Il n'aurait jamais réagi comme ça avant, s'attrista Basil.

- Comment aurait-il réagis ? demanda G avec curiosité. Je trouve qu'il a la bonne réaction et qu'il réfléchit intelligemment, dit-il alors que ses camarades étaient d'accord avec lui.

S'ils avaient été dubitatif, le discours et les réactions de Tsunayoshi avaient été tout à fait ce que l'on aurait attendu du Decimo comme son comportement.

- Oui mais ce n'était jamais le cas avant, répondit Lal.

- Avant, il aurait paniqué, sourit tristement Colonello.

- Il aurait hurlé et se serait agité dans tout les sens tellement il aurait été inquiet, continua Dino avec attendrissement.

- Il se serait tellement angoissé et affolé pour nous et pour tout ce qu'il risquerait d'arrivé qu'il n'aurait rien compris à tout ce que l'on a expliqué, sourit tristement Takeshi.

- Reborn l'aurait frappé pour le calmer, rit le boss des Cavallone. Tsuna aurait râlé, Gokudera se serait insurgé contre Reborn, Yamamoto aurait tenté de calmer tout le monde, Mukuro en aurait remis une couche, Chrome l'aurait réprimandé doucement, Lambo se serait mis à courir partout, Ryohei aurait hurlé et Hibari aurait menacé de mordre tout le monde à mort. Tout cela aurait calmé et fait sourire Tsuna. Un sourire qui aurait ramené l'ordre simplement, dit-il plus bas en regardant dans le vague. Puis on aurait rapidement trouvé des solutions pour lui, on se serait chargé de tout et lui, il aurait veillé sur nous en passant son temps à s'inquiéter et à paniquer. Et seul Reborn aurait pu l'apaiser.

Il y eut un moment de silence, certains se disant que l'on entendrait plus jamais le cri de panique caractéristique de leur ami autant parce que sa voix ne pouvait plus le produire que parce qu'il ne paniquait plus. C'était en faite bien plus que cela :

- Il ne montre plus ce qu'il ressent comme avant, expliqua Takeshi, et il ne sourit plus comme avant et il se force à tout prendre sur lui.

- Il n'a pas craqué une fois depuis qu'il est rentré, continua Hayato. Il ne s'est pas plaint une seconde alors que nous savons tous qu'il a souffert le martyr et qu'il souffre encore. Il ne parle jamais de ce qu'il s'est passé ou de sa mère. Il se force à chaque fois que l'on est avec lui pour nous faire croire qu'il va bien. On a échoué à le protéger, tous alors que lui n'a jamais échoué pour nous, jamais que ce soit au combat ou pour le moindre de nos états d'âme. Il est toujours là. On n'a pas été là lorsqu'ils sont venus le prendre, ragea-t-il. Lorsqu'il était là bas, il s'inquiétait pour nous. Il attendait qu'on vienne le chercher et on ne l'a pas trouvé, c'est lui qui a réussi à nous faire signe. Quand on s'est fait attaquer en Italie, c'est lui qui nous a sorti de là et il en est presque mort. La deuxième attaque, c'est lui qui nous l'a évité, la troisième, c'est lui qui l'a déjoué aussi. S'il ne s'était pas réveillé... si cet intrus l'avait touché...

Il serra les poings, tout les amis du Decimo aussi tendus que lui devant ce constat.

- Et aujourd'hui, c'est encore lui qui montre une évidence qu'on aurait dû voir avant ! s'énerva-t-il. Alors qu'il devrait pouvoir se reposer sans s'en soucier. Et quoi qu'on dise, il va se forcer pour les Vindice et comme ils n'écouteront que lui, s'ils écoutent, c'est encore lui qui va s'en charger. Et qu'est-ce qu'il se passera si jamais ils jugent mal le fait qu'il ait leur flamme maintenant et l'attaquent ? La dernière fois, on a dû tous s'y mettre et on a encaissé sévère pour les affronter. Et ce n'est ni moi, ni personne ici qui a porté les coups décisifs. C'est lui et il n'est pas en état de se protéger désormais.

- T'as fini de pleurnicher déchet, intervint Xanxus visiblement agacé. Sawada a changé c'est comme ça. Maintenant, soit tu te bouges soit tu pleurniches.

- Sawada encaisse pour régler cette merde, renchérit Squalo. Il serait peut-être temps d'en faire de même.

- Tsunayoshi a raison qui plus est, continua Fon, nos ennemis n'attendront pas tranquillement qu'il se remette bien au contraire, ils attaqueront bien avant. Ils nous ont fait clairement savoir que Tsunayoshi était le seul dangereux pour eux à leurs yeux. Ils ne vont pas attendre qu'il retrouve toutes ses forces.

- Il est fort à ce point ? demanda Deamon un peu moqueur.

- Il te mettrait en pièce sans problème, rétorqua aussitôt Enma agressif.

