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Bonjour à tous !
Voici un nouveau chapitre.
Il y a eu beaucoup moins de vues sur les chapitres 8 et 9. J'espère sincèrement que ceux qui ont été dégoutés de ma présentation lamentable reviendront faire un tour...
Je vous remercie encore de me suivre, n'hésitez pas à me mettre des commentaires cela me fera extrêmement plaisir.
Je sais que c'est des petits chapitres. Plus des idées que des chapitres. Une scène par une scène. Je sais que c'est frustrant pour vous, mais j'ai énormément de mal à fonctionner autrement.
Je vous souhaite une très bonne lecture !
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Harry était heureux de prendre le train, il n'avait pas vu d'auror posté en faction devant le passage, mais comme il avait pu l'emprunter cela ne l'intriga pas plus que cela.
D'ailleurs, il n'avait pas non plus revu les aurors cette semaine, il semblerait que le fait d'avoir été sur le chemin de traverse ait vraiment suffi pour le ministre de la magie.
Il ne comprenait toujours pas ce qui s'était passé l'année dernière, et d'ailleurs comme personne ne le lui expliquera jamais, il aura toujours une légère appréhension tous les premiers septembre à l'idée de prendre le train.
Si le passage pouvait se bloquer une fois, peut-être qu'il se rebloquerait une autre fois ?
Il avait demandé à Blaize de passer en premier, pour voir si le passage fonctionnait. Puis, il avait dit à Théo de rester avec lui, au cas où c'était lui qui avait juste un mauvais karma et ils étaient passés ensemble, à deux.
Au moins, ils n'attendraient pas toute la journée.
Et puis, les professeurs et/ou le ministère avaient du tenir compte de sa mésaventure de l'année dernière, parce que quand le train se mit à rouler, dans le haut parleur on leur annonça que durant la première demie heure tous les élèves devaient rester assis dans leur compartiment ; que l'on puisse venir s'assurer que tout le monde soit bien là.
Et effectivement, un auror passa dans leur compartiment un quart d'heure après l'annonce.
Il demanda à chacun leur nom puis les cocha sur sa liste. Lorsqu'il passa au nom de Draco Malfoy, Harry eu l'impression étrange qu'il s'attarda plus longtemps que nécessaire... Mais ce n'était qu'une impression, et elle passa aussi rapidement qu'elle était apparue.
L'auror venait à peine de fermer la porte que Draco, un sourire fantôme sur les lèvres, leur demanda ce qu'ils avaient fait de leurs vacances.
Blaize et Théo se montrèrent très prolixe sur le début de leur été, mais ne s'attardèrent pas sur la dernière semaine. Et Harry fit exactement le contraire, il passa en deux mots les Dursley et la tante Marge et raconta avec énormément de détails tout ce qu'il avait fait durant les sept derniers jours.
Si Draco trouvait curieux sa présence au milieu d'humains, voire même ennuyante parfois, dans un cas comme celui là il rigolait intérieurement. Sentir la peur de Blaize et de Théo, sur ce qu'ils auraient éventuellement pu faire de mal avec Harry, et en même temps la joie que le petit brun ressentait était génial !
Il appréciait le contraste !
Les deux garçons en réalité ne craignaient rien véritablement, tant qu'Harry était aussi enthousiaste, mais le jour où Harry serait triste ou déçu ou en colère contre eux, là, effectivement Théodore Nott et Blaize Zabini pourraient craindre pour leur vie.
Draco n'était même pas désabusé de savoir qu'à cause de lui, Harry ne connaîtrait pas vraiment une réelle amitié.
L'amitié de Blaize et Théo était authentique et sincère, certes, mais ils se forçaient quelque fois à faire très attention à ce qu'ils pouvaient dire ou faire à Harry.
L'ombre du blond planait en permanence sur eux trois.
