Hello, helloooo … Je tenais à m'excuser sincèrement pour les longs mois d'attente … J'ai vécu une année de licence assez difficile psychologiquement, aussi je n'ai pas forcément eu la tête à l'écriture. Mais maintenant que l'année scolaire est derrière moi, je suis prête à reprendre cette fanfiction :) Je vous présente donc aujourd'hui le huitième chapitre. Il s'agit plus d'un chapitre de transition (d'où le fait qu'il soit assez court), pour me permettre de repartir correctement. J'espère néanmoins qu'il vous plaira :) n'hésitez pas à laisser votre avis :)

Je m'excuse encore une fois et vous souhaite une bonne lecture,

SP17.

P.S : je m'excuse par avance pour les éventuelles fautes d'inattention qui pourraient être présentes dans le texte ^^

Chapitre huit:

« Mais enfin, Cole ! Ce sont tes enfants ! La chair de ta chair ! Comment peux-tu leur faire subir une chose pareille ? », s'exclama d'un air légèrement indigné Jerry Goldbayn, avant d'avaler une énième poignée de cacahuètes.

« La chair de sa chair … deux sales petits morveux qui ne recherchent que les emmerdes, serait une bien meilleure définition, si tu veux mon avis !, intervint un homme de carrure imposante, dont les cheveux d'un roux éclatant se dressaient en épis sur son crâne.

Il s'agissait d'Henry Stern, le bûcheron et le bagarreur le plus reconnu de la région. Personne n'osait le contrarier, pas même ce gredin de Jerry qui, en tant que psychologue le moins recherché du Texas se permettait d'imposer son avis sur n'importe quel sujet, dans n'importe quelle circonstance. Sauf en présence d'Henry, bien évidemment.

« Je les ai vu plusieurs fois se promener dans les bois, continua Henry, après avoir prit une gorgée de bière – une bière blonde au miel, sa préférée –, ils disaient qu'ils ne faisaient que chercher des plantes et cueillir des champignons, mais cet endroit est un véritable repaire pour les trafiquants … aucun enfant sain d'esprit et tout à fait innocent n'irait se promener là-bas. Nan, moi j'vous dis qu'ils ont réellement un problème, ces gosses. Cole a raison de se montrer sévère. Y'a que comme ça qu'ils vont comprendre. »

Un silence s'installa entre les trois hommes, simplement rompu par les conversations des autres clients du bar. Cole Jones, assis entre ses deux comparses, se tenait immobile, les main posées sur ses cuisses et le regard vide. De nombreux verres vides étaient posés devant lui et, bien qu'il aurait grandement apprécié signifier à Henry combien il était d'accord avec ses propos, les nombreuses bières qu'il avait ingurgité depuis son arrivée dans le bar commençaient d'ores et déjà à faire effet, troublant sa vision et l'empêchant d'ouvrir la bouche. Alors, puisant dans ses toutes dernières forces, et avec quelques secondes de retard, il réussit – après quelques échecs – à hocher la tête à plusieurs reprises, lentement et avec difficulté, comme si elle était faite de plomb. Puis, il s'écroula sans crier gare, la joue droite écrasée contre le bois vernis de la table, et se mit à ronfler bruyamment, s'attirant les regards amusés ou méprisants des tables voisines.

Cole Jones n'était plus l'homme charmant, aimable et aimé qui avait réussi à séduire Iris onze ans auparavant. L'homme au grand sens de l'humour et au visage toujours jovial avait disparu. Il était parti en fumée, remplacé par un homme violent et vulgaire. Les rumeurs les plus folles couraient à son sujet parmi les habitants de l'Olympe et Iris avait voulu vérifier leur véracité par elle-même, animée par le secret espoir que tout avait été inventé de toute pièce par Éros et Aphrodite, les deux meilleurs concierges divins. Mais malheureusement, ce qu'elle avait observé ces trois derniers jours n'avaient fait que confirmer ce que tout le monde disait déjà : Cole était devenu alcoolique et battait ses enfants. Leurs enfants. Une réalité extrêmement douloureuse qui lui donnait des idées affreuses de meurtre et de vengeance : elle qui était de nature assez pacifique, se fit ,ce soir-là, en déposant brutalement son verre d'eau sur la table et en quittant le bar d'un pas précipité, la promesse de tout faire pour venger Ambre et Matthew. Ses enfants. Ses trésors.

