Bonsoir,

Merci pour vos reviews. Certains ont des problèmes à la lecture, des bugs sur certains chapitres. Je ne comprends pas. La fiction est disponible sinon sur WattPad.

Merci en tout cas !

Bonne lecture,


Le temps paraissait toujours plus long à l'hôpital. Je m'en voulais terriblement d'avoir gâché notre journée d'une manière si bête. Si j'avais fait attention à la route, cela ne serait jamais arrivé.

J'avais passé le scanner en urgence, pour éloigner les risques liés à un traumatisme crânien. Je n'avais rien. J'étais soulagé. J'espérais du fond du cœur, que les médecins et infirmiers aient pu le dire à Regina. Je ne voulais pas l'inquiéter davantage.

L'adrénaline commençait à retomber, je le sentais bien. Les douleurs se faisaient de plus en plus fortes, la fatigue aussi. C'était le contre coup de cet accident.

La douleur me prenait surtout au niveau du bras gauche, irradiant dans l'épaule.

J'en avisai l'interne qui était à côté de moi, patientant mon tour pour la radiographie. Il m'administra rapidement un antidouleur, ce qui me fit dormir rapidement. Ne voyant ainsi plus le temps passer.

« Oui, vous m'avez fait bipper ? » Intervint le Docteur Powell à l'accueil de l'hôpital.

« Oui, cette dame vous a demandé. » Pointa-t-elle Regina du doigt.

« Je vous remercie. »

Le Docteur Madie Han Powell, s'approcha de Regina qui de dos ne la vit pas arriver.

« Regina Powell est donc ici ? »

En entendant son prénom, elle sortit de sa rêverie, et se leva, avant de lui faire face.

« Oh Madie. Merci d'être venue. Oui, je ne savais pas comment te faire venir, autrement. »

« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Je… J'espère que je ne te dérange pas. Seulement j'avais… »

« Quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Tu pourrais me rendre un service ?»

« Évidemment. A toi, je ne peux rien refuser. Madame Powell.»

« Ne m'appelle plus comme ça.»

« C'est toi qui t'es présenté ainsi à l'accueil de mon hôpital.»

« Je sais. C'était uniquement pour te faire venir. Mais nous ne sommes plus mariés, donc abstiens-toi. toi.»

« Gina, tu me manques.» Répondit la chirurgienne en s'approchant doucement de la jeune créatrice.

« Madie, je t'arrête tout de suite. Je ne suis pas venue pour ça. Seulement, j'ai ma compagne qui se trouve dans l'hôpital.»

« Pardon ?»

« Tu as très bien entendu. Ne me fais pas répéter.»

Le Docteur Powell, se tourna, ne présentant ainsi que son dos à son interlocutrice.

Elle avait été touchée par cet aveux. Elle était triste, blessée.

« Et en quoi ça me concerne ?»

« Madie, tu pleures ?» S'inquiéta Regina en entendant la voix étouffée de son ex-femme.

Elle se retourna violemment.

« Évidemment, que je pleure ! Tu sais que j'ai toujours gardé espoir.»

« Calme toi. Pourrions-nous aller en discuter dans un endroit plus calme ?»

La chirurgienne attrapa la main de Regina avant de la traîner dans un grand couloir, elle passa le badge au niveau d'une poignet et pénétra dans la salle avant de la fermer à clé.

Regina observa cette salle, cela ressemblait à une petite pharmacie d'appoint.

« Madie, tu dois arrêter ça. Nous avons divorcé. Tu es une femme très intelligente, tu devrais comprendre ce que cela veut dire, non ?»

« Cela ne m'empêche pas d'espérer.»

« Je t'en prie, ne me fais pas ça.»

Regina tourna en rond dans cette pièce. Elle s'en voulait d'avoir fait appeler Madie Powell. Malgré tout, elle savait que cette chirurgienne était la meilleure dans son domaine. La traumatologie.

« Écoute Madie. Si je t'ai fait appeler, c'est pour que tu puisses me donner un avis médical. Emma, a été percutée par une voiture. Je suis très inquiète. Je sais que c'est difficile de trouver un bon médecin en ce moment, quelqu'un qui ne mettra rien de côté. Et j'ai confiance en toi.»

« Emma, c'est son prénom alors.»

« Tu as écouté ce que je t'ai dit ?» Regina s'approcha d'elle, lui tenant les épaules. Essayant ainsi de capter son regard.

« Regina, embrasse-moi.»

Regina resta ébahi face au comportement de cette femme.

Le ton monta et s'énerve.

« Ce n'est pas vraie. Tu sais quoi. Oublie tout ça, oublie ma requête.» Puis elle sortit de la pièce. Elle se dirigea vers la salle d'attente qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt.

