Titre : Le cinquième élément.

Résumé : Un mixte mal branlé de Star Wars, Stargate et Taxi driver, avec un scénario d'une pauvreté affligeante puisqu'il faut cracher sur quatre cailloux pour sauver le monde. Résumé emprunté au jeu "Faux culte" qui propose des résumés foireux de film.

Disclaimer : Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi. L'histoire tirée du film appartient à Luc Besson et Robert Mark Kamen.

Couple : Katsu/Deku (sans surprise).

Note de l'auteure : Cette histoire est celle du film de Luc Besson : Le cinquième élément. J'ai seulement modifié deux, trois trucs, retouché quelques dialogues et changé l'ordre de certaines scènes, parce qu'à l'écrit il y a des trucs qui sont extrêmement plus difficiles à faire visualiser qu'à l'écran.

Pour les fans du film (dont je fais partie) : j'ai bien évidemment gardé les scènes cultes, les répliques cultes et essayé de décrire au mieux l'univers.

Pour ceux qui ne connaissent pas ce film : j'espère que ça vous donnera envie de le voir, parce que sincèrement, c'est un excellent film, avec des super acteurs, une musique d'enfer et une mise en scène top !

La couverture est de Baronne Buhdussy ! Merci pour cette superbe image !

Spéciale dédicace : Cette idée me trotte dans la tête depuis un moment, mais je n'aurai sûrement jamais sauté le pas de m'y mettre sans ma choupinette d'amour (Yzanmyo) et Baronne Buhdussy qui m'y ont encouragé. Un clin d'œil aussi à MissKyle qui avait approuvé mon idée avec enthousiasme.

En espérant que ça vous plaise.

Bonne lecture.

Lili.


Le cinquième élément.

~ Prologue : Aziz ! Lumière !~

Égypte. 1914.

Des cris et des rires enfantins résonnaient autour de l'antique monument planté en plein désert, seul relief fait de pierres dans un océan de sable. Les gamins, responsables de cette joyeuse cacophonie, accueillirent avec enthousiasme leur compère. Celui-ci arrivait à dos d'âne, chargé d'outres pleines d'eau, une ressource si précieuse dans cette région du globe.

À l'intérieur du mausolée, Nana Shimura, professeur en anthropologie, étudiait avec attention des symboles gravés sur l'un des murs. L'endroit était particulièrement sombre, étant dépourvu de toutes ouvertures directes sur l'extérieur. Seule une arche permettait d'accéder à la pièce menant à la sortie. Afin de mieux étudier les mystérieux symboles, Nana avait confié à Aziz, un gamin du coin, la délicate mission d'orienter un plateau métallique pour refléter les rayons solaires de l'extérieur vers le mur, éclairant ainsi les gravures.

Confortablement installé dans un fauteuil en toile, Yagi Toshinori, l'élève de Nana, dessinait sur un bloc de papier tout en écoutant son mentor d'une oreille distraite. S'il comprenait l'excitation de Nana à la découverte des symboles, cela faisait maintenant deux semaines qu'ils étaient dessus et ceux-ci restaient toujours obscurs pour eux. Peut-être n'y avait-il aucun message caché, ni aucun autre intérêt qu'un intérêt artistique.

- Aziz ! Lumière ! cria soudainement Nana, sortant Aziz de sa somnolence et Yagi de son dessin.

- Aziz, lumière, soupira ce dernier en ajoutant un bâton sur un petit tableau, dans la colonne nommé Aziz.

Indubitablement, Nana gagnait le match contre Aziz. Même si aucun des deux concernés n'avait conscience de la compétition se jouant entre eux. Yagi s'amusait à compter le nombre de fois où Aziz exaspérait Nana et celles où Nana se faisait, gentiment, moucher par Aziz. Ce gosse avait du répondant, et distrayait efficacement Yagi, à défaut d'être efficace dans son rôle de lampadaire.

- Bien, reprenons, dit Nana, concentrée sur le mur. Lorsque ces trois planètes sont en éclipse... Ce trou noir est comme une porte ouverte dans l'espace... Le mal vient, répandant la terreur et le chaos. Le serpent, Yagi ! Le mal absolu ! N'oublie pas le serpent.