OoOoOoOoO

Date précise inconnue,

Année 1981,

Mont Olympe,

Empire State Building.

« J'ai dit NON, Iris ! Et c'est mon dernier mot ! »

La voix de Zeus résonna dans la salle des trônes avec une telle puissance que bon nombre d'Olympiens baissèrent la tête, à la fois surpris et impressionnés par la force qui se dégageait du dieu du ciel. Seules Héra et Iris ne modifièrent leur position, l'une regardant curieusement la déesse de l'arc-en-ciel et l'autre gratifiant le patron des dieux d'un regard plein de colère, les poings serrés.

« Ce sont mes enfants, Zeus ! Mes seuls et uniques enfants ! Je ne peux pas les laisser souffrir ainsi ! Ce ne serait pas digne d'une mè … »

« Ce sont des demi-dieux, Iris ; ils vivront bien pire par la suite ! Et tu connais les règles, ajouta précipitamment Zeus d'une voix tout aussi autoritaire que précédemment. Cole Jones n'a pas une goutte de divin dans ses veines. Ce n'est ni un demi-dieu, ni un monstre et encore moins un dieu. Les Parques nous interdisent fermement de supprimer la vie d'un simple mortel si son heure n'est pas venue. »

« Ce qui n'a pas empêché Héra de supprimer quasiment toutes les femmes qui ont eu le malheur de terminer dans ton lit ! »

« Je t'interdis de me mêler à cette affaire ! »

La déesse du mariage s'était levée, le regard sombre, rouge de honte ou de colère – même aujourd'hui, les avis divergent encore –, et avait fait quelques pas en direction d'Iris, un index menaçant pointé vers elle. En tant que reine des Dieux, elle attendait un peu plus de respect de la part de la pauvre déesse mineure qu'était son interlocutrice. Iris n'avait pas la permission de lui parler sur ce ton ni de se servir d'elle pour essayer d'obtenir des faveurs de la part de Zeus. Héra était intouchable. On ne pouvait l'injurier de la sorte sans prendre le risque de devoir affronter son courroux et celui de son mari. C'était ainsi, et personne ne pouvait contourner la règle.

Un silence s'était installé dans la pièce. Un silence lourd, pesant, emprunt de gêne : mis à part Apollon et Hermès qui affichaient à présent des sourires goguenards et Artémis qui gardait un air impassible, les autres dieux ne pouvaient cacher le sentiment d'embarras qui les avait envahi lorsque la déesse des arcs-en-ciel avait évoqué les sombres actions d'Héra. Pas qu'ils avaient peur de la réaction de cette dernière. À vrai dire, ils avaient plutôt l'habitude de subir sa colère et ses sautes d'humeur, la déesse du mariage étant dotée de ce que l'on pourrait désigner comme un caractère de cochon. Non. Ils étaient gênés parce que les propos d'Iris leur avaient subitement rappelé qu'ils avaient plus ou moins tous étaient sujets à ce genre de pulsions : lequel d'entre eux n'avait jamais eu envie de tuer tel ou tel mortel parce qu'il avait harcelé l'un de leurs enfants durant des années ou parce que le mortel en question s'était moqué de l'une de leurs statues ? Lequel d'entre eux n'avait jamais pensé à tuer un homme ou une femme parce qu'elle avait menacé la vie du mortel dont ils s'étaient entiché ou avait volé le coeur de ce dernier juste sous leur yeux ? Et combien d'entre eux n'étaient jamais passé à l'acte ? Aucun.

