Chapitre 4 : Les autres rencontres

Le lendemain, je lui réécris. Il parut surpris que je le fasse, et me dis que les gens ne lui réécrivaient généralement pas. Cela me parut étrange puisque j'avais passé une super soirée. Cette douceur et cette tendresse parfaitement placées et jointe à son intelligence avait absolument suffit à me faire succomber à son charme.

On décida alors de se revoir, ce qu'on fit. On se vu quatre fois au total, dont une fois chez lui. C'était absolument plaisant de le voir dans un contexte sans aucun stress lié aux enfants. À chaque fois, nous faisions la même chose : parler, avoir une relation sexuelle identique à la précédente, puis parler ou se coller.

Notre vie sexuelle était assez monotone et c'était absolument ma faute. Il me demandait ce que je voulais et je répondais « comme tu veux ». En fait, les mots étaient mal choisis. Il le prenait comme un « je ne sais pas », mais en fait je voulais qu'il fasse ce qu'il voulait, qu'il prenne le contrôle, qu'il me dise quoi faire et qu'il fasse vraiment ce qu'il voulait. Somme toute, à toutes les fois que je le voyais, je me sentais merveilleusement bien et je passais un super beau moment, alors je n'avais rien à dire. Certes, je n'avais jamais d'orgasme, mais cela ne me dérangeait nullement. Si j'avais simplement voulu cela et bien j'aurais pu y arriver seule. Avec lui, je savourais autre chose : sa présence, la sécurité qu'il m'inspirait, le bien être que j'avais en étant dans ses bras.

Malgré tout, je savais déjà que ce Magnus allait être ma mort! Je l'avais vu 4 fois, 4 fois dans ma vie et j'étais déjà accros à lui. J'étais déjà là à attendre notre prochaine rencontre, nos prochains messages, nos prochains plans. J'étais à la fois excitée et perdue. De toutes ces étiquettes avec lesquelles il se présentait sur les applications de rencontre, lesquelles étaient pertinentes? Lesquelles étaient différentes de ce qu'elles disent en générales? Lesquelles devaient être discutées. Est-ce qu'on pouvait avoir un futur ensemble? Une relation à long terme? Une relation amoureuse? Une relation où l'on fait des activités ensemble? Une relation où il dormirait chez moi? Une relation où il rencontrerait mes enfants, mes amis, ma famille? Une relation où je saurais tout de lui? Une relation où l'on se raconterait la banalité de nos journées? Une relation où un simple message à tous les jours me ferait sourire; un bon matin ou un bonne nuit? Une relation franche et honnête? Une relation sans attente parce que tout est clair?

Comment à la fois pouvait-il y avoir tant de questions mais déjà tant de réponses. « Je dois quitter »; « J'aime trop ça te prendre dans mes bras ». Des mots qui résonnaient dans ma tête comme la plus belle chanson d'amour alors qu'ils ne traduisaient peut-être qu'un simple sentiment de bien-être. Des messages pour parler de réussite et de fierté; comment ne pas les interprétés plus que ce qu'ils étaient? Pourquoi me les envoyait-t-il à moi? Et tous ces messages banaux sur sa vie ou des messages en lien avec nos discussions, pourquoi? Tous des mots qui résonnaient en moi et qui ne pouvaient pas me quitter. Une douceur, une assurance, une proximité et surtout une sécurité que je n'ai jamais connue. Dans ses bras, j'étais chez moi; un sentiment qui m'était encore inconnu. Bien que mes enfants fussent toute ma vie et qu'ils resteraient le plus important pour moi, avec lui c'était différent. Avec LUI, c'était être bien, être exactement où je devais être. Seulement 4 rencontres et déjà, je ne pouvais plus me passer de lui.

À chaque fois, je me disais « on verra où ça nous mène, au pire j'arrêterai tout avant de trop m'attacher ». Le mensonge sonnait en moi comme la plus grosse blague du monde! Évidemment qu'il était déjà trop tard; j'étais déjà attachée plus que ce que je devrais. Mais était-ce le moment de tout arrêté. Aurais-je plus de peine à essayer et constater que ça ne marche pas ou à simplement ne rien essayer? Pour le moment, je profitai de chaque moment avec lui, comme si c'était le dernier et comme s'il en restait une infinité à venir à la fois. Il y avait en lui cette sécurité d'une certaine continuité; notre relation ne se terminera pas du jour au lendemain sans raison je croyais et c'était ce qui amenait cette sécurité.

Dans ses bras, comme dans mon nuage de lieu de sécurité en hypnose; il était en lui-même cet endroit de paix dans mon monde. Son sourire, sincère; ses paroles franches et intelligentes; sa douceur; son écoute; son absence de jugement; son intérêt; autant de qualité qui faisaient que j'étais si bien avec lui, que je ne pouvais plus me passer de lui, que je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui, de lui écrire.

Comment ça se faisait que chaque chose que je demandais, je l'obtenais, comme si on était destiné à être ensemble : une lumière blanche que j'ai si longtemps cherchée quand je faisais mes aventures hypnotiques et que j'ai enfin trouvée. Cette lumière dans une boite blanche cubique transparente. Cette lumière qui avait déjà été mauve et emprunte de tristesse, que je cherchais à définir; je l'avais enfin trouvé et je la chérirais tant que je pourrai.

Mon plus grand désir avec lui : passer le plus de temps possible avec lui.