Tout en parlant, la femme d'une cinquantaine d'années, suivit du bout de son pinceau les différents symboles gravés dans la pierre séculaire.

- Ouais, ouais, c'est fait, je l'ai, assura Yagi sans lever les yeux du bateau qu'il dessinait. J'ai tous vos serpents.

Ce n'était pas vraiment un mensonge. Il avait dessiné tellement de fois ces foutus symboles qu'il pourrait les refaire les yeux fermés.

- Au fait, reprit-il en griffonnant le pavillon de son navire, quand est-ce qu'il entre en scène votre serpent ?

Parce que c'était bien beau de prédire l'arrivée du mal absolu, mais savoir quand, ça serait beaucoup plus prudent.

- Eh bien, répondit Nana, toute son attention fixée sur le mur à quelques centimètres d'elle. Si c'est bien là le chiffre cinq... et là, le chiffre un...

Elle marmonna quelques secondes, semblant compter quelque chose.

- Tous les cinq mille ans, annonça-t-elle finalement avec la satisfaction de quelqu'un ayant réussi un calcul compliqué.

- Ah bien, soupira Yagi. Ça me laisse un peu de temps.

Caché derrière un coin de mur, Kota espionnait discrètement les deux adultes et son ami, Aziz, lequel somnolait à nouveau sur son plateau. Les outres d'eau accrochées à son épaule pesaient leur poids, mais habitué à porter ce type de charge, Kota ne bronchait pas. Il hésitait à appeler Aziz pour le réveiller en sursaut quand une main se posa sur son épaule, le surprenant.

Vêtu d'une soutane marron, le Père Gran Torino sourit à Kota avec une nervosité mal dissimulée.

- Ah ! Tu apportes l'eau, constata le prêtre. C'est bien.

Il soulagea Kota d'une partie de son chargement avec empressement.

- Je vais la leur donner, mon garçon, expliqua-t-il au gamin surpris. Va en paix et garde-toi du mal.

D'un geste, il poussa Kota vers la sortie, ignorant le coup d'œil étonné de l'enfant, toute son attention tournée vers la pièce dans laquelle se trouvaient les deux anthropologues. Prenant la place de Kota, il espionna les deux chercheurs, craignant que ceux-ci n'aient découvert ce qu'il avait pour mission de garder caché.

Inconsciente de l'attention du prêtre sur elle, Nana poursuivait son analyse des symboles, interprétant ceux-ci.

- Tu vois tous ces êtres venus d'ailleurs ? demanda-t-elle à Yagi qui ne l'écoutait que d'une oreille. Rassemblés autour de quatre éléments de la vie ? L'eau... le feu... la terre... l'air... eux-mêmes réunis autour d'un cinquième... élément.

Si Nana hésita sur le dernier mot, pas certaine que le symbole en question puisse être considéré comme un élément, mais ne trouvant pas mieux, Gran Torino lui n'hésita pas à sortir une fiole de sa poche. Il la fixa quelques secondes d'un air coupable.

- Pardonnez-moi, Seigneur, souffla-t-il en levant brièvement les yeux au ciel. Mais... Ils en savent déjà beaucoup trop.

Oui, Nana Shimura et Yagi Toshinori en savaient déjà trop. Il ne pouvait pas les laisser en découvrir plus.

Il avait bien tenté de freiner leurs avancées, de les faire renoncer, de les mettre sur des fausses pistes. Mais Nana était têtue et rien de ce qu'il avait tenté n'avait pu la détourner de son but, ni de son idée. Aussi en était-il réduit à l'ultime extrémité. D'une main tremblante, il versa le contenu de la petite fiole dans l'outre d'eau prise à Kota. Puis, il sortit de sa cachette, avançant vers les deux chercheurs tout en souriant faussement.

Un bruit de pierre qui roule attira l'attention de Yagi. Il sauta presque de son fauteuil en voyant le Père Gran Torino s'approcher, une outre sûrement pleine d'eau à la main. Enfin, de la distraction !

- Ah, Mon Père ! le salua-t-il avec enthousiasme. Comment allez-vous ?

