Chapitre 3: La première rencontre
Avant qu'il n'arrive chez moi, le stress était plus grand que tout ce que j'avais vécu : à la fois stressée de le rencontrer, mais si fébrile! Après une attente qui parue interminable, le moment arriva enfin : il était là. Sans trop savoir quoi faire, on se dirigea dans le salon. Je fus surprise de constater qu'il semblait tout autant stressé que moi malgré le fait que ce soit son quotidien de rencontrer de nouvelles personnes. Je fus à la fois surprise sans l'être qu'on aille une discussion intéressante. On parla de nos mémoires respectifs et j'aurais pu l'écouter parler toute la soirée. L'intelligence était certainement un des traits qui m'attirait le plus chez quelqu'un. Après cette discussion beaucoup plus intéressante que ce à quoi je m'attendais, il me demanda comment se passerait la suite.
-Tu sais que si tu veux que quelque chose arrive, il va falloir que ça soit doit qui décide, dis-je sans vouloir me mouiller.
-Est-ce que tu préfères que je te demande avant de faire quelque chose?
-Comme je dis, fait comme tu veux et t'en fait pas, si jamais il y a quelque chose que je ne veux pas, je vais te le dire.
Et voilà. Une seconde plus tard, nos bouches, l'une sur l'autre, étaient entrain de s'embrasser. Cette proximité, cette chaleur : tout était parfait de lui. Bien qu'embrasser quelqu'un sur la bouche ne faisait pas partie de mes activités préférées et bien que ça ait duré beaucoup trop longtemps, c'était quand même plaisant.
Évidemment, ce qui devait arriver, arriva : ma fille de 7 mois se mit à pleurer alors que nous étions bien occupés dans le salon. J'alla la voir et je redescendis en m'excusant et il n'eut pas l'air un brin dérangé de la situation et il me dit que c'était des choses qui pouvaient arriver. Pas moins de cinq minutes plus tard, ses pleurs retentirent encore une fois. Alors on arrêta le temps de voir si elle allait arrêter seule et je m'excusai de nouveau. Il ne sembla pas dérangé par la chose et mentionna qu'il trouvait cela normal d'attendre puisque ma fille prenait toute mon attention. Dans ces quelques mots remplis de sincérité, je trouvai toute la tendresse et la confiance en lui dont j'avais besoin. Une simple acceptation de mes enfants comme une partie de moi, comme un morceau indissociable. En ces quelques mots, il m'acceptait tel que je suis.
Et ce n'étais pas la seule partie de moi qu'il acceptait. Il avait un langage tellement inclusif, il n'y avait aucune chance qu'il fasse un commentaire genré à mon égard et ça me faisait tellement sentir bien de savoir que, même s'il ne connaissait pas mon identité de genre, il la respectait automatiquement sans que j'aie besoin de dire quoique ce soit.
De fil en aiguille, ce qui était convenu arriva. Nous montâmes à l'étage, où se trouve ma chambre. C'est avec douceur qu'il continua de m'embrasser et les choses progressèrent de là. Un baiser, puis des caresses et avant même que je ne m'en rende compte, il était déjà en moi. Évidemment, il s'assura que tout allait bien de mon côté parce qu'il est attentionné comme ça. Il me demanda même si je voulais quelque chose en particulier, mais, comme toujours, je ne su rien répondre. Au fond de moi, j'avais la réponse, les réponses : tant de choses qui auraient rendu ce moment encore plus parfait, mais je me tu. Je profitai simplement du moment : de lui, de son odeur, de sa présence, de sa douceur, de son corps collé au mien, de ses respirations de plus en plus rapides. Lorsqu'il eut fini, nous restâmes enlacés de longues minutes à simplement profiter du moment.
Encore une fois, ma fille se mit à pleurer. J'allai la voir, puis je revins, incertaine de la suite. Allait-il partir? Probablement. Ce genre de relation, c'est bien comme cela que ça se passe; il allait certainement être en route vers son départ quand j'allais revenir.
Contre toute attente, il était encore bien présent à mon retour; dans mon lit, à m'attendre. Je m'installai à ses côtés, plaquée contre lui, et je respirai son odeur. Tranquillement, il se mit à parler. Nous eûmes une longue discussion à propos de sujet banaux, mais aussi à propos de sujets plus importants comme nos familles et nos amis.
Il se faisait de plus en plus tard et il annonça qu'il quitterait bientôt. Je lui proposai de rester, mais il répondit qu'il préférait se réveiller chez lui, chose que je pouvais très bien comprendre. Après tout, j'aimais bien être dans mes affaires et on ne se connaissait que très peu. Il se rhabilla et je fis de même. Je le reconduis à la porte.
Quelles étaient les mœurs dans ce genre de contexte? Un baiser, un simplement mouvement de main? Je ne savais pas trop comment agir et je le laissai gérer la situation. Il prit la décision et ce fut, au final, une accolade. Avant de partir, quelques mots quittèrent sa bouche : « c'était limpide ». Quel drôle choix de mot! En y repensant, il avait tout à fait raison; c'était une excellente description de la soirée que nous venions de passer ensemble.
Je le regardai quitter et l'allai me laver.
