"Bonjour ! Je débute cette nouvelle fanfiction de Stardew Valley en me basant sur le mod "Stardew Valley Expanded". Si vous n'y avez pas joué, certains éléments vous manqueront certainement, je ferai au mieux pour garder ça cohérent. Je conserve aussi quelques noms en anglais, parce que les traduire les rendrait bien trop ridicule à mon gout !

Je sais que j'ai toujours une grande fanfiction en suspend et dont il ne manque que 5 chapitres. :) Un jour je la terminerai. Mais pas miantenant.

Bonne lecture !"


La souche des arbres couinait tant ils se courbaient sous les rafales qui traversaient la vallée, alors qu'un rideau d'eau avalait les montagnes en faisant disparaître leurs sommets. Le fleuve s'était gonflé de vagues et de courants qui roulaient jusqu'à la mer déchirant des parts de rocs et de boue dans son sillon. Deux silhouettes encapuchonnées avançaient prudemment l'une derrière l'autre dans la direction de la guilde des aventuriers. Avant que la deuxième n'emboite le pas à la première pour passer le cadre de son entrée, elle tourna la tête vers la région qui s'étendait en contrebas. Avant que les nuages et la pluie ne les avalent, les rouleaux de l'océan au loin vrombissaient une force terrible qui devait briser la côte.

- L'ouragan ne fait-il que nous longer? Questionna Lance.

- C'est ce qui a été annoncé, oui. Confirma Marlon qui tentait de se débarrasser de la bourbe collant ses bottes. Mais Lewis m'a prévenu que les lignes de communication sont tombées. Difficile de savoir si cela se maintiendra.

- Combien de temps ?

- Jusqu'à demain matin. Ça ira très vite. Mais les précipitations annoncées sont alarmantes. Si le vent ne plie pas la forêt avant.

L'aventurier du clan of the First slash resta muet, dès que la pluie ne lui permit plus d'observer qu'à quelques mètres de lui, il enchaîna le pas à Marlon et se mit à l'abri. Le vieux borgne poussa fermement la porte derrière lui et la bloqua. Gil avait déjà barricadé les fenêtres solidement et le vent n'était plus qu'un sifflement sinistre contre le bois.

- Hé- Souffla Marlon. On te garde jusqu'à demain. Je n'ai pas envie de te voir filer dans les rapides quand tu reprendras la route.

- Merci.

L'aventurier resta concis, presque froid. Son regard était toujours tourné vers l'océan, malgré les murs de la guilde. Marlon devina où allaient ses pensés.

- T'en fais pas… Fable Reef n'en est pas à sa première tempête. En plus vos magiciens sont présents, ils protègeront la côte et l'île gingembre. On ne peut pas en dire autant pour nous.

Lance se contenta d'acquiescer et de reprendre un air plus serein. Il se joignit à son ami pour préparer leurs couches pour la nuit, puis pour s'installer près du feu. Le vent envoyait des salves glacées par la cheminée.

Au dehors, des torrents entiers lavaient la région. La limite entre fleuve et terre, entre mer et côtes devenait parfois floue, si elle ne disparaissait pas dans la nuit particulièrement noire qui attendait les habitants de la vallée. Les nuages étaient tellement épais et la pluie si violente qu'aucune étoile, pas même la lune n'était visible.

Un premier éclat déchira le ciel avant de claquer contre chaque flan de montagne.

Des éclairs qui, le temps d'une fraction de seconde, dévoilait la terrible tempête que vivait Stardew Valley à la moitié de son printemps. Les échos du tonnerre résonnaient en faisant trembler toute la région. Les arcs de lumières léchant le plafond épais des nuages en tissant des toiles et des toiles de lumières sur ces ténèbres. Parmi tout ces martellements assourdissant et ces nombreux arceaux fugaces et terrifiants,

Un d'entre eux atteignit le sol.

La nuit passa. Marlon s'attendait à ce que bien plus d'arbres tombent sous les fouets de la tempête. Beaucoup étaient écorchés. Il regardait un grand frêne dont l'écorce avait été pelée de moitié. Lance l'accompagnait.

