4. L'enquête

14 janvier 1999 Rafael

Je passe la nuit à me retourner dans mon lit en me demandant comment me préparer à l'enquête sur mes capacités que ma mentore va mener. Est-ce que je dois me faire à l'idée qu'elle va me déclarer inapte à être son aspirant ? Découvert si vite ?

L'estomac serré, j'arrive quand même le premier à la Division comme je me l'étais promis. Je me mets au bureau qui est le mien et je trie, faute de tâche assignée, les parchemins - rapports, messages - selon les affaires. Je vois ainsi que Berrycloth lui demande une évaluation de son équipe pendant l'intervention d'hier. Visiblement, Charity Perkins s'y attendait, je réalise avec intérêt. Repérer ce genre de choses est exactement ce qui m'a permis d'arriver jusqu'à Londres malgré toutes les probabilités et les auspices. Dommage qu'il ne soit pas certain que j'aie le temps de pouvoir tirer bénéfice de cette information.

Je fais trois tas bien nets sur le bureau de Tonks-Lupin avec le résultat de mon tri. Plus nettes que les piles qu'elle a faites, elle. Sur le mur, il y a des dessins d'enfants - un château, un carrosse, une licorne, je dirais. Au milieu, il y a une photo où elle est dans un endroit ensoleillé et maritime. Un homme plus âgé qu'elle - Lupin sans doute - la tient dans ses bras. Deux jeunes hommes, souriant patiemment, les encadrent. Je reconnais Harry Potter parce que qui ne le reconnaîtrait pas ? J'imagine que l'autre est - comment Aonghus l'a appelé ? - Cyrus Lupin. Deux gamins sautent sans cesse devant eux tous. Ils ont l'air tous détendus. Je me demande ce que ça fait d'avoir une famille avec qui partir dans un lieu ensoleillé et prendre des photos devant un océan outremer.

"Tu ne prends pas un café avec les autres", constate Tonks-Lupin quand elle me rejoint. Il y a de la curiosité dans ses yeux gris. Pas malveillante, je dirais. Sincère. Un peu inquiète peut-être. Le genre de curiosité que je pouvais parfois lire dans les yeux de ma grand-mère.

"Je suis arrivé tôt", je tente. Je montre même une tasse sale.

"Je t'ai fait flipper", elle estime - presque, elle regrette, je dirais. "T'as l'impression que je vais te passer un savon ou que je suis mécontente." Son ton n'est pas celui de la question.

J'hésite, mais je ne trouve rien à dire d'autre que la vérité. Parce que autant je suis un bon menteur, un professionnel de la déflexion, autant je sais reconnaître quand la vérité est la seule issue.

"Je ne suis pas un très bon combattant."

"J'ai lu ton dossier et j'ai vu. À l'Académie et hier", elle me répond en soutenant mon regard. Ok, elle se souvient de notre première rencontre. "Mais t'as d'autres qualités, j'en ai déjà vues pas mal. Et tout ce qui est de la technique peut s'améliorer. Avec de la volonté et de l'entraînement. Crois-moi, on peut en faire des progrès en une année."

Je me rappelle alors qu'elle a été prof dans cette école de magie perdue dans les brumes écossaises, que je n'ai vue qu'en photos. Qu'elle est intervenue dans la formation de tous mes condisciples qui avaient tous en commun d'être de meilleurs combattants que moi. Mais ça fait des années que je progresse par volonté et entraînement obstiné. Je connais mes limites, malheureusement. Je serai sans doute son premier échec pédagogique.

"On finit le dossier pour l'accusation de McLaggen et on s'y met avant que Berrycloth ne trouve autre chose à nous refiler", elle conclut.

La mention du lieutenant me fait penser au message que je lui montre.

"Je ferai ça ce soir quand mes mômes dormiront", elle annonce. "Tu sais que j'ai des jumeaux de cinq ans ?" Elle n'attend pas ma réponse pour sortir des photos d'une petite fille châtain clair et d'un petit garçon aux cheveux noirs qu'on voit mieux que sur le portrait de groupe sur le mur. Ils ont tous les deux les yeux gris comme elle. "Iris et Kane. Les mômes t'emmerdent ou ça va ?"

"Pas beaucoup d'expérience, mais ça va", je réponds avec franchise.

"Ils risquent d'être dans nos pattes parfois. Envahissants et attendrissants en même temps. Mais quand ce sera trop, tu n'as pas à le garder pour toi sous prétexte que je suis ta cheffe. Ça n'a rien à voir, OK ?"

J'opine pour lui faire plaisir, mais je me risque à demander : "Il y a des... plus grands... aussi, non ?"

