Chapitre 6 : Le Haki de l'observation

[POV Ariel]

Nous arrivons dans une grande salle à manger :

- Votre attention les amis, s'exclama Lila.

Tous les regards sont braqués sur nous et sur moi plus précisément :

- Comme vous le savez peut-être nous avons trouvé une naufragée, la voici. Elle s'appelle Ariel et elle restera parmi nous le temps de se retourner. Ah je précise aussi Ariel n'est pas son vrai prénom, elle nous a expliqué la raison, donc ne soyez pas étonnés si d'aventure vous voyez qu'elle ment sur son identité. Elle est aussi recherchée par Barbe Blanche, si elle a envie de vous raconter les détails, elle vous le contera. Mais nous avons pu constater moi et les autres qu'elle n'a pas mentis devant nous. Donc si on la cherche vous ne l'avez jamais vu, elle est ici sous notre protection, compris ?

Tous firent part de leur approbation et Lila et Mana m'installèrent près d'elles à la table et nous commencions à manger.

J'essaye de manger doucement, mais je sens que mon corps voudrait que j'engloutisse des quantités folles tellement je meurs de faim.

On me posa quelques questions et je décidai de raconter mon histoire, on m'écouta en silence, c'était assez terrifiant et en même temps très respectueux de leur part.

- Barbe Blanche… le Barbe Blanche, l'homme le plus fort du monde t'a vraiment fait subir tout ça ? Heureusement qu'on peut voir ton aura, car il est clairement connu pour aimer les femmes comme Benn Beckman ou même Shanks le Roux. S'il y a bien une catégorie de personne qu'ils font en sorte de jamais blesser et malmener ce sont bien les femmes…. Cependant aux vues de ce que j'avais pu constater à ton arrivée tu étais déshydratée, on peut mettre ça sur les heures passées dans la mer. Mais pas ton amaigrissement, j'ai du mal à croire que Barbe Blanche ait osé franchir une limite qu'il s'est lui-même imposée, fit songeuse mon interlocutrice. Oh mon nom est Lyzi je suis la soignante de la résidence, c'est moi qui t'ai soigné, lavé et habillé.

Lyzi est une femme à l'attitude très discrète, elle a de longs cheveux blonds qu'elle a coiffés en queue de cheval. Elle porte des lunettes noirs rectangulaires qui réhaussent ses yeux aciers qui semblent perçants. Elle semble mince et grande quand je vois qu'elle dépasse d'une tête certaines personnes assisses à la table.

D'ailleurs en parlant de personne, je vois que mes déclarations les sidèrent tous. Et de ce que je comprends si c'est de notoriété publique que Newgate a un faible pour les femmes, vue comment ils sont plusieurs à insister sur ce point.

Je saisis mieux aussi pourquoi Marco était si virulent à s'interposer bec et ongle devant Newgate, parce que ce n'était pas son comportement habituel. Mais comme j'ai titillé Barbe Blanche sur quelque chose qui lui tient très à cœur, à savoir ses enfants, ça l'a fait sortir de ses gongs, faisant fi de ses principes et valeurs. Il a clairement agi en père protecteur….

Bon j'en ai aussi profité pour préciser, que mes conditions s'étaient améliorées sur la fin de mon séjour sur le Moby Dick en expliquant le contexte. Mais visiblement ça les choquait encore les traitements que j'avais eu avec Barbe Blanche.

Clairement j'ai mal calculé mon coup…. J'aurais dû me taire et attendre avant d'annoncer l'assassinat de Thatch.

- Ne t'en fait pas Ariel, tu es en sécurité ici, nous veillerons à ce qu'il ne t'arrive rien, me rassura Lyzi.

- Merci beaucoup. Je ne m'attendais pas à autant de gentillesse. Puis-je vous demander votre histoire, vous me paraissez si soudé, si solidaire, avez-vous une histoire commune ? Si ce n'est pas indiscret bien sûr.

- Oui et non, déjà pour commencer mon nom est Just, je suis un des gardes du corps de cette drôle de famille.

Tout le monde rigola. Just était un homme très grand, très musclé avec un charisme très imposant, ses yeux verts étaient perçants, mais chaleureux aussi avec les autres. Son teint était hâlé avec des cheveux noirs de jais.