Même le dieu du tonnerre, le seigneur des cieux avait commis ce genre d'actes. Avec Héra et Arès, il occupait même le top trois des dieux les plus susceptibles et criminels. Mais Zeus était aussi un leader. Un chef. Et tout bon chef a en soi un profond côté hypocrite. Alors, appliquant le célèbre diction « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », Zeus reprit bientôt contenance et, après s'être raclé la gorge, il déclara, d'un ton sans appel :

« Je ne peux t'autoriser à blesser ou à éliminer Cole Jones, Iris. Ce serait contraire à nos règles. Aux règles des Parques. Certains d'entre nous ont connu de sévères représailles après avoir commis des actions semblables. Essaie donc de ne pas t'attirer d'ennuis. »

Sur ce, il tourna les talons et s'apprêtait à disparaître de façon spectaculaire – en un éclair éblouissant, si vous tenez absolument à le savoir –, lorsque Iris l'interpella une nouvelle fois, la voix emprunte de colère :

« Ah oui ? Et quelles représailles, Zeus, si je peux me permettre ? As-tu des exemples en tête ? Parce que cela ne m'est absolument pas familier. Ça ne me dit absolument rien. »

Il y eut un moment de flottement, durant lequel Zeus parut pris de court, légèrement paniqué.

« Je n'ai plus de temps à t'accorder, Iris. », s'exclama-t-il, d'une voix légèrement hésitante

Puis, il se racla de nouveau la gorge, se redressa légèrement et continua d'une voix plus assurée, son visage redevenant impassible :

« J'ai une affaire urgente qui m'attend. Je ne reviendrais pas sur ma décision ; d'ailleurs, je t'interdis de t'approcher de cet homme. Si tu essaies d'entrer en contact avec lui ou que tu tentes quoi que ce soit à son égard, je me chargerais personnellement de te le faire payer. Si tu crains tellement pour la vie de tes enfants, il ne fallait pas fréquenter cet individu. »

Sur ces mots, et alors qu'Iris s'approchait de lui à grands pas, la bouche ouverte, prête à répliquer, Zeus claqua des doigts et disparut, ne laissant derrière lui qu'une odeur de soufre et un air chaud et étouffant, semblable à celui qui règne dans l'atmosphère juste avant un orage. Excédée, Iris poussa un cri de rage et tomba à genoux tandis qu'autour d'elle, les autres dieux olympiens disparaissaient les uns après les autres, ne souhaitant aucunement affronter le désespoir de la déesse.

Zeus allait le lui payer, elle le jurait.

OoOoOoOoO

30 Septembre 1986,

Hôtel Rodwenn Hill,

Chambre d'Ambre,

07h10.

Ambre Jones ne put retenir un soupir à la vue de son reflet dans le miroir de la salle de bain : voilà maintenant un peu moins d'un mois que ses anciens cauchemars étaient revenus la hanter, et les premières conséquences de ses nuits agitées commençaient à apparaître sur son corps ; outre l'énorme fatigue qui commençait à la faire piquer du nez en classe, elle devait maintenant négocier avec de longues cernes violettes et un visage d'une pâleur à effrayer les morts. Pas qu'elle avait l'habitude d'arborer un teint hâlé – possédant des cheveux blonds comme les blés et de nombreux grains de beauté, il lui était quasiment impossible de bronzer –, mais son teint actuel, tirant quelque peu sur le gris, évoquait davantage une personne en mauvaise santé qu'une jeune fille que la vitamine K avait décidé d'abandonner dès la naissance.

« T'as vraiment mauvaise mine, toi, en ce moment. », lança une voix féminine alors qu'Ambre examinait ses yeux rougis de plus près.

Toujours concentré sur son reflet, la demi-déesse poussa un profond soupir et répliqua, d'une voix où se mêlaient lassitude et léger agacement :

« Merci beaucoup, Lisa … »

Il n'y avait pas à dire, sa meilleure amie avait toujours le mot pour faire plaisir. Ambre ignorait si c'était parce qu'il s'agissait d'une fille d'Aphrodite ou simplement parce que la jeune fille avait une passion pour la mode et le maquillage, mais Lisa avait toujours été assez sensible à l'apparence physique de ses amis ; tellement sensible qu'elle n'hésitait pas à faire part de la moindre de ses pensées à ce sujet. Et, généralement, ce qui en ressortait n'était pas franchement positif.

