Chapitre 42: punition et plaisir émotionnel

Il devait venir dormir à la maison. J'avais hâte de voir ce que la soirée nous réservait. Une partie de moi avait hâte de voir si l'hypnose ayant pour but d'enlever le blocage par rapport à l'orgasme avait fonctionné et une partie de moi avait simplement juste hâte de le voir.

Avant de venir, il m'écrivit en me disant qu'il me devait une punition et il me demanda s'il allait faire cela ce soir-là. Évidemment, l'idée de punition me plaisait! La dernière fois, ça avait été vraiment plaisant (malgré le fait qu'il avait dû un peu changer d'idée puisque le mélange de punition et anal sexe avait été un choix un peu douteux). Il me dit alors que ça serait quelque chose de plaisant pour lui, mais pas pour moi. Je me permis de douter : y avait-il vraiment quelque chose qu'il pouvait aimer faire que je n'aurais pas aimé; je n'y croyais pas!

Il me demanda pour quelle raison il devait me punir parce qu'il avait oublié. Je m'en rappelais bien parce que c'était une raison bien réelle qui me faisait encore sentir mal : avoir pensé que c'était lui qui m'avait donné la chlamydia et non l'inverse. Je lui partageai la raison tout en mentionnant qu'elle ne pouvait pas apparaitre dans la punition puisque je me sentais encore mal par rapport à la chose. De toute manière, il n'avait pas vraiment prévu quelque chose en lien avec cela, c'était plus une punition générale qu'une punition pour une raison. Comme toujours, c'était parfait!

Je me mis à penser à des idées qui pourraient en effet être des « punitions » en ce sens que ce serait quelque peu stressant et déstabilisant (quoique probablement très plaisant). Clairement, parler lorsque nous avions une relation sexuelle n'était ni facile, ni plaisant, alors toute chose qui me ferait parler serait exigeante, voire stressante. De plus, l'idée de choisir et/ou toper était elle aussi stressante. Voilà alors deux choses qui pourraient menées à une punition, pensai-je. Il aurait simplement pu me dire quelque chose du genre « si tu veux que je fasse quelque chose, il faut que tu me dises quoi. Je ne ferai rien que tu ne me demandes pas ». Cela aurait été tout qu'un effort! Probablement que ça aurait fini par moi qui demande plus avec des gestes qu'avec des mots, mais ça aurait certainement été un effort, donc je trouvais que ça entrait avec l'idée de « non plaisir » de la punition. Évidemment, il y avait un côté ultra plaisant à cette idée également. De la même manière, il aurait certainement pu me dire de choisir et/ou toper. S'il n'avait pas eu un tatouage récent, il aurait même pu inverser notre position habituelle et me mettre sur lui et me dire qu'il ne bougerait pas de là et que je devais choisir/toper. Cela aussi aurait été un effort plaisant. Mais je me doutais très bien que ce n'était pas ce qu'il avait en tête, quoique je n'avais aucune idée de ce qu'il planifiait.

Il arriva et nous montâmes dans ma chambre en attendant que mon grand s'endorme. Il me prit dans ses bras et nous discutâmes. J'aimais toujours l'entendre parler; j'aurais pu ne faire que cela de toute la soirée. C'était un peu paradoxal puisque j'adorais parler et je parlais tout le temps, mais quand il parlait, tout s'arrêtait. Le mélange de simplement entendre sa voix, en plus de connaitre de mieux en mieux sa pensée et juste d'avoir accès à des propos simplement intéressants était parfait.

Une fois que nous nous doutions que mon grand dormait, il commença la punition en m'expliquant brièvement la chose : son idée de punition était de faire ce qu'il voulait, c'est-à-dire se concentrer sur son plaisir sans égard au mien. Je ris à l'idée. Dans le fond, c'était absolument comme les premières fois qu'on s'était vu, mais pas seulement cela, c'était ce que je demandais toujours qu'il fasse ce qu'il voulait. Alors, son idée de punition était la chose que j'aimais le plus qu'il fasse : quelle punition!