- Celles et ceux qui s'occupent de clients, le font par choix, car ils aiment les plaisirs charnels, tester des choses. D'autres comme moi par exemple on a subi l'inverse, on crevait de faim, parfois on a été esclave, bref on donnait du plaisir à autrui par nécessité ou sous des menaces, mais certainement pas par choix et par plaisir. Du coup quand cette maison close a été fondée, le groupe était bien plus petit, mais ceux qui avaient l'expérience négative de la prostitution ont joué le rôle de garde du corps. Déjà parce qu'on sait reconnaître la mauvaise graine et aussi les appels à l'aide de nos camarades si jamais ça dérape. Donc je dirai qu'on s'est bien tous trouvé, car ceux qui n'avaient pas d'études ou de compétences particulières ont pu se reconvertir dans la sécurité et trouvé un sens, un but, d'autres c'est dans les plaisirs. Tu as d'autres personnes qui ont un rôle un peu à part, comme Lyzi qui est l'infirmière de la résidence. Je dirais que notre solidarité vient du fait que nous nous comprenons bien et que nous gérons une maison close sans pression et qui sélectionnons nos clients et pas l'inverse. Enfin tout le monde a participé à la construction de ce palace, c'est notre havre de paix ici, personne ne juge personne, tout le monde se respect, se soutien et se protège. Je sais que travailler ici m'a beaucoup aidé à me reconstruire.

- Je vois et j'ai cru comprendre que vous maîtrisiez tous le haki de l'observation, est-ce que je pourrais apprendre à vos côtés ?

- Oui, me confirma Just, c'est obligatoire même, car ça limite grandement le danger. Déjà toutes personne de ce monde possède ce haki, la puissance ne vient qu'avec le temps et l'entrainement. Cependant je sens que chez toi ton haki est là, il est actif même.

- Actif comment ça ?

- Comment te sens-tu ici ?

- Bien, très bien même, je me sens en confiance, ici, répondis-je.

- Tu l'ignores, mais tu as le haki de l'observation d'activé, il est loin d'être à son plus haut potentiel, mais je le perçois chez toi, il est là et te guide. Tu as de nombreuses intuitions, je me trompe ?

- Oui, mais avoir de l'intuition ce n'est pas dû qu'au haki…

- Certes, mais ça t'a guidé.

- Je n'en suis pas certaine honnêtement.

Si c'était le cas je n'aurais rien dit à propos de l'assassinat de Thatch.

Bon il n'était pas impossible que mon haki de l'observation soit actif, mais je suis étonnée car je n'ai rien ressentit de spécial, ni aucun changement. Je me demande depuis quand il est actif, j'ai dû l'utiliser inconsciemment de toute évidence…

- Je comprends, ton haki s'est probablement activé sans que tu t'en rendes comptes. Mais je le vois et en te regardant je vois que tu pourrais facilement éveiller ton haki à un bon niveau avec de l'entrainement.

- Oui ça te sera utile que tu restes ici ou non, fit Lila.

- Oui, c'est ce que je me dis, j'espère ne pas être mauvaise élève lors des entrainements.

Je ne sais pas de quoi sera fait l'avenir, mais une chose est sûre, ce serait suicidaire et pure folie que de ne pas me saisir de l'opportunité de m'entrainer. Ce monde est inconnu pour moi, même si je connais bien des pans de l'histoire, mieux je suis armée, mieux s'est.

Je termine de déjeuner en écoutant d'une oreille discrète.

J'entends plusieurs conversations qui relatent l'excellente expérience que mesdames ou messieurs avaient eu avec leur partenaire du jour. C'est clairement LE sujet de conversation, après moi et mon naufrage.

Je crois aussi comprendre que les plats sont faits par un petit peu tout le monde, car plusieurs demandent qui a fait quoi :

- Est-ce qu'il faudra que j'aide en cuisine ? J'ai l'impression que tout le monde aide, je me trompe ? Demandai-je à Mana.

- Pas du tout, on n'a pas de cuisinier à proprement parlé, donc tout le monde participe un jour sur trois en moyenne, m'expliqua Mana.