« Hé, je ne disais pas ça pour être méchante ! »

L'air passablement révoltée par les insinuations d'Ambre, Lisa s'était empressée de se placer aux côtés de la fille d'Iris et de passer un bras autour de ses épaules avant de la serrer brièvement contre elle. Puis, lui frottant le dos d'un geste qui se voulait réconfortant, elle continua, sourcils froncés :

« … Mais il faut quand même reconnaître qu'un peu de couleurs te ferait du bien. À te voir, on dirait que tu n'es pas sortie à la lumière du jour depuis une éternité. Tu n'essaierais pas de mettre un peu de fond de teint, de blush et de fard à paupières pour cacher un peu tout ça ? »

« Lisaaaaaa ! »

« Mais quoi ? »

D'un pas rapide, Lisa s'empressa de rejoindre Ambre qui venait de sortir de la salle de bain, et s'affairait désormais dans son placard, à la recherche de vêtements.

« Tu es très jolie au naturel, Ambre ! Alors imagine avec un peu de maquillage ! Curtis ne pourrait résister davantage ! »

« Je te demande pardon ? »

Stupéfaite par l'horrible idée que sa meilleure amie venait d'insinuer, Ambre, immobile, les bras et la tête encore à l'intérieur du placard, venait de s'exprimer d'une voix froide, que Lisa ne lui connaissait que très peu. Celle-ci, qui affichait alors un sourire victorieux, mit quelques secondes avant de comprendre son erreur. Mais, très vite, une moue quelque peu honteuse remplaça le sourire éclatant qu'elle arborait quelques secondes plus tôt, et un silence tendu s'installa alors. Un silence pesant, simplement rompu par les ronronnements de Jewel, confortablement installé sous les couvertures.

« Je … Je suis désolée, Ambre., balbutia Lisa après plusieurs minutes, les mains soudainement moites. Je … c'est juste que … si tu voyais comment il te regar … »

« Arrête de te faire des idées, Lisa. Hermès ne ressent absolument rien pour moi et je ne ressens absolument rien pour lui. Je ne ressentirai jamais quelque chose pour quelqu'un qui est responsable de la mort de Ben. Aussi beau soit-il. Fin de l'histoire, mets-toi bien ça dans le crâne. Merci. »

Ambre avait prononcé ces mots d'une voix dure et de manière précipitée, comme si elle était pressée qu'ils sortent de sa bouche et entrent dans le crâne de la fille d'Aphrodite. Non, mais qu'est-ce qui lui prenait ? Ce n'était pas parce que le dieu des messagers faisait tout pour essayer de se racheter qu'Ambre était prête à tomber dans ses bras, loin de là. Elle avait peut-être craqué devant lui, elle avait peut-être éclaté en sanglots dans ses bras, mais cela s'arrêtait là. D'ailleurs, depuis cette fameuse scène à la bibliothèque, elle l'évitait le plus possible, se contentant de se rendre à ses cours de soutien, de discuter mathématiques pendant deux heures tous les mercredis, puis de disparaître dès la séance terminée, tout en prenant bien soin de mettre le maximum de distance entre eux durant le reste de la semaine. Pas un mot, pas un regard en dehors des deux heures hebdomadaires à la bibliothèque. Rien de plus et rien de moins. Et cela était déjà grandement suffisant. Parce qu'à la colère qui l'animait depuis l'arrivée d'Hermès et d'Apollon, s'était ajoutée la honte. Une honte immense qui la submergeait à chaque fois qu'elle le croisait. La honte d'avoir été faible. La honte d'avoir acceptée d'être consolée par un lâche.

Avec un soupir, et alors que le silence continuait de peser sur les épaules des deux amies, la fille d'Iris attrapa finalement un pull et un jean, referma le placard, et, sans un regard pour Lisa, alla s'enfermer dans la salle de bain.

« Je vais m'habiller. On se retrouve au lycée. »

« Maman … pourquoi m'as-tu fait faire ce stupide rêve ? … Pourquoi m'as-tu confiée cette fichue mission ?»