"T'as mené l'enquête", elle constate avec plutôt de l'approbation. "Oui, un peu plus jeunes que toi, l'un comme l'autre. Le plus grand vient de partir au Japon. Le second est à Londres et est plus capable de s'attirer le type d'ennuis qui feraient qu'on parle de lui ici... Mais aucun ne viendra faire des dessins à mon bureau." out en parlant, elle a regardé mes piles. "Merci pour le tri. Je pourrais me faire à ce que tu le fasses tous les jours"

"Pas de problème", je m'empresse de promettre parce que me rendre utile m'a toujours réussi.

"Allez, voyons ce dossier d'inculpation", elle annonce en prenant un rouleau de parchemins vierges.

On bosse ensemble dessus jusqu'au début de l'après-midi. Elle m'envoie régulièrement chercher du café et du thé, puis des sandwiches. Je croise Dikkie, qui fait la même chose que moi. On se salue poliment. Je croise Albus qui était chez Zoya hier soir et, lui, me fait raconter l'intervention d'hier et me tape sur l'épaule. Ça fait une moyenne. Et, finalement, le dossier est bouclé et ma cheffe va le poser chez Berrycloth en me disant de réunir mes affaires, qu'après, on va à Poudlard.

"Poudlard ?", je vérifie.

"Je crois qu'on a besoin d'un endroit où tu ne croiseras pas de têtes connues... et que t'as besoin d'air."

Je n'aurais jamais formulé ça comme ça, mais ça me paraît étrangement vrai. C'est même tellement juste que ça me paraît un peu inquiétant.

On rejoint ensemble un village appelé Pré-au-lard par le réseau de cheminées depuis le Ministère. Puis, on prend un carrosse qui nous attend là, tiré par un Sombral. Tonks-Lupin remarque que je peux le voir, mais ne fait aucun commentaire. Elle se contente de me nommer les commerces qu'on voit depuis la fenêtre, saluant des gens au passage. Quand on passe les portes de Poudlard, je crois qu'elle est contente de rentrer chez elle, quelque chose de cet ordre. La neige sous la lumière rasante de l'hiver rend le paysage totalement irréel. Même si les reliefs n'ont rien à voir, je ne peux m'empêcher de penser à mes montagnes natales dans lesquelles je n'ai plus mis les pieds depuis que j'ai enterré ma grand-mère dans notre caveau familial. Juste au-dessus d'Azahara, sa fille, ma mère.

Le carrosse nous dépose derrière un château effectivement imposant, et Tonks-Lupin m'entraîne par une série de passages jusqu'à une grande salle déserte. Enfin, il y a l'homme de la photo et deux enfants qui se jettent sur elle en criant "Mãe".

"J'ai négocié qu'on te disait bonjour et qu'on te laissait tranquille", commente l'homme, alors qu'elle embrasse les enfants avec ce même naturel avec lequel, hier, elle donnait des ordres au milieu d'un incendie et d'une prise d'otages. Un de mes neurones disponibles se demande également pourquoi cette famille britannique utilise le mot "mère" portugais.

"Remus, je te présente Rafael Soportújar. Rafael, mon mari, Remus. Directeur de cette école, si tu as manqué l'information."

Lupin me serre la main avec un sourire qui a l'air sincère. J'ai un frisson d'effroi en les imaginant discutant de mes limitations hier soir ou au petit-déjeuner.

"Vous devriez être tranquilles ici. J'ai dit à Monsieur Rusard que c'était important. Linky est aux cuisines si vous avez besoin de quoi que ce soit", commente Lupin.

"Merci, Remus", elle commente. "Iris, Kane, dites bonjour à Rafael, c'est mon Aspirant - mon élève Auror."

"Tu vas lui apprendre ?", questionne la petite fille avec une vraie curiosité alors que le petit garçon, lui, murmure le "Bonjour, Rafael", demandé.

"Il sait déjà plein de choses, mais, oui, c'est l'idée", confirme Tonks-Lupin. "Allez, laissez-nous travailler. On arrivera peut-être à le retenir à dîner et vous pourrez l'embêter un peu."

"On peut pas regarder ?", demande la petite - toujours elle - mais je vois que le garçon serait d'accord.

"Certainement pas", affirment les deux parents en même temps. Même si je suis soulagé à l'idée qu'il n'y aura pas d'audience, je me dis que ça en dit long sur l'image qu'ils ont de moi. Mais, comme les deux mômes, je garde silencieuses mes protestations.

"Tu veux me montrer quoi ?", demande Tonks-Lupin quand ils sont sortis.

"Ce que tu veux, cheffe", je réponds avec fatalisme. J'en ai les mains moites.

"Non. Ce n'est pas un test. Le test, tu l'as eu", elle répond. "Moi, je veux qu'on travaille à ta confiance en toi et à être une équipe, pouvoir anticiper les forces et les faiblesses de l'autre. Mon idée n'est pas de te mettre en défaut. Mais de comprendre comment tu fonctionnes. Forces et faiblesses, tu te souviens ?"

Elle s'arrête là et je mesure lentement qu'elle attendra le temps qu'il faudra pour que je me décide. La mort dans l'âme, je me résous à lancer un sortilège de Bouclier. Un truc que je réussis raisonnablement bien à tous les coups.