- Oh je vois, je veux bien voir la cuisine, je veux aider, vous m'avez tellement offert, je veux faire quelque chose pour vous.

- Tu es adorable, écoute tu fais ce que tu préfères, un plat, une entrée ou un dessert, mais te mets pas martèle en tête à faire tout le repas pour nous tous. Nous sommes nombreux et on est plusieurs à aider tous les jours, ça évite qu'une seule personne ait l'entièreté de la charge de nourrir autant de personne. Si tu fais juste un plat ça ira très bien.

- D'accord, mais pas dit que je ne ferai pas quelque chose en conséquence pour vous remercier, rétorquai-je avec un sourire.

On finit de manger, je suis repue, c'était délicieux, je me suis régalée.

Just s'approche de moi et me demande si je voulais démarrer l'entrainement de mon haki de l'observation. Je me dis que comme je n'avais rien à faire, c'était une bonne occasion de démarrer :

- Oui, mais je n'y connais vraiment rien.

- Ne t'en fais pas on va déjà commencer par la théorie, ça ne sert à rien de pratiquer si tu n'as pas les bases.

- C'est juste.

Il m'emmena dans une salle, on était au calme et elle ressemblait vraiment à une salle de sport.

- C'est ici qu'on se maintient tous en forme et qu'on s'entraine pour notre haki. Alors dis-moi déjà ce que tu sais du haki de l'observation.

- Hum de ce que j'en sais et compris, c'est un peu comme un sixième sens. Notre intuition et même nos sens sont exacerbées, on peut ressentir une présence, percevoir les émotions, la puissance aussi d'une personne, on peut prévoir et éviter les attaques et je sais aussi qu'on peut voir quelques secondes dans le futur.

- Et tu oses me dire que tu n'y connais vraiment rien, je trouve que niveau théorie tu t'en sors plutôt bien. Alors, permets-moi d'aller plus loin. Le haki te permet comme tu le sais de voir l'aura d'une personne et les émotions associés. Toi par exemple je peux te dire que tu es une personne qui est aimante au possible, qui veut faire ses preuves et être aimé.

Je le regarde surprise, mais comment ?

- J'ai vu juste n'est-ce pas ? Disons que je vois… un gros fardeau, nous le voyons tous, tu as l'aura d'une personne qui se demande si elle a sa place, ici, dans ce monde.

Je baisse les yeux, je ne pensais pas qu'il taperait le sujet qui fait mal.

Mais ce qu'il disait était vrai, être le fruit d'un viol qui voudrait m'aimer ? Même si j'étais petite je sentais bien qu'on parlait de moi, dans mon dos et pas en bien, je sentais que je n'étais pas désirée, ni aimée… que j'étais limite un déchet… qui ne devait être traitée comme tel… voilà comment on me voyait et comment me voyait ma « famille » d'accueil.

Je sais aussi que mon caractère effacé et timide vient de là… je ne voulais pas être un fardeau, un poids, je voulais être traité comme un être humain.

En plus je n'avais jamais eu de vrai ami, comment en avoir quand on pense ne rien valoir ? Et puis mon apparence en avait tellement effrayé….

J'étais devenue solitaire, alors qu'au fond j'aurais tellement voulu qu'on m'aime, d'avoir des amis, une épaule sur qui me reposer.

J'essaye de me retenir de pleurer, mais j'éclate en larmes à me remémorer tout ça :

- Oh pardon ! Non ne pleure pas ! Je suis désolé !

Je sanglote et je sens Just me prendre dans ses bras pour me réconforter :

- Tss posséder le haki de l'observation et pas faire preuve de tact et de finesse alors qu'on lit en toi comme dans un livre ouvert. Tu parles d'un professeur !

Sa remarque me fait rire et me tire un léger sourire malgré mes sanglots :

- Ecoute Ariel, saches qu'ici tu peux te livrer sans peur, ça peut être avec n'importe qui. On est un peu des rejetés et méprisés parce ce qu'on a subi ou par nos choix de vies. Alors on te comprendra sur ce qui te pèse, sens-toi libre d'en parler.

- Merci, soufflai-je.

Je n'avais pas trop le cœur de me livrer, mais peut-être qu'avec eux…

- Bon… les gens en général préfèrent user du haki des rois quand ils l'ont ou de celui de l'armement, parfait pour l'attaque et se défendre. Mais peu de gens savent qu'on peut se défendre aussi avec le haki de l'observation.