- Bien, bien, répondit nerveusement le prêtre. Vous... Vous avez des verres ?

Il désigna ce qu'il portait et Yagi s'empressa d'aller chercher trois tasses en fer dans leur barda.

Ayant elle aussi remarqué la présence de l'homme d'Église, Nana lui sourit.

- Je suis contente de vous voir, assura-t-elle. C'est absolument extraordinaire ! Voyez vous-même !

Elle désigna le mur, sujet de son étude approfondie, aveugle à l'affolement visible dans les yeux de son interlocuteur.

- C'est la plus grande découverte de l'histoire de...

- Vous devez être assoiffés ! l'interrompit précipitamment Gran Torino en versant de l'eau dans les tasses ramenées par Yagi.

- Quoi ? demanda Nana, sortie de sa contemplation murale. Ah oui... oui... pardon.

Elle prit le verre que lui tendit le prêtre, le leva à ses lèvres tout en rapportant l'entièreté de son attention à la fresque face à elle. Gran Torino suivit avec une coupable avidité son geste, sa déception se lisant sur son visage ridé par les ans et tanné par le soleil quand Nana abaissa sa tasse sans l'avoir bu.

- C'est une sorte de plan de bataille, expliqua-t-elle, totalement inconsciente de la tension du prêtre à ses côtés. Ici, le bien... Là, le mal... Et là, une arme absolue contre le mal.

Elle désigna du bout de son pinceau quatre lignes parallèles, montant vers le haut.

- Je vais devenir célèbre, souffla-t-elle avec une incrédulité ébahie.

De plus en plus nerveux, Gran Torino saisit l'occasion pour ramener l'attention de la professeure sur sa boisson.

- C'est... Si... Si nous trinquions à votre célébrité ?

Il leva son verre vers Nana avec un sourire ressemblant plus à une grimace qu'autre chose.

Nana sourit et leva son verre.

- À ma célébrité, lança-t-elle.

Les trois tasses en fer blanc tintèrent joyeusement en s'entrechoquant.

- Salouté ! ajouta Nana avant de lever son verre.

Alors qu'elle allait le porter à ses lèvres, elle en regarda le contenu, fronça les sourcils et finalement vida la tasse au sol.

Gran Torino ne perdit aucun des gestes de la femme de science et fixa avec un affolement proche de la panique le liquide absorbé par le sol sablonneux à ses pieds. Son plan venait d'échouer. Nana avait-elle compris qu'il avait empoisonné l'eau ? Mais les paroles de Nana le rassurèrent rapidement sur ce point.

- On ne va pas trinquer à l'eau, protesta cette dernière. Yagi, dans mon sac ! La Grappa !

- Oh oui ! confirma Yagi.

Yagi s'éloigna rapidement, quittant la pièce pour rejoindre l'entrée du mausolée. Le prêtre le suivit d'un regard affolé avant de retourner toute son attention sur Nana qui était repartie dans l'étude des symboles.

- Ça... j'en sais trop rien... mais ça, il se pourrait que ce soit... préhistorique, dit-elle en désignant un symbole bien précis.

Tendu, Gran Torino jeta un regard soucieux vers l'extérieur, difficilement visible depuis sa place. Il sentait une présence approcher. Et ce n'était pas de bon augure pour lui, de son point de vue. Il allait échouer à sa mission et en paierait le prix. Laissant Nana marmonner devant le mur gravé, il se rapprocha doucement de la sortie, cherchant à voir ce qui se tramait à l'extérieur du monument.

Une ombre vint assombrir le ciel, attirant l'attention des gamins jouant dehors.

- Regardez ! Regardez ! crièrent-ils en pointant du doigt la forme sombre descendant du ciel azur.

L'ombre grandit rapidement, venant plonger progressivement l'intérieur du mausolée dans l'obscurité.

Penché sur le sac de son mentor, Yagi en sortit la bouteille de Grappa demandée, un sourire éclairant son visage. Levant les yeux, il vit les ténèbres descendre sur les murs l'entourant. Il regarda tout autour de lui, cherchant l'origine du phénomène. On était en plein milieu de l'après-midi, il était bien trop tôt pour que le soleil se couche. À quelques pas de lui, Gran Torino fixa la porte avec inquiétude.