Et patienta, silencieusement, mais n'en étant pas moins inquiète pour Emma.

De mon côté, après de longue heure d'attente. Je pus enfin passer ma radiographie.

Vous vous inquiétez pour moi ?

Je n'avais rien de bien grave. Une entorse et une luxation de l'épaule.

J'avais eu visiblement beaucoup de chance.

Après avoir vu l'interne disparaître quelques minutes, je le vis revenir à mes côtés.

« Je viens d'avoir le service de traumatologie de l'hôpital. Je vais vous conduire au bloc pour votre luxation. Ensuite votre épaule et votre cheville devront être mises au repos.»

Je comprenais avec difficulté la moitié des informations qui me furent données.

Et j'essaye, tant bien que mal, de lui expliquer qu'il fallait prévenir la femme qui m'accompagne. Pour ainsi pouvoir la rassurer.

Je ne comprenais pas tout ce qui se passait. Mais j'étais confiante. Regina avait tenu impérativement à cet hôpital. Il y avait bien une raison.

Je pense m'être assoupi un long moment. Et je ne fis réveillé qu'en sentant le chariot bouger.

C'était encore cet interne qui me fit passer les portes du bloc opératoire.

Ou m'attendait une petite équipe médicale.

« Bonsoir. Je suis le Docteur Madie Powell. Nous allons nous occuper de vous.»

Je la remercia chaleureusement. Sa voix était douce, agréable.

C'était important d'avoir un médecin en mesure de nous rassurer, d'être calme, d'être confiant.

Avec sa calotte sur la tête et son masque chirurgical, je pouvais qu'apercevoir son visage. C'était visiblement une femme classe, de très bonne manière. Mais un accent différent des autres Américains que j'avais croisés.

Très vite, je lui expliqua que l'anglais n'était pas mon point fort.

Et je fus très surprise de l'entendre parler français. Elle ne le métrisait pas aussi bien que Regina c'était certain. Mais il y avait des bases solides.

« Ça ne va pas durer longtemps. J'ai vu les radiographies. Il n'y a aucune fracture. On va vous injecter des décontracturants musculaires. Vous allez respirer dans le masque. Et je vais reboiter votre épaule.»

J'inhaler les vapeurs du masque que j'avais sur le visage. Je me sentais en apesanteur. Cette sensation était étrange, j'avais mal sans avoir mal. Je me sentais euphorique.

Je sentis les mains de cette chirurgienne sur mon épaule, puis sur mon bras. Son geste est doux, puis vif. Et la douleur irradia dans tout mon corps.

J'avais mal. Mais j'étais bien trop embué pour pouvoir l'exprimer.

Mon bras fut immédiatement immobilisé avec une écharpe.

Après seulement quelques minutes, je quitta ce bloc, sans un mot du Docteur Powell.

Mon interne avait disparu. J'étais entre les mains d'une infirmière qui m'emmena en chambre.

Au quatrième étage. En service de traumatologie.

Je fis bien vite, rejointe par Regina.

« Oh Emma. Comment tu te sens ? Tu m'as fait si peur. » Dit-elle en se précipitant à mon chevet. Elle posa sa main sur mon visage.

« Ça va mieux. Mais je suis fatiguée. »

« Endors-toi. Je reste ici. »

Elle m'embrassa, avant de me laisser me reposer quelques heures.

Durant la nuit, on toqua doucement, et la chirurgienne pénétra dans la pièce. Cela ne m'avait pas réveillé. Entre la fatigue, la douleur et les médicaments, j'étais bien sonnée.

« Alors c'est elle ? » Demanda le Docteur Powell en s'approchant du bord du lit.

« C'est toi qui t'es occupé d'elle ? »

« Oui. Elle a l'air très gentille. »

« Elle l'est. Merci Madie. »

A ce moment-là, les chuchotements bourdonnaient à mon oreille, et j'essaya de me réveiller.

En entre ouvrant les yeux, je pus voir Madie s'approcher de Regina, lui attrapant une main.

« Sois heureuse alors, Regina. »

« Toi aussi, Madie. »

Elles s'enlacèrent quelques secondes, puis la chirurgienne quitta la pièce.

« Regina ? »

«Oh tu es réveillé. Comment tu vas ?»

«Tu l'as connais ? C'était ma chirurgienne ?»

«Oui je la connais, c'est Madie Powell. Mon ex-femme.»

Pardon ? J'étais subjugué de cette annonce. Certes, j'étais fatigué, mais je n'aurais pas pu oublier cette information. Comment pouvez-t-elle me cacher une telle information ?

Ce n'était pas rien, si ?

Voilà que mon cerveau faisait des siennes...

Impossible d'arrêter, de penser ou de me faire des films.