"Autre chose", est le seul commentaire que j'obtienne.

J'épuise tous les sortilèges défensifs puis offensifs ne demandant pas de précision sur leur point d'impact. Avec la même réaction de sa part à chaque fois : "Autre chose."

On se regarde et je vois bien qu'elle sait exactement où j'en suis dans mes possibilités. Mais il n'y a pas de triomphe ou d'agacement. Juste toujours cette espèce de curiosité bienveillante. Si seulement je pouvais y croire.

"Est-ce que des cibles seraient moins intimidantes ?", elle propose, étant sans doute arrivée au terme de sa patience avec moi.

La vérité est que je suis particulièrement mauvais avec des cibles. C'est trop petit, une cible.

"Non, cheffe, il faudra bien que j'envisage l'idée de te tirer dessus si on doit s'entraîner", je formule donc.

"Je bloque seulement", elle indique sobrement, en se plaçant en face de moi après avoir enlevé la grande écharpe grenat qu'elle avait jusque-là autour du cou. "Prête."

Le cœur réellement battant au point que je l'entende comme un tambour, je passe en revue tous les sorts offensifs, comme à l'échauffement que je faisais encore tous les matins la semaine dernière. Dans l'ordre de l'entraînement, comptant sur la répétition des gestes et des intentions pour me concentrer à être aussi précis que possible.

"Encore", est son seul commentaire quand nous avons fini la première série. Elle a bloqué tous les sorts sans difficulté, sans geste inutile, sans me quitter de ses yeux gris curieux. Mais si elle ne les avait pas bloqués, ils ne se seraient pas perdus dans la nature, j'en suis à peu près certain. Elle ne dit pas autre chose après la deuxième série. Je recommence donc en mettant toute ma volonté à rester précis et à enchaîner les sorts. Ce qu'on m'a demandé à l'Académie et que j'ai mis dix-huit mois à réussir.

"Ok, pause", elle décide alors pour mon soulagement relatif. Je suis content du résultat, pas trop catastrophique ; de ne pas avoir à recommencer aussi, mais j'imagine bien que la suite sera moins facile. En fait, je n'ai aucune idée de la suite et, ça, c'est carrément flippant.

Elle s'approche de l'âtre et prend une boîte de poudre sur le manteau de la cheminée et en jette une pincée. À l'elfe qui apparaît dans les flammes, elle demande du thé, du café et des gâteaux. Tout cela arrive dans la minute qui suit, avec une table basse et deux fauteuils, et une elfe s'empresse autour de nous.

"D'où vient ta baguette, Rafael ?" est sa question quand elle a avalé la moitié de sa tasse et un gâteau au citron.

"Ma famille... Ma grand-mère a mis devant moi toutes les baguettes de la famille... et celle-ci est celle qui me convenait le mieux... "

"Et c'est elle, ta grand-mère, qui t'a appris tes premiers sorts ?"

"Oui. Puis des amis à elle plus tard... Nous n'avions pas les moyens ou les connections pour aller à Beaux Bâtons", je raconte. Mon dossier doit bien en dire autant.

"Elle tenait sa baguette comme toi ?"

Ça m'ennuie de lui dire, mais elle ne vient pas de faire une découverte.

"Auror Tonks-Lupin, je... À l'Académie aussi, ils ont voulu que je change ma façon de la tenir mais... En fait, c'est impossible... "

"Impossible ?" Tonks-Lupin prend sa propre baguette et imite la position de mes doigts. "Franchement, Rafael, cette position me paraît tellement peu naturelle... et peu efficace pour connecter sa magie... Quel est le problème avec la tenir comme ça ?", elle questionne en la reprenant à pleine main.

"C'est désagréable", je marmonne.

"T'as un problème au poignet ? Montre-moi !"

Tout mon corps voudrait protester, mais il y a toujours cette curiosité inquiète et bienveillante que je n'ai vu dans les yeux de personnes depuis la disparition de ma grand-mère. Que j'y crois ou non. Je m'exécute donc avec fatalisme et, comme d'habitude, comme toutes les fois depuis mes onze ans, la baguette brûle ma paume quand elle entre en contact. L'elfe laisse échapper un cri alors que j'essaie de tenir bon, mais j'ai l'impression que la brûlure remonte tous mes nerfs jusqu'à mon épaule et je cesse de lutter.

"Quoi, Linky ?", questionne Tonks-Lupin en se tournant vers l'elfe.

"La baguette... Linky voit quelque chose... qui empêche de la mettre bien", balbutie l'elfe apeurée. "Un sort mauvais... épais... noir..."

"Voilà autre chose", formule Tonks-Lupin en me regardant. "Donne-la-moi pour voir."