- Ils sont là, souffla-t-il, apeuré.

À l'extérieur, à quelques mètres du monument de pierres, un étrange engin atterrit. Cela ressemblait à un immense bulbe d'oignon ou un énorme suppositoire. C'était sombre avec d'étranges lumières bleues qui luisaient fortement par endroits. De mémoire d'homme, jamais une telle chose n'avait été vue. Les gamins cessèrent de jouer et se cachèrent derrière des murets écroulés depuis des siècles, silencieux face à cette mystérieuse et terrifiante apparition.

Inconsciente de ce qui se tramait à quelques mètres d'elle, trop plongée dans l'étude des gravures antiques, Nana observa à la loupe l'un des symboles.

- Cet homme ou cette femme... souffla-t-elle. Cet être parfait... Symbolisé ici... Je suis sûre que c'est la clé !

Elle se perdit dans ses pensées, observant encore et encore les dessins qu'elle connaissait pourtant par cœur.

Intrigué par l'ombre devenant de plus en plus présente, Yagi laissa la bouteille de Grappa au sol et se rapprocha de la porte de sortie du temple pour voir ce qu'il se passait. En voyant l'étrange chose posée à quelques pas de lui, il se cacha précipitamment dans un coin, son cœur battant à tout rompre. C'était quoi ça ? D'où cela venait-il ? Cette chose s'était-elle perdue ou venait-elle dans un but précis ? Autant de questions qui se bousculaient dans son esprit affolé et auxquelles il n'avait pas de réponse.

- Et cette lumière divine dont il est question, souffla Nana. Qu'est-ce que c'est que cette lumière divine là ?

Elle plissa les yeux, pestant intérieurement alors que la pénombre lui cachait l'objet de toute son attention.

- Aziz, claqua-t-elle, agacée. Lumière !

Une vive luminosité éclaira la pièce et Nana soupira de soulagement.

- Ah Mon Dieu ! Merci Aziz, dit-elle.

Aziz, réveillé en sursaut par le cri de Nana, observa d'un œil surpris son plateau métallique qui ne reflétait aucune lumière. Tournant la tête, il chercha la source de la puissante clarté qui, sans l'ombre d'un doute, ne venait pas de son plateau.

La lumière si vive et si brillante provenait de la base de l'étrange objet venu du ciel, comme put le constater Yagi avec effarement. Voyant des formes bouger et se rapprocher, il tâtonna pour trouver son matériel à dessin, se saisit d'une feuille, d'un support et d'un crayon. Ses mains s'activèrent, tentant de retranscrire au mieux ce que ses yeux incrédules et paniqués virent.

Une dizaine de choses pénétrèrent dans le mausolée. Des choses comme Yagi n'en avait jamais vu, jamais imaginé même. Ils avaient des têtes vaguement triangulaires, leurs corps étaient des cercles verticaux posés sur deux jambes massives aux pieds carrés. Tout leur être semblait recouvert de métal et sur le haut du cercle, formant ce qui semblait être leurs bustes, des lumières bleues brillaient vivement. À chacun de leurs pas, des bruits semblables à ceux des turbines à vapeur se faisaient entendre.

Malgré leurs corps massifs et leurs démarches oscillantes et peu gracieuses, le sol ne trembla pas sous leurs pas, la poussière ne se soulevant même pas. Comme s'ils flottaient au-dessus du sol au lieu de l'écraser de leur démarche lente et pesante. Yagi crayonna frénétiquement, des milliers de questions se bousculant dans son esprit et une certitude s'ancrant dans son cœur : Personne ne le croirait jamais.

Gran Torino vit les êtres étranges passer devant lui avec un affolement de plus en plus prégnant. Il avait échoué dans sa mission. Nul doute qu'ils étaient venus le lui faire payer chèrement. En voyant le dernier membre du cortège s'avancer, il reconnut sur celui-ci le symbole du pouvoir et tomba à genoux devant lui.

- Mon Seigneur, souffla-t-il avec une révérence soucieuse.

