Bonjour, on est le premier octobre ! Spooky season ! Mouhahaha !
Pour parler sérieusement, je suis EXTRÊMEMENT heureuse des retours sur cette réécriture, ça fait très chaud au coeur. Je sais que je pars pour le coup dans une direction assez différente, ce qui implique une prise de risque. Et pour le coup, vos retours sont encourageants. Je n'aurais jamais la capacité de vous remercier suffisamment pour ce que vous faîtes pour moi.
Merci. Du fond du coeur.
Sur ce, les reviews :
Yz3ut3 : C'est toujours avec plaisir !/ alors, il y aura des points que je vais conserver de l'ancienne version, mais je rajoute tellement de chose et en remanie tellement que non, ça ne servira à rien. Et il y a aussi que le manga a tellement avancé et m'a apporté tellement de détails, d'informations... donc, oui forcément, c'est presque comme si on lisait une nouvelle histoire.
Miss green rabbit : Au plaisir.
Yuwine : Aaaah l'innocence de la première rencontre. Et aussi, un petit foreshadowing d'un gros souci qu'a le personnage sur lequel je vais revenir plusieurs fois. / J'ai adoré faire le pov de Marco, je plaide coupable. Et oui, c'est quelque chose qui se reverra l'effet d'Ace sur lui, tout comme la relation entre lui et Aarch (après, ce sont des zoans autant l'un que l'autre. / Oh, oui, du bon temps pour une rencontre éphémère et ça aura des conséquences ;) / Câlins pour Ace et Iro, ok, mais "Kali", ça sera plus compliqué. En parlant d'elle, petite surprise qui se profile sur son background.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
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Javier était assis sur le balcon de la chambre d'hôtel qu'il avait réservée pour Aarch. Cela faisait un mois qu'il poireautait, à attendre l'arrivée du Marine. Pour le coup, Ace ne devrait pas être bien loin de Shaboady, à quelques jours près, si le blond avait bien deviné le trajet et la vitesse de son neveu.
C'est là qu'il remarqua la silhouette du brun basané aux yeux rouges et à la queue de lion faire le tour de l'hôtel par en bas, accompagné d'un grand blond longiligne. Il avait vu à plusieurs reprises la prime, impossible de ne pas le reconnaître.
- Tu as perdu la route du Shin Sekai, le Phénix ? appela Javier avec une jambe pendouillant dans le vide.
Les deux zoans se regardèrent en bas et Javier se détourna du balcon, permettant aux deux d'étendre leurs ailes pour s'envoler et se poser sur le balcon.
- Pas à la poursuite de ton neveu, Portgas ? attaqua avec une toute petite pointe de sympathie le marine alors qu'il rangeait ses ailes.
Marco resta un instant posé sur la rambarde avant de ranger ses ailes et entrer dans la chambre quand l'autre blond tira trois chaises.
- Lequel ? se renseigna le Portgas avec un maigre sourire de coin.
- Le pyromane qui a réussi à allumer un navire après une sieste en éternuant, répondit Aarch.
- Oh, c'est pas son genre les siestes. Café ? Tequila ? Ou poison ?
- Je ne m'appelle pas Aarch, donc, je vais prendre un verre d'alcool, yoi, informa Marco. Je suis intrigué par le manque de surprise d'un pirate devant la vue d'un marine avec un commandant de Yonkou dans une situation autre qu'un combat ou une arrestation.
- On m'a affublé du sobriquet d'araignée pour une raison, le Phénix.
Javier alla ouvrir une caisse dans un coin de la chambre et en tira une bouteille encore scellée qu'il ouvrit pour les papilles de ses invités puisque Aarch leva son propre verre avant de poser une bouteille de whisky en plus sur la table.
- Avant de commencer la longue discussion, je veux déjà m'excuser pour les ennuis et te remercier de ton aide, commença Javier en se servant un verre. Cependant, et tu t'en doutes, si c'était à refaire, je l'aurais refait.
Sa main s'immobilisa à mi-distance de sa bouche avec son verre.
- Il est tout ce qu'il me reste de Rouge.
Il avala cul sec son verre avant de s'asseoir.
- On fait beaucoup de choses pour nos cadets et les derniers présents qui nous restent d'eux. Je retiens quand même la merde dans laquelle tu m'as mis et les morts que tu as failli causer avec ta connerie, Javier, gronda le griffon dans sa tenue civile en bermuda, chemise et marcel.
Javier haussa des épaules en s'asseyant à l'envers sur sa chaise pour se resservir pendant que Marco sirotait son verre d'alcool.
- Je n'ai aucun remords. Tu peux penser ce que tu veux, Rhyddid, mais pour mes enfants, je suis prêt à tout. Tu es la seule personne en qui je pouvais avoir raisonnablement confiance pour conserver un œil sur le Buddha. Après le résultat de sa première descente, il n'y avait aucun moyen que je puisse ne pas laisser sortir mon… mécontentement, de les voir ainsi jeté en pâture.
Pas après avoir vu le trauma d'Ace et Luffy.
- Ce n'est pas une raison pour mettre en danger des innocents qui n'ont rien demandé à personne, yoi, pointa Marco avec calme.
