Chapitre 17

Il semblait que les services de l'enfance étaient plus que surchargé à Chicago. Malheureusement, ce n'était pas surprenant, trop d'enfants dans des situations compliqués, des dossiers qui s'empilaient et un manque cruel de personnel. Une assistante sociale arriva seulement tard le soir au district. Eliott dormait dans les bras de Jay.

-Bonsoir, désolé du retard, mais on est surbookés. Alors, voilà ce petit ange ? Demanda-t-elle tout en s'approchant du bureau de Jay.

-Qu'est-ce qu'il va devenir ? Interrogea Jay.

-Malheureusement, on n'a plus de famille d'accueil disponible alors il va aller en pouponnière.

-Je peux m'en occuper. Retorqua Jay.

Face au regard surpris de l'assistante sociale, il poursuivi.

-Le temps que vous lui trouviez une famille, je peux m'en occuper.

-Vous êtes sur ?

Jay approuva d'un signe de tête.

-Ce n'est pas conventionnel, mais compte tenu de la situation ça me semble être la meilleure option. Vous avez tout ce qu'il faut pour vous en occuper.

-Je pourrai lui fournir ce qui lui manque. Dit Tony. J'ai deux enfants qui sont grands maintenant, mais j'ai tout gardé.

L'assistante sociale hocha la tête.

-Très bien dans ce cas je vous le confie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit surtout n'hésitez pas.

Elle lui tendit sa carte avant de se faire raccompagner par Kim.

-T'es sûr de toi ? Interrogea Tony.

-Oui. Je peux m'en occuper. Il mérite qu'on s'occupe de lui.

-Ok.

-Vous savez quoi, il est tard, on aura aucune info supplémentaire ce soir, vous feriez mieux de tous rentrer. Et Jay demain, emmène le petit ici, et même les jours suivants, on lui trouvera une petite place.

Jay hocha la tête, avant de récupérer toutes les affaires qu'ils avaient acheté pour Eliott. Antonio et lui rentrèrent ensemble, ils s'arrêtèrent dans la maison du détective hispanique pour récupérer ce qu'il fallait pour Eliott : Berceau, poussette, lit parapluie, des vêtements, quelques jouets… Avant de toute installer chez Jay.

-Si t'as besoin de quelque chose appelle.

-Merci Tony, pour tout.

-Pas de soucis. C'est génial ce que tu fais pour ce gamin.

Jay hocha la tête, il n'était pas sûr qu'il était la personne idéale pour ce rôle mais il ferait de son mieux, ça il en était sûr. Eliott avait déjà trop vécu pour un si jeune âge.

Il observa le bébé qui s'endormait dans le berceau, et il resta jusqu'à ce que la fatigue l'emporte lui aussi.

Ainsi commença son aventure avec Eliott…

Deux semaines plus tard, ils avaient bouclé l'affaire du meurtre des parents d'Eliott : Les Jacobson.

C'était une affaire horrible, un malentendu, un stupide malentendu avait couté la vie de deux personnes et privé un enfant de ses parents pour le reste de sa vie.

L'équipe des renseignements avait rapidement établis que les Jacobson n'avaient absolument rien à se reprocher. Il travaillait comme commercial dans une banque, elle était secrétaire d'un cabinet d'avocat. Leur passé était clean, personne ne leur connaissait d'ennemis. Le seul point noir de leur famille était qu'il ne parlait plus à leurs parents, car les deux familles étaient contre leur union, mais malheureusement c'était des choses qui arrivaient et les alibis des parents avaient été vérifiés.

Et puis, ils avaient finalement découvert qu'il y avait un trafic d'armes en cours dans le quartier d'à côté. Et le bras droit du responsable de ce trafic avait eu les yeux plus gros que le ventre et avait voulu doubler son patron en vendant les armes à un gang rival. Seulement, son patron s'en était rendu compte et il avait envoyé des hommes de main pour le tuer. Mais il semblerait que ses hommes de mains n'étaient pas très futés, parce qu'au lieu d'aller tuer Mike Jacodson, ils ont assassiné Mike et Leïla Jacobson.

Une affaire malheureuse, des personnes innocentes tuées à cause d'une lettre dans leur nom, une seule lettre. Le point positif de cette histoire était qu'elle avait permis de mettre fin à ce trafic d'armes en cours, dommage que le prix ait été aussi cher.

Jay était chez Hailey, elle l'avait invité à manger le soir, ils avaient fini tôt pour changer. Et après avoir bouclé leur rapport, les deux détectives avaient envie d'une soirée tranquille. Elle lui avait proposé un diner, il avait accepté, d'autant qu'il savait qu'il aurait le droit à une spécialité Grecque.

Il était en train de jouer avec Eliott, sur son tapis dans le salon, il avait sorti quelques jouets, mais le petit garçon était plus intéressé par jouer avec sa chaussette que n'importe lequel de ses jouets. Jay lui faisait des chatouilles sur le ventre, savourant le rire cristallin d'Eliott, c'était une musique à ses oreilles.

Hailey baissa le feu sous le plat qu'elle préparait pour les rejoindre. Elle s'asseya en tailleur sur le tapis, et Eliott rampa jusqu'à elle, un grand sourire aux lèvres. Un vrai charmeur. Elle était en train de le chatouiller, lorsque Jay prit la parole :

-Je vais l'adopter.

Elle leva les yeux vers lui. Se serait mentir de dire qu'elle était surprise. Parce qu'elle avait vu la manière dont Jay s'était attaché à Eliott. Elle avait vu le lien entre les deux se développer, elle avait juste espéré que durant ces deux dernières semaines elle n'était pas la seule à l'avoir remarqué et il semblait que ce soit le cas.

-D'accord. Garder les choses simples, toujours, pas d'explosions de joie, c'est quelque chose qu'il avait gardé de sa détention, même après tout ce temps.

-Tu connaitrais un bon avocat en droit de la famille ? elle vit la lueur malicieuse dans ses yeux, signe qu'il plaisantait, mais pas totalement.

-En fait, oui, j'en connais un.

Le parcours pour l'adoption d'Eliott avait été long. Jay avait dû justifier de son état de santé, parce que six mois de détention ne faisait pas bien dans le dossier. Il avait eu le soutien d'Ethan, du Docteur Charles, de ses équipiers, de son frère et de Hailey. Et finalement, après plusieurs mois de batailles, on lui avait accordé le droit d'adopter Eliott, personne de sa famille le contestait, donc Jay pouvait officiellement devenir sa famille.

Jay se souviendrait toute sa vie de ce jour-là, toute son équipe et son frère était présente alors qu'il signait les papiers faisant d'Eliott son fils. Il n'avait jamais été aussi heureux de toute sa vie.