Je m'exécute parce que mon cerveau est en état de choc. La phrase de l'elfe tourne dans ma tête sans cesse, sans trouver de sens. Tonks-Lupin commence par lancer un Revelio depuis sa propre baguette. Ça ne donne rien de spécial. Elle hausse les épaules, prend ma baguette à pleine paume et lance plusieurs sorts qui font fleurir des fleurs dans les airs, voler des oiseaux pour finir par un très précis Incendio qui enflamme une branchette dans l'âtre.

"Je ne sens rien de spécial."

"Quand maîtresse Dora la tient, Linky ne voit rien de noir et épais", nous apprend l'elfe, moins inquiète, je dirais.

"Je suis désolé d'être... si mauvais", je commente parce que je suis dépassé par le reste.

Ça fait étonnamment exploser de rire Tonks-Lupin.

"Mauvais ? Soportújar, tu as eu tes tests d'Auror avec une baguette qui peut-être ne te convient pas, mais plus probablement est victime d'un ensorcellement utilisant une caractéristique génétique pour te cibler... Imagine ce que tu ferais avec une baguette totalement fonctionnelle ! Tiens, essaie la mienne."

On passe la fin de l'après-midi sur des essais avec sa baguette. Je sens bien que sa composition ne me convient pas, mais je peux effectivement la tenir à pleine main et j'obtiens à force des résultats assez réguliers. Moins de puissance, parce que la composition n'est pas la bonne, mais pas mal de précision. Et encore, je dois retravailler les gestes et lutter contre mes habitudes.

"Une autre baguette, cheffe ?", je lui demande en m'essuyant le front avec ma manche. Une partie de mon cerveau se demande ce que je vais pouvoir vendre pour acheter une baguette. Est-ce que l'artisan pourra accepter de me la vendre à crédit ?

"Demain matin, je te propose qu'on se retrouve chez Ollivander sur le chemin de Traverse et qu'on lui demande son avis. Tu veux rester dîner ou ça fait assez pour aujourd'hui ?" J'en suis à chercher une réponse quand elle conclut assez gentiment :" Une autre fois alors. Va digérer tout ça. On se voit demain."

"Cheffe, des fois, j'ai l'impression que tu lis dans mon esprit !", je lâche, peut-être parce que je suis fatigué comme rarement.

"Rafael, j'ai aidé à élever deux garçons de ton âge depuis leurs neuf ans et je suis intervenue pendant près de sept ans dans cette école de diverses façons. Ça n'a rien de la légilimancie, ça s'appelle l'expérience."

13 janvier 2021 Dora

Quand je vois entrer Ron et Iris dans la salle de réunion où j'offre un café à Philippine et son collègue espagnol, je sais immédiatement qu'il y a quelque chose qui cloche. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas vu Iris se cacher physiquement derrière son chef. Et Ron a l'air d'un gars qui s'est décidé à faire face à tout, la tête haute, mais qui anticipe la tempête.

Philippine se lève pour leur serrer la main, demandant des nouvelles des enfants et des conjoints. Ils sourient et tiennent leur rôle et je pourrais presque croire que je me suis trompée, mais je les connais trop et depuis trop longtemps.

"Et voici le lieutenant Zorrillo qui m'accompagne aujourd'hui", termine Philippine tout sourire. "Le sous-commandant Weasley et l'Auror Lupin-McDermott travaillent tous les deux à la Coordination des forces magiques mise en place par notre chère Dora, et c'est leur service qui a débusqué les liens entre les différents cambriolages."

Zorrillo leur serre la main avec un peu de nonchalance. Ce sera sans doute lui qui critiquera leur action ; Philippine se réservant sûrement le rôle de la conciliatrice, j'analyse. Moi, je m'imaginais soutenir mon équipe mordicus. J'espère que ça sera le cas. Quand Philippine propose à Ron et Iris de commencer et de dire là où ils en sont, je décide quand même de rester sur ma stratégie initiale.

"Je pense qu'ils seraient mieux à même de vous répondre s'ils avaient la pleine mesure des enjeux. Leur souci légitime est la sécurité de la communauté sorcière britannique. Ils sont bien sûr prêts à considérer des enjeux plus larges, mais il faut qu'ils les connaissent. La présentation de Philippine ne souligne pas assez que Ron ou Iris font partie de mon état-major et qu'on peut leur faire confiance. Sinon, ils ne seraient pas dans cette pièce."

Je ne vérifie pas comment Iris réagit à ma reconnaissance officielle. C'est toujours compliqué, toujours sensible pour elle. Parfois, j'en fais trop, je l'embarrasse, et parfois pas assez, je la vexe. On a essayé l'une et l'autre d'en parler et on a fait quelques progrès - moi, pour être claire dans mes propos ; elle, pour éviter de surinterpréter, mais sans totalement épuiser le sujet. Le temps fera sans doute ce travail - ne serait-ce que parce que je m'en irai.

"C'est raisonnable, Ernesto", appuie Philippine.