- Parce que tu n'aurais pas fait la même chose si la sécurité de tes filleules n'étaient pas en jeu ? Que ce soit Carmen ou Sarah, elles ont un parent dans la Marine au besoin. Les garçons ? Humpf. Si Monkey était apte à fermer sa grande gueule, ça se saurait et nous n'aurions pas cette conversation.
- Sauf que ma fille a failli être dans ta merde, Javier, répondit alors Aarch avec une voix froide. Donc, je ne pense pas t'apprendre que lorsque tu dois faire de la merde, il faut évaluer aussi les retombées.
- Désolé pour Carmen, s'excusa à voix basse Javier en faisant tournoyer l'alcool dans son verre.
Il se leva en reposant son verre et alla chercher quelque chose dans la sacoche de cuir qu'il avait posée à côté du meuble à alcool. Il prit un épais dossier dedans et alla le donner à Aarch.
- C'est la moindre des choses, ça fait des années que je l'ai dans mes affaires. C'est le dossier que Raspoutine préparait sur toi. Au moins, ça donne l'explication de pourquoi j'ai embarqué mon équipage jusqu'en North Blue pour le descendre et de comment j'en sais autant sur toi.
- Merde... J'aurais dû tuer Raspoutine dès qu'il a commencé la merde, grogna le griffon en prenant le dossier.
- J'ai fait le nettoyage pour toi, pour le coup. Après, tu es en droit de le maudire parce que sans ce dossier, je ne serais pas venu t'embêter à Marine Ford toutes ces années en arrière.
- En quoi ? se renseigna Marco en levant un sourcil.
- Parce qu'il est littéralement dit dans ce dossier qui est le parrain de Carmen. Et si un vice-amiral de la Marine nomme un pirate en tant que parrain de sa fille unique, surtout un commandant de Shirohige, dans mon opinion, je peux lui faire confiance pour protéger mes garçons.
- Javier, j'ai à moitié envie de te frapper et de te remercier. Mais je vais rester sur le merci mais aussi le "prochaine fois, tu ne mets pas la vie d'innocents dans une balance mortelle impliquant les putains de Tenryuubito". Capiche ? siffla le griffon.
- Hmhm. De toute façon, Ace a pris sa vie en main, il sait très bien à quoi s'attendre en rejoignant la piraterie. D'ailleurs, Phénix, je te recommande de prévenir ton capitaine. Ace a un objectif assez personnel en tête, et comme je doute que le vieux Newgate réponde pépère aux questions… on peut donc dire qu'on va avoir un logia aux trousses de ton équipage sous peu.
Le sourcil du Phénix se leva encore un peu plus.
- Bon, Rhyddid, on est là, on a de quoi boire, t'as mes excuses et t'as le dossier. Je m'en vais ou tu as des questions qui veulent des réponses ?
- Question, pourquoi entre tous, Garp ? C'est le dernier à qui il faut confier un secret, demanda Aarch.
- Si dans l'espoir de protéger Amelia, Rouge ne m'avait pas laissé dans le noir, Garp n'aurait jamais mis un pied à Baterilla. Et il est possible qu'elle aurait été toujours vivante, siffla le blond en resserrant sa prise sur son verre. C'est la décision du père d'Ace, et comme il est mort, personne ne saura ce qu'il lui est passé par la tête. Quand je suis retourné à Baterilla, on m'a juste dit que Garp était passé, avait séjourné à la hacienda, avant de partir un beau matin, comme un voleur, laissant ma sœur morte derrière. Personne à part lui et son médecin de bord ne savaient qu'elle était enceinte et qu'elle était morte en couche. Ce qui explique pourquoi j'ai pris cinq ans à planifier une mort toute en souffrance pour lui. Si on ne m'avait pas présenté Ace et Luffy ce jour-là, il y aurait eu des morts. J'aurais pas survécu à l'affrontement, mais je l'aurais embarqué en enfer avec moi.
- ... Qui a un pète au casque assez important pour croire qu'il va garder sa langue plus de deux mois, cet idiot ? Et mes condoléances pour Rouge. J'ai appris plus tard sa mort alors que je gardais un œil sur Baterilla. Et on fait tous des erreurs en croyant protéger sa famille. J'ai cru protéger un jour mon frère. Je l'ai tué.
- Aarch, tu ne pouvais pas savoir, soupira Marco.
Javier se contenta de boire son verre.
- Au moins, le gamin n'a pas grandi tout seul, marmonna le Portgas en regardant son fond d'alcool. C'est pour ça que ton boulot n'est pas fini, le griffon. Depuis tout à l'heure, je parle de gamins au pluriel.
- J'avais constaté, oui, yoi. On en a combien ? se renseigna le Phénix.
Le Portgas leva trois doigts.
- Ace et Sabo ont pris le large. Il ne reste que le petit dernier, mais il en a encore pour trois ans d'attente. Et il fait partie de la liste des gens à abattre pour le Buddha.
- Tu dois te douter de ce que je pense de tuer un gosse pour les crimes des parents, soupira Aarch en sirotant son verre à côté. C'est une des raisons pour laquelle j'ai continué de garder un œil sur East Blue avec ce qui va avec.
