Tel que je suis

Cinq ans s'étaient écoulées, cinq longues années qui avaient finalement permises au monde sorcier d'enfin mettre de l'ordre dans son fonctionnement. Harry Potter et toute sa génération l'y aidant, les choses s'étaient améliorées. Durant ces cinq années, l'écart entre les idées de tout un chacun sur le chemin à prendre pour le monde sorcier s'était amoindri presque harmoniser. D'avantage de liberté dans les choix, plus d'informations et surtout un libre arbitre qui laissait présager un avenir positif en compagnie des moldus.

Cette avancée permise par les héros de toute une génération, ceux qui n'avaient pas envie de voir les mœurs sombrées de nouveau. Et Harry Potter en faisait partie lui aussi s'était battu aux côtés de ceux qui voulaient faire partie de cet avenir là, lui aussi avait donné de sa personne pour y parvenir. Après ces cinq dernières années, Harry trouva enfin une place fixe au ministère. Il était devenu une petite souris qui n'avait eu de cesse de tenter de faire promulguer des lois afin de faire changer les mentalités.

Une place devenue pérenne, apportant au sorcier la discrétion dont il avait toujours rêvé. Mais sa vie manquait de nouveau de piquant, le piquant d'être quelqu'un comme il le fut cinq ans plus tôt. Elle était devenue parfaite, sans rebond, sans aléas. Sont travaille consistant à rédiger et soumettre des lois, il passait ses journées cloitrer dans un bureau mitoyen de celui d'un ex- fils de mangemort. Draco, son voisin de bureau, travaillait lui aussi d'arrache pied au redressement des mœurs. Quoique très peu présent car directement sur le terrain, l'ancien mangemort, avait réussi à renouer avec Harry. Leur cohabitation primordiale sonnait toujours d'une note glorieuse lorsque Drago revenait vainqueur d'un combat contre l'un de ces mangemorts persuadé que Voldemort pourrait un jour revenir de ses cendres.

L'idée que le seigneur des ténèbres lui-même puisse revenir à la vie laissait toujours Harry et ses camarades amusés. Car Hermione Granger et son équipe de sorciers scientifiques avaient travaillé avec efficacité sur la protection des restes du lord noire. Sceaux de protections, alarmes inviolables, hurleurs, désactivation des molécules magiques sur les cendres résidus de la dépouille du sorcier noir. Le moindre souffle sur ce coffre renfermant la fin de Voldemort réveillerait la terre bleu dans son intégralité.

Nous étions le 18 janvier 2003, un soir de pleine lune, et comme chaque soir de pleine lune Harry s'attardait toujours à rentrer chez lui. Il rêvassait à lupin et à son parrain. Se remémorant la première fois qu'il avait vu lupin se transformer en loup-garou, assimilant avec elle la douleur de cette transformation a celle de devenir un être que l'on ne souhaite pas être. Harry s'attardait toujours à regarder ce point lumineux dans le ciel, omettant l'existence de la magie. Mais elle faisait partie de lui et de sa famille. Cela menait parfois le survivant à ce demander comment le petit garçon né avant la guerre allait apprendre à vivre avec la magie de son vrai père et de sa mère.

Car Harry et Ginny avaient adopté ce petit garçon, ce fragment de lupin qui avait aujourd'hui à peine cinq ans. Ce petit rayon de lune à moitié loup-garou et métamorphomage, réjouissait Harry et sa compagne de sa présence et de sa joie de vivre. Mais par des soirées comme celle-ci, le survivant s'abandonner à penser à ceux qu'il avait dû laisser derrière lui. Ce n'était pas de la tristesse, mais de la reconnaissance et ce même besoin qu'il n'arriverait jamais à assouvir resurgissait toujours en cette période.

Cette humeur passagère encouragea le survivant à modifier ses plans de vie. Et cet élans de courage fut l'opportunité. Il avait envie de faire partie de l'éducation de ces jeunes sorciers, génération d'après guerre. Sensibiliser, faire accepter et accompagner tous ses enfants dans leurs évolutions au sein de cette vie compliquée mélange d'incompréhension et de reconstruction.

Ce sujet lui brûlait les lèvres, et en parler avec Ginny signifiait un tournant pour leur couple. Mais il ne savait pas si elle aussi se sentirait capable de supporter ce genre de bouleversements dans leurs petite vie bien rangée.

Harry foula le pied de sa maison, toujours embrumé dans ce questionnement. La voix de Ginny résonna dans la pièce attenante au hall d'entrée.

" Harry ! Tu en as mis du temps ?!. Fit-ginny surprise par l'heure tardive.

- Bonjour ma chérie, je n'ai pas pris le réseau de cheminette aujourd'hui.

Ginny fit couler un café, le bruit de la machine moldus et l'odeur se propageant dans toute la minuscule maison.