- Comment ça ? Demandai-je encore la voix nouée.

- Le Haki de l'observation porte un autre nom, qui est je trouve beaucoup plus juste : Le fluide perceptif ! Les émotions, on peut les ressentir… et les faire ressentir, selon l'émotion que tu mets en avant sur la personne de ton choix, elle pourra ressentir une honte terrible, une hésitation, de la compassion…. C'est peut-être pour beaucoup pas très utile, mais si un homme baraqué t'attaque si tu arrives par un jeu de regard à lui faire ressentir une émotion, que crois-tu qu'il se passera ? Il risque de se stopper dans son élan. Ce haki peut faire ressortir toute l'humanité chez quelqu'un et le faire changer du tout au tout, bon ça c'est une utilisation très avancée d'en arriver là. Mais déjà si tu arrives à altérer les émotions de tes interlocuteurs même pendant quelque instant c'est déjà parfait, ça peut te laisser le temps de fuir, de répliquer, etc.

- Je n'aurais jamais imaginé qu'on pouvait utiliser le haki de l'observation ainsi, mais ça fait sens.

- Eh oui, alors je n'en suis pas certain, car je n'ai jamais vu faire, mais il me semble avoir entendu parler d'une forme rare où on peut lier une personne à soi.

- La lier ? Comment ça ?

- C'est là le problème, je n'ai pas tout compris, je crois que c'est pour sauver la vie de quelqu'un au bord de la mort, j'ai cru comprendre que son utilisation était très dangereuse. Enfin c'est un pouvoir avancé… mais reprenons sur des choses plus concrètes. Tu as dit que nos sens sont exacerbés et c'est vrai. On peut avoir une ouïe et une vue beaucoup plus fine et c'est les deux sens qu'on utilisent le plus avec l'haki de l'observation.

- J'ai… déjà goûté des plats très réconfortant, car la personne y avait insufflé beaucoup de douceur et de réconfort et je les ai perçus.

- Là c'est clair que tu as perçu tout cela via le goût, c'est effectivement une autre manifestation. Reste l'odorat et le toucher, pour l'odorat c'est plus compliqué à utiliser, on parle d'odeur, quelque chose qui ne se voit pas, on ne perçoit uniquement. La grande différence avec l'ouïe, c'est que si tu tournes ton regard tu vas identifier l'origine ou la comprendre. Les odeurs c'est différent et il faut admettre que face à une agression, un combat ça t'est rarement utile sauf si tu sens par exemple une grande quantité de poudre, là on peut en déduire qu'une explosion va venir. Je dirais que si tu veux vraiment développer ton odorat avec le haki c'est plus pour des exercices de relaxation où tu te concentres sur toi, ton environnement. Identifier les odeurs, surtout si tu es dans un environnement superbe comme au beau milieu de fleurs, dans une forêt ou au bord de la mer, ça peut te permettre de t'évader et de te relaxer.

- C'est pas mal non plus si un de nos sens est plus là pour qu'on se détende et qu'on se recentre sur soi, c'est tout aussi important que de se défendre, fis-je.

- Oui, enfin il reste le toucher, bon je le dis comme ça, c'est fait, user de ce haki sur soi ou sur sa ou son partenaire au lit, c'est juste terriblement bon.

En un instant je vire au rouge écrevisse, plus direct tu meurs !

- Je te le dis, car plusieurs ici n'hésite pas à en user et puis entre nous, ça pimente nos nuits, c'est appréciable.

- On dirait que tu en as usé par plaisir, alors que tu as dit que tu avais subit ta condition.

- Tu sais, j'ai peut-être détesté être l'esclave sexuel de mes bourreaux, pour autant j'ai aussi trouvé l'amour et j'aime cajoler ma dulcinée, me dit-il en me lançant un clin d'œil.

- Ce n'est pas… incompatible, admis-je à la fois gênée et honteuse.

Je me sentais bête en plus. J'avais beaucoup souffert, pas de viol, mais tout de même, j'avais été tellement malmenée, défigurée. Et je ne parle même pas des origines de ma naissance, qui à elles seules pourraient me dégoûter et me bloquer dans mes envies d'avoir des rapports charnels.