C'était le milieu de matinée, il faisait étonnamment clair maintenant. Les deux hommes avaient attendu patiemment que de la distance soit mise entre la région et l'ouragan avant d'oser sortir constater les dégâts. Marlon les avait emmené sur un chemin en sous-bois un peu plus au nord-ouest de chez Robin, la charpentière. Lance détailla l'étendu du ravage.

Il continua de s'avancer sur le chemin, Marlon le suivit immédiatement au craquement de ses pas. Mais à peine en mouvement, ils se figèrent tous les deux, leurs regards fixés sur un élément qui venait de rentrer dans leur champ de vision.

Il y eut une demi-seconde d'hésitation, mais Lance s'élança à vive allure sans attendre vers ce qu'ils venaient de percevoir, Marlon sur ses traces. Le jeune homme se laissa glisser sur les genoux, se couvrant d'une boue épaisse et collante.

Là, se tenait le corps inerte d'une personne étendue sur le dos, recouverte de feuilles collées à sa peau et ses vêtements détrempées. Une jeune femme dont il parvenait à peine à discerner la couleur des longs cheveux qui pataugeaient tristement sur le sol. Elle était parfaitement immobile et la pâleur de son teint était inquiétant. Mais Lance baissa tout de suite la tête vers son visage la joue tendue vers ses lèvres. Marlon restait silencieux derrière lui. Celui-ci respira enfin quand il vit Lance retirer d'un geste vif sa cape et la glisser jusqu'à la hauteur des épaules de la jeune femme. Elle était encore en vie.

- Il faut vite aller chercher du secours et la réchauffer. Tu la connais ?

Marlon secoua la tête. Le visage de cette jeune femme lui était inconnu.

Lance procéda délicatement aux premiers gestes de secours pendant que son compagnon se mit à courir vers la maison de Robin. Alors qu'il prenait soin de retirer quelques couches des vêtements imbibés d'eau pour éviter l'hypothermie, il s'arrêta avec stupeur : au niveau du cou débutait une succession de marques. Cela démarrait à la nuque et partait d'arborescence en arborescence, jusque bien plus bas que ses épaules.

L'aventurier serra les dents et leva la tête. A côté d'eux un tronc de chêne décapité. Le bois fraichement ouvert était noircie par endroit et ne laissait aucun doute sur ce qui était arrivé.

Cette jeune femme avait été foudroyée.


- Le chemin de fer n'est plus accessible et il y a eut des coulées de boues sur la route, Gus a été vérifié. Expliqua une première voix.

- Et on ne peut prévenir personne, les communications n'ont toujours pas été rétablies ! S'écria une deuxième. Et est-ce qu'on est sûr qu'elle était seule ? Ce n'est pas courant de venir randonné dans la région, surtout seul !

- Nous n'avons trouvé personne d'autre. Affirma une troisième, plus graveleuse. Nous avons inspecté tout le périmètre par sécurité. Il n'y avait rien.

Silence.

Un bruit de porte, quelqu'un qui s'approchait alors que le son des voix était un peu plus clair.

- On ne peut qu'attendre ? Demanda la deuxième.

- Je ne dispose pas de tous les équipements nécessaires à la clinique. Répondit la première. Et elle a besoin de soins immédiats ne serait-ce que pour vérifier son état.

- C'est déjà un miracle qu'elle soit en vie. Compléta la troisième.

Un gant humide et chaud passa sur le visage de la jeune femme. Elle battit lourdement des paupières qu'elle parvenait à peine à ouvrir. Sans pouvoir nettement l'observer elle sentit un mouvement de surprise et la personne à côté d'elle s'exclama :

- Docteur Harvey ! Elle se réveille !

Des pas se dépêchèrent et une silhouette floue se tint à côté de la première. Quelqu'un se penchait au-dessus d'elle. Elle sentit qu'on lui vérifiait son pou et on lui balaya un petit faisceau lumineux au-dessus des yeux. Elle pressa les paupières douloureusement, tentant de tourner la tête, mais son corps endoloris ne lui permit que de dodeliner faiblement.

- Est-ce que vous m'entendez ? Demanda la voix masculine sans lâcher la lumière qui la scrutait.

