Merci pour vos reviews, cela me fait énormément plaisir et me motive à écrire davantage !
J'espère que vous apprécierez tout autant ce chapitre. Je suis désolée de devoir donner tant d'infos, mais vu que l'histoire va réellement débuter lors de la 5e année, je vais devoir faire de longs timelapses, comme dit en début d'histoire.
Chapitre 4 : Les secrets de Poudlard
Harry avait longuement profité des semaines qui avaient suivi la rencontre avec les autres créatures magiques. Ces dernières savaient que, sous ses airs de garçon perdu, se cachait l'une des créatures les plus anciennes et dangereuses du monde des Ombres. Autant dire qu'il n'était pas vraiment ennuyé dans leurs rivalités et combats de territoire, comme c'était le cas entre les deux étudiantes vélane et sirène.
Neville aussi avait été laissé tranquille. Son statut de Forestier lui assurait la paix, car si le terme était bien trop vaste pour pouvoir identifier sa nature, la plupart des créatures forestières étaient pacifiques et peu territoriales. Il avait été approché par le lycanthrope et la fille annoncée sous le signe de la Mort, lorsqu'ils avaient eu vents des prouesses botaniques de ce dernier – peu surprenant pour un forestier, mais signe avant-coureur de grandes dispositions médicales. Une Faucheuse n'ayant pas besoin de soins, étant invulnérable à tout sauf une autre Faucheuse elle-même et au Feu sacré, Harry songeait que cette dernière devait être, comme il l'avait pensé en premier lieu, une princesse d'essaim vampirique.
De son côté, il avait approché Nymphadora Tonks, sous le prétexte d'une rencontre fortuite à la bibliothèque. Ensemble, ils avaient discuté longuement, car comme lui, elle avait d'abord grandi dans le monde magique sans soupçonner son héritage de créature avant l'âge de 10 ans – où elle avait appris que le slogan des Blacks, « Toujours Purs », ou plutôt Pures, faisaient référence à la pureté de la lignée originelle dont ils étaient issus. Les mâles de la famille avaient dissimulé les spécificités des femmes Black dans leur slogan afin de détourner l'attention, mais Harry savait qu'il fallait particulièrement se méfier d'elles. Après tout, elles étaient les trois filles des Harpies de la Grèce Antique, et celles que l'on croisait parfois dans les bars malfamés étaient bien moins dangereuses que la lignée créatrice…
Tonks était une jeune fille joyeuse et un peu maladroite, mais cela s'expliquait par la taille, très différente, entre sa forme humaine et sa forme magique. Il lui faudrait beaucoup de temps pour passer librement d'une forme à l'autre, comme sa mère avant elle. L'adolescente avait confié à Harry que sa tante Bellatrix avait un tel à-priori sur les créatures magiques que son héritage ne s'était pas correctement déroulé, et qu'elle n'avait hérité que de la soif de sang et la cruauté de ses ancêtres. Narcissa, quant à elle, l'avait difficilement accepté et utilisait peu sa forme – elle ne s'était même pas compromise pendant la Guerre. Elle avait un talent naturel pour la métamorphose, que Tonks avait également, au vu de ses capacités de métamorphomage.
Blaise avait pris le parti d'approcher Harry, en lui demandant directement s'il était une menace pour lui. Le jeune dragon lui avait offert un sourire de sphinx, et le Jorogumo ignorait toujours quelle était son identité, mais leur relation avait évolué en taquineries et se dirigeait lentement vers une amitié, discrète en raison de leurs maisons contraires, mais réelle. Régulièrement, le métis lançait un regard calculateur au dragon avant de lui dire : « Ne me manges pas. ». Ce à quoi Harry répondait que, de toute évidence, il serait probablement trop petit et de mauvais goût, et Blaise se vexait faussement à ces remarques taquines.