Trop plongée dans ses réflexions pour remarquer ce qui se passait à quelques mètres d'elle, Nana s'extasia à voix haute :

- La chose la plus incroyable que j'ai jamais vue... Vous êtes d'accord avec moi, Mon Père ?

Elle se retourna pour avoir la réponse du prêtre et tomba nez à nez avec une chose étrange et inconnue.

Si elle identifia rapidement ladite chose comme étant un être vivant, elle fut bien incapable d'en deviner l'origine.

- Vous êtes allemand ? tenta-t-elle, peu sûre d'elle.

La chose face à elle secoua négativement la tête, prouvant ainsi qu'elle comprenait le langage humain et était dotée d'intelligence.

Tout en suivant le Seigneur, Gran Torino tenta de se justifier, espérant amoindrir sa peine.

- Je... je sais qu'ils étaient sur le point de tout découvrir, Seigneur. Mais ne craignez rien, je suis arrivé à temps.

- Prêtre, toi et prédécesseurs avez bien servi nous. Mais, guerre est proche sur Terre. Les cinq éléments doivent partir, le rassura ledit Seigneur.

Arrivé près du mur, juste à côté de Nana, le Seigneur tendit son index dont sortit une petite clé dorée. Il inséra la clé dans une fente du mur qui s'ouvrit lentement, dévoilant une autre pièce. Nana n'avait rien raté de la scène malgré son ébahissement incrédule face à ces êtres venus d'ailleurs.

- Alors ça... Souffla-t-elle en voyant le mur se retirer. Ça, c'est pas normal.

Concentrée sur l'apparition de la nouvelle pièce, son esprit cherchant déjà à comprendre ce mystère, elle ne vit pas le Seigneur extraterrestre faire un signe à ses compagnons, ni l'un d'eux s'approcher dans son dos. La lumière s'éteignit dans ses yeux avant même qu'elle ne puisse comprendre ce qui lui arrivait. Son corps inerte que la vie avait quitté tomba au sol. Finalement, jamais, elle ne serait célèbre pour sa découverte.

Le prêtre sur leurs talons, les nouveaux venus pénétrèrent dans la nouvelle pièce. Celle-ci était toute en pierres et poussiéreuse, n'ayant comme seuls éléments de décor que quatre piliers répartis en cercle autour d'une estrade sur laquelle trônait un sarcophage en métal. Le sarcophage ressemblait vaguement à un humain, le visage tourné vers le ciel et la bouche grande ouverte en un O parfait.

- Le cinquième élément, souffla Gran Torino en voyant l'objet sur l'estrade.

- Prenez les pierres, ordonna le chef des êtres étranges.

Gran Torino remarqua alors les pierres triangulaires posées sur le haut de chaque pilier. Les nouveaux venus s'en saisirent et les rangèrent soigneusement dans une sorte de valise capitonnée de violet. Puis, ils se dirigèrent vers la sortie.

Dans son coin, Yagi se remettait difficilement de ce qui venait de se passer. Il n'y comprenait rien ! C'était quoi ces choses ? D'où venaient-elles ? Que voulaient-elles ? Avec des gestes rendus brusques par la panique, il sortit un révolver de l'un des sacs reposant près de lui. Quand il leva les yeux, ce fut pour voir passer un sarcophage métallique flottant dans les airs, se dirigeant vers l'extérieur et le truc bizarre attendant dehors, les êtres étranges le suivant de près.

Plus loin dans le mausolée, dans le temple des éléments, Gran Torino suivit à la trace le Seigneur tout en plaidant la cause des humains.

- Seigneur, dit-il, si vous emportez l'arme, nous ne pourrons plus nous défendre lorsque le mal reviendra.

- Dans trois cents ans, quand le mal reviendra... nous reviendrons aussi, lui assura le chef.

Prenant son courage à deux mains, Yagi se précipita dans la pièce aux gravures, trouvant son mentor inanimée au sol. Il se précipita à ses côtés, l'appelant avec inquiétude. Affolé, il constata qu'elle était morte. Il chercha autour de lui, se souvenant que le Père Gran Torino était là lui aussi, craignant de le trouver mort. Mais à sa grande surprise, le prêtre était bel et bien vivant, debout aux côtés de l'une de ces choses étranges et effrayantes.