Et pourtant… j'avais des désirs, des envies… J'en avais honte d'ailleurs, j'avais l'impression de pas valoir mieux que mes bourreaux ou que mon géniteur.

Alors, j'étais secrètement heureuse de voir que je n'étais pas anormale. Voir que Just n'avait eu aucun problème à ce niveau-là, ou en tout cas avait su se réconcilier avec cet aspect, me fit me ressentir moins étrange et bizarre.

Je savais que c'était naturel et normal d'avoir des envies plus charnelles, mais cela me faisait quelque chose d'envisager que c'était juste normal, alors que pendant des années je culpabilisais.

- Je te taquine je ne t'en veux pas, j'ai compris que tu faisais preuve de maladresse. Plus sérieusement, on a parlé du plaisir, mais si tu veux faire souffrir la personne qui te veut du mal autant te dire qu'elle souffrira. C'est comme avec les émotions, tu peux choisir d'enflammer la personne ou au contraire la calmer un bon coup par la douleur. Tu n'as pas vraiment de limite et c'est là le côté très vicieux de ce haki.

- Je vois.

C'est très intéressant, mine de rien, je me rends compte que j'étais loin d'imaginer toutes les utilisations possibles avec ce fluide. Et j'étais certaine qu'il y avait d'autres usages qu'on ne lui connaissait pas encore.

- D'ailleurs toujours sur les sens. Je ne te le souhaite pas, mais si un jour tu sens que le temps se tord, qu'il semble ralentir c'est que ton haki de l'observation se déclenche car tu fais face à un danger de mort imminente. Si cela t'arrive il faudra que tu gardes ton calme pour maintenir cet état aussi longtemps que possible. Déjà, le temps s'écoulera de manière normale, mais comme tes sens seront à leur paroxysme, tu auras une analyse ultra rapide de ce qui t'entoure, ce qui te donnera ce sentiment de temps qui ralentit. Dans ce cas concentre-toi et regarde autour de toi, voit ce que tu peux faire ou ne pas faire. Ton haki risque de t'aider en projetant dans ton esprit la solution que tu envisages et sa finalité. Tu sauras très vite si tu peux la retenir ou au contraire en trouver une autre, tout peut faire la différence, alors ouvre bien les yeux.

Dans le monde réel j'avais entendu une description très semblable à ce que me dit Just.

Pris dans une tempête un homme avait vu le temps comme se figer, le temps qu'il choppe eau, nourriture et embarcation de sauvetage avant que son bateau ne coule.

- D'accord, c'est un haki qui te tient toi et tes sens en alerte, résumai-je.

- Oui tu as tout compris. Bon je t'ai déjà dit beaucoup de choses, ça va mieux ? Plus trop chamboulée ?

- Ça va mieux je te remercie.

- Ouf, je me sentais vraiment mal tout à l'heure. Veux-tu que je te fasse une démonstration de ce que je peux faire ?

- Oui…

- Vous êtes là !

Just et moi nous nous retournons, Leck était à bout de souffle :

- Barbe Blanche….

Immédiatement je compris :

- Il a accosté et lui et ses hommes se dirigent vers la résidence, termine Leck.

Je recule mais Just, pose une main dans mon dos :

- Tu n'as pas à t'inquiéter on va te cacher, dépêchons-nous, les filles doivent être en train de se préparer à se pavaner pour faire diversion, rassura Just.

- Oui, venez vite ! Nous pressâmes Leck.

Just me prend la main et on se met à courir, on s'engouffre dans le dédale de la résidence, avant d'entrer dans une salle, qui ma foi au vu des liens et attaches me fait dire que l'univers de cette pièce est la domination.

Leck, touche une des pierres du mur qui s'ouvre, on s'y engouffre et on tombe sur une pièce secrète, je vois Leck s'assurer de sa bonne fermeture :

- Ici c'est une salle de replis, souffla Leck, tu vas rester ici avec nous, le temps que ça se calme.

Cela me rassure je craignais de rester là seule. On avance et malgré qu'il fasse relativement noir, Just devant moi, ouvre une autre porte et on arrive sur une pièce un peu plus éclairée.