Elle essaya de parler, mais seul un faible son guttural sorti d'entre ses lèvres. Elle réitéra, cherchant à concentrer ses forces dans sa réponse mais cela ne fut pas plus intelligible. Son corps refusait de lui répondre.

- D'accord… Est-ce que vous pouvez essayer de serrer ma main ?

Elle sentit une main se glisser dans la sienne. Elle essaya alors de remuer les doigts. La sensation était étrange, comme lorsque le sang n'avait plus circulé depuis longtemps dans cette région du corps. Mais elle parvint malgré tout à en faire bouger les extrémités. Harvey hocha la tête, elle était bien consciente. C'était pour le moins rassurant.

- Très bien ! Affirma-t-il, le ton de sa voix se voulait rassurant. N'essayez pas de faire plus, vous avez encore besoin de repos. Ne vous souciez pas du reste, contentez-vous de reprendre des forces.

La jeune femme était confuse. Elle essaya de répondre en vain. Mais elle sentait qu'elle était dans un lit chaud et confortable et l'épuisement de son corps la tirait de nouveau dans la léthargie. Elle ne résista pas longtemps alors qu'elle sombrait dans l'inconscience elle entendit brièvement les voix poursuivre, mais elle ne parvint pas à les écouter.

Une vibration, un bruit sourd. Son corps réagit d'instinct en la réveillant en sursaut. Redressée sur le lit, elle eut du mal à se calmer. La pièce était sombre, il y avait une fenêtre au-dessus d'elle qu'elle percevait à peine avec un rideau à lamelle qui aurait du laisser passer de la lumière. Il devait être le milieu de la nuit. Elle resta comme en suspend, fébrile, avant qu'un flash lumineux ne l'éblouisse.

Sa colonne se crispa, son corps se figea. Une peur sans nom l'étreignit et elle ne sut dire pourquoi. Et quand le tonnerre claqua, elle se mit à crier de panique.

Harvey sursauta, allongé dans le lit voisin derrière le paravent médical. Il attrapa ses lunettes et alluma la lampe de chevet. D'un pas vif mais calculé pour ne pas surprendre sa patiente, il vint la rejoindre.
Le fait qu'une lumière s'allume avait suffit pour faire taire son cri. Tremblante et recroquevillée, elle regardait l'homme qui venait de faire son apparition : il portait une veste verte par-dessus une chemise et arborait une moustache entretenue. Les lèvres de la jeune femme remuèrent sans qu'un son ne sen échappe.

- Respirez tout va bien. Dit Harvey pour la calmer. Je suis le docteur Harvey, vous êtes à la clinique de Stardew Valley. Est-ce que vous ne vous sentez pas bien ?

Elle mit un temps à répondre, elle ne se sentait pas moins confuse que lors de son premier réveil.

- N-Non. Je…

En réalité, elle n'avait pas pris le temps de ressentir l'état de son corps. Elle regarda ses bras qui tremblaient et ce n'était pas tant la peur que ses muscles douloureux qui parvenaient à peine à se mouvoir.

- Je, j'ai mal partout. Je ne me sens pas très bien.

Elle se tint la tête, réalisant aussi qu'elle se sentait fiévreuse. Le médecin se rapprocha et l'enjoint à se rallonger d'un geste doux.

- Là, restez allongée. Dit-il. Je vais vous donner des anti-douleurs pour que cela passe. Avez-vous des allergies connues à ce jour ?

À son regard on comprenait qu'elle réfléchissait à la question, mais elle ne donna aucune réponse.

- Vous souvenez-vous de ce qui vous est arrivé ?

Encore une fois, pas de réponse. Harvey fronça doucement les sourcils. Il tenta une autre approche.

- Comment vous appelez-vous ?

La jeune femme continuait de le regarder avec une expression perdue. Le médecin commençait à se douter que quelque chose n'allait pas. Elle secoua nerveusement la tête en la baissant.

- Je- Je ne sais pas. Avoua-t-elle. J'ai oublié, qu'est-ce qui se passe ?

Sa supplique pinça le cœur d'Harvey, il intervint rapidement avant qu'elle ne panique d'avantage.

- Ne vous en faites pas, nous sommes au milieu de la nuit et vous êtes encore sous le choc. Cela ira mieux demain matin. Je vais vous cherchez quelque chose pour vous faire vous sentir mieux.