Autre fait notable, Harry avait intégré l'équipe de Quidditch, bien malgré lui. Une mauvaise blague de Draco envers Neville lors du cours de vol avait précipité les choses, et bien qu'intrigué par le petit blond, le jeune dragon n'avait pu s'empêcher de répondre à la provocation du sorcier qui se moquait de son ami. Les Forestiers n'aimaient pas voler, et si certains aimaient les hauteurs, c'était toujours en ayant le pied sûr, généralement en prenant appui sur les arbres, et Neville, bien qu'au tempérament calme et posé derrière son masque de garçon timide et maladroit, était loin d'apprécier se trouver sur un balai et avait paniqué, menant à une douloureuse chute. Draco en avait profité pour se moquer de lui, et Harry, déjà agacé, avait répliqué et les deux garçons avaient fini dans les airs. McGonagall avait surpris le dragon en train de voler sur son balai, pour la première fois, et l'avait intégré à l'équipe de Quidditch, époustouflée par le talent naturel de son élève. Il se garda bien de dire qu'en plus d'avoir hérité du talent de son père, il aimait se trouver dans les airs et combattre les bourrasques, étant lui-même une créature de feu, mais aussi volante.
Ron et Hermione s'étaient rapprochés, et ils formaient un quatuor intéressant avec Neville. Même si Harry aurait souhaité que les choses se passent différemment… Agacé par l'attitude supérieure de la née-de-moldus, Ron avait été quelque peu sec envers elle. Le soir même, la jeune fille avait été coincée dans les toilettes, où elle s'était réfugiée, par un immense troll des montagnes. Quelque chose se tramait, et le jeune dragon avait un drôle de pressentiment : Dumbledore n'avait nullement semblé surpris par un tel événement…
En parlant de Draco, ce dernier s'était platement excusé envers Harry et Neville, et les trois étudiants entretenaient une relation étrange. D'un commun accord, ils agissaient comme ennemis en présence des professeurs, mais entre étudiants, ils étaient cordiaux. Cela avait surpris les nés-de-moldus, mais les sang-purs avaient acquiescé : mieux valait tenir les professeurs dans l'ignorance des alliances dangereuses qui se créaient dans l'ombre.
Harry, à sa grande surprise, avait décelé une magie étrange, endormie, chez Draco. En insistant discrètement à grand renforts de plumes en sucre lui permettant de goûter la magie environnante sans se faire remarquer, il avait manqué de tomber de son siège : il présentait les gênes des Harpies originelles. Et jamais il n'y avait eu de harpie mâle. Interloqué, il avait demandé à un étudiant plus âgé de faire discrètement passer une lettre à sa marraine pour en savoir plus.
— Bonsoir Harry, le salua Neville en s'asseyant dans le confortable fauteuil de la salle commune. Tu sembles pensif.
— Salut Nev. Je réfléchissais à toutes les informations qui nous échappent en ce moment… soupira le dragon tout en lançant un regard appuyé au Forestier.
Ce dernier leva les yeux, inspectant les murs de la salle commune. Le vendredi après-midi, les premières années jouissait de l'exclusivité de la salle, les années supérieures devant assister à davantage de cours qu'eux. Neville fronça les sourcils, puis se gratta distraitement derrière l'oreille. Harry comprit le message, et loua la sensibilité magique de son ami Forestier – encore plus grande que celle des dragons.
Ils étaient visiblement épiés par des sorts. Et si certains représentants plus âgés de l'espèce de Neville aurait pu directement les percevoir et les identifier, son ami était trop jeune et inexpérimenté, en plus d'avoir un accès à sa nature profonde limitée. Si la zone avait été suffisamment sûre pour pouvoir parler en toute liberté, il l'aurait dit. En touchant son oreille de cette manière, dans une attitude distraite et nonchalante qui pouvait s'apparenter à un tic ou bien une démangeaison passagère, il faisait passer un message sans même devoir se compromettre.
