Eddie avait du mal à calmer sa nervosité.
Pourtant, tout se passait bien avec Christopher. Le petit garçon savait qui il était et il semblait l'accepter. Mais comme d'habitude, il avait peur de tout faire foirer.
Il savait que Bobby s'était opposé à leurs rencontres mais Athena avait su trouver les mots qu'il fallait en lui rappelant que ce n'était pas son choix à faire. Son capitaine n'en gardait pas moins rancune contre lui et Eddie comprenait.
Cette histoire d'avoir impliquer un avocat et fait une demande de garde exclusive avait été une très mauvaise idée.
– Je suis vraiment content de passer du temps avec toi, affirma-t-il faisant sourire son fils.
Dieu, ce qu'il pouvait ressembler à Shannon.
– Tu sais, commença Christopher. Papa m'a dit un jour que j'avais un deuxième papa quelque part et que ce deuxième papa pourrait me parler un plus de maman.
– Ouais, je… Je pourrai même te donner des tas de photos. Elles sont rangées chez ma grand-mère.
– C'est vrai ?
– Oui, c'est vrai, sourit-il. Je te la présenterai aussi, ma grand-mère.
– Elle est encore vivante ?
– Et bien, oui, rit-il.
– Et bah, elle doit-être drôlement vieille, ta grand-mère.
– Je ne sais pas, admit-il. Je ne prendrai pas le risque de lui demander son âge. Tu sais, je l'appelle Abuela et elle a hâte de te rencontrer.
– Elle va m'aimer, tu crois ?
– Elle est déjà folle de toi, lui affirma-t-il.
Eddie vit Christopher frissonner.
Le temps s'était rafraichit et il lui tendit les bras comme une invitation claire à venir se réchauffer contre lui. Mais il ne le forcerait à rien.
– On rentre ? proposa-t-il.
Christopher se contenta de sourire et le laissa le prendre contre lui. Eddie ramassa ses affaires et il retournèrent vers la maison des Grant-Nash. Il savait que Bobby devait rebondir sur tous les murs de la maison, prêt à appeler la police pour enlèvement d'enfant et Eddie ne le blâmait pas, il était un inconnu pour lui.
Athena lui ouvrit la porte avec un sourire.
Eddie avait emmitouflé Christopher dans sa veste, deux fois trop grande pour lui, pour le garder au chaud. Elle s'écarta de la porte et le laissa entrer. Eddie passa devant Bobby qui lui lança un regard noir.
Il déposa Christopher sur le canapé qui immédiatement se lova contre son père.
– Hey, mon pote, sourit Buck. Comment était la balade ?
– Papa a dit qu'il me donnerait des photos de maman.
– Oh ? Il doit en avoir beaucoup.
– Il en a des tas chez sa grand-mère. Il a dit qu'elle m'aimait déjà et que je la verrai bientôt. Je crois qu'elle est super vieille. Tu te rends compte, c'est sa grand-mère quand même.
Buck se mit à rire et embrassa la tête de leur fils avant de tendre la main vers lui pour qu'il le rejoigne.
Eddie ne se fit pas prier.
Il avait vraiment cru l'avoir perdu. Lorsque son cœur s'était arrêté, Eddie avait sentit le sol se dérober sous ses pieds. La douleur était accablante mais contre toute attente, le cœur de Buck était reparti et son état s'était soudainement amélioré.
Les médecins ne l'expliquaient pas.
Buck s'était réveillé quelques heures plus tard et Eddie avait observé de loin pas tout à fait sûr que Buck se souvienne de lui. Il ne voulait pas l'effrayer et puis Bobby et Athena avaient besoin d'être près de lui.
Le médecin l'avait finalement extubé et Buck l'avait regardé en silence.
Eddie ne savait vraiment pas quoi lui dire. Comment lui expliquer qu'ils étaient des âme-sœurs et qu'ils étaient tombés amoureux pendant son coma ?