Harry n'expérimentera jamais l'amitié véritable et incontestable qui permet de dire toutes les choses que l'on a sur le cœur, de laisser place à la colère de décharge parfois, d'être triste aussi,...pour l'autre et avec l'autre.
Parce que l'ensemble des étudiants de Poudlard, et pas seulement Blaize et Théo s'arrangeaient pour qu'il ne lui arrive rien.
Aucune difficulté, aucune douleur ni même le moindre petit embarras.
- Tu veux une Chocogrenouille, Draco ? demanda Harry.
Il venait de faire le tour du compartiment et naturellement posait la question. C'est vraiment ce que le blond aimait chez lui.
Ce naturel.
Cette candeur.
- Oui, je veux bien, merci lui répondit-il.
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- Il est simplement hors de question, Cornélius, que le ministère oblige l'école à recevoir des détraqueurs. Nous avons déjà augmenté nos mesures de sécurité et deux de nos professeurs ainsi que deux aurors patrouillent dans le train au moment où nous parlons.
- Monsieur le directeur, il en va de la sécurité des élèves ! Je vous rappelle que Black peut-être extrêmement dangereux. Pour ce que nous en savons, sous le coup de la colère, il y a douze ans, il a été capable d'un sortilège catastrophique !
- Vous savez très bien, puisque vous avez signé les documents correspondants, que nous avons déjà un élève avec lequel nous devons prendre des dispositions particulières. Tous les jours, les élèves comme les professeurs, nous avons des saisissements d'inquiétude ou de crainte. Il suffit que nous le croisions dans le couloir, ou en salle de classe pour cela. Certains dorment même dans son dortoir, et font des cauchemars récurent depuis plusieurs années ! Puisque vous vouliez que tout soit le plus naturel possible. Si on rajoute à cela la peur et le sentiment de tristesse qu'engendreront la présence des détraqueurs certains élèves finiront par quitter l'école.
- Je le sais tout cela, Dumbledore, vous me le rappelez à chaque fois que l'on se voit depuis bientôt trois ans maintenant. Mais, beaucoup de membres du Magenmagot pensent comme moi : Black va tenter une virée à l'école, parce qu'il va vouloir Potter. Et le monde sorcier ne peut pas se permettre de voir d'un seul coup douze de ses enfants mourir. Ce qui est arrivé à la petite Weasley, l'année dernière, est encore dans les esprits. Et puis, vous ne pouvez pas tous les protéger. Black ne tentera sans doute rien contre vous ou Minerva, effectivement, mais contre les autres adultes très certainement. Il n'y a pas suffisamment d'adultes pour protéger l'ensemble des enfants.
- Eh bien dans ce cas, Cornélius détachez du ministère des aurors qui patrouilleront dans l'école, je vous le dis, on ne peut pas se permettre ici de subir leur présence, je risque aussi d'avoir des membres du corps professoral qui ne resteront pas à cause de la pression engendrée par cette décision.
...
- Où alors, nous demandons au jeune Draco lui même de protéger Potter, n'est ce pas faisable ?
- Il le fait déjà, Cornélius. Il le fait déjà.
- Le problème c'est bien, qu'il ne protégera que lui n'est ce pas ?
- Oui, c'est ce que je vous ai indiqué dans ma lettre et c'est pourquoi nous avons cette conversation.
Bien que le ton soit aimable, Albus était limite en train de faire une crise d'apoplexie... Cela faisait quatre fois, que le ministre lui posait la même question.
- Ne pouvez-vous pas lui demander de protéger aussi les autres élèves ?
- Cornélius, avec tout le respect que je vous dois, vous savez aussi bien que moi que son espèce n'est pas connue pour sa bienveillance ou sa miséricorde... Si vous voulez vraiment qu'il rigole proposez lui vous même cette solution. Il considérera que c'est un problème interne à notre mode de fonctionnement, d'humain...
Il nous tue, Cornélius, c'est l'un de nos rare prédateur !