— Ouais, le cours de Rogue est vraiment compliqué… gémit Neville. Je n'y arriverai jamais.
Lui aussi avait assuré magistralement sa couverture. Severus ricanait souvent, dans l'intimité de son bureau. Un Forestier qui serait nul en potions ? C'était une bonne blague. Severus était passé maître dans sa discipline, et il envisageait sérieusement de prendre Neville comme apprenti lorsqu'il aurait passé ses quatorze ans, âge auquel il entrerait en pleine possession de ses pouvoirs. S'il faisait exprès de rater ses potions en classe, les échantillons et les essais qu'il rendait au professeur étaient tous impeccablement préparés.
Les deux garçons, vite rejoints par Ron et Hermione – cette dernière forçait le rouquin à finir ses devoirs avec elle à la bibliothèque – continuèrent de discuter des cours pendant de longues minutes. Enfin, Neville se détendit et acquiesça discrètement, toutefois ils ne pouvaient toujours pas prendre le risque de parler en la présence des deux sorciers. Harry retint un grognement, que c'était frustrant de devoir cacher de tels secrets ! Il espérait réellement que Sandra l'autoriserait à révéler son monde à ses deux nouveaux amis.
Ce ne fut que tard le soir qu'ils trouvèrent un peu d'intimité pour parler de leur monde et des problèmes liés. Après avoir vérifié qu'aucune magie d'espionnage n'était active dans la salle commune, déserte à cette heure, Neville s'étira tel un chat sur le canapé, prenant ses aises. Harry retint un sourire, cette attitude si « à l'aise » correspondait si peu au masque de son ami, et si bien à sa personnalité.
— Maria est venue me voir. Tu sais, l'ombre Mort ?
— Oui je me rappelle… Qu'est-ce qu'elle te voulait ? Des problèmes ? grogna le jeune dragon.
Même sans avoir atteint son plein héritage, Harry avait déjà acquis certains instincts draconiques, lors de la première vague de magie survenue à ses six ans. L'instinct de protection de ce que les dragons appelaient « leur trésor » était l'un des instincts les plus primaires des dragons. Et si le trésor d'un dragon pouvait être matériel, ils incluaient également leurs proches. Neville faisait partie du trésor de Harry, ce qui signifiait qu'il était sous sa protection et que quiconque s'en prendrait à lui devrait en répondre au dragon – c'était pourquoi il n'avait pas pu résister à répondre à la provocation de Draco, lors du cours de vol.
— Je suis le seul Forestier de l'école, pour le moment, sourit Neville. Et elle vient d'avoir seize ans.
— Oh, alors j'avais raison ? Princesse ?
— Ouais. Une jolie petite princesse vampirique, qui n'arrive pas à contrôler ses pulsions. Elle avait besoin de mes talents pour brasser un philtre d'annihilation des sens.
— Elle a trouvé son calice, c'est bien, approuva Harry. Mais pourquoi rejeter ?
— Apparemment, elle aurait beaucoup de mal à ne pas céder à ses instincts. C'est une native des ombres, elle n'a pas été transformée, mais c'est la princesse de l'essaim de l'Est.
Harry réfléchit quelques secondes, avant d'acquiescer. Quatre grand essaims de vampires régnaient dans les Ombres, et l'essaim de l'Est, dirigé par l'un des descendants direct de Dracule Tepes, était l'un des plus anciens et le deuxième plus puissant. Avec une telle puissance magique circulant dans son sang, il était peu étonnant qu'une jeune princesse ait du mal à résister à ses instincts primaires les quelques années suivant son plein héritage.
— Le calice est au courant ? demanda Harry, mine de rien.
— Pourquoi le saurai-je ? s'étonna Neville.
— Neville… Pas à moi… ronronna Harry avec un sourire de loup.