– Est-ce que tu m'aimes toujours ? avait murmuré Buck.
Eddie avait pleuré de joie en acquiesçant.
Buck s'était contenté de lui tendre une main tremblante et Eddie l'avait rejoint. Il l'avait embrassé sur tout le visage en lui soufflant des mots d'amour et Buck l'avait attiré à lui pour un câlin qui avait suffit à calmer toute son angoisse.
Buck lui avait dit que même s'il avait l'impression que c'était un rêve, il savait que tout ce qu'ils avaient partagé était réel. Eddie se sentait chanceux d'avoir Buck dans sa vie, et d'avoir retrouvé son fils, leurs fils.
C'était si inespéré.
Athena avait parlé avec le pompier Gutierrez qui avait accepté de déposer une plainte contre Simmons et de témoigner sur ce qui s'était passé. A sa grande surprise, d'autres pompiers en poste avec Simmons ou dans d'autre casernes s'étaient également manifestés. Buck avait également témoigné dès qu'il s'en était sentit la force.
Simmons avait été arrêté et devrait passer en jugement dans les mois à venir. Eddie était soulagé de savoir que s'en était fini de ses manigances. Le quart B du 118 était à présent sous les ordres d'une femme, qui avait fait le ménage dans l'équipe.
Le 118 allait enfin respirer.
Depuis sa sortie d'hôpital, Buck passait sa convalescence chez ses parents. Eddie savait qu'il ne pourrait pas s'empêcher de lui faire l'amour et Buck n'était pas encore en état de faire des galipettes.
Malgré tout, son petit-ami était déjà en train de préparer son retour à la caserne, pour le plus grand désarroi de son père. Heureusement, il avait convaincu Bobby de les laisser faire équipe, Eddie n'aurait pas supporter de ne pas pouvoir être là pour assurer ses arrières.
Buck déposa un baiser sur ses lèvres et Eddie soupira d'aise.
Il savait que dés qu'il le pourrait, Buck se réinstallerait avec lui, et cette fois il emmènerait Christopher avec lui. Ils formeraient enfin la famille qu'ils devaient former. Buck avait été clair là-dessus. Eddie lui avait demandé une fois et il avait dit oui, il ne reviendrait pas sur cette décision.
Eddie ne s'en plaignait pas.
Buck bailla soudain mais Eddie savait qu'il n'irait pas se coucher temps qu'il serait là. Il réarrangea la position de son petit-ami, qui se pelotonna contre lui alors que Christopher allait rejoindre son grand-père.
– Je t'aime, Eddie.
– Moi aussi je t'aime, querido. Je t'aime tellement.
– J'ai hâte de vivre avec toi. J'aime mes parents mais mon père est trop sur mon dos.
– Ton père me déteste.
– Personne ne peut te détester.
– Crois-moi, il me hait.
– Je crois qu'il est jaloux.
– De moi ?
– De notre lien.
– Il est ton père, je suis ton âme-sœur. Nous avons des liens différents.
– Il m'a vu, soupira-t-il. Quand je t'ai fait mes adieux, mes parents m'ont vu. Je ne sais pas comment c'est possible, mais je suis apparu sous leurs yeux. Mon père déteste que pendant tout ce temps tu me voyais et pas lui.
– Ça et aussi ma demande de garde exclusive, grogna Eddie.
– Pas ta plus brillante idée, s'amusa Buck. Mais je t'aime et il finira par s'y faire.
– J'espère qu'il le fera vite, souffla-t-il. Parce que j'ai très envie de te demander d'être mon mari.
– J'espère aussi, confirma Buck. Parce que j'ai très envie que tu me le demandes.
Ils s'embrassèrent de nouveau, fou amoureux l'un de l'autre et Buck se réinstalla contre son torse pour s'endormir. Eddie le serra contre lui bien décidé à ne plus jamais le lâcher.
Non plus jamais.
