Et voilà un petit chapitre un peu plus court pour finir la semaine !

Un très grand merci à Dreamingindividual, Hatsukoi-san, Petite Dilly, ShainaCobra et Adaline's blue pour leurs reviews ! Vous avez gagné un kilos de pains aux raisins en remerciement !

Bonne lecture à tout.e.s !

OoOoO

Albert y avait presque cru. Quatorze heure approchait et il n'avait pas vu l'ombre d'un certain voleur de sandwich. Sa baguette tapenade-confiture de fraises n'aurait finalement pas eu d'utilité… Mais finalement à treize heures cinquante-deux, le fameux Masque de mort avait finalement franchi la porte de sa boutique. Évidemment il abordait un grand sourire moqueur qui donna envie à monsieur Pichon de rajouter le contenu d'une bouteille de vinaigre à son futur repas.

« -Alors Albert, qu'est-ce que tu as encore inventé comme horreur aujourd'hui ? »

Pas de monsieur, pas de bonjour, pas même une fausse appréciation de ses créations, il venait vraiment jusqu'à chez lui pour le voler comme une enfant de cours de recrée se fait racketter par un élève plus vieux. Et pourtant il revenait tous les jours…

« -Baguette tradition avec un savoureux mariage de confiture de fraises des bois et de tapenade noire de Côte d'Azur, annonça dramatiquement le boulanger en lui tendant son œuvre. »

Il refusait de s'admettre qu'au fond, ce petit manège l'amusait. Son seul but était d'un jour réussir à faire flancher l'hypothétique chevalier en le voyant un jour incapable d'avaler un de ses sandwichs. Son client n'attendit même pas d'être sorti de la boutique pour entamer son déjeuner sous le regard inquisiteur d'Albert. Impossible qu'il soit capable de le finir, l'association de saveurs était tout simplement immonde. Et pourtant l'autre homme finit son sandwich en quelques bouchés et ricana face à son exploit.

« -Et toujours pas Albert, il faudra faire pire la prochaine fois !

-Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? »

Sans lui répondre, l'homme partit aussi vite qu'il était arrivé. Peut-être était-il tout simplement incapable de ressentir le goût des aliments et parvenait donc à le faire tourner en bourrique grâce à ça. Mais monsieur Pichon ne se laisserait pas abattre, il trouverait bien un moyen de le faire flancher et le décourager de revenir pour de bon.

Le boulanger s'absenta un instant de sa boutique pour aller nourrir la poule qui vivait dans sa cours. Le volatile qu'il avait reçu en paiement d'une fournée de cookies, et qu'il avait d'abord trouvé encombrant, lui était finalement très utile en lui offrant des œufs frais tous les jours. Le français envisageait même d'en acheter une ou deux en plus. Elle avait en plus le mérite de manger les invendus et les ratés de la boulangerie. Au menu aujourd'hui : des financiers trop cuits et un restant de salade de maïs.

« -À table Albertine ! »

Monsieur Pichon n'avait jamais prétendu être doué pour les noms…

OoOoO

Albert allait fermer quand deux clients se présentèrent devant lui : une jeune fille qui lui était inconnu et une homme qui lui était bien plus familier.

« -Messieurs dames, salua-t-il. Ça faisait longtemps Tatsumi ! Comment allez-vous ? »

Il ne s'attendait pas à revoir un jour le chauffeur de limousine dans sa boutique. La demoiselle qui l'accompagnait ne lui disait rien mais à la vue de ses cheveux violets, peu de doutes sur son lien avec une certaine bande de gugusses qui opéraient dans les lieux.

« -Tout va très bien, lui assura l'homme dépourvu de sourcils qui lui semblait tout de même bien tendu.

-Et qui vous accompagne ? Interrogea Albert, amusé. Encore un chevalier d'Athéna ?

-Vous avez devant vous la déesse Athéna ! Le corrigea immédiatement Tatsumi.

-Rien que ça ? »

Il ne s'attendait pas qu'on lui sorte vraiment Athéna du placard à un moment mais apparemment si. Leur déesse vénérée avait bel et bien une incarnation sur Terre. Enfin si on était assez crédule pour y croire…

« -C'est un véritable honneur pour moi de vous recevoir dans mon humble boutique, déesse Athéna ! »

Évidemment ce brave monsieur Pichon ne croyait toujours pas à tous ces bobards mais mieux ne valait pas se mettre la pseudo-armée à dos. Et puis tant qu'il les brossait dans le sens du poil, il ne risquait pas grand-chose.