Le lieutenant espagnol met un temps que Remus ne désavouerait pas à accepter. Peut-être espère-t-il que j'insiste. Mais j'attends avec patience, et Ron et Iris m'imitent. Philippine sourit. Zorrillo déroule alors plusieurs parchemins et commence sa présentation avec aisance et précision. Pourtant, il n'y a rien de bien réjouissant dans ce qu'il nous raconte.

Il présente un groupe de sept hommes en s'appuyant sur des photos. S'ils étaient Britanniques, ils auraient été à Poudlard en même temps. Là, certains sont allés à BeauxBâtons, un à Durmstrang et les autres, la majorité, ont eu une éducation de premier cycle privée.

"Ils sont tous de sang relativement purs", souligne Carlos Zorrillo, en étalant les portraits des sept hommes. Les plus jeunes doivent avoir mon âge, les plus âgés celui de Remus, je dirais.

Celui qui a réuni ce groupe s'appelle Fidel Leales - chef d'un clan au sang pur à faire pâlir les Black, avec la fortune immobilière qui va avec. Son meilleur ami est Ernesto Fervi - issu d'une longue famille de serviteurs de la communauté sorcière espagnole, mais lui est clairement en rupture avec leur vision de l'intérêt supérieur. Il est le moins riche des sept, mais il connaît malgré tout très bien les rouages de la communauté. Le financier en chef est d'ailleurs un certain Edelmiro Allodia - un entrepreneur touchant à tout, marié cinq fois dans divers pays européens, toujours avec des sorcières de sang-pur, lui ayant toutes apporté un héritier, mais aussi des protections politiques diverses. Il est secondé dignement par Nicéforo Casagrande, à qui il a donné sa sœur en mariage, et Albano Altamira, l'homme d'affaires dont l'élection comme premier ministre a connu le revers qui aurait conduit les sept à imaginer leur projet actuel de revanche. Ces trois-là sont la puissance financière.

Il faut encore compter avec Graciano Fioralquilla Fervi, un cousin éloigné de cette chère Hermosa mais proche dans les idées, et Ayoze Nauzet - le seul Canarien de l'équipe - le seul non-Castillan, a formulé Zorrillo, mais le porteur aussi d'une envie d'indépendance envers le Ministère espagnol, apte à rameuter des soutiens locaux.

J'ai vu un échange de regards fugaces entre Iris et Ron au nom de Allodia. Ils le connaissent, j'en mettrai ma main à couper. Mais Zorrillo continue, ininterrompu. Après la présentation des protagonistes, on en vient au projet. Il est clair que créer une île de toute pièce, même si Azkaban serait un précédent, nous impressionne tous. Et nous ne sommes pas les plus impressionnables des sorciers.

"Mais un plan pareil demande de l'expertise. Une expertise qui ne court pas les rues. Qui est leur expert ?", se lance alors Iris après un bref regard échangé avec Ron. Si furtif que j'ai failli le manquer. "Siofra O'Shea est bien placée pour orienter votre petite bande vers les bonnes bibliothèques, mais est-ce qu'elle est aussi celle qui coordonnera la naissance de cette Nouvelle-Atlantide ?"

Encore un nom que je ne connais pas. Mais un nom pertinent à la réaction de nos petits collègues européens. De fait, Zorrillo et Maisonclaire, quand ils ont surmonté leur sidération, jouent l'outrage.

"Je croyais que nous avions votre coopération. Je pensais que nous avions établi, Commandante Tonks-Lupin, qu'il s'agissait de ne pas inquiéter davantage notre cible", articule avec hauteur Philippine.

Elle fait ça bien. Honnêtement. Si ça ne faisait pas autant d'années que je la voyais faire, si nous n'avions pas fait ça ensemble, je serais peut-être moins détachée. Et, je ne devrais sûrement pas, mais je suis assez fière du culot d'Iris. Et j'ai l'habitude de faire confiance à Ron.

"Mais vous avez notre coopération, Philippine. Quand nous as-tu vu refuser de vous aider ?", je réponds avec cette nonchalance étudiée, qui était ma fronde quand j'avais vingt ans et qui maintenant est une posture plus complexe. Je me tourne ensuite vers Iris en espérant ne pas me tromper. S'ils ont ouvert ce front, c'est qu'ils se pensent de taille. S'ils ne le sont pas, il sera toujours temps de me désolidariser. "Est-ce qu'établir le profil de cette Madame O'Shea a demandé d'inquiéter notre cible, Auror Lupin-McDermott ?"

Et ma fille ne cille même pas pour me répondre : "Commandante, Siofra O'Shea a accepté de répondre à nos questions lors de notre enquête initiale, celle qui a alerté nos collègues à Bruxelles. Établir son profil est un travail de routine, qui n'est d'ailleurs pas terminé. Nous n'avons que des éléments épars et comme nous ne voulons pas faire trop de vagues, et que nous imaginons que vous, Sous-Commandante Maisonclaire, vous avez sans doute un profil très complet, je vous pose la question.