Pourquoi avaient-elles divorcé ?

Pourquoi c'étaient-elles mariées ?

Est-ce que cette chirurgienne tournait toujours autour de Regina ?

Moi qui, quelques minutes avant, était dans les vapes, et morte de fatigue. Me voilà furieuse contre la femme que j'aimais.

« J'espère que je rêve. Tu as été marié et tu ne me l'as jamais dit !»

« Et bien je te lis là. Emma, calme toi. Nous avons encore beaucoup à apprendre de l'autre. Ça n'est pas le moment le plus glorieux de ma vie. C'est clairement pas le sujet que j'aurais abordé dès le début avec toi. Explique-moi comment je pouvais te faire tomber amoureuse de moi, tout en te racontant mes déboires amoureux ?»

« Raconte-moi !»

« Emma... Je t'en prie. Entends que ça a été une fin épouvantable pour moi. Et ce n'est pas si simple.»

« Dans les grosses lignes alors. J'attendrais pour la suite.»

« Et bien nous nous sommes rencontrés en France. Lors de nos études. Elle venait d'Australie pour un stage. Elle faisait une spécialité que seule la France pouvait lui offrir. Elle avait reçu une bourse. Je devais avoir 18ans. Nous sommes restés 1an ensemble, c'était idyllique à mes yeux de jeune fille. Puis j'ai dû la voir partir pour New-York. Nous nous sommes donc éloignés sur la durée de mes études. Deux ans ce sont écoulés avant que je ne rentre à New-York. Puis sans le faire exprès, nous nous sommes recroisés. Et nous sommes retombés amoureuses. Nous nous sommes mariés un an plus tard. C'était bien trop rapide. Cela s'est fait en quatrième vitesse. Une promesse après une nuit difficile.»

« La suite ?»

« Tu es dur avec moi, Emma.»

« Continue.»

« Puis les deux ans qui ont suivi notre mariage, ont été mauvaise pour nous. Nous passions chacune beaucoup trop de temps à améliorer notre carrière. Nous ne nous accordions que quelques heures par mois ensemble. Le temps d'un restaurant, d'une balade...

Puis elle s'est entouré d'un entourage avec lequel je l'ai vu changer. Et je voyais que je ne la satisfaisais plus. Elle me réprimandait sur mon comportement, ma façon d'être. Tout en me disant qu'elle m'aimait. J'ai fini par ne plus la croire. Cela me faisait beaucoup de mal, de ne pas pouvoir être moi-même à ses côtés. Puis un événement a fait, que nous avons divorcé. Mais cela remonte à 4ans maintenant. Cela est terminé depuis un moment pour moi.»

« Pour moi, c'est nouveau.» Lui avais-je répondu très durement. Je ne me rendais pas compte de mon comportement à ce moment-là. Je m'en suis terriblement voulu par la suite. Elle ne méritait pas cela.

« Emma. Pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal à mettre tout cela derrière moi. Pouvoir avancer sans y repenser. J'ai été malheureuse durant très longtemps. Donc je t'en prie. Ne me jette pas ça à la figure de cette façon. Le passée est derrière moi. Mon avenir devant moi, avec toi. Je ne veux pas tout mélanger.»

« Je ne sais pas. J'ai besoin de temps.»

«S'en est trop Emma. Je suis désolé.»

Puis je vis Regina se lever. Elle resta plantée là quelques secondes à m'observer. Je vis quelques larmes couler sur ses joues. Puis elle tourna le dos et quitta ma chambre d'hôpital.

Regina tenait bien trop à moi, pour quitter l'hôpital sans se retourner.

Elle sortit de l'hôpital et s'installa sur les bancs extérieurs. Elle avait besoin de prendre l'air, de respirer. Regina ne voulait pas sentir le poids sur ses épaules, l'écraser davantage.

La tête dans les mains, elle ne vit pas que quelqu'un s'asseaia à ses côtés.

« Elle n'est pas si parfaite.»

Elle reconnut immédiatement cette voix, cet accent australien.

Elle redressa la tête et vit Madie Han.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne travailles pas ?»

« La nuit est difficile. Je suis de garde. J'avais besoin de prendre l'air. Et toi ? Pourquoi tu n'es pas au côté de ta dulcinée.»

« Nous nous sommes disputés.»

« Donc pas si parfaite ?»

« Arrête, tu ne l'as connais pas. Nous nous sommes disputés à cause de toi !»

« Tu lui as parlé de moi ?»

« Je n'avais jamais évoqué notre mariage. C'est chose faite. Mais ce ne fut pas facile.»