- Ce n'est pas à moi que tu dois dire ça. Tu veux l'ironie de l'affaire ? C'est le petit-fils de Monkey qui reste derrière. Mais c'est pas ça qui l'a sauvé des chiens et de la Marine durant la première descente de Buddha. Il a fallu qu'Ace tire pour le sauver.
- Marco... je pense que je vais demander ma putain de retraite. Et voir Dragon au passage, pour lui dire qu'il aurait mieux fait de confier son rejeton à Shirohige, il aurait été plus en sécurité.
- Que ce soit Garp ou Dragon, aucun des deux n'a la fibre parentale, j'ai peur du résultat avec le gosse, yoi, soupira le Phénix en se massant les yeux.
- Je suis le dernier à dire le contraire, marmonna Javier. Donc, voilà. Encore trois ans à patienter et tu pourras te laver les mains avec cette affaire et m'oublier. Après, si Ace vient te brûler le cul, je n'y suis pour rien. Mais c'est un gentil garçon. Il cherche pas les emmerdes. Elles le trouvent seules. Et… il est plus minutieux que moi, sur certains points.
Il devait ça à l'influence de Rayleigh et Sabo. Si ça n'avait pas été pour eux, il aurait été un véritable bourrin.
- Il a d'ailleurs récupéré l'uniforme du mouton noir, donc, si tu vois ton mentor à Marine Ford, cris pas au fantôme, d'acc le griffon ?
- Ma mémoire est malheureusement plutôt précise, Javier. Mais, c'est bon de savoir qu'il ne reste que trois ans avant un lâcher de D. sur la Grande Line. Et pour ton neveu, qu'il ne se plaigne pas ensuite de mes griffes s'il décide de me brûler pour rien.
- Te connaissant, tu trouverais le moyen d'enregistrer le passage si le gamin décide de jouer au Poltergeist.
- Vrai. Tu voudras une copie ? J'en ai une très bien avec le fils du Chien Rouge qui loupe une marche pour terminer au pied de Tsuru. Il avait insulté le légiste de, je cite, "aberration que l'on devrait foutre à Impel Down".
Javier connaissait la réputation du légiste, il se doutait que cela avait dû mal passer pour l'individu taciturne.
- J'ai une fleur pour vous cependant, et je pense que ça parlera certainement plus à Marco qu'à toi, Aarch.
Avec un petit sourire, le pirate de South Blue se servit un nouveau verre de tequila, terminant la bouteille. Puis, il tira de sa ceinture une fiole qui sentait fort l'hibiscus. Une odeur qui fit tourner la tête brutalement à Marco qui identifia cette odeur comme une partie du parfum d'Ann qu'il avait toujours sur lui avec le collier à son poignet. La fiole fut débouchée et le pirate de South Blue en versa le contenu dans son verre qu'il leva en un toast.
- Il est l'heure de rire, de danser et de chanter. Le dieu Soleil est bientôt là pour les prisonniers.
Marco alla chercher une nouvelle bouteille qu'il déboucha en célébration alors qu'Aarch manqua de tomber de rire de sa chaise en comprenant.
- C'est la meilleure nouvelle du siècle ! J'en connais cinq qui vont avoir des anévrismes durant l'année ! s'esclaffa le griffon.
- Oh, mais ça fait depuis un moment qu'ils se chient dessus en espérant que ça se soit perdu dans la nature, ricana Javier. Surtout qu'ils pensent savoir où il est… et que la personne en question ne l'a plus depuis quoi… sept ans ?
- Javier, tu viens certainement de me faire ma journée. Sinon, repasse la tequilla. Et sympa ton poison. Tu devrais me donner ta recette.
Le blond se contenta de montrer la caisse ouverte et Aarch alla se servir.
- Sinon, dis-moi, le Phénix. Le Mei-ô sait que tu te balades avec le collier de sa filleule au poignet ? demanda innocemment le blond.
- En quoi cela te concerne ? se renseigna Marco sur la défensive.
- Je te recommande juste de faire gaffe à tes plumes. Et de t'assurer que ton testament soit à jour.
Et il but une gorgée de verre alors qu'Aarch revenait.
- Ce n'est pas des anciens de l'équipage de son père que tu dois craindre. C'est elle. Rien n'est plus dangereux qu'une femme en furie, peu importe les circonstances, je suis bien placé pour le savoir. Et au besoin, je pourrais bien me décider à te faire castrer.
- Javier. Fiche la paix à Marco, avertit le griffon en se rasseyant.
- Il comprendra. Un jour. Ou pas. Salud.
Il leva à nouveau son verre en toast et l'engloutit. Bon, il devait appeler son neveu pour avoir des nouvelles. Ou peut-être appeler Rayleigh d'abord pour l'avertir de ce développement de situation qu'il touche un mot à l'aîné ?
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Ace avait donné les ordres et fait plusieurs groupes. Il avait bien assez entendu parler des horreurs que l'on trouvait sous la surface de l'archipel/mangrove de Shabondi pour savoir qu'il devait bien préparer son coup pour qu'il n'y ait aucun incident pour le temps d'immobilisation obligatoire d'enrobage du navire. Il mit une partie de l'équipage sur le ravitaillement en armes et munitions et une autre sur les provisions. Chris irait avec Patrick chercher des médicaments alors qu'Ace irait trouver l'artisan enrobeur. Sur le navire, il ne resterait que Haiiro pour monter la garde (et surtout pour s'assurer que personne ne capte qu'elle n'était pas humaine et qu'on ne cherche pas à la vendre comme esclave).