Il ne va certainement pas accepter de jouer à la ''nourrice'', le mieux que vous aurez comme réponse c'est un moyen de pression pour service rendu...
Et le prix à payer risque d'être trop fort, même pour le ministère d'angleterre !
- Mais Black est capable de tuer aussi, douze d'entre nous en un seul sortilège, Dumbledore. Et je ne peux pas affecter plusieurs équipes d'aurors à l'année ici !
- Demandez-le lui, dans ce cas, et attendons sa réponse. Mais elle ne va pas vous plaire j'en ai peur murmura d'une voix désabusée le directeur.
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Sirius Black était sous sa forme de chien aux abords de la gare de Poudlard. Il avait essayé tout l'été d'apercevoir Harry, mais le jeune était alors trop occupé dans ses tâches ménagères pour ne serait-ce que lever la tête. Surtout les deux dernières semaines...
Puis, il avait perdu sa trace sur la fin du mois d'août et Sirius c'était alors dit qu'il pourrait retrouver et sa proie, et Harry en allant vers pré-au-lard.
Cela ne lui faisait pas tellement peur que le village soit rempli de sorciers, il le connaissait par cœur.
Il lui avait fallu moins d'une semaine pour arriver, sous sa forme de chien, et depuis hier il attendait le train. Il avait glané ici et là des lapins et quelques souris pour pouvoir manger.
Posté en faction à la fin du quai, il voyait le soleil se coucher et savait donc que le train ne tarderait pas à arriver.
Être au dehors et en plein air était une libération ! Et patienter plusieurs heures en plein vent était devenu l'un de ses passes temps préférés.
Le train entrait en gare et le chien qu'était Sirius remua la queue ; il était content ! Peut-être qu'Harry enfin le remarquerait, peut-être que son filleul serait intrigué et peut-être que par la suite, une autre fois, il oserait l'approcher.
Harry justement descendait du train, en compagnie de ses amis et la vue perçante de Sirius entrevit la cravate vert et argent... Le chien s'assit sous le choc ! Il était chez les serpentards ! Incroyable !
Qu'est ce qui avait bien pu se passer pour que le fils de James et Lilly soit réparti chez les serpents ?
Soudain, alors qu'un blond venait lui aussi d'arriver sur le quai, Sirius senti un danger. Un long frisson lui parcouru l'échine, et instinctivement il retroussa les babines.
Le chien se recula lentement, retournant dans les buissons qui bordaient le quai. Dumbledore était devenu fou ! Accepter une telle créature dans son école ! Sirius ne comprenait pas comment le directeur qu'il connaissait si bien auparavant avait pu accepter cela.
D'accord, d'accord, il avait aussi admis au sein de Poudlard un loup garou. Mais le loup garou n'était dangereux et incontrôlable que seulement une nuit par mois ! Pas comme ce garçon blond, qui ne devait rendre des comptes qu'à lui même.
Qu'il soit en plus, un camarade plutôt proche d'Harry, de ce que Sirius avait pu voir, le laissait pantois.
En arrivant au bord du quai, Draco renifla très légèrement et décida de laisser les autres élèves le distancer. Une fois qu'il fut le dernier, il appela dans un murmure inaudible pour l'oreille humaine :
- Natacha ?
- Oui, Draco ?
La deuxième née du blond était une belle et grande femme, aux longs cheveux qui lui cascadaient en boucles élégantes dans le dos. Elle les avaient roux, un roux foncé tirant sur le brun, et ses yeux étaient d'un bleu perçant. Très inquiétant. Son visage était plutôt allongé, et elle avait un nez fin.
- J'ai vu une sorte de ''chien'' au bout du quai, i peine cinq minutes. Il me paraissait avoir une drôle d'allure, comme si il n'était pas réellement un chien. Tu peux te renseigner ?
La jeune femme acquiessa, souriante et avenante, et partit directement dans la direction montrée par le blond.