Cela stoppa son angoisse naissante. Il sourit et se leva pour quitter la pièce, il revint rapidement avec une tasse où infusait une tisane. Il ne préférait pas tenter le diable et risquer de lui donner un médicament qu'elle ne supporterait pas. Il alluma son chevet et y déposa la boisson. Elle le remercia.

- Essayez de dormir, je veille pour la nuit, si quelque chose ne va pas il vous suffit de m'appeler je suis juste à côté.

Au vu de son état il était hors de question de la laisser seule à la clinique. Alors il avait pris la décision de dormir sur un des lits voisins pour intervenir immédiatement au cas où. Il avait bien fait. Il allait s'en retourner quand un nouveau coup de tonnerre frappa. L'ouragan était passé mais des perturbations devaient encore couvrir la vallée par vagues. La jeune femme sursauta à nouveau de peur, se couvrant la tête. Mais son cri fut beaucoup moins violent que le premier.

- Nous sommes à l'abri ici. Rassura-t-il. Il ne vous arrivera rien.

Mais elle tremblait comme une feuille, elle était terrifiée et ça pouvait se comprendre. Elle devait réagir violemment suite à ce qui lui était arrivé, cela l'avait traumatisé. Il espérait que la boisson chaude la détendrait quelques peu, il attendit qu'elle l'ait fini avant de s'en retourner se coucher, afin de l'aider à se sentir mieux.

Il fallut à la jeune femme quelques temps avant de pouvoir retrouver le sommeil après que le médecin l'ait laissé de nouveau seule. Bien qu'il fût juste à côté, elle n'était pas rassurée tant que les grondements résonnaient. Ce n'est que parce qu'elle était toujours épuisée qu'elle parvint à se rendormir à nouveau. Au matin, elle se réveilla avec les premiers rayons du jour et elle fut soulagée de voir que le ciel s'était dégagé derrière les rideaux. Elle aurait aimé jeter un coup d'œil au dehors, mais ses jambes ne la tenaient pas, toujours cette sensation d'engourdissement et de douleur.

Le docteur Harvey ne tarda pas à revenir s'occuper d'elle. Il vérifia de nouveaux ses constantes. Elle avait de la fièvre mais elle pouvait se redresser, il lui posa de nouveau quelques questions mais il resta volontairement vague et centré sur son état physique plutôt que de revenir sur sa psyché. Ce ne fut qu'après un bon petit déjeuner qu'il osa franchir cette étape. Une infirmière l'avait rejoint, une jeune femme métisse du nom de Maru. Elle était très chaleureuse et l'alitée ne put que remarquer qu'une certaine curiosité animait son regard.

Il fut très vite défini qu'elle était amnésique. Harvey lui expliqua comment on l'avait retrouvé et ce qui lui était arrivée. Les personnes frappées par foudre avaient souvent des séquelles très variées dépendant de nombreux facteurs. Ce qui rendait l'étude du phénomène très compliqué. Il essaya de la rassurer en lui expliquant qu'elle pourrait retrouver la mémoire quelques semaines après l'incident. Mais rien n'était cependant sûr. Elle accueillit la nouvelle difficilement. Elle ne se souvenait d'absolument rien. Aucun souvenir, aucune identité… Elle avait aussi du mal à écrire et se rappeler d'évènements historiques. Mais elle se souvenait d'éléments du quotidien, du moins en théorie et de ce qu'ils avaient pu en déduire ensemble.

Elle allait devoir rester à la clinique en observation : sur le plan physique, bien qu'elle n'ait perdu aucune motricité, ses muscles avaient du mal à se remettre du choc. Et elle avait été brulée de la nuque jusqu'à un peu plus du milieu du dos, la marque que lui avait laissé la foudre était assez typique.

Sur le plan moral… Elle était abattue. Se retrouver aussi démunie dans un lieu qu'elle ne reconnaissait pas et sans savoir qui elle était la faisait se sentir particulièrement vulnérable. Qu'est-ce qu'elle allait faire ?

Harvey ne parvint pas à trouver les mots pour la consoler. La situation était assez inouïe et il aurait fallut quelqu'un de spécialisé pour pouvoir mieux l'aider. Pour le moment, ils ne pouvaient qu'attendre.