OoOoOoOoO

Janvier 1982,

Sur l'Olympe,

Empire State Building,

20h17.

Le regard lourd d'inquiétude, Aphrodite se laissa tomber sur le canapé, l'esprit accaparé par de multiples pensées.

Quinze jours. Cela faisait quinze jours.

Quinze jours qu'elle recherchait activement l'un de ses enfants, sans pouvoir mettre la main dessus. Quinze jours que Benjamin aurait dû être de retour à la colonie des Sang-Mêlés.

Quinze jours que le jeune garçon avait disparu sans laisser de traces.

Quinze jours qu'il s'était volatilisé, emmenant Ambre Jones et Hugo Walters dans son sillage.

Par le caleçon de Cronos, où pouvait-il être ?

La déesse de l'amour avait traversé les États-Unis de long en large, sillonnant les états les uns après les autres, interrogeant les passants et avait même été jusqu'à enquêter en France, le pays d'où était originaire le jeune homme. En vain. Ben restait introuvable.

Et cela terrorisait la déesse. Parce que disparaître ainsi n'était franchement pas dans les habitudes de son fils :depuis son plus jeune âge, Ben avait toujours un jeune homme responsable, prudent et respectueux des règles qu'on lui édictait. Il prenait toujours soin de prévenir ses proches lorsqu'il avait un imprévu. Alors, quand Chiron lui avait signalé qu'il n'avait pas donné de nouvelles depuis plusieurs jours, Aphrodite s'était immédiatement inquiétée. Puis, quand Iris était venue lui dire que les jumeaux Jones étaient également introuvables, elle avait été à deux doigts de céder à la panique. Car, Ambre et Matthew n'étaient-ils pas dotés d'un caractère semblable à celui de Benjamin ? Qu'un enfant responsable oublie de donner des nouvelles au moins une fois dans sa vie, ça passe encore. Mais trois ? En même temps ? Il ne pouvait s'agir d'une coïncidence …

Non, Aphrodite avait la terrible impression qu'il se passait quelque chose.

Quelque chose de grave. D'inquiétant. De terrifiant.

Que ces trois enfants disparaissent …

« Mais bon sang, où peuvent-ils bien être ? »

Quelques heures plus tôt, prise d'une étrange et épouvantable intuition, elle avait décidé de fouiller chaque recoin des repaires de chaque Olympien, qu'il s'agisse de la gigantesque demeure d'Héra et de Zeus ou du simple bureau d'Hermès. Elle avait même eu le culot de fouiller les diverses forges de son mari et de rendre visite à Hadès. Cela lui avait pris la journée mais les recherches étaient restées vaines. Rien. Elle n'avait rien trouvé de tangible.

Alors, désormais à court d'idées, la déesse ne savait que faire. La tête entre les mains, le dos voûté et l'air plus âgée et ridée qu'à l'accoutumée, Aphrodite était paralysée. Paralysée par l'inquiétude et la peur. Paralysée comme elle l'avait rarement été jusqu'alors.

Tout. Elle avait tout fouillé. Que restait-il alors à faire, mis à part se laisser aller au désespoir le plus complet ? Espérer ? Les nombreuses recherches qu'elle avait faites avaient fini par avoir raison de toute espérance. Prier ? Mais prier qui ? Quoi ? C'était elle, la déesse. C'était aux humains de lui adresser leurs prières. Elle, elle n'avait personne à qui s'adresser.

Alors, tandis que l'obscurité s'installait dans la pièce et que même l'ombre de la déesse commençait à être absorbée par les ténèbres de la nuit, Aphrodite fit quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis de nombreux siècles : elle éclata en sanglots.

Quelques kilomètres plus loin, appuyé contre la porte d'entrée de l'une de ses plus anciennes forges, Héphaïstos se dit qu'il était temps de passer à l'action. La visite inattendue d'Aphrodite avait failli tout faire capoter – il avait dû cacher à la hâte un Matthew Jones assommé dans une des nombreuses pièces secrètes que comptait sa forge –, et il ne pouvait pas prendre le risque de patienter plus longtemps.

Le jeu allait donc commencer. Et il allait se régaler.