Le plan d'Ace se déroula sans accroc. Outre un détail. Son comportement et la distance qu'il mettait entre lui et son équipage pour éviter qu'on ne découvre sa double identité ou même son lien avec Roger, ça en mettait quelques-uns sur les dents. Notamment Chris et Patrick qui étaient avec lui depuis le début. Ils cherchaient absolument à savoir ce qui poussait ce gars qui leur avait, sans arrière-pensée, donné ses talons d'Achilles, à rester à côté aussi secret. Qu'est-ce qu'il avait donc à cacher ?
C'est pour cela qu'au lieu d'y aller à deux pour tout ce qui serait médical, Chris y allait de son côté, laissant Patrick se charger de prendre en filature le brun. Cela mena donc le roux à suivre leur capitaine aussi discrètement que possible alors que le logia s'éloigner dans l'archipel avec Iro sur les talons. De loin, Patrick le vit demander son chemin en conservant son fusil prêt à servir dans une main. Clairement, le brun était sur ses gardes sous son chapeau de cow boy orange et Iro marchait juste à côté de lui, sans s'aventurer vers l'avant en éclaireur comme elle le faisait en général.
- Je peux t'aider ?
Patrick poussa un cri de fillette et se retourna pour voir Ace se tenir juste derrière lui, l'air tout sauf amusé. Le rouquin se retourna un instant pour voir l'Ace qu'il suivait à la base disparaître dans un embrasement et Iro s'asseoir sur place pour les attendre clairement blasée par la situation.
- Alors ? insista d'un ton glacial le jeune capitaine.
- Eh bien… Chris a fini les courses de médicaments donc, je me suis dit que je pouvais… visiter ? bidonna avec un sourire nerveux le second en commande.
- Visiter ? Tu crois que j'ai demandé à Haiiro de rester au navire pour quoi, d'après toi ? Le tourisme, même si c'est tentant, c'est pas une bonne idée. Et j'ai deux frères et une cousine, alors, le mensonge, je suis formé pour le formuler et le détecter. Alors, parle honnêtement. Tu veux quoi ? J'ai donné des ordres.
Ace posa son poing sur sa hanche et ramena le canon de son fusil contre son épaule, attendant clairement des réponses.
- Curiosité ? risqua Patrick.
Son capitaine lui adressa un long regard avant de secouer la tête.
- Tu me suis sans un mot et pas un mot aux autres. Sinon…
- Sinon tu me vires ?
- Non. Si ton comportement montre que tu peux être une poussière de menace pour moi, je connais quelqu'un qui risque de prendre les devants. J'ai pas choisi la piraterie par plaisir, Patrick, mais parce qu'on ne me laissait pas d'autre choix si je voulais pouvoir vivre pour voir la vingtaine.
Patrick ouvrit la bouche mais Ace leva sa main pour l'interrompre.
- Tu verras et tu comprendras. Et je le rappelle, la menace, ce n'est pas moi. Maintenant, tu la zippes et on recommence à bouger, avant qu'on ne puisse nous confondre avec des cibles faciles ou que sais-je. C'est la zone sans loi, ici, et ce n'est pas pour rien.
Et sans un mot de plus, reprenant son fusil à deux mains, Ace alla rejoindre Iro en avançant à grande enjambée. Patrick se saisit du sien pour suivre le mouvement en essayant de chasser l'appréhension qui l'avait pris suite aux mots de son ami. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il voulait dire, et encore moins ce qu'il lui passait par la tête.
Les deux pirates avançaient vite sur les terres légèrement collantes de résine de la mangrove touristique. Régulièrement, Ace s'arrêtait pour se faire confirmer son chemin. Quand les gens lui répondaient, Patrick capta une chose. Au début, dans les premiers temps qu'ils avaient passé ensemble, pour les sujets assez importants où un mensonge aurait pu lui porter préjudice, le D. ne les regardait pas dans les yeux mais avait eu pour habitude de pencher légèrement la tête pour mieux les écouter, comme si c'était dedans qu'il pouvait percevoir la vérité du mensonge. C'était une chose qui était vite passée et donc, quelque chose à quoi il n'avait pas prêté grande attention. Mais là, le revoir à l'acte lui faisait poser des questions sur les capacités étranges de son capitaine. Qui était donc capable juste à l'oreille de percevoir le mensonge ?
- Haki.
Le mot coupa la tension de leur marche dans l'archipel alors qu'ils arrivaient en vue d'un gros arbre marqué de peinture blanche du numéro treize.
- De quoi ? répéta Patrick.
- C'est l'Observation. Je m'entraîne depuis cinq ans pour avoir réussi à développer mon Haki pour qu'il ne se base pas sur ma vue, mais sur mon oreille. J'entends des choses pour le coup. Y compris, de temps à autre, les mémoires des lieux.