Sourire auquel répondit Neville. Les Forestiers étaient peut-être parmi les peuples les plus pacifiques du monde des Ombres, mais ils étaient également les meilleurs espions possibles. Un Forestier ne ferait jamais rien gratuitement, il en tirerait toujours un bénéfice. Leur proximité avec la nature leur permettait de se fondre dans le décor, et l'espèce de Neville lui permettait même de communiquer avec la flore.
Et les dragons étaient opportunistes. Autrefois, le Vol draconique Vert était connu pour son immense réseau de renseignement, principalement grâce à ses alliances avec les Forestiers. Harry avait repris le travail de ses prédécesseurs, et c'était de cette manière qu'il avait rencontré Neville, l'un des jeunes éléments les plus prometteurs de son peuple en terme d'espionnage et extorsion d'informations…
— Olivier Dubois, 5e année à Gryffondor. Il est au courant, et un peu paniqué à l'idée d'avoir une compagne vampire. Il semble toutefois se faire à l'idée, on m'a murmuré qu'il relativisait souvent sur la situation… En se disant qu'il pourrait perfectionner son jeu de Quidditch éternellement.
Harry explosa de rire, vite suivi de son ami. Si l'identité du calice de Maria était une surprise, sa réaction, elle, était parfaitement en raccord avec le personnage. Le jeune dragon imagina un Olivier âgé de plusieurs siècles, enseignant le Quidditch dans le monde des Ombres… De quoi donner des sueurs froides au jeune joueur, au vu de la rigueur extrême du garçon, mais il serait un formidable coach.
— Aucune nouvelle pour McGo par contre, soupira Neville. Grand-Mère est au courant et sait qu'elle a rejeté son héritage après le meurtre de sa famille pour se concentrer sur la guerre… Et vu que c'était avec Dumbledore…
— Elle a préféré sceller son pouvoir. Reste à savoir lequel est-ce…
— Sinon, les arbres me murmurent des avertissements. De drôles de choses se passent à Poudlard cette année… De choses mauvaises. Il y a un truc pas net dans la forêt, les créatures ne s'y sentent plus en sécurité.
— Etrange, elle est pourtant enchantée pour répondre aux besoins de leurs peuples ?
— Oui. Mais je crains qu'une magie très sombre soit à l'œuvre… Je me suis faufilé dans la forêt hier, et je me suis aventuré jusqu'à une clairière où tout me criait de partir. Les arbres souffraient, les feuilles criaient, les racines pleuraient… C'était horrible, Harry, quelque chose de vraiment mauvais a investi les bois.
— Tu penses à quelque chose comme le fléau qui a corrompu Mirkwood ?
— Si c'était le cas on serait vraiment dans la merde ! Non, je pense plutôt à celui qui a failli éradiquer ton vol, Harry…
Harry se renfrogna. Si Voldemort était dans la forêt et répandait le mal par sa simple présence, alors les choses se compliquaient. Gérer Dumbledore, c'était facile pour le moment, il lui suffisait de continuer à jouer son rôle de gentil garçon et de l'esquiver le plus possible. Gérer Voldemort en plus, l'était beaucoup moins. Il ne pourrait pas cacher son héritage très longtemps face à son ennemi de toujours, car à l'âge de 11 ans, il ne pourrait pas espérer survivre à l'un des mages noirs les plus terribles des derniers siècles sans utiliser tout ce qu'il avait, et cela impliquait un pouvoir qu'il ne maîtrisait pas et auquel il ne pourrait pas faire appel avant ses 15 ans, sauf en cas de danger mortel…
— Et il y a encore ce fameux deuxième étage… Franchement, Poudlard nous réserve bien des mystères ! soupira Neville.
— Oui… Et franchement, y en a certains dont je me passerais bien…
Avisant l'heure vraiment tardive, les deux garçons allèrent rapidement se coucher. Si le Forestier n'avait pas besoin de dormir beaucoup, Harry, en cette période de fin d'automne, avait tendance à flemmarder sous sa couette pendant de très longues heures. Il détestait le froid !