Je les vois ensuite verrouiller la porte avec une lourde poutre en bois et des loquets.

Ils allument ensuite des lampes, et là je distingue enfin du mobilier : lit, canapé, table et même un petit coin cuisine avec de la nourriture et des bidons d'eau :

- A partir de maintenant on va se faire petit et étouffer notre présence, donne-nous tes mains, me chuchota Just.

On s'installe sur le canapé, Just et Leck de part et d'autre de moi, chacun me tenait une main :

- On va réduire notre aura et la tienne pour être certaine que ni Barbe Blanche, ni ses hommes n'arrivent à percevoir nos présences, expliqua Leck. Détends-toi, vide ton esprit d'accord et ne panique pas, on te protégera.

J'hoche la tête et je me cale au fond du canapé, j'essaye de me vider la tête et de me détendre :

- C'est parfait Ariel continue, souffla Just.

Puis le silence s'installa, je n'entendais rien que nos respirations lentes, mais petit à petit, j'eu l'impression de percevoir, d'entendre même l'équipage de Barbe Blanche rentrer dans les lieux pour me chercher. Était-ce Leck et Just qui par leurs présences me permettaient de percevoir ces choses ?

Mon cœur palpita de peur, mais je sentais Leck et Just me caresser mes mains pour m'apporter leur soutien et je sentis une vague de sérénité m'envahir.

C'est donc ça que Just m'expliquait quand il me disait qu'on peut influencer les émotions.

Je me sens calme, bien que je perçoive les auras de Barbe Blanche et de ses hommes. Je perçois aussi le mécontentement des habitants de la résidence, ils s'injurièrent du remue-ménage que les pirates provoquent.

Je sens d'un coup que tous les habitants de la résidence se rebellent et que les pirates se sentent soudainement honteux d'être entrés de force. Ils partent ! Je n'arrive pas à y croire :

- C'est notre force, nous sommes nombreux et quand nous nous unissons même un utilisateur expérimenté a bien du mal à ne pas plier, car notre haki est amplifié quand on s'unit, chuchota Leck.

- Parce que nous sommes à tes côtés et que le haki de l'observation est très présent dans cette résidence, tu perçois des choses qu'habituellement tu ne ressens pas. C'est ce qui t'a fait paniquer.

Je commence à comprendre pourquoi je perçois les sentiments d'un peu tout le monde. Leurs haki amplifié influence le mien qui est naissant. Alors c'est donc ça que je ressentirai quand je serais entrainée ? Cela me parait si… incroyable et inaccessible aussi, comme c'est une capacité que personne n'a dans le monde d'où je viens. Mais je relativise, avec de l'entrainement j'arriverai à avoir un niveau acceptable, n'empêche je suis estomaquée des prodiges que j'ai pu observer.

Le temps passe, je dirais plusieurs heures, mais on préfère ne pas bouger au cas où il y est un retour de Barbe Blanche.

Mais finalement, au bout d'un certain temps la voix de Cléa se fait entendre derrière la porte barricadée :

- Ils ont quitté l'île.

On se regarde et on se jette sur la porte pour l'ouvrir :

- Ils te cherchaient bien, ils nous ont demandé si on n'avait pas trouvé une naufragée, ils étaient insistants et ils voulaient à tout prix fouiller. Ils ont pu fouiller les extérieurs, mais n'ayant rien trouvé ils forcent pour rentrer chez les gens. Tss, le culot, marmonna Cléa.

- Ils avaient raisons puisque j'étais là, fis-je.

- Certes, mais heureusement on a pu les dissuader à coup de Haki collectif, rit-elle. On les a écoutés à distance avec le haki, visiblement ils espèrent que tu as survécu à la tempête et ils te cherchent dans les environs. C'est pour ça qu'ils décampent vite, ils craignent pour ta vie.

- Tant mieux qu'ils aillent chercher plus loin, soufflai-je.

Savoir qu'ils prenaient la mer, me détendit définitivement et d'un autre côté j'étais un peu mal pour eux… ainsi ils me cherchaient… ils craignaient pour ma survie. Mine de rien, savoir cela me réconforta.

Je fixai le mur près de moi, ce mur qui en cachait d'autres, ainsi que la mer… la mer….