Draco aimait bien Natacha, là où Vladimir argumentait, elle, elle y allait. Comme ça. Suivant ses tous nouveaux instincts. Il appréciait son calme et son attitude posée.
Tranquillement, il rejoignit le château à pieds, sachant déjà qu'elle mettrait le temps qu'il fallait, mais qu'elle le lui trouverait.
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Dans les dortoirs, c'était une joyeuse pagaille !
Draco avait été appelé dans le bureau du directeur, et pour une fois, Harry avait été de l'autre côté des douches.
Il n'y allait pas si souvent que cela, et Gregory et Vincent lui manquaient parfois. Autant, Blaize et Théo venaient lui parler d'eux mêmes, autant pour les deux autres c'était Harry qui faisait souvent le premier pas.
Ils étaient assez timides en sa présence (et celle de Draco surtout).
Ils avaient commencé à ranger leurs affaires, mais suite à une remarque de Vincent à Gregory, il s'en était suivi une bataille de pelochons et d'oreillers.
Les plumes volaient en tout sens dans la pièce, et les cinq garçons rigolaient beaucoup.
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Dans le bureau directorial se tenaient trois personnes. L'une d'elles se demandait bien ce que lui voulait les deux autres et s'amusait beaucoup à ne pas entamer la conversation ; laissant le silence s'éterniser.
Les deux autres étaient presque au bord du malaise. L'aura de la créature magique augmentait progressivement, et le directeur de Poudlard était certain que l'adolescent le faisait consciemment exprès.
On a beau s'appeler Albus Dumbledore et avoir un ordre de merlin première classe, être devant l'héritier de la moitié du monde souterrain où presque pouvait vous faire avoir une crispation légère d'inquiétude.
- Nous vous avons fait venir Monsieur Malfoy, pour vous parler d'un sujet qui nous préoccupe.
Déjà, le démarrage de cette conversation commençait mal.
- Si ce sujet ne préoccupe que les humains, je ne vois pas bien ce que je fais dans ce bureau Monsieur le Premier Ministre des Sorciers d'Angleterre.
L'adolescent et son père avaient toujours tenu à appeler Cornelius Fudge ainsi ; Avec l'entièreté de son titre, comme pour laisser sous entendre qu'il ne représentait que l'Angleterre, et donc qu'il ne pouvait se faire le porte parole que d'une toute petite partie des membres de son espèce.
- Hum, hum.
Cornelius embarrassé se racla la gorge.
Il me semble que cela peut vous concerner également si mes sources sont fiables. Voyez-vous, il s'agit de l'évasion du criminel Sirius Black.
Draco se redressa imperceptiblement sur son siège soudain plus attentif.
- Il s'avère fort probable qu'il cherche à faire du mal à Monsieur Potter, or il me semble pouvoir affirmer que vous tenez assez à votre camarade, n'est ce pas ?
Sans démentir ni rien rajouter Draco attendit. Il ne pensait pas que le ministre de la magie était au courant de ce fait. Certes, l'ensemble des membres de sa maison le savait, mais Draco avait naïvement supposer qu'eux seuls étaient au courant de son intérêt pour Harry.
- Ce que je veux dire, continua courageusement Fudge, devant le regard glacé de l'adolescent, c'est que nous espérons pouvoir compter sur votre protection.
Levant un sourcil bien haut, Draco lui demanda de préciser ;
- Une protection ? Pour qui ? Et combien de temps ? Êtes-vous certain que cet homme en veuille à Harry ?
- Et bien, voyez-vous, Monsieur Malfoy, répondit Albus, il a été condamné à la suite de la disparition du mage noir qui s'est donné le nom de Voldemort. Nous pensons qu'il était le gardien du secret des Potter. Vous savez comment fonctionne le sortilège Fidelitas ?
Draco hocha la tête.