- Deux semaines ?! S'époumona Pierre. On doit attendre deux semaines avant que les routes ne soient déblayées ?!

Lewis fit la moue. Il avait tenté tout ce qu'il pouvait pour obtenir de l'aide dès que les communications avaient été rétablies, mais il semblait que les dégâts provoqués par la tempête s'étendaient bien au delà de leur propre région. Tous les services étaient actuellement surchargés à faire au plus urgent.

- Et imaginez qu'on ne soit même pas capable d'avoir nos propres ressources, poursuivit Pierre toujours aussi outré, il aurait fallut qu'on meurt de faim pour qu'ils viennent nous aider ?

- Ils comptent envoyer des hélicoptères dans toute la région pour transmettre des rations au besoin. Répondit le maire. Ils ne nous auraient pas laissé démunis.

- Encore heureux ! Mais les commerçants ? Ils y pensent aussi ? Toute la vallée dépend des marchandises qu'on distribue.

Pierre s'inquiétait de sa boutique, il lui était déjà difficile de tenir la concurrence face au jojamart qui s'était installé dans le village. Alors le fait de devoir mettre en pause son commerce pour deux semaines risquait de lui coûter très cher. Caroline, sa femme, prit le relais pour désamorcer la situation :

- Et pour la jeune femme qu'on a trouvé dans la montagne ? Est-ce qu'ils envoient quelqu'un ?

- Compte tenu du fait que sa vie n'est pas en jeu actuellement et que nous disposons malgré tout d'un médecin et d'une clinique, pour le moment elle reste ici. Expliqua Lewis

La rumeur de son arrivée et de son accident avait déjà fait plusieurs fois le tour de Pelican town, nourrissant les commérages. Elle était un peu la vedette du moment, surtout compte tenu du fait que les autres nouvelles étaient mauvaises. De nombreuses habitations avaient été abîmées et il y avait beaucoup à faire pour que le village retrouve de sa superbe. Pour le moment c'était assez dévasté.

- Elle ne va quand même pas rester à la clinique tout ce temps ? Reprit Caroline. On pourrait l'accueillir le temps que la situation se décante.

- Alors qu'on a déjà accueilli tout le monde lors de l'ouragan ? Protesta Pierre. On a assez à faire, elle sera très bien à la clinique.

La femme aux cheveux verts dévisagea son mari avec Lewis qui secoua la tête. La porte de la clinique s'ouvrit, ils se retournèrent tous les trois. Ils discutaient sur la place du village, devant le magasin de Pierre qui était accolé à même l'hospice. Harvey en sortit, poussant devant lui un fauteuil roulant où était installée la principale intéressée.

Cela faisait plusieurs jours maintenant. Le soleil avait fini par revenir, il faisait simplement un peu frais et le médecin avait insisté pour que l'alitée prenne un peu l'air. Il fallait qu'elle se change les idées. Elle avait beaucoup appréhendé l'idée de sortir, ne sachant ce qu'elle ferait ou comment elle réussirait à interagir avec les villageois. Maru lui avait beaucoup tenu compagnie, c'était quelqu'un de très passionné et cela l'avait aidé à oublier un peu sa situation. Mais maintenant elle était dans le vif du sujet.

Quand le médecin aperçut le petit groupe il vint à leur rencontre. À sa grande surprise, il fut devancé par sa patiente avant même de pouvoir prendre la parole.

- Bonjour. Dit-elle aussi clairement que possible.

Sa voix n'avait pas tremblé, mais elle hésita à poursuivre quand elle vit que les trois personnes en face d'elle restaient silencieuses, surprises. En réalité, tous étaient étonnés de la force de son ton. Ce n'était pas de l'enthousiasme, mais pourtant… Quelque chose les avaient frappé.

- Bonjour ! Finit par dire Lewis avec un très grand sourire chaleureux. Bienvenu à Stardew Valley, même si les circonstances sont un peu… Spéciales. Je suis ravi de voir que vous allez mieux, tout le village s'était inquiété.

La jeune femme desserra les mains de ses genoux. Elle rendit un sourire timide. Harvey présenta tout le monde tour à tour.