- …A ce stade, je sais même pas pourquoi je suis encore surpris. Donc, t'es un putain de détecteur de mensonge, c'est ça ?
- D'émotion. Je perçois l'émotion des gens et je décide oui ou non si je peux les croire en me basant sur ça. Je peux savoir si je peux leur faire confiance et une partie de leurs intentions.
Même si ça pouvait se retourner contre lui. Ce qu'il s'était passé avec Marco en était la preuve. Ce que son Haki avait perçu l'avait mis en confiance trop rapidement après la légitime mais que trop courte méfiance. Il avait littéralement mangé dans la main d'un homme qui était assez âgé pour être son père. Son Haki l'avait poussé littéralement à s'accrocher au blond. Même son logia. C'était effrayant, il avait senti pendant des jours ses flammes perdre leur chaleur après cette séparation, alors que pendant le temps passé avec le pirate plus âgé, le feu avait ronronné de contentement en lui en dépit du kairoseki.
Ses pensées s'arrêtèrent quand il réalisa enfin qu'ils n'étaient pas loin d'un petit établissement d'apparence assez douce, que ce soit dans la forme assez ronde sur le devant et le toit, que dans murs de briques grises claires reflétant parfaitement la lueur verte du soleil filtrant au travers les feuilles des immenses arbres de l'archipel. Le toit était vert, lui aussi, mais à peine plus foncé. Cette structure douce à l'œil était en totale opposition avec le nom de l'endroit : Shakkī-zu Bottakuri Bā.
- Le Rip Off de Shakky ? lut à voix haute Patrick avec lenteur.
Il adressa un regard assez perplexe à son capitaine qui se dirigeait clairement vers le bar.
- Je ne pense pas que ce soit un coin potable, surtout si on en croit tout ce que tu dis sur Shaboady.
- Dans d'autres circonstances, on ne serait pas ici, lui assura Ace alors que Iro accélérait le pas pour arriver avant eux devant le bar, sa fourrure quittant sa teinte neutre pour virer au jaune de bonne humeur.
Ace arrangea son chapeau pour dégager son visage et passa la porte.
- Irashai, salua une voix calme d'une femme brune à l'âge impossible à déterminé.
Fine et vêtue majoritairement de noir, la dame derrière le bar lisait un journal à moitié appuyée sur le comptoir, une cigarette se consumant lentement entre ses lèvres. Le logia la salua avec une voix assez douce et agréable avant de se pousser pour laisser passer Iro qui se précipita dans la pièce et Patrick qui entra avec un pas plus méfiant. La panthère était déjà en train de sauter sur le comptoir pour se frotter à la brune en ronronnant, la faisant rire.
- Iro, descend vilaine fille, je t'ai déjà dit de ne pas monter comme ça sur les meubles, rabroua Ace.
- Heureuse de te rencontrer aussi, Iro-chan, sourit la brune en caressant la panthère.
Celle-ci apprécia un instant de plus le câlin avant de sauter pour retourner au pied de son père d'adoption et se frotter à ses chevilles. C'était la première fois que Patrick voyait la panthère aussi amicale avec un inconnu. Certes, il y avait eu Haiiro, mais celle-ci était une zoan et en plus, elle était blessée à l'époque, donc, c'était normal que la panthère souhaite la soutenir.
La brune sortit de derrière le comptoir en passant par la porte dans son dos pour ressortir via celle côté salle. En souriant, elle vint à leur rencontre.
- Vous m'avez faite mentir. Heureusement que je n'ai rien parié, je suis certaine que la Araña m'aurait mise sur la paille, sinon. Heureuse de te voir en chair et en os, Ace-chan. Tu as énormément grandi ces dernières années.
- Plaisir réciproque, Shakky-san, sourit Ace avant de se tourner vers son camarade. Patrick, mon second. Patrick, voici ma tante Shakky.
La brune eut un rire.
- Je suis touchée, Ace-chan, que tu me considères comme ta tante.
Le brun lui adressa un regard pas du tout amusé alors que la tenancière explicitait les choses au roux :
- Je suis la compagne de son oncle paternel, mais aujourd'hui, c'est la première fois que nous communiquons autrement que par denden ou courrier.
- Oh. Enchanté madame, salua Patrick en s'inclinant bien bas.
- Quel jeune homme bien élevé, sourit la brune.
- Il n'est pas comme ça en général, grinça le logia. Dans tous les cas, outre que Javier a prédit que j'arriverais plus tôt que tu ne le pensais…
- Ray-chan doit revenir d'un instant à l'autre, mais il m'en doit une, pour l'occasion. Installez-vous les garçons, ce sera sur l'ardoise de ton vieil oncle.
Les deux pirates se regardèrent puis s'assirent sur le banc rembourré qui épousait la courbure du mur pour s'enrouler à moitié autour d'une table circulaire. Ace posa son fusil contre le mur à côté et retira son chapeau qu'il déposa sur son genou.
- Où est le vieux ? se renseigna Ace.
- Partit récupérer de l'argent pour moi, informa Shakky en retournant derrière son comptoir.
Elle servit trois verres et un bol d'eau avant de revenir pour les poser devant les deux hommes, un verre d'alcool et un de jus de pomme, pour ensuite déposer le bol devant le nez de Iro qui s'abreuva dedans avec reconnaissance.