- Il aurait vendu James et Lilly Potter à son maître, et voyant que son ancien ami Peter Pettigrow le pourchassait, il aurait tué ce dernier entraînant la mort de onze autres personnes en même temps, en un seul sortilège. Le magenmagot britannique est d'avis que maintenant qu'il est sorti de prison, Sirius Black ne cherche à se venger sur Harry.
- Bien, dit Draco, mais je ne vois toujours pas en quoi cette histoire mérite, dès la première nuit à Poudlard, de me faire venir dans votre bureau Monsieur le Directeur.
En pensée, par devers eux, Draco ce dit que si effectivement cela s'avérait exact, Black était mort !
-Et bien, enchaîna Cornelius Fudge, nous espérons obtenir votre concours, comme vous êtes attaché au jeune Potter, pour protéger le château ainsi que ces occupants.
Draco éclata immédiatement de rire, laissant transparaître ses canines !
- Monsieur le Premier Ministre des sorciers d'Angleterre, je vous rappelle que je suis l'un des plus féroce prédateur de votre race. Il ne me semble pas judicieux de me confier la défense de votre progéniture, quand bien même on vous aurait raconté que j'avais des vues sur l'un de vos enfants. Ce que je n'ai pas confirmé, d'ailleurs...
- Alors, Monsieur Malfoy, il me faut vous prévenir, puisqu'il me semble que vos deux races ne s'entendent pas très bien, que pour la protection de l'école nous allons faire intervenir les detraqueurs.
Sur le coup, Draco en resta pantois.
Limite bouche ouverte de stupéfaction...
- Vous allez mettre dans une école une race magique qui se nourrit des émotions heureuses ? Vraiment ? C'est extraordinaire comme votre race m'étonnera toujours par sa stupidité de réflexion dit-il à haute voix.
Aucun des deux adultes ne sut quoi répondre à cela, ce qui lui permit d'enchaîner.
- Ce n'est pas que voir le résultat ne me ferait pas plaisir, mais je suis quand même obligé de vous indiquer que réaliser cette aberration sur vos propres enfants ne sera pas possible.
Ce n'est pas vraiment que je déteste les detraqueurs, voyez-vous, c'est que leur présence n'a pas exactement le même effet chez moi que sur vous.
Après une petite pause (dramatique, la pause) l'adolescent enchaîna ;
- Ils me font entrer en frénésie, et je ne pourrai pas me contrôler, cela ne me sera plus du tout possible.
Alors, à moins que votre Magenmagot y tienne absolument, je ne vous conseille pas de donner cet ordre là, Monsieur le Premier ministre des sorciers d'Angleterre...
Puis, il se leva et n'ayant vraiment plus rien à faire dans ce bureau, il pris la décision lui même de sortir s'en attendre qu'on l'y invite.
Cornelius Fudge regarda Albus et se laissa tomber sur une chaise...
Il murmura qu'il allait devoir vraiment mettre des aurors en faction devant l'école et que cela allait lui réduire drastiquement les effectifs au ministère. L'école était grande et vaste, et Black pouvait aller partout.
C'était un coup dur, mais Albus ne le consola pas. Il préférait largement cette solution là pour son école et lui conseilla juste de recruter...
Après tout, Voldemort n'était pas mort, et avoir plus d'aurors anglais ne serait pas un luxe.
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Dans le dortoir des garçons de troisième année de Serpentard la bataille d'oreillers était finie et chacun s'était finalement couché dans son lit.
Harry avait décidé de ne pas dormir tout de suite et d'attendre Draco. Il voulait savoir à quelle heure le blond rentrerait. Il savait bien qu'il y avait fort peu de chance pour que son ami lui explique ce que le directeur lui voulait.
Draco était très secret, et ne supportait pas les questions sur la vie privée. Il ne racontait que ce qu'il voulait bien raconter.
Harry respectait ce sentiment et ne le poussait jamais. Lui non plus, par exemple, ne voulait pas parler des Dursleys.
L'heure à laquelle Draco reviendrait au dortoir serait certainement la seule indication que le brun aurait pour savoir si l'entrevue c'était bien passée ou pas, et il ne voulait pas la rater.