Yagi n'était pas devenu le disciple du Professeur Shimura pour rien. Il était intelligent et courageux, n'ayant pas peur de se lancer dans des aventures risquées pour découvrir une nouvelle civilisation, éclairer de nouveaux mystères, approfondissant ses connaissances du monde et de la nature humaine. Mais, il ne s'était encore jamais retrouvé dans ce genre de situation, avec des êtres inhumains, des tueurs !

Braquant son arme en direction de l'être étrange qui se tenait tout proche de l'ecclésiastique, il s'exclama, sa voix tremblante de trop d'émotions.

- Ne... Ne bougez plus !

Il venait de perdre son mentor, il ne laisserait pas cet... extraterrestre s'en prendre au prêtre. Mais, à sa grande surprise, Gran Torino se plaça devant sa cible en criant :

- Non ! Yagi !

- J'ai une arme, cru bon de signaler Yagi à la chose derrière Gran Torino.

- Yagi, l'interpella le prêtre. Essaye de comprendre ! Ce sont nos amis !

- Nos amis ? s'étonna Yagi incrédule et révolté. Mon Père ! Ils ont tué le professeur ! Ce sont des monstres !

Il désigna le corps étendu près de lui. C'était impossible ! Pourquoi Gran Torino prenait-il la défense de ces assassins ? Nana n'avait jamais fait de mal à personne ! Elle n'avait même jamais voulu de mal à personne ! Elle ne s'intéressait qu'aux artéfacts anciens et poussiéreux. Yagi était certain qu'elle n'avait absolument rien fait qui mérite qu'elle meure de cette façon, tuée par des êtres métalliques et sans cœur.

Saisissant toute la détresse du jeune chercheur, Gran Torino s'avança vers lui, les mains levées en signe de paix. Il devait réussir à le raisonner, à lui faire baisser son arme. S'il blessait ou tuait le Seigneur, Dieu seul savait ce qu'il risquait de se passer.

- Je vais tout t'expliquer, Yagi, dit-il d'un ton aussi calme que possible malgré ses inquiétudes.

Yagi recula d'un pas, comprenant l'impensable.

- Vous êtes avec eux ?! accusa-t-il, son désespoir audible dans sa voix.

Si même Gran Torino était dans le camp de ces meurtriers, il allait certainement mourir lui aussi.

- Yagi, je suis ton ami ! s'exclama Gran Torino en voyant l'affolement et l'horreur de celui qu'il avait appris à apprécier durant ces deux dernières semaines. Regarde-moi, Yagi !

- Non, Mon Père ! répondit Yagi en secouant la tête, ses mèches blondes volant autour de son visage éperdu.

- Yagi, supplia Gran Torino. Regarde-moi ! Pose ce revolver ! Je t'en conjure ! Allez, pose !

Mais plus il approchait, plus Yagi reculait. Il ne le reconnaissait pas... Il ne reconnaissait pas le jeune homme nonchalant et souriant qu'il avait côtoyé durant ces derniers jours. Devant lui, ce n'était plus un jeune anthropologue sérieux, mais avec un sens de l'humour certain. C'était un enfant terrifié.

- Non ! Hurla Yagi.

Il recula, voulant s'éloigner autant du prêtre qui les avait trahis que de l'assassin de son mentor. Dans sa tentative de fuite, il buta contre son fauteuil et tomba à la renverse.

- Yagi ! Non ! cria Gran Torino en voyant le jeune homme basculer en arrière.

Dans sa chute, Yagi appuya sur la détente de son arme, tirant à tout-va sans le vouloir.

Affolé, Gran Torino se retourna, craignant que l'extraterrestre à ses côtés n'ait été touché par une balle perdue. Mais si son Seigneur semblait indemne, il vit avec panique le mur se refermer. Et si lui était du bon côté, celui menant à la sortie, ce n'était pas le cas du protecteur intergalactique des cinq éléments.

- Vite, l'enjoignit le prêtre. Le mur se referme !