- Que se passe-t-il ? Quand tu rentres par tes propres moyens, c'est que généralement tu as eu un souci au travail. Dit-elle en sortant de la cuisine."

Durant ces cinq dernières années, Ginny avait mûrie. Elle avait grandi dans sa tête et physiquement. Une très belle femme prenant soins d'elle et des siens. A l'image de sa propre famille, elle insufflait à ses proches le courage de parler par l'écoute et l'empathie. Ses cheveux roux poussaient autour de son visage qui avait perdu de sa rondeur.

C'est avec son sourire prune qu'elle s'installa autour de la table du petit salon. Posant sur celle-ci un café fumant à destination de son mari.

Le regard redessinant le visage de sa femme, le père de famille bu une gorgée de la potion moldus.

" J'ai entendu dire que le professeur McGonagall comptait bientôt passer le flambeau de la direction de Poudlard.

Ginny ne comprenait pas pourquoi Harry parlait de ce sujet. Pourtant, elle savait qu'il portait au professeur mcgonagall un amour presque familial.

- Oui, je prépare un article à ce sujet dans la gazette. Le professeur McGonagall se sent de plus en plus fatiguée, je crois même que sa maladie gagne du terrain. Mais ce n'est pas à toi que je vais apprendre cela, vu vos échanges de parchemins que vous avez chaque semaines.

Sans perdre une seconde et fidèle à lui, Harry sauta à pieds joints dans le sujet.

- Que dirais tu, si je postulais à sa succession ?

Ginny s'entortilla une mèche de cheveux anxieusement.

- Toi directeur de Poudlard ? D'où te viens cette idée ?

Harry glissa sur la table un parchemin.

- De mcgonagall, elle cherche une aide en attendant de quitter son poste définitivement et de céder sa place à la personne qu'elle aura choisi. Je suis sûr que je pourrais être sa prochaine recrue.

- Mais Harry, ton travail au ministère. Tu t'es battu pour toutes ces idées, pourquoi abandonné ?

- Je n'abandonne pas, j'estime que le ministère n'a tout simplement plus besoin de mes services. Alors que Poudlard sans directeur…

- Je ne sais pas Harry. Cela signifie de déménager à Poudlard, refaire encore une fois nos bagages. C'est un changement, trop soudain. Mais laisse moi un peu de temps puis nous rediscuterons.

Harry termina son café, se leva sous les yeux grisonnants de la Gryffondor.

- Je pars me coucher en premier. Je t'en prie, n'y pense plus… dit-il avec remord en voyant l'incertitude et l'inquiétude qui avait pris naissance sur le visage de sa femme."

D'un coup de baguette, il rangea le désordre. Puis Harry laissa Ginny seule dans le salon, peut-être que son choix n'était pas le bon après tout.

Durant les jours qui suivirent cette discussion, ni l'un ni l'autre n'osa aborder l'idée. Ce ne fut qu'à la fin de leurs semaines de travail respectives qu'Harry réceptionna une nouvelle lettre de mcgonagall.

Ce morceau de papier fut posé par Ginny sur la table de la salle à manger accompagné d'un café.

"J'ai discuté avec McGonagall, Ouvre la c'est pour toi. Lui dit-elle.

Harry, habillé de son pyjama du week-end , se saisit de la lettre. Puis il l'ouvrit et en lisa son contenu.

- Tu as pris contact avec mcgonagall ? Dit-il en levant son regard vert en direction de sa femme.

Ginny acquiesça, un mince sourire sur son visage.

- Je lui ai demandé une entrevue. Tu as un entretien lundi.

L'éclat dans les émeraudes s'éveillèrent, une lueur d'admiration et de reconnaissance.

- Cela signifie t'il que tu y a réfléchi ?

- Oui et j'aimerais que tu tente ta chance. Teddy et moi nous sommes capables de t'attendre.

Harry se leva, puis ceuilli du bout des lèvres la joue de sa femme.

- Merci ma chérie. Lui murmura-t-il à son oreille. Allons profiter de Teddy ce soir, fêtons cela au restaurant.

Harry enroula ses bras autour de la taille fine de Ginny. Son rire résonna dans le minuscule salon, ses cheveux roux virevoltaient alors qu'Harry la faisait danser. Cette joie combla la moindre émotion négative pouvant régner dans cet espace temps.

- Marions nous Ginny. Marions nous dès que je serais devenu directeur et offrons à nos enfants la meilleure vie que nous puissions leur donner.

Ginny gloussa, ses pommettes rougissantes et son regard pétillant.

- Oui et mille fois oui. Je t'aime Harry. Fit la Gryffondor en nouant ses bras autour de son cou."

Cette journée fut l'une des plus belles journées que le couple Potter ai pu espérer vivre dans leurs existences. Signe de renouveau, signe de bonheur, une façon de faire leurs adieux à tout ce qui avait été un frein par le passé.