- Quelques personnes sont après lui pour des dettes de jeux, continua la femme en prenant place sur une chaise qu'elle rapprocha de la table.
Cela tira une expression agacée au jeune capitaine qui expliqua les choses à Patrick.
- Mon parrain est accro au jeu… en plus d'avoir la poisse. Donc, lui qui se retrouve avec des dettes d'argent, ce n'est pas surprenant. Heureusement qu'il n'a jamais parié de l'argent pendant qu'il devait s'occuper de mes frères et moi, sinon…
A la rue, certainement pas, parce que c'était la baraque familiale de Garp où ils avaient vécu. La nourriture ? Même pas, puisqu'Amelia avait mit en place un petit potager qu'elle leur avait appris à entretenir (cela avait été un instant très lourd quand elle leur avait dit que c'était Rouge qui le lui avait appris puisque la mère d'Ace s'occupait de celui de la hacienda Portgas à Baterilla de son vivant) et la viande provenait de la pêche et de la chasse des enfants ou de l'ancien. Peut-être que ça serait sans vêtements sur le dos ou articles qu'ils ne pouvaient produire eux-mêmes. Ou alors, ils auraient été dépendants de Javier, mais le butin des Demonio ne servait pas à entretenir trois enfants et un pirate retraité.
- Pas grand-chose en fait. On se démerdait plutôt bien sans argent. M'enfin. Donc, le vieux a succombé au vice du jeu, c'est ça ?
- J'ai payé assez de ses dettes pour qu'il ne doive pas recourir à sa solution favorite et ne loupe pas ton passage par l'archipel, informa Shakky en tirant sur sa cigarette en s'installant tranquillement devant les deux pirates.
- Pourquoi je sens que je vais regretter de poser la question ? grogna le D. en se tenant le nez.
- Se laisser vendre en esclave pour voler ensuite l'acheteur assez stupide pour avoir fait cette acquisition.
- C'est un vieil homme. Sauf si on sait qui est en face, qui peut vouloir d'un vieil homme ?
- Il y a un marché pour tout, et surtout l'improbable, pointa Shakky avec amusement.
- A t'entendre, il est prestigieux ton oncle, nota Patrick en sirotant son verre.
- Il est mignon dans son ignorance, rit la brune.
Ace se contenta de boire son jus de fruit sans rien dire… avant que sa tête ne bascule vers l'avant, heureusement sans percuter le verre qui resta humoristiquement levé en bout de bras alors que le pirate venait de succomber à une de ses infâmes crises de narcolepsie.
Patrick soupira et récupéra le verre pour le poser sur la table assez loin pour qu'il ne soit pas renversé avec le réveil du malade.
- Tu l'as suivi par curiosité ou inquiétude ? demanda Shakky en écrasant sa cigarette dans le cendrier au centre de la table.
- C'est un piège ?
- Non, de la curiosité.
- Je me fais du souci pour mon capitaine, c'est tout. C'est encore un gosse et…
- Et il se coupe de l'équipage, gardant apparemment une lourde charge sur les épaules. Un fardeau que vous voulez l'aider à porter ou le soulager, mais qu'il garde furieusement pour lui, je me trompe ?
Patrick sursauta à la voix masculine qui venait de lui parler et nota qu'un vieil homme et aux long cheveux blanc et à l'air malicieux derrière ses rides et ses petites lunettes ronde, venait d'entrer. Il avait une longue cape grise sur les épaules par-dessus un banal tee-shirt orange et un bermuda de toile kaki.
Iro vint se frotter à ses chevilles en ronronnant, tirant un bref rire à l'ancien qui s'accroupit pour lui gratter sous la mâchoire.
- Il y avait longtemps, la belle. Tu as grandi en cinq ans. Mais je reste d'avis que tu es encore plus charmante avec ta couleur naturelle.
Iro lui montra les crocs avec colère en réponse avant de se détourner en donnant un coup de queue dans les lunettes de l'ancien, les faisant tomber sur le sol.
- Bon retour, Ray-chan, salua avec amusement Shakky. Nous t'attendions. Patrick-chan, puisque ton capitaine est inconscient, laisse-moi faire les présentations. Voici Silvers Rayleigh, l'oncle et parrain d'Ace-chan ci-présent.
- Enchan…
Les mots du roux se bloquèrent dans sa gorge. Il connaissait ce nom. C'était une coïncidence, n'est-ce pas ? Le sourire amusé de l'ancien lui donna la réponse. Non, ce n'était pas une coïncidence. Cet homme était bel et bien le Mei-Ô, l'ancien bras droit du défunt roi des pirates. Et c'était l'oncle d'Ace ?
Ses yeux roulèrent dans ses orbites et il s'effondra.
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Ace ignora les grognements de Patrick à côté de lui en tirant d'un sac de sport un long manteau blanc. Les décorations sur les épaulettes du costume de Marine disait que cela appartenait à la base à un vice-amiral. L'officier qui l'avait porté avait été mainte fois décoré au vu des médailles accrochées sur le devant. Avec un air perplexe, il baissa le manteau pour regarder de nouveau dans le sac, trouvant le reste de la tenue qui devait accompagner le manteau.