Je m'attendais donc à me replonger dans ce qu'on faisait au début et j'ai certainement été prise de court par toutes les émotions qui survinrent. Peut-être qu'en se concentrant sur le plaisir sexuel, on avait un peu perdu cette connexion que je trouvais qui avait été présente dès le départ et je la retrouvais à ce moment. C'était d'autant plus intense puisque j'avais maintenant une relation avec lui qui avait grandement évolué. Quelques minutes après qu'il soit entré en moi, je sentis les larmes qui voulaient se pointer le bout du nez. C'était juste trop parfait émotionnellement. Je n'avais jamais vraiment compris cette idée de « bien être extrême en présence de quelqu'un menant à pleurer de joie », mais, en ce moment, je comprenais. C'était un sentiment qui était probablement un proche cousin de « c'est trop, arrête », mais un peu différent. Il eut un moment où je faillis lui dire d'arrêter, mais au-delà de ça, c'était plutôt un sentiment de bienêtre extrême à la limite des pleurs qui planait. Je retrouvais dans ce qu'il faisait toute cette douceur, cette sécurité que j'aimais tant. Évidemment elle n'était jamais partie et elle était toujours présence, mais, à ce moment, c'est comme s'il l'avait augmenté au maximum du tolérable.

Il finit assez rapidement ce qui me convenait vraiment puisque c'était juste trop. Il était encore en moi et je sentis mon inconscient me crier de le repousser. Il aurait été probablement bien confus que je lui dise d'arrêter alors qu'il ne faisait rien! Mais, en fait, ce que je voulais était plutôt qu'il reste sur moi encore, de rester près de lui à le sentir contre moi.

Une fois qu'il sortit, il me prit dans ses bras. Nous parlâmes un peu. Au cours de la conversation, je me dis que j'allais dire quelque chose, mais je ne pus rien dire. L'émotion (ou le bienêtre) était tel que si j'allais rajouter des mots sur la chose, j'allais certainement pleurer alors je ne pus rien dire.

Je lui dis cependant que je trouvais cela hilarant qu'il puisse penser que c'était une punition. Évidemment, il était bien conscient de la chose, en plus, il avait certainement fait attention pour que je puisse l'entendre tout au long de la punition et il savait que j'adorais ça! C'était bien la seule différence avec nos premières relations qui étaient, malheureusement, plutôt silencieuses. Il me dit aussi qu'il avait depuis un moment arrêté de faire des sons parce que certaines personnes s'étaient moquées de ceux-ci. Ça me semblait un peu inconcevable, mais j'étais certainement biaisé puisque c'était la chose que je préférais. Il me dit qu'il se sentait à l'aise avec moi et que c'était probablement pour cela qu'une fois un nouveau son/mot s'était échappé. Évidemment, il n'était pas passé inaperçu : je ne vivais que pour entendre des choses qui traduisaient son lui-même à l'état « non caché ». Et comme je lui avais dit, il se permettait alors maintenant de ressortir ces sons qu'il semblait avoir supprimés depuis quelque temps : ah ha! Quelle perfection tous ces sons!

Peu de temps après, on s'installa pour dormir. Il y avait quelque chose dans la puissance émotionnelle de cette scène qui m'avait épuisée, alors je dormis très bien.


Le lendemain, j'allai le reconduire chez lui. Avant de partir, je mis mes enfants dans l'auto et, en revenant vers la maison, il me fit signe de regarder au sol. Il y avait tracé un cœur dans la neige avec ses pieds. Il était drôle : lui qui disait ne pas faire de choses « cutes » se retrouvait pas mal tout le temps en train de faire des choses qui entraient dans cette catégorie. Vraiment, je ne pouvais pas comprendre ce que quelqu'un pouvait chercher de plus dans une relation! Chaque jour, il me rappelait pourquoi je trouvais qu'il semblait être fait sur mesure pour moi.

Nous nous écrivîmes pour savoir quand nous nous reverrions et on s'arrêta sur le mercredi. J'avais proposé cela ou de se voir deux fois (incluant le lundi), ce à quoi il avait répondu que ça faisait beaucoup puisqu'on venait de se voir. Ce genre de réponse m'aurait probablement causé une petite teinte d'émotion négative au début de l'été, mais, à ce moment, je ne pus que me réjouir qu'on allât se voir mercredi et je me dis que j'aurais du temps pour travailler le soir ou pour relaxer avec mes émissions. Maintenant que je n'avais plus le stress de savoir s'il voulait me voir ou non, ce genre de réponse ne générait aucune émotion négative : super!


Au final, le lundi soir, il m'écrit en me disant qu'il ne faisait rien si je voulais passer. Je validai avec ma mère et je confirmai que j'irais. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je me doutais que ça serait plus quelque chose du genre cuddle-date ou cuddle-date avec sexe-date légère/rapide parce que je n'étais simplement pas encore sorti de ce plaisir émotionnel et je ne me voyais pas entrer dans l'idée d'un plaisir sexuel.