Il attendait depuis quelques minutes, ce demandant si il n'allait pas se lever pour aller chercher un livre lorsque le blond passa la porte.
Selon Harry, rien qu'en le regardant, Draco était à la fois amusé d'une bêtise quelquonque, et contrarié sans doute pour une autre raison. Un curieux mélange en somme.
- Tu ne dors pas ? Lui demanda Draco en arrivant.
- Je t'attendais, je me suis dit que pour la première nuit tu ne voudrais pas forcément te coucher directement et que tu voudrais sûrement parler ou autre. On a fait une bataille de pelochons avec les autres, c'était marrant. Tu veux faire une bataille d'oreillers avec moi, Draco ? Lui répondit Harry en rigolant.
L'adolescent leva bien haut un sourcil, et un sourire s'étira sur ses lèvres. Il imaginait très bien la pagaille du dortoir, effectivement. Mais une bataille ne le tentait pas. Ils risquaient de se toucher tout le temps, et Draco voulait faire monter la pression chez Harry.
- Raconte moi tes vacances, plutôt lui dit-il.
- Mais je t'ai déjà tout raconté dans le train !? S'étonna Harry.
- Tu m'as détaillé ta dernière semaine, Harry, il en manque encore pas mal fît Draco.
-...
Harry n'aimait pas cela. C'était privé après tout. Mais depuis qu'il avait expliqué à Draco pourquoi le professeur Snape avait du lui faire une potion pour sa lecture désastreuse, son ami y tenait. Il mettait le temps qu'il fallait mais à force de poser les questions à n'importe quel moment, Harry parfois se faisait avoir et répondait sans réfléchir.
Il était têtu Draco.
L'année dernière, il lui avait tendu des perches comme ça jusqu'à Noël et au final Harry par petites touches lui avait raconté ses deux mois. Même Dobby.
Cet elfe super curieux qu'il n'avait jamais revu.
Harry n'était pas bien sûr de vouloir revivre ça, encore une fois, pendant plusieurs mois. Et puis, raconter cela à Draco ne lui semblait pas anodin du tout. Le blond voulait savoir mais il ne le réconfortait pas. On aurait dit qu'il emmagasinait les informations dans un coin de sa tête pour en faire Merlin savait quoi.
Harry une fois lui avait demandé pourquoi il voulait savoir cela. Draco l'avait regardé comme si c'était évident et qu'il était bien bête de poser la question. Puis son visage c'était légèrement radouci et il lui avait dit que tout le monde avait à un moment ou à un autre besoin de parler de ses problèmes, qu'il avait bien compris qu'Harry ne voulait pas que les autres le sache et qu'il serait une tombe.
Et Harry avait hoché la tête, comprenant. C'est vrai que de savoir qu'une autre personne était au courant l'allégeait d'un poids.
Néanmoins, là, ce soir, Harry ne voulait pas céder si facilement ; c'était toujours des souvenirs privés et humiliants.
- Pourquoi je te raconterai en détail mes vacances, alors que toi tu ne le fais jamais ?
Il avait bien essayé de taner lui aussi le blond (donnant/donnant), mais là où Harry se faisait avoir parfois, jamais le blond n'avait cédé la moindre parcelle d'information. Harry pouvait poser la question, de manière différente, n'importe quand, Draco le regardait, et souriait.
Et c'était tout.
C'était d'un frustrant !
- Parce que tu sais que d'une manière ou d'une autre je gagnerai Harry, épargne toi les questions incessantes et répond moi tout de suite. Cela ira plus vite.
Il n'essayait même pas de justifier son comportement. C'était horripilant ! selon Harry.
- C'est privé, Draco, pourquoi tu veux absolument savoir alors que tu sais que je n'aime pas en parler ?