- Je ne comprends pas… avoua le D. en laissant tomber le costume sur le sac.
- C'est le costume de Bruno The Quiet One, informa Rayleigh qui était assis sur une chaise pour nettoyer paisiblement ses lunettes. Tu es arrivé plus tôt que prévu, normalement, tu aurais dû l'avoir pour tes dix-huit ans.
- J'ai vu assez Javier le porter pour le reconnaître, sans parler de la forte odeur d'hibiscus. Pourquoi il me refile un de ses outils de travail ?
- Ce n'est pas toi qui disais qu'il devait faire un travail sur lui-même concernant ses sentiments envers son oncle s'il continuait à porter l'uniforme ? Je pense que tu peux voir ça comme sa réponse.
- Sans compter que tu ressembles plus à Bruno-chan qu'à ton père, pointa Shakky en apportant un café à son partenaire. Avec un peu de maquillage et en jouant les infirmes, tu pourrais presque faire croire que tu es Bruno.
- Son fruit est entre les mains de Crocodile, on n'y croira pas, pointa l'ancien pirate.
- Une de mes nakama m'a appris l'existence de personnes et de techniques aptes à retirer les akuma no mi, lui répondit son filleul.
Rayleigh avait porté la tasse à ses lèvres, avant de lentement la reposer en regardant d'un air étrange son neveu.
- Il n'y a plus qu'une personne à ma connaissance capable de ce genre de chose. Et c'est un légiste de la Marine.
- Faut croire que non.
- Ace, le peuple en question a été rasé de la surface du monde.
- Vous avez un souci avec notre elfette ? demanda gravement Patrick en se redressant, les yeux plissés.
Rayleigh le regarda avec un sourcil levé de perplexité.
- Détends-toi, Pat', il n'a aucun souci avec notre elfette, il est juste surpris de voir qu'outre ce légiste, il y aurait au moins un second survivant. On sait maintenant grâce à lui que la race d'origine de la miss doit rester encore plus cachée. Plus que son zoan, rassura Ace.
- Toi, j'te parle plus, salaud.
- Tu m'en veux pour quoi, exactement ? se renseigna avec lassitude le D. en posant le sac à ses pieds pour se rasseoir à sa place.
- Juste que tu aurais pu préciser que tu étais le fils du Roi des Pirates !
- Et nous faire poursuivre d'office par les agents du Cipher Pole et les amiraux, et crever comme des merdes avant d'avoir atteint Loguetown ?
- Ace a un point, et c'est à ça que sert le personnage d'Anabela, renchérit Rayleigh. J'ai déjà dû m'interposer entre Sengoku et les garçons parce que le Buddha ne voulait pas d'un enfant de Roger dans la nature.
Il nota du coin de l'œil le réflexe d'Ace de se saisir ses poignets, donc les bracelets de cuir qui masquaient les marques de sa tentative de suicide.
- Sans compter qu'il y a un point de vue légal derrière ça, informa Shakky. En devenant pirate, on renonce à ses droits, jusqu'aux plus basiques. Sa citoyenneté, son appartenance à une nation. Hors la loi jusqu'au bout. Et cela va jusqu'aux enfants. Reconnaître un enfant peut se faire, mais ce sera toujours des paroles, rien de légal.
- D'un point de vue légal, Ace n'existe pas en dehors de son statut de pirate, résuma Rayleigh. Roger était un pirate, sans parler qu'il est mort avant sa naissance, faisant qu'il ne pouvait pas légalement donner son nom à un enfant. Rouge est morte en couche, elle n'a donc pas pu faire de démarche pour Ace. D'où le fait que légalement parlant, il n'existe que par son casier judiciaire.
- … je ne savais pas tout ça, souffla le roux.
- J'ai une cousine dans le même cas, mais elle, c'est une civile, pointa Ace en reprenant son verre. Et ma mère l'a reconnue à l'époque parce qu'elle était la matriarche du clan puisque Javier est pirate.
- En parlant d'elle, j'ai appris par ton oncle qu'elle était intervenue pour des leçons d'Histoire dans une école prestigieuse de West Blue, en tant que spécialiste de South Blue.
- Si ça peut lui offrir une option pour fuir l'île, c'est une bonne nouvelle. Sinon, parlons peu mais parlons bien.
- Tu n'as pas envie de rattraper le temps perdu avec ton vieil oncle ? s'offusqua à moitié sérieusement Rayleigh.
- Pas avec Patrick et ta compagne qui tiennent la chandelle.
- D'accord. Donc, si tu avais les fonds, chose que je doute avec ton estomac, et ne me coupe pas, je t'ai élevé, je sais ce que tu peux manger !
Ace referma la bouche avec un claquement.
- Donc, si vous aviez les fonds, un hôtel pour trois jours auraient été la solution pendant l'enrobement. Parce que je ne peux pas travailler avec des gens dans les jambes, et un enrobement de qualité ne se fait pas en un claquement de doigt. Et je veux que tu arrives vivant à l'île Gyojin, Ace. Donc, il va vous falloir une planque. Heureusement, la zone sans loi est pleine de ruines. Certaines servent au trafic, d'autres sont réquisitionnées par la Révolution, et une ou deux servent de point d'observation pour le Gouvernement. Je vais vous noter la localisation de quelques planques où vous pourrez vous réfugier durant le travail. Qui est le navigateur ?