« -C'est un plaisir de vous rencontrer monsieur Pichon, mes chevaliers m'ont dit beaucoup de bien de vous. »

Évidemment, ils mangeaient gratuitement un jour sur deux. Encore heureux qu'ils ne se permettent pas de parler de lui en mal après ça.

« -Et que puis-je donc faire pour la grande déesse protectrice des humains ? »

Rien ne lui interdisait un peu de sarcasme si personne ne le détectait après tout.

« -Etes-vous en capacité de réaliser des gâteaux de mariage monsieur Pichon ?

-Mais bien évidemment ma bonne dame, pièces montées et gâteaux à étages, ça me connait. Mais n'êtes vous pas un peu jeune pour vous marier ?

-Oh il ne s'agit pas de mon mariage mais celui d'un de mes chevaliers. »

Albert se demanda l'espace d'un instant si Milo et Camus avaient enfin décidé de franchir le pas. Cependant la déesse n'avait parlé que de l'un de ses guerriers donc cela ne pouvait pas être cela.

« -Seriez-vous en mesure de réaliser un gâteau pour environ deux cent personnes ?

-Deux cent personnes ? S'étrangla Albert. Vous invitez une armée ?

-Plutôt deux, répondit la divinité avant d'hésiter un instant. Mais peut-être même trois… Disons deux-cent cinquante pour être sûr. »

Il ne savait même pas pourquoi il avait posé la question.

« -Écoutez, je ne sais pas si je peux réaliser un gâteau aussi immense, à moins que chaque invité prenne un chou d'un immense croquembouche… Ce que je pourrais vous faire c'est un grand gâteau et d'autres plus petits à repartir entre les invités. Mais cela prendra beaucoup de temps.

-Cela n'est pas pour tout de suite, nous en aurons besoin d'ici deux semaines, assura Tatsumi. »

Mieux valait pour Albert ne pas leur dire que ce genre de commande se faisait normalement des mois à l'avance…

« -Écoutez, je ne peux pas vous promettre la lune, mais je ferai de mon mieux. Vous voulez peut-être que je vous fasse un devis pour les gâteaux ?

-L'argent n'est pas un souci, lui répondit Athéna, vous serez payé la somme nécessaire pour vos gâteaux.

-Oserais-je vous demander d'être payé en euros ?

-Mais évidemment, après tout c'est la monnaie de ce pays maintenant ! »

Qu'elle fasse passer le mot au reste du village alors ! Monsieur Pichon voyait au moins en cela l'opportunité de récupérer l'argent pour rentrer chez lui. Il ne perdait pas son objectif de vue, car habiter près d'une bonne d'illuminés, aussi gentils soient-ils, n'était pas une bonne idée…

« -Les mariés doivent avoir des envies spécifiques pour leur gâteau, pensa-t-il soudainement. Pourriez-vous les faire passer ici dans la semaine.

-Cela risque d'être compliqué, se désola la déesse, ils ne sont pas encore au courant. Mais quelque chose mariant les tons or et violets aurait une très belle symbolique pour ce jour. »

Albert eut envie de hurler. Comment ça les mariés n'étaient pas encore au courant ?! Était-on au moyen-âge où la fille d'un seigneur était mariée au plus offrant ?! Lui qui avait commencé à avoir de la sympathie pour cette bande de fous, il la perdit immédiatement. Jamais il ne participerait à une chose pareille ! Le français ne pouvait cependant pas décemment refuser directement la chose sans risquer de se mettre en danger.

« -Je ferais au mieux, assura-t-il, vous pouvez compter sur moi.

-Merci beaucoup monsieur Pichon, remercia la fausse divinité, vous nous ôtez une belle épine du pied.

-Nous plaçons notre confiance en vous, poursuivit Tatsumi. »

Après l'avoir remercié encore une fois, les deux clients quittèrent la boutique, laissant derrière eux un Albert totalement effaré. »

Ils pouvaient compter sur lui pour saboter les gâteaux et le mariage s'il le pouvait ! S'il y avait une chartre déontologique des boulangers ''ne pas faire de gâteaux pour les mariages arrangés'' serait inscrit dessus ! Foi d'Albert, ce mariage n'aurait pas lieu !

OoOoO

Voilà, voilà j'espère que ça vous a plu ! Cette histoire part totalement en vrille!
Merci d'avoir pris le temps de lire !