- Parce que justement tu n'aimes pas en parler, Harry, ce que l'on se cache à soi-même c'est souvent ce qui nous ronge. Je suis ton ami, laisse moi être aussi un soutien.
- Mais toi, tu...
- Moi, ce n'est pas que je n'aime pas en parler, c'est que je ne peux pas en parler. C'est complètement différent. Mes vacances se passent merveilleusement bien, mon enfance l'a été aussi c'est juste que mon père m'a interdit d'en parler.
Harry se retourna dans son lit.
Il ne voulait pas céder. Et même de savoir que Draco ne le lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas obtenu ce qu'il voulait, ne le fit pas parler ce soir là.
Tant pis, il serait certainement harcelé de questions régulièrement et méthodiquement les prochaines semaines, mais il voulait montrer au blond que ce ne serait pas si facile.
Ce n'était pas juste que lui ne sache rien sur la vie de Draco alors que le blond savait tout, absolument tout de la sienne.
Vraiment pas.
Au bout de quelques minutes à ruminer, Harry regarda vers l'autre lit. Draco s'était mis en pyjama et s'apprêtait à rentrer sous sa couverture.
Au moins, il le laissait tranquille pour ce soir, estima Harry. En fermant les yeux, il projeta un merci silencieux en direction du blond. Il voulait juste dormir maintenant, ne plus se préoccuper des Dursleys et savourer le fait qu'il était de retour dans son dortoir.
Draco attendit un bon quart d'heure que la respiration de son colocataire de chambre soit devenue régulière. Puis, il se leva de son lit, sortit un fauteuil de sa malle, et le plaça juste à côté du lit d'Harry.
En s'asseyant dedans, il vit tout de suite qu'il était mieux assis que sur la chaise de l'année dernière et il sourit. Il faudrait qu'il demande à Harry de pousser son lit au milieu du mur et ce serait parfait !
Au bout de quatre heures de sommeil, Harry commença son rituel inconscient de l'année dernière. Et Draco fut soudain beaucoup plus attentif.
Le brun fronça les sourcils, se gratta le bout du nez, tourna la tête de droite à gauche puis se mit en position du fœtus vers Draco. La petite veine était là, et si Draco été déçu qu'il lui ai fallu quatre heures pour le faire, comparativement au mois de juin où il le faisait en cinq minutes, il était heureux de constater que le pouls d'Harry était toujours aussi paisible et reposant pour lui.
Doucement, il approcha sa main de celle d'Harry et arrivé à cinq millimètre de la peau du brun, il s'arrêta. Patientant.
Le toucher.
Pour de vrai.
Il y avait songé depuis très longtemps, il l'avait voulu depuis plusieurs mois, et Draco voulait savourer l'instant.
Il ne doutait quasiment pas qu'Harry l'accepterait, que sa présence, dans son sommeil, lui devenait doucement nécessaire. Mais il était curieux, est-ce qu'il verrait les poils minuscules de la main se hérisser ? Froncerait-il les sourcils ?
Prenant une lente inspiration, Draco avança son doigt et délicatement le posa sur le dos de la main d'Harry. Puis il resta là. Attendant.
Au départ, le brun ne fit rien. Puis, les doigts ensommeillés bougèrent, essayant d'attraper ou de retenir quelque chose. Et comme ils n'arrivaient visiblement pas à retenir quoique se soit, Harry retroussa son nez.
Souriant doucement de bonheur, Draco déplaça son doigt pour le mettre au milieu de la paume d'Harry. Aussitôt, les doigts du brun se refermèrent dessus, et il poussa un soupir de contentement.
Inconsciemment, il replaça son oreiller, se remit correctement et rapidement replongea dans un sommeil profond.
Draco attendit comme ça tout le restant de la nuit.
Son doigt dans la main chaude d'Harry.
Il regardait par la fenêtre, le calamar géant lui faire des signes de tentacules et fut enfin pleinement heureux d'être de retour parmi les humains.
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Merci d'avoir lu !