Philippine est agacée. "Vous avez quoi ?" est sa question sèche.

"Siofra O'Shea née à Galway. Envoyée à onze ans à Ilvermorny - une partie de sa famille a migré aux États-Unis depuis le début du XXe siècle. Elle est revenue sur les terres familiales depuis environ cinq ans et se présente comme une spécialiste des Bibliothèques magiques privées. Elle recherche des livres rares, achète et vend, propose des réorganisations, gère des successions. Elle s'est installée il y a moins d'un an dans ce manoir en Écosse où nous l'avons rencontrée", raconte Iris avec calme et méthode. Je doute qu'elle ait mangé ce midi. Ils ont dû monter ce dossier qui n'existait ni hier soir ni ce matin quand j'ai échangé avec Ron à toute vitesse.

"Cette maison appartient à Edelmiro Allodia", ajoute alors Ron, prenant nos amis de Bruxelles comme moi de nouveau par surprise. "Et ce n'est peut-être pas la seule. Nous cherchons à établir son patrimoine foncier sur les îles britanniques. Notamment en Irlande."

"Commandante Tonks-Lupin !", soupire Philippine en me prenant à partie.

"Tu ne vas pas leur reprocher de faire leur travail, Philippine", je réponds en choisissant encore une fois de leur faire confiance. "Ce sont des enquêtes de routine, des enquêtes à distance, pas du porte-à-porte."

"Nous découvrons chaque jour l'ampleur de leur réseau. S'ils s'envolent, ce sera votre faute. Et ne parlons pas des risques pour... notre informateur infiltré."

"Nous surveillons le manoir", annonce alors Ron. "Et nous explorons la possibilité que ce manoir soit relié à d'autres lieux - physiquement ou magiquement."

Je dois me gendarmer pour ne pas tiquer devant cette nouvelle initiative. Je ne sais pas ce qui a précipité toutes ces enquêtes de routine et cette surveillance entre mon dernier échange avec Ron et maintenant. Je ne peux supposer que c'est arrivé assez tardivement pour qu'aucun des deux n'ait pris le temps de me prévenir. Je ne peux qu'espérer qu'ils ont raison. J'évite de les regarder et eux aussi. On réglera ça plus tard.

"Vous mettez en danger toute une opération. Sans parler de quelqu'un... Que je pensais que vous auriez à cœur de traiter correctement !", éructe Philippine. On l'a réellement agacée, cette fois. Si j'étais tout à fait sincère, j'avouerais avoir un peu de sympathie pour elle. On ne fait pas preuve de toute la coopération qu'elle était en droit d'attendre.

"Notre surveillance permettra peut-être d'établir sa présence effective dans ce manoir", estime Ron, droit dans ses bottes.

"Nous n'avons pas besoin de cette information", intervient Ernesto Zorrillo. "Notre contact nous tient informé !"

"De nouveaux messages ?", je questionne avec une vraie curiosité. "À quelle fréquence avez-vous des messages ?"

"L'irrégularité est mère de sûreté", m'oppose Zorrillo, ce qui est une façon de me dire qu'ils n'en ont pas eu. J'ai un pincement au cœur.

"Ça veut dire qu'il ne se sent pas davantage menacé que précédemment", remarque Ron avec plus de recul que moi, je le réalise.

Il y a un nouveau silence tendu qui constitue malgré tout une forme d'acceptation de la conclusion de mon sous-commandant.

"Pouvons-nous respectueusement demander si vous avez des soupçons sur d'autres localisations, Lieutenant Zorrillo ?", ose de nouveau Iris.

"Allodia est un type qui rêve d'avoir un pied dans toutes les îles du monde", soupire ce dernier. "Il a commencé par les Canaries, puis les îles méditerranéennes... On sait qu'il a une maison aux Shetlands et une autre sur un îlot sur la côte nord-ouest de l'Irlande. Dans le comté de Mayo. Nous pensons effectivement que ces demeures peuvent avoir des connexions magiques entre elles... Certains messages donnent à penser qu'ils peuvent circuler de l'une à l'autre... comme un réseau de cheminées parallèle..."

"... qui se serait développé sur votre territoire sans que personne ne le remarque", commente alors Philippine avec acidité.

"Merci de cette information dont nous allons faire bon usage", je promets parce que c'est vrai.

"Mais avec discrétion et prudence", elle insiste.

"Nous entendons la mise en garde", je réponds.

"Tu en prends la responsabilité ?", elle continue à appuyer là où ça fait mal.

"C'est toute la philosophie de mon poste."

"Dora... cette réunion montre que peut-être...", ma chère collègue hésite à conclure.

"Tu penses que je ne tiens pas mes troupes, Philippine ?"

"Je pense que tu professes une autonomie intéressante, Dora, mais qu'elle a un coût."

C'est beaucoup trop juste pour que j'aie une répartie toute prête à lui servir. Je décide de lui laisser le point avant que Ron ait rongé son frein et fasse la sortie fracassante que je sens se préparer.