- Nous discutions justement de vous. Poursuivit Lewis. Il semblerait que vous devez nous tenir compagnie quelques temps.

- Nous nous demandions si nous ne pouvions pas vous offrir un meilleur gîte que la clinique.

- Elle est encore en observation pour le moment. Expliqua Harvey.

- Hm, certes. Releva Lewis. Mais il n'est pas trop tôt pour se poser la question vu que nous ne pouvons l'envoyer tout de suite à l'hôpital de Zuzu city.

- Je me demande comme ça se passe. Dit Pierre pensif. De s'occuper des foudroyés comme elle je veux dire.

- On dit fulguré dans son cas. Corrigea Harvey.

- Peu importe. Souffla Lewis, à l'attention de Pierre. Ils s'occuperont certainement mieux d'elle là-bas.

- J'ai contacté un confère pour son cas. Affirma Harvey. Dès que les routes seront ouvertes, Robin nous y conduira.

- C'est une bonne nouvelle. Elle y sera certainement mieux prise en charge.

- S'il vous plait… Dit la jeune femme à voix basse.

Mais elle n'avait pas osé monter le ton assez haut pour se faire entendre. Personne ne réagit et les trois hommes poursuivaient la conversation à son sujet. Alors qu'elle contint l'émotion qui lui serrait le cœur, d'autres villageois commençaient à s'approcher. La curiosité l'emportant, ils n'avaient pas pu s'empêcher d'aller rencontrer la nouvelle venue.

- Oh, mais c'est la petite dont tout le monde parle ? Affirma une femme d'âge mûr aux cheveux courts et noirs.

- Elle n'a pas l'air si mal en point que ça. Grommela un homme âgé qui lui aussi d'ailleurs était en fauteuil roulant.

La jeune femme essayait tant bien que mal de contenir ce qu'elle ressentait, faisant bonne figure. Mais elle réalisa bien assez vite qu'elle ne voulait pas que cela dure plus longtemps. De dressant comme un pic sur son fauteuil, sa voix perça de nouveau la discussion, toujours avez cette force, ce cran dont elle avait déjà fait preuve.

- S'il vous plait. Je préfèrerais que l'on me nomme. Si je reste avec vous ici pour quelques temps ce sera plus simple. Et aussi plus confortable pour moi.

Elle en avait plus qu'assez qu'un pronom la désigne et d'être qualifiée de patiente ou de foudroyée. Elle ne pouvait changer ce qui lui était arrivé mais elle n'avait certainement pas envie que cela la définisse.

Son affirmation rendit tout le monde coi. Et quelques réflexions débutèrent immédiatement pour tenter de trouver une idée. La voix d'une femme dans son dos fut la première à parler :

- J'ai une idée !

Elle se retourna dans son assise pour voir une belle femme qui devait avoir dépassé la cinquantaine. Elle avait des cheveux bruns épais et sauvages, tressés par dessus son épaule. Derrière elle, une petite fille à la tenue très distinguée pour quelqu'un de son âge et de cette région.

- Marnie ! Fit Lewis.

La fameuse Marnie sorti quelque chose de sa poche et l'offrit à la jeune femme qui tendit la paume de ses mains pour le recevoir.

- Je suis allée me balader avec Jas et Vincent, poursuivit-elle, et nous sommes même allés voir l'arbre sous lequel on vous a retrouvé.

Dans les mains de la jeune femme se tenait un brin de muguet. Elle l'observa avec attention comme si elle tenait quelque chose de précieux.

- Vu que le premier mai est passé et que je voulais apporter quelque chose de plus festif au village, je me suis dit que ce serait une bonne idée. Et figurez-vous que sous ce chêne un paquet y a poussé !

Elle sourit, contente de son petit effet.

- Vous n'avez qu'à être Lilly of the Valley !


Note de l'auteur :

Vous dormirez moins bête ce soir, mais en réalité pour les personnes qui survivent à un coup de tonnerre on dit fulguré ! Foudroyé est réservé uniquement à ceux qui en décèdent. J'ai hésité à le corriger mais pour la compréhension c'est certainement mieux comme ça !

Et oui, encore une Lilly mais j'aime ce prénom !