En arrivant, on se colla, puis il se mit sur moi. J'adorais l'avoir sur moi, de pouvoir le sentir partout sur mon corps était toujours quelque chose de génial. Au final, la majeure partie fut en effet une cuddle-date. Je me dis que cela resterait peut-être ainsi puisqu'il m'avait dit qu'il s'était entrainé cette journée-là. Cela m'allait, quoique j'aimais toujours l'avoir en moi, alors les sex-date étaient toujours aussi bienvenues.

Nous parlâmes de diverses choses. À un moment, je lui rappelai qu'il ne m'avait toujours pas raconté son histoire. Je lui avais demandé de me partager des expériences sexuelles sur des sujets que je lui donnais, sous forme d'histoires. Je trouvais cela non seulement intéressant d'en apprendre plus sur ses expériences, mais c'était également plaisant de simplement entendre sa voix. Il me raconta alors quelque chose en lien avec sa meilleure expérience de bottom.

C'est à ce moment qu'il réitéra l'idée que c'est lorsqu'il était bottom qu'il ressortait son côté chat. L'instant de quelques secondes, il me fit voir la chose en se frottant sur moi tout en miaulant et en bougeant ses mains comme un petit chaton qui « pétrit ». Évidemment que sur le coup je ne pus rien dire. Une seule pensée me vint en tête : j'adore les chats! C'était sans surprise que j'adorais tout ce qu'il pouvait faire qui était « cat-like » ou qui était de l'ordre du petplay. Je me demandai alors si le premier vrai roleplay qu'on ferait serait plus du type petplay. Je trouverais ça drôle, puisque je ne me serais pas attendu à la chose simplement parce que je ne voyais pas l'intérêt plus grand qu'il faut, moi, d'être un chat. Par contre, je voyais certainement l'intérêt que lui le soit! Mais comme toute chose, il y avait encore cette idée que c'était quelque chose qui me demanderait d'avoir une posture plus top, ce qui était stressant. Cependant, interagir avec un chat n'était jamais stressant.

Après de longues minutes de silence, nous nous embrassâmes quelque peu. Cela aurait pu rester tel quel; j'avais simplement envie de sentir se lèvres sur les miennes puisqu'on s'était peu embrassé au courant de la soirée. Évidement qu'en même temps ça m'amenait toujours à vouloir plus, mais j'aurais accepté avec joie que cela s'arrête là. Mais, les choses évoluèrent vers une sex-date. Rapidement, je lui fis savoir que je voulais plus qu'il fasse ce qu'il voulait qu'autre chose. C'était un peu paradoxal parce qu'en demande cela, faire ce qu'il voulait devenait ce que je voulais. Mais il comprit le message comme toujours et il se mit en mode « comme au début » avec l'idée de douceur et tendresse sous-jacente à ses actions. Il finit rapidement puisqu'il avait simplement mal aux jambes et aux bras.

Je savais que son dos était sensible à cause de son tatouage, alors, juste après qu'il soit venu, je lui flattai le dos : quel bon choix! Il ne put s'empêcher de rire dans le mélange de sensation post-orgasme et flattage de dos et, cette fois, ce fut lui qui me demanda d'arrêter parce que c'était « too much » et je ne pouvais que comprendre sa demande. À quel point c'était satisfaisant de pouvoir assister à ce « too much »! La perfection! J'emmagasinai les souvenirs de ce moment pour pouvoir y revenir plus tard dans mes réflexions.

Nous restâmes enlacés, puis je quittai.

Visiblement mon corps avait été perturbé de tout le temps qu'il avait passé coucher sur moi; c'était comme quand mon grand était petit. J'adorais cette position! J'imagine que mon corps ressortit de vieux réflexes parce que je me réveillai dans la nuit avec un stress que je n'avais pas eu depuis longtemps : celui d'écraser quelqu'un. Quand mon grand était petit, je me réveillais constamment en pensant que je l'écrasais alors qu'il était pourtant dans son lit la majeure partie du temps, mais, comme il dormait souvent sur moi, j'étais toujours stressé. Cette fois, je me réveillai avec ce stress, mais en plus léger, comme si j'étais stressé d'écraser Mage – ce qui ne faisait aucun sens. Je ris un peu, puis je me rendormis rapidement.