Je suis désolée Barbe Blanche de vous faire mourir d'inquiétude, vous et vos fils, mais si nous refaisons un jour face à face, j'espère que vous ne m'en voudrais pas de ne pas m'être montrée à vous :

- Tu dois être toute tendue, fit Cléa en me prenant les mains, et j'ai une excellente méthode pour te détendre.

- Ah oui ? Laquelle ?

- Essayer ta nouvelle robe !

Il eut un blanc avant qu'on éclate tous de rire :

- Bon sang je l'avais oublié avec tout ça, ris-je.

- Aller vient ici ma chérie, je veux voir la beauté fatale que tu vas devenir une fois parée de ma divine robe.

Elle me tracte jusqu'à sa chambre, non sans courir derrière elle, on entre dans son atelier et je vois une robe bleue trôner :

- Essaye-la vite ! Il faut que je te voie dedans ! Allez vite, vite, vite !

C'est limite si elle ne me jette pas la robe à la figure et qu'elle ne me jette pas derrière un paravent pour que j'essaye :

- Du calme, sinon je renonce à être ton mannequin.

J'entends un cri d'épouvante absolu :

- Pitié ne fait pas ça ! Promis je me calme !

Je ne pensais pas qu'elle se calmerait instantanément à cette simple menace.

Bon enfilons cette robe, je n'ai pas couru jusqu'ici pour rien.

Je la mets, je me sens à l'aise dedans et j'ai l'impression qu'elle taille parfaitement :

- Ça me semble parfait, fis-je en apparaissant et en tournoyant.

La robe était en mousseline bleu dur, elle était légère, avec un dos nu magnifique, j'avais des touches de dentelle sur le haut avec des strass blanc brillant comme j'avais demandé.

- Elle est magnifique, fis-je en me contemplant dans le miroir. Merci Cléa.

- Tu es tellement belle, me dit-elle les yeux larmoyants. Reste mon mannequin, me supplia-t-elle.

- D'accord, soit plus douce alors, ne me tracte pas comme une malade, je te suivrai je te promets.

- D'accord ! Assura t'elle déterminée à me garder.

- Et me pousse plus vers le paravent, en me mettant mes vêtements à essayer en pleine figure, je comprends que tu sois pressée, mais cool.

- Promis ! Juré ! Craché !

Elle est sérieuse quand elle dit ça, je glousse avant de sourire :

- Alors je pense rester ton mannequin.

- Super ! C'est tout ce que je veux ! Oh attend voilà des chaussures que je t'ai préparées.

C'est de joli escarpin bleu comme ma robe, ils sont tous simples, mais ça me va très bien, la robe fait tout, il ne faut pas charger avec des escarpins trop travaillés.

Je les essaye, les chaussures me vont parfaitement elles aussi.

- Merci Cléa, tout est magnifique ! Merci vraiment, tu as des doigts de fées incroyables, je t'envie, tu as effectué un travail si fin et délicat. C'est incroyable, tout épouse à la perfection chaque forme, comme pour les sublimer.

- Merci de tous ces compliments ! C'est comme du miel pour mes oreilles ! Tu vas devenir une beauté fatale avec moi, les hommes seront à tes pieds je te le promets !

- Oh je n'en demande pas tant et je n'ai pas franchement envie de devenir leur centre d'intérêt.

- Ne t'en fais pas, c'était pour plaisanter, c'est juste que j'aime rendre tout le monde beau avec mes créations. C'est mon objectif absolu dans la vie !

- Je te crois avec des vêtements si beaux ça donne confiance en soi.

- Quand je te dis que mes créations sont divines, c'est qu'elles le sont, assura Cléa en bombant fièrement le torse.

Je ne peux m'empêcher de rire, on pourrait se dire que Cléa se vante, peut-être un peu, mais ça saute tellement aux yeux qu'elle force le trait pour l'humour.

Cléa d'ailleurs me suit dans mon rire, cela me fait du bien après ces heures de stress et d'angoisse.


Et voilà comment se poursuit l'aventure d'Ariel.

Au prochain épisode l'arrivée d'un nouveau personnage, si vous avez des pronostics ça peut être maintenant ;D