"Je prends la responsabilité d'un suivi rapproché de cette opération afin d'en assurer la pertinence, la discrétion et la prudence", je m'incline.

"Merci, Commandante Tonks-Lupin."

Je raccompagne Maisonclaire et Zorrillo à l'entrée de la Division en leur promettant les rapports réguliers et la liaison immédiate en cas d'événements majeurs qu'ils ont réclamés. Je croise le regard de notre secrétaire, qui mesure que ça ne doit pas totalement aller, et je hausse les épaules pour la rassurer. Reste le plus difficile, je m'encourage et retourne dans la salle de réunion affronter mes subordonnés qui sont aussi deux membres de ma propre famille. Aucun des deux n'a bougé.

"Heureusement que vous ne me faites pas souvent des coups pareils", je lâche quand le silence a assez duré pour que moi, je me sente capable d'avoir cette conversation et eux sans doute de l'accepter comme inévitable.

"Pardon, Commandante", s'excuse immédiatement Ron. Iris a l'air au-delà des mots.

"Ça sort d'où ?"

Ron invite Iris du regard à prendre ses responsabilités. Et je ne cacherai pas que ça m'inquiète - devoir sévir contre elle m'amuserait vraiment très peu. Et même, ça me blesserait de penser que, malgré mon appel personnel, elle nous ait mis collectivement dans une position aussi risquée. Et je sais que, quand je suis blessée, je peux aller trop loin. Forte de cette introspection, je fais de mon mieux pour attendre patiemment qu'Iris prenne sur elle, chaque seconde nourrissant toutes mes peurs intimes mieux que n'importe quelle potion de croissance. Quand ma fille trouve sa voix, c'est néanmoins pour me raconter la série d'initiatives prises par Mark Wang. On n'est sans doute jamais mieux trahi que par les siens.

"Tu m'as prévenue, Commandante. Tu as prévenu, Ron. Nous aurions dû nous assurer que Mark ne prenne pas d'initiative", elle conclut un peu raide. C'est le jeu.

"Et maintenant ?"

"Je..." Elle regarde Ron qui acquiesce. Il n'est pas trop gentil avec elle, ni méchant, j'analyse. Il est solidaire, mais sans la protéger, et c'est sans doute ce qu'il faut. "Ron a envoyé Mark coordonner la surveillance. Je vais aller m'assurer en personne que ça se passe correctement. Et puis, j'irai en Irlande. On a demandé au Bureau de Dublin d'être prudent dans ses enquêtes, mais Ron... nous pensons qu'une visite personnelle fera mieux que toutes les communications par cheminée... Et puis, je mettrai en place la surveillance de cette seconde adresse dans le Mayo."

"Avec des rapports toutes les trois heures", précise Ron.

"Qui à Dublin ?", je questionne sans commenter sur le reste. Il faut que je prenne de la hauteur et que je joue mon rôle qui n'est pas tant de trouver des responsables que de m'assurer qu'on ne va pas au devant d'une nouvelle catastrophe.

Iris a l'air de se résoudre à me répondre la mort dans l'âme. "Mark a appelé Eolynn Camden. Une demande personnelle... "

"Mais j'ai appelé le Bureau de Dublin depuis", intervient Ron. "Finnigan va s'en mêler."

Visiblement, il n'est pas dupe de ce que la volonté de bien faire peut amener quelqu'un comme Camden à faire de la demande de lever le pied. Iris non plus, je m'oblige à l'apprécier. D'où leur plan de vérification de terrain qui est sans doute nécessaire. Reste à les aider.

"Vous avez besoin que je lui parle à votre petit Mark ?", je m'enquiers.

"Je lui ai parlé, Commandante. Je pense qu'il a entendu qu'il... devait se calmer avec l'initiative", avance Ronald.

"Il a sans doute de qui tenir", je soupire - ce qui mortifie Iris, mais tant pis. "Philippine et Zorrillo ne vont pas nous faire de cadeau si cette situation nous échappe", je souligne. "S'il faut envoyer plus de monde de votre équipe en renfort en Écosse, en Irlande ou ailleurs, s'il faut des heures supplémentaires... ne lésinez pas. Et tenez vos troupes."

"Bien, Commandante", ils répondent tous les deux. Martiaux. Obéissants. Soulagés aussi à la fois que je tienne ma place sans pour autant leur tomber dessus. Je m'oblige à vérifier que j'ai raison et à me redire que je ne peux pas déroger de ma place. Compréhension, mais fermeté. Reconnaissance, mais guidance aussi.

"Un conseil : il est certain que de parler de la protection souhaitable de l'infiltré peut se révéler nécessaire pour mobiliser vos équipes. Tout le monde peut s'imaginer à la place du type et avoir envie de le protéger. Mais parlez-en au pluriel. Parlez des infiltrés, des contacts... si jamais ça fuite - et ça peut fuiter, plus il y aura de monde impliqué, plus il y a de risque que ça fuite, Zorrillo n'a pas tort", j'insiste. Je lis dans leurs yeux qu'ils entendent.

