Yo ! Cet OS est écrit dans le cadre des Nuits du FoF, sur le thème Chaton donné par Misty. Si vous voulez des informations sur les Nuits, n'hésitez pas à m'envoyer un MP, et le lien est sur mon profil !
Bonne lecture !
Quelqu'un qui m'appelle Chaton
Ladybug est une adolescente. Une gamine, dans ce monde, une petite fille qui a appris à se battre un peu par défaut, y a pas de formation pour super-héroïne, pourtant elle voudrait bien en avoir une quand elle doit expliquer à une autre petite fille pourquoi toute sa vie on lui demandera pourquoi elle a un papa en double et pas de maman, pourquoi il ne faut pas faire attention à ce que les gens disent, parce qu'ils se trompent même s'ils sont nombreux, mais que leur faire du mal ne va pas changer ça. Qu'il y a d'autres solutions. Ladybug voudrait bien avoir des mots certains, mais la seule chose qui ne tremble pas c'est son sourire. Elle repose la petite devant chez elle. Ses pères l'attendent sur le pallier. Chat Noir, derrière elle, n'a rien dit depuis la fin du combat.
« Les laisse pas te faire croire que c'est grave de pas avoir de Maman. Tu as deux Papas qui t'aiment, pourquoi tu aurais besoin d'une Maman ? »
Elle pose un baiser sur le front de la petite et la prend par la main pour la remettre à ses parents qui retiennent de manière visible leurs larmes, souriant à leur fille, parlant de tout sauf de ce qui vient de se passer. Ladybug les regarde jusqu'à ce que la porte de l'immeuble se soit refermée derrière eux, puis elle fait volte-face, prête à partir.
« Tu le crois vraiment ? »
La voix de Chat Noir l'arrête, inhabituelle, pleine d'un sourire auquel elle ne croit pas vraiment, un sourire un peu pitoyable et qui ne lui va pas du tout.
« Chat Noir ?
— Tu crois vraiment qu'on peut grandir sans Maman ? »
Elle fronce les sourcils. Elle ne sait pas comment elle doit prendre la question, malgré elle sur la défensive quand elle aborde ce sujet.
« Eh bien, oui, bien sûr. Ça ne change rien.
— Ah ?
— Quoi, tu as quelque chose à redire à cette famille ? Parce qu'elle n'a pas demandé ton avis. »
Chat Noir secoue la tête avec un rire aussi léger qu'un camion, et Ladybug sait qu'elle a visé un peu plus qu'à côté. Mais déjà il se retourne, prêt à partir, elle a l'impression qu'il lui glisse entre les doigts.
« C'est juste moi, alors … »
Elle sait qu'elle n'a pas rêvé. La rue est trop silencieuse, c'est bien son partenaire qui a parlé.
« Chaton ? »
Il se retourne vers elle, et lui offre un sourire, et ce qui la sidère, c'est qu'il est horriblement sincère. Il a un sourire auquel elle croirait sans le questionner si elle n'avait pas vu son visage quelques secondes plus tôt, comme un masque fissuré. Elle se demande combien il l'utilise, ce sourire, pour qu'il semble aussi vrai.
« C'est rien, je parle tout seul ! À plus, Ma Lady !
— Attends, Chaton !
— Oui ? »
Il lui fait face comme si les deux dernières minutes n'avaient pas eu lieu, comme si c'était une soirée normale, comme s'il n'avait pas été horriblement vulnérable, avant de sourire.
« Chaton, tu sais que tu peux me parler, pas vrai ? Même s'il y a tous ces secrets sur nos identités … tu peux me parler.
— Je sais. »
Chat Noir sourit toujours, de son sourire habituel, joyeux, mais Ladybug croit bien que cette fois, elle arrive à voir au travers. Est-ce qu'elle saura le percer à jour, la prochaine fois qu'il blaguera quand il aura envie de pleurer ? Elle ne sait pas si elle peut insister. Ce choix ne lui appartient pas. Mais son partenaire lui ment de plein front, et c'est sans doute ce qu'elle déteste le plus. Sous son regard scrutateur, Chat Noir baisse la tête, se passe la main dans les cheveux sans abandonner son sourire, rit presque avant de dire :
« Merci. De m'appeler Chaton. Parce que ? Tu sais, j'ai jamais trop eu de surnom comme ça.
— Qu'est-ce que –
— C'est pas le genre de mon père et … Je sais pas ? J'imagine que c'est le rôle d'une Maman, non ? »
Il fronce les sourcils, et Ladybug comprend qu'il pose vraiment la question. Elle comprend autre chose. Elle voudrait lui dire Non, c'est juste le rôle de quelqu'un qui t'aime, mais ce ne serait pas juste pour lui, et puis elle est mal placée pour parler. Ces problèmes lui sont étrangers. Elle n'est pas légitime, et pour la deuxième fois de la soirée elle sent une lourde partie de son partenaire lui échapper sans qu'elle puisse s'y accrocher.
« Et du coup, si c'est possible sans Maman alors … alors c'est moi qui ai raté quelque chose ? C'est bête.
— Chaton. T'es pas raté du tout.
— C'est pas ce que j'ai dit.
— Je sais. Mais t'es même la preuve qu'on peut devenir une super personne sans Maman. En revanche, si t'as besoin de quelqu'un pour t'appeler Chaton et te gratter derrière les oreilles …
— C'est vrai ? Tu me gratterais derrière les oreilles ? »
Ladybug ne peut pas être sûre, mais cette fois, elle croit bien que Chat Noir ne simule pas son sourire. Alors elle lui grattouille le menton à la place et lance son yo-yo vers un toit à proximité.
« Dans une autre vie, peut-être.
— J'en ai neuf, je peux être très patient. »
Elle s'élance dans les airs après un dernier sourire.
Le lendemain, quand elle se lève d'une humeur mitigée, elle décide de passer son samedi matin devant la télévision. Sans qu'elle demande rien, sa mère se glisse derrière elle et lui met un chocolat chaud dans les mains en lui plantant un baiser sur le crâne, et Marinette se relaxe en un instant, taraudée à présent par la question : qui fait du chocolat chaud à Chat Noir quand c'est samedi et qu'il pleut ?
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Et voilà ?
Chat Noir a besoin d'amour.
Dans la foulée j'ai commencé une suite que je devrais poster d'ici quelques minutes !
À très vite !