De sa démarche lente et dandinante, l'alien fait de métal et de lumières se rapprocha du mur.

- Prêtre, dit-il. Voici ta mission maintenant… Transmet ton savoir et garde le temple.

- Oui, oui, je ferai ce que vous m'ordonnez, promit Gran Torino d'un ton pressant. Mais je vous en supplie, dépêchez-vous ! Vous en avez encore le temps !

Mais le mur se refermait inexorablement sous le regard désemparé du prêtre alors que l'être mécanique se mouvait bien trop lentement.

- Le temps est sans importance. Seule la vie est importante.

Ce furent les derniers mots que prononça l'extraterrestre avant que le mur ne se referme sur sa main tendue. Seule resta visible la clé dorée au bout de son index. Avec précaution, Gran Torino s'en saisit. Le vaisseau venu du ciel reprit son envol, emportant avec lui les êtres étranges, le sarcophage métallique, quatre pierres et les mystères de son existence et de sa venue.

Courant à l'extérieur, Gran Torino hurla vers l'objet montant rapidement dans les cieux.

- Je remplirai ma mission ! Vous pouvez compter sur moi ! Je serai prêt !

Dans un geste aussi dramatique que convaincu, il tendit la clé dorée vers le ciel et cria une promesse :

- Nous attendons votre retour !

À suivre...


Commentaire de l'auteure :

J'ai revu le film, il y a quelques mois. Et, en le voyant, je n'arrêtais pas de me dire : Mais tel personnage de MHA irait tellement bien dans ce rôle. Et ça a tourné dans ma tête pendant des mois.

J'en ai parlé à Choupinette qui a approuvé et confirmé que oui, putain, bien sûr !

J'ai rapidement évoqué l'idée avec MissKyle qui m'a accusé de lui avoir mis cette idée en tête et que maintenant quand elle pense au film, c'est tellement évident que ce perso est fait pour ce rôle !

Et j'en ai discuté avec Baronne Budhussy, qui m'a dit : LET'S DO IT !

Alors, j'ai fini par craquer... ça m'a pris cinq soirées... Vidé intégralement les quatre couleurs d'un stylo quatre couleurs et un cahier entier ! MAIS, j'avais tous les dialogues et l'action résumée de l'intégralité du film.

Et voilà... Vous avez le résultat de cette longue période d'incubation.

J'adore le film, donc j'ai vraiment essayé de respecter au mieux autant le scénario que les dialogues (qui sont savoureux !).
Mais retranscrire à l'écrit quelque chose d'aussi visuel, ce n'est pas simple. J'espère que ce n'est pas trop raté. (et que je vous ai donné envie de voir le film si vous ne le connaissez pas).

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez (promis je ne mords pas).


Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :

Pendant que Lili souffle avant de s'attaquer au chapitre suivant, Katsuki sourit largement :

- Putain ! Je suis pas dans son histoire ! Trop bien !

- Euh, Kacchan, souffle Deku en pointant du doigt un détail dans le descriptif.

- Et merde, ronchonne Katsuki. Je vais y être... Y'a intérêt à ce qu'elle me file pas un rôle de merde hein !

- Connaissant Lili, c'est impossible qu'elle te laisse en arrière-plan, le rassure Deku.

Un peu en retrait, Aizawa transpire à grosses gouttes.

- Ça va pas ? s'inquiète All Might.

- Premier chapitre... elle a utilisé Nana, Gran Torino et toi... Souffle Aizawa. Je suis presque sûr qu'elle va me coller un rôle. J'appréhende lequel...

- Je ne connais pas le film, avoue All Might.

- J'espère qu'elle ne va pas me filer le rôle du mec qui..., commence Aizawa avant d'être interrompu par Lili.

- Arrêtez de spéculer inutilement ! Regardez ce putain de film ! La répartition des rôles est tellement putain d'évidente ! Et il n'y a AUCUN rôle merdique dans ce film !


Dans le prochain chapitre : Où Aizawa devra renoncer à sa sieste. Où Endevor se chiera dessus. Où Kirishima fera son malin devant un inconnu et où Neito dira des mots d'amour à Katsuki.