- Moi. Robb est le timonier.
- Tu lui as fait le speech sur comment passer sous la Red Line ?
- Je suis pas stupide comme Genkotsu, merci. Je me souviens des leçons.
- J'en suis heureux. Toutes ces années à me répéter n'ont pas servi à rien.
- Ace… j'ai une question, intervint Patrick alors que son capitaine se levait.
Le brun s'arrêta pour regarder son second.
- Tu n'as jamais dit que tu voulais devenir le roi des pirates, mais c'est visiblement le cas, je me trompe ?
- Absolument. C'est pas mon intention. J'ai deux objectifs. Le premier, c'est marqué le nom de Portgas dans l'Histoire, pour tous ceux et celles qui sont morts enchaînées à une île que l'on déteste. Le second, c'est des réponses. Savoir la vérité, découvrir ce qui a mené à l'exécution publique de mon géniteur. A la traque, à la merde qui est associé au nom de Gol D. Roger et de façon plus générale, l'histoire derrière cette initiale, ce D.
Patrick cligna des yeux puis lentement, tourna la tête vers Rayleigh qui la secoua avec un maigre sourire en comprenant l'idée derrière la tête du roux.
- Je pourrais, mais je ne le ferais pas, sans compter que même s'il me l'a demandé quand il était enfant, il ne le refera pas maintenant. Pour une simple et bonne raison. Roger était mourant. Quand nous sommes arrivés au point où on a eu la clef nécessaire pour comprendre nos interrogations et avoir des réponses, il ne lui restait que trois ans à vivre. Dis comme cela, ça peut paraître long, mais dans les faits, c'est très court. Nous avons dû aller vite. Trop vite. Ce qui fait que nous avons certainement loupé des choses, mal interprété d'autres, et peut-être tiré une conclusion erronée. Sans compter qu'Ace est mon trésor avec ses frères adoptifs. S'il veut des réponses, je ne vais pas l'en empêcher, seulement le conseiller sur la meilleure façon de procéder pour qu'il ne se fasse pas tuer, mais je ne le mettrais pas volontairement en danger. Et lui dire, ainsi, ce que l'on a découvert de si terrible serait vous condamner. Mon conseil ? Prenez votre temps, allez au-delà des sentiers battus. Vous avez traversé bien trop vite le Paradis, alors, ralentissez une fois dans le Shin Sekai et n'hésitez pas à revenir, parce que je suis certain que vous avez loupé des choses. Et si vous passez par Wano, présentez mes respects à la tombe de ce vieux Oden, voulez-vous ? Ah et Ace… j'ai cru comprendre que tu avais rencontré le Phénix.
Ace se raidit sensiblement avant de se tourner vers son oncle.
- Ton oncle a eu l'occasion de le voir, dernièrement, dit simplement l'ancien.
- Qu'il s'occupe de Luffy et Amelia, vu que Sabo et moi sommes indépendants.
- Il a perdu ta mère, tu es tout ce qu'il lui reste d'elle, c'est normal qu'il s'en fasse pour toi.
- Le Phénix m'a filé un coup de main pour échapper à Garp, je l'ai remercié et on a repris nos routes. Rien de plus, outre mon logia, voir mon Haki, qui ont fait les cons. Dans d'autres circonstances, j'aurais été ravi de passer plus de temps à papoter avec lui.
Rayleigh ferma les yeux en soupirant de lassitude. Ace était techniquement parlant un adulte. Javier lui avait dit que Marco avait conservé le collier d'Ace, donc, possiblement, c'était un « smash » pour le Phénix, et le fils de Roger, lui, avait conservé un bon souvenir. Il n'allait pas intervenir.
- Je doute que tu passeras mon bon souvenir à Edward, contrairement à Shanks-kun, mais essaie, je dis bien essaie, de ne pas te comporter comme un homme préhistorique.
- Si on pouvait sauter la rencontre avec les Yonkou, ça nous arrangerait tous, avoua Patrick.
- Je ne peux pas louper l'occasion d'aller voir l'oncle Shanks ! s'indigna Ace. Et pour le vieux Newgate, tout dépendra de s'il accepte gentiment de répondre à mes questions ou pas. Et pour ton défunt ami à Wano auquel tu veux que je rende visite, je dois laisser un message cryptique ou autre sur la tombe ?
- Aucun message pour Oden. Juste la date à laquelle tu arriveras. Il comprendra parfaitement.
- Oui, ji-chan… un de ces quatre, je vais consulter Sab' et Lu' et on te foutra en maison de retraite.
- J'ai besoin de lui pour aller récupérer de l'argent pendant que je garde la boutique, sourit Shakky pendant que Rayleigh avait l'air sincèrement vexé. Laissez-moi quelques mois pour m'organiser si vous le mettez en maison de repos.
- Ces trois n'ont pas besoin de toi pour avoir des idées farfelues, Shakky, merci. Je vais prendre mon matériel et je vous ramène au navire.