Une agressivité qui surprit d'ailleurs la première génération au contraire des autres en connaissant l'origine.

- Tsunayoshi l'est, même si ce n'est pas évident au premier abord, répondit platement Viper.

- On a autre chose à voir de toute manière, intervint Squalo.

- Alors, vous pleurnichez ou on se met au travail ? railla Xanxus.

Ce soir là, ils discutèrent longtemps de tout ce qu'ils pouvaient faire pour reprendre le dessus. On n'avait revu ni Hibari, ni Mukuro, ni Reborn. Shamal était revenu un instant pour leur dire que Tsunayoshi allait relativement bien même s'il était épuisé et qu'il dormait maintenant, veillé par son tuteur et les deux gardiens. Le lendemain, lorsqu'il ouvrit les yeux, Tsuna trouva Reborn à ses côtés comme toujours. Uni était là elle aussi, avec Gamma, Ryohei, Hayato et Takeshi veillant également. On le laissa se réveiller tranquillement, Uni lui souriant alors qu'elle tenait sa main :

- Bonjour, salua-t-elle lorsqu'il eut repris ses esprits.

- Bonjour Uni, répondit-il la voix pâteuse, bonjour, sourit-il ensuite en regardant les autres qui lui rendirent. Il est tard ? demanda-t-il en se redressant doucement.

Aussitôt, Gokudera vint l'aider avec attention, replaçant les oreillers dans son dos.

- Il est un peu plus de neuf heure Juudaime, renseigna-t-il.

- Merci Hayato, répondit-il.

- Ce n'est rien, sourit celui-ci.

- Qu'est-ce que j'ai raté hier soir ? demanda-t-il ensuite sérieusement.

- Pas grand chose, répondit Yamamoto.

- On a juste parlé entraînement, mesure de sécurité et de leurs engins avec Verde, renseigna Gamma peiné de voir l'adolescent si gentil dans cet état.

- J'ai appelé le Nono, renseigna Reborn, il s'occupe de Giannini. Et on lance les recherches sur les familles qui ont des liens avec les flammes. J'ai dis aux autres de faire en sorte que l'idée des Vindice ne sorte pas du manoir pour le moment.

- Merci Reborn, sourit-il.

- Toi, tu te reposes, termina Yamamoto. On se charge du reste d'accord.

Il leur sourit sans répondre et bientôt, Donatello lui amenait un petit quelque chose pour le petit déjeuner. Il ne pouvait toujours pas manger solide mais le majordome s'appliquait à lui trouver de quoi varier un peu. Aussi, comme tout les matins maintenant, il lui amena un bon thé, avec du lait, du chocolat, du café et des jus de fruits pour qui ait le choix, Tsuna le remerciant chaleureusement. Si le Decimo lui avait déjà dit plus d'une fois qu'il n'était pas obligé d'en faire tant pour lui, l'homme toujours aux petits soins à son égard, celui-ci continuait avec le sourire, le touchant. Un peu plus tard dans la matinée, alors que ses visiteurs étaient partis un peu plus tôt pour laisser Shamal l'examiner avant de le laisser avec Reborn, le Decimo demanda à son majordome s'il pouvait demander à Spanner et Irie de venir s'ils le voulaient bien. Donatello approuva sur le champs et s'en alla les chercher, Reborn souriant en voyant le domestique s'en aller.

- Il t'est désormais très fidèle tu sais, remarqua-t-il.

- Je sais, sourit Tsuna. Il est toujours là et il veille sur moi même s'il se montre à peine.

- Tu pourras compter sur lui et il est le genre d'homme à pouvoir se montrer extrêmement discret avec tous. Il a l'habitude de la mafia et il en connaît les ficelles et les fonctionnement. Tu as sa loyauté et ça veut dire que si tu lui demandes de garder quelque chose pour lui sans le dire à personne, même moi je n'arriverai pas à lui tirer l'information. Donatello est ce genre de personne. Un majordome comme lui n'est loyal qu'envers son boss et c'est toi qu'il a choisi.

- Il est au service du Nono non ?

- Plus maintenant, plus depuis ce qu'il s'est passé en Italie. On ne te l'a pas dit mais il est allé voir Timothéo pour passer exclusivement à ton service. Il ne te quittera plus désormais.

- Vraiment ? dit-il avec surprise. Pourquoi ?

- Parce qu'il a trouvé son ciel, comme nous tous, répondit son tuteur.

- Il faut que je le remercie, remarqua-t-il.

Quelques minutes plus tard, Spanner et Shoichi arrivaient, inquiets. Ils vinrent prendre de ses nouvelles et il les rassura, s'assurant qu'eux aussi allaient bien.

- J'ai un service à vous demander si vous voulez bien, dit-il finalement.

- Tout ce que tu veux, répondit le rouquin. Qu'est-ce qu'on peut faire ?