"Il vaut mieux que l'information ne soit pas trop juste", complète même Ron.

"Exactement", je confirme en espérant que ça suffira.

ooo

Notes personnages (Complétées, avec des précisions temporelles)

Rafael Eolo Soportujar : Aspirant Auror d'origine andalouse sous la responsabilité de Dora Tonks-Lupin, Rang Trois, juste revenue à la Division, en 1999.

Nuria Soportujar : Grand-mère décédée de Rafael, maitre des potions.

Azahara Soportujar : Mère décédée de Rafael, fille de Nuria.

Jovela Sylfor : Bijoutière qui s'est fait voler une tiare

Lieutenant Jérémy Berrycloth : bras droit de Kingsley Shacklebolt en 1999. Proche de Scrimgeour

Kingsley Shacklebolt : Commandant en 1999 ancien mentor de Dora

Dora Tonks-Lupin : Auror Rang Trois en 1999 ; 2021 Commandante des Aurors britanniques

Carley Paulsen : Auror Rang Trois en 1999, ami de Dora, a été le mentor d'Albus Ogden ; 2021 Lieutenant détaché à la Coopération internationale auprès du Département d'application des Lois magiques.

Dawn Lawrell-Paulsen : Auror de Rang Trois en 1999, amie de Dora, a été la mentor de Albus Ogden ; 2021 Sous Commandante, chargée de la conformité des dossiers et les relations avec le Magenmagot

Charity Perkins : Auror de Rang Trois en 1999 (sera la mentore d'Iris)

Osmond Nuttley : Auror de Rang Quatre en 1999

Zoya Twycross: Jeune Auror de Rang 5, petite amie d'Albus Ogden en 1999. Future épouse de Albus Ogden.

Albus Ogden : Jeune Auror Rang 5, habite dans la même colocation que Rafael en 1999. Son père est juge.

Eurydice "Dikkie" Forrest, Aspirante de Gawain Robards en 1999. 2021 : Auror de Rang Deux en Ecosse.

Aonghus Giles, Aspirant de Andrea Williamson en 1999, colocataire de Albus Ogden, Nydia Lytton et Rafael Soportujar.

Nydia Lytton, Aspirante de Herman Hawlish en 1999, colocataire de Albus Ogden, Aongus Giles et Rafael Soportujar .

Aelius Wind, ancien petit ami de Dora, Analyste en 1999

Agent principal chef Saral en 1999

Agent Stanley Alter en 1999

Balor McLaggen, petit ami éconduit de Jovela Sylfor, voleur de la tiare, maître des potions, en 1999.

Iris Lupin McDermott, R3 dans l'équipe mixte Aurors/Brigade sous les ordres du sous-commandant Ron Weasley en 2021

Samuel McDermott, R2 dans l'équipe centrale d'enquête en 2021, époux de Iris Lupin

Nimuë et Klervie McDermott, filles jumelles de Iris et Sam, 5 ans en 2021

Fergie McDermott, mère de Samuel, s'occupe souvent des jumelles en 2021

Mark Wang, R4 dans l'équipe mixte Aurors/Brigade, en 2021, ancien aspirant d'Iris Lupin

Agente Principale Olivia Miller, petite amie de Mark Wang en 2021

Hermosa Fioralquila McNair - sorcière hispano-britannique, ancienne cheffe du XIC, en prison en 2021

Edelmiro Allodia, sorcier espagnol qui a racheté une propriété d'Hermosa. Financier de la Nouvelle-Atlantide

Siofra O'Shea, sorcière irlandaise, spécialiste en bibliothèque, un autre nom utile.

Fidel Leales, chef d'un clan au sang pur espagnol en 2021, chef présummé de la Nouvelle-Atlantide

Duilio Fervi - ami et bras droit de Fidel Leales, issu d'une longue famille de serviteurs de la communauté sorcière espagnole,

Nicéforo Casagrande, beau-frère de Edelmiro Allodia. Soutien financier de la Nouvelle Atlantide

Albano Altamira, homme d'affaires espagnol qui n'a pas réussi à devenir premier ministre, membre de la Nouvelle-Atlantide

Graciano Fioralquilla Fervi, un cousin éloigné d'Hermosa, membre de la Nouvelle-Atlantide,

Ayoze Nauzet - sorcier canarien,porteur aussi d'une envie d'indépendance envers le Ministère espagnol, membre de la Nouvelle-Atlantide

Philippine Maisonclaire, sous-commandante française, Commandante du Bureau européen des Aurors à Bruxelles en 2021

Lieutenant Ernesto Zorrillo, Auror espagnol détaché au Bureau européen des Aurors à Bruxelles en 2021

Et merci à tous ceux qui laissent des traces dans la neige.