« Je me doute. Tu lui as parlé de l'enfant ? »

« Non. »

« Merci. »

« Est-ce que tu peux me laisser ? Je te remercie de ton aide. Mais nous devons continuer chacune notre route. »

« Au revoir Regina. Prends soin de toi. » Puis elle se leva, et disparut à travers les portes automatiques de l'hôpital.

Elle resta plantée là des heures, ne sachant quoi faire.

Regina ne pouvait rentrer ainsi chez elle. Elle ne l'envisagea même pas.

Elle s'inquiétait pour moi.

Mais elle voulait me laisser me reposer, prendre le temps pour réfléchir.

Elle envoya un message à Kathlyn, qui était sa responsable de maison mère.

Regina l'avait engagée quelques années plutôt dans le but de pouvoir avoir un œil sur son entreprise et sa gestion, même quand elle n'y était pas.

Regina pouvait donc se reposer et déléguer auprès de Kathlyn.

Elle l'avertit qu'elle ne pourrait être présente le lendemain. Et s'excusa.

Puis après tout ce temps passé à errer entre le hall de l'hôpital et son parvis. Elle prit l'ascenseur et pénétra dans ma chambre.

Je dormais bien profondément. Et ne fut réveillé qu'au petit matin par la lumière du jour qui pénétra les grandes fenêtres.

«Regina ?»

«...Mmh» Put-elle grogner, tout en ouvrant les yeux.

« Je suis désolé.»

Elle se leva rapidement du siège dans lequel elle avait passé une partie de la nuit recroquevillée.

Et se dirigea vers la porte.

« Je vais m'occuper de ton dossier de sortie.»

« Non attends. Je dois te parler.»

« Pas maintenant.»

Puis elle quitta la pièce, sans un regard pour moi. Cela me brisa le cœur.

Elle avait d'ordinaire un regard si doux envers moi. Je pouvais presque me sentir comparé aux plus belles merveilles du monde antique.

Mais pas à ce moment précis.

Je voulais m'excuser. Parce qu'elle avait eu raison, j'avais été terriblement dur avec elle.

A ce moment-là, rongé par la jalousie, je ne savais pas. Je ne percevais pas la tristesse de son passé. Mais je savais que j'avais sûr réagis.

Et son comportement, la distance qu'elle mettait entre nous, me faisait réellement culpabiliser.

Elle signa les papiers de sorties, elle récupéra des ordonnances, et paya les frais médicaux.

C'est vrai... Je n'avais pas songé à ça.

Elle revint et m'aida a m'habiller du mieux qu'elle le put avant de m'installer dans un taxi.

Sa voiture ayant été oubliée à Brooklyn. Elle s'était précipitée dans l'ambulance avec moi.

Je n'y avais pas pensé non plus.

Et c'est un silence de plomb, qui fut très dur pour moi. Que nous arrivions à son appartement.

Elle proposa de m'aider à me doucher. Car je me sentais terriblement sale.

Elle me fit couler un bain chaud. Cela détendait mes muscles. Cela était si apaisant.

Je la vis prendre un gant et un savon, avant de s'agenouiller à mes côtés pour me savonner le dos.

« Merci pour tout ce que tu as fait, Regina.»

« Je t'en prie.»

Je lui attrapa le poignant, essayant de capter son regard.

« Je suis désolé. Je n'aurais pas dû te parler ainsi. Mais tu sais bien que je suis un poil jalouse. Et cette nouvelle a été difficile à accepter.»

« A accepter ? Mais je ne te demande pas de l'accepter. C'est une partie de mon histoire, de ma vie, de mon passé. C'est encore pire que ce tu dis. Tu es censé découvrir qui je suis maintenant. Et le fait de m'être marié n'est pas censé me dévaloriser à tes yeux.»

« Non ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je suis désolé. Je voulais dire, que j'étais surprise. Et que j'ai pas pris le temps de comprendre. Je me suis énervé contre toi. Et tu ne le méritais pas.»

« Tais-toi maintenant.»

Elle finit de m'aider pour me rincer, pour me sécher et m'habiller.

Il me fallait beaucoup de repos, donc elle m'installa confortablement dans le lit.

« Je vais récupérer ma voiture.»

Puis s'en alla.

Je n'avais jamais connu ça. Le fait d'être soigné, dorloté par la personne qui vous fait la tête.

Mes ex, claquaient la porte sans se retourner, sans scrupule et s'en allaient.

Même dans sa colère, elle faisait attention à moi. C'est si beau, si doux.

Cela me rappela un dessin animé que j'aimais beaucoup plus jeune.

Là-haut. Ce vieux couple, qu'étaient Ellie et Carl Fredricksen, furent sûrement une grande partie de ma vie mon couple phare, le couple le plus beau jamais vu.

J'alluma la télé, essayant de me détendre un peu. Mais sans grande surprise, je n'